Plus de 33 000 étudiants sont accueillis chaque année, près de 5000 d'entre eux sont inscrits en alternance ou en formation continue dont 2 000 salariés ou demandeurs d'emploi. Propriétaire de vignoble et d'un centre d'expérimentation à Marsannay-la-Côte (agglomération dijonnaise), elle offre des filières complètes en sciences de la vigne et œnologie, regroupés dans l'Institut Jules-Guyot nommé d'après Jules Guyot. L'université de Bourgogne consacre près du tiers de son budget (hors salaires) à la recherche[réf. souhaitée].
Son rayonnement international est attesté par sa présence dans divers classements, parmi lesquels le classement de Shanghai où elle apparaît parmi les 20 premières universités françaises.
Depuis 2019, l'université de Bourgogne est membre fondateur de l'Alliance université européenne FORTHEM, qui compte aujourd'hui 8 autres établissements : l'Université de Jyväskylä (en Finlande), l'Université d'Agder (en Norvège), l'Université Johannes Gutenberg de Mayence (en Allemagne), l'Université d'Opole (en Pologne), l'Université de Palerme (en Italie), l'Université de Lettonie (en Lettonie), l'Université Lucian Blaga de Sibiu (en Roumanie) et l'Université de Valence (en Espagne)[2].
Les écoles publiques de Dijon jouissent au Moyen Âge d'une grande réputation. La création pour les deux Bourgogne de l'université de Dole, en 1422, leur porte gravement atteinte car elles se voient privées d'étudiants et surtout des étrangers.
À la demande du maire et des échevins, appuyés par Georges de la Trémoille, gouverneur de la province de Bourgogne et son défenseur contre les Suisses en 1513, François Ier (1515-1547) institue à Dijon une université avec quatre facultés en 1516 mais cette décision reste lettre morte, même si les patentes royales sont très flatteuses pour les Dijonnais.
Le Collège des Martinots ou des Martin (1531), dans l'actuelle rue du Vieux-Collège, puis le collège jésuite des Godrans, fondé en 1581 en exécution du testament d'Odinet Godrans, président du Parlement de Bourgogne, tentent avec plus ou moins de succès de pallier cette situation. Le transfert de l'université de Dole à Besançon en 1691 incite les États de Bourgogne à solliciter du roi de France la création à Dijon d'une université. Les deux villes deviennent alors rivales. Sous l'influence du Prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, Louis XV accorde à Dijon une université avec quatre facultés le . Besançon réplique par une véritable coalition avec l'université de Paris et plusieurs universités provinciales. Le roi hésite alors et établit un compromis.
Armoiries concédées à l'université par lettres du 20 septembre 1723.
L'édit de ne crée donc plus qu'une faculté de droit (civil, canon et français) confirmée par une bulle d'Innocent XIII en 1723. L'université, soutenue financièrement par la Ville et la Province s'installe au couvent des Jacobins (à l'emplacement actuel des halles centrales) et se voit inaugurée en grande pompe le . Le Parlement tout entier vient assister à la séance de rentrée qui accueille les 117 étudiants de la nouvelle faculté[5]. Le premier président Berbisey ouvre le cortège, entouré des neuf présidents avec leurs manteaux d'hermine et leurs mortiers, des chevaliers d'honneur, de soixante-quatre conseillers et de cinq conseillers clercs en grand costume ecclésiastique.
Les cinq professeurs et les trois agrégés exercent aussi leur profession d'avocat et enseignent à des étudiants dont l'effectif atteindra jusqu'à 209 étudiants en 1773[5]. Le futur Président de Brosses, Guyton de Morveau, Cazotte ou Berlier en font partie.
L'université tient donc ses écoles et ses assemblées dans le couvent des Jacobins qui offre un abri fort convenable bien qu'emprunté. Celui-ci sera démoli en 1874 en même temps que la vaste église à laquelle il tient pour faire place aux Halles du marché couvert. Il n'en reste plus aucun vestige. L'Académie des sciences, arts et belles-lettres y tient aussi des cours publics et organise des démonstrations de botanique, de chimie et de matière médicale.
La tourmente révolutionnaire emporte avec elle l'université de Dijon, en même temps que l'Académie des sciences, arts et belles-lettres : de 1788 à 1792, date de sa fermeture, le nombre d'étudiants passe de 181 à 18[5].
Lorsque Napoléon entreprend de réorganiser l'enseignement, Dijon devient le siège d'une école spéciale de droit. Le nouvel établissement s'installe au Collège des Godrans 1806 et devient faculté de droit par décret du . La faculté de lettres est créée la même année et la faculté des sciences ouvre en 1809. Dans le même temps est ouverte une école secondaire de médecine et de pharmacie.
Parmi les nombreux bâtiments confisqués à Dijon lors de la Révolution, une aile de l'ancien collège des Godrans autrefois bâti par les Jésuites est occupée, au rez-de-chaussée seulement, par l'école de droit qui commence ses cours en 1805. La faculté des sciences, celle des lettres et le Rectorat doivent investir une partie de l'Hôtel Despringles, déjà occupé par l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres. Cette situation durera plus de trente ans. L'Académie doit ensuite quitter les locaux. L'école secondaire de médecine et de pharmacie se trouve, quant à elle, dans un pavillon qui est construit pour elle à l'hôpital général. En 1888, l'Association Générale des Étudiants de Dijon est créée. Il s'agit de la première association étudiante dijonnaise.
Bâtiment de l'université dans la rue Chabot-Charny et la Cité universitaire de la résidence Maret.
L'université de Dijon connaît un certain essor avec le début du XXe siècle : l'année 1902 voit la création de l'Institut agronomique et œnologique de Bourgogne, de l'Institut de géographie et de l'Institut de langues vivantes. Une bibliothèque universitaire est érigée à l'angle de la rue du Petit-Potet et de la rue Chabot-Charny, bientôt suivie dans sa continuité par la construction de la faculté de Lettre qui s'étend jusqu'à l'angle de la rue de l'école de droit, en lieu et place de l'immeuble Koch, ancienne « Maison du Singe », qui avait abrité la Chambre de la ville de 1350 à 1501[6]. En 1903, Dijon est avec 792 étudiants la deuxième ville universitaire de France.
En 1922 sont organisés les célébrations du bicentenaire de l'université en présence du Président de la République, Alexandre Millerand, pour mettre en échec un premier plan de suppression de l'université[7]. Le développement de l'université se poursuit avec les constructions successives en 1923 et 1924 de la Cité universitaire, du restaurant universitaire, des salles de travail, etc. dans l'ancien séminaire désaffecté rue du Dr Maret. Le CROUS est créé en 1936.
En 1945, on projette de supprimer l'université de Dijon et d'envoyer les 950 étudiants à Paris, Lyon et Besançon. Le projet n'aboutit pas, et en 1946, le recteur Marcel Bouchard prend la direction du rectorat. Il choisit de bâtir la nouvelle université sur la pente de la colline de Montmuzard, et en quelques années, le nouveau campus sort de terre :
6 janvier 1953 : on creuse les fondations de la future Faculté des Sciences (bâtiment « Sciences Gabriel »), premier bâtiment de l'université inauguré le 12 octobre 1957 par le Ministre de l'Education Nationale, René Billières.
9 septembre 1959 : ouverture des premiers pavillons Bossuet et Lamartine qui logent les étudiants.
Bâtiment de la bibliothèque universitaire de sciences Cortex6 octobre 1962 : inauguration de la bibliothèque universitaire, la faculté de droit et la chaufferie.
23 septembre 1965 : un décret publié au Journal Officiel transforme l'école de médecine et de pharmacie en faculté de médecine et de pharmacie.
9 octobre 1965 : la faculté de lettres est inaugurée (bâtiments droit-lettres).
1968 : la faculté de médecine et de pharmacie rejoint l'Hôpital du Bocage ouvert en 1962.
De 1957 à 1968, l'université passe de 2 700 à 9 400 étudiants. On[Qui ?] en comptera 17 000 à la fin des années 70 et 26 000 à la fin des années 80. Cela nécessitera un important réaménagement du campus et la construction de nouveaux bâtiments :
1969 : construction des amphithéâtres Aristote et Platon.
1971 : construction de l'IUT.
1974 : installation de l'INRA rue Sully.
1983 : construction de l'atheneum, salle de spectacle et cœur culturel du Campus.
1990 : adoption du schéma directeur conçu par les architectes bâlois Herzog et De Meuron avec l'artiste Rémy Zaugg, qui permettra d'urbaniser le campus et d'engager le plan « Université 2000 ».
1991 : inauguration de la Maison des Sports, inauguration du centre universitaire Condorcet au Creusot.
1992 : inauguration de l'amphithéâtre Gutenberg.
1994 : inauguration de l'extension « le petit Beaubourg » du bâtiment droit-lettres, sciences-humaines.
1995 : inauguration de l'Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot (IUVV).
26 juin 1997 : l'amphithéâtre Galilée (similaire à l'amphi Gutenberg inauguré en 1992), le pôle d'économie et de gestion, et la Maison de l'université sont inaugurés.
1998 : création du Centre Européen des Sciences du Goût (CESG).
2003 : inauguration du pôle Acquisition, Apprentissage, Formation et Éducation (AAFE).
2005 : inauguration de la Maison de l'Étudiant.
2011 : inauguration de la Maison des Sciences de l'Homme.
La Maison de l'université.Bâtiment de droit, lettres, langues, économie, gestion et science politique.
C'est en 1984 que l'université de Dijon a changé de nom pour prendre son nom actuel d'université de Bourgogne. Aujourd'hui, le campus de Montmuzard s'étale sur une surface de 150 hectares qui concentre 90 % du potentiel de recherche et d'enseignement de Bourgogne[8][source insuffisante], le reste se répartissant sur les cinq autres campus de l'université à Auxerre, Chalon-sur-Saône, Le Creusot, Mâcon et Nevers.
À partir de 2012 et l'arrivée du tramway sur le campus, un vaste chantier de rénovation s'étalant sur plusieurs années est lancé sur le campus. Plusieurs objectifs sont fixés: favoriser la vie étudiante, le développement durable, améliorer l'accès aux personnes à mobilité réduite… Le chantier permet la mise en valeur des œuvres d'art sur le campus, la création d'espaces de convivialité et une véritable cohérence de l'ensemble par la rénovation des voies de circulation pour cycles et piétons sur le campus. 3 700 000 € sont mis à disposition pour faire rentrer l'université dans le XXIe siècle[9].
L'université de Bourgogne a signé 386 partenariats avec des universités internationales, permettant la mobilité de ses étudiants et chercheurs partout dans le monde ainsi que l'accueil de 2 783 étudiants internationaux de 120 nationalités différentes[17]. Elle propose également des cursus intégrés (double ou triple diplôme) en langue, sciences humaines, droit ou sciences politiques, soutenus par l'Université franco-allemande, avec l'université Johannes Gutenberg de Mayence, mais aussi celles de Sherbrooke (Canada) et Opole (Pologne) en option tri-nationale suivant les cursus.
En , l'université est avec 14 autres universités françaises l'une des lauréates du premier appel à projets « Universités européennes » de la Commission européenne. Réunies au sein de l'alliance « Forthem », les universités de Dijon, Palerme (Italie), Jyväskylä (Finlande), Opole (Pologne), Valence (Espagne), Mayence (Allemagne) et de Lettonie, font partie d'une des premières 17 universités européennes retenues par la Commission (sur 54 dossiers de candidatures déposés)[18]. Les universités d' Agder (Norvège) et de Sibiu (Roumanie) ont rejoint l'Alliance européenne Forthem en 2021.
L'université de Bourgogne figure depuis 2017 au classement des meilleurs universités mondiales réalisé par l'université Jiao Tong de Shanghai (Academic Ranking of World Universities) qui recense près de 18 000 établissements dans le monde. Classée entre la 501e et 600e places de 2020 à 2023, puis entre la 701 et 800ème places[19], elle apparaît dans les 20 premières universités française.
En 2024, elle est classée 766e (20e sur 617 sur le plan national) par le classement Ranking Web of World Universities[20] qui est basé sur le volume et la qualité des publications électroniques des 31 000 écoles et universités classées.
Pour la deuxième année consécutive, 68 chercheurs de l'université de Bourgogne sont recensés dans le classement de Stanford comme faisant partie des 2 % des chercheurs les plus rayonnants sur le plan mondial. 24 d'entre eux travaillent dans le domaine « Aliment et environnement », six dans le domaine « Apprentissage et santé », 10 dans le domaine « Photonique et matériaux avancés », 27 dans le domaine « Santé (Health) et ingénierie moléculaire » et un dans le domaine « vigne et vin »[21].
Depuis 2014, l'université de Bourgogne apparaît dans le classement CWUR qui recense près de 21 000 établissements dans le monde. En 2024, elle figure au 599ème rang mondial et au 28e rang sur le plan national[22].
L'université met à disposition de ses étudiants avec le CROUS 4 100 places de logements, trois restaurants universitaires et cinq cafétérias réparties sur le campus.
Façade (détail) de la bibliothèque Droit-Lettres du campus de Dijon.
Plus de 140 associations étudiantes animent le campus et 235 événements culturels sont proposés au centre culturel. L'Atheneum, à proximité de la bibliothèque universitaire Droit-Lettres propose chaque année environ 200 concerts et spectacles dans sa salle ou sur son parvis[23]. Radio Dijon Campus, une des plus anciennes radios étudiantes de France, a ses locaux à cet endroit. Elle émet depuis 1982 sur la fréquence de 92.2 FM.
50 disciplines sportives sont proposées, gratuitement pour la plupart, aux étudiants par l'intermédiaire du SUAPS (Service universitaire des activités physiques et sportives). Plusieurs équipements sportifs sont à ce titre directement disponibles sur le campus, autour de la Maison des sports, à proximité de l'arrêt de tramway « Université »[24] :
terrains de beach-volley, de tennis, de football, de rugby, de baseball ;
Le service de médecine préventive accueille les étudiants sur le campus pour des questions médicales, et une mission handicap accompagne 594 étudiants.
Durant l'année universitaire 2019/2020, l'université a accueilli 34 169 étudiants dont 30 315 sur le seul campus de Dijon. La barre des 35 000 étudiants a été franchie en 2020. Au 1er janvier 2024, le nombre des inscrits s'élevait à 33 242, accusant une baisse de 0,23% par rapport à l'année précédente[41].
Antanas Mockus (1952-), maire de Bogota 1995-1998 et 2001-2003, président de l'Alliance verte (Parti écologiste de Colombie) de 2010 à 2014 ;
Alain Joyandet (1954-), ancien secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie, député et sénateur de la Haute-Saône, maire de Vesoul ;
Arnaud Montebourg (1962-), ministre de l'économie (2012-2014), président du conseil général de Saône-et-Loire (2008-2012) et député de ce même département (1997-2012) ;
Aminata Touré (1962-), première ministre du Sénégal ;
↑Décret no 2015-280 du 11 mars 2015 publié au Journal officiel du 14 mars et entré en vigueur le .
↑Décret n° 2024-1157 du 4 décembre 2024 portant création de l'Université Bourgogne Europe et approbation de ses statuts, (lire en ligne)
↑ ab et cLes 50 ans du campus Montmuzard de Dijon (1957-2007), Dijon, Université de Bourgogne, (lire en ligne [PDF]).
↑« L'université de Dijon en 1910-1911 », Revue internationale de l'enseignement, vol. 63, no 1, , p. 328–341 (lire en ligne, consulté le ).
↑Marcel Bouchard, Pour la Bourgogne son université : souvenirs et réflexions, Dijon, Association Bourguignonne des Sociétés Savantes, , 143 p., p. 17-18.