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Liste de résistants alsaciens

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Cet article contient une liste, non exhaustive, des résistants Alsaciens qui se sont opposés à la nazification et à l'annexion de fait de l'Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le contexte

Annexion

Les Nazis veulent former le Grossdeutschland, à savoir regrouper tous les territoires de langue allemande ou considérés comme tels, donc les Sudètes, l'Autriche, le Luxembourg, la Prusse-Occidentale et bien sûr l'Alsace-Moselle.

La convention d'armistice du 22 juin 1940 ne fait aucune allusion à l'Alsace et la Moselle qui restent donc juridiquement territoires français. L'annexion de l'Alsace, au territoire allemand, se fait de facto et non de jure, donc au mépris du droit international le par un décret de Hitler dont la publication fut interdite[1]. Elle devient le CdZ-Gebiet Elsass, et associée au Gau de Bade, forme le Gau Baden-Elsaß, c’est-à-dire « Gau (pays) de Bade-Alsace », également appelé Gau Oberrhein « Gau du Rhin-Supérieur ». La frontière de 1870 entre la France et l'Allemagne est rétablie.

L'Allemagne nazie fait une distinction entre l'Alsace et le reste de la France. L'Alsace est donc le seul territoire français à avoir accueilli un camp de concentration nazi, celui de Natzweiler-Struthof et un camp de sureté, celui de Vorbruck-Schirmeck.

L'Allemagne entreprend la germanisation et la nazification de l'Alsace. La législation allemande est progressivement introduite. En 1940, 30 000 personnes, majoritairement francophiles, sont expulsées[2]. L'usage de la langue française est interdit, les prénoms, toponymes et patronymes d'origine romane systématiquement germanisés[3]. Tout ce qui rappelle la France est détruit (600 monuments, 300 plaques commémoratives)[2]. Les associations sont dissoutes et remplacées par des organismes ou formations du parti nazi auquel les Alsaciens sont poussés à adhérer. Les postes les plus importants sont tenus par les Allemands.

À partir du 25 août 1942, les jeunes Alsaciens sont incorporés de force dans la Wehrmacht, devenant ainsi des Malgré-nous ou Malgré-elles[3]. Le refus de l'incorporation entraine la déportation ou l'internement de la famille dans le cadre de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ».

Ces mesures engendrent une résistance massive de la population à la germanisation et à la nazification.

Une résistance spécifique

La résistance en Alsace est particulière car il s'agit d'une résistance à l'occupant en territoire annexé. Toute action ou attitude hostile à la germanisation ou portant atteinte au prestige ou à l'effort de guerre allemand est considérée comme un acte de trahison. Pour les Allemands, un résistant alsacien n'est pas un adversaire mais un traître. Il est jugé par le Volksgerichtshof « le tribunal du peuple » ou le Reichskriegsgericht « cour martiale du Reich ». Le Chef de l'Administration Civile (Gauleiter) et représentant du Reich, Robert Wagner, défini ainsi la résistance alsacienne :

« Si un Alsacien vient et me déclare : je ne suis pas allemand, mais français, c'est-à-dire que je me considère comme Français ; je ne puis que lui dire : Tu n’es pas un Français, tu es un traître allemand. Tu es un traître à ton nom, à ta langue, à ta nationalité, à ton sang, bref à ta propre nature, à ta destinée (…). Aussi devras-tu comprendre qu’on se débarrasse rapidement de toi, comme aujourd’hui dans le monde entier on se débarrasse rapidement de tous les traîtres »

— Gauleiter Robert Wagner dans son discours du 28 mars 1943 à Strasbourg

Avec la nouvelle frontière, les relations avec les services de renseignements de Vichy, de la France libre ou des alliés sont difficiles. Les informations et les renseignements passent principalement par la Suisse, mais aussi par la Franche-Comté, Paris et Saint-Dié-des-Vosges.

L'Alsace étant intégrées au Troisième Reich, les alsaciens se déplacent librement en Allemagne où ils recueillent des renseignements de tout premier ordre et participent aux évasions tel celle du général Giraud mais aussi à celles de nombreux prisonniers de guerre et réfractaires alsaciens.

A

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  • André Aalberg (résistant de l'intérieur), né le à Sainte-Marie-aux-Mines et mort de ses blessures le (à 30 ans), est un sergent dans l'Infanterie Coloniale. Il participe, pendant la drôle de guerre, à de nombreux coups de main, au sein des corps francs, sur la frontière allemande. Pendant la campagne de France, il est blessé et fait prisonnier, mais s'évade et rejoint le sud de la France où il se porte ensuite volontaire pour l'Indochine. Il déserte lors d'une escale à Dakar pour rejoindre les Forces Françaises Libres, mais il est arrêté et ramené en France en avril 1941 et condamné par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand à un an de prison avec sursis. À sa sortie de prison, il rejoint le réseau Mithridate, il en devient l'un des responsables. Le 23 mars 1943, il est condamné par contumace à trois ans de prison pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Il emprunte l'identité d'un milicien, Lucien Navarron, de Chabreloche. Dénoncé, il est arrêté à Clermont-Ferrand le . En tentant de s'évader, André Aalberg est blessé au ventre et meurt cinq jours plus tard de ses blessures. Il est inhumé sous le pseudo de Lucien Navarron, car les autorités allemandes s'opposent à son identification.
  • Charles Émile Altorffer vers 1919
    Charles Émile Altorffer vers 1919
    Charles Émile Altorffer (résistant de l'intérieur), né à Wœrth le et mort à Strasbourg le (à 79 ans), est un pasteur, fonctionnaire et homme politique alsacien. En 1939, il est directeur des services des réfugiés d'Alsace-Lorraine à Périgueux et entre dans la Résistance où il est très actif. Il reprend la direction des œuvres sociales juives après leur fermeture par la Gestapo et répartit l'argent clandestinement transporté depuis Lyon[4]. Fin 1940, Charles Altorffer devient délégué du gouvernement français auprès de la commission d'armistice. Pierre Laval le charge de traiter avec les Allemands le rapatriement de tout le patrimoine alsacien évacué en France de l'intérieur. Il trouve tous les prétextes pour freiner cette mission. En février 1944, le rabbin Victor Marx décède. Charles Altorffer s'assure que la communauté juive puisse réaliser ses obsèques sans intervention des Allemands[2].

B

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  • Émile Baas, né à Guebwiller le , est un enseignant de philosophie et essayiste français. Il refuse de prêter le serment de fidélité au Führer exigé dans la fonction publique en Alsace germanisée et nazifiée. Il est muté à Rodez où il est très actifs auprès des réfugiés d'Alsace Moselle. Dans le cadre des«  paroisses universitaires », il crée et anime les « Carrefours des Tilleuls » où les jeunes alsaciens-mosellans apprennent la situation de leur région, ce qu'est l'idéologie le nazisme et pourquoi il faut la combattre. De nombreux membres du Groupe mobiles d'Alsace Sud (GMA Sud) puis de la Brigade indépendante Alsace Lorraine (BIAL) y participeront comme Antoine Ancel-Diener, Adelphe Peltre ou Bernard Metz l'organisateur du GMA Sud et le la BIAL. Après la guerre, Bernard Metz, dans son rapport d'activité de résistant, fait référence au rôle d'Emile Baas dans la formation intellectuel et la motivation des résistants alsaciens-mosellans.
  • Le docteur vétérinaire, Charles Bareiss (résistant déporté), né le à Mulhouse et mort le (à 56 ans) au Dabo, organise et fusionne une partie de la résistance Alsacienne en un seul mouvement qui prend le nom de « Gaullistes d'Alsace et de Lorraine ». Puis il développe son organisation clandestine qui s'étend sur toute l'Alsace et a des antennes jusqu'en Lorraine et au Luxembourg. Il est arrêté par les Allemands en 1942.
  • Jean-Jacques Bastian alias « Franzmann » (résistant déporté), né le à Nancy, est aspirant géomètre-cartographe, stagiaire au service du remembrement du cadastre à Strasbourg. Il appartient à l'organisation clandestine la Main noire dont il est à l'origine du nom. Il est chargé de préparer les opérations du groupe. Avec Aimé Martin, il fabrique des explosifs artisanaux. Lors du démentellement de la Main noire, il est arrêté par la Gestapo le 18 juillet 1941 et condamné à six mois de détention par le Sondergericht « tribunal d'exception ». Il est libéré, le 20 octobre 1942, pour être incorporé de force au 53e régiment d'artillerie lourde motorisée. Il est affecté sur le front de l'Est. Soupçonné à juste titre, avec d'autres malgré-nous, d'actes de résistance au sein de son régiment, il est, volontairement, très grièvement brûlé par un sous-officier allemand qui piège la pièce où dorment les malgré-nous du régiment. Deux ans après la fin de la guerre, il est toujours hospitalisé[5].
  • Paul Batôt (résistant de l'intérieur), alias « Oncle François », est né le à Bois-le-Sire près de Orbey. En 1939, il est affecté, comme standardiste-colombophile, à l'état-major du secteur fortifié de Colmar. Il est fait prisonnier au Hohneck et s'évade. Il reprend son travail d'électricien. Il est incorporé de force en 1943 mais s'évade ce qui entraine la déportation en Silésie de son épouse Bernadette dans le cadre de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ». Paul Batôt organise le maquis de Bois-le-Sire au sein du réseau la Septième colonne d'Alsace (Réseau Martial). Après la libération il est travailleur volontaire comme démineur à Orbey, Geiswasser et Metz.
  • Lucien Binnert (résistant déporté), né le à Munster, est instituteur. En 1944, il fait partie des 42 officiers de réserve alsaciens déportés au camp de concentration de Neuengamme pour avoir refusés de s'engager dans la Waffen SS. Il meurt le au camp de Sandbostel.
  • Marie Christophe Robert Borocco (résistant déporté), né à Colmar le et mort le (à 61 ans) dans la même ville, est un diplomate et résistant français. Dès février 1941 il rejoint le réseau Uranus-Klébert dont il est le chef du secteur de Colmar. Le 15 décembre 1942 à Colmar, il est arrêté lors de la destruction de son réseau et condamné à mort mais il obtient un sursis d'exécution. Il est affecté en juillet 1944 dans un Himmelfahrtskommando « Kommando pour l'ascension au ciel » assurant le déminage des bombes alliées non explosées. Il est envoyé à Cologne, Kassel, Straubing. Le 29 juillet 1944 il échappe de justesse à la mort en dégageant une bombe. Il est libéré, le 1er mai 1945, par l'armée américaine. Il est le frère de Joseph Nicolas Edmond Borocco.

C

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D

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  • Alice Daul voir Alice Gillig dans cet article.
  • Joseph Dretsch (résistant de l'intérieur), né le à La Broque, est ouvrier forestier au poste de Wackenbach-Schirmeck. Du au , il est mobilisé au Reichsarbeitsdienst (RAD) à Hellenthal. Le , il est incorporé de force dans la Wehrmacht et envoyé en Italie près de Parme. Le , il s'évade et rejoint les partisans italiens, de la région. Il combat au sein de la brigade Pablo appartenant au détachement Cervi, un groupe du Corps des volontaires de la Liberté italien. Le , il est libéré par l'armée américaine et démobilisé le 9 mai. Il rentre en Alsace en juin[2],[8].

E

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  • Lucien Entzmann (résistant déporté), né le à Strasbourg est apprenti-droguiste. Il appartient à l'organisation clandestine la Main noire au sein de laquelle, il est très actif. Il fait la connaissance de Xavier Nicole qui leur donne la solution pour pénétrer dans le fort Ulrich-Hoch à Illkirch-Graffenstaden où sont stockées des grenades à main. Après la destruction de la Main noire, il sort de détention le 31 mai 1942 et reprend le combat avec le groupe Schaeffer. Il effectue son service au Reichsarbeitsdienst (RAD) puis il est incorporé de force dans la Wehrmacht le 24 février 1944. Blessé en Lituanie, il profite de sa permission de convalescence à Strasbourg pour se mutiler le pied. Il déserte le 3 septembre 1944 et se réfugie chez un paysan de Goxwiller jusqu'à la Libération[2].

F

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  • Robert Oscar Léon Falbisaner (résistant de l'intérieur), né le à Strasbourg et décédé dans cette même ville le (à 67 ans), est un agent général d'assurance. Il crée un groupe de résistants sous couvert de son club canin « l'Aireda l-Club » de Strasbourg. Puis il l'intègre à l'organisation clandestine du docteur vétérinaire Charles Bareiss dont il devient l'adjoint. Lors du démantèlement de l'organisation clandestine du docteur Bareiss, il réussit à fuir avec son épouse et s'évade d'Alsace.
  • René Louis Fontaine (résistant de l'intérieur), né le à Bischtroff-sur-Sarre, est un chirurgien français. En 1940, à sa démobilisation, il rejoint la cité sanitaire de Clairvivre où il dirige le service de chirurgie. À la demande du comité médical de la Résistance, il organise des équipes chirurgicales mobiles avec ses assistants pour soigner les blessés dans les maquis. Appelé à prendre des responsabilités au sein du comité médical de la Resistance à Limoges, il en confit la direction au professeur Bernard Labrue. Les blessés les plus atteints sont transférés à la cité sanitaire de Clairvivre qui sera surnommée « l'Hôpital de la Résistance[10].

G

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  • Marie Gross (Résistante déportée), née Krebs le à Altenstadt et morte le à Wissembourg est une buraliste qui participe à l'évasion une soixantaines de prisonnier de guerre français. Ces derniers viennent avec leurs gardiens acheter du tabac dans son commerce. Ils sollicitent son aide pour s'évader. Avec la complicité de son mari Paul, elle les accueille dans son magasin ou chez elle, les habille, les nourrie. Elle les confit à son amie, Anne-Marie Muller qui les convoie jusqu'à la gare de Strasbourg où ils sont pris en charge par un réseau de passeurs, l'Équipe Pur Sang. Dans certains cas, elle les achemine vers Reichhoffen où ils sont pris en charge par le réseau Hector. La chute de l'Équipe Pur Sang, entraîne son arrestation, le , ainsi que celle de son mari et de son amie Anne-Marie Muller. Elle est déportée jusqu'à la fin de la guerre.

H

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  • Adélaïde Hautval (déporté politique), surnommée « Haïdi », née Marthe Adélaïde Haas le 1er janvier 1906 au Hohwald, est une psychiatre française. Elle est arrêtée en avril 1942, alors qu'elle traversait la ligne de démarcation à Vierzon pour des raisons personnelles. Elle est conduite à Bourges pour contrôle d'identité et sur le quai de la gare, elle prend la défense d'une famille juive maltraitée par les Allemands. Elle est emprisonnée à Bourges, les Allemands lui font porter sur la poitrine une étoile jaune avec une banderole « amie des juifs ». Après avoir connu plusieurs lieu de détention en France, elle refuse toujours de se rétracter. Elle est déportée à Auschwitz par le convoi du . Elle devient médecin dans un des revier de Birkenau. Elle parvient à sauver de la chambre à gaz certaines détenues atteintes du typhus en ne les déclarant pas. Malgré le risque d'être exécutée, elle refuse de participer aux expériences menées par les médecins nazis. Le , elle est transférée à Ravensbrück comme médecin dans le revier. Elle continue à protège des malades en modifiant leurs fiches médicales et en faussant les diagnostics. Le camp est libéré en avril 1945 mais elle y reste, volontairement, afin de s'occuper des blessés qui ne peuvent être immédiatement transportés. Elle quitte le camp pour la France avec les derniers malades français le .

Alfred Hering (résistant déporté), né le à Barr, est agent technique de viticulture. En 1944, il fait partie des 42 officiers de réserve alsaciens déportés au camp de concentration de Neuengamme pour avoir refusés de s'engager dans la Waffen SS. Il est transféré au camp de rassemblement de Sandbostel où il est recueilli par des prisonniers de Guerre (PG) français qui le cachent, sous le nom de sergent « Vuillaume », dans leur camp contigu à celui des déportés. Il est libéré par l'armée britannique le . Il rentre chez lui à Barr le .

I

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J

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  • Lucien Jacob (déporté politique), né le à Bisping est un batelier du Rhin patron de la péniche Mont Blanc III. Il crée un groupe de renseignement avec d'autres bateliers du Rhin. Ils transmettent, aux renseignements britanniques, des informations sur l'efficacité des bombardements alliés le long du Rhin et sur les flux ferroviaires dans la région de Saint-Louis. Grâce sa nièce, il fournit plusieurs listes d'espions allemands infiltrés en zone libre. Á la suite d'une dénonciation, il est arrêté le 29 octobre 1942 par la Gestapo. Il est condamné à mort par le 4e Sénat du Reichskriegsgericht et guillotiné le à la prison Roter Ochse de Halle-an-der-Saale.
  • Jeanne Jenny voir Jeanne Pfendler dans cet article.
  • Adolphe Michel Jung, né le à Schiltigheim, est un chirurgien. A sa démobilisation, il est affecté à la cité sanitaire de Clairvivre. Après l'armistice, il revient en Alsace pour chercher sa famille mais les nazis lui interdisent de repartir. Il reprend ses fonctions à l'hôpital civil. Il est profondément francophile et supporte très mal la nazification de l'Alsace annexée. Il démissionne de toutes ses fonctions et travaille dans le privé. En représailles, il est séparé de sa famille et exilé en Allemagne. Fin 1942, il fait la connaissance de Fritz Kolbe qui travaille pour les alliés. Il photographie les documents qu'il lui apporte pour qu'ils soient acheminés par le réseau « Samson ». A la fin de la guerre, il doit se justifier auprès de la commission d'épuration. Il est rapidement blanchit par les alliés et reprend ses fonctions.

K

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L

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  • Bernard Labrue (mort pour la France), est un élève du professeur René Louis Fontaine. A la demande de ce dernier, il est responsable de la gestion des équipes chirurgicales mobiles de la Résistance en Dordogne. Avec ses équipes, il réalise de nombreuses opérations chirurgicales clandestines dans les maquis ou à l'Hôpital des réfugiés de Dordogne. Le 7 juin 1944, il est arrêté avec les docteurs Roland Paul Erhart, Claude Schreiber et Delarge par des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la suite d'une dénonciation. Ils sont conduits au camp des résistants, au lieu-dit Fer à Cheval sur la commune de Clermont-d'Excideuil. Après un interrogatoire sommaire, ils sont abattus par les FTP. Le 27 juillet 1945, la préfecture de la Dordogne, indique que les enquêtes approfondies effectuées par les inspecteurs de la police spéciale de la Dordogne et les services de sûreté de la 20e brigade mobile ont révélé que les accusations, qui ont mené à la mort des médecins, sont dénuées de fondement[10].
  • Jacqueline Levi voir Jacqueline Bromberger dans cet article.
  • Charles Lieby (résistant déporté), né le à Mittersheim est un batelier du Rhin pour le compte de l'entreprise Comptoir strasbourgeois de transports et d'apprêtements. Dans un premier temps, à bord de sa péniche Nil, il fait passer en Suisse des prisonniers de guerre évadé, puis il assure, entres autres, le transport de documents importants vers la Suisse pour la Résistance. Á la suite d'une dénonciation, il est arrêté le par la Gestapo. Il est condanné à mort par le 4e Sénat du Reichskriegsgericht et guillotiné le à la prison Roter Ochse de Halle-an-der-Saale.

M

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  • Charles Mangold (interné résistant), né le 21 août 1891 à Ostwald (Basse-Alsace annexée) est fonctionnaire. En septembre 1939, Il est évacué avec son service à Périgueux en Dordogne. En 1941, il est l'un des fondateurs du Groupement d'entraide des réfugiés d'Alsace et de Lorraine (GERAL). Il rejoint, avec son fil Jean-Paul Seret-Mangold, la résistance au sein du groupe « Roland », dépendant de l'Armée secrète (AS). Il prend le nom de code « Vernois ». De janvier à juillet 1943 il est chef de l'AS pour Périgueux puis de juillet 1943 à août 1944 il devient chef de l'AS de Dordogne-centre. Il est l'inspirateur et le principal responsable du « corps franc Roland », bras armé du groupe du même nom. Le 7 août 1944, une semaine avant le départ des Allemands de Périgueux, il est arrêté sur dénonciation. Il est torturé et tente de se suicider pour être certain de ne pas parler. Il est fusillé le (à 52 ans) à Périgueux (Dordogne). Son corps est récupéré dans une fosse commune par sa famille, le 19 août 1944 après le départ des Allemands.
  • Joseph-Louis Metzger (résistant déporté), né le à Saint-Louis, est monteur en chauffage. Sa profession lui permet de renseigner les services de renseignement britannique sur les flux ferroviaires à la gare de Saint-Louis, puis il recueil des informations sur l'industrie de la région qu'il transmet en Suisse par l'intermédiaire de bateliers du Rhin. Il est arrêté par la Gestapo le 28 octobre 1942 et condamné à la peine de mort pour espionnage. Il est guillotiné le 27 septembre 1943 à la prison Roter Ochse de Halle-an-der-Saale.
  • Laure Mutschler voir Laure Diebold dans cet article.

N

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O

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P

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  • Guy Perny (résistant déporté), né à Sarreguemines, est un étudiant à l'école d'ingénieur de Strasbourg[2]. Ses parents sont étalblis à Wasselonne où ils tiennent le restaurant « Au Cygne d'Or ». En février 1940, il rejoint son école évacuée en Dordogne pour y apprendre qu'elle n'ouvrirait pas. Il trouve un travail à Bordeaux où il entend l'appel du 18 juin du général de Gaulle. Il tente plusieurs fois, sans résultats, de franchir clandestinement la frontière espagnole pour rejoindre Londres. De guerre lasse, il tente de s'engager dans la marine nationale à Toulon mais il est trop jeune. Il est rapatrié d'office en Alsace annexée. A son retour à Wasselonne, il constate que sa mère utilise son restaurant comme relai à une filière d'évasion de prisonniers de guerre (PG). Il décide de créer un groupe de résistance qu'il nomme dans un premier temps « Jeunesse impérialiste française ». L'épithète impérialiste se rapporte à l'empire colonial français. Plus tard il le renomme « Jeunesse Française »[5]. Le groupe compte dans ses rangs, Jacques Ruff, qui via son père Camille Ruff, lui permet d'avoir des contacts avec l'organisation du docteur Bareiss. Par Henri Monpeurt il a des contacts avec les résistants implantés dans les services de l'électricité de Strasbourg. Le 14 mars 1941, sa mère est arrêtée et son restaurant est fermé. Il tente, en vain, de s'évader d'Alsace et continue son activité de résistant. Il est arrêté le 21 avril 1942 pour « fondation d'une organisation de jeunesse anti-allemande »[5]. Il est libéré le 25 avril puis incorporé de force le 11 janvier 1943 dans la Wehrmacht et envoyé sur le front de l'Est. Il est rapatrié le [2].
  • Pierre Peter (résistant de l'intérieur), né le à Riespach est secrétaire de mairie de son village natal et le fils du maire en poste pendant la guerre. Dans la nuit du 10 au 11 février 1943, il s'évade d'Alsace en guidant une colonne de 183 jeunes hommes fuyants l'incorporation de force dans l'armée allemande. Ce groupe, connu par la suite sous le nom de Espenkolonne du nom de la croix de l’Espen d’où ils partirent, rejoint la Suisse après sept heures de marche dans la neige. En représailles, leurs familles sont déportées par les Allemands en application de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ». Le 14 octobre 1944, il s'engage dans le Groupe Mobile d'Alsace (GMA) Suisse et combat au sein du 1er bataillon de chasseurs à pied (BCP) jusqu'à sa démobilisation le 12 décembre 1944[2].
  • Edmond Pettermann (résistant déporté), né le à Houssen, est contrôleur du Trésor. En 1944, il fait partie des 42 officiers de réserve alsaciens déportés au camp de concentration de Neuengamme pour avoir refusés de s'engager dans la Waffen SS. Il est libéré à Wöbbelin par l'armée américaine le . Il retrouve sa famille à Châtenois le et fait la connaissance de sa petite fille née pendant sa déportation.
  • Jeanne Pfendler (internée résistante), née Jenny le à Hagenthal-le-Bas est la fille d'un cafetier suisse émigré en France avant la guerre. Elle travaille dans l'établissement de ses parents situé à quelques centaines de mètres de la frontière suisse qui est matérialisé par la rivière Lertzbach. Très vite la position du village entraine l'afflux de prisonnier de guerre évadé et autres fugitifs. Spontanément, Jeanne Pfendler effectue des centaines de passages de nuit. Son action est connue des réseaux d'évasion comme celui d'Auguste Riegel, qui lui envoie des évadés. Régulièrement, elle passe clandestinement la frontière pour transmettre les messages et informations militaire entre Paul Winter alias « commandant Daniel » et Julien Dungler du consulat général de France à Bâle qui les envoie à Londres. Le 28 août 1944, sur dénonciation, Jeanne Pfendler est arrêté mais s'évade le soir même. Elle se réfugie dans une annexe du café de ses parents qui sont avertis par un douanier, ami de la famille, d'une fouille éminente de l'établissement. Elle franchit la frontière dans la nuit du 2 au 3 septembre 1944. Jeanne Pfendler est condamné à mort par contumace. Elle a fait passée clandestinement la frontière suisse à 604 personnes. Les membres de sa famille ne seront pas inquiété car ils sont suisse. Jeanne Jenny opte pour la nationalité française quand elle se marie avec Monsieur Pfendler le [2].

Q

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R

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  • Camille, Georges Ruff (interné résistant), né le 27 juillet 1898 à Strasbourg, est fondé de pouvoir aux établissements Simon-Loeb à Strasbourg, il réside à Eckbolsheim où il cache des armes et des munitions. Il est responsable du secteur Strasbourg-campagne au sein de l'organisation clandestine du docteur vétérinaire Charles Bareiss. Capturé par les Allemands, il se suicide le 9 juillet 1942 (à 43 ans) en détention. Sa mort évite la capture des résistants du secteur dont il a la responsabilité.

S

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  • Jean-Paul Sac (résistant de l'intérieur), né le 14 décembre 1927 à Mulhouse est un étudiant. Avec son père, il participe à la filière d'évasion de la famille Lutenbacher membre de la Septième colonne d'Alsace. Il est arrêté avec d'autres membres du réseau dont son père. Il s'évade au moment de son exécution. Quelques semaines plus tard, alors qu'il guide dans les Vosges le Corps franc Pommiès, il est mortellement blessé et meurt à l'âge de 16 ans.

T

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U

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W

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  • Albert Zimmer (résistant de l'extérieur), né le à la Wantzenau, est un combattant de la 2e DB mort le (à 22 ans) en participant à la libération de Strasbourg. En juillet 1941, il s'évade d'Alsace annexée et rejoint l'armée française. Il participe à la libération de la France au sein du 12e RC où il est le chef de char du M4A3 Sherman « Cherbourg ». Il est tué sur le coup par un tir antichar à quelques mètres du pont de Kehl et de la frontière Allemande qu'il est le premier à atteindre. Il meurt à quelques kilomètres de chez lui sans revoir sa famille.

Notes et références

Notes

  1. L'armée américaine avait évacué Strasbourg pour se replier sur les Vosges.
  2. a et b Rapport économique : Fin janvier 1942, le Reichmarschal Hermann Goering, chargé de l'économie du Reich, convoque à Berlin les principaux responsables régionaux des Services économiques pour leur faire part des difficultés actuelles et à venir de l'Allemagne. Son exposé est particulièrement pessimiste. La résistance alsacienne en fait une synthèse appelée Rapport économique et largement diffusée.
  3. Le « Rapport d'Alsace », rédigé par Robert Heitz, présente le contexte alsacien (militaire, économique, administratif, scolaire, culturel, religieux et linguistique…). Il est initialement destiné au gouvernement de Vichy et doit, entre autres, permettre de saisir la commission d'armistice sur l'imminence du danger de l'incorporation de force des alsaciens dans l'armée allemande. Le rapport est envoyé aux services de renseignements de Vichy, des alliés et du général de Gaulle.

Références

  1. Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., chap. « L'annexion déguisée », p. 123
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Eric Le Normand (dir.), Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
  3. a et b Anstett, Marlène, Gommées de l'histoire : des Françaises incorporées de force dans le Service du travail féminin du IIIe Reich, Strasbourg, Éditions du Signe, cop. 2015 (ISBN 978-2-7468-3329-6 et 2746833298)
  4. Charles Émile Altorffer sur le site Yad Vashem (en)
  5. a b et c Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies tome 4 : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la résistance française., Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne).
  6. Lead Off, « Jacqueline Bromberger », sur Mémoire et Espoirs de la Résistance (consulté le )
  7. « CAUCHY Jean-Paul », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace (consulté le )
  8. « AERIA La Résistance des Alsaciens - L’AERIA, Passeur de L’Histoire | Facebook », sur www.facebook.com (consulté le )
  9. a et b « Les Alsaciens de retour à Clairevivre – CDM 24 » (consulté le )
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  11. Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne)
  12. Jean-Paul Bedoin et Dominique Tantin, « SCHIFFMANN Lucien - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )
  13. a et b Gilbert Beaubatie, « SIEGREST Alphonse - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
  14. « Il y a vingt-cinq ans, un Français libre réussissait la seule évasion du camp de Struthof – Fondation de la France Libre » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Broissia, Pierre Aymar de, 1965-, Jagora, Nicolas. et Neuville, Aurore de. (préf. Hamlaoui Mekachera), Résistance, 1940-1944 : témoignages, dossiers, chronologie : édition Alsace, Little big man, , 241 p. (ISBN 2-915347-20-4 et 978-2-915347-20-3, OCLC 57250485, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes