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Cette nouvelle région regroupe des espaces très différents les uns des autres, tant sur le plan géographique (relief, climat), que sociologique, économique ou même culturel (langues régionales, traditions populaires), comme c'était déjà le cas pour Rhône-Alpes et, dans une moindre mesure, pour l'Auvergne. Si les anciennes régions Rhône-Alpes et Auvergne bénéficient chacune d'une cohérence liée aux axes de communication et à l'attraction de leur métropole respective[Note 1], le nouvel ensemble apparaît hétérogène et a suscité une vive opposition de certains élus locaux ainsi que d'une partie de la population lors de sa création[9],[10],[11],[12].
Toponymie, logotype et symboles
Le nom « Auvergne-Rhône-Alpes » a été formé en juxtaposant par ordre alphabétique les noms des deux anciennes régions. Cette procédure permettait d'attendre qu'un nouveau nom soit donné par décret en Conseil d'État, sur proposition du conseil régional de la région fusionnée[13].
Selon plusieurs consultations faites en ligne par Lyon Capitale, le nom « Rhône-Alpes-Auvergne » arrivait en tête des votes des internautes devant « Alpes-Auvergne » et « AURA » (pour Auvergne-Rhône-Alpes)[14], proposé par Jean-Jack Queyranne, ancien président de l'ancienne région Rhône-Alpes.
Les lycéens, en , puis les habitants de la région en mars furent consultés afin de choisir, via le site web de la région, le nom de la future région[15]. Après un rééquilibrage des votes au prorata du nombre d'habitants (Rhône-Alpes étant cinq fois plus peuplé que l'Auvergne), le nom « Rhône-Alpes-Auvergne » arriva toujours en tête devant « Auvergne-Rhône-Alpes » et l'acronyme « AURA »[16].
Malgré ce résultat, Laurent Wauquiez et son équipe décident de retenir l'appellation Auvergne-Rhône-Alpes, qui est proposée au vote de l'assemblée régionale et adoptée à l'unanimité le [17],[18] ; elle est officialisée le par un décret paru au Journal officiel[1].
La région s'est dotée d'un blason officiel fin , reprenant ceux de l'Auvergne, de la Savoie, du Lyonnais et du Dauphiné[19]. Un drapeau existe aussi : initialement composé du blason imprimé sur fond blanc, il est ensuite reproduit sous forme de drapeau héraldique en janvier 2018. Le , la région officialise le drapeau et le blason sur son site, réalisé par Matthieu Casali, doctorant en Histoire[20]. La commission nationale d'héraldique a émis un avis favorable[21].
Le blasonnement donné sur le site de la région est le suivant[20] : Écartelé : au premier d’or au gonfanon de gueules bordé de sinople (Auvergne) ; au deuxième de gueules à la croix d’argent (Savoie) ; au troisième de gueules au lion d’argent (Lyonnais) ; au quatrième d’or au dauphin d’azur, crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules (Dauphiné).
Logo provisoire utilisé jusqu'en septembre 2016.
Logo depuis septembre 2016.
Armoiries officielles, apparues en 2017 et officialisées en 2018.
Premier drapeau, apparu en même temps que le blason.
Drapeau officialisé en 2018.
En francoprovençal et en occitan, deux des trois langues régionales historiquement parlées dans la région, le nom se dit[22] :
Subdivision départementale de la région Auvergne-Rhône-Alpes (le sigle ML désigne la métropole de Lyon)
L'Auvergne-Rhône-Alpes est située dans le quart-sud-est de la France et couvre une superficie de 69 711 km2. Elle est limitrophe de cinq autres régions administratives : la Bourgogne-Franche-Comté au nord, le Centre-Val de Loire au nord-ouest, la Nouvelle-Aquitaine à l'ouest, la région Occitanie au sud-ouest et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur au sud-est. Elle est également limitrophe de deux pays étrangers : l'Italie, à l'est, et la Suisse, au nord-est. Cette région se présente comme un ensemble hétérogène aussi bien sur le plan géographique que sur les plans socio-économiques ou culturels. Lors de sa création, la réunion de l'Auvergne avec les régions alpines et rhodaniennes est apparue comme une innovation historique.
La région s’étend sur le Massif central à l'ouest et sur le massif des Alpes à l'est. Entre les deux, se déploie la vallée du Rhône. Le massif du Jura occupe la moitié est du département de l'Ain ainsi qu'une petite partie des départements de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Les départements de l’Allier, du Cantal, de la Loire, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme font entièrement partie du Massif central, le département de l’Ardèche en fait aussi partie pour une large part.
L’Auvergne se trouve au cœur du massif et juxtapose des paysages variés. Aux horsts cristallins du socle primaire qui apparaissent à sa périphérie, s’opposent des zones volcaniques et des plaines ou bassins d’effondrement, partiellement comblés par des sédiments.
À l’est de Clermont-Ferrand, les blocs cristallins ont été soulevés le long de failles et délimitent de petits fossés : la plaine d’Ambert, surplombée par le massif du Livradois (Bois Noirs, 1 218 m), et les monts du Forez (1 634 m à Pierre-sur-Haute) qui surplombent la plaine du même nom. Ces hosts granitiques sont prolongés au nord par la Montagne bourbonnaise et les monts de la Madeleine. Du nord-ouest au sud-ouest, les masses cristallines conservent une allure de plateau. Le bocage bourbonnais et les Combrailles sont profondément entaillées par l’érosion fluviatile (gorges de la Dordogne et de la Sioule). L’érosion glaciaire intense est à l’origine des nombreux lacs de l’Artense pouvant rappeler la topographie scandinave. Au sud-ouest, la Châtaigneraie offre un paysage de collines et un climat adouci, aux accents méditerranéens. Au sud, les monts de la Margeride (Signal de Randon, 1 552 m) se prolongent dans la Lozère.
Les volcans d’Auvergne sont apparus à l’ère tertiaire, lors des dislocations du socle primaire, consécutives à l’orogenèse des Alpes. À l’ouest, sur les rebords de la Limagne, les monts Dôme alignent 80 volcans. Tous les types y sont représentés, même si les volcans de type strombolien sont les plus nombreux. Ce sont des volcans récents et bien conservés ; ils sont dominés par le puy de Dôme (1 463 m). Ils ont été classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2018. Au sud, se situent ensuite les monts Dore qui culminent au puy de Sancy (1 886 mètres), point culminant du Massif central. Ce sont de grands stratovolcans plus anciens qui ont été démembrés par l’érosion fluviatile et glaciaire. Ils emprisonnent des lacs d’origines diverses : lacs de cratère comme le lac Pavin, lacs de barrage volcanique comme le lac d'Aydat ou le lac Chambon, ou lacs morainiques comme le lac de Guéry.
Plus au sud, s’enchaînent d’abord le plateau basaltique du Cézallier, pouvant évoquer les paysages écossais, puis le puissant ensemble volcanique du Cantal. Avec ses 40 km de diamètre, d’où rayonnent, à partir du puy Mary (1 783 m) et du plomb du Cantal (1 858 m), des vallées en auge (Cère, Maronne, Rhue, Alagnon). Celles-ci séparent de vastes plateaux basaltiques, aux sols fertiles : les planèzes. La plus grande est la planèze de Saint-Flour. Cet ensemble bénéficie de la protection du Parc des volcans d'Auvergne.
Au sud de la Truyère, l’Aubrac conserve une allure de plateau où terrains granitiques et volcaniques se mêlent.
Les terrains sédimentaires forment le troisième ensemble du relief auvergnat. Le terme de « Limagne » désigne les zones d'une très grande fertilité du Tertiaire qui s’opposent aux montagnes. Deux grands axes, de direction sud-nord, apparaissent avec évidence : celui de la Loire qui draine la plaine du Forez et celui de l’Allier qui draine les petites Limagnes de Brioude et d’Issoire au sud, la Grande Limagne de Clermont et, au nord, la Limagne bourbonnaise plus sableuse. Enfin la Sologne bourbonnaise, vaste région de bas plateaux, est sillonnée par de nombreuses rivières.
Le Rhône entame son cours dans la région à la frontière franco-suisse, au niveau de la commune de Bellegarde-sur-Valserine. Le début de son cours marque la limite entre le Massif du Jura et le massif des Alpes. La vallée du Rhône devient une véritable entité géographique avec la région naturelle de l'Isle Crémieu. Ce plateau calcaire de forme triangulaire d'une altitude moyenne de 325 mètres est la dernière extrémité du massif du Jura. Le Rhône traverse ensuite la plaine de Lyon puis, en suivant son cours vers le sud, il traverse et délimite les Balmes viennoises, le Haut-Vivarais à l'ouest, les Terres froides, le Valentinois, la Valdaine et le Tricastin à l'est alors qu'à l'ouest se déploie le Bas-Vivarais. Tout au long de ce parcours les monts du Vivarais et les Cévennes dominent le fleuve à l'ouest alors qu'à l'est ce sont successivement les monts du Chablais, des Bornes, de la Chartreuse, du Vercors, du Diois et des Baronnies. Le fleuve entre dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur et la région Occitanie au sud de Saint-Paul-Trois-Châteaux. La vallée traverse la métropole de Lyon et les départements du Rhône, de l'Isère, de l'Ardèche et de la Drôme, ces deux derniers départements ayant leur frontière commune délimitée en totalité par le Rhône lui-même. Les Baronnies, le Diois, la Valdaine, le Tricastin et le Bas-Vivarais sont des territoires dont le climat est de type Méditerranéen avec un taux d'ensoleillement pouvant dépasser les 2 700 heures par an comme à Nyons.
Les départements de la Drôme, de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie sont partiellement situés dans les Alpes du Nord, qui se trouvent en grande partie dans la région. Les Alpes du Nord sont elles-mêmes un découpage des Alpes occidentales, majoritairement situées en France.
La région compte aussi de nombreux cols alpins célèbres notamment grâce au Tour de France, tels le Galibier (2 642 m) ou l'Iseran (2 764 m), plus haut col routier des Alpes et par conséquent du pays.
Le Lyonnais, ou plus précisément l'ancienne Généralité de Lyon, devient d'abord le département de Rhône-et-Loire. En 1793, le département est partagé en deux départements de la Loire, correspondant à la région du Forez, et du Rhône réunissant le Beaujolais, le Lyonnais et la ville de Lyon.
Les régions économiques Clémentel en 1919.Les préfectures régionales de l'État français en 1941.
Le , sur la proposition d'Étienne Clémentel, ministre du Commerce et de l'Industrie, le gouvernement institue des « groupements économiques régionaux » ou « régions économiques » fondés sur le périmètre des chambres de commerce. Celle de Clermont-Ferrand comprend l’Allier, le Puy-de-Dôme et l’arrondissement de Brioude dans la Haute-Loire[25]. Le Cantal dépend de la région de Toulouse. La région de Lyon comporte les départements du Rhône, de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme, la moitié sud de la Saône-et-Loire, le tiers nord de la Loire et le tiers nord de l'Isère. La région de Grenoble est composée des deux tiers sud de l'Isère, de la Savoie, de la Haute-Savoie ainsi que du département des Alpes-Maritimes.
En 1941, le gouvernement du Maréchal Pétain regroupe les départements en « régions » placées sous l’autorité d’un préfet régional. Après plusieurs modifications, la région de Lyon réunit les départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Drôme, de l'Isère, de la Loire, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Celle de Clermont-Ferrand comprend le Cantal, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, ainsi que la partie non occupée de l'Allier.
En 1955, le gouvernement d'Edgar Faure crée les « programmes d'action régionale »[26]. L'arrêté ministériel du vient préciser la composition des régions concernées, dont celle d'Auvergne avec ses quatre départements, ainsi qu'une région du Rhône et une autre des Alpes[27].
Enfin en 1960, le gouvernement Debré décide la création de circonscriptions d'action régionale[28], les régions Auvergne et Rhône-Alpes apparaissent alors dans leur forme définitive.
Préfiguration de la grande région
1948 - Carte des Igamies.
Entre 1948 et 1964, l’État institua les igamies. Il s’agissait de circonscriptions à vocation économique administrées par un représentant de l'État. Elles correspondaient aux régions militaires et permettaient de coordonner l'action des préfets de départements. L’igamie de Lyon couvrait les mêmes départements que l’Auvergne-Rhône-Alpes[29].
En , un groupe de travail d'experts nationaux des politiques régionales établit une délimitation régionale de la Communauté économique européenne, essentiellement dans un but d’études statistiques. En France, neuf « Grandes Régions socio-économiques » furent définies par l’Insee. La région Massif Central regroupait l’Auvergne et le Limousin, alors que la région Sud-est regroupait la Bourgogne et Rhône-Alpes. Ces régions furent remplacées en 1967 par huit ZEAT également reprises par l'Union européenne dans la catégorie NUTS-1. La région Centre-est correspondait également à l’ensemble Auvergne-Rhône-Alpes.
La proposition de la commission Balladur
Étude no 1 (15 régions)[30]. L'Auvergne est réunie au Limousin, Rhône-Alpes reste en l'état.Étude no 2 (15 régions)[31]. L'Auvergne et Rhône-Alpes sont réunies.
En 2009, le Comité pour la réforme des collectivités locales, dirigé par l’ancien Premier ministre Édouard Balladur, propose de ramener le nombre de régions françaises de 22 à 15. Le rapport fait deux propositions. La première propose de laisser la région Rhône-Alpes en l'état mais d'unir l'Auvergne avec le Limousin. La seconde propose de réunir l'Auvergne et Rhône-Alpes. Le président de la Région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne objecte alors que « Rhône-Alpes n'a pas de visées expansionnistes » et qu'il n'envisage pas une fusion entre l'Auvergne et Rhône-Alpes car « Une fusion ne correspondrait ni à la réalité ni à l'efficacité économique »[9]. Il en profite pour rappeler que « Rhône-Alpes était déjà une région de taille européenne, qu’elle était plus peuplée que dix États de l’Union européenne » et « qu'il ne voyait pas l’intérêt de s’étendre »[10]. Son homologue auvergnat René Souchon est tout aussi opposé et affirme : « Cette idée est stupide parce que l'Auvergne a une forte identité historique, géographique, économique et la supprimer ne résout rien et n'apporte pas plus d'efficacité »[11].
Une réforme mal accueillie
Le , dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation, le président François Hollande annonce le passage de 22 à 14 régions métropolitaines[32]. Toutes les études proposées dans le cadre du projet envisagent de réunir Rhône-Alpes et l'Auvergne.
La proposition est mal accueillie en Auvergne. Un sondage LH2-SPQR montre alors que 79 % des Auvergnats expriment un attachement fort à leur région, que 50 % sont défavorables au regroupement de leur région avec une autre et que 77 % ont peur de voir leur région disparaître[33].
Maxime Maury, directeur régional de la Banque de France pour l’Auvergne souligne que le poids économique de l’Auvergne se situe entre 14 et 17 % du poids de Rhône-Alpes et affirme « qu’il est difficile de parler d'une fusion mais plutôt d’une absorption »[35]. Daniel Dugléry, le président du groupe d’opposition au Conseil régional, n'hésite pas à rajouter : « Notre région n’est pas en état de marche. Rhône-Alpes nous bouffera »[36].
Vincent Descoeur, le président du Conseil général du Cantal, fustige le projet de fusion. Selon lui, il s'agit « du pire scénario pour le département du Cantal. Un scénario qui ignore le Massif central et surtout qui consacre l’éloignement des centres de décision ». René Souchon, le président du Conseil régional d'Auvergne, émet la crainte que, dans le cas où il en aurait la possibilité, le Cantal rejoigne la région de Toulouse et provoque ainsi l'éclatement de l'Auvergne[37].
Ce dernier propose alors une région regroupant une dizaine de départements du Massif Central. Les négociations entre régions se poursuivant, il propose dans un deuxième temps le regroupement des régions Centre, Auvergne et Limousin[38],[39].
À l'inverse, le député-maire du Puy Laurent Wauquiez prononce un avis favorable. Pour lui, la Haute-Loire a une carte à jouer dans cette réforme alors qu'une grande région au cœur de la France ne le convainc pas[40].
Dans la région Rhône-Alpes, la proposition gouvernementale suscite moins d'opposition. Pour rassurer ses voisins, Jean-Jack Queyranne affirme « qu'il n’a jamais eu de velléités d’annexion et n’entend pas exercer une centralisation des décisions depuis Lyon »[41].
Résignation et désillusion
Malgré ces oppositions, le gouvernement de Manuel Valls reste ferme. Les deux régions doivent obtempérer et une négociation est initiée. Au terme de celle-ci, il est décidé que les assemblées plénières du conseil régional se feront à Lyon et que les commissions permanentes se feront à Clermont-Ferrand. L'administration des quatre départements auvergnats restera sur le territoire de l'Auvergne pour gérer la proximité.
D'autre part, les deux présidents de région ont décidé du maintien de deux directions de la future grande région (les nouvelles technologies du numérique au service de l’aménagement et du développement des territoires ruraux et de montagne, ainsi que l’agriculture et la forêt) à l'Hôtel de région de Clermont-Ferrand.
René Souchon a également émis le souhait que cette déconcentration régionale s’accompagne du maintien d’au moins une administration de l’État à compétence territoriale Auvergne-Rhône-Alpes[pas clair] à Clermont-Ferrand, comme celle de l’agriculture et du développement rural[42].
Le , Valéry Giscard d'Estaing exprime son désaccord avec la création de la nouvelle région. Selon son analyse « une région comme l'Auvergne pouvait avoir un pouvoir et peser sur les décisions ; dans une grande région elle ne pourra pas peser. Toutes les administrations de conception vont partir pour Lyon et l'Auvergne a beaucoup à y perdre »[43],[44].
La Région signe en 2019 une charte avec plusieurs partenaires pour porter la méthanisation à 12% de la production énergétique en 2030, en s'appuyant sur des ressources tant agricoles qu'urbaines, notamment en subventionnant des installations[45].
Le TGV dessert de nombreuses villes de la région, toutes situées dans la vallée du Rhône ou dans les Alpes. En 2017 le temps de trajet entre Lyon et Paris descendait jusqu'à 1 h 57 min et celui entre Lyon et Marseille à 1 h 40 min. Les départements auvergnats restent à l'écart du réseau TGV et souffrent d'un infrastructure ferroviaire vieillie et peu performante. Le temps de trajet Paris - Clermont-Ferrand est d'environ 3 h 40 min ; les trains desservant cette ville ne sont plus en mesure d'être accueillis en gare de Lyon. Les liaisons TGV desservant les départements Rhône-Alpins sont les suivantes :
la liaison TGV Paris-Grenoble dessert la gare et aéroport international de Lyon Saint-Exupéry ;
De plus, d'autres voies sont en projet ou en construction ;
la liaison TGV Paris-Milan qui dessert l'aéroport de Lyon, Chambéry, St Jean de Maurienne et Modane
une ligne en construction vers le nord-est desservira Dijon, Besançon, Strasbourg, Lyon Part-Dieu et Bourg-en-Bresse.
Il existe un projet de ligne TGV vers l'Italie qui devrait desservir Turin. Celle-ci partirait de Lyon Part-Dieu jusqu'à la Chambéry. Un projet de ligne LGV Paris Orléans Clermont-Ferrand Lyon a été évoqué mais sa réalisation n'est pas prévue à court ou à moyen terme.
Le réseau des Trains express régionaux d'Auvergne-Rhône-Alpes est le fruit du regroupement de deux anciens réseaux aux caractéristiques très différentes : le réseau TER Rhône-Alpes et le réseau TER Auvergne. Le réseau rhônalpin était l'un des plus denses de France alors que son homologue auvergnat ne comportait que quatre-vingts gares et 1 037 km de voies (dont seulement 106 km électrifiées). Les deux anciens réseaux ne sont reliés l’un à l’autre que par deux voies secondaires non électrifiées. L’ensemble ainsi formé apparait comme peu cohérent.
La ligne ferroviaire Lyon - Saint-Étienne, est une des lignes régionales de province en France les plus fréquentées. La liaison Mâcon-Lyon est également très fréquentée.
Pendant les week-ends des vacances d'hiver, les gares de Bourg-Saint-Maurice, Saint-Jean-de-Maurienne et Modanne sont parmi les gares les plus fréquentées d'Auvergne-Rhône-Alpes avec des TGV venant de Paris, Londres ou Bruxelles.
La liaison Lyon - Clermont comporte des sections non électrifiées et souffre d'une desserte irrégulière et lente.
La voie reliant Saint-Étienne au Puy-en-Velay est une voie unique et sinueuse non électrifiée.
La ligne Paris - Clermont-Ferrand est exploitée avec un matériel vétuste[48]. L'infrastructure est dégradée et le temps de parcours entre les deux ville s'allonge au fil des ans[49]. En 2020 un plan de rénovation était à l'étude.
Les autres lignes auvergnates sont menacées ou déjà abandonnées comme la ligne Clermont - Tulle[50].
Lignes touristiques
Tramway du Mont-Blanc.
Enfin, la région dispose de lignes ferroviaires touristiques circulant au cœur de beaux paysages :
Réseau autoroutier de la région Auvergne-Rhône-AlpesL'autoroute A7 à Vienne en direction de Lyon.
L’Auvergne-Rhône-Alpes est une région comprenant un réseau autoroutier dense surtout entre les Alpes et Lyon, carrefour autoroutier entre le Nord, le Sud et l'Italie. En excluant l'Ardèche, tous les départements sont au moins traversés par une voie autoroutière (même si en Haute-Loire il n'y qu'une petite quinzaine de kilomètres de l'A75 à l’extrême nord-ouest du département).
L'une des voies les plus empruntées est l'autoroute A6 débutant et se terminant à Lyon. La voie continue au sud en direction de la Méditerranée en prenant le nom d'A7, elle suit la vallée du Rhône. L'autoroute A46 est une voie de substitution de l'autoroute du Soleil à hauteur de la capitale régionale. En outre, Lyon prouve sa position de carrefour avec l'A40 qui la connecte avec Genève et l'A43 partant en direction de Turin en passant par Chambéry et le tunnel du Fréjus.
Clermont-Ferrand est aussi un carrefour autoroutier étant donné qu'elle est reliée à Paris et Orléans par l'intermédiaire de l'A71, à Montpellier et Béziers grâce à l'A75. L'autoroute A89 relie la capitale auvergnate à Bordeaux et la connecte à l'ancienne région rhônalpine puisque la voie se termine à Lyon via Thiers.
En plus des autoroutes, le trafic routier de la région est concentré autour des voies nationales telles que la route nationale 7 qui passe en périphérie de Moulins, Roanne et Lyon avant de suivre la vallée du Rhône jusqu'à Valence où elle constitue une rocade pour cette ville puis se dirige vers Avignon.
Dans certains départements comme le Cantal, la Haute-Loire ou l'Ardèche, des routes nationales importantes (N88, N102, N122) complètent le maillage autoroutier et relient les villes moyennes aux métropoles régionales.
Le principal aéroport de la région est celui de Lyon Saint-Exupéry, 4e aéroport français et 54e aéroport européen en 2014. L'aéroport de Genève (32e aéroport européen), bien que n'étant pas sur le territoire de la région, dessert une grande partie de celle-ci.
Le nombre d'EPCI de la région est passé de 285 en 2015 à 167 en 2017, soit une diminution de 41 % en deux ans, conséquence de l'application la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe. Aucun EPCI ne se situe sous le seuil des 5 000 habitants, et 55 ont moins de 15 000 habitants (population totale regroupée).
138 communautés de communes : avec 72 % des communes et 40 % de la population sur 75 % du territoire, les 138 communautés de communes (CC) de la région demeurent majoritaires. Plus de la moitié d’entre elles ont entre 15 000 et 50 000 habitants.
Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER)
Il constitue la seconde institution régionale. C’est l’assemblée consultative de la Région Auvergne-Rhône-Alpes[52].
Missions
Le CESER a pour mission principale d’informer et d’éclairer l’exécutif du Conseil régional sur les enjeux et conséquences économiques, sociales et environnementales des politiques régionales. ll émet des avis lorsqu'il est saisi par le Conseil régionale et des contributions lorsqu'il s'autosaisit. il a une mission d’évaluation des politiques publiques.
Composition
Le Conseil comprend 190 membres nommés par le préfet pour 6 ans. Ils sont répartis en 4 collèges :
le premier collège comprend 61 membres issus de 38 organisations. Il représente les entreprises et les activités non salariés.
le second collège de 61 conseillers issus de 8 organisations représente les organisations syndicales de salariés.
le troisième collège de 61 conseillers issus de 75 organisations représente les associations et autres organismes.
le quatrième collège de 7 membres regroupe des personnalités qualifiées.
Densité de population de la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2006[53].
Avec 7 877 698 habitants[Note 5] en 2015[54], la région se place au deuxième rang des régions métropolitaines pour sa population mais aussi pour son nombre d’emplois. Entre 2009 et 2014, cette population a augmenté de 300 000 habitants[55]. Sa densité de population, 109 hab/km2, est voisine de celle de la France mais sa croissance démographique est supérieure à celle du territoire métropolitain. Toutefois, il se cache derrière ces chiffres des écarts extrêmes entre les territoires des deux anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes[56].
L’Ardèche mise à part, ce sont les départements rhônalpins qui concentrent l'essentiel de la vitalité démographique de la région. Avec 509 habitants/km2, l'ensemble formé par le département du Rhône et la métropole de Lyon forme le territoire français le plus densément peuplé après l'Île-de-France. La Haute-Savoie, l’Isère et la Loire ont également une densité supérieure à la moyenne nationale. Le sillon alpin (Annemasse, Annecy, Chambéry, Grenoble) a connu une progression de sa population de plus de 10 % entre 1990 et 2000. La dynamique de l’aire urbaine lyonnaise s’étend dans le département de l’Ain et dans la vallée du Rhône. À l’ouest, en lisière du Massif central, le département de la Loire a connu une baisse de population jusqu’en 1999 mais progresse au même rythme que la moyenne nationale depuis[57].
Sur la bordure est, une zone à très faible densité de population suit les sommets alpins. Au centre, une bande verticale également faiblement peuplée suit les monts de la Madeleine, du Forez et du Vivarais et retrace en creux les frontières historiques entre provinces. À l'ouest, une vaste zone de dépression démographique se prolonge sur le Limousin et le sud du Massif central.
Situés au cœur du Massif central, les quatre départements auvergnats sont ceux où la population vit en moyenne le plus en altitude. S’inscrivant dans la diagonale du vide, leur densité de population moyenne n’est que de 52 habitants/km2. Les départements de l’Allier, du Cantal, et la moitié ouest de la Haute-Loire sont marqués par une faible natalité et un vieillissement de la population. À l'origine très rurale, leur population tend à s'urbaniser : plus de sept habitants sur dix vivent en ville. Grâce à l'attractivité de l’agglomération clermontoise et l’arrivée de jeunes familles, le Puy-de-Dôme limite cette tendance[58]. Clermont-Ferrand se trouve au milieu d’un couloir urbain de 601 000 habitants qui s'étend de Vichy à Issoire en passant par Thiers en suivant l’Allier[59]. Grâce au solde migratoire, les quatre départements ont malgré tout gagné 15 800 habitants entre 2008 et 2013[60].
La typologie des « bassins de vie » de la région établie par l'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne (ARDTA) et l'Insee identifie six types de bassins de vie aux caractéristiques différentes. Leur distribution géographique fait réapparaître les deux anciennes régions : Auvergne et Rhône-Alpes.
Les grandes agglomérations de Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble et Valence en croissance démographique depuis 1975, ainsi que celle de Saint-Étienne, stimulent des bassins de vie suburbains grâce à leur attraction économique. Si l'aire urbaine de Clermont-Ferrand reste isolée à l'ouest, toutes les autres forment un continuum polarisé par Lyon. À l'est, les zones rurales des Alpes bénéficient d'une situation économique très favorable grâce à l'apport bénéfique du tourisme d'hiver.
Des agglomérations moyennes comme Moulins, Vichy, Montluçon, Aurillac, Thiers à l'ouest ou Annecy et Privas plus à l'est se placent en situation intermédiaire entre ces deux derniers types.
Médianes du revenu disponible par unité de consommation pour chaque arrondissement de la région[62] :
Jaune clair : ⩽ 18 000 €
Jaune : 18 000 → 20 000 €
Orange clair : 20 000 → 22 000 €
Orange : 22 000 → 24 000 €
Rouge : 24 000 → 26 000 €
Rouge foncé : 26 000 → 28 000 €
Rouge-violet : ⩾ 28 000 €
À l'opposé, deux types de zones rurales en difficultés se font face. La première, située pour l'essentiel dans l'ancienne région Auvergne, correspond à des territoires de moyenne montagne, habités par une population âgée et majoritairement agricole. Les services publics et privés y sont insuffisants[63]. Dans le Cantal, près de 17 % des personnes âgées de plus de 75 ans vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles ne sont que 9,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes[61].
La deuxième se retrouve au sud des départements de l'Ardèche et de la Drôme et plus localement en Bocage bourbonnais ou dans le Livradois. Il s'agit de bassins de vie ruraux très fragilisés socialement[61]. Fortement touchées par le chômage, ces régions voient 5 % de leur population active sans emploi depuis plus d'un an contre moins de 4 % pour l'ensemble de la grande région[61].
Population par départements et métropole à statut de collectivité territoriale de la région Auvergne - Rhône-Alpes selon le recensement de 2012 (en bleu les départements de Rhône-Alpes, en jaune et orangé, les départements d'Auvergne).
Villes principales
Pôles urbains et aires urbaines
Liste des aires urbaines comptant plus de 50 000 habitants (population au ) et des pôles urbains correspondants.
Trois langues régionales, dont deux sont encouragées par la région (l'arpitan ou francoprovençal et l'occitan[65],[66],[67],[68]), restent pratiquées très minoritairement dans la grande région administrative :
Le francoprovençal (ou arpitan) est présent dans la majeure partie de l'ancienne région Rhône-Alpes qui, en 2015, a signé avec la région autonome italienne de la Vallée d'Aoste la « charte de coopération interrégionale et transfrontalière de développement de la langue arpitane »[86]. Chaque année, une fête internationale est organisée à tour de rôle en France, en Suisse ou en Italie, qui permet aux locuteurs ou non de se rencontrer[87]. Cette langue est défendue principalement par la Fédération internationale de l'arpitan[88]. Les principaux dialectes de la région arpitanophone française sont :
La commune savoyarde de Vallorcine a la particularité d'avoir pour langue régionale, en plus du francoprovençal, l'alémanique, langue germanique parlé par la population locale des Walsers[89]. La langue a pu être parlée dans d'autres localités savoyardes par le passé[90].
La région était également candidate pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2018 à Annecy, mais la candidature a été éliminée en phase finale de vote.
Enseignement supérieur
Pour l'année universitaire 2019-2020 l'éffectif total des étudiants est de 357 173[91], chiffre en augmentation de 14,4 % par rapport à l'année universitaire 2014-2015. Le plus grand nombre est inscrit dans les universités : 209 820, plus 7 037 dans les établissements universitaires privés. 10 268 sont élèves d'une Classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), 29 322 dans une classe de BTS ou assimilés, 29 455 dans une école de commerce, de gestion ou de comptabilité. Les écoles paramédicales et sociales accueillent 15 589 élèves, les écoles supérieures art et culture 12 598, les autres formations d’ingénieurs 15 849, les grands établissements 5 780, les écoles normales supérieures 2 102, les écoles juridiques et administratives 2 755 et les autres écoles de spécialités diverses 9 257.
Notes et références
Notes
↑À l'exception de la partie est de la Haute-Loire qui se trouve dans la zone d'influence économique de Saint-Étienne.
↑Quelques communes du Lyonnais furent aussi incluses dans le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire.
↑Le comté épiscopal du Velay faisait partie de la province du Languedoc.
↑La carte ne prend pas en compte la création de la métropole de Lyon, qui partage sa préfecture avec le département du Rhône.
↑Addition des populations des deux anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes
↑préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, préfet du Rhônehttps://lannuaire.service-public.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/prefecture_region-69383-01
↑« Rapport Annuel 2017 des Archives en France », commission nationale d'héraldique, (consulté le ) : « [...] En 2017, la Commission nationale d’héraldique s’est réunie deux fois, les 3 avril et 18 octobre. Elle a examiné 31 dossiers : [...] • 2 blasons de grandes régions : Auvergne-Rhône-Alpes [...] 61 % de ces dossiers ont reçu un avis favorable de conformité héraldique, notamment ceux des grandes régions. [...] », p. 41
↑Auvèrnha ou Auvèrnhe selon les différentes localités d'Auvergne et vivaro-alpin ; Ròse forme occitane générale ; Aups en vivaro-alpin, Alpas en auvergnat
↑Domergue Sumien, La standardisation pluricentrique de l’occitan: Nouvel enjeu sociolinguistique, développement du lexique et de la morphologie, Turnhout, Brepols, coll. « Publications de l'Association Internationale d'Etudes Occitanes », , 514 p. (ISBN978-2-503-51989-0, lire en ligne)
↑Cristian Omelhièr, Petit dictionnaire français-occitan d'Auvergne : selon les parlers d'Auvergne méridionale, pays de Massiac et Cézallier, Aurillac, Ostal del libre, (ISBN978-2-914662-06-2, lire en ligne)
↑Jean-Pierre Chambon (Université Paris-La Sorbonne), Philippe Olivier, « L’histoire linguistique de l’Auvergne et du Velay : notes pour une synthèse provisoire », Travaux de linguistique et de philologie 38, 2009. p. 83-153
↑Philippe Olivier, Jean-Pierre Chambon, Johan Picot, « Contribution à l’histoire de l’ancien occitan de basse Auvergne. Un accord amiable en ancien occitan auvergnat réglant un différend fiscal entre les consuls de Mozac et ceux de Riom (1360) », Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne, , p. 179-188 (ISSN1153-2580, lire en ligne).
↑Jean Lhermet, Contribution à la lexicologie du dialecte aurillacois ; Thèse de Linguistique, Paris, Marseille : Laffitte-Reprints, 1978, (ISBN978-2-600-02902-5)
↑Joannès DUFAU, Dictionnaire Français - Nord-Occitan Nord du Vivarais et du Velay, Saint-Julien-Molin-Molette, Jean-Pierre Huguet, , 335 p. (ISBN9782907410236)
↑Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane, De Boeck, 2e édition, 1999.
↑Henri Rougier, « Les Walser. Migration d'un peuple, façonnement et pérennité d'un paysage » [« (The Walser minority) »], Bulletin de l'Association de Géographes Français, Paris, Association des géographes français, vol. 66, no 3, , p. 213-219 (e-ISSN2275-5195, lire en ligne)