Les Aventures de Rabbi Jacob

Postiche de barbe, chapeau et papillotes portés par Louis de Funès. Billes de faux chewing-gum Le Yankee utilisées lors du tournage aux studios de Billancourt. Exposés au musée Louis de Funès.
Réalisation | Gérard Oury |
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Scénario |
Gérard Oury Danièle Thompson Josy Eisenberg |
Musique | Vladimir Cosma |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Les Films Pomereu Horse Films |
Pays de production |
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Genre | Comédie |
Durée | 100 minutes |
Sortie | 1973 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Aventures de Rabbi Jacob est un film de comédie franco-italien réalisé par Gérard Oury, sorti en 1973.
Il marque la cinquième et dernière collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès, dont les ennuis de santé ne permettent pas la réalisation de leur projet suivant, Le Crocodile[1].
Louis de Funès campe Victor Pivert, un industriel français arriviste, cynique et autoritaire, empli de préjugés racistes, antisémites et xénophobes. Il ne demande qu’à se rendre au mariage de sa fille mais se retrouve englué malgré lui dans les péripéties d’une révolution dans un pays arabe menée par Mohamed Larbi Slimane. Poursuivis par les barbouzes du colonel Farès, ils débarquent au milieu d'une bar-mitzvah où Pivert, s'étant déguisé en rabbin, doit tenir un rôle central.
Grand succès populaire et adapté depuis en comédie musicale, Les Aventures de Rabbi Jacob a totalisé 7,3 millions d'entrées en France. Le film emprunte au vaudeville ses grosses ficelles, dans le comique de situation comme dans l'emboîtement des intrigues, ainsi qu’à l’actualité de l’époque, évoquant de manière évidente l’affaire Ben Barka. Il est l’un des premiers films comiques à mettre en scène la communauté juive de France, entendant délivrer un message humaniste de tolérance envers toutes les communautés qui vivent ensemble dans la France du début des années 1970.
Unique succès outre-Atlantique de Louis de Funès, le film est même nommé pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère en 1975.
Résumé détaillé[modifier | modifier le code]
De New York, le rabbin est parti[modifier | modifier le code]

À New York, dans la dynamique communauté hassidique de Brooklyn. Des Juifs à longues barbes et papillotes, habillés de longs caftans et de grands chapeaux noirs, déambulent dans les rues en tenant des discussions animées tandis que des enfants, à la tête encadrée des mêmes papillotes et portant de grandes kippot, jouent au baseball à même le trottoir avec les bornes d’incendie. Les jeux et discussions sont interrompus pour saluer Rabbi Jacob, vénérable rabbin de ladite communauté, qui s’apprête à gagner Paris pour assister à la bar mitzva d’un jeune parent, David Schmoll. Juif typique de ce milieu, il s'exprime avec un fort accent yiddish, quelle que soit la langue dans laquelle il parle. Après avoir embrassé la mezouzah de sa porte au milieu des acclamations de ses fidèles, il prend pudiquement congé de sa femme et reçoit un gâteau au fromage avec ses dernières recommandations pour le voyage qu’il entreprend avec son secrétaire Samuel[E 1]. De nombreux hassidim envahissent le taxi pour accompagner leur vénéré rebbe à l’aéroport JFK, ce qui de prime abord encombrant, se révèle assez pratique pour passer outre les embouteillages, au sens propre[E 2]. Au cours du trajet, Rabbi Jacob se laisse aller à une douce rêverie, fredonnant J’irai revoir ma Normandie car « c’est fronçis, c’est la Fronce, […] c’est lé pays qui m’a donné lé jour ».
À Paris, un vendredi[modifier | modifier le code]

En Normandie, à bord d’une rutilante Citroën DS équipée d’un téléphone automobile et surmontée d’une barque à moteur baptisée la Germaine II, Victor Pivert et son chauffeur Salomon rentrent sur Paris au départ de Deauville pour célébrer le mariage d'Antoinette — fille du prospère industriel — avec le zézayant Alexandre, fils d’un général. Pivert, incarnation du grand petit-bourgeois français, persifleur, chauvin sur les bords et sûr de la supériorité des valeurs de son petit monde, double aussi allègrement qu’illégalement les voitures qui ont le tort de se trouver sur son chemin, insultant au passage celles des automobilistes étrangers. Or, ce raciste patenté (« Raciste ? Moi, raciste ?! »), qui s'étrangle en découvrant un mariage interracial autant qu'il s'amuse de voir les Noirs convoler dans des Rolls blanches, apprend avec un mélange de stupeur et de consternation que son chauffeur Salomon est juif, neveu d'un rabbin — Rabbi Jacob — de surcroît (magnanime, il décide, bien qu’il soit juif, « de le garder quand même ! »). Recevant un appel de sa femme Germaine, dentiste de son état, jalouse de nature et furieuse du retard de son mari, Victor Pivert tente de détourner la conversation en lui faisant part, sur le ton de la confidence, de la judéité de leur chauffeur. Celui-ci, tendant l'oreille, en perd la conduite des yeux et provoque une sortie de route. La voiture tombe dans une mare et se retourne sur le toit, mais supportée par la Germaine II, flotte et ne coule pas.
À Paris, le sémillant Mohammed Larbi Slimane se rend au café Les Deux Magots. Menant une révolution dans un pays arabe (non nommé) du tiers-monde, il pense avoir rendez-vous avec un camarade dissident, mais comprend rapidement qu'il a été piégé par la police secrète de son pays. Il tente vainement d’échapper au commando dirigé par le sinistre colonel Farès avant d’être assommé, enfermé dans un coffre et emmené en quelque endroit perdu pour interrogatoire.
Une veille de chabbat à l'usine Le Yankee[modifier | modifier le code]

Pivert erre sur la route, priant saint Antoine de Padoue de lui venir en aide en lui promettant de se trouver un nouveau chauffeur, « un catholique ! Comme vous, comme moi, comme le Bon Dieu ». Il a en effet congédié l’outrecuidant Salomon car ce dernier, entendant que les employés de l’usine de Monsieur s’étaient mis en grève, en avait fait de même et regimbé à remorquer la voiture tombée à l’eau. Il avait de même refusé d’en allumer les phares et, sortant de l’eau, s’était mis à chanter le Lekha Dodi en pleine campagne pour cause de chabbat. Apercevant une lumière, l’industriel remercie saint Antoine et aboutit inopinément dans l’usine de chewing-gum Le Yankee, que Farès a choisie pour son isolement afin de juger le dissident politique Slimane avant de l’exécuter.
Distraits par un appel de Pivert qui croit téléphoner à la police, Farès et ses sbires laissent Slimane sous surveillance légère. Celui-ci parvient à s'échapper, entraînant malgré lui dans sa cavale un Victor Pivert tombé dans la cuve de gomme liquide (chewing-gum à la chlorophylle) en fuyant Farès et sa suite[E 3]. Pris en poursuite par ces derniers ainsi que par la police française qui, dépêchée par Salomon, croit l’avoir vu abattre deux hommes de main de Farès[E 4], Pivert est sommé par Slimane qui le tient en joue, de se rendre à l’aéroport d’Orly. Le séditieux entend regagner son pays avant le soir avec son otage, assuré d'en devenir le Premier Ministre s’il y parvient.
Le samedi à Orly[modifier | modifier le code]
Débarrassés du chewing-gum dont ils étaient recouverts de la tête au pieds, et rasés de frais, Pivert et Slimane se rendent à Orly au volant de la DS, remise à l'endroit, mais à court d’essence. Pendant qu’on lui fait le plein, Pivert tente d’alerter deux motards de la police par un « festival » de grimaces, mais sa tentative tourne court lorsque Farès s’arrête par hasard à la même station. Cependant, ce dernier se lance à leur poursuite alors que le pompiste n'a pas encore terminé son office, et la voiture des poursuivants accrochée à la pompe se disloque dès la première accélération. Quant à l’industriel, il est contraint de faire croire à sa femme qu’il s’enfuit avec « une amante vieille et velue », le jour du mariage de sa fille. Entendant ces mots, Germaine passe ses nerfs sur une infortunée patiente qu’elle finit par abandonner dans son fauteuil de dentiste, sans avoir achevé ses soins.
En arrivant à Orly, Pivert tente vainement d’attirer l’attention d’un officier de la sûreté. Toutefois, profitant du « faible » de Slimane pour les rousses, il parvient à lui fausser brièvement compagnie, pour retrouver sa femme qui, arrivée en trombe dans l'aéroport, s’est emparée du microphone du bureau des renseignements. Cependant, Farès et ses sbires ressurgissent et Pivert ne doit son salut qu’à l'intervention de Slimane. Les fugitifs parviennent à tromper l'attention des barbouzes, toujours sur leurs talons, en se grimant en rabbins hassidiques, mais arrivés dans le hall de l’aérogare, ils sont pris pour le vénérable Rabbi Jacob et son assistant, par Tsippé Schmoll dite « la Mamé », belle-sœur de Rabbi Jacob, à la vue et l’ouïe quelque peu défaillantes. La Mamé, venue accueillir le rabbin avec ses enfants et David, trouve que son cher beau-frère a attrapé un accent américain et s’empresse de lui donner une « léçon délé bon fronçais » en prononçant « lé nom des fourrires », tandis que Germaine est accostée, puis enlevée par Farès et ses hommes.
Un chabbat dans le vieux quartier juif de Paris[modifier | modifier le code]

Entretenant la méprise, « Rabbi Jacob » et son « portir et chauffir Rabbi Seligman » sont entraînés, malgré eux, à la rue des Rosiers, au cœur du vieux quartier juif de Paris avec ses commerces juifs aux devantures calligraphiées en français et en yiddish. Le « bon catholique » qui a adopté sans trop de peine l’accent requis, prend un bain de foule parmi les Juifs et Juives en liesse venus acclamer le vénérable tzaddik, recevoir sa bénédiction (que Pivert donne en signant la croix, avant de se faire corriger par Slimane) et lui offrir divers présents dont un « modeste shtreïmel ». Quelque peu désarçonné lorsque certains se ruent vers lui pour embrasser le moindre pan de son caftan, de ses payess ou de ses mains, Pivert tente tant bien que mal de donner le change, en adoptant la méthode enseignée à « Rabbi Jacob » par « Rabbi Seligman » : « quand on pose une question à un Juif, il répond toujours par une autre question, ça lui donne le temps de réfléchir à la question ».
Pendant ce temps, le véritable rabbin et Samuel, étonnés de ne rencontrer personne, sont appréhendés par le commissaire Andréani qui est informé du subterfuge de Pivert. Un entartage et une vérification d'identité plus tard, le policier s'apercevra de sa méprise. Cependant, les mésaventures du vrai Rabbi Jacob ne sont pas finies : appelant son neveu pour lui faire part de sa déception quant au comité d’accueil, il se fait éconduire par Salomon qui croit avoir affaire à un plaisantin puisque « Rabbi Jacob » est arrivé rue des Rosiers. Cependant, le chauffeur fraîchement congédié reconnaît bien vite son ancien patron, lequel se hâte de lui proposer une réintégration à son poste avec augmentation de salaire. Plutôt amusé de la soudaine « conversion » de « Monsieur », Salomon se trouve assez disposé à porter assistance au « bouc émissaire », mais il se montre bien plus circonspect à la perspective de voir Mohammed Larbi Slimane dans son quartier.
« Rabbi Jacob » — qui a trouvé une nouvelle occasion de se venger de « Rabbi Seligman » en donnant sa bénédiction à un mariage arrangé par la Mamé avec une jeune fille rousse, certes, mais toute en rondeurs et peu au goût du rabbin-révolutionnaire, « lé plis beau type juif qué jé lé vi dépuis longtomps » — est ensuite invité à une danse hassidique. Contre toute attente, « Monsieur » trouve rapidement ses marques et se révèle même « très doué », entraînant le malheureux Rabbi Seligman dans la danse[E 5]. Après la chute, il s’exclame, provoquant l’euphorie générale : « C’est ine miracle, Salomon, ine vrai miracle ! ».
Il est temps de se rendre à la synagogue où doit se tenir la « communion juive[E 6] » de David. Pivert appelle auparavant sa femme pour lui faire savoir qu’il se cache chez des amis juifs (au grand étonnement de son épouse) à l’Étoile de Kiev, un delicatessen situé rue des Rosiers. Séquestrée par Farès dans son propre cabinet et sous la menace d’une fraiseuse, elle est contrainte de passer l’appareil au « commissaire » qui n’a aucun mal à obtenir d’un Pivert décidément bien naïf les informations dont il a besoin.
Pendant ce temps, la cérémonie juive avance bon train : hymne Yigdal repris antiphoniquement par l’assemblée des orants qui se balancent d’avant en arrière, affublés de leurs plus beaux habits et de leurs châles de prière (« Rabbi Jacob » a lui-même revêtu pour l’occasion son beau shtreïmel, et passerait pour un rabbin des plus convenables s’il omettait de se signer devant l’almemor), bénédiction du jeune bar mitzva par son « oncle Jacob » et Rabbi Seligman (un catholique et un musulman bénissent donc non sans émotion et le plus sérieusement du monde un jeune Juif innocent ; les puristes feront néanmoins remarquer que « je te bénis, David » n’est pas la bénédiction la plus appropriée à la circonstance), kaddish de l’officiant, lecture de la Torah par David, Mazal tov de son père repris par l’assistance, puis, avant même qu’il ne l’ait réalisé, c’est au tour de Rabbi Jacob[E 7]. Ce dernier use de mille stratagèmes pour échapper à la lecture, qu'il est totalement incapable de faire. Finalement, il se décharge du « grand honneur » en le transmettant à « Rabbi Seligman, c’est lui qui va la lire, l’hébré ». L’on n’entendra pas la lecture de Rabbi Seligman — dont la connaissance de l’arabe n’entraîne pas ipso facto celle de l’hébreu, encore moins des règles de lecture selon la cantillation hébraïque, laquelle varie en outre selon les rites liturgiques juifs d’Espagne, d’Allemagne ou d’Orient —, mais celle-ci s’effectue apparemment sans heurt, puisque le prêtre poursuit l’office normalement.
Soudain, Salomon surgit dans la synagogue et s’adressant à l’assemblée en hébreu, provoque une levée de châles qui permet aux fugitifs de sortir en hâte au nez et à la barbe du commissaire Andréani. Salomon offre sa motocyclette à Slimane et Pivert, afin qu’ils puissent arriver au mariage d'Antoinette. Pivert ne peut s'empêcher de remarquer la proximité de leur deux prénoms et leur demande s'ils ne seraient pas au fond des « cousins éloignés ». Entre-temps, Antoinette, furieuse de ne pas voir ses parents arriver, s’est rendue à l’appartement de sa mère et l’a délivrée, après quoi, Germaine a immédiatement appelé Salomon pour le prévenir de l’arrivée de Farès à la synagogue. Salomon s’est alors adressé aux orants en hébreu pour leur demander d’arrêter les poursuivants, se rendant compte, mais trop tard, qu’il s’agissait du commissaire Andréani[E 8].
C'est à l’église que tout finit[modifier | modifier le code]

Pivert et Slimane se lancent à corps perdu dans une course à travers Paris pour assister au mariage d’Antoinette, laquelle, de son côté, est arrivée plus tôt avec sa mère à la rue des Rosiers. Cependant, apercevant la Citroën et la Germaine II, Pivert et Slimane se ruent sur les voleurs qui se trouvent naturellement être Farès et ses hommes. Peu avant, ceux-ci ont capturé les « vrais » Rabbi Jacob et Samuel devant l’Étoile de Kiev, les ayant évidemment pris pour Pivert et Slimane.
Le canon du revolver sur la tempe, Slimane prie Farès de laisser la vie sauve aux otages, assurant qu’ils ne parleront pas. Pivert abonde dans ce sens, le suppliant de le laisser assister au mariage de sa fille, quitte à l’assassiner plus tard avec une lettre piégée. Tandis qu’à grands gestes, il mime l’explosion de ladite lettre, le téléphone automobile sonne pour annoncer à Slimane, Deus ex machina, que sa révolution ayant réussi à 13 heures GMT, il est désormais président de son pays et que la France — fort intéressée par le pétrole que cet État peut fournir, ainsi que par les Concorde et les Alouette qu’elle peut lui vendre — est toute à sa disposition. Slimane triomphe et Farès est défait, tandis que Pivert, subitement requinqué, rappelle au nouveau président ses vaillants « états de service ». C'est ainsi que, prestige oblige, ils arrivent escortés par la Garde républicaine — en retard, certes, mais en grande pompe et en fanfare[E 9] — à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides où la cérémonie de mariage était sur le point d’être annulée, au grand dam du fiancé d'Antoinette, de son père, général dans l’Armée française en tenue d’apparat, et de la générale au beau chapeau en fourrure de vison orné de seyantes rouflaquettes.
Sortis de la voiture, Slimane[E 10] s’en va à la rencontre du ministre, pendant que Pivert se répand en nouvelles simagrées pour faire patienter le curé — lequel n’est pas peu étonné de devoir célébrer en son église le mariage de la fille d’un rabbin — et justifier son accoutrement au général et à la générale offusqués[E 11]. Germaine et les Schmoll arrivent en trombe avec la voiture de « Madame » dont les freins ont lâché et qui termine sa course en heurtant la Citroën, fracassant la Germaine II. Tandis que « Monsieur et Madame » s’empoignent, les Schmoll au grand complet retrouvent Rabbi Jacob et Samuel. Au général de plus en plus excédé, Pivert explique que ses amis, les Schmoll, l’ayant invité à la synagogue, il les a, à son tour, invités à l’église. Le commissaire Andréani, qui a promptement épinglé Pivert et Slimane, est sommé de les relâcher. Alexandre ayant exulté lors de l’arrestation, il est giflé par Antoinette qui a auparavant échangé un long regard avec Slimane lorsqu’elle l’a rencontré pour la première fois. L’hélicoptère venu accueillir Slimane fait voler le voile de la mariée et le bel Arabe découvre que la mariée est non seulement jolie, mais rousse ; elle saisit la main qu’il lui tend et tous deux s’envolent, sans que Pivert ne s’y oppose, puisque sa fille est partie « avec un président de la République ». Lui-même est invité par la famille Schmoll à la fête qui suit la Bar mitzva et, bien qu’il ne soit pas juif, « on le garde quand même ! »
Fiche technique[modifier | modifier le code]
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

- Titre original : Les Aventures de Rabbi Jacob
- Réalisation : Gérard Oury
- Scénario, adaptation et dialogues : Gérard Oury, Danièle Thompson, Josy Eisenberg[note 1]
- Musique : Vladimir Cosma
- Décors : Théobald Meurisse
- Costumes : Tanine Autré, Pierre Nourry, Jean Barthet et Georges Bril[2]
- Photographie : Henri Decaë
- Son : William-Robert Sivel
- Montage : Albert Jurgenson
- Cascadeurs : Rémy Julienne et Claude Carliez et leurs équipes
- Production : Gérard Beytout, Bertrand Javal
- Sociétés de production : Les Films Pomereu, Horse Films
- Société de distribution :
- France : Société nouvelle de cinématographie (SNC)
- Italie, Canada : Paradise Film Exchange
- Budget : estimé à 18 millions de francs[3] (soit environ 17,5 millions d'euros en 2022[4])
- Studios : Paris-Studios-Cinéma (Studios de Billancourt)
- Pays d'origine :
France ;
Italie
- Langues originales : français, anglais, arabe, hébreu, yiddish
- Format[5] : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 1,66:1 (VistaVision) — son Mono
- Genre : comédie, aventures
- Durée : 97 minutes (2 618 métrages)[6]
- Visa d'exploitation : no 39315[6]
- Dates de sortie[7] :
- Classification[8] :
- France : tous publics[6]
- Italie : tous publics (T - film per tutti)[9]
- Belgique : tous publics (Alle Leeftijden)[10]
- Québec : tous publics (G - General Rating)
Distribution[modifier | modifier le code]
- Louis de Funès : Victor Pivert
- Claude Giraud : Mohamed Larbi Slimane
- Henri Guybet : Salomon
- Renzo Montagnani : le colonel Farès
- Suzy Delair : Germaine Pivert
- Marcel Dalio : Rabbi Jacob
- Claude Piéplu : le commissaire divisionnaire Andréani
- Janet Brandt : Tzipé Schmoll, dite « la Mamé »
- Miou-Miou : Antoinette Pivert, la fille de Victor Pivert
- Lionel Spielman : David Schmoll, le jeune garçon qui acquiert la bar-mitzvah
- Popeck (crédité « Jean Herbert ») : Moïshe Schmoll, le père de David, neveu de Jacob et fils de la Mamé
- Denise Provence : Esther Schmoll, la mère de David
- Xavier Gélin : Alexandre, fils de général et fiancé d'Antoinette
- Jacques François : Jean-François, le général et père d'Alexandre
- Malek Kateb (crédité « Malek Eddine ») : Aziz, le bras-droit de Farès
- André Penvern : un inspecteur, adjoint d'Andréani
- Roger Riffard : un inspecteur, adjoint d'Andréani
- Michel Duplaix : un inspecteur à l'aéroport
- Pierre Koulak : Omar, l'homme de main de Farès qui affronte Slimane
- Gérard Darmon : l'homme de main de Farès qui annonce le jugement de Slimane
- Abder El Kebir : un homme de main de Farès
- Cherif Adnane : un homme de main de Farès
- Lucien Melki (crédité « Gérard Melki ») : l'homme de main de Farès dans la cabine téléphonique du café
- Alix Mahieux : l’infortunée patiente de la dentiste
- Jean-Jacques Moreau : le gendarme motard au poireau sur le visage
- Michel Fortin : l'autre gendarme motard
- Denise Péronne : la générale, mère d'Alexandre
- Micheline Kahn : Hannah, la rousse que la Mamé présente à Slimane
- Dominique Zardi : le cuisinier de l'Étoile de Kiev
- André Falcon : le ministre
- Philippe Brigaud : l'adjoint du ministre dans l'hélicoptère
- Michel Robin : le curé qui doit célébrer le mariage
- Georges Adet : le vieux Lévi
- Robert Duranton : le CRS « costaud » à l'aéroport
- Paul Bisciglia : le pompiste qui remplit le réservoir de la voiture de Farès
- Catherine Prou-Marshall[note 3] : le mannequin avec le Yorkshire à l'aéroport
- Clément Michu : le gendarme devant l'église
- Maria Gabriella Maione : Odile, la secrétaire de la dentiste
- Cary Rick : Samuel, secrétaire de Rabbi Jacob[11],[12]
- Jacob Toledano : le hazzan
- André Valardy (scène coupée au montage)
- Yves Peneau : l'homme accueillant « Rabbi Jacob » rue des Rosiers
- Noël Darzal
Non crédités[modifier | modifier le code]
- Zvee Scooler : un rabbin à New York
- Paul Mercey : l'automobiliste dans sa 2 CV
- Baaron : un invité au mariage mixte
- Francis Lemaire : un gendarme à la recherche de Pivert après l'accident
- Vincent Ropion : un enfant invité au mariage[13]
- Annick Roux : l'hôtesse au sol qui se querelle avec la femme de Pivert
- Ari Aricardi : un homme rue des Rosiers
- Georges Ass : un homme rue des Rosiers
- Patrick Burgel : un rabbin dans les toilettes à Orly
- Marcel Gassouk : le boucher
- Jacques Pisias : un policier à Orly
- Frédéric Norbert : le livreur de fleurs
- Robert Favart : un invité au mariage
- Charles Bayard : un invité au mariage
- Robert Chevrigny : un invité au mariage
- Robert Le Béal : un invité au mariage
- Christine Boisson : une invitée au mariage
- Olivier Lejeune : un ami d'Alexandre invité au mariage
- Jérôme Deschamps : un ami d'Alexandre invité au mariage
- Raymonde Vattier : la marquise invitée au mariage
- Pierre Vaudier : le maître de cérémonie
Personnages[modifier | modifier le code]
- Victor Pivert (Louis de Funès) : un patron d'usine, catholique, bourgeois et raciste.
- Mohamed Larbi Slimane (Claude Giraud) : un révolutionnaire arabe.
- Salomon (Henri Guybet) : le chauffeur juif de Victor Pivert.
- Farès (Renzo Montagnani) : le chef de la police politique du pays arabe.
- Germaine Pivert (Suzy Delair) : la femme de Victor Pivert, dentiste.
- Antoinette Pivert (Miou-Miou) : la fille de Victor Pivert
- Rabbi Jacob (Marcel Dalio) : le rabbin, oncle et invité d’honneur à la bar-mitzvah de David Schmoll.
- Le commissaire Andréani (Claude Piéplu) : un commissaire divisionnaire.
Production[modifier | modifier le code]
Genèse et développement[modifier | modifier le code]
Gérard Oury et les Juifs[modifier | modifier le code]

Le réalisateur Gérard Oury est juif mais n'a pas été élevé dans la religion, ni n'a été pratiquant[14],[c]. Il a pris conscience de son identité lorsque, jeune acteur, il a été empêché de travailler par les lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy puis a dû fuir en zone libre, à Monaco et en Suisse pour ne pas être arrêté[14],[c]. Oury est fasciné par la communauté juive orthodoxe hassidique vivant à Paris, rue des Rosiers[14],[15],[c]. Sa fille Danièle Thompson raconte une anecdote remontant aux années 1960 : « Nous traversions le quartier du Marais en voiture pour aller dîner rue des Rosiers. Il y avait mon père, sa mère, le meilleur ami de mon père, le documentariste François Reichenbach, et Jean-Claude Eger, toute une bande qui s'était réfugiée en Suisse pendant la guerre. Tout à coup sort d’un immeuble un rabbin en redingote noire, longue barbe, papillotes et chapeau en fourrure. À sa vue, ma grand-mère s’est écriée : “En voilà un !” alors que nous étions tous juifs dans cette voiture ! Cette silhouette est restée dans la tête de mon père »[14]. Alors que ses amis juifs ne leur ressemblent pas, il est intrigué par la persistance de ces traditions, ces tenues qu'il juge incongrues, ces règles très strictes, ce mode de vie ascétique contrebalancé par une grande joie dans des fêtes et danses le jour de shabbat[16],[c].
Gérard Oury n'exprime cependant pas son identité dans ses films[c]. La Grande Vadrouille (1966) ne fait ainsi aucune allusion au sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale[c]. En ce début des années 1970, une certaine « fierté communautaire » règne parmi les Juifs, après la victoire israélienne de la guerre des Six Jours et le libérateur mémoriel qu'est le documentaire Le Chagrin et la Pitié (1969)[c]. Après Le Corniaud (1965), La Grande Vadrouille et La Folie des grandeurs (1971), trois succès avec Louis de Funès, l'idée d'un film sur cette communauté lui vient lors du tournage du dernier[15],[17]. Il la soumet rapidement à son acteur fétiche[18]. Sa fille et co-scénariste Danièle Thompson l'incite à travailler ce sujet : « Tout est parti de cette idée simple de sortir un personnage de cette communauté, de raconter ces gens » et d'« y insérer, au milieu, un personnage construit autour de Louis de Funès, capable de jouer quelqu'un de profondément antisémite, raciste, donc très antipathique, tout en ne délivrant que des vibrations comiques. »[16],[15],[17]. Dès , une semaine après la sortie de La Folie des grandeurs, Oury et de Funès commencent déjà à aborder ce qui pourrait être leur prochaine collaboration[d]. L'histoire alors imaginée amènerait son personnage à vivre en compagnie de trois rabbins, dont l'un serait interprété par Charles Denner[d]. Le tournage se déroulerait à Paris, à New York, en Israël (à Tel-Aviv) et en Jamaïque, à partir du [d].
Un projet difficile à lancer[modifier | modifier le code]
« On me demande toujours si l'on pourrait refaire Rabbi Jacob. Mais, à l'époque, nous nous questionnons déjà sur la possibilité de le faire ! »
— Danièle Thompson, 2018[c].

Après Le Cerveau en 1969 et La Folie des grandeurs en 1971, Alain Poiré, producteur principal à la Gaumont, doit selon toute évidence produire ce nouveau film d'Oury[19]. Dans ses mémoires parus en 1988, Oury explique que le producteur était alors en mauvaise posture dans sa société. En 1970, Jérôme Seydoux, héritier de la société Schlumberger, fut chargé de mettre de l'ordre dans les comptes de la filiale Gaumont, et acquit alors le pouvoir et la stature d'un vice-président[19]. La firme entra dans une période de restructuration pendant deux ans et mit une pause dans ses productions, Seydoux posant aussi son veto à certains projets[19]. Au sein de l'entreprise, on imaginait que ce changement de direction entraînerait à terme une nouvelle politique de production, avec des films moins « grand public » : Alain Poiré voyait donc sa place menacée, bien qu'il ait été derrière de nombreux succès historiques de la firme[e]. Il était par ailleurs très mal vu en ces années-là à la Gaumont depuis l'échec de la superproduction Boulevard du rhum, qui avait coûté très cher à la compagnie[19]. Il aurait donc dit à son ami : « Je ne pourrai pas produire ton prochain film, cela me navre, je le regrette, je suis sûr que Gaumont le regrettera aussi mais tu connais la situation, je ne suis plus en mesure de décider quoi que ce soit »[e],[15],[note 4]. Cependant, Danièle Thompson avoue en 2019 que Poiré était sceptique devant le sujet et peu enthousiasmé, ce qu'Oury a préféré omettre dans ses mémoires[f].
Le projet des Aventures de Rabbi Jacob est en péril. Le réalisateur peine dans sa recherche d'un nouveau producteur, le sujet de son film en repoussant beaucoup : « Un film sur l'amitié entre Juifs et Arabes, non mais vous délirez ! Alors qu'à chaque instant le Proche-Orient risque de s'embraser à nouveau. Et de Funès bourgeois français raciste, xénophobe, antisémite, déguisé en rabbin orthodoxe, avec barbe et papillotes, lancé dans une affaire de prise d'otages ! Les arabes le prendront mal, les juifs encore plus. Vous voulez prouver quoi ? » lui répond-on de nombreuses fois[g]. En effet, le film touche un sujet très sensible à l'époque puisque les relations entre arabes et juifs sont très tendues, notamment à cause de la rivalité existant entre Israël et les pays arabes du Moyen-Orient depuis les débuts du conflit israélo-palestinien. Lorsque Gérard Oury tente de monter son projet de film, déjà quatre guerres ont eu lieu entre Israël et ses voisins arabes depuis 1948[note 5]. Ces tensions se ressentent jusqu'en Europe depuis la prise d'otages puis l'assassinat de onze athlètes israéliens par des terroristes palestiniens lors des Jeux olympiques de Munich de 1972.
Durant un temps, Gérard Oury envisage même de partir réaliser son film aux États-Unis, à New York, où les majors lui ont proposé de venir à de nombreuses reprises depuis le succès du Corniaud, mais abandonne vite cette possibilité, redoutant le final cut et les méthodes de travail américaines et jugeant que « c'est en France, en français, que je sais m'exprimer le mieux. Ou le moins mal, selon que l'on apprécie ou pas ma forme de cinéma »[g],[15]. Après plusieurs mois, il trouve finalement un producteur en la personne de Bertrand Javal et sa société de production Films Pomereu[h], producteur de L'Aveu (1970) de Costa-Gavras et délégué sur Le Petit Baigneur (1968)[15],[14]. Thompson estime a posteriori que Javal « n'avait peut-être pas les épaules » pour un si gros film[f].
Scénario et préproduction[modifier | modifier le code]

Dès le début du projet, Marcel Jullian annonce à Gérard Oury qu'il ne participera pas à l'écriture du scénario, après avoir co-écrit Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Le Cerveau et La Folie des grandeurs à ses côtés[i],[15]. Celui-ci se trouve lassé des longues séances d'écriture que préconise Oury (parfois huit heures par jour) et est sollicité par d'autres activités, dont la direction de la maison d'édition Plon, puis des éditions Julliard, et par la suite par la présidence d'Antenne 2, dont il est l'un des fondateurs[i],[note 6]. Les autres co-scénaristes se réunissent dans l'appartement parisien d'Oury au numéro 179 de la rue de Courcelles, où le réalisateur sort des gags d'une pochette en carton, son « dossier à gags » à l'intérieur duquel il récupère les scènes coupées ou des idées comiques non exploitées, ce qui lui permet de recycler l'anthologique séquence de l'usine de chewing-gum[20], qu'il avait déjà envisagé d'insérer dans Le Corniaud.
Choix des interprètes[modifier | modifier le code]

Le personnage de Victor Pivert a été conçu dès le départ pour Louis de Funès qui a demandé à Gérard Oury de lui écrire « un beau rôle de salopard ». Le patronyme même a été choisi en souvenir d’un moment de franche rigolade, lorsque De Funès avait imité un rossignol en apercevant la devanture d’un patron au nom de l’oiseau. L’on retrouve les éléments habituels de son jeu énergique, avec ses grimaces, son attitude à double standard selon le statut de son interlocuteur, et son complexe physique (qui revient dans plusieurs de ses rapports à sa femme ainsi que dans l’une des scènes de l’aéroport où le culturiste Robert Duranton — qui avait précédemment joué dans Le Corniaud où il arborait sous la douche sa taille d'athlète et ses biceps devant un Louis de Funès médusé — figure un CRS devant lequel Pivert bafouille par ses propos et finit par renoncer). Au reste, le comédien, pieux catholique et positionné politiquement à droite, n’est pas sans partager les idées de celui qu’il incarne, déclarant de ce film qu’il lui a « décrassé l’âme » de nombreux préjugés (en revanche, ses collègues de tournage soulignent tout l’écart entre l’ignominie du personnage et la gentillesse de l’interprète). Alors que ses précédents films post-Mai 68 — tels que L'Homme orchestre (1970), Sur un arbre perché et La Folie des grandeurs (1971) — touchaient déjà à des sujets politiques contemporains, l'acteur poursuit sa tentative de changement d'image en abordant le thème du racisme et l'antisémitisme[14].
Il en est de même pour celui qui prête vie au double de Pivert, héros nominal du film : comme Rabbi Jacob, Marcel Dalio naît à Paris, dans la rue des Rosiers, sous le nom d’Israël Moshe Blauschild. Ayant tourné avec les grands acteurs de son temps, il a vu sa carrière cinématographique prometteuse brutalement interrompue par l’arrivée des Nazis en France. Tandis qu’il fuit aux États-Unis (Rabbi Jacob qui, en 1973, n’était plus venu à Paris depuis « tronte ons », en a probablement fait de même), sa famille disparaît dans les camps et les affiches de ses films sont utilisées par les autorités pour illustrer « un Juif typique »[21],[22]. Revenu en France après la libération, il peine toutefois à renouer avec le succès et repart souvent à Hollywood où il joue des rôles secondaires de Français. En 1964, il apparaît dans Le Monocle rit jaune de Georges Lautner, où il tient le rôle d’un « honorable correspondant » juif qui chante J’irai revoir ma Normandie, performance que renouvelle Rabbi Jacob dans le taxi qui l’emmène de Brooklyn à l’aéroport. Dalio qui, du reste, n’appréciait guère Gérard Oury[23], réapparaît brièvement aux côtés de Louis de Funès dans L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi (1976), où il incarne le tailleur confectionnant l'habit vert d'académicien du personnage interprété par Louis de Funès.

Dans ses films précédents, Gérard Oury avait tenu à respecter la similitude des nationalités entre acteurs et personnages. Ici en revanche, le dissident du pays « arabe » et le chef de la police secrète de ce pays, sont joués par Claude Giraud et Renzo Montagnani qui ne sont pas arabes (Giraud est français et Montagnani est italien) ; si trois hommes de main sont issus du Maghreb, Gérard Darmon (qui joue ici l’un de ses premiers rôles) est juif tandis que Henri Guybet, qui campe Salomon, ne l'est pas ; interrogée sur ces disparités, Danièle Thompson répond que c’est le principe même de l’anti-racisme qui sous-tend le film. Guybet, auquel le film a fourni son premier rôle d’envergure, précise toutefois que Gérard Oury lui avait demandé s’il était juif car Salomon devait s’exprimer en hébreu ; ayant convaincu le réalisateur avec la scène de la voiture — à laquelle il a apporté sa touche personnelle, il parfait ses répliques hébraïques auprès d’un rabbin. Pour les scènes synagogales, Gérard Oury ne peut en revanche que faire appel à un véritable hazzan (chantre), Jacob Toledano qui officie principalement à la Grande synagogue de Genève et donne des concerts à échelle internationale. La couleur locale est complétée par la famille du Bar Mitzva David Schmoll : Janet Brandt, une actrice new-yorkaise qui répond aux critères de l’annonce passée dans le journal : « une vieille dame juive de 70 ans, à l'accent yiddish, pittoresque et charmante, qui régente avec autorité sa famille et son petit monde », ne parle pas un mot de la langue de Molière avant le tournage ; elle doit l’apprendre pour ses répliques, y compris « tu veux qué jé té donne une lèçon dé lé bon fronçais ? » ; Moïshe Schmoll, père de David, est représenté par Judka Herpstu dit Jean Herbert, un ancien enfant caché qui commence à trouver son public dans les cabarets en racontant ses histoires avec l’accent yiddish de son père mais ne croit pas encore assez à ce personnage pour faire figurer son nom de scène, Popeck, au générique. Louis de Funès et Gérard Oury le convainquent de cultiver ce rôle qui le fait effectivement connaître.

Pour le rôle de Mme Pivert, Louis de Funès chercha à imposer la comédienne Claude Gensac, son habituelle épouse à l'écran depuis la série des Gendarmes. Mais Gérard Oury refusa, justement parce qu'elle était trop liée à cette série, et choisit Suzy Delair, dont le dernier tournage remontait à dix ans, tandis que celui de sa fille Antoinette est assuré par la débutante Miou-Miou qui fait à l'époque partie, comme Henri Guybet, du cercle du Café de la Gare.
Préparations[modifier | modifier le code]

L'obtention de la cour d'honneur et la cathédrale de l'hôtel des Invalides ainsi que des cavaliers de la Garde républicaine s'annonce difficile, d'autant plus pour un tel film[24],[j],[k]. Oury s'entend dire qu'une telle autorisation est impossible : « seul le ministre de la Défense peut [l'octroyer] mais il ne la donnera pas, [c'est] est un lieu sacré de la France, on n'y laissera jamais tourner un film comique même s'il recèle un thème sérieux et même grave »[24]. Il sollicite une audience auprès du ministre, Michel Debré[24]. Sous son dehors austère, Debré est également le président de la Société des amis d'Eugène Labiche[24]. Oury parvient à gagner les faveurs du ministre en titillant son goût pour la comédie et leur passion commune pour ce dramaturge[24]. Séduit par les péripéties du film, Michel Debré accorde finalement trente gardes républicains sur les cinquante demandés et prévient le réalisateur de la nécessité d'évacuer les lieux pour les fréquentes cérémonies officielles[24],[cit. 1].
Gérard Oury fait une fois de plus preuve de son aisance auprès de la haute société, qui lui avait déjà permis d'accéder à de nombreux monuments italiens et français pour Le Corniaud, à l'opéra Garnier et aux hospices de Beaune pour La Grande Vadrouille, au paquebot France mobilisé dans le port du Havre pour Le Cerveau et aux palais royaux espagnols pour La Folie des grandeurs[j]. Quelques mois après, l'autorisation lui est néanmoins retirée[j]. Il lui est interdit de faire décoller et atterrir un hélicoptère dans la cour d'honneur, de peur de faire chuter les tuiles datant du XVIIe siècle[25],[j],[k]. Le ministre de la Culture, Maurice Druon, règle la situation lorsque le réalisateur lui assure de ne pas faire voler l'hélicoptère au niveau du toit[j].
Tournage[modifier | modifier le code]
Le tournage du film, qui compte plus de deux mille plans, débute en en France et se conclut à New York en . Il se déroule en région parisienne et aux studios de Billancourt sur environ huit semaines, de mars à .
L'usine de chewing-gum Le Yankee[modifier | modifier le code]
L'aéroport d'Orly[modifier | modifier le code]
L'équipe prend place à partir du à l'aéroport d'Orly[l]. Des scènes sont filmées devant l'aérogare, sur la terrasse panoramique d'Orly-Sud et sur le tarmac à la sortie d'un avion d'Air France[26],[27],[28]. Certains jours, les contraintes du lieu obligent à faire travailler Louis de Funès jour et nuit[m], levé à 6 h 45, arrivant à 8 h à l'aéroport pour tourner le matin, puis à nouveau de 14 h à 18 h, pour recommencer ensuite après 23 h 30[n]. En effet, l'enchevêtrement de tapis roulants à bagages — sur lequel Pivert se retrouve brinqueballé avec sa valise — n'est disponible que la nuit, lorsque le trafic est interrompu[m],[n]. La scène est physique : le costume du comédien cache un épais rembourrage, atténuant les chocs des chutes, alors que la vitesse est de 90 m par minute[m]. Quelques plans sont pris dans le hall d'arrivée d'Orly-Ouest, tout en prenant soin de ne pas perturber ni être gêné par les passages des véritables voyageurs[m]. Pour réduire la présence à Orly, le reste est tourné dans une reconstitution des halls de l'aéroport construite dans les deux plus grands plateaux contigus des studios de Billancourt[28],[o]. Le cheesecake emporté par Rabbi Jacob est conçu par Pierre Durin et nécessite plusieurs recettes et de nombreux essais, pour obtenir le meilleur effet comique lorsqu'il est écrasé sur le visage du commissaire Andréani[p].
La rue des Rosiers reconstituée à Saint-Denis[modifier | modifier le code]

La rue des Rosiers, cœur du vieux quartier juif du Marais à Paris (le Pletzl), où ont lieu plusieurs scènes du film (notamment la danse hassidique), a été reconstituée dans la rue Jean-Jaurès à Saint-Denis[29]. La plupart des figurants qui déambulent dans la rue Jean-Jaurès sont des gens du quartier et appartiennent non pas à la communauté juive mais musulmane[30].
Retour aux studios[modifier | modifier le code]
La scène finale, aux Invalides[modifier | modifier le code]

La scène finale, dans la cour d'honneur des Invalides et dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides[27], est tournée entre le 5 et le 26 juin[n]. Bernard Stora raconte que « C'est interminable parce que c'est d'une extrême minutie et qu'[Oury] fait tous les plans possibles afin de donner le rythme nécessaire. Faire tourner la Cadillac ; ce final avec toute la troupe, ce n'est pas simple »[n]. L'envol de l'hélicoptère est rendu complexe par les précautions requises envers le monument historique : la fragilité des tuiles protégées, vieilles de trois siècles, oblige à ne pas faire voler d'hélicoptère au niveau des toits[25],[j],[k]. Le problème est contourné en le filmant descendre sans atteindre les toits, puis en l'amenant par camion sur le sol de la cour pour le voir décoller de quelques mètres, envol simulé par une grue[25],[j],[k]. Gérard Oury raconte que les prises de vues sont un jour interrompues par l'arrivée d'un cortège de voitures officielles pour un enterrement ; le ministre Michel Debré est d'ailleurs excédé par « ce cirque » qu'il découvre, oubliant l'accord donné six mois plus tôt au réalisateur[24]. Aux Invalides, Yves Montand rend visite à ses camarades de La Folie des grandeurs[15].
Autres extérieurs[modifier | modifier le code]
L'embouteillage et le mariage mixte, sur la route de Deauville à Paris, sont tournés dans le bourg de Montjavoult, dans l'Oise[27],[32],[33],[34],[q]. Les décorateurs transforment en arbre un monument aux morts situé au pied l'église[32]. Sur un panneau indiquant les directions de Gisors et Chaumont, les noms sont maquillés en « Oisors » et « Haumont »[32].
Début juillet, l'équipe tourne dans la station-essence Fina de Morainvilliers sur l'autoroute A13[26],[27],[q]. Des plans d'exposition et des fonds de transparences sont filmés sur l'autoroute à hauteur de la centrale de Porcheville[26],[35]. Le , touché par une critique d'un de ses films lue le matin-même le qualifiant de « comique grimacier », Louis de Funès refuse de jouer la scène des grimaces lancées à des motards de la gendarmerie[q],[r]. Le scénario, validé par la vedette, était pourtant clair : « Victor a repéré les gendarmes et, comme il n'a qu'une idée, se faire arrêter pour échapper à son ravisseur, il se livre à une incroyable série de provocations. Il tire la langue aux motards, fait mine de vomir, exprimant tour à tour mépris, moquerie et dégoût ! »[s]. L'acteur annonce dès son arrivée sur le plateau qu'il n'en fera pas et s'enferme dans sa caravane-loge, réclamant au réalisateur une nouvelle idée[q],[s]. Gérard Oury écarte toute suppression de ce gag[q],[s]. Le comique et son ami réalisateur négocient et se disputent pendant deux heures : Oury parvient à lui faire comprendre que ces mimiques ne sont pas gratuites mais nécessaires à l'avancée du récit, qu'il s'agit ainsi de comique de situation plutôt que de simples grimaces, et qu'il ne faut pas se préoccuper de la critique[q],[s]. L'acteur cède et joue même plus de grimaces que prévu[q],[s].
Durant quelques jours à partir du , le tournage se déplace à Merry-sur-Yonne, en Bourgogne, pour une scène difficile dans l'eau[26],[27],[t],[q],[note 7]. Salomon et Pivert remorquent le bateau surmonté de la voiture, avec de l'eau jusqu'au torse, sous la pluie[t]. Les lances d'incendie des pompiers locaux sont utilisées[t],[v]. Les prises de vues ont lieu sur et au bord de l'Yonne, près d'un des points où la rivière se sépare du canal du Nivernais (aux alentours des Rochers du Saussois)[36],[37],[38].
À Paris, les prises de vues sont également réalisées au café Les Deux Magots sur le boulevard Saint-Germain, lieu de l'enlèvement de Slimane[39],[26],[27]. L'ultime périple jusqu'aux Invalides, le long de la rue de Rivoli, passe devant la Samaritaine puis devant l'hôtel de ville (soit un faux raccord puisque les deux endroits sont inversés), avant de tomber dans la station de métro Palais-Royal, de retrouver la bande de Farès dans la DS aux abords du musée du Louvre et d'arriver place de la Concorde puis au pont Alexandre-III[40],[41],[26],[27],[42].
- Quelques décors extérieurs (sélection)
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L'église Saint-Martin de Montjavoult, scène du mariage mixte.
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Merry-sur-Yonne, la rive où accoste le bateau surmonté de la DS retournée.
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La station-service de Morainvilliers sur l'autoroute A13, scène des grimaces aux gendarmes.
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La station Palais-Royal, chute de Slimane et Pivert en moto dans le métro.
Fin de tournage à New York[modifier | modifier le code]
Après le tournage des transparences aux studios d'Épinay[41], et avec plus de cinq semaines de retard sur le plan de travail, le réalisateur et son équipe partent pour New York le , pour y tourner les scènes ouvrant le film[w],[x]. Le tournage doit vite s'achever car la production n'a plus d'argent, d'autant plus qu'aux États-Unis « la minute de tournage coûte cher » et les syndicats américains imposent de lourdes contraintes[w]. Au fur et à mesure, Bertrand Javal a dû vendre beaucoup de parts du film pour terminer de le financer[f]. Marc Maurette, ancien assistant-réalisateur de Jacques Becker, réussit avec le peu de budget restant à recruter, à bas prix et au dernier moment, une équipe technique sur place[y]. Étant bilingue, il règle de nombreux problèmes lors de cette partie du tournage et utilise à bon escient le faible budget[y].
Le départ de Rabbi Jacob de Brooklyn est tourné sur Henry Street dans le Lower East Side, où vit la communauté juive de New York[26],[y]. Devant le refus des locaux d'apparaître dans le film, l'équipe engage des figurants grimés avec de fausses moustaches, barbes et papillotes[y]. Les juifs orthodoxes du quartier n'apprécient pas la présence du tournage et des professeurs d'une yechiva accusent même Gérard Oury de tourner un film pornographique[y]. Le tournage de la séquence de l'embouteillage à la sortie de New York (lorsque Rabbi Jacob se rend à l'aéroport JFK) paralyse réellement le trafic routier new-yorkais et ce jusqu'au centre de la ville[w]. La police interrompt donc le tournage et reconduit l'équipe dans une portion du périphérique alors en travaux, pour ne plus entraver la circulation[w],[z]. Le moment où les hassidim soulèvent le taxi pour sortir des embouteillages nécessite un moulage en plastique polyester du véhicule, sans moteur et aux roues factices, bien moins lourd que le véritable taxi de 2 tonnes[w], mais pesant toutefois 250 kg, additionnés aux 70 kg du passager[z]. L'élévation de ce taxi factice requiert l'utilisation d'un trépied, qui roule sur la route ; celui-ci est habilement caché derrière l'un des figurants les plus costauds[z]. Des plans aériens de la ville sont également tournés pour le générique d'ouverture.
- Lieux apparaissant dans l'ouverture du film, à New York (sélection)
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Le pont de Brooklyn.
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Lower Manhattan vu depuis le pont de Brooklyn.
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Les tours jumelles du World Trade Center[note 8].
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Le métro de New York, traversant le pont de Manhattan.
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Le Lower East Side.
Gérard Oury, même s'il n'est pas content de l'équipe technique américaine qui d'après lui « ne brille guère par son efficacité », est satisfait des images tournées à New York : « Je ramène néanmoins de bons éléments : rues colorées, vivantes, insolites ; jets d'eau que les enfants font jaillir vers le ciel en dévissant les bouches à incendie. D'autres gamins, papillotes le long des joues, casquettes à visière, battes de base-ball en main, tapent de toutes leurs forces sur la balle de corde et de liège, surprenant contraste entre une tradition séculaire et l'Amérique d'aujourd'hui »[y]. Le réalisateur, son directeur de la photographie Henri Decaë, sa scripte Colette Crochot et Marc Maurette quittent New York le , à 20 h 30. Le tournage est ainsi bouclé ; l'image et le son sont enfin remis « en bonnes mains, celles d'Albert Jurgenson » pour que le montage commence[y].
Tournage supplémentaire d'une cascade[modifier | modifier le code]

L'assistant-réalisateur Bernard Stora a passé des semaines à chercher le décor idéal pour filmer les plans du plongeon de la Citroën DS de Victor Pivert dans un lac[aa]. Alors que les premiers plans de la scène, où la voiture évite le camion en faisant une embardée, sont réalisés « près des canaux de l'est parisien » selon Stora, les plans du plongeon sont tournées dans le sud de la France, au lac de la Raviège[x]. Ces prises de vues avec une équipe très réduite ont lieu le [x], plus d'un mois après la fin du tournage principal, et à peine quelques semaines avant la sortie en salle du film[aa]. Complexe à réaliser, la séquence doit montrer la DS surmontée du bateau Germaine II sortir de route, dévaler une pente, puis sauter en l'air et tomber à l'envers dans le lac, amerrissant ainsi sur le bateau. Le cascadeur Rémy Julienne assure le réglage et l'exécution de cette cascade, qu'il considère comme la plus dangereuse qu'il ait faite[43] :
« La voiture devait quitter la route après avoir évité un gros poids lourd, sauter en l'air, faire un demi-tour et se retourner sur le bateau. Nous étions dans la région de Toulouse, dans une retenue d'eau de 90 m de profondeur. Le choc a été si violent que la voiture s'est démantibulée. Moi, à l'intérieur, je ne retrouvais plus l'embout qui me servait à respirer sous l'eau. En plus, l'un de mes pieds était coincé. Je me suis vu mourir, même si j'avais une équipe sous l'eau. Mais, à cause de la vase, les plongeurs ne retrouvaient plus le véhicule. Heureusement, l'un d'eux a fini par me repêcher à temps ! »
— Rémy Julienne, 2016[44],[15].
Autres lieux de tournages[modifier | modifier le code]
- France :
- Merry-sur-Yonne scène de nuit où De Funès pieds nus et en caleçon après être sorti de l'étang essaie d'arrêter une voiture sur la route (route de Compostelle D217) ;
- Frémainville scène d'extérieur de nuit avec l'usine de chewing gum à Goussainville (95) (ancienne distillerie) ;
- Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) la longue séquence de la rue des Rosiers à Paris ;
- Autoroute A13 au niveau de l'usine de Porcheville (Yvelines) ;
- Paris : rue de Rivoli, place du Palais-Royal, café Les Deux Magots (boulevard Saint-Germain) ;
Bande originale[modifier | modifier le code]

Vladimir Cosma compose la bande originale des Aventures de Rabbi Jacob[ab],[ac]. Ancien assistant de Michel Legrand, il a été révélé depuis peu par les comédies d'Yves Robert et de Pierre Richard[ad],[ac]. Il est fortement recommandé à Gérard Oury par son meilleur ami François Reichenbach, dont il vient de mettre en musique La Raison du plus fou[ab]. Alors que le tournage approche, Oury recherche en premier lieu une musique pour la danse « hassidique » effectuée avec brio par Victor Pivert, devant être prête pour l'entraînement des acteurs et les prises de vues[45],[46]. La musique originale de Philippe Gumplowicz sur laquelle repose la chorégraphie de Kol Aviv est, au goût d'Oury, moins séduisante que la danse elle-même[ae]. Des compositeurs prestigieux dont Georges Delerue, Norbert Glanzberg et Michel Polnareff élaborent des maquettes refusées[45],[af],[ac],[ae],[note 9].
Des mois durant, Reichenbach persiste à convaincre Oury que, bien que moins connu, Cosma, venu de Roumanie, soit le seul apte à créer la musique « juive » désirée[ab],[cit. 2]. Oury se rend à la première du film Le Grand Blond avec une chaussure noire pour écouter le travail de Cosma[45],[47]. Le réalisateur ne convoque le musicien que tardivement, lors du tournage à l'aéroport d'Orly : il lui avoue ne pas adhérer à cette bande originale du Grand Blond, composition « trop particulière avec un instrument insolite » (la flûte de Pan), une « musique à effets », « à gimmicks » — ce qu'il ne veut pas pour son film — mais fait confiance à Reichenbach ; Cosma le rassure en lui répondant être capable d'autre chose[45],[48],[ab],[ah],[cit. 2].
Cosma écrit la musique de la danse d'après le motif de base de Philippe Gumplowicz puis rencontre le reste du groupe Kol Aviv[49],[50],[14],[45],[note 10]. Sa composition doit respecter la chorégraphie déjà établie[ac]. Ce travail requiert d'être rendu rapidement pour l'apprentissage de Louis de Funès avant le tournage[ad]. Sous la surveillance d'Oury et du monteur Albert Jurgenson, la maquette est enregistrée au studio Davout en la présence de la troupe, afin de donner le rythme et l'esprit de la danse[ad],[af],[ah]. À l'époque, les maquettes sont directement enregistrées dans leurs versions définitives, avec les musiciens au complet[ah]. Validant cette musique, le réalisateur engage Cosma pour écrire l'ensemble de la bande originale[45]. Cosma participe ensuite aux entraînements du comédien avec Ilan Zaoui[af]. Lors du tournage, la première partie plus lente — commençant par Sha Shtil (en), authentique pièce du répertoire klezmer — est finalement abandonnée, la danse s'ouvrant directement par les percussions endiablées[49],[ai].

Au sujet de cette danse et des autres créations d'apparence folklorique, Cosma estime que la « musique juive » n'existe pas à proprement parler, en dehors des chants religieux : « il n'y a pas un folklore spécifique juif, pour la simple raison qu'ils n'ont pas eu de terre pendant des siècles. La musique des juifs d'Europe centrale ressemble au folklore roumain, russe ou hongrois alors que celle des juifs d'Afrique du nord est très arabisante, utilisant beaucoup plus les ornements orientaux »[ah],[aj],[cit. 3],[cit. 4]. Cosma s'inspire ainsi de sa propre culture d'origine[af]. Plusieurs morceaux sont même l'œuvre de son père Teodor[50]. L'aspect typiquement juif passe par l'interprétation klezmer, l'emploi d'instruments et de musiciens aux vibratos et glissandos particuliers[aj]. Les tonalités klezmer de la bande-originale sont notamment dues au clarinettiste Pierre Gossez et au violoniste Paul Toscano, qui ne sont d'ailleurs pas juifs[aj]. Le film comporte aussi de véritables chants religieux traditionnels, dont l'hymne Yigdal, dans la scène de la synagogue[52].
Le générique, lorsque le vrai Rabbi Jacob quitte New York, suit l'envie du réalisateur exprimée à Cosma dès leur première rencontre : « Je veux une musique qui va droit au cœur, qui exprime la fraternité, qui exalte l'émotion. Le film commence à New York, il y a des Américains, des Blancs, des Noirs, des Latinos, des Juifs, des Arabes, il y a tout ce monde qui se côtoie, et il faut que la musique apporte cet esprit d’humanité, de lyrisme. Je voudrais une musique généreuse qui englobe tout ça. Voilà ce que je cherche »[47],[45],[ad],[aj],[ah]. Au lieu d'évoquer d'emblée le folklore juif, Cosma choisit ainsi de commencer par une musique plus actuelle reflétant la modernité et la mixité culturelle de la ville : un thème soutenu par une rythmique pop, avec « même un solo de guitare distortionné, une rythmique pour guitare avec pédale wah-wah » et « un mélange de voix et de cuivre pouvant rappeler l'orchestre de Ray Conniff »[45],[ad],[aj]. Il utilise également des synthétiseurs, aussi entendus lors de l'inquiétante visite de l'usine[53]. Il y apporte néanmoins du lyrisme, « une certaine nostalgie », « une certaine émotion » et « un petit parfum juif »[54],[48],[ad],[ac],[aj]. Plutôt qu'une mélodie, davantage nécessaire aux pièces lentes, Cosma construit un motif musical de plusieurs notes, à la manière du début de la Symphonie no 5 de Beethoven[54]. Ce motif de six notes remonterait à son enfance, lorsqu'il consignait déjà plein d'idées musicales dans un cahier[ak]. Ces notes « brèves, brillantes et syncopées » s'accordent à la nervosité de Victor Pivert[54].
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Louis de Funès inspire à Cosma « une couleur rythmique binaire » : « les acteurs ont une grande importance pour ma composition. Une scène jouée par Pierre Richard ne peut avoir le même thème que si elle était jouée par de Funès. Le premier aurait un son de comédie musicale américaine et un rythme de swing, à trois temps, à la Gene Kelly. Quant à Louis de Funès, même s'il peut y avoir de l'émotion dessus, je composais une musique plus musclée avec des rythmes binaires, comme la pop ou le rock. Plus que le sujet du film, je m’inspire de la gestuelle et du tempérament des acteurs »[45],[55]. Fait exceptionnel, le thème principal est soumis à l'approbation de la vedette : après avoir été « vraiment emballé » par l'ébauche présentée, Gérard Oury conduit aussitôt Cosma aux studios de Billancourt devant l'acteur lui jouer le morceau sur un vieux piano bastringue ; Louis de Funès est enthousiaste[45],[46],[56],[ac],[ad],[ak],[cit. 5]. Cosma est comblé de mettre en musique un comédien qu'il admirait déjà enfant en Roumanie dans ses petits rôles des rares films occidentaux traversant le rideau de fer[55],[57].
Ce thème-générique est ensuite décliné en plusieurs variantes tout au long du film[50],[ad], dont une version klezmer lors de la fête célébrant l'arrivée de « Rabbi Jacob » rue des Rosiers[aj]. Cosma élabore d'autres thèmes récurrents : celui lié aux maramouches, musique tour-à-tour sinistre ou mouvementée, à chaque péripétie de Slimane face aux hommes de Farès, celui, très lyrique, centré autour de Slimane et ses élans amoureux, entendu dans la scène de l’aéroport puis clôturant majestueusement le film et celui, ironique, accompagnant ou précédant les apparitions de l'inepte commissaire Andréani, ainsi qu'un morceau de transition reprenant l'air de J'irai revoir ma Normandie pour l'apparition de Pivert sur les routes de France[50],[52],[58],[ac].
Grâce au Grand Blond avec une chaussure noire et aux Aventures de Rabbi Jacob, Vladimir Cosma devient l'un des compositeurs les plus demandés du cinéma français[al]. Il retrouve Gérard Oury pour Le Coup du parapluie (1980), L'As des as (1982), Lévy et Goliath (1986), La Soif de l'or (1993) et Le Schpountz (1999) et Louis de Funès sur L'Aile ou la Cuisse (1976) et La Zizanie (1978)[ac],[al],[am],[cit. 6],[note 11]. Il explore à nouveau la musique juive à travers L'As des as et Lévy et Goliath[al],[am].
Audio externe | |
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L'album Les Aventures de Rabbi Jacob (bande originale du film) sur le compte YouTube de Vladimir Cosma. |
La bande originale des Aventures de Rabbi Jacob paraît en 1973 en 33 tours sous le label Polydor, ainsi qu'en single 45 tours de deux extraits[51],[59]. Des albums sont aussi diffusés en Israël, aux États-Unis et en Argentine entre 1973 et 1976[51],[60]. La musique est ensuite publiée en LP, cassette puis CD dans plusieurs compilations des œuvres de Cosma à partir des années 1980[61],[62],[63],[64],[65],[66] et deux consacrées aux bandes originales des films de Louis de Funès[51],[67],[68],[69]. Une version remaniée plus complète est disponible au sein du coffret de CD Vladimir Cosma : 40 bandes originales pour 40 films édité par Larghetto en 2009[66], avant d'être publiée seule en 2016[70]. L'album vinyle original est réédité en 2019[71], puis en CD l'année suivante dans la collection Écoutez le cinéma ! avec un titre alternatif orchestré par Hubert Rostaing[72].
1973 : Les Aventures de Rabbi Jacob. Bande originale du film de Gérard Oury[59], par Vladimir Cosma (Polydor) |
Exploitation et accueil[modifier | modifier le code]
Sortie mouvementée[modifier | modifier le code]
« La sortie du film fut imprégnée de ce mélange étrange, violence du réel et euphorie de la fiction. »
— Danièle Thompson, 2008[73].

Les Aventures de Rabbi Jacob doit sortir dans les salles le . Une campagne de promotion massive est organisée par l'attaché de presse Georges Cravenne, à l'instar des lancements des précédentes comédies de Gérard Oury[74],[75],[ao],[ap]. L'affiche conçue par Jacques Vaissier rassemble tous les moments forts du film[76],[77],[f]. Plusieurs reportages télévisés ont couvert le tournage de ce film très attendu[78],[79],[80]. Louis de Funès et le réalisateur accordent de nombreux entretiens à la presse et la radio-télévision[ap]. Les journalistes québécois Lise Payette et Jacques Fauteux font le déplacement jusqu'en France pour la télévision de Radio-Canada[81]. Gérard Oury présente notamment le film sur France Inter et dans Pour le cinéma sur la première châine[82],[83]. L'acteur vedette est interrogé par 24 heures sur la Une lors des dernières répétitions au théâtre de La Valse des toréadors[84],[ap]. Il est aussi questionné par Michel Droit sur la deuxième chaîne[85]. Les 8, 9, 10 et 11 novembre 1973, le journal Libération consacre plusieurs pages au film sous le titre « Les Aventures de Gérard Oury », une initiative d'un personnage à part dans la rédaction, Georges Audibert, vue comme une provocation par les critiques fustigeant le cinéma « commercial »[aq],[ar],[as].
Le , Israël est attaqué par surprise par une coalition menée par l'Égypte et la Syrie, marquant ainsi le début d'un nouveau conflit israélo-arabe, la guerre du Kippour, aux conséquences mondiales[73],[ap]. Dès le lendemain, Gérard Oury, Georges Cravenne, le producteur Bertrand Javal et le distributeur Gérard Beytout envisagent de reculer la sortie en salles, fixée depuis dix-huit mois[at],[au],[cit. 7]. Le film peut apparaître comme insultant envers l'un ou l'autre camp ou une exploitation malsaine du conflit en cours[73],[ap]. Ils décident finalement de ne pas la déplacer, malgré le sujet polémique, à leurs risques et périls, les enjeux financiers étant trop imposants[86],[at],[av],[x]. À cette période, Danièle Thompson craint que son père subisse une crise cardiaque, au regard de son angoisse[x]. Gérard Oury et Louis de Funès poursuivent la promotion en appuyant le message de tolérance et de paix de leur comédie[ap]. Un boycott du film ou des manifestations sont redoutés[av],[aw]. Pensant que l'affiche montrant le comique déguisé en rabbin — placardée dans toute la France et bientôt l'Europe — pourrait être perçue comme offensante et malvenue, le réalisateur et sa fille partent de nuit avec des amis dans Paris décoller le maximum d'affiches[73],[87],[ax],[x]. Henri Verneuil déconseille à Oury de sortir le film après l'avoir vu, de peur d'émeutes voire d'attentats[86],[88]. Un hebdomadaire de la presse à scandale fait croire que Louis de Funès, sous le coup de menaces, est sous protection policière, en publiant une photo de la scène où Pivert approche un CRS[ay]. À l'approche de la sortie, Oury reçoit plusieurs billets anonymes suppliant « Il ne faut pas projeter Rabbi Jacob, je vous en conjure, annulez tout »[az],[ap]. La préfecture de police de Paris, après des moments d'inquiétude, annonce finalement qu'aucun risque de débordement n'est à craindre pour la sortie[aw],[ay].

Peu avant la sortie, une projection privée pour quelques membres de l'équipe s'avère désastreuse : personne ne réagit de tout le film, tendu par l'actualité et sa résonnance dans la plupart des scènes[73],[ba]. Tous entrevoient un futur échec[ba]. D'après Thompson, Louis de Funès est alors « sinistre, le visage fermé, muet, il se tourne vers mon père et lui lance des regards désolés, sans commentaire »[73],[ba],[cit. 8]. La première projection publique a lieu au Gaumont Alésia à Paris[ba]. Aucune première réservée à des invités, pratique traditionnelle pour faire l'évènement, n'est organisée, selon une conviction ancienne de Gérard Oury et Louis de Funès de privilégier le véritable public : pour eux, un parterre d'invités est un mauvais public, riant difficilement, et ce serait absurde d'offrir des places gratuites à des critiques qui pourraient être défavorables[81]. Cette projection tant appréhendée est finalement un succès rassurant : les spectateurs rient du début à la fin, jusqu'à couvrir les dialogues, et réservent une ovation à l'acteur et au réalisateur[73],[ba],[cit. 8].

Le même jour, Danielle Cravenne, l'épouse du publiciste, tente de détourner le vol Paris-Nice sur Le Caire[73],[75],[89],[90],[91],[bb],[ba]. Armée d'une carabine 22 long rifle, d'un faux pistolet et prétendant détenir une grenade, elle menace de détruire le Boeing 727 si le long métrage n'est pas interdit[73],[87],[ba],[ay]. Elle formule également plusieurs revendications liées à la guerre du Kippour[ay]. Convertie au judaïsme depuis son mariage et touchée par la cause palestinienne, la jeune femme est psychologiquement fragile et l'éclatement du conflit l'a profondément perturbée[73],[90],[bc],[bb],[ba],[ay]. N'ayant pas vu le film, elle le suppose anti-palestinien et juge sa sortie intolérable au vu de la situation internationale[73],[92],[bd],[be],[ba],[ay],[bf]. Alors que les radios suivent en direct le détournement, un journaliste de RTL présume à l'antenne une douteuse opération de promotion[ay]. Danielle Cravenne accepte que l'avion se pose à Marignane pour se ravitailler avant de repartir vers l'Égypte[bc],[ay]. Sur place, après l'évacuation des passagers, des tirs du GIPN l'atteignent à la tête et à la poitrine : elle meurt dans l'ambulance qui l'évacuait vers une clinique, à l'âge de trente-cinq ans[bc],[bd],[az],[ay].
Gérard Oury s'exprime quelques heures après le drame[87],[cit. 9]. Les jours suivants, le réalisateur reçoit des coups de téléphone anonymes, de très nombreuses lettres d'insultes et de menaces, demande à changer de numéro de téléphone et se déplace armé d'un pistolet[bg],[av],[ba]. À la demande d'Oury, Louis de Funès est protégé par la police — discrètement et à son insu[ay],[av]. La une du Libération le surlendemain se fait sur « la pirate du désespoir : une proie facile pour des tueurs assermentés »[bb]. La légitime défense avancée par les policiers est mise en cause[90],[ay]. Georges Cravenne, défendu par Robert Badinter et Georges Kiejman, perd le procès qu'il intente ensuite à l'État[90].
Accueil critique[modifier | modifier le code]
Félicitant le retour d'une comédie burlesque comme il ne s'en fait plus à l'époque, Judith Cris du New York Magazine considère le film « sympathique, jovial et bienveillant, inscrit dans le plus pur esprit de Chaplin et des Marx Brothers, stimulé par une touche sophistiquée de satire par ici et un clin d'œil intelligent par là »[bh].
Box-office[modifier | modifier le code]
Les Aventures de Rabbi Jacob sort en salles le , à l'approche des vacances scolaires de la Toussaint, propices aux films familiaux[74]. Dès la semaine de la sortie, il est présent sur 128 écrans en France, un large circuit de distribution alors novateur[ao]. Le film prend directement la première place du box-office français la semaine de sa sortie avec 557 289 entrées[93], dont 189 436 entrées sur Paris, où il est distribué dans 16 salles, soit plus que pour Le Grand Bazar et L'Emmerdeur, sorti quelques semaines auparavant[74]. La semaine suivante, le long-métrage fait mieux avec 738 295 entrées, portant le total à 1 296 374 entrées[94]. Il se surpasse en troisième semaine, où toujours en tête, il enregistre 873 022 entrées à cette période, pour un cumul à 2 169 396 entrées[95]. Cette constance est le signe d'un bon bouche à oreille[74]. Néanmoins, ses chiffres baissent en quatrième semaine avec 478 867 entrées, tout en restant en première position et ayant réussi à totaliser 2 648 263 entrées en près d'un mois d'exploitation[96]. Après sept semaines d'exploitation en tête du box-office et 3 638 565 entrées enregistrées[97], le film cède sa place à une reprise en salles du film d'animation Blanche-Neige et les Sept Nains (1937)[98]. Les Aventures de Rabbi Jacob passe le cap des quatre millions d'entrées lors des fêtes de Noël[99].
Le film finit l'année avec 4 546 689 entrées : en à peine trois mois d'exploitation, il s'établit comme le plus vu dans les cinémas français au cours de l'année 1973[100]. Le film passe le cap des 5 millions d'entrées le [101] et se hisse en treizième position du box-office annuel de 1974 avec 1 863 189 entrées[102], portant le total à 6 409 878 entrées depuis sa sortie en salles.
Semaine | Rang | Entrées | Cumul | no 1 du box-office hebdo. | |
---|---|---|---|---|---|
1 | du au | 1er | 189 436 | 189 436 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
2 | du au | 1er | 189 244 | 378 680 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
3 | du au | 1er | 188 973 | 567 653 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
4 | du au | 1er | 123 262 | 690 915 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
5 | du au | 1er | 115 287 | 806 202 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
6 | du au | 1er | 95 411 | 901 613 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
7 | du au | 2e | 73 599 | 975 212 entrées | Le Magnifique |
8 | du au | 4e | 72 820 | 1 048 032 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie) |
9 | du au | 7e | 45 361 | 1 093 564 entrées | Vivre et laisser mourir |
10 | du au | 5e | 70 219 | 1 163 783 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie) |
11 | du au | 6e | 91 163 | 1 255 778 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (ressortie) |
12 | du au | 6e | 37 700 | 1 293 478 entrées | Mon nom est Personne |
13 | du au | 7e | 39 277 | 1 332 755 entrées | Malicia |
14 | du au | 9e | 34 148 | 1 366 903 entrées | Malicia |
15 | du au | 9e | 28 533 | 1 395 436 entrées | Papillon |
16 | du au | 14e | 15 642 | 1 411 078 entrées | Opération Dragon |
Semaine | Rang | Entrées | Cumul | no 1 du box-office hebdo. | |
---|---|---|---|---|---|
1 | du au [note 12] | 1er | 557 289 | 558 079 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
2 | du au | 1er | 738 295 | 1 296 374 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
3 | du au | 1er | 873 022 | 2 169 396 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
4 | du au | 1er | 478 867 | 2 648 263 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
5 | du au | 1er | 392 961 | 3 041 224 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
6 | du au | 1er | 355 980 | 3 397 204 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
7 | du au | 1er | 241 361 | 3 638 565 entrées | Les Aventures de Rabbi Jacob |
8 | du au | 2e | 222 931 | 3 861 496 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise) |
9 | du au | 6e | 130 509 | 3 992 005 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise) |
10 | du au | 5e | 273 164 | 4 265 169 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise) |
11 | du au | 5e | 281 520 | 4 546 689 entrées | Blanche-Neige et les Sept Nains (reprise) |
12 | du au | 6e | 205 351 | 4 752 040 entrées | Mon nom est Personne |
13 | du au | 4e | 167 551 | 4 919 591 entrées | Mon nom est Personne |
14 | du au | 3e | 141 312 | 5 060 903 entrées | Mon nom est Personne |
15 | du au | 4e | 124 500 | 5 185 403 entrées | Mais où est donc passée la 7e compagnie ? |
16 | du au | 8e | 99 677 | 5 285 080 entrées | Papillon |
17 | du au | 10e | 89 912 | 5 374 992 entrées | Papillon |
18 | du au | 14e | 68 026 | 5 443 018 entrées | Papillon |
19 | du au | 15e | 48 051 | 5 491 069 entrées | Lacombe Lucien |
20 | du au | 18e | 42 611 | 5 533 680 entrées | Les Chinois à Paris |
21 | du au | 20e | 38 893 | 5 572 573 entrées | Les Chinois à Paris |
23 | du au | 23e | 32 898 | 5 605 471 entrées | Les Chinois à Paris |
24 | du au | 20e | 34 848 | 5 640 319 entrées | Les Chinois à Paris |
25 | du au | 18e | 52 070 | 5 692 389 entrées | Le Mouton enragé |
26 | du au | 28e | 21 223 | 5 713 612 entrées | Les Valseuses |
27 | du au | 19e | 42 111 | 5 755 723 entrées | Les Valseuses |
À la fin de son exploitation en salles sur plusieurs années, Les Aventures de Rabbi Jacob enregistre 7 295 727 entrées, dont plus de deux millions rien qu'à Paris[74],[103],[104]. Avec le recul, le film est en tête du box-office des films sortis en France en 1973, loin devant Mon nom est Personne et Mais où est donc passée la septième compagnie ?[104],[bi]. Louis de Funès place ainsi une nouvelle fois un film au sommet du classement, après l'avoir fait en 1964, 1965 (avec Le Corniaud), 1966 (avec La Grande Vadrouille), 1967 et 1970[bj]. Il s'agit du troisième meilleur box-office de l'acteur, derrière ces deux films d'Oury et Le Gendarme de Saint-Tropez (1964)[105]. Il réaffirme son règne sur le box-office après plusieurs années dominées par la nouvelle génération de comiques comme les Charlots, Pierre Richard ou Jean Yanne[74],[note 13].
Sorties à l'étranger[modifier | modifier le code]

Les Aventures de Rabbi Jacob sort aussi en Belgique le (à Gand) sous le titre flamand De avonturen van Rabbi Jacob, au Portugal le nommé As Aventuras do Rabi Jacob, aux Pays-Bas le , en Allemagne de l'Ouest le intitulé Die Abenteuer des Rabbi Jacob, au Danemark le sous le titre Det rabler for 'rabbi' Jacob, en Italie le même jour titré Le folli avventure di Rabbi Jacob, en Espagne en nommé Las locas aventuras de Rabbi Jacob, en Finlande le intitulé Rabbi Jacobin hassut seikkailut, en Argentine le , aux États-Unis le (à New York en français sous-titré[106]), en Suède le sous le titre Fan ta' bofinken, au Royaume-Uni le , en Turquie le titré Papaz kaçtı, en Irlande le , et au Japon le nommé ニューヨーク-パリ 大冒険[107]. Au tournant des années 1990, le film sort en Pologne (Przygody Rabina Jakuba), en Hongrie (Jákob rabbi kalandjai) et en Russie (Приключения раввина Якова)[107].
Le film connaît également des sorties en Australie, au Brésil (As Loucas Aventuras do Rabbi Jacob), en Bulgarie (Приключенията на равина Якоб), au Canada, en Grèce (Οι τρελές περιπέτειες του ραμπί Ζακόμπ), en Norvège (Rabbi Jacobs fantastiske opplevelser i Paris), en Roumanie (Aventurile rabinului Jacob), en Tchécoslovaquie (nommé Dobrodružství rabína Jákoba en tchèque et Dobrodružstvá rabína Jacoba en slovaque) et en Ukraine (Пригоди рабина Якова)[107]. Le titre international anglophone est : The Mad Adventures of Rabbi Jacob[107]. Le film ne sort pas en Union soviétique, où Louis de Funès est pourtant populaire, car il traite de l'antisémitisme[bk]. Il est interdit en Algérie, y compris plus tard à la télévision, car il met en avant une autre religion que l'islam et est considéré comme « un film de propagande anti-arabe en pleine guerre de Kippour »[108],[bl].
Les Aventures de Rabbi Jacob enregistre notamment 2,9 millions d'entrées en Espagne et 2,5 millions en Allemagne[104],[105]. Outre les succès dans ces deux pays, la critique du New York Magazine de évoque également un record au box-office du Canada[bh]. Au , le film a engrangé 1,25 million de dollars aux États-Unis[109].
Distinction[modifier | modifier le code]
- Golden Globes 1975 : nomination au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère[110],[111],[112],[note 14].
Exploitations ultérieures[modifier | modifier le code]
À l'instar des autres films de Louis de Funès, Les Aventures de Rabbi Jacob est régulièrement programmé à la télévision française et remporte de bonnes audiences[113],[114],[115]. La plus ancienne trace de diffusion date du jeudi sur TF1[116]. Les premières diffusions recensées par l'Inathèque remontent au mardi sur Antenne 2 en première partie de soirée[117] puis sur TF1 le à 20 h 55[118]. Une diffusion le dimanche sur TF1 attire 10,2 millions de spectateurs[119]. En 2019, dix-neuf passages sur les chaînes nationales gratuites françaises sont alors recensés[113].
En vidéo, Les Aventures de Rabbi Jacob sort d'abord en VHS en 1981[120], puis dans d'autres éditions en 1992[121] et 1998[122]. Le film paraît en DVD en 2002[123] puis en 2004 (dans un coffret incluant un livret sur sa création et des documentaires)[124],[125] et en 2010[126]. Il est édité en Blu-ray en 2008[127]. Une nouvelle restauration sort dans les salles de cinéma en , ensuite disponible en Blu-ray 4K[128], notamment dans un coffret reprenant les suppléments de 2004[129],[130]. Cette version est rééditée en DVD et Blu-ray en 2020[131],[132].
Postérité[modifier | modifier le code]
Fin de la collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès[modifier | modifier le code]
Reportage de Gérard Oury en Israël[modifier | modifier le code]

À l'occasion du vingtième anniversaire des Aventures de Rabbi Jacob, en 1993, Gérard Oury réalise pour l'émission Envoyé spécial un reportage sur la situation au Proche-Orient, à la demande de Paul Nahon et Bernard Benyamin[133],[134],[bm]. Il est ravi de cette brève incursion dans le journalisme, métier de sa mère Marcelle Houry[bm]. L'année est marquée par l'avancée du processus de paix israélo-palestinien avec la signature des accords d'Oslo en septembre[134],[bm]. Retournant dans un pays visité vingt ans auparavant lorsqu'il écrivait son film, Gérard Oury part donc documenter les relations entre israéliens et palestiniens sur le terrain, ainsi que leurs rapports contrariés à ces accords historiques alors plein d'espoirs[133],[134]. Il ponctue son reportage d'extraits du film[133]. Le documentaire l'amène en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, à Jérusalem-Est et sa vieille ville, dans une école talmudique, au cimetière juif du Mont des Oliviers, à la Porte dorée, à l'institut Notre Dame de France, au Saint-Sépulcre, et dans la bande de Gaza, à la rencontre de juifs libéraux ou orthodoxes, de musulmans et des différentes communautés chrétiennes[bm]. Il reçoit un accueil chaleureux et constate la notoriété de sa comédie auprès des Israéliens et des Arabes[134],[bm]. Il filme notamment une manifestation antigouvernementale d'extrémistes juifs et l'anniversaire de la déclaration d'indépendance de la Palestine avec un discours à distance de Yasser Arafat[133],[bm]. Le cinéaste conclut son reportage sur l'extrait de la poignée de main entre Salomon et Slimane, le Juif et l'Arabe, cousins « éloignés »[133].
Le reportage est diffusé à la veille de Noël 1993, sur France 2[bm]. Lors de l'entretien suivant la diffusion, Gérard Oury raconte la popularité des Aventures de Rabbi Jacob dans le monde[134]. Selon lui, Mouammar Kadhafi, dictateur de la Libye, l'aurait trouvé très drôle[134]. L'ambassadeur de Belgique en France Alfred Cahen lui aurait également relaté que Yasser Arafat aurait été bouleversé par la poignée de main entre cousins « éloignés » en regardant le film[134]. En prolongement musical, Oury choisit d'associer les chanteurs français juif et algérien Jean-Jacques Goldman et Khaled, plus tard auteurs ensemble de la chanson à succès Aïcha[134],[135],[136],[137].
Reconnaissance et popularité[modifier | modifier le code]

En , Les Aventures de Rabbi Jacob est projeté lors de la 54e édition du festival de Cannes à l'occasion d'un hommage rendu à Gérard Oury[138],[139]. Aucun de ses films n'avaient été sélectionné par le festival[138]. De nombreux acteurs dirigés par Oury montent les marches avec sa famille, Michèle Morgan et lui[138]. Le président Jacques Chirac félicite « l'un des plus grands serviteurs du cinéma populaire français »[138].
Les Aventures de Rabbi Jacob, à l'instar des autres films de Louis de Funès, marque la culture populaire française. Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014), autre comédie sur le racisme, aligne les références au film d'Oury, notamment en le mentionnant dans des dialogues ou avec la sonnerie de portable du gendre juif reprenant le thème musical de Cosma[bn]. En 2016, La Terre promise, album de Lucky Luke écrit par Jul, dans lequel le cow-boy escorte une famille de Juifs d'Europe de l'est jusqu'au Far West, rend plusieurs hommages aux Aventures de Rabbi Jacob[140]. Le film et ses répliques sont encore utilisés dans la vie politique française et belge des années 2010[141],[142],[143],[144].
Adaptation en comédie musicale[modifier | modifier le code]
En 2002, le producteur de Notre-Dame de Paris émet l'idée d'une comédie musicale adaptée des Aventures de Rabbi Jacob[145],[146],[147]. Gérard Oury donne son accord verbal, peu de temps avant sa mort en [147]. Vladimir Cosma accepte de retravailler et moderniser ses compositions pour la comédie musicale, créant ainsi des morceaux aux style très variés, allant vers la musique pop et raggamuffin[145],[146]. Danièle Thompson surveille de près l'élaboration du projet, mis en scène par Patrick Timsit[146],[147],[148]. Respectueux de la trame originale, le spectacle repose sur des tableaux scéniques reprenant les scènes principales du film, telles celles de la rue des Rosiers ou de l'usine de chewing-gum[147]. Les chorégraphies du spectacle mêlent jazz, danse contemporaine, danse urbaine et hip-hop[146],[148]. Ilan Zaoui revient régler la danse hassidique dans une version allongée, trente-cinq ans après l'avoir enseigné à Louis de Funès[146]. Le rappeur MC Solaar remporte un grand succès en interprétant la chanson Le Rabbi muffin, d'après le thème musical du film[149],[150]. Attendue comme un évènement, Les Aventures de Rabbi Jacob, la comédie musicale est finalement un échec public et critique, souffrant de la comparaison avec sa source[151],[152],[148],[153],[154]. Joué au palais des congrès de Paris à partir du , le spectacle quitte l'affiche au bout d'un mois et demi[155],[156].
Projet de suite par Danièle Thompson[modifier | modifier le code]
« Quarante ans après, tout a changé : que s'est-il passé ? Que sont devenus les enfants et les petits-enfants de Victor Pivert, de Slimane et de Salomon ? Dans une France qui a perdu son insouciance, n'aurait-on vraiment plus le cœur à rire ensemble d'un industriel raciste déguisé en rabbin pour sauver un arabe ? Parce que l'envie de revoir un tel portrait de la France n'a jamais été aussi pressante et que mieux aimer notre pays à la lumière de ses défauts est de salubrité publique, les auteurs ont voulu partir sur les traces des descendants de Rabbi Jacob et imaginer une suite à ce monument de la culture populaire et joyeuse. Inutile de chercher qui serait le nouveau Louis de Funès… dans la France du XXIe siècle, ce ne peut être qu’une femme ! »
— Communiqué de Haut et Court et G Films annonçant le projet, 2016[157].

Le , le site Allociné[157] dévoile le projet d'une suite au film, annoncé par les sociétés de production G Films, appartenant à Danièle Thompson (devenue réalisatrice dans les années 2000), et Haut et Court[158],[159],[160],[161] : « les droits ont été rachetés et le projet est en cours »[162]. L'annonce prévoit une sortie à la période de Noël 2018 et provoque l'étonnement général[163],[162]. Le film est intitulé « Rabbi Jacqueline », un titre provisoire. Aucun réalisateur ou acteur ne sont alors désignés[162]. Selon la fille de Gérard Oury, « Rabbi Jacqueline, c'est une suite sans en être une, c'est un énorme saut dans le temps, ça se passe aujourd'hui, quarante ans plus tard »[161]. Le tournage est à l'origine prévu courant 2017[164].
Danièle Thompson écrit le scénario aux côtés de son fils Christopher et de l'auteur de bande dessinée Jul, choisi pour son sens de la satire[165],[161]. Dans les années 2000 et 2010, en raison d'un certain repli communautaire et d'une remontée du racisme et de l'antisémitisme en France, Les Aventures de Rabbi Jacob est considéré comme impossible à refaire, à cause de ses thématiques difficiles à aborder[161],[162]. Danièle Thompson indique néanmoins que « l'axe du récit ne sera pas l'antisémitisme, il faut absolument qu'on se libère des péripéties de 1973 et qu'on ancre la suite dans la réalité sociale de 2017. Tout a changé depuis Rabbi Jacob. Il faudra aussi s'éloigner le plus possible de la personnalité de Victor Pivert. »[164]. Jul détaille que le film abordera des problématiques contemporaines, comme celles de la théorie du genre ou du « mariage pour tous »[161]. Thompson admet aussi que plaire au public constituera un défi : « Il va falloir être digne de la fameuse attente car, comme pour La Grande Vadrouille, le public est un petit peu propriétaire du film »[161].
Au cours des six années suivantes, Danièle Thompson déclare à plusieurs reprises toujours travailler sur le scénario, attendant d'aboutir à une version satisfaisante[166],[167],[168],[169]. En , Henri Guybet explique ne pas vouloir apparaître dans le film : « Ça serait idiot. Morphologiquement, j'ai changé ou alors avec un Salomon vieux, mais ça ne pourrait être qu'une petite entrevue et ça n'a pas beaucoup d'intérêt. »[170] ; quelques mois plus tard, Thompson indique pourtant sa participation au projet s'il se réalise[171]. En 2023, la réalisatrice avoue renoncer au projet, accusant « une sorte de censure qui existe aujourd'hui » : « il faut faire très attention à ne pas heurter les sensibilités », tout en reconnaissant la difficulté déjà existante cinquante ans plus tôt[172],[173]. Elle précise cependant le mois suivant que le projet n'est « pas totalement enterré »[174].
Analyse[modifier | modifier le code]
L'universitaire Arnaud Mercier voit dans le nom complet de Slimane une référence à Mohamed Larbi Ben M'hidi, fondateur du Front de libération nationale exécuté par l'armée française en 1957 durant la guerre d'Algérie[bl].
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Le scénariste italien Roberto De Leonardis (it) est parfois crédité sur plusieurs bases de données cinématographiques, notamment dans l'IMDB. Il n'est pourtant ni mentionné au générique du film, ni par Gérard Oury dans son autobiographie Mémoires d'éléphants[a]. Sa participation à l'écriture apparaît donc incertaine. Il ne se serait occupé que de la traduction du scénario pour la co-production italienne[b].
- Seuls quatorze acteurs sont crédités dans le générique d'ouverture du film, dans l'ordre suivant : « Louis de Funès, Suzy Delair, Dalio, Claude Giraud, Renzo Montagnani, Janet Brandt, André Falcon, Xavier Gélin, Henri Guybet, Miou-Miou, Jean Herbert, Denise Provence, Jacques François, Claude Piéplu ». Cet ordre ne correspond pas vraiment à l'importance des rôles ou à leur temps d'apparition à l'écran mais plutôt à la popularité de chaque acteur ou actrice à l'époque. Par exemple, André Falcon, alors populaire et très demandé, est crédité en septième position, alors qu'il n'interprète qu'un court rôle, le ministre à la fin du film. Par ailleurs, Marcel Dalio est crédité « Dalio » et Popeck sous son premier pseudonyme, « Jean Herbert ». Le reste de la distribution est crédité dans l'ordre alphabétique lors du générique de fin.
- Catherine Prou, qui avait épousé Mike Marshall en 1966, cf. photographie Paris Match Archive stockée par Getty Images, était la belle-fille de Michèle Morgan, compagne du réalisateur Gérard Oury.
- Gérard Oury ne retourne qu'auprès de Poiré et de la Gaumont qu'en 1978, pour La Carapate, son film suivant.
- La guerre de 1948, la guerre de Suez en 1956 et les guerre des Six Jours et guerre d'usure en 1967.
- Marcel Jullian collabora de nouveau avec Oury sur l'écriture du scénario de La Soif de l'or en 1992.
- Gérard Oury et Louis de Funès sont logés à Vézelay, à l'hôtel du Lion d'Or, comme c'était le cas lors du tournage de La Grande Vadrouille, sept ans plus tôt. Entre-temps, leur partenaire Bourvil est mort, en 1970. Le réalisateur se voit d'ailleurs attribuer la chambre qu'occupait l'acteur pendant La Grande Vadrouille. En s'installant, Oury allume son poste de radio et tombe justement sur la voix de Bourvil, interprétant sa chanson La Tendresse. Louis de Funès arrive alors et « s'adosse à la porte, très pâle. Lui aussi a reconnu la chambre, entendu la voix d'André. De Funès ne dit rien. Moi non plus. Si un ange passe, quel est son nom ? » écrit Oury dans son autobiographie Mémoires d'éléphants[u],[v],[q].
- Symbole du terrorisme depuis les attentats du , les tours jumelles du World Trade Center apparaissent nouvellement construites dans le générique d'ouverture de ce film traitant de tolérance entre les peuples.
- Pour Gérard Oury, Georges Delerue avait déjà mis en musique Le crime ne paie pas, Le Corniaud et Le Cerveau, et Michel Polnareff était le compositeur de La Folie des grandeurs.
- Selon les éditions, la musique s'intitule Danse des jeunes hassidiques, Danses hassidiques ou encore Danse de la joie[50],[14],[51].
- Louis de Funès comptait également engager Vladimir Cosma sur L'Avare (1980), avant de s'orienter vers un compositeur inconnu[ac].
- Le box-office de la première semaine comprend les avant-premières.
- En 1971, les Charlots avaient supplanté La Folie des grandeurs avec leur premier film, Les Bidasses en folie (sept millions d'entrées). En 1972, en l'absence de leur aîné comique, Pierre Richard avait triomphé dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (trois millions et demi), Jean Yanne avec Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (quatre millions), et les Charlots avec Les Fous du stade et Les Charlots font l'Espagne (près de dix millions en deux films)[74].
- C'est le film suédois Scènes de la vie conjugale, réalisé par Ingmar Bergman, qui a remporté le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère cette année-là.
Citations[modifier | modifier le code]
- Gérard Oury, années 1990 ou 2000[24] : « [Je narrai] mes gags par le menu (…). Michel Debré riait. C'était bon signe alors je plongeai : « La fin se situe dans la cour d'honneur des Invalides et j'ai besoin de cinquante cavaliers de la Garde républicaine en grande tenue, la vraie garde, pas des figurants bidons juchés sur des rossinantes ! » Le Ministre écarquillait des yeux stupéfaits. (…) [Il] laissa tomber : « La Garde républicaine impossible… ». Il prit un temps, toussota puis acheva sa phrase : « Il est impossible d'immobiliser cinquante hommes pendant trois semaines, mais trente, ça vous irait ? » J'acquiesçai de la tête. « Seulement, continua Michel Debré, il vous faudra lever le siège chaque fois qu’aura lieu une cérémonie officielle, ce qui est fréquent aux Invalides ». (…) Six mois plus tard, j’avais transformé les Invalides en studio de cinéma (…) Un convoi d'automobiles à cocardes pénétra dans la cour et (…) je vis Michel Debré lui-même s'extirper de la première voiture. « Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? » gronda-t-il. Visiblement, il avait oublié notre rencontre. Je m'avançais, suivi de De Funès, avec sa fausse barbe, son chapeau de fourrure et ses papillotes et présentais l’acteur au ministre. « Rabbi Jacob, vous vous souvenez de lui, monsieur le Premier ministre ? » Il avait l'air courroucé, c'est alors que me vint l’idée d’appeler Eugène Labiche à la rescousse : « Regardez mon mariage de cinéma. Il ne vous rappelle pas celui d'Un chapeau de paille d'Italie ? » … Aussitôt, son humour prit le pas sur son agacement et tandis que ministres et miliaires de hauts grades débarquaient en foule, il me glissa à l’oreille : « N’essayez pas de me jeter de La Poudre aux yeux et filez en vitesse avec votre Saint-Frusquin avant que je change d'avis et que j'annule mon autorisation parce que votre mariage, hein… Nous, c'est un enterrement que nous attendons ! » ».
- Vladimir Cosma, 2018[45],[ag] : « Notre ami commun, François Reichenbach, un jour, est venu me dire : « Gérard Oury est en train de tourner un film, avec de Funès. La musique y est très importante et il n'y en a qu'un qui puisse la faire : toi ! Je l’ai prévenu et il va t’appeler. » Mais Oury ne m’appelle pas. Jusqu’au jour où j’apprends que Gérard assiste à la première du Grand blond avec une chaussure noire, dont j’ai écrit la musique. Deux-trois jours passent, avant que la société de production du film ne me contacte : « Gérard Oury souhaiterait vous rencontrer sur son tournage, à Orly ». Gérard, lors de notre premier échange, me dit : « Il va y avoir un moment important : la danse de de Funès. Il faudrait que la musique soit enregistrée lors du tournage de la scène ». Puis, il ajoute : « Je suis venu à la projection du Grand blond écouter la musique que vous avez écrite et ce n'est pas du tout ce que je recherche pour mon film. Vous avez fait une musique à effets. Je veux une musique qui vient du cœur. Il y a New York, une rencontre entre les religions. Il faut une musique de fraternité qui réunit. Pas une musique à gimmicks. » Je le rassure en lui disant que ce n'est pas parce que j’ai mis de la flûte de pan dans le film d'Yves Robert que ne sais pas faire autre chose. »
- Vladimir Cosma, 2019[ah] : « Il est très difficile de définir ce que l’on appelle « musique juive », car en dehors des chants traditionnels purement religieux, il n'y a pas un folklore spécifique juif, pour la simple raison que les juifs n'ont pas eu de terre pendant des siècles. La musique des juifs d’Europe centrale ressemble au folklore roumain, russe ou hongrois alors que celle des juifs d’Afrique du Nord est très arabisante, utilisant beaucoup plus les ornements orientaux. La musique devient juive aussi par l’interprétation dite « klezmer ». De la même manière, les Tsiganes n’ont pas un folklore propre à eux mais une façon particulière d'interpréter et d’arranger des musiques paysannes entendues dans les endroits où ils ont vécu. Mon choix des instruments, des musiciens et l’orchestration font que ça devient une musique juive ou « klezmer » ».
- Vladimir Cosma, 2017[48] : « C'est ce que Béla Bartók appelait « le folklore imaginaire ». Vous composez du folklore ».
- Vladimir Cosma, années 2000[ad] : « J'étais angoissé de le jouer au piano, alors que je ne suis pas pianiste [mais violoniste de formation], devant de Funès [ancien pianiste de bar] et [beaucoup] de personnes de l'équipe. Un contrat, c'est comme un mariage : vous avez un papier mais l'autre peut demander le divorce. Si on n'aime pas votre musique, on ne l'utilise pas et c'est tout. Après, vous vous embêtez avec des avocats mais votre musique n'est pas dans le film. En fait, un contrat n'était qu'une promesse de collaboration et donc rien n'était vraiment garanti. Rabbi Jacob était le premier gros film pour lequel je signais et beaucoup de choses dans ma vie et ma carrière dépendaient de cet examen de passage devant Louis de Funès — la seule fois où j'ai eu à convaincre l'acteur principal d'un film et pas seulement le réalisateur. J'ai joué ce thème sur le piano du studio et il a été très chaleureux, très enthousiaste. C'est là que j'ai su que j'allais vraiment être le compositeur de ce film ».
- Admiratif et ému devant cette musique, Louis de Funès signe une lettre au jeune compositeur, le [46],[ac],[an] : « Votre musique est un chef-d'œuvre qui vous amène les larmes. Vous êtes un très grand Monsieur. Merci pour cette si jolie musique et merci pour le cœur que vous avez mis dedans ».
- Gérard Oury, 1988[at] : « Cette affiche avec de Funès en rabbin, ce titre même n'apparaîtront-ils pas comme une provocation ? N'allions-nous pas vers des manifestations dans les salles ? Ou pire encore ? »
- Danièle Thompson, 2008[73] : « Le producteur du film, Bertrand Javal, Georges Cravenne (…), le monteur Albert Jurgenson, mon père, Gérard Oury, Louis de Funès, qui, nous le savions, détestait se voir à l'écran, et moi étions conscients que le sujet était sensible car on se moquait avec une grande liberté des Juifs et des Arabes. (…) Nous étions donc à l'affût des premières réactions. Lorsque la lumière se rallume, un silence total s’abat sur la petite salle de projection. Pendant le film, il n'y a pas eu le moindre éclat de rire. Les scènes devenues cultes comme l'usine de chewing-gum ou le fameux épisode « Salomon est juif » n'ont pas tiré le moindre sourire à notre producteur ni à Louis de Funès. Sinistre, le visage fermé, muet, il se tourne vers mon père et lui lance des regards désolés, sans commentaire. Mauvais signe ! (…) Enfin arrive la première projection publique au Gaumont Alésia… Louis est dans un état de trac dont personne à part nous ne devine l’ampleur. Mais dès le début, la salle s'envole. C’est du délire ! Dans la fameuse scène des grimaces où il essaie d’attirer l’attention des CRS, les gens hurlent tellement de rire qu’on n'arrive plus à entendre les dialogues. Quand la lumière s’est rallumée, mon père et Louis ont reçu la plus belle ovation de leur vie. Nous étions tous au bord des larmes. Je n’ai jamais vécu une soirée pareille. »
- Gérard Oury, [87] : « Évidemment, c'est une tragédie qui me fait beaucoup de peine. Si elle avait su quel film c'était… Ce que la presse souligne aujourd'hui : c'est un film qui fait précisément appel à la fraternité entre les hommes. C'est une chose qui bouleverse un petit peu les spectateurs et qui a été applaudi plusieurs fois dans les cinémas aujourd'hui ».
Erreurs, incohérences et faux-raccords notables[modifier | modifier le code]
- Le film est censé se dérouler du vendredi soir au samedi après-midi, ce qui est incohérent, car des juifs orthodoxes et à plus forte raison un rabbin ultra-orthodoxe, n’auraient jamais pris l’avion, la voiture ou le téléphone à chabbat. Conscients du problème mais incapables de le résoudre, les scénaristes s’en remettent à la « magie du cinéma ».
- Ce « miracle » n’est pas le seul du trajet : Rabbi Jacob, qui se trouvait à l’extrême-gauche de la banquette arrière pour saluer sa femme par la vitre, se retrouve un plan plus loin au milieu de la banquette avec Samuel à sa gauche.
- Cette scène hautement complexe dont le tournage prend trois semaines (à raison de huit heures par jour), contient pour cette raison une série d’erreurs et faux-raccords : comme elle doit être tournée plusieurs fois, le plan retenu montre Louis de Funès descendant l’échelle déjà recouverte de la supposée gomme liquide. Celle-ci étant en réalité composée d'un mélange de farine de froment, de gruau, de glucose, de colorant pâtissier et de levure chimique, la cuve de 5 tonnes déborde la nuit et le produit se répand dans tout le studio ; le lendemain, l’équipe du film doit refabriquer le produit après avoir nettoyé le studio, ce qui explique les variations de couleur du chewing-gum qui passe du vert clair au vert foncé entre différents plans. Lors de la chute des hommes de Farès, l’un des acteurs touche du pied la caméra qui devient visible. Louis de Funès tournant une dizaine de prises pour perfectionner son jeu, cela nécessite de le nettoyer à chaque fois pour retirer la gomme irritante et coriace. La scène fait enfin appel à une astuce : lorsque de Funès sort de la cuve, des bulles s'échappent de la pointe de ses souliers. Ce gag est réalisé grâce à des préservatifs achetés par centaines à la pharmacie d'à côté, que l'accessoiriste teint en vert et gonfle à l'aide d'une pompe à vélo via des tubes reliés sous le costume.
- Lorsque Pivert congédie son chauffeur Salomon, on voit une petite route de campagne avec en arrière-plan un ciel sombre. Plus tard, lorsque Pivert est pourchassé par les tueurs de Farès, il emprunte le même chemin pour retourner à sa voiture. Or, l'arrière-plan n'est plus le même — la scène de la poursuite est en effet tournée à Merry-sur-Yonne et présente un arrière-plan montagneux alors que l’action est censée se dérouler entre les régions Hauts-de-France et Île-de-France, une zone où il n'y a pas de montagne.
- La scène de la danse contient un faux-raccord apparent lorsque Slimane se cache les yeux deux fois de suite. De Funès répète la chorégraphie au studio de Boulogne-Billancourt avec Ilan Zaoui pendant deux mois, à raison de deux fois par semaine et une heure et demie par séance, afin d'apprendre les pas au millimètre. Cf. Stéphane Bonnotte, Louis de Funès. Jusqu'au bout du rire, Lafon, , p. 117.
- La Bar mitzva de David est appelée par Victor Pivert une « communion juive » ; tant la Bar mitzva que la communion chrétienne sont des rites de passage signalant l’entrée de l’enfant dans la communauté. Cependant, la communion est un prolongement de la dernière cène, au cours de laquelle le communiant est invité à partager le pain de Jésus, figuré par l’hostie, tandis que la cérémonie en l’honneur du Bar mitzva est stricto sensu facultative — celui-ci devient bar mitzva, « astreint aux prescriptions », dès le premier jour de ses treize ans, qu’il le célèbre ou non.
- Le passage parcouru par « Rabbi Jacob » est le début d’une nouvelle péricope, la parashat Yitro. Outre le fait que la section de lecture précédente ne corresponde pas à ce qu’a lu David, le passage suivant ne devrait être lu que la semaine suivante.
- Lorsque la Mamé se précipite au secours de Salomon, elle est suivie de Hanna dont la chevelure est voilée, or le judaïsme ne prescrit le port du voile qu’aux femmes mariées.
- Cependant, on ne voit pas un seul membre de cette fanfare mobile à l’écran.
- Lorsqu’il sort de la Citroën, Slimane réapparaît avec ses vêtements d'origine. Or, si Pivert s’est débarrassé de ses propres vêtements lorsqu’il s’est déguisé en rabbin, il est peu probable que Slimane ait conservé les siens jusqu'à la fin du film.
- Lorsque la Citroën arrive, la générale porte une élégante toque en fourrure noire à larges bords, sans accessoires, mais une scène plus tard, le chapeau est pourvu de papillotes afin que Pivert puisse les tirer.
Références bibliographiques[modifier | modifier le code]
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Autres références[modifier | modifier le code]
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Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- 1973 au cinéma / Box-office France 1973
- Humour juif
- Sur le contexte géopolitique : Conflit israélo-arabe / Guerre du Kippour / Années 1970
- Détournement du vol Paris-Nice du
- Les Aventures de Rabbi Jacob (comédie musicale)
- Histoire des Juifs aux États-Unis / Histoire des Juifs en France
- Rabbi Jacob dance (en)
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Sur le film[modifier | modifier le code]
- Gilles Gressard, Les Aventures de Rabbi Jacob, TF1 Vidéo, , 80 p. (BNF 39247999) — livret accompagnant le DVD du film
- Olivier Rajchman, Première Classics, vol. no 6 : Les mystères de Rabbi Jacob : récit d'un tournage épique, Paris, Première, Hildegarde, , 22-53 p. (ISSN 2605-8472).
- (en) Shaina Hammerman, Silver Screen, Hasidic Jews: The Story of an Image, Indiana University Press, , 184 p. (ISBN 978-0-253-03170-9, lire en ligne), chap. 2 (« The Jewish Type and “le juif typique”: Typologies of Jewishness in Les Aventures de Rabbi Jacob »), p. 26-52.
Ouvrages de membres de l'équipe[modifier | modifier le code]
- Marcel Dalio et Jean-Pierre de Lucovich, Mes années folles, Paris, JC Lattès, (réimpr. Ramsay Poche Cinéma, 1986 (ISBN 2-85956-480-2)), 318 p. (lire en ligne).
- Gérard Oury, Mémoires d'éléphant, Paris, Orban, (réimpr. Presses Pocket, 1989 (ISBN 2266030639) et Plon, 1999 (ISBN 2259191835)), 330 p. (ISBN 2-85565-435-1).
- Gérard Oury, Ma grande vadrouille, Paris, Plon, , 250 p. (ISBN 2-259-19352-8).
- Danièle Thompson et Jean-Pierre Lavoignat, Gérard Oury : Mon père, l'as des as, La Martinière, coll. « Art et spectacle », , 208 p. (ISBN 2-7324-8795-3).
- Vladimir Cosma, Mes mémoires : Du rêve à reality, Plon, , 431 p. (ISBN 9782259304832, lire en ligne), chap. 8 (« Rabbi Jacob, il va danser… ! »).
- Henri Guybet, J'aurais pu faire pire ! : cinquante ans de comédie à la française, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, coll. « Documents », , 206 p. (ISBN 978-2-35013-301-0).
- Popeck, De qui tu tiens ce don-là ? : Mémoires, Paris, L'Archipel, , 249 p. (ISBN 978-2-8098-2302-8), chap. 8 (« Silence ! Rabbi Jacob, il va danser ! »).
- Corinne Bacharach, Margot Capelier, reine du casting, Actes Sud, , 272 p. (ISBN 978-2-330-16890-2).
- Jean-Claude Sussfeld, De clap en clap : une vie de cinéma, Paris, L’Harmattan, coll. « Graveurs de Mémoire », , 240 p. (ISBN 978-2-296-54315-7, lire en ligne).
Sur Louis de Funès[modifier | modifier le code]
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimace et gloire, Paris, Grasset, , 528 p. (ISBN 978-2-246-63661-8 et 2-246-63661-2, présentation en ligne, lire en ligne).
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, de A à Z, Paris, Tana (Editis), , 456 p. (ISBN 978-2-84567-785-2 et 2-84567-785-5).
- Jean-Marc Loubier, Louis de Funès : petites et grandes vadrouilles, Paris, Robert Laffont, , 564 p. (ISBN 978-2-221-11576-3 et 2-221-11576-7, lire en ligne).
Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]
- Jean-Michel Frodon, L'Âge moderne du cinéma français : de la Nouvelle Vague à nos jours, Paris, Flammarion, , 920 p. (ISBN 2-08-067112-X, lire en ligne), p. 300-301.
- Philippe Durant, Les Éléphants, Paris, Sonatine, , 219 p. (ISBN 978-2-35584-108-8 et 2-35584-108-X, lire en ligne).
Documentaire[modifier | modifier le code]
- Les Aventures de Rabbi Jacob : La joie de faire rire, documentaire d'Olivier Garouste, 27 minutes, 2004, TF1 Vidéo.
- Il était une fois… Les Aventures de Rabbi Jacob, documentaire de Auberi Edler, un épisode de la collection Un film et son époque de Serge July et Marie Genin, 52 minutes, 2009, France 5.
- Un jour, un destin : Louis de Funès, derrière le masque, documentaire de Serge Khalfon et Florence Troqueneau, 2012, France 2.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Film français sorti en 1973
- Film italien sorti en 1973
- Comédie française
- Comédie italienne
- Film réalisé par Gérard Oury
- Film avec une musique composée par Vladimir Cosma
- Film se déroulant dans les années 1970
- Film se déroulant à Paris
- Film se déroulant à New York
- Film tourné dans le 1er arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 4e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 6e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 7e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 8e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le Val-de-Marne
- Film sur le racisme
- Film sur le judaïsme
- Humour juif
- Film satirique
- Hassidisme en France