École des hautes études en sciences sociales

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EHESS
Histoire
Fondation
1947 (VIe section de l'EPHE)
Statut
Type
Forme juridique
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
École des hautes études
en sciences sociales
Régime linguistique
Fondateur
Président
Membre de
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
3 000
Effectif
750Voir et modifier les données sur Wikidata
Enseignants-chercheurs
250
Chercheurs
500
Budget
60 millions d'euros
Localisation
Pays
Ville
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Bâtiment au 105 boulevard Raspail.
Porte d'entrée. Maison des sciences de l'homme, 54 boulevard Raspail (6e arrondissement de Paris).

L'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) est un grand établissement français situé au 54, 96 et 105 boulevard Raspail, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à l'extrémité ouest du 6e arrondissement de Paris, près du 7e arrondissement, et ayant pour mission l'enseignement supérieur et la recherche en sciences sociales au sens large : c'est-à-dire incluant les mathématiques appliquées aux sciences sociales, les sciences économiques, financières, statistiques, juridiques et politiques.

Par le faible nombre de ses étudiants relativement au grand nombre de ses chercheurs, par l'aspect très spécialisé de ses séminaires et par l'originalité des formations proposées, l'EHESS tient une place particulière dans le paysage de l'enseignement et de la recherche français. Ainsi, la proportion d'étudiants en doctorat par rapport à la population étudiante totale y est largement supérieure à la moyenne des établissements d'enseignement supérieur français.

La mission de l'EHESS est la recherche et la formation à la recherche dans les différentes sciences sociales : l'histoire, l'archéologie, la sociologie, les statistiques, le droit, la science politique, la démographie, les sciences économiques, l'anthropologie, l'ethnologie, la géographie, la philosophie, la linguistique, la théorie littéraire, l'art (sous sa forme théorique et pratique).

Histoire

L'EHESS fut créée à Paris en 1947, à la suite du démantèlement de l'École libre des hautes études (ELHE) à New York et du rapatriement d'une partie de son corps universitaire à Paris et notamment des élites intellectuelles juives, résistantes et communistes qui s'étaient exilées à sur la Côte est américaine pendant la Seconde Guerre mondiale afin de fuir les déportations. L'ELHE avait été fondée en 1942 à New York par Claude Lévi-Strauss, Gustave Cohen, Henri Focillon, Jacques Maritain et Jean Perrin, et était dirigée par Alexandre Koyré. C'était une institution universitaire regroupant des chercheurs francophones en exil aux États-Unis. Les intellectuels à l'origine de sa création avaient fui la France occupée ou le Régime de Vichy soit pour raison politique ou du fait de leur confession. Avec le soutien logistique et financier du Gouvernement américain et de la Fondation Rockefeller, l'ELHE fonctionnait alors comme la section parisienne de la New School for Social Research de New York.

En 1947, deux ans après la fin de la Guerre, l'ELHE est définitivement démantelée. Son directeur, Alexandre Koyré, ainsi que plusieurs membres de son corps universitaire s'installent à Paris pour fonder l'EHESS qui est créée comme branche de l'École pratique des hautes études (EPHE). L'EPHE avait été fondée en 1868 sous l'impulsion de Ernest Renan et Victor Duruy dans le but d'introduire en France les pratiques allemandes de la formation à la recherche par la recherche et notamment le format du séminaire de recherche. L'EHESS correspond à la VIe section Sciences économiques et sociales de l'EPHE, et comprend ainsi les sciences humaines et sociales au sens large.

C'est par un décret du [1] qu'est créée la VIe section de l'École pratique des hautes études dite des « sciences économiques et sociales ». Cette création répondait après une longue maturation à un besoin exprimé dès la création de l'EPHE et exprimé plusieurs fois dans l'entre-deux-guerres, celui de regrouper les sciences sociales. Charles Morazé et Lucien Febvre purent mener à bien cette tâche grâce à l'appui financier de la Fondation Rockefeller[1] et du gouvernement américain qui financèrent et organisèrent le rapatriement des intellectuels francophones exilés à New York et Boston.

La section est dirigée d'abord par l'historien Lucien Febvre puis, à partir de la mort de celui-ci en 1956, par Fernand Braudel. Cette institution devint un centre exceptionnel de réflexions interdisciplinaires et méthodologiques dans les années 1960. Elle associe donc dès ses premiers moments les différentes sciences sociales. Fernand Braudel élabora au milieu des années 1950 avec Gaston Berger le projet d'une Maison des sciences de l'Homme qui put être réalisé grâce à un financement de la Fondation Ford et accueillir tardivement et progressivement les diverses équipes de recherche disséminées dans le quartier latin dans les locaux actuels du boulevard Raspail[1]. La section développe un recrutement plus tourné vers la recherche et l'international. Jacques Le Goff succède en 1972 à Fernand Braudel.

En 1975, la VIe Section s'émancipe administrativement de l'École pratique et devient l'École des hautes études en sciences sociales dotée du statut d'établissement public » et habilitée à délivrer des doctorats d'État. Elle abrite désormais un grand nombre de centres de recherche couvrant l'ensemble des sciences sociales. En 1984, l'EHESS devient « grand établissement », comme l'EPHE ou le Collège de France.

Depuis le , son président est Christophe Prochasson. Il succède à Jacques Le Goff (fondateur), François Furet, Marc Augé, Jacques Revel, Danièle Hervieu-Léger, François Weil et Pierre-Cyrille Hautcœur.

Localisation géographique

Le siège est localisé au 54 boulevard Raspail, dans le 6e arrondissement de Paris.

En raison de travaux de désamiantage depuis décembre 2011, l'administration de l'institution et certains laboratoires de recherche, ainsi que la Maison des sciences de l’homme, se sont installés dans un immeuble loué 190-198 avenue de France dans le 13e arrondissement de Paris jusqu'en 2017. Une partie des centres de recherche déménagent en 2019 au sein de la Cité des Humanités et des Sciences-Sociales-Campus Condorcet.

L'EHESS est également implantée hors de Paris, spécialement à Marseille (à la Vieille Charité), à Lyon et à Toulouse. Elle y a notamment contribué à la fondation de la Toulouse School of Economics et de l'École d'économie d'Aix-Marseille en partenariat avec le CNRS et les universités.

Partenariats

Pour l'ensemble des établissements français, l'EHESS est le premier partenaire du CNRS en sciences humaines et sociales[2].

L'activité de l'EHESS est largement partenariale, une dizaine de ses trente deux unités de recherche ayant une autre tutelle universitaire (parmi lesquelles les universités Paris 1, Paris 5, Paris 7, Paris 13, le Collège de France, l'École normale supérieure, l'École pratique des hautes études, Aix-Marseille université). Elle est fondatrice de l'École d'économie de Paris dite Paris School of Economics (PSE) avec l'ENS Ulm, l'ENSAE, l'ENPC et l'Université Paris 1, du GREQAM et de Toulouse School of Economics. Elle est membre fondateur de l'Institut méditerranéen d'études avancées (IMéRA) à Marseille. Elle est par ailleurs en partenariat avec de grandes institutions du monde entier.

L'EHESS a rejoint fin 2014 la Communauté d'université et d'établissements Paris Sciences et Lettres (PSL) en tant que membre associé mais en juin 2018 après des débats de plusieurs mois l'entrée définitive dans PSL est remise en question et pour l'heure plus qu'incertaine.

L'école continue d'entretenir des liens avec la New School for Social Research de New York.

Particularités dans le paysage de l'enseignement et de la recherche

Sciences-sociales au sens large

À l'origine l'EHESS est la Section Sciences Économiques et Sociales de l'EPHE : ainsi à l'EHESS on peut étudier par exemple les sciences cognitives, la finance, l'économétrie, le droit social islandais mais aussi l'archéologie mésopotamienne, la philosophie arabe ou l'histoire médiévale chinoise.

Modalités de recrutement

Le recrutement des enseignants-chercheurs à l'EHESS se fait par élection des candidats par l'assemblée des enseignants. Les modalités du recrutement sont complexes[3] et controversées[4].

Sélection des étudiants

La sélectivité des masters et des doctorats de l'EHESS est facilitée par son statut de grand établissement, le Conseil d'État ayant réaffirmé avec le contentieux de février 2016 le droit de l'EHESS de sélectionner ses candidats. L'EHESS, à l'instar de l'EPHE, ne propose que des formations graduées de second cycle universitaire (du master au doctorat). Ainsi, il n'y a pas de licence à l'EHESS. Plusieurs masters, en particulier ceux labellisés PSL, nécessitent une sélection sur dossier et entretien.

Nombre d'étudiants

Si l'on se fonde sur le nombre d'étudiants à l'EHESS, il s'agit d'un établissement de petite taille : 3 000 étudiants, c'est 500 étudiants de plus que l'École normale supérieure de Paris, à peu près autant que l'École polytechnique mais 14 fois moins que l'université de Paris 1, 5 fois moins que l'université Paris-Nanterre, 4 fois moins que Sciences Po et 3 fois moins que l'université Dauphine. Néanmoins, en termes de doctorat, il s'agit d'un établissement important, avec plus de 200 doctorats soutenus par an.

Taux de chercheurs

Il y a un enseignant chercheur pour 12 étudiants (3 000 étudiants et 250 enseignants chercheurs) à l'EHESS. Environ la moitié des étudiants de l'EHESS sont des doctorants.

Étudiants étrangers

Le taux d'étudiants étrangers est de longue date d'environ la moitié, en provenance principalement d'Europe, d'Asie, des États-Unis et des Amériques[5].

Tradition intellectuelle

Longue tradition pour l'étude des aires culturelles

L'EHESS a permis à Lucien Febvre, suivi par ses successeurs, de développer le projet intellectuel de la revue Annales d'histoire économique et sociale fondée par Febvre avec Marc Bloch en 1929. Ce projet vise à articuler l'histoire et les autres sciences humaines et sociales dans un projet de compréhension du monde contemporain dans une perspective historique longue (la « longue durée » de Fernand Braudel). À partir des années 1950, ce projet se traduit aussi par la création de centres de recherche sur les principales aires culturelles du monde entier (Centre d'études africaines créé en 1957 par G. Balandier, etc), auxquels s'ajoutent souvent des revues spécialisées. Au début du XXIe siècle, l'EHESS est un établissement reconnu pour les recherches portant sur les aires culturelles, et plusieurs enseignants de l'EHESS font référence à ce sujet.

Connaissance au service du débat d'idées

L'EHESS a vu naître un grand nombre de nouveaux paradigmes en sciences humaines et sociales, peut-être du fait de son fonctionnement centré sur des séminaires de recherche souvent interdisciplinaires et sur le recrutement des enseignants-chercheurs en assemblée générale pluridisciplinaire, favorisant l'inter-connaissance entre enseignants et la circulation des idées. Un grand nombre de ses enseignants ont eu et ont une influence importante dans leur discipline et parfois par leur engagement politique et social (ainsi par exemple Raymond Aron, Roland Barthes, Luc Boltanski, Pierre Bourdieu, Fernand Braudel, Robert Castel, Jacques Derrida, Marcel Gauchet, Jacques Le Goff, Claude Lévi-Strauss, Frédéric Lordon, Pierre Manent, Thomas Piketty, Pierre Rosanvallon, Jean Tirole, Alain Touraine, Germaine Tillion, Philippe Descola, etc.).

Activités

Philosophie

L'EHESS est un lieu d'enseignement et de recherchequi concerne la philosophie et particulièrement la philosophie analytique et la philosophie politique et morale.

Sciences de la cognition appliqués aux enjeux politiques et sociaux

L'EHESS permet l'étude des sciences cognitives appliquées aux enjeux sociaux et politiques (discipline dédiée à l'explication, et le cas échéant la simulation, des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle). L'EHESS est notamment porteur du CogMaster avec l'ENS et la faculté de médecine de l'université Paris-Descartes. L'EHESS forme au sein de son école doctorale et en collaboration avec les écoles doctorales de l'ENS et le concours de laboratoires du CNRS, des spécialistes en neurosciences computationnelles (sous-ensemble des sciences cognitives), des spécialistes en modélisation des systèmes complexes, etc. Les doctorants en sciences cognitives de l'EHESS sont généralement des ingénieurs, des mathématiciens, des neurobiologistes ou des spécialistes en linguistique computationnelle.

Démographie

Lié à l'INED et au cœur du laboratoire EHESS-Cassini (dite « base EHESS-Cassini »), l'EHESS est l'un des principaux centres de recherche français en matière d'études démographiques quantitatives.

Géographie et urbanisme

Dans ce domaine, l'EHESS a spécialement concentré son activité de recherche en géographie historique et en géographie urbaine, souvent également dans une perspective historique.

Histoire

Établissement au cœur des grands débats historiographiques

L'EHESS a toujours été au cœur des débats sur l'évolution de l'histoire. Le débat entre des conceptions de l'analyse historique très différentes y est depuis 40 ans un moteur de la façon de penser l'histoire. Lucien Febvre et Fernand Braudel étaient issus de l’École des Annales, courant dominant l'histoire en France dans l'entre-deux-guerres, mais contesté par la montée des sciences humaines et le structuralisme naissant. Cette opposition va surtout permettre un enrichissement: Sous les critiques de Claude Lévi-Strauss en particulier, ils vont intégrer les nouveaux apports de la sociologie et de l'ethnologie.

À l'histoire longue, non événementielle, mise à l'honneur par les Annales (et qui allait jusqu'à prôner le concept d'« une histoire dont le passage est presque imperceptible ») se sont opposés au cœur de l'EHESS des partisans d'une histoire politique et ce particulièrement au moment où se déroulaient les guerres d'émancipation coloniale.

Les travaux de Fernand Braudel, Le Roy Ladurie et des autres historiens qui les entourent vont avoir une grande influence dans la recherche et l'enseignement officiel de l'histoire à partir des années 1960.

Les travaux de Jean-Marie Pesez vont contribuer à rénover la problématique et la méthodologie de l'archéologie médiévale, et à faire émerger en France la notion de « culture matérielle ».

Nouvelle Histoire et devoir de mémoire

Tandis que se diversifient les activités de ce qui est devenu un des lieux les plus prestigieux de l'enseignement et de la recherche en sciences humaines en France, l'EHESS est durant les années 1970 le siège de la Nouvelle Histoire, attentive à l'évolution des mentalités promue par les historiens Jacques Le Goff et Pierre Nora.

L'EHESS a été un des pôles de réflexion sur le devoir de mémoire et l'importance de l'histoire pour analyser l'actualité, l'académicien Pierre Nora est un des directeurs d'étude de l'EHESS qui l'a montré mais il n'est pas le seul.

Nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah

En 2019, tenue de la conférence Nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah. La conférence a été perturbée par les nationalistes polonais.[6],[7],[8] Le président de l'EHSSS, Christophe Prochasson, a déclaré qu'il ne pouvait se souvenir d'une perturbation aussi violente lors d'une conférence scientifique[9]. La ministre Frédérique Vidal a condamné les autorités polonaises[10],[11].

Sciences des religions

L'EHESS est, avec l'EPHE, au cœur de l'enseignement et de la recherche en sciences sociales du religieux, grâce à un centre de recherche spécialisé, le Césor, et un master recherche cohabilité avec l'EPHE. L'EHESS apporte dans cette coopération un accès mis sur l'approche comparative en sciences des religions (religions asiatiques, africaines, les trois religions monothéistes), les approches ethnographique et philologiques sont particulièrement valorisées.

Anthropologie et l'ethnologie

Avec Lévi-Strauss, Louis Dumont, Georges Balandier puis Marc Augé, une génération d'ethnologues héritiers critiques de la tradition coloniale française ont fondé à l'EHESS la sociologie moderne des pays du tiers monde avant d'appliquer les méthodes de l'anthropologie à l'étude de leurs sociétés d'origine.

« Études politiques » : un champ original qui ne se confond pas avec la « science politique »

Le CESPRA, le Centre Raymond Aron (Aron enseigna à l'École des hautes études dans la section qui est aujourd'hui l'EHESS), compte des intellectuels tels que Marcel Gauchet, Pierre Manent, Bernard Manin, Perrine Simon-Nahum, etc.

Le master Études Politiques de l'EHESS n'est pas un master en science politique au sens où cette discipline est entendue au sein des Instituts d’Études Politiques ou des universités : « Le politique n’est pas entendu comme un secteur spécialisé, mais comme la forme même et le principe générateur de la vie commune, on entend ouvrir les étudiants aux perspectives croisées de la philosophie politique, de l’histoire politique, de la sociologie politique et du droit public, tout en les aidant à mesurer l’importance des aires culturelles. »[12].

Droit et droit comparé

Le Centre d'études des normes juridiques Yan Thomas (CENJ) et le Centre Georg Simmel (EHESS/CRNS) sont tournés vers la recherche et l'enseignement du droit, particulièrement en droit comparé (autant économique que social, administratif, etc.), c'est l'un des seuls établissements français à proposer ce type d'enseignement. Ses enseignants jouissent dans ce domaine d'une renommée nationale (direction de grandes revues juridiques, nombreuses publications chez Dalloz, etc.) et internationale.

Sociologie

L'EHESS compte dès son origine des sociologues de renom dans ses rangs comme Pierre Bourdieu, Luc Boltanski, Robert Castel ou Alain Touraine. Plusieurs centres de recherche en perpétuent et en transforment les traditions : Centre Maurice Halbwachs (avec le CNRS et l'ENS), Centre européen de sociologie et de sciences politiques (avec le CNRS et l'université Paris 1), l'institut Marcel Mauss (avec le CNRS), le CADIS (avec le CNRS). La sociologie est également présente dans les centres de recherche sur les aires culturelles et dans les pôles de Marseille et Toulouse.

Mathématique appliquée aux enjeux sociaux et politiques

La recherche à l'EHESS en mathématique est toujours effectuée dans une démarche appliquée. La formation de recherche en mathématique s'adresse à des ingénieurs et des diplômés en sciences.

Économie et économétrie, l'EHESS au cœur de PSE, TSE et de AMSE

L'École a toujours eu pour priorité de permettre en son sein des débats sur les questions économiques. Ce débat est rendu possible par la proximité de chercheurs avec des institutions économiques et par la diversité des points de vue.

Dans ce sens, elle compte dès le début des économistes qui peuvent être en même temps conseillers pour l'État et les institutions et avoir une forte aura médiatique comme Jean Fourastié.

La diversité des points de vue a toujours été aussi une priorité avec par exemple des économistes marxistes dans ses rangs (comme Charles Bettelheim) côte à côte avec des économistes beaucoup plus libéraux.

Dans les années 1970 et 1980, elle a joué un rôle crucial dans l'introduction de l'économie de modèle anglo-saxon, utilisant les modèles théoriques formalisés et les méthodes statistiques, avec des enseignants comme Louis-André Gérard-Varet, Jean-Jacques Laffont, Georges de Ménil, François Bourguignon ou Roger Guesnerie, qui sont à l'origine des écoles d'économie de Marseille, Toulouse et Paris, ainsi que Jean-Charles Hourcade ou Jacques Mairesse.

L'EHESS est membre fondateur de la Paris School of Economics, de la Toulouse School of Economics et de Aix-Marseille School of Economics, et est ainsi une institution de niveau mondial en économie. Jean Tirole prix Nobel d'économie 2014 y est enseignant depuis 1995, ainsi que Thomas Piketty.

Scolarité : Des diplômes sélectifs après la licence

Les deux livrets de l'étudiant à l'EHESS : le vert et le blanc. L'édition de 1982 ne comptait respectivement que 30 et 48 pages.

Depuis la réforme LMD, l'EHESS accueille des étudiants à partir du cursus de master. Pour intégrer l'établissement, le candidat titulaire au minimum d'une licence en sciences sociales doit avant tout être parrainé par un des directeurs de recherche, lequel présente la candidature à une commission qui statue sur dossier et, éventuellement, entretien. Le dossier doit faire état du parcours jusque-là réussi du candidat (notes et mentions universitaires ou cursus de grande école dans un domaine proche du master visé seront considérés) et la qualité du projet de recherche rédigé sera déterminante pour convaincre un directeur de recherche, puis la Commission, de l'admissibilité du candidat, en général alors confirmée par un ou plusieurs entretiens. Le statut de grand établissement permet ainsi une sélection rigoureuse des étudiants.

L'EHESS propose de nombreux masters. Elle comprend en 2010 six écoles doctorales, dont la principale, l'école doctorale de l'EHESS, regroupe la plupart de ses doctorants, tandis que dans des domaines particuliers ont été constituées des écoles doctorales cohabilitées (avec l'école normale supérieure, l'école des Ponts ParisTech, l'École polytechnique, l'institut Mines-Télécom (Télécom École de Management), l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne, et l'université Paris Ouest Nanterre La Défense).

L'École offre également un cursus sanctionné par son diplôme spécifique[13] donnant accès aux études doctorales et aux concours de la fonction publique (Capes ou agrégation, Quai d'Orsay, École nationale d'administration notamment).

L'École accueille environ 3 000 étudiants sans compter les nombreux auditeurs libres, et plus de 200 thèses y sont soutenues par an[14]. L'admission en doctorat à l'École est sélective, elle se fait sur dossier et à partir d'un projet de recherche de qualité pour des étudiants ayant obtenu leur master avec au moins la mention « très bien ».

Quelques membres de l'EHESS

Actuels

Les noms sans précision de fonction sont directeurs d'études[15].

Passés

Quelques anciens élèves (doctorat)

Centres de recherche de l'EHESS (2010)

Un pôle édition.

Une partie des « centres » de l'EHESS est UMR ("Unité Mixte de Recherche" associée à des EPST (CNRS, IRD… )), ou des « équipes » d'UMR.

Histoire

  • Centre Alexandre-Koyré - Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques (CAK-CRHST) UMR8560 tutelles principal : CNRS - Principal : EHESS PARIS - Secondaire Museum nat. hist. nat. - Secondaire Cité des sciences et de l'industrie— date de renouvellement : 01/01/2010 - Sections CNRS : 33 - Mondes modernes et contemporains ; 35 - Philosophie, histoire de la pensée, sciences des textes, théorie et histoire des littératures et des arts ; 32 - Mondes anciens et médiévaux.
  • Centre d’anthropologie sociale.
  • Centre d’archives de philosophie, d’histoire et d’édition des sciences (CAPHÉS).
  • Centre d'anthropologie religieuse européenne.
  • Centre d'archives de philosophie, d'histoire et d'édition des sciences.
  • Centre d'études juives.
  • Centre d'histoire et d'archéologie des mondes chrétiens et musulmans médiévaux.
  • Centre d'histoire et de théorie des arts (CHTA).
  • Centre de recherches historiques (CRH) UMR8558 CNRS-EHESS.
  • Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé.
  • Groupe d'anthropologie historique de l'Occident médiéval (GAHOM).
  • Centre d'anthropologie religieuse européenne (CARE).
  • Groupe d'anthropologie scolastique.
  • Groupe d'archéologie médiévale.
  • Groupe d'études hispaniques.
  • Groupe de recherche d'histoire arménienne « Monnaies, réseaux, politique ».
  • Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire.
  • Groupe de recherches sur la vie intellectuelle contemporaine.
  • Laboratoire de démographie historique.
  • Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (CRPRA) UMR8036 CNRS-EHESS.
  • Centre Louis Gernet (ex Centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes).
  • Centre d'études urbaines.
  • Groupe de géographie sociale.
  • Histoire, temporalités, turbulences (programme de recherches interdisciplinaires).
  • Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine.

Sociologie, psychologie, anthropologie sociale

  • Anthropologie et linguistique (programme de recherches interdisciplinaires).
  • Biologie et société (programme de recherches interdisciplinaires).
  • Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS).
  • Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS).
  • Centre d'étude des normes juridiques « Yan Thomas ».
  • Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux (CEIFR).
  • Centre de linguistique théorique.
  • Centre de recherche médecine, sciences, santé et société (CERMES).
  • Centre de recherche sur la santé, le social et le politique.
  • Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL).
  • Centre de sociologie du travail et des arts (CESTA).
  • Centre de sociologie européenne (CSE).
  • Centre Quetelet Le nouveau centre français pour les données en sciences sociales (unité mixte de service).
  • Équipe fonctions imaginaires et sociales des arts et des littératures.
  • Genèse et transformation des mondes sociaux (GTMS).
  • Groupe de recherche apprentissage et contexte.
  • Groupe de recherche sur les savoirs.
  • Groupe de recherches sur l'Europe.
  • Groupe de sociologie politique et morale (GSPM).
  • Groupe de sociologie pragmatique et réflexive (GSPR).
  • Centre Norbert Elias (CNE) pôle de Marseille de l'EHESS, UMR8562 CNRS/EHESS/Université d'Avignon/ENS-LSH.
  • Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (IIAC), UMR8177 CNRS/EHESS/Ministère de la Culture.
    • Centre Edgar Morin (ex-CETSAH)- Équipe IIAC UMR8177 EHESS.
    • Laboratoire d'anthropologie et d'histoire de l'institution de la culture (LAHIC) - Équipe IIAC UMR8177 EHESS/CNRS/Ministère de la Culture.
    • Laboratoire d'anthropologie des institutions et des organisations sociales (LAIOS) - Équipe IIAC UMR8177 EHESS/CNRS
    • Laboratoire d'anthropologie urbanités mondialisations (LAUM). Espaces et temps sociaux, reformulations culturelles - Équipe IIAC UMR8177 EHESS/CNRS.
    • Transformations Radicales Des Mondes Contemporains (TRAM). Équipe IIAC UMR8177 EHESS/CNRS
  • Institut Jean-Nicod UMR8129 CNRS/ENS/EHESS.
  • Institut Marcel Mauss UMR8178 CNRS/EHESS.
  • Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux - Sciences sociales, politique, santé (IRIS) - UMR 8156 EHESS-CNRS-Université Paris 13-Inserm
  • Laboratoire d'analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie - Institut du longitudinal (LASMAS-LIL).
  • Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS) UMR7130 CNRS/Collège de France/EHESS.
  • Laboratoire de psychologie sociale et de psychologie de l'action.
  • Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique.
  • Laboratoire de sciences sociales.
  • Médecine, santé et sciences sociales (programme de recherches interdisciplinaires).
  • Sociologie, histoire, anthropologie des dynamiques culturelles (SHADYC).
  • Centre interdisciplinaire de recherche sur la paix et d'études stratégiques (CIRPES).

Aires culturelles

Amériques

  • Centre d'études nord-américaines (CENA)
  • Centre de recherche sur l'Amérique préhispanique
  • Centre de recherches sur le Brésil contemporain
  • Centre de recherches sur les mondes américains Empires, sociétés, nations, Amérique latine et Méditerranée occidentale, xve-xxe siècle

Afrique

  • Centre d'études africaines

Europe et monde méditerranéen

  • Centre d'études byzantines, néo-helléniques et sud-est européennes
  • Centre d'études du monde russe, soviétique et post-soviétique
  • Centre d'études portugaises
  • Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
  • Centre d'histoire sociale de l'Islam méditerranéen
  • Centre de recherches interdisciplinaires sur l'Allemagne (CRIA)
  • Groupe de recherche sur l'Europe centrale et orientale
  • Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman
  • Repenser l'histoire de l'Europe (programme de recherches interdisciplinaires)

Asie

  • Centre Asie du Sud-Est (CASE) UMR 8170 EHESS/CNRS/INaLCO
  • Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS) UMR8564 CNRS/EHESS
  • Centre de recherches linguistiques sur l'Asie orientale (CRLAO)
  • UMR 8173 (CNRS/EHESS) - Chine, Corée, Japon (CECMC, CRC et CRJ)
  • Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine (CECMC)
  • Centre de recherches sur la Corée (CRC)
  • Centre de recherches sur le Japon (CRJ)
  • Groupe d'études insulindiennes

Océanie

Arctique

  • Centre d'études arctiques

Économie et méthodes mathématiques

  • Centre d'analyse et de mathématiques sociales (CAMS) - UMR8557 EHESS/CNRS
  • Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI) EHESS
  • Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED) UMR8568 CNRS/École Nationale des Ponts et Chaussées – tutelles secondaires EHESS/AGROPARISTECH/CIRAD/Météo France
  • Groupe de recherche en économie mathématique et quantitative (GREMAQ) UMR5604
  • Groupement de recherche en économie quantitative d'Aix-Marseille (GREQAM) UMR6579 CNRS/Université Aix-Marseille 2/EHESS PARIS/Université Aix-Marseille 3
  • Paris-Jourdan Sciences Économiques (PSE) UMR8545—Pôle Jourdan de l'École d'économie de Paris - Paris School of Economics (EEP-PSE)

Anciens Centres

  • Centre d'anthropologie des mondes contemporains (CAMC) Centre propre EHESS

Notes et références

  1. a b et c Site des archives de l'EHESS
  2. http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/EHESS.pdf
  3. « Concours de l’EHESS: conseils aux candidat.E.s », Academia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Olivier Godechot, « La formation des relations académiques au sein de l’ehess », Histoire & mesure, vol. XXVI, no 2,‎ , p. 223–260 (ISSN 0982-1783 et 1957-7745, DOI 10.4000/histoiremesure.4268, lire en ligne, consulté le )
  5. Campus France, Grandes Écoles Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Campus France 2014.
  6. Par Danielle Delmaire, « Chahut lors d’un colloque sur la Shoah en Pologne », Tsafon [En ligne], 77 | 2019, mis en ligne le 09 septembre 2019, consulté le 15 décembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/tsafon/2049 ; DOI : 10.4000/tsafon.2049
  7. [1] Conflits contemporains dans la culture polonaise, un diagnostic : entretien avec Agnieszka Żuk, 3ᵉ partie
  8. [2], Comprendre la relation des Polonais à la Shoah, Sylvain Boulouque, 25 novembre 2019
  9. [3] Un colloque sur l’histoire de la Shoah perturbé par des nationalistes polonais, Le Monde
  10. [4] La Pologne minimise les incidents lors d’un colloque sur la Shoah à Paris, Le Monde
  11. [5], Behr Valentin, Entre histoire et propagande. Les contributions de l’Institut polonais de la mémoire nationale à la mise en récit de la Seconde Guerre mondiale, Allemagne d'aujourd'hui
  12. EHESS, « Notice master 2016-2017 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF] (consulté le ).
  13. diplôme spécifique.
  14. Cf. l'évaluation par l'AERES des Écoles doctorales de l'EHESS.
  15. Source : liste des enseignants de l'EHESS.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Stéphane Baciocchi, Isabelle Backouche, Pascal Cristofoli, Olivier Godechot, Delphine Naudier, Christian Topalov avec la collaboration de Fabien Cardoni et Emmanuel Taïeb, Vingt ans d'élections à l'École des hautes études en sciences sociales (1986-2005). Synthèse des résultats d'enquête, Paris, EHESS, 2008, 119 p. disponible en ligne : pdf
  • Isabelle Backouche, Olivier Godechot et Delphine Naudier , « Un plafond à caissons. Les femmes à l'EHESS », dans Sociologie du travail, 2009, vol. 51, no 2, p. 253-274, en ligne : pdf
  • Isabelle Backouche et al., Rapport de la commission Égalité professionnelle femmes/hommes à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, EHESS, 2007, en ligne : pdf
  • Olivier Godechot, 2010, « Pourquoi y a-t-il si peu de femmes à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) ? », in Association femmes et sciences, Carrières des femmes en entreprises et dans la recherche publique. Quelles solutions pour les valoriser ?” (Actes du colloque du samedi 10 octobre 2009), Paris, 2010 p. 27-32, en ligne : pdf
  • Olivier Godechot, « La formation des relations académiques au sein de l'EHESS », dans Histoire & Mesure, , 2011, vol. 26, no 2, p. 221-260, en ligne : html
  • Rose-Marie Lagrave, « En vertu de l’excellence ? », dans Réflexion sur l’accès, la promotion et les responsabilités des hommes et des femmes à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, EHESS, 2003, p. 4–10.
  • Brigitte Mazon, Aux origines de l’EHESS Le rôle du mécénat américain (1920-1960), Paris, Cerf, 1988. Préface de Pierre Bourdieu, postface de Charles Morazé, présentation en ligne, présentation en ligne.
  • D. Naudier, « Comparaisons des carrières masculines et féminines des enseignants de l’EHESS : premiers résultats », dans Réflexion sur l’accès, la promotion et les responsabilités des hommes et des femmes à l’École des hautes études en sciences sociales, EHESS, Paris, 2003, p. 29–37.
  • Jacques Revel et Nathan Wachtel (dir.), Une école pour les sciences sociales. De la VIe Section à l´École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, EHESS, 1996, 554 p. Avant-propos de Marc Augé.

Liens externes