Sophie Poirier

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Sophie Poirier
Fonction
Présidente
Comité de vigilance de Montmartre
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 45 ans)
AuberiveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Sophie DoctrinalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Activités
Couturière, communardeVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieu de détention

Sophie Poirier, connue aussi sous le nom de femme Lemarchand, le à Troissy (Marne) et morte le à Auberive (Haute-Marne), est une couturière qui fut une militante républicaine lors de la Commune de Paris en 1871. Elle est présidente du Comité de vigilance de Montmartre[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Arrivée à Paris[modifier | modifier le code]

Sophie Poirier arrive à Paris en 1868. Durant le siège de Paris, elle ouvre un atelier coopératif de confection d'uniformes qui compte 70–80 ouvrières[3],[4],[5].

En , Poirier soutient le manifesto de l'association féministe mené par André Léo Revendication des droits de la femme en signant citoyenne Poirier[6].

En 1870, son mari, couvreur, meurt[7],[8].

Engagement communard[modifier | modifier le code]

Après la fondation du Comité de vigilance de Montmartre en par Georges Clemenceau, Poirier le dirige et collabore avec ses adhérents qui comptent, entre autres, Louise Michel et Anna Jaclard[7],[2]. Michel raconte que Poirier, Blin et Béatrix Excoffon allèrent la chercher à la sortie de sa classe pour créer le comité[9]. Poirier obtient également un local du maire, Clemenceau, pour le comité[5]. Poirier signale à la police des proches des Versaillais dans le cadre de ce comité[10].

Poirier créa et présida[11] le club de la Boule Noire[1] et Beatrix Excoffon en fut la vice-présidente[12]. Pour ce club politique destiné aux femmes uniquement, un appartement rue des Acacias dans le XVIIe arrondissement de Paris fut réquisitionné à sa demande[7],[12],[13]. La prostitution, l’organisation du travail, ou l’éducation des jeunes filles sont autant de sujets débattus par ce club[1]. La mort de l'Archevêque de Paris, Georges Darboy, et le renversement de la colonne Vendôme y furent votés[14].

Son atelier coopératif ferme dû au manque de travail le [7]. Poirier, en compagnie des membres du comité Jaclard et Léo, réagit à la proclamation de la Commune au moment de sa proclamation et devient ambulancière[15].

Lors de son procès, le juge remarque un « passé exempte de tout reproche », d'une femme qui s'occupait des « moyens d'améliorer le sort des femmes en général »[16]. Pour cette raison, elle est accusée d'« avoir fait preuve d'une grande exaltation » et cela résulte dans sa condamnation[16]. Le , le 26e conseil de guerre la condamne à la déportation dans une enceinte fortifiée qui fut la prison centrale d’Auberive où elle resta jusqu’à la fin de sa vie[7].

Hommage[modifier | modifier le code]

Une rue de La Rochelle porte son nom[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jacques Rougerie, Paris insurgé - La Commune de 1871, vol. 263, Découvertes Gallimard / Histoire , nouvelle édition de 2003, première parution en 1995, 160 p. (ISBN 2-07-053289-5), p. 83
  2. a et b « Les Femmes dans la Commune de Paris », sur www.commune1871.org (consulté le )
  3. Eugene W. Schulkind, « Le rôle des femmes dans la Commune de 1871 », Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 42, no 185,‎ , p. 16 (DOI 10.3406/r1848.1950.1467, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Edith Thomas, « The Women of the Commune », The Massachusetts Review, vol. 12, no 3,‎ , p. 409–417 (ISSN 0025-4878, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 53
  6. Christine Fauré, Political and Historical Encyclopedia of Women, Routledge, , 359 p. (ISBN 9781135456917)
  7. a b c d et e « DOCTRINAL Sophie, femme Lemarchand, dite Poirier - Maitron », sur maitron.fr, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 21 avril 2019 (consulté le )
  8. Gérald Dittmar, Histoire des femmes dans la Commune de Paris, Dittmar, (ISBN 978-2-9519192-3-5, lire en ligne)
  9. Louise Michel, la Commune, Paris, Editions Stock, collection Stock+plus, 1978, (lire en ligne), chap. IX (« Les femmes de 70 »), p. 174
  10. Eugene W. Schulkind, « Le rôle des femmes dans la Commune de 1871 », Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 42, no 185,‎ , p. 20 (DOI 10.3406/r1848.1950.1467, lire en ligne, consulté le )
  11. Tristan Remy et Tristan Rémy, La Commune à Montmartre, 23 mai 1871, Éditions sociales, (lire en ligne)
  12. a et b (en) Christine Fauré, Political and Historical Encyclopedia of Women, Routledge, (ISBN 978-1-135-45691-7, lire en ligne)
  13. Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 227
  14. E. Guillemot, P. Gras, Ph. Du Verdier, Ministère de la Justice. Mélanges ; dossiers de recours en grâce. Inventaire sommaire (BB/24/725-BB/24/890), vol. 2, Archives nationales (France), (lire en ligne), Dossiers 11450 à 11772
  15. Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 156
  16. a et b « Violence des communardes : une mémoire à revisiter », Revue Historique, vol. 297, no 2 (602),‎ , p. 526 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le )
  17. « La Rochelle : dix héroïnes dont vous ne savez (presque) rien », sur SudOuest.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]