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Lise Payette

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Lise Payette
Illustration.
Fonctions
Ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières

(2 ans, 9 mois et 26 jours)
Gouvernement Lévesque
Prédécesseur Lise Bacon
Successeur Guy Joron
Ministre d'État à la Condition féminine

(1 an, 7 mois et 9 jours)
Gouvernement Lévesque
Prédécesseur Aucune
Successeur Pauline Marois
Ministre d'État au Développement social

(5 mois et 24 jours)
Gouvernement Lévesque
Prédécesseur Pierre Marois
Successeur Denis Lazure
Députée à l'Assemblée nationale du Québec

(4 ans, 4 mois et 29 jours)
Circonscription Dorion
Prédécesseur Alfred Bossé
Successeur Huguette Lachapelle
Biographie
Nom de naissance Marie Monique Lise Ouimet
Date de naissance
Lieu de naissance Verdun (Québec, Canada)
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Montréal (Québec, Canada)
Parti politique Parti québécois
Conjoint André Payette (1951-1972)

Laurent Bourguignon (1972-2002)

Enfants Daniel, Dominique et Sylvie
Profession Écrivaine
Animatrice de télévision
Animatrice de radio
Scénariste
Religion Catholique

Lise Payette (née Lise Ouimet) est une journaliste, animatrice, écrivaine et femme politique québécoise, née le à Verdun et morte à Montréal le .

Elle s'est d'abord fait connaître du grand public en tant que journaliste de presse écrite et animatrice de radio dans les années 1950. Elle écrit notamment des articles pour Châtelaine et anime des émissions pour la radio de Radio-Canada. Après un séjour en France, elle revient au Québec pour animer l'émission Place aux femmes de 1965 à 1970. À la télévision, elle crée et anime le Concours du plus bel homme du Canada de 1966 à 1975, ainsi que le talk-show Appelez-moi Lise de 1972 à 1976.

En 1976, elle fait le saut en politique avec le Parti québécois. Elle dirige différents ministères dans le gouvernement de René Lévesque. À titre de ministre des Consommateurs, des Coopératives et des Institutions financières, elle est notamment responsable de la création de la Régie d'assurance automobile du Québec (aujourd'hui SAAQ) en 1978. Première titulaire du poste de ministre d'État à la Condition féminine, elle voit à l'application de la première politique officielle en cette matière au Québec. Elle joue aussi un rôle de premier plan pour le camp du Oui, lors du Référendum québécois de 1980.

Quittant la politique, elle devient scénariste et productrice de téléséries à succès dans les années 1980 et 1990. On lui doit notamment les séries Des dames de cœur, Marilyn et Les Machos. Elle revient au journalisme dans les années 2000. Elle tient une chronique dans Le Journal de Montréal, de 2004 à 2007, puis dans Le Devoir, de 2007 à 2016. Pour sa défense de la condition de la femme et ses nombreuses réalisations, Lise Payette demeure une figure incontournable du mouvement féministe québécois au XXe siècle et au XXIe siècle.

Jeunesse et famille

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Lise Payette, née Marie Monique Lise Ouimet, est la fille aînée de Fernand Ouimet (1911-1965) et de Cécile Chartier (1905-1968)[1],[2]. Elle a une sœur, Raymonde, née en 1932.

Elle grandit dans une famille de classe ouvrière, marquée par une forte présence féminine. Seul homme de la famille, son père, un conducteur d'autobus à Montréal, est souvent retenu à l'extérieur de la maison par son travail. Entretenant des rapports distants avec son épouse et ses filles, celui-ci fuit également la maison pour passer du temps avec des personnes inconnues du reste de la famille. Néanmoins, bien qu'il était peu religieux et peu présent pour voir à l'éducation de ses enfants, le père tenait malgré tout à ce que ses filles préservent leur vertu contre les vices des quartiers ouvriers montréalais. Il leur interdisait ainsi de porter du rouge sur les ongles ou du rouge à lèvres et leur louait un chalet pour qu'elles passent leurs étés loin de la grande ville, à Saint-André-d'Argenteuil, près du lac des Deux Montagnes[3].

Au fil du temps, la mauvaise relation entre les parents (aggravée par la fascination du père pour tout ce qui était de langue anglaise, chose que la mère ne partageait pas du tout), amène Lise Payette à apprendre à « s'organis[er] toujours entre femmes[4] » avec sa sœur, sa mère et le reste de la famille étendue, très nombreuse. Parmi tous ces gens, elle s'attache particulièrement à sa grand-mère Marie-Louise (qu'elle surnomme « ma Marie-Louise »), qui gagnait sa vie comme femme de ménage chez des familles fortunées de Westmount[5].

Ses premières années se déroulent à Verdun. Puis, à l'âge de huit ans, la famille déménage à Saint-Henri[6]. Durant son enfance, Lise Payette découvre le monde qui l'entoure à travers la lecture et la radio. Elle suit notamment les radioromans joués sur les ondes de CHLP et CKAC et se rend même à CKVL pour assister à des enregistrements publics. C'est par la radio qu'elle découvre également le hockey, un sport qui deviendra l'une de ses grandes passions. Son joueur préféré sera Ken Dryden[7].

Formation et premiers engagements

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Lise Payette entre au primaire chez les Dames de la Congrégation à Verdun. Elle n'y reste que quelques mois. Forte de caractère et détestant toutes les formes d'injustice, la jeune fille s'adapte mal à cet environnement. Trouvant ses enseignantes « snobs et prétentieuses » et même « méchante[s] », elle finit par quitter cette école[6]. Elle poursuit sa deuxième année chez les Sœurs de Sainte-Anne, dans le quartier Saint-Henri. Dans ce milieu, les religieuses se montrent plus sensibles à la réalité des familles ouvrières. La jeune Lise s'épanouit enfin. Aimant apprendre, comme elle le raconte dans son autobiographie, ses études se déroulent sans anicroche[8] :

« J'étais souvent première de classe pratiquement sans effort, mais je ne tenais pas absolument à tenir ce rang tout le temps non plus. Je pouvais être deuxième ou même troisième sans me sentir atteinte dans ma fierté. J'aimais apprendre. Et puis les sœurs avaient une façon bien à elles de nous dire que rien ne nous était impossible, que nous devions nous faire confiance. Plus tard, elles nous disaient sans crainte de se tromper que seul notre travail nous permettrait une vie indépendante. Que nous devions apprendre pour ne jamais dépendre de qui que ce soit. Des principes comme ceux-là, s'ajoutant à ce qu'on m'inculquait à la maison, n'allaient pas tomber dans l'oreille d'une sourde »[9].

Au printemps 1945, alors qu'elle est en neuvième année, elle devient la présidente de la section de la Jeunesse étudiante catholique (JEC) de son école. Elle est choisie pour organiser un grand spectacle annuel consacré à la JEC. S'inspirant des comédiens et des animateurs qu'elle avait vus en personne lors des enregistrements de CKAC et de CKVL, elle s'initie à l'art oratoire et à l'animation d'événements. Sa prestation est remarquée par l'une de ses enseignantes, qui l'encourage à poursuivre ses études dans cette voie. Si sa mère approuve cette ambition, son père était d'un tout autre avis. Ce dernier croyait qu'« une neuvième année, c'était bien suffisant pour une fille[10] ». Déterminée à prouver sa valeur, mais aussi à gagner son indépendance, Lise Payette décide de suivre les conseils de son enseignante. Elle décroche ainsi son premier emploi comme vendeuse à temps partiel chez Woolworth[11]. Elle va ainsi dans un premier temps, de petit boulot en petit boulot, dans des boutiques de vêtements de Saint-Henri[12].

Vers 1948, elle se fait approcher par le Cercle pour les jeunes dans Saint-Henri. Il s'agissait d'un groupe d'animation sociale cherchant à créer un espace pour les jeunes de ce quartier défavorisé, pour leur permettre de se retrouver, d'écouter de la musique, de discuter des derniers livres parus ou de participer à un ciné-club. Dans ce milieu, elle fait la rencontre d'un jeune étudiant nommé André Payette, dont elle tombe amoureuse[13]. Originaire de Montréal, il étudiait toutefois en Ontario, à la base militaire de Borden, dans le but d'obtenir son grade de lieutenant dans l'armée canadienne. Tout en commençant à le fréquenter (à distance), Lise Payette obtient son diplôme d'études commerciales en [14]. Elle travaille un temps comme secrétaire pour différents cabinets de dentistes, puis chez Bell Canada, dans des bureaux venant d'ouvrir près de chez elle[15].

André Payette finit par quitter l'Ontario pour poursuivre des études en philosophie à l'Université de Montréal. À cette époque, le jeune homme caresse le rêve de devenir comédien. Il se joint à la troupe de théâtre du père Émile Legault, les Compagnons de Saint-Laurent[16]. Suivant partout son amoureux, Lise Payette fait ainsi la rencontre de futurs grands noms du milieu du spectacle, tels que Guy Hoffmann, Lionel Villeneuve, Hélène Loiselle, Jean Coutu, Yves et Jacques Létourneau, Georges Groulx et Guy Messier[17]. En , André et Lise se marient. Lise Ouimet prend alors le nom de Lise Payette[18].

Journalisme

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Les premières années de Lise Payette dans le monde des médias sont marquées par des déménagements à répétition. En 1952, son mari est fraîchement diplômé de l'université. Il se fait embaucher comme professeur d'anglais dans l'armée, à la base de Valcartier. Le couple déménage alors dans la région de Québec. Ce nouvel emploi le stimule peu. André Payette décide donc de faire le saut en journalisme. Il fait un court passage à L'Événement-Journal, puis se fait recruter au poste de radio CHLN de Trois-Rivières, qui avait la réputation d'être une pépinière de talents à cette époque. Le couple Payette déménage à nouveau. Cette fois, avec deux bébés sur les bras (Daniel, né en 1952, et Dominique, née en 1954), les jeunes parents ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. C'est dans ce contexte que Lise Payette décide de se remettre à travailler. Suivant son mari partout, elle offre ses services à l'annonceur de la station CHLN, Jacques Dufresne. Avec lui, elle rédige ses premiers textes pour la radio. Peu de temps après, André Payette reçoit une nouvelle offre du journal La Frontière, à Noranda. Il accepte cette offre et le couple déménage cette fois en Abitibi[19].

Peu de temps après son arrivée en Abitibi, Lise Payette est aussi embauchée à La Frontière. Elle commence à y tenir une chronique, tout en travaillant comme secrétaire chargée de relations publiques pour le syndicat des Steelworkers (aujourd'hui les Métallos). Au même moment où elle faisait son entrée dans le milieu syndical, Lise Payette se retrouve pour la première fois au micro. C'est ainsi qu'elle anime sa première émission, La Femme dans le monde. Dans cette émission quotidienne, elle traite tous les jours durant quinze minutes « de tout ce qui pouvait intéresser les femmes », sur les ondes de la station CKRN de Rouyn-Noranda[20].

Durant cette époque, elle commence également à s'intéresser à la politique. Elle devient membre du CCF (Cooperative Commonwealth Federation), parti de tendance socialiste alors appuyé par les membres de son syndicat. Elle participe à la mobilisation des mineurs de la ville en vue d'un vote de grève. Elle y fait la rencontre d'autres militants, dont les orateurs invités Michel Chartrand et Pierre Elliott Trudeau, avec qui elle se lie d'amitié. Elle se voit également confier la responsabilité d'accompagner Thérèse Casgrain que le CCF avait choisi comme candidate vedette pour cette région, lors des élections fédérales de 1957[21]. Lise Payette prononce ainsi des discours et présente Thérèse Casgrain partout, lors des assemblées du parti. Malgré tous ces efforts, la candidate du CCF ne sera pas élue[22].

En , Lise Payette quitte l'Abitibi et s'établit à Mont-Saint-Hilaire avec son mari et ses trois enfants (sa plus jeune fille Sylvie étant née quelques mois plus tôt en ). Son mari caressait alors l'espoir d'obtenir un emploi à Radio-Canada dans la région de Montréal. Au même moment où se préparait une importante grève des réalisateurs de Radio-Canada, André Payette finit par obtenir un poste à Radio-Canada. Toutefois, le poste est à Paris. À peine trois ans après leur arrivée près de Montréal, les Payette déménagent à nouveau. Ils s'installent en France en [23].

Pendant deux ans, Lise Payette habite à Meudon, en banlieue de Paris. Son mari étant souvent éloigné d'elle, retenu par le travail à Paris ou ailleurs, elle finit par déménager sur l'avenue de La Bourdonnais, près du Champ-de-Mars, dans le 7e arrondissement. Elle offre ses services à la rédaction de Châtelaine. Elle signe des articles pour cette revue, ainsi que de longs entretiens, notamment avec le romancier Georges Simenon et son épouse québécoise Denise Ouimet[24].

À cette époque d'effervescence, marquée par le retour du général de Gaulle aux affaires de la République, Lise Payette fait une entrée remarquée à la radio de Radio-Canada en France. Elle anime Interdit aux hommes, une émission hebdomadaire d'entretiens avec des vedettes françaises du début des années 1960. Elle a ainsi l'occasion de discuter avec, par exemple, François Mauriac, Catherine Deneuve, Robert Hossein, Tino Rossi, Salvador Dalí, Alain Delon, Gilbert Bécaud, Arletty, Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault, Maurice Chevalier, Charles Trenet, Hervé Bazin, Madeleine Robinson, Mireille Darc, Jean Marais, Maurice Druon, Louis Aragon et Elsa Triolet, Jean Desailly et Simone Valère, Romain Gary, Jean-Paul Belmondo, Maria Casarès, Serge Gainsbourg, Michèle Morgan, Melina Mercouri, Marcel Achard et Françoise Sagan. Avec sa coanimatrice Martine de Barsy, Lise Payette aborde les grands thèmes de la vie, de la mort, de l'amour, de la tendresse. Elle développe également ses talents d'intervieweuse, offrant à ses invités une grande latitude pour s'exprimer, et ainsi offrir des confidences ou des révélations parfois étonnantes. Dans le cadre de cette émission, Lise Payette assiste également à différentes cérémonies officielles, dont l'ouverture de la Délégation générale du Québec à Paris par Jean Lesage. Ses engagements en France se terminant, elle décide de rentrer au Québec en 1964[25].

Place aux femmes et le Concours du plus bel homme du Canada

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De retour à Montréal, Lise Payette découvre un Québec en pleine transformation. Elle est particulièrement frappée par le mouvement qui anime les femmes québécoises et qui leur permet d'occuper une place plus importante dans la société qu'auparavant. C'est dans ce contexte qu'à l'automne 1965, elle commence à animer Place aux femmes, « le premier magazine "féministe" de Radio-Canada[26] ». En compagnie de son coanimateur Guy Provost (choisi par le réalisateur de l'émission, Paul de Margerie, « pour faire un équilibre »), Lise Payette traite de sujets aussi sérieux que la pilule contraceptive, l'avortement, ainsi que « la dépendance et la pauvreté des femmes, l'égoïsme des hommes, leur infidélité proverbiale et la nôtre occasionnelle, tout en suggérant des moyens de garder son homme ou de le confier à une autre quand on en avait assez…[26] ».

Cette émission est un très grand succès auprès du public. Elle permet non seulement à Lise Payette de prouver sa valeur en tant qu'animatrice auprès du public, mais également auprès de la direction de Radio-Canada. Un jour, elle apprend que son coanimateur Guy Provost et son réalisateur Paul de Margerie gagnaient tous les deux un meilleur salaire qu'elle. Au moment de renouveler son contrat, elle annonce à son supérieur qu'elle devait désormais être traitée avec les mêmes conditions que ses collègues masculins, surtout puisqu'elle coordonnait également la recherche et l'animation de l'émission. Surpris par cette demande, son supérieur lui a alors demandé : « Vous prenez-vous pour Michelle Tisseyre ? ». Elle a répondu : « Non. Seulement pour moi-même. » Impressionnée elle-même par son « audace inouïe », elle a obtenu ce qu'elle demandait[27].

C'est aussi dans le cadre de l'émission Place aux femmes que va naître le Concours du plus bel homme du Canada. Un jour, Lise Payette demande en ondes à Guy Provost de donner sa définition de la beauté masculine. Sur un ton taquin, il répond « qu'on n'avait qu'à le regarder pour le savoir… C'était son rôle[28] ». Après avoir posé la question d'autres personnes dans le studio, « pour découvrir que ce n'était absolument pas la même chose pour tout le monde », Lise Payette s'est ensuite adressée au public. Elle demandait aux gens de faire une liste des dix plus beaux hommes, selon leurs propres critères. Dès le lendemain, un très abondant courrier lui a été acheminé, avec des listes établies par le public. C'est alors que l'idée d'organiser un concours lui est venue spontanément en ondes, « sans avoir pris le temps d'en mesurer la portée avec le réalisateur[28] ».

Ce concours animé par Lise Payette se tient pour la première fois le . Le premier gagnant du titre est Jean Lesage[Note 1]. Il l'emportait devant les joueurs de hockey Ken Dryden et Jean Béliveau, les animateurs Pierre Lalonde et Jacques Boulanger, les journalistes Pierre Nadeau, Bernard Derome, Richard Garneau et le député fédéral John Turner[29]. Se tenant d'abord à la radio, le concours s'est poursuivi à la télévision, où il est devenu un véritable gala, diffusé en direct de la Place des Arts.

Appelez-moi Lise

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À compter de 1970, elle collabore à Studio 11, un magazine quotidien radiophonique[30]. Aux côtés de Guy Provost et d'un troisième coanimateur, Jacques Fauteux, Lise Payette mène les entrevues et assure les transitions durant l'émission. La critique de l'époque salue son humour caustique, tranchant et souvent narquois, ainsi que son sens de l'à-propos[31]. Cependant, l'aventure est de courte durée. Au printemps 1972, elle demande à la direction de Radio-Canada de faire un changement dans les animateurs, souhaitant poursuivre avec Jacques Fauteux seulement. À sa surprise, la direction décidera plutôt de continuer l'émission avec Provost et Fauteux, mais sans elle[32].

Profondément heurtée par cette décision, Lise Payette se sent rejetée, abandonnée. Cherchant à retomber sur ses pattes, elle se tourne vers les radios privées CKAC et CKVL, en vain. Sans le savoir, elle allait entamer l'étape la plus importante de sa carrière d'animatrice[33]. À cette époque, Radio-Canada cherche à développer un nouveau créneau dans sa programmation télévisée de fin de soirée. La société d'État cherche à créer un talk-show de prestige, animé par un intervieweur chevronné. Le réalisateur Jean Bissonnette est alors chargé de rencontrer Lise Payette pour lui demander sa vision d'une telle émission. Avec « 10 000 entrevues à son actif » dans tous les domaines de la vie publique au Québec et en France, fort appréciée du grand public, autant féminin que masculin, Lise Payette apparaît comme la femme de la situation[34].

Très surprise par cette demande, l'animatrice saisit aussitôt l'occasion. Ayant longuement analysé la formule du Tonight Show et de son animateur Johnny Carson, Lise Payette livre alors sa vision du ton de ce genre d'émission, de la place que devait prendre l'animatrice, et du rôle d'un coanimateur et des musiciens. Le sens de la répartie de Johnny Carson, son attitude calme et son habitude de toujours faire du public le complice de ses blagues l'inspiraient tout particulièrement. Impressionné par la vision articulée de Lise Payette, Jean Bissonnette décide de l'inviter à faire un test devant les caméras. Le résultat est convaincant. C'est ainsi que naît Appelez-moi Lise le lundi [35].

Lise Payette et son coanimateur Jacques Fauteux s'entretiennent pendant une heure, cinq soirs par semaine, avec des vedettes du monde politique, économique, sportif, artistique et humoristique[36]. L'animatrice se révèle alors au public sous un nouveau jour. Elle voit dans cette série d'entretiens un prolongement des différentes facettes de sa personnalité et de son métier. L'émission devient rapidement un succès, rassemblant plus d'un million de téléspectateurs en quelques mois[37]. L'un des moments les plus marquants de cette émission sera à l'hiver 1973, lorsqu'elle acceptera de jouer comme gardienne de but au hockey lors d'un exercice des Canadiens au Forum de Montréal[38],[39]. Appelez-moi Lise est l'un des grands rendez-vous de la télévision québécoise jusqu'à la fin de sa diffusion, en 1975[40].

Femme de gauche

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L'itinéraire politique de Lise Payette a d'abord été marqué à gauche. Militante dans le mouvement syndical et au CCF (ancêtre du NPD), elle avait été depuis toujours une adversaire farouche du gouvernement de l'Union nationale dirigé par Maurice Duplessis : « [J]'étais progressiste, profondément syndicaliste, et féministe de surcroît. Je m'étonnais peu que les femmes ne soient pas plus présentes dans le discours de gauche, comme si, là aussi, elles n'existaient pas vraiment sauf pour coller les enveloppes quand on avait besoin d'elles[41] ».

À son retour de France en 1964, l'expérience difficile du mariage et de la maternité affermit ses convictions féministes. Elle se reconnaîtra pleinement dans le mouvement féministe émergeant alors au Québec durant la Révolution tranquille. Pour que les femmes obtiennent toute la place et le soutien dont elles avaient besoin pour s'épanouir, il fallait réformer la société dans tous les domaines : dans l'éducation, les soins de santé, les services sociaux, les entreprises, l'administration publique, les tribunaux, etc. Pour Lise Payette, cette question fondamentale de l'émancipation des femmes allait naturellement de pair avec l'émancipation de la nation québécoise. Comme elle le résume dans son autobiographie :

« Je n'étais pas encore indépendantiste. Nationaliste, oui. Je désirais l'épanouissement du peuple du Québec. Je cheminais plus lentement que d'autres. J'étais de ceux qui voulaient encore donner une autre chance au gouvernement fédéral. Je croyais à la négociation. Je croyais que les anglophones recherchaient l'harmonie autant que les francophones et que, à force d'en parler, nous finirions par trouver des terrains d'entente »[42].

Nationaliste

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Ainsi, son cheminement sur la question nationale ressemblera à celui de beaucoup de Québécois de cette époque. En effet, en politique fédérale, elle avait pris ses distances avec le NPD. Même si elle avait accueilli avec enthousiasme l'arrivée des « trois colombes » à Ottawa en 1965, elle avait aussi applaudi au « Vive le Québec libre ! » du général de Gaulle en 1967. Son attitude laissait croire d'ailleurs aux libéraux invités à ses émissions qu'elle était une libérale discrète[43].

En 1968, Lise Payette est témoin de l'émeute survenue lors de la parade de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal. Le jour de cette fête, elle accompagnait sa mère à l'hôpital. Le , au lendemain de l'émeute, elle avait vu des dizaines de personnes blessées, attendant de recevoir des soins à l'urgence. Cette image l'avait bouleversée. L'été suivant, en 1969, elle loue une maison à Percé pour y passer ses vacances avec ses enfants. Sa maison se trouvait à proximité de la Maison du pêcheur. Son fils Daniel Payette, alors adolescent, avait fraternisé avec les jeunes de la Maison du pêcheur. Il s'était notamment filmé avec eux. Plus tard, au moment de la crise d'Octobre 1970, Lise Payette avait réalisé que la famille était toujours en possession de ce film. Avec la proclamation des mesures de guerre, ce film montrant plusieurs personnes liées au FLQ désormais recherchées par la police, était devenu très compromettant. Plutôt que de détruire le film, Lise Payette avait décidé avec son fils de le cacher en l'enterrant dans leur jardin[44]. Cette décision sera déterminante dans son cheminement politique. Dès lors, Lise Payette va décider qu'elle ne « voulai[t] pas vivre dans un pays comme ça », en se disant qu'un jour elle devrait quitter sa carrière médiatique pour faire de la politique, sous une forme ou une autre[45].

Présidente de la Fête de la Saint-Jean-Baptiste (1975)

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En 1975, la Société Saint-Jean-Baptiste choisit Lise Payette pour présider la Fête de la Saint-Jean-Baptiste. Cette décision s'inscrivait d'abord dans un souci de souligner l'Année internationale de la femme, décrétée par les Nations unies, mais aussi dans une volonté de rompre avec le caractère traditionnel et catholique de cette fête. Dorénavant, le 24 juin ne serait plus celui de saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français, mais la Fête nationale des Québécois[46].

À titre de présidente (et non de simple présidente d'honneur), Lise Payette est la responsable de toute l'organisation de cet événement (incluant la gestion du financement, du calendrier des activités et des artistes à inviter). Ces festivités sont un très grand succès. Elles sont marquées notamment par le spectacle Ça se pourrait-tu? (véritable cri du cœur sur la réalité des femmes, rassemblant sur scène 15 comédiennes de différentes générations, de La Poune à Louise Forestier, en passant par Juliette Pétrie et Muriel Millard) et par l'interprétation exceptionnelle de Ginette Reno de la chanson Un peu plus loin, lors du spectacle de clôture[47],[48].

Rapprochement avec le Parti québécois

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Couronnée par le succès de la Fête nationale de 1975, Lise Payette reçoit des éloges des milieux nationalistes. Lors de la grève de Tricofil, en mars 1976, elle prononce un discours devant la Chambre de commerce de Montréal où elle appuie publiquement les travailleurs en grève[49]. Profitant de cette occasion pour reprocher à Pierre Elliott Trudeau son mépris des Québécois (il avait alors traité récemment Robert Bourassa de « mangeur de hot-dogs » et ridiculisé sa gestion des Jeux olympiques et du projet de la Baie-James), elle se décrit comme « une femme québécoise qui a mal à sa fierté » et à la recherche d'une solution politique[50].

Cet appui aux travailleurs lors de cette grève attire l'attention de toute la classe politique, en particulier celle du chef du Parti québécois, René Lévesque. Connaissant bien ses affinités progressistes et nationalistes, le chef du PQ propose à Lise Payette de la rencontrer à son domicile. Flattée par son intérêt, l'animatrice se dit prête à lui offrir un soutien, sans avoir toutefois une idée précise sur la nature de son engagement. C'est alors que Lévesque lui propose de se présenter comme candidate lors des élections suivantes. Après une brève hésitation, elle accepte de faire le saut en politique[51].

Le , Lise Payette est élue députée péquiste dans Dorion[52].

Ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières (1976-1979)

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Suite à la victoire du Parti québécois, René Lévesque avait laissé entendre à Lise Payette qu'elle serait nommée au Conseil des ministres. Ne sachant à quelle fonction elle pourrait être nommée, compte tenu de son parcours, elle se voyait possiblement à la tête du ministère de la Culture. À sa grande surprise, René Lévesque lui offre le titre de ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières. Acceptant l'offre, elle réalise dans l'après-coup qu'elle succédait à Lise Bacon, elle aussi la seule femme du Conseil des ministres précédent, qui avait le même titre et les mêmes responsabilités qu'elle. Sur le coup, Lise Payette est furieuse[53]. Toutefois, en voyant les dossiers dont s'occupait Lise Bacon avant les élections – en particulier la réforme de l'assurance-automobile, qui avait été l'une des promesses électorales du Parti québécois –, Lise Payette a interprété ce titre comme une grande marque de confiance de René Lévesque. Ceci l'a motivée à étudier ce dossier à fond, en vue de mener à bien la réforme. Cette rigueur la servira bien pour faire face à l'opposition qu'elle rencontrera par la suite[45].

À cette époque, au Québec, le système d'assurance-automobile était basé sur la responsabilité. Ce système comportait d'importantes contradictions, « qui s'avéraient désastreuses pour les personnes accidentées[54] » : difficultés à faire la preuve, sous-compensation des dommages corporels graves, surcompensation des dommages corporels de faible ou moyenne importance, meilleure compensation pour les dommages matériels que corporels. Surtout, un grand nombre de victimes n'arrivaient pas à obtenir de compensation après un accident. Pour corriger cette situation, le gouvernement propose de créer un nouveau régime universel où 75 % à 80 % des primes seront redistribuées en indemnités aux assurés. Le nouveau régime indemnisera également toutes les victimes sans égard à la faute, suivant le principe du no fault. La portion pour les dommages matériels de l'assurance demeure confiée à l'entreprise privée[55].

Au départ, cette réforme rencontre une importante résistance au sein même du Conseil des ministres, en particulier de la part des collègues ayant une formation de juriste. Les causes d'accidents d'automobile représentaient à cette époque une importante source de revenus pour les avocats. Toutefois, à la suite d'une réunion des ministres où Lise Payette expose ses vues, elle finit par obtenir gain de cause grâce à l'appui inconditionnel de René Lévesque[56]. Sa réforme sera ensuite présentée pour être débattue à l'Assemblée nationale, puis en commission partout au Québec. C'est ainsi que naîtra la nouvelle Régie de l'assurance automobile du Québec (aujourd'hui SAAQ)[57]. Cette réforme sera l'un des principaux legs politiques de Lise Payette, portant son nom dans le langage populaire durant plusieurs années[58],[59]. Dans la foulée de cette réforme, la devise « La belle province » sur les plaques d'immatriculation au Québec sera remplacée par « Je me souviens », à compter de [60],[61].

Également, fidèle à son engagement féministe, elle insiste dès sa nomination pour se faire appeler Madame la ministre et non Madame le ministre, comme le voulait l'usage à l'époque[62]. Il faudra attendre toutefois jusqu'en 1979 pour que l’Office de la langue française publie un avis appuyant la féminisation des titres dans la fonction publique et les milieux de travail[63]. Lise Payette deviendra ainsi la première femme à signer officiellement ses documents avec le titre enfin féminisé[64].

Ministre d'État à la Condition féminine et Ministre d'État au Développement social (1979-1981)

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En , le Conseil du statut de la femme (CSF) publie Pour les Québécoises : égalité et indépendance, un rapport d'étude comptant plus de 300 recommandations pour une politique de la condition féminine. René Lévesque confie alors à Lise Payette de mettre en application cette politique[65]. Le , lors d'un remaniement du cabinet, Lise Payette obtient le nouveau titre de ministre d’État à la Condition féminine. Ce titre particulier reflétait la portée unique de ce mandat. En effet, en tant que ministre d'État, son pouvoir d'intervention ne se limitait pas à un seul secteur, mais à l'ensemble des secteurs[66].

En tant que première titulaire de ce nouveau ministère (le Secrétariat à la condition féminine), Lise Payette voit l'arrivée de ces nouvelles fonctions comme l'occasion de « faire une grande différence quant à la possibilité des femmes de se faire entendre là où cela compte vraiment[67] ». Son mandat est de :

  • « de s’assurer, par voie de concertation, de la cohérence des initiatives du gouvernement dans le domaine de la condition féminine;
  • d’élaborer, en collaboration avec les ministères et organismes concernés, les grandes orientations du gouvernement en matière de condition féminine;
  • de s’assurer de leur mise en œuvre;
  • de mettre sur pied un réseau de responsables de la condition féminine dans les ministères et les organismes gouvernementaux »[68].

Elle s'implique dans la réforme des lois du travail, notamment en ajoutant des congés de maternité et un droit de retrait préventif des femmes enceintes. Son positionnement au sein du gouvernement ne l'empêche pas de militer pour plusieurs causes féminines, comme les services de garde, les centres d'aide pour femmes et celle des femmes monoparentales[69].

Elle collabore à une importante réforme du droit de la famille et du Code civil du Québec qui se concrétise par l’adoption du Projet de loi no. 89 – Loi instituant un nouveau Code civil et portant réforme du droit de la famille[70]. Cette réforme permet aux femmes de conserver leur nom de naissance et de le transmettre à leurs enfants[71]. De plus, le nouveau Code civil reconnait l’égalité des conjoints dans la direction morale et matérielle de la famille[62].

Référendum québécois de 1980 et discours des Yvettes

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En , le gouvernement de René Lévesque annonce la tenue d'un référendum sur la souveraineté-association. Lise Payette joue un rôle central lors de cette campagne référendaire. Porte-parole du mouvement féministe, sa voix et ses interventions ont une grande importance auprès du public, en particulier chez les femmes.

Le , Lise Payette prononce un discours devant 750 femmes lors d'une série d'assemblées sur le thème des femmes et de la politique. Commentant un sondage récent donnant une majorité de femmes appuyant le Non à 55 %, elle appelle les Québécoises « à se libérer de leur prison de peur[72] » :

« Entre aujourd'hui et le jour du référendum, il y a le temps de faire prendre conscience aux femmes de la nécessité pour elles de dire Oui, même si ce qu'on leur demande est particulièrement difficile pour nous, les femmes. Les politiciens de tous les temps nous ont tellement mises de côté. On nous a coupé les ailes deux fois, comme femmes et comme Québécoises. Et pourtant, nous demande avec les ailes coupées de nous envoler »[73].

Afin d'illustrer son propos, elle prend l'exemple de Guy et Yvette, deux personnages bien connus à l'époque, tirés d'un manuel scolaire pour enfants de deuxième année. Guy est un garçon qui aime les sports, la natation et le tennis et qui rêve de devenir un champion. Yvette est une fille joyeuse, gentille et « bien obligeante », qui tranche du pain, passe le balai et fait la vaisselle. Lise Payette ajoute :

« Yvette, c'est vous et c'est moi; c'est la femme du Québec qui a appris que son rôle dans la vie, c'est de faire plaisir aux autres, de les servir, d'être gentille et soumise. C'est à ces mêmes femmes qu'on demande aujourd'hui de départisaner le débat sur le référendum alors qu'on n'a jamais été partisane. C'est pour ça que le référendum a tellement d'importance pour nous : c'est une occasion de prendre la place qui nous revient et de ne pas attendre qu'on nous en fasse cadeau. Nous sommes 52 % [de la population du Québec]. C'est à nous qu'il appartient, avec notre 4 % de majorité, de choisir. C'est entre nos mains que repose notre destin, celui du Québec »[73].

Ovationnée, Lise Payette s'en prend ensuite à Claude Ryan, chef du PLQ : « C'est justement le genre d'homme que j'haïs. Des Yvettes, lui, il va vouloir qu'il y en ait plein le Québec... Il est marié avec une Yvette[73] ». Cette dernière remarque sur Madeleine Ryan, l'épouse de Claude Ryan, sera reçue très négativement. Dans Le Devoir, Lise Bissonnette dénonce les paroles de la ministre, lui reprochant d'avoir insulté « toutes les femmes qu'elle a la charge de défendre », de les ramener « bien loin en arrière, bien plus loin que les manuels scolaires sexistes » et d'être « prête à descendre jusqu'aux tréfonds du sexisme pour le Oui[74] ». Cet événement, désormais connu comme l'affaire des Yvettes, servira de rampe de lancement pour la mobilisation du camp du Non. Le 7 avril, une assemblée de 15 000 femmes pour le Non (s'identifiant désormais comme des Yvettes) sera organisée au Forum de Montréal[75].

Le , l'option de la souveraineté-association est rejetée par 59,6 % des voix.

Départ de la politique

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Le , Lise Payette annonce qu'elle ne se représente pas aux prochaines élections[76]. Elle quitte la politique avec des sentiments mitigés, croyant que ses efforts n'ont pas permis d'obtenir les résultats escomptés, en particulier dans la mise en application des recommandations en condition féminine[77].

Un an plus tard, elle publie un essai intitulé Le pouvoir? Connais pas! dans lequel elle revient sur ses années de vie politique. Elle regrette de constater que malgré toutes les réformes des années 1960 et 1970, les droits des femmes ne sont jamais acquis dans un monde d'hommes. Les milieux de pouvoir où se prennent les décisions majeures demeurent encore le fait d'une poignée de quelques individus, presque toujours de sexe masculin[78].

Télévision

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La Bonne aventure (1982-1986)

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Après son départ de la vie politique, Lise Payette se tourne vers la télévision. Puisant dans son expérience de vie et dans les témoignages qu'elle a recueillis tout au long de sa carrière, elle se met à écrire des scénarios. Sa première série, La Bonne aventure, est diffusée de 1982 à 1986[79]. Elle suit l'histoire de quatre jeunes femmes libérées et dans la trentaine, tentant de trouver leur voie à l'époque contemporaine[80],[81]. La série connaît un important succès et sera adaptée en roman en 1986[82].

Des dames de cœur (1986-1989) et Un signe de feu (1989-1991)

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En 1986, Lise Payette coécrit un nouveau téléroman avec sa fille Sylvie : Des dames de cœur. Cette série met en scène quatre femmes dans la quarantaine, vivant à l'heure des bilans et des remises en question : Claire Trudel (Luce Guilbeault), Lucie Belleau (Louise Rémy), Évelyne (Andrée Boucher) et Véronique (Michelle Rossignol). Claire est mariée à Gilbert (joué par Michel Dumont), un comptable prospère qui se consacre entièrement à son travail, mais qui néglige son épouse. Celui-ci est associé à Jean-Paul Belleau (joué par Gilbert Sicotte), un séducteur insatiable marié à Lucie. Évelyne craint que son mari Roger (joué par Raymond Bouchard, puis Pierre Gobeil) ne veuille la quitter pour une autre. Enfin, Véronique est une femme de carrière. Bien qu'elle soit mariée à François (joué par Pierre Curzi), elle n'est pas insensible aux charmes de Jean-Paul[83].

Dès sa première saison, Des dames de cœur est l'objet d'un véritable engouement[84]. Les frasques du personnage de Jean-Paul Belleau, perçu comme l'archétype du mari infidèle, marqueront particulièrement la culture populaire de l'époque[85]. Remportant le prix de la meilleure série dramatique aux prix Gémeaux en 1988, elle est l'un des plus grands succès de la télévision québécoise des années 1980. Elle se termine après trois saisons, au printemps 1989[86].

En 1989, elle produit également Disparaître, un documentaire traçant un portrait sombre de l'avenir du Québec, tenant compte du recul du français et de la baisse du taux de natalité. Elle conclut son triptyque de téléromans avec Un signe de feu, racontant la suite des aventures des personnages de La Bonne aventure et Des dames de cœur[87].

Marilyn (1991-1994), fondation de Point de mire et autobiographie

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De 1991 à 1994, elle crée son premier téléroman quotidien, Marilyn. Cette série met en scène Louisette Dussault dans le rôle du personnage principal, une femme issue d'un quartier populaire de Montréal travaillant comme femme de ménage pour des familles fortunées (inspiré de la grand-mère de Lise Payette, Marie-Louise)[88].

Durant cette période, Lise Payette fonde en 1992 sa propre société de production, Point de mire. Elle produit les séries documentaires Les Quatre Chevaliers de l'apocalypse, Femmes et Montréal ville ouverte, puis les séries de fiction Un signe de feu et Les Machos. À travers ces séries, elle cherche à faire valoir les réalités vécues par les femmes au Québec[69]. Au total, cette somme de travail représentera plus de 900 épisodes[89].

En parallèle de ses projets pour la télévision, elle fait paraître une série de livres autobiographiques, Des femmes d'honneur, publiés chez Libre Expression en 1997 (réédité en un seul tome chez Québec Amérique en 2014)[90],[91].

Les Machos (1995-2000) et Les Super-Mamies (2001-2003)

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De 1995 à 2000, Lise Payette signe pour TVA le scénario du téléroman Les Machos. Mettant en scène quatre personnages masculins cette fois (un propriétaire de garage, un vendeur de voitures, un avocat cupide et un médecin séducteur), cette série explore les rapports homme-femme, la recherche de l'égalité et les injustices sociales persistant dans le Québec des années 1990[92],[93]. De 2001 à 2003, elle signe le scénario du téléroman Les Super-Mamies, mettant en scène cette fois quatre femmes ayant l'âge d'être grand-mères : Monique Durand (Rita Lafontaine), Béatrice Lafond (France Castel), Denise Laforêt (Louisette Dussault) et Louison Caillé (Sophie Clément)[94].

Également durant cette période, Lise Payette reçoit plusieurs récompenses pour souligner ses contributions pour l'avancement de la condition féminine et de la cause nationale des Québécois. Elle reçoit ainsi le prix de la Femme de l'année 1994 (Canadian Woman in Communications), le prix Florence Bird 1997 (Centre international des droits de la personne et du développement), le Grande prix de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision 1998, la médaille d'or du Mouvement national des Québécoises et des Québécois 2000, l'Ordre national du Québec en 2001. Elle remportera aussi le prix Guy-Mauffette en 2014[95].

Dernières années

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Au milieu des années 2000, Lise Payette quitte le monde de la télévision pour revenir à ses premières amours, le journalisme. Elle tient une chronique dans le Journal de Montréal à compter du . Elle écrit également les paroles de la chanson Je cherche l'ombre pour Céline Dion, sur son album D'elles sorti en 2007. La même année, elle met fin à sa chronique dans Le Journal de Montréal. Elle passe au Devoir, où elle tient une nouvelle chronique à compter du . Elle publie une sélection de ses articles en 2012, sous le titre Le Mal du pays[95].

D'autres hommages lui sont également rendus durant les années 2000 et 2010. Ainsi, en , la Faculté des sciences humaines de l'Université du Québec à Montréal lui décerne un doctorat honoris causa en études féministes[96]. Elle fait l'objet d'un documentaire coréalisé par Jean-Claude Lord et sa petite-fille Flavie Payette-Renouf, Lise Payette: un peu plus haut, un peu plus loin, en 2013. En 2015, elle participe à la création du Collectif pour l'égalité des femmes, regroupant une quinzaine de femmes de différents horizons et de différentes allégeances, pour forcer les partis politiques à prendre des engagements concrets envers l'égalité des femmes dans les sphères sociales, économiques et politiques. Ce Collectif publie la même année le Manifeste des femmes : pour passer de la colère au pouvoir, exposant les positions de ses autrices[97].

Controverses : affaires Michel Venne et Claude Jutra

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Malgré ses très nombreuses contributions à la société québécoise, dans ses dernières années, Lise Payette voit son image publique être ternie par deux controverses.

Dans la foulée du mouvement MoiAussi (MeToo), en , la documentariste Léa Clermont-Dion révèle avoir été victime d'intimidation et d'attouchements sexuels par un homme un soir d', à une époque où elle était encore mineure. Cet homme s'avèrera être Michel Venne, un ancien éditorialiste du Devoir et fondateur de l’Institut du Nouveau Monde (INM)[98],[99]. Selon la victime, à l'époque de la dénonciation, Lise Payette avait pris contact avec elle pour discuter de ses allégations. Lise Payette lui aurait reproché d'avoir fait du tort à cet homme qu'elle connaissait (bien que son identité n'avait pas encore été révélée, à ce moment-là) et qu'elle considérait comme l'un de ses amis. Jugeant que la vie de cet homme et celle de sa famille avaient été brisées par ces allégations, selon la victime, Lise Payette lui avait demandé d'écrire une lettre de rétractation. C'est ce qu'elle finit par faire en décembre 2015[100]. Cette lettre est ensuite restée entre les mains de Lise Payette. Regrettant dans l'après-coup de l'avoir écrite (disant l'avoir fait sous l'effet de la contrainte), en 2017, Léa Clermont-Dion finit par porter plainte contre Michel Venne[101],[102].

De son côté, Lise Payette affirme avoir été approchée par Léa Clermont-Dion (plutôt que l'inverse) à l'époque de sa dénonciation, car celle-ci cherchait à obtenir ses conseils. Madame Payette lui aurait dit que le moment était mal choisi pour dénoncer son agresseur, que compte tenu de son jeune âge, Léa Clermont-Dion risquerait aussi de se retrouver seule dans son combat et d'être pénalisée dans ses ambitions professionnelles[103]. Ces propos referont surface en 2021 lors du procès lié à cette affaire, dans une conversation téléphonique de 11 minutes enregistrée à l'insu de Lise Payette, remise aux policiers comme une preuve de sa complicité avec le présumé agresseur. En , Michel Venne sera reconnu coupable[104]. En 2023, lors du procès en Cour d'appel, il sera révélé que cet enregistrement remis aux policiers était une version modifiée d'un enregistrement de 22 minutes. Dans la première version, on omettait un passage où madame Payette assurait que Michel Venne n’était pas son ami, et un autre où elle disait que la jeune femme avait écrit la lettre et qu'elle ne l'avait pas retouchée ensuite[105]. Malgré ces précisons, dans le jugement d', la Cour d'appel maintiendra le verdict de culpabilité[106].

En parallèle à cette affaire, en paraît une biographie du cinéaste Claude Jutra. L'ouvrage déclenche une vive polémique dans le milieu du cinéma québécois en révélant que le célèbre réalisateur avait régulièrement des relations avec des garçons mineurs[107]. Ceci a ensuite été confirmé par le témoignage d'une victime de Claude Jutra. Dans sa chronique du Devoir du , Lise Payette offre une défense sans équivoque du cinéaste disparu[108]. Cette prise de position est très mal accueillie dans l'opinion publique. Elle mènera au renvoi de Lise Payette et à la fin de sa collaboration dans Le Devoir[109]. Elle reviendra sur les circonstances de son renvoi dans un recueil de ses chroniques, Le sens du devoir, publié en [110].

Très discrète à la suite de ces deux controverses, Lise Payette s'éteint le . À sa mort, l'ancienne première ministre Pauline Marois lui rend hommage :

« Elle est de ces femmes qui nous ont ouvert la voie et qui ont fait des gestes qui ont eu beaucoup de conséquences et qui l'ont fait de plusieurs manières […] On parle parfois d'une personne d'exception et je pense que c'en est une. Elle a investi un demi-siècle à la défense de la cause des femmes […] Elle a aussi obligé chaque ministère à adopter un plan d'action pour l'égalité des droits des femmes. À l'époque […] ce n'était pas important, la Condition féminine. C'est elle qui a rendu ça important »[111].

Vie personnelle

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Lise Payette se met en couple avec André Payette en 1949. Ils se marient le 6 octobre 1951[112]. Le couple a trois enfants : Daniel (né en 1952), Dominique (née en 1954) et Sylvie (née en 1958). Le mariage de Lise et d'André Payette est marqué par de nombreux abus, ainsi que par la difficulté à concilier leur vie familiale et leurs carrières respectives. Toutefois, selon Lise Payette, ces expériences ont été cruciales à son cheminement en tant que femme. Même si elles étaient douloureuses, elles lui ont permis de gagner une confiance en soi et une autonomie qui lui faisaient défaut, plus jeune[113]. Elle finit par se séparer de lui en 1968. Leur divorce ne sera prononcé qu'en 1972[114]. Malgré leur rupture, elle continuera d'utiliser son nom de mariage dans la vie publique.

Lise Payette se met ensuite en couple avec l'homme d'affaires Laurent Bourguignon. Après l'avoir rencontré en 1969, ils finissent par emménager ensemble le jour de la Saint-Valentin 1972[115]. Il sera son compagnon jusqu'à sa mort en 2002.

Scénarios pour la télévision

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Filmographie

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Distinctions

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Notes et références

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  1. Jean Lesage refusera d'ailleurs d'aller chercher son trophée en personne. Il lui sera acheminé à son bureau à Québec.

Références

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  4. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 25.
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  8. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 48.
  9. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 47.
  10. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 69.
  11. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 69, 79.
  12. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 79-80, 83-85.
  13. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 85-86.
  14. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 93.
  15. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 95.
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  17. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 98-99.
  18. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 108-112.
  19. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 118-123.
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  21. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 127-128.
  22. La Presse canadienne, « Le Québec a maintenu sa tradition libérale », Le Nouvelliste, 11 juin 1957, p. 8. Consulté le 17 septembre 2025.
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  24. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 138-152.
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  27. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 193.
  28. a et b Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 198.
  29. Lily Tasse, « Jean Lesage : le plus bel homme du Canada », La Presse, 15 février 1966, p. 14. Consulté le 18 septembre 2025.
  30. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 239.
  31. Edgard Demers, « L'art de Lise et de Jacques », Le Droit, 9 juin 1973, horaire de télévision et de radio [cahier 4, p. 3]. Consulté le 22 septembre 2025.
  32. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 297-298.
  33. Normand Robidoux, « Son style dans la rue », Télé-Radiomonde, 3 juin 1973, p. 6. Consulté le 22 septembre 2025.
  34. Claude Lacombe, « Avec, à son actif, 10 000 entrevues, Lise Payette considère sa nouvelle émission comme un prolongement à sa carrière, un développement de sa personnalité », Ici Radio-Canada, semaine du 23 septembre 1972, programme de la télévision, p. 8. Consulté le 22 septembre 2025.
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  36. Claire Harting, « Lise Payette a failli tout lâcher », Photo-Journal, semaine du 22 au 28 septembre 1974, p. 2-3. Consulté le 23 septembre 2025.
  37. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 345-346.
  38. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 330-338.
  39. Lise Payette, gardienne de but au hockey pour le Canadien de Montréal!, extrait d'Appelez-moi Lise, Société Radio-Canada, 15 février 1973. Consulté le 28 septembre 2025.
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  41. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 136.
  42. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 210.
  43. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 208-211.
  44. Ce film intitulé Pitié pour les étranges sera ensuite récupéré et numérisé par Félix Rose. Des extraits se retrouvent dans son film Les Rose (2020). Sylvain Garel, Le FLQ dans la cinématographie québécoise, Éditions Somme toute, Montréal, 2023, p. 74.
  45. a et b Entretien avec Lise Payette, Gilles Morin, Mémoires de députés, Assemblée nationale du Québec, 1re partie, 23 octobre 2011. Consulté le .
  46. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 387, 393.
  47. « Ginette Reno : "Un peu plus loin" », La Presse, 26 juin 1975, cahier D, p. 1. Consulté le 26 septembre 2025.
  48. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 417-424.
  49. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 452-456.
  50. Christine Gautrin, « Lise Payette pourrait devenir un de nos personnages politiques les plus prestigieux », La Patrie, semaine du 21 au 27 mars 1976, p. 16-17; Michèle Sénécal, « Lise Payette : un personnage politique important au Québec », La Patrie, semaine du 5 au 11 décembre 1976, p. 5. Consulté le 28 septembre 2025.
  51. Lise Payette, Des femmes d'honneur, Québec Amérique, 2014, p. 457-459.
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Audiovisuel

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  • Jean-Claude Lord et Flavie Payette-Renouf, Lise Payette : Un peu plus haut, un peu plus loin ou Le parcours d'une Combattante, 2013.

Le fonds d'archives de Lise Payette est conservé au centre d'archives de Montréal des Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

« Fonds Lise Payette (P693) », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Liens externes

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