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René Bianco (libertaire)

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René Bianco
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
René Louis BiancoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Idéologie
Mouvements
Anarchisme en France, libre-pensée, libertarisme civil (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse

René Bianco, né le à Marseille et mort le dans la même ville, est un militant libertaire, docteur en histoire et franc-maçon français.

Issu d’un milieu modeste, René Bianco obtient une bourse qui lui permet de poursuivre ses études comme pensionnaire au lycée Saint-Charles de Marseille jusqu’au baccalauréat de philosophie. Pour ne pas être à la charge de sa famille, il exerce divers métiers (ouvrier dans une usine de jouets, livreur, préparateur en pharmacie, etc.).

En , il devient instituteur suppléant. En , il passe son CAP et est titularisé l’année suivante. En , il obtient son diplôme d’instituteur spécialisé. Il devint PEGC en et professeur certifié d'histoire et géographie en .

Au début des années 1960, René Bianco milite au sein du Syndicat national des instituteurs dans le courant École émancipée (dont il démissionne après les événements de Mai 68), à la Libre Pensée et à la Fédération anarchiste. Il soutient également, de façon très active, l’action entreprise par Louis Lecoin en faveur de l’objection de conscience et participe à un petit groupe clandestin de lutte contre l’OAS et d’aide aux insoumis. Sursitaire, il réussit à se faire réformer en et reste à Marseille où il participe à la création, en , des Jeunes Libertaires puis aux activités de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires. En 1967, il fonde à Marseille les Éditions Culture et liberté.

René Bianco est l’un des principaux animateurs, avec André Arru, du groupe Marseille-Centre de la Fédération anarchiste. En 1968, il est mandaté pour participer au Congrès international anarchiste de Carrare. En 1971, il est désigné, avec Gérard Escoubet et Jean Barrué, au Secrétariat aux Relations internationales avant de démissionner peu après de cette organisation.

À la rentrée 1969, tout en exerçant ses activités militantes et professionnelles, il s’inscrit à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence. En 1972, il obtient le diplôme de l’Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, qui lui décerne le prix du meilleur Mémoire. Il soutient également à l’université de Provence Aix-Marseille I, en , un doctorat de troisième cycle en histoire et en , une thèse d'État[1].

Il se consacre alors au développement et aux activités du Centre international de recherches sur l'anarchisme (Marseille) qu’il avait fondé en [2],[3]. En , il organise à Marseille la première rencontre des Centres d’Études et de documentation libertaires qui donnera naissance à la Fédération internationale des Centres d’Études et de documentation libertaires (FICEDL).

Il collabore à la rédaction de notices pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron », et participe régulièrement, à partir de 1980, à plusieurs jurys de thèse et à de très nombreux colloques.

En , il prend sa retraite et partage dès lors son temps entre la Provence et la Champagne, tout en poursuivant ses recherches jusqu’à son décès, survenu à Marseille le , des suites d’un cancer. En janvier précédent il avait contribué à l’hommage rendu à l’occasion du centenaire de la mort de Louise Michel dans le texte Louise Michel en Provence.

Engagement en franc-maçonnerie

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Léo Campion, Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas : les Maillons libertaires de la Chaîne d'Union, Éditions Alternative libertaire, 1996.

En , il est initié franc-maçon dans une loge du Grand Orient de France dans laquelle il occupe plusieurs offices y compris celui de vénérable maître. Il participe à la création d’autres ateliers maçonniques affiliés à la même obédience maçonnique ainsi qu’à une loge totalement indépendante. En 1979, avec plusieurs autres maçons revêtus des quatre ordres du Rite français (dont Jean Abeille, Raymond Bouscarle, René Calamand et Albert (Bob) Royat), il constitue le « Grand Chapitre de Provence », qui installe le à Cabriès en Provence — concomitamment à sa propre dissolution — le chapitre « Lou Calen », débutant ainsi le renouveau du Rite français en trois grades et quatre ordres au sein du G.O.D.F[4]. René Bianco a aussi successivement gravi tous les degrés du Rite écossais ancien et accepté et après avoir présidé une loge de perfection, un chapitre et enfin le Consistoire Hermès de Provence, il est coopté en 1997 au sein du Suprême Conseil du Grand Collège des Rites, organe sommital de cette juridiction[5],[6].

En 1969, René Bianco prend l'initiative de la première publication de l'ouvrage de Léo Campion, Les Anarchistes dans la Franc-Maçonnerie ou Les Maillons Libertaires de la Chaîne d'Union aux Éditions Culture et liberté (Marseille)[7].

Vie privée

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En , il se marie avec Liliane Naviliat, sa compagne depuis déjà plusieurs années. Ils ont une fille, Karine, née en .

Publications

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  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français dit « Le Maitron », contributions à la rédaction de nombreuses notices sur les militants anarchistes[8].
  • La Presse anarchiste dans les Bouches-du-Rhône, 1880-1914, Université de Provence Aix-Marseille I, 1972 , 237 pages[9].
  • Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, Université de Provence Aix-Marseille I, doctorat de 3e cycle en histoire sous la direction de Émile Témimes, 1977, thèse d’État en 1988, 7 volumes, 3503 pages[10].
  • Le Mouvement anarchiste à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône de 1880 à 1914, Éditions du CIRA, Marseille, 1978, tome 1, 453 p., tome 2, (dictionnaire biographique), 82 pages[11]. Reproduction en fac simile de la Thèse 3e cycle Histoire Université de Provence Aix-Marseille I, 1977.
  • Une Figure originale de l’anarchisme français, Paraf-Javal, Éditions Culture et Liberté, Marseille, 1980[12].
  • Où en est l’Histoire de l’Anarchisme ?, Éditions du CIRA, Marseille, 1984, 74 pages.
  • Les Anarchistes et la Résistance : témoignages, 1939-1945, Éditions du CIRA, Marseille, 1985, 188 pages.
  • Un siècle de presse anarchiste d'expression française, 1880-1983 : avant propos et sources, 28 microfiches, 1987[13].

Publications dans des ouvrages collectifs

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  • Les anarchistes dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, in Michel Dreyfus, Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule, La part des militants: biographie et mouvement ouvrier, Éditions de l'Atelier, 1996, (ISBN 2708232266)[14].
  • Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie, Éditions de Navarre, Paris, 1974, 2 volumes, 1454 pages, réédition PUF, 1988.
  • Le Théâtre Social, un essai de culture ouvrière, Éditions du CIRA, Marseille, 1978, 72 pages[15].
  • Les thèmes révolutionnaires dans la presse anarchiste francophone, in Les Français des États-Unis sous la direction de Ronald Creagh, Université Paul-Valéry Montpellier 3, 1994.
  • Quand le coq rouge chantera : anarchistes français et italiens aux États-Unis d'Amérique, en collaboration avec Ronald Creagh et Nicole Riffaud-Perrot, Presses Universitaires de Montpellier, 1986, 94 pages[16],[17].
  • Marseille, un destin culturel, Éditions Via Valeriano, Marseille, 1995, 304 pages.
  • Littérature et anarchie, coordonné par Alain Pessin, Presses universitaires du Mirail, 1998, 543 pages[18].
  • Pourquoi je suis athée. André Lorulot, Les Éditions Libertaires, 2004 , 139 pages, (ISBN 978-2-914980-10-4)[19].

Conférences

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René Bianco a contribué à la création de plusieurs sites consacrés au mouvement libertaire :

Références dans des revues universitaires

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  • Michel Cordillot, La Sociale en Amérique. Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis, 1848-1922, Paris, Éditions de l’Atelier, 2002, 432 pages, Notes de lecture, Le Mouvement Social, 4/2002, no 201, p. 81-113[31].
  • Constance Bantman, Vivien BOUHEY, Les anarchistes contre la République. Contribution à l'histoire des réseaux sous la Troisième République (1880-1914), Revue d'histoire du XIXe siècle, 2/2009, no 39, p. 175-176[32],[33].
  • Marjorie Gaudemer, La propagande par le théâtre dans les Bourses du travail avant la Grande Guerre. L’exemple du théâtre du Peuple d’Amiens (1903-1914), Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, 2011, no 116-117, p. 129-143[34].

Références dans des ouvrages universitaires

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Notes et références

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  1. Michel Cordillot, La sociale en Amérique: dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux Etats-Unis, 1848-1922, éditions de l'Atelier, (lire en ligne), p. 25.
  2. Julie Clarini, Claude Pennetier : « Dans la tradition anarchiste, une attention portée à l’individu », Le Monde, 3 juin 2015,lire en ligne.
  3. AFP, « Musée: au CIRA, tout sur les anars mais point de foutoir », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne).
  4. H.Vigier et al. 2014, p. 180.
  5. Sylvain Boulouque, Dictionnaire des anarchistes : Bianco René, Louis.
  6. Dictionnaire international des militants anarchistes : Bianco René, Louis.
  7. CIRA Lausanne, notice
  8. books.google.be, lire en ligne
  9. CIRA Lausanne, notice
  10. RA.forum, notice.
  11. WorldCat : notice.
  12. Centre d'histoire du travail, notice.
  13. WorldCat : notice.
  14. books.google.be texte intégral.
  15. CIRA Lausanne, notice
  16. WorldCat : notice.
  17. CIRA Lausanne, notice
  18. CIRA Lausanne, notice
  19. CIRA Lausanne, notice
  20. CIRA Lausanne, notice
  21. CIRA Lausanne, notice
  22. CIRA Lausanne, notice
  23. JSTOR, lire en ligne
  24. CIRA Lausanne, notice
  25. CIRA Lausanne, notice
  26. CIRA Lausanne, notice
  27. Érudit, Ouvrages et articles
  28. CIRA Lausanne, notice
  29. CIRA Lausanne, notice
  30. Maitron en ligne.
  31. Cairn.info, texte intégral
  32. Revue d'histoire du XIXe siècle, texte intégral
  33. books.google.fr, volume 9.
  34. Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, notice.
  35. books.google.be, lire en ligne.
  36. books.google.be, lire en ligne.

Sources et bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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