Ÿ
Y tréma | |
Ÿ ÿ Ÿ ÿ |
|
Graphies | |
---|---|
Capitale | Ÿ |
Bas de casse | ÿ |
Utilisation | |
Alphabets | allemand, français, hongrois, grec, tlingit, paunaka |
modifier ![]() |
Ÿ (minuscule : ÿ), appelé Y tréma, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin, utilisée dans les alphabets allemand, français, hongrois, tlingit et paunaka, ou dans la transcription du grec. Il s’agit de la lettre Y diacritée d’un tréma.
Utilisation
Allemand
En nouveau haut-allemand primitif (de), le son [iː] est parfois écrit « ij », correspondant à « ii » mais en évitant le doublement de la lettre « i ». Ce « ij » ressemble graphiquement à « ÿ » et peut parfois être remplacé par cette lettre. Cette graphie conduit à l'usage du « y » dans les dialectes alémaniques pour représenter le son [iː] (par exemple Schwyz, Mythen).
Le « ÿ » apparaît également dans les patronymes von Meÿenn, Zeÿn, Boÿens, Croÿ, Deboÿ et Weÿer.
Français
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/50/Ecluse-ay.jpg/220px-Ecluse-ay.jpg)
Le Ÿ est très rarement utilisé en français. Il était utilisé en ancien français comme variante de la lettre ï : roÿne pour roïne (reine).
Cette lettre est passée comme une variante de la lettre ï dans plusieurs noms propres. Il existe une trentaine d’occurrences d'utilisation [n. 1] :
- Des toponymes :
- En France :
- Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ dont la fusion a donné naissance à la commune d’Aÿ-Champagne
- Faÿ-lès-Nemours
- et Fontaine-sur-Aÿ[réf. nécessaire]
- L'Haÿ-les-Roses (ses habitants s'appellent « L'haÿssiens », et l'adjectif dérivé est « l'haÿssien »)
- Moÿ-de-l'Aisne
- La vallée des fonds de l'Ouÿe et l'abbaye Notre-Dame de l'Ouÿe
- Le château de Maÿtie
- En Belgique :
- En France :
- Des patronymes :
- les pharaons Aÿ Ier et Aÿ (II) ;
- La famille Roÿet nom d'origine lyonnaise[1]
- Jules Balaÿ, nom d'origine stéphanoise ;
- Caÿstros, dieu fleuve de Lydie et le fleuve Caÿstre ;
- La maison de Croÿ, originaire de Picardie (Crouy) ;
- Georges Demenÿ, nom d'origine hongroise ;
- Ghÿs, version française d'un patronyme d'origine flamande (Ghij) ;
- Pierre Lecomte du Nouÿ (très couramment écrit Pierre Lecomte du Noüy) ;
- La famille Ysaÿe, ou encore de Callataÿ (dont François de Callataÿ), originaires de Belgique ;
- La famille Allote de la Fuÿe dont Sophie, mère de Jules Verne ;
- Louis de Hoÿm de Marien, architecte ;
- La famille de juristes Nicolaÿ, originaires de Boulogne-sur-Mer, dont Pierre Nicolaÿ, vice-président du Conseil d'État.
- La famille Jaÿ, dont la femme d'affaire Marie-Louise Jaÿ
- Danielle Faÿnel-Duclos
- Des prénoms, ou variantes de prénoms :
- Loÿs, porté notamment par Loÿs Papon et Loÿs Pétillot, ainsi que par Loÿs Prat, pseudonyme de Louis Joseph Prat
- Aloÿs, porté par Aloÿs Claussmann (pseudonyme pour Aloïse), Aloÿs Fornerod, Aloÿs Nizigama
- Maÿlis ou Maÿliss
- Maÿssa
- Des noms d'artistes :
- Pierre Louÿs, poète et romancier, de son vrai nom Pierre Louis ;
- Titaÿna, de son vrai nom Élisabeth Sauvy.
- Des toponymes issus de patronymes :
- rue des Cloÿs, passage des Cloÿs, rue Lecomte-Du-Nouÿ, rue Pierre-Louÿs, square Nicolaÿ (à Paris)
- avenue Eugène Ysaÿe (à Bruxelles)
- île de Croÿ (dans les îles Kerguelen)
- rue Frédéric-Faÿs (Villeurbanne)
- quai Jaÿr, rue Danielle-Faÿnel-Duclos (Lyon)
- jardin botanique alpin La Jaÿsinia (Samoëns)
Hongrois
Néerlandais
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b6/Comparison_of_normal_and_italic_of_ij_and_%C3%BF.svg/220px-Comparison_of_normal_and_italic_of_ij_and_%C3%BF.svg.png)
La lettre Ÿ n’est pas à confondre avec le digramme commun néerlandais ij qui peut lui ressembler en écriture manuscrite et aussi occasionnellement dans les textes imprimés.
Paunaka
En paunaka, langue amérindienne de la famille arawak parlée dans les basses terres de la Bolivie, le ‹ ÿ › est utilisé [2],[3] pour représenter une voyelle fermée centrale non arrondie nasalisée [ʉ̃][4].
Tlingit
En tlingit, langue amérindienne du Sud-Est de l'Alaska et de Colombie-Britannique, la diacritique lettre Ÿ est une semi-voyelle vélaire [ɰ] (un [w] sans l’usage des lèvres) en tlingit. Ce son se retrouve aussi en tsimshian de la côte, où il est écrit ẅ.
Transcription
Grec
La diacritique lettre Ÿ a été utilisée un certain temps pour transcrire le grec, où elle représente la lettre grec υ (upsilon) en hiatus avec α (alpha). Par exemple, on la retrouve dans la transcription Artaÿctes du nom persan, Ἀρταΰκτης, ou le nom du Mont Taÿgetus (Taygète en français), lequel en grec moderne est orthographié : Ταΰγετος.
Représentations informatiques
Le Y tréma peut être représente avec les caractères Unicode suivants :
- précomposé (latin étendu A) :
formes | représentations | chaînes de caractères |
points de code | descriptions |
---|---|---|---|---|
capitale | Ÿ | Ÿ | U+0178 |
lettre majuscule latine y tréma |
minuscule | ÿ | ÿ | U+00FF |
lettre minuscule latine y tréma |
- décomposé (latin de base, diacritiques) :
formes | représentations | chaînes de caractères |
points de code | descriptions |
---|---|---|---|---|
capitale | Ÿ | Y◌̈ | U+0059 |
lettre majuscule latine y diacritique tréma |
minuscule | ÿ | y◌̈ | U+0079 |
lettre minuscule latine y diacritique tréma |
De façon incohérente, la norme ISO 8859 dite latin-1 comprend le ÿ mais le Ÿ a été délibérément écarté au profit du ß[5].
Entrée au clavier
Sur les systèmes Windows, certains agencements de clavier (comme celui pour le français de France ou du Canada) permettent de taper directement Ÿ majuscule avec Maj + ¨ puis Y. Pour les agencements avec lesquels cela ne fonctionne pas (comme ceux pour le français de Belgique, du Luxembourg ou de Suisse), on peut maintenir la touche Alt enfoncée et taper le nombre 0159 avec le pavé numérique.
Notes
- Voir notamment l’article Diacritiques utilisés en français et la catégorie Y avec un tréma en français sur le wiktionnaire.
Références
- Armorial général, volume 17 « Coté L.4, Lion »
- Bach 2011.
- Danielsen et Villafañe 2011.
- TypeCraft.
- Jacques André, « ISO Latin-1, norme de codage des caractères européens ? trois caractères français en sont absents ! », Cahiers GUTenberg no 25, sur http://www.gutenberg.eu.org, Groupe francophone des Utilisateurs de TEX (GUT), (consulté le ).
Bibliographie
- (es) Patrizia Bach, ¡Michae paunakanube!, (lire en ligne)
- Swintha Danielsen et Lucrecia Villafañe, Cuentos y relatos en la lengua paunaca,
- (en) « Typological Feature Template for Paunaka », sur TypeCraft