Émile Poulat
Directeur d'études École des hautes études en sciences sociales | |
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Émile Louis Poulat |
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Émile Poulat, né le à Lyon (Rhône) et mort le à Paris[1],[2], est un historien et sociologue français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Émile Poulat est né le à Lyon dans une famille catholique. Il est âgé de vingt ans, quand le régime de Vichy pactise avec l’occupant nazi. En 1943, obligé de partir en Allemagne pour effectuer le service du travail obligatoire (STO) qu’encouragent les évêques, il refuse et entre dans la clandestinité, change de nom et enseigne les lettres dans un collège de Saint-Gervais (Haute-Savoie)[3]. La guerre terminée, Émile Poulat est ordonné prêtre le et milite pour la position des prêtres-ouvriers insoumis à Rome. En 1955, il quitte le clergé et se marie avec Odile Poulat.
Formation
[modifier | modifier le code]Docteur en théologie de l'Université de Fribourg-en-Brisgau en 1950[4], Émile Poulat a été le cofondateur du premier groupe de sociologie des religions[5] au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dès 1954.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, il est ensuite directeur de recherche au CNRS et historien de l'Église catholique contemporaine[6]. Il est en outre directeur et membre des comités de rédaction de plusieurs revues, dont Politica hermetica[7]. Ses recherches portent surtout sur le conflit entre culture catholique et culture moderne dans l'histoire du catholicisme contemporain[7]. Il s’est spécialisé sur la question de la crise moderniste et s'est également intéressé à l'antimaçonnisme, l'antijudaisme et la laïcité.
Il est docteur honoris causa de l'Université Laval.
En 2008, il publie chez Desclée de Brouwer France chrétienne, France laïque. Ce qui meurt et ce qui naît. Il s'agit d'une série d'entretiens avec Danièle Masson qu'il présente comme son testament « intellectuel et spirituel »[8].
En parallèle de sa carrière universitaire, il souscrit aux intentions de la communauté Sant’Egidio fondée en 1968 à Rome.
Publications
[modifier | modifier le code]- Études sur la tradition française de l'Association ouvrière, Éd. de Minuit, 1955.
- Les cahiers manuscrits de Fourier, Éd. de Minuit, 1957.
- Priests and Workers, An Anglo-French Discussion, SCM Press, 1961.
- Le journal d'un prêtre d'après-demain (1902-1903) de l'Abbé Calippe, Casterman, 1961.
- Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Casterman, 1962, 1979; Albin Michel, 1996.
- Naissance des prêtres ouvriers, Casterman, 1965.
- Intégrisme et catholicisme intégral, Casterman, 1969.
- Les « Semaines religieuses », Université Lyon-II, 1973.
- Catholicisme, démocratie et socialisme, Casterman, 1977.
- Église contre bourgeoisie. Introduction au devenir du catholicisme actuel, Casterman, 1977.
- Une Église ébranlée (1939-1978), Casterman, 1980.
- Modernistica. Horizons, physionomies, débats, Nouvelles Éditions Latines, 1982.
- Le catholicisme sous observation, entretiens avec Guy Lafon, Le Centurion, 1983.
- Liberté, laïcité. La guerre des deux France et le principe de la modernité, Ed. du Cerf/Cujas, 1988.
- Ère post-chrétienne, Paris, Flammarion, 1994.
- Histoire dogme et critique dans la crise moderniste. Suivi de La réflexion d'Alphonse Dupront, 1962, Albin Michel, 1996.
- avec Claude Ravelet, Henri Desroche, un passeur de frontières, L'Harmattan, 1997.
- La solution laïque et ses problèmes, Berg International, 1997.
- Henri Desroche un passeur de frontière, L'Harmattan, 1997.
- Les Prêtres-Ouvriers, Éditions du Cerf, 1999.
- L'université devant la mystique, Salvator, 1999.
- Deus ex-machina, L'Âge d'Homme, 2002.
- Notre laïcité publique, Berg international, 2003.
- avec Dominique Decherf, Le christianisme à contre-histoire, Éditions du Rocher, 2003.
- avec Dominique Kounkou, Les discriminations religieuses en France, Chrétiens Autrement, 2004.
- La question religieuse et ses turbulences, Paris, Berg international, 2005.
- (dir.) 1905-2005. Les enjeux de la laïcité, avec Alain Bondeelle, Jean Boussinesq, Alain Boyer, Driss El Yazami, Alain Gresh, Michel Morineau, Émile Poulat, Tariq Ramadan, Joël Roman, Michel Tubiana, L'Harmattan, 2005.
- Église contre bourgeoisie, Paris, Berg International, 2006. (réédition)
- avec Jean-Pierre Laurant, L'Antimaçonnisme catholique, Paris, Berg international, 2006.
- La Séparation et les églises de l'Ouest, L'Harmattan, 2006.
- Les diocésaines, La Documentation française, 2007.
- France chrétienne, France laïque, entretien avec Danièle Masson, Desclée de Brouwer, 2008.
- Aux carrefours stratégiques de l'Église de France, Berg International, 2009.
- Scruter la loi de 1905, la République française et la Religion, Fayard, 2010.
- L'histoire savante devant le fait chrétien, Parole et Silence, Essais du Collège des Bernardins, 2014.
- Le Désir de voir Dieu et sa signification pour la théologie française contemporaine, suivi d’un entretien avec Yvon Tranvouez et François Trémolières, Desclée de Brouwer, 2015.
Distinction
[modifier | modifier le code]Texte en ligne
[modifier | modifier le code]- « Le Saint-Siège et l'Action française. Retour sur une condamnation », Revue française d'histoire des idées politiques, 31, 2010, p. 141-159.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Relevé des fichiers de l'Insee
- AFP, « Nécrologie. Décès du sociologue du catholicisme et de la laïcité Emile Poulat », sur leprogres.fr (consulté le ).
- Thierry Paquot, « Émile Poulat (1920-2014) », sur cairn.info, (consulté le ).
- Philippe-Jean Catinchi, « Emile Poulat, historien du catholicisme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Émile Poulat, « Aux origines du « Groupe de Sociologie des Religions » et de ses Archives », Archives de sciences sociales des religions, , p. 25–37 (ISSN 0335-5985, DOI 10.4000/assr.3811, lire en ligne, consulté le )
- Didier Pourquery, « Emile Poulat : "Sans confiance, la vie en société est impossible" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Émile Poulat - Les Editions du cerf », sur editionsducerf.fr (consulté le ).
- Dominique Casajus, « Émile Poulat, France chrétienne, France laïque. Ce qui meurt et ce qui naît. », dans Archives de sciences sociales des religions, (ISBN 978-2-7132-2218-4, lire en ligne), chap. 148
- Samuel Pruvot et Bertille Perrin, « Laïcité - Émile Poulat récuse l’interprétation idéologique de la loi de 1905 », sur le site famillechretienne.fr, 15 décembre 2012.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Valentine Zuber (coll.), Un objet de science, le catholicisme. Réflexions autour de l'œuvre d'Émile Poulat (en Sorbonne, 22-), Paris, 2001.
Liens externes
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- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « France: la laïcité bouge encore - Entretien avec Emile Poulat », Religioscope, .
- Émile Poulat. Rencontre et dialogue avec un veilleur du nouveau siècle et son œuvre au service de la culture et de la paix, de l’Église et de la science, conférence au Collège des Bernardins, KTO, .
- « Disparition d'Émile Poulat », Yvon Tranvouez,
- Fonds Emile Poulat, Bibliothèque Julien-Gracq - Maison des Sciences de l'Homme Ange-Guépin Nantes
- Sociologue français du XXe siècle
- Historien français du XXe siècle
- Historien de l'Église catholique
- Sociologue des religions
- Historien du social
- Théologien pratique
- Enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales
- Directeur de recherche au CNRS
- Collaborateur de La Croix
- Docteur honoris causa de l'Université Laval
- Personnalité liée à la crise moderniste
- Naissance en juin 1920
- Naissance dans le 1er arrondissement de Lyon
- Décès en novembre 2014
- Décès dans le 5e arrondissement de Paris
- Décès à 94 ans
- Historien des religions
- Historien français des religions