Gratte-ciel
Un gratte-ciel ou tour est un bâtiment de très grande hauteur. Il n'existe pas de définition officielle ni de hauteur minimale à partir de laquelle un immeuble est qualifié de gratte-ciel, cette dernière notion étant essentiellement relative : ce qui est perçu comme gratte-ciel peut varier fortement en fonction de l’époque ou du lieu. Toutefois, la société allemande Emporis qui recense les gratte-ciels de la planète considère qu'un gratte-ciel est un édifice composé de plusieurs étages et qui mesure au moins 100 mètres de hauteur[1]. Pour les gratte-ciels d'au moins 300 mètres de hauteur, les Anglo-saxons utilisent le terme de « supertall » et de « megatall » pour les gratte-ciels d'au moins 600 mètres de hauteur[2].
Par ailleurs, ne sont pas considérées[3] comme gratte-ciels certaines tours comme la tour Eiffel (1889), car il s'agit d'une tour d'observation et non pas d'un immeuble constitué d'une juxtaposition d'étages.
Étymologie et linguistique
Le substantif masculin[4],[5],[6] « gratte-ciel », composé de « gratte », forme conjuguée de « gratter », et de « ciel »[4], est un calque[5],[6],[7] de l'anglais américain[6],[4],[5],[7] « sky-scraper », lui-même composé de « sky » (« ciel ») et de « scraper » (« qui gratte »)[5].
Le terme est défini comme invariable avant les rectifications orthographiques du français en 1990, mais s'accorde au pluriel « gratte-ciels » selon ces rectifications, comme les noms communs composés ; les deux orthographes sont donc correctes[8].
Le terme « skyscraper » date de 1891[réf. nécessaire] et provient du vocabulaire maritime[réf. nécessaire] tandis que « gratte-ciel » date de 1911[9].
Histoire
Il existe depuis l'antiquité des bâtiments de grande hauteur. Généralement, il ne s’agit pas d’immeubles d'habitation, mais plutôt de monuments. Ainsi, la pyramide de Khéops, dont la hauteur atteint presque 150 mètres, est un tombeau. On peut citer aussi le phare d'Alexandrie (135 mètres) ou les ziggourats de Babel ou encore la tour Hassan (44 mètres) à Rabat. Au Moyen Âge, les flèches de certaines cathédrales dépassent aisément les 100 mètres de hauteur comme celles de Strasbourg (142 mètres), Rouen (151 mètres, dont la flèche fut construite au XIXe siècle), et de Lincoln (160 mètres avant son effondrement).
Parmi les plus anciens immeubles d'habitation de haute taille, on peut citer le donjon du château de Vincennes, construit au XIVe siècle et qui, mesurant 50 mètres de hauteur, est actuellement le plus grand d'Europe, ou bien le donjon du château de Coucy, construit au XIIIe siècle et qui, mesurant 54 mètres de hauteur, fut le plus grand d'Europe pendant près de 7 siècles jusqu'à sa destruction en 1917. De nombreuses tours de fonction militaire ou nobiliaire furent construites durant le Moyen Âge à Bologne en Italie. Selon les estimations, il y aurait eu de 80 à 100 tours de ce genre à Bologne. La plus haute ayant résisté au temps est la tour Asinelli (97,2 mètres).
Le gratte-ciel, à proprement parler, naît aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. La reconstruction de Chicago après le grand incendie de 1871 a permis l’émergence d’une nouvelle approche de la construction d’immeubles afin de réduire les coûts liés à l’augmentation du prix des terrains. Il fallait trouver un moyen pour se protéger en même temps de l’eau (surélévation) et du feu (ossature d’acier et non plus de bois), ce moyen devait être rapide, solide, facile d’assemblage. C’est ainsi que William Le Baron Jenney fut amené à élaborer un système de structure interne sur laquelle repose tout l’édifice, le mur extérieur n’ayant plus rien à porter. Il tira également parti de l'invention de l'ascenseur mécanique et notamment de l'ascenseur de sécurité par Elisha Otis. Les premiers architectes de ce que l’on a appelé plus tard l’école de Chicago ont créé par leurs œuvres et par leur influence un modèle de développement urbain qui a caractérisé toutes les villes américaines au XXe siècle.
Il est difficile de dire quel fut le premier gratte-ciel de l’Histoire. Ce « titre » est disputé entre le New York Tribune Building, dessiné par Richard Morris Hunt (New York, 1875, 79 mètres), et le Home Insurance Building (Chicago, 1885). Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c'est le grand mouvement de construction de gratte-ciels à New York dès la fin du XIXe siècle. New York commence son développement en matière de gratte-ciel avec la construction du New York World Building (94 mètres). C’est une course au plus haut building qui commence : Manhattan Life Insurance Building (1894, 106 mètres), le Park Row Building (1899, 119 mètres), puis la Metropolitan Life Tower franchit la barre des 200 m en 1909, mais est finalement dépassée par le Woolworth Building (1913, 241 mètres). Le mouvement se poursuit après la Première Guerre mondiale par le 40 Wall Street, mais surtout par le Chrysler Building puis l’Empire State Building qui atteint 381 mètres, en 1931.
Arrêté par la crise économique des années 1930, le mouvement de construction de gratte-ciels reprend dans les années 1960, à New York et à Chicago et, à un moindre niveau, dans d’autres villes du monde. Le World Trade Center (New York) devient le plus haut gratte-ciel du Monde en 1973 avec 417 mètres, il est dépassé en 1974 par la Willis Tower (anciennement connue sous le nom de Sears Tower) à Chicago qui mesure 442,3 m. C’est une véritable bataille qui est engagée entre ces deux villes.
Près de 10 %[10] des monteurs d'acier (en) (en anglais « iron worker », ouvrier qui rivette les poutres suspendues dans le vide à l'aide de clés à mâchoire) appartiennent à la tribu des Mohawks[11], les autres étant principalement des Terre-Neuviens d’origine irlandaise ou des descendants d'immigrants venus d’Allemagne ou de Norvège. Un mythe tenace, popularisé par des œuvres comme High Steel de Don Owen, Spudwrench : l'homme de Kahnawake d'Alanis Obomsawin, Pardon aux Iroquois, Les Mohawk, Charpentiers de l'acier d'Edmund Wilson, ou les photographies de Lewis Wickes Hine, veut que ces bâtisseurs de charpentes métalliques se recrutent dans ces populations qui auraient une insensibilité naturelle au vertige[12].
Dans les années 1990, et surtout 2000, la construction de gratte-ciels reprend avec vigueur. C’est en Asie, dans des régions à forte croissance économique, que le développement est le plus spectaculaire. De nombreuses tours ont vu le jour ou sont en construction dans le monde chinois. La Taipei 101, inaugurée en 2004 à Taïwan était, à l'époque de sa construction, le plus haut gratte-ciel achevé du monde. Les pays du Golfe, et spectaculairement les Émirats arabes unis, ont également multiplié les constructions. La Burj Khalifa a atteint, le , sa hauteur finale de 828 mètres[13], tandis que la Kingdom Tower en construction à Djeddah (Arabie saoudite) devrait atteindre plus de 1 000 mètres.
Construction
Tour traditionnelle
Les gratte-ciels sont traditionnellement construits sous forme d’une tour monolithique organisée autour d’un noyau central comprenant notamment les voies de circulation verticale (escaliers, ascenseurs) et les réseaux (eau, électricité, communications…). La structure porteuse peut être concentrée dans ce noyau central, ou répartie sur des piliers. Certains édifices ont également bénéficié d’une armature entièrement métallique. En matière de construction, il y a une rivalité entre les tenants de la construction en béton, plus résistant au feu, et les tenants de la construction en acier. À l'origine, les gratte-ciels avaient une structure en acier, les murs n'étant pas porteurs. Pour les très grandes hauteurs, l'acier est souvent préféré, car le béton devient trop lourd, manque de flexibilité et n'est pas assez résistant. Cependant, des bétons haute résistance ont été progressivement mis au point. Ainsi, pour pouvoir édifier la plus haute tour du monde, la Burj Khalifa, la filiale BTP de Samsung a mis au point un béton capable de supporter une pression de 800 kg au centimètre carré. 330 000 mètres cubes de béton auront été utilisés pour cette tour[14].
La concentration des circulations en un point du bâtiment pose le problème de son évacuation en cas d’urgence si ces circulations sont rendues impraticables (notamment à cause d’un incendie). De la même manière, la concentration des structures porteuses peut rendre le bâtiment vulnérable si elles sont endommagées. Un autre problème rencontré est l’éclairage des zones les plus centrales : au-delà d’une certaine distance, la lumière naturelle n’est plus suffisante pour qu’on puisse se passer d’éclairage artificiel.
Dans les zones hautement sismiques, comme le Japon, la construction d'immeubles de grande hauteur pose de redoutables problèmes de sécurité. Des systèmes complexes de vérins et de balanciers permettent aux immeubles de garder leur stabilité en cas de séismes.
La construction d'un gratte-ciel de 100 à 150 m de hauteur dure de 2 à 3 ans en général mais peut être plus rapide. Ainsi l'Empire State Building à New York, haut de 381 mètres et terminé en 1931, a été construit en un an et 45 jours. La Burj Khalifa à Dubaï (plus haute tour du monde avec 828 mètres) a nécessité 6 ans de travaux de à . Il arrive souvent que les travaux s'arrêtent du fait de difficultés financières et qu'ils s'étalent sur une ou plusieurs décennies. Ainsi la construction de la Blue Tower à Varsovie a nécessité 26 années. En Chine les travaux de l'une des plus hautes tours du pays, le Shanghai World Financial Center de Shanghai, ont duré de 1997 à 2008 du fait d'une interruption de plusieurs années.
La durée de vie d'un gratte-ciel peut dépasser les 100 ans. Ainsi, les gratte-ciels de New York construits durant les années 1890 existent toujours à ce jour, du moins les plus hauts. La plupart du temps, un gratte-ciel n'est détruit que pour faire place à un immeuble plus élevé.
Styles
- Style néoclassique
- Style néogothique, assez fréquent aux États-Unis jusque dans les années 1930
- Style Beaux-Arts
- Style Art déco, le style prépondérant durant l'entre-deux-guerres
- Style international, le style dominant des années 1950 au début des années 1980
- Style modernisme précoce[Quoi ?]
- Style stalinien
- Style brutaliste
- Style high tech
- Style postmoderniste, dominant depuis les années 1980
- Style déconstructiviste
- Styles orientaux
- Style arabo-islamique
- Style néo-académisme français
- Les arches
- Formes en arc de cercle
- Formes hyperboloïdes
- Formes torsadées
- Formes triangulaires ou pyramidales
- Formes en voile de bateau
- Formes elliptiques
- Formes à base rétrécie
- Formes avec une ouverture au sommet
- Gratte-ciel avec plusieurs flèches
Nouvelles perspectives
Tour polycentrique
Une approche plus récente cherche à rompre avec la conception classique monolithique, et propose d’organiser le bâtiment sous forme de modules constitués autour de plusieurs noyaux de circulations verticales. Chaque noyau deviendrait le point central d’une plus petite entité tout en constituant une sorte de « super-pilier » de l’ensemble. Les promoteurs de ce type de construction indiquent qu’un tel édifice serait moins susceptible de s’effondrer si l’un de ces piliers était endommagé, tout en vantant une capacité d’évacuation largement améliorée. Les espaces utiles du bâtiment sont répartis sous forme de « grappes » sur les piliers pour bénéficier au maximum de la lumière naturelle. De plus, un incendie survenant dans l’un des modules aurait peu de chances de se propager à d’autres zones de l’immeuble. La principale limitation de cette approche devient alors une occupation plus faible du volume total alloué au bâtiment. Ce concept n’a cependant pas encore été appliqué.
Gratte-ciels écologiques
Depuis quelques années, il y a une très forte tendance à construire des immeubles qui s'inscrivent dans une démarche de développement durable. Ainsi, sur certains gratte-ciel on trouve désormais des éoliennes, des panneaux solaires, des systèmes de récupération et de recyclage de l'eau, et aussi la présence de végétaux.
Parmi les gratte-ciel écologiques construits ou en projet :
- Le Burj al-Taqa, à Dubaï (Émirats arabes unis) ;
- La Hearst Tower à New York (États-Unis), construite en 2006 ;
- Le 340 on the Park à Chicago (États-Unis), construit en 2007 ;
- Les tours du Bahrain World Trade Center, à Manama (Bahreïn), construites en 2008, équipées d'éoliennes ;
- La Bank of America Tower (États-Unis), construite en 2008 ;
- L'Occitanie Tower a Toulouse, 2022
- La tour Oxygène à Lyon, 2010 ;
- La Strata Tower, Londres, 2010, équipée d'éoliennes ;
- La Pearl River Tower, à Guangzhou (Chine), construite en 2011, équipée d'éoliennes, de panneaux solaires et de systèmes de climatisation utilisant les courants d'air ascendants.
Il y a des normes dans ce domaine telles que la norme HQE (Haute qualité environnementale) en France ou la norme LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) aux États-Unis.
Hauteur maximale théorique
La hauteur théorique maximale est estimée à plusieurs kilomètres de haut[15]. D'après William Baker, « meilleur ingénieur en structure chez Skidmore, Owings et Merrill et ayant travaillé avec Smith sur le Burj Khalifa », un bâtiment pourrait théoriquement être construit au moins aussi haut que 8 849 mètres, soit un mètre de plus que le mont Everest[15].
Plus le bâtiment est haut plus la base doit être étendue[15]. Une base large présente deux inconvénients, il faut un terrain plus grand et cela entraîne d'énormes surfaces au cœur de la tour qui ne reçoivent pas la lumière du jour et sont donc moins attrayantes[16]. Pour ces raisons, les immeubles de grande hauteur ne sont financièrement intéressants que jusqu'à une hauteur d'environ 200 mètres[16].
Le développement de nouveaux matériaux tels que des bétons à haute résistance et des aciers extrêmement résistants a repoussé les limites de la construction des gratte-ciel. Les experts considèrent en 2020 que des gratte-ciel de plus de 1600 mètres sont tout à fait réalisables. S'il s'agissait simplement d'ériger une colonne de béton, 4000 mètres seraient possibles sans que la structure ne s'effondre sous son propre poids, ou même 9000 mètres en utilisant de l'acier[16].
Au Japon, les ingénieurs et les architectes ont imaginé des tours de plusieurs milliers de mètres de hauteur à l'image de la X-Seed 4000 qui comprendrait 800 étages sur 4 000 mètres.
Principaux concepteurs mondiaux
Les principaux cabinets d’architecture ou d’ingénierie qui conçoivent aujourd’hui des gratte-ciels de très grande hauteur sont :
Cabinets d'architecture américains
- Skidmore, Owings and Merrill ; Burj Khalifa, One World Trade Center à New York, Willis Tower à Chicago, SunTrust Center à Orlando, Rondo I-B à Varsovie
- KPF ; Shanghai World Financial Center, 311 South Wacker Drive à Chicago, 900 North Michigan à Chicago, 225 West Wacker à Chicago
- Hellmuth, Obata & Kassabaum (HOK) ; Regions-Harbert Plaza à Birmingham (États-Unis), Tuntex Sky Tower à Kaohsiung (Taïwan), One Metropolitan Square à Saint-Louis, Thomas Eagleton Courthouse à Saint Louis
- Cesar Pelli ; tours Petronas en Malaisie, One Canada Square à Londres, Tour Unicredit à Milan, Key Tower à Cleveland, Bank of America Corporate Center à Charlotte, Wells Fargo Center
- Ieoh Ming Pei ; U.S. Bank Tower à Los Angeles, tour de la Banque de Chine à Hong Kong, JPMorgan Chase Tower, Torre Espacio à Madrid, 225 South Sixth à Minneapolis
- John Portman ; Tomorrow Square à Shanghai, Embarcadero West à San Francisco, Renaissance Center à Détroit
- Smallwood Reynolds Stewart ; Hearst Tower à Charlotte, Atlantic Center Plaza à Atlanta, The Atlantic à Atlanta.
- Arquitectonica ; de nombreux gratte-ciels à Miami, Tour Mozart à Issy-les-Moulineaux, Sky Tower à Abou Dabi, Riviera TwinStar Square à Shanghai
- Costas Kondylis ; de nombreux gratte-ciel à New York en collaboration avec Donald Trump dont la Barclay Tower, 220 Riverside Boulevard at Trump Place, The Strathmore
- Schuman Lichtenstein Claman & Efron (SLCE) ; de nombreux gratte-ciels à New York dont 712 5th Avenue, The Epic, Tribeca Tower
Cabinets d'architecture européens
- AREP (filiale de la SNCF), tour financière Bitexco à Hô Chi Minh-Ville, Aspire Tower à Doha
- Jean-Marie Charpentier (agence ARTE Charpentier), tour Oxygène à Lyon, Pullman Shanghai Skyway Hotel à Shanghai
- Lucien Lagrange (en), vivant aux États-Unis, d'origine française ; Park Tower, Elysian, Chicago, The Pinnacle à Chicago
- Jean Nouvel, Kölnturm à Cologne, torre Agbar à Barcelone, Burj Qatar à Doha
- Pierre Parat et Michel Andrault, Tour Totem à Paris, tours Société générale et tour Séquoia à La Défense
- Dominique Perrault, Sky Barcelona à Barcelone, tours de la Cour de justice de l'Union européenne, à Luxembourg, DC Towers à Vienne (Autriche)
- Christian de Portzamparc, tour de Lille, tour Granite à La Défense, One57 à New York
- Roger Saubot, tour Total à La Défense
- Valode et Pistre, tour T1 à La Défense, tour Incity à Lyon
- Jean-Paul Viguier, cœur Défense, Sofitel Chicago Water Tower à Chicago, tour Majunga à La Défense
- Aedas (Royaume-Uni), Pentominium, Ocean Heights 1 à Dubaï, The Venetian, AIG Tower à Hong Kong.
- Norman Foster (Royaume-Uni), Hearst Tower à New York, 30 St Mary Axe, Willis Building, Al Faisaliah Center à Riyad.
- RMJM (Royaume-Uni), Gate to the East à Suzhou, Marina Heights Tower, Trident Grand Residence à Dubaï
- Richard Rogers (Royaume-Uni), 175 Greenwich Street à New York, Hotel Hesperia Tower à L'Hospitalet-Barcelone
- Kevin Roche (Irlandais basé aux États-Unis), Leo Burnett Building à Chicago, Bank of America Plaza, 60 Wall Street à New York
- Helmut Jahn (Allemagne-États-Unis), One Liberty Place à Philadelphie, Messeturm à Francfort, Cityspire à New York, Bank of America Tower[17], Park Avenue Tower à New York
- Novotny Mähner Assoziierte (Allemagne), nombreux gratte-ciels à Francfort dont Büro Center Nibelungenplatz, Eurotheum, City tower à Offenbach.
- Ricardo Bofill (Espagne), Citadel Center, 77 West Wacker Drive à Chicago, Twin Center à Casablanca
- Santiago Calatrava (Espagne), Turning Torso à Malmö (Suède)
- Archizdrav (Russie), nombreux gratte-ciels à Moscou dont Wellhouse at Leninsky Prospekt, Leninsky Prospekt 116
- Tromos (Russie), nombreux gratte-ciels à Moscou dont le Triumph-Palace, Aliye Parusa, Nordstar Tower
Cabinets d'architecture asiatiques
- DLN Architects (Hong Kong), Citic Plaza à Guangzhou, Central Plaza à Hong Kong, The Center à Hong Kong, Highcliff à Hong Kong, et très nombreuses autres tours à Hong Kong.
- P & T Architects & Engineers (Hong Kong), The Harbourside à Hong Kong, Exchange Square à Hong Kong, Far Eastern Plaza à Taipei (Taïwan)
- Wong Tung (Hong Kong), Aigburth à Hong Kong, St Francis Towers, Enterprise Center Tower 1 aux Philippines
- Wong & Ouyang (Hong Kong), International Commerce Center, Langham Place Office Tower, The Cullinan Towers à Hong Kong.
- East China Architectural Design & Research Institute (ECADI) (Chine), Shanghai World Financial Center à Shanghai, Zhengzhou Greenland Plaza à Zhengzhou, Shaoxing Shimao Crown Plaza à Shaoxing
- DP Architects (Singapour), Wisma 46 à Jakarta, Berjaya Times Square à Kuala Lumpur, Parkview Square à Singapour
- Nikken Sekkei (Japon), Burj Al Alam à Dubaï, Bank of China Tower à Shanghai, Kansai Electric Power Building à Osaka
- Nihon Sekkei (ja) (Japon), JR Tower à Sapporo, Act Tower à Hamamatsu, Kanayama Minami à Nagoya
- Taisei Corporation (Japon), Landmark Tower à Yokohama, Shinjuku Oak Tower à Tokyo, Menara Maybank à Kuala Lumpur
- Kajima Corporation (Japon), Tour NTT DoCoMo Yoyogi à Tokyo, Shiodome Media Tower à Tokyo, World Business Garden à Chiba
- Takenaka Corporation (Japon), Applause Tower à Osaka, The Tower Osaka à Osaka, Shin Kobe Oriental City à Kobe
- Kenzō Tange (Japon), Tochō (Tokyo City Hall), Shinjuku Park Tower, Mode Gakuen Cocoon Tower à Tokyo
- C.Y. Lee (Taïwan), Taipei 101 à Taipei, Tuntex Sky Tower, Chang-Gu World Trade Center à Kaohsiung
- Hafeez Contractor (Inde), The Imperial, Tabrez Tower, ITC Grand Central à Mumbai
Économie
La construction d’un gratte-ciel est très liée à la bonne santé économique de la ville ou de la région dans laquelle il est construit. Construire un gratte-ciel de 100 étages coûte plus cher que construire deux tours équivalentes de cinquante étages[18], principalement car sa durée de construction est deux fois plus longue, avec une plus forte immobilisation du capital. Les intérêts financiers peuvent représenter 40 % du coût de construction d’une tour de très grande hauteur[18].
Le coût de construction d'une tour de 200 mètres de hauteur est le double de celui d'un immeuble classique de bureaux ; 4 000 euros HT/m² contre 2 000 euros. Ce surcoût s'explique par la nécessité de mettre davantage de matériaux pour résister au vent et au poids et aussi du fait de la nécessité de devoir monter ces matériaux très haut. Le respect des normes de consommation énergétique pour les très hautes tours est aussi très difficile. De plus une tour coûte en charge 20 à 30 % de plus, notamment du fait des ascenseurs et du coût de la sécurité[19].
Selon Adrian Smith, architecte américain et l’un des principaux concepteurs de gratte-ciels, la construction d’un bâtiment de très grande hauteur est donc difficilement voire rarement rentable[18]. Pour cela, il faut être extrêmement vigilant à l’immobilisation du capital, à l’utilisation finale des locaux et surtout au contrôle des terrains aux alentours. En effet, la construction d’une très grande tour donne de la valeur au quartier environnant comme cela s’est produit par exemple avec le secteur de Pudong à Shanghai (Jin Mao Tower) ou à Canary Wharf à Londres (Tour Radden). La rentabilité économique d’une tour de très grande hauteur est donc à replacer dans une rentabilité globale sur plusieurs années d’un quartier ou d’une ville. D’où l’émergence des plus hautes tours actuelles dans des villes en plein développement, à la recherche de notoriété ou de visibilité et dans un pays ou région avec d’importants capitaux disponibles comme c’est le cas pour les émirats pétroliers du Golfe ou les provinces maritimes chinoises.
La construction d’un bâtiment de grande hauteur permettait aussi à l’entreprise qui l’occupait une rationalisation de son activité en regroupant tous ses salariés en un même lieu et une augmentation de sa notoriété et de son image. Ce fut le cas de la Willis Tower à Chicago ou des tours Petronas à Kuala Lumpur[18]. Le coût total d'un gratte-ciel de plus de 150 mètres de hauteur atteint souvent plusieurs centaines de millions de dollars et peut en atteindre plusieurs milliards.
Quelques exemples[20] :
- Willis Tower, Chicago (États-Unis), 442 m, 1974, 950 millions de $
- Shanghai World Financial Center, Shanghai (Chine), 492 m, 2008, 850 millions de $
- Tour Granite, Paris La Défense, 184 m, 2008, 180 millions d'euros
- Tour CMA-CGM, Marseille (France), 147 m, 2009, 300 millions d'euros
- One World Trade Center, New York, 541 m, 2013, 3,1 milliards de $[21]
La société Emporis a par ailleurs dressé une liste de bâtiments les plus coûteux de l'histoire. Parmi les gratte-ciels il y a[22] :
- One World Trade Center, New York, 541 m, 104 étages, 2014, 3,9 milliards de $
- The Shard, Londres, 306 m, 73 étages, 2013, 1,9 milliard de $
- The Palazzo, Las Vegas, 196 m, 53 étages, 2007, 1,9 milliard de $
- Taipei 101, Taipei, Taïwan, 509 m, 101 étages, 2004, 1,76 milliard de $
- Burj Khalifa, Dubaï, 828 m, 163 étages, 2010, 1,5 milliard de $
- Bank of America Tower, New York, 366 m, 56 étages, 2009, 1 milliard de $
- Chifley Tower, Sydney, Australie, 241 m, 50 étages, 1992, 1 milliard de $
- Niagara Hilton Phase 2, Niagara Falls, Canada, 177 m, 58 étages, 2009, 1 milliard de $
- SunTrust Financial Centre, Tampa, États-Unis, 160 m, 36 étages, 1992, 1 milliard de $
Il arrive parfois que les travaux soient interrompus pour des raisons financières. Lors de la crise financière d'automne 2008, les travaux ont ainsi été interrompus sur la Tour de Russie à Moscou et sur la Chicago Spire à Chicago.
Crises financières
Une étude de la banque Barclays a relevé que l'apogée de la construction de gratte-ciels coïncidait souvent avec une période de crise économique. Ainsi l'achèvement de la construction de l’Empire State Building et du Chrysler Building en 1930/1931 coïncide avec la grande crise économique des années 1930.
L'achèvement des tours du World Trade Center et de la Willis Tower aux États-Unis en 1973/1974 coïncide avec le début de la crise économique des années 1970. La fin de la construction des Tours Petronas en Malaisie et de la Baiyoke Tower II en Thaïlande en 1997, plus hautes tours de ces pays et de la région, a coïncidé avec le début de la crise économique asiatique de 1997. La construction de la plus haute tour du monde à Dubaï en 2010 a coïncidé à un mois près à une grave crise économique dans la ville-État[23].
Cela peut s'expliquer par le fait que la construction des plus hautes tours symbolise les excès des périodes de boom économique auxquelles succèdent des périodes de crise (cycle économique), le cycle étant particulièrement marqué dans l'immobilier, une activité d'investissement comme la construction aéronautique ou la construction navale
Variations géographiques
Amérique du Nord
Le gratte-ciel était devenu un symbole des États-Unis, son pays d'origine. C'est là que se trouvait la majorité des plus hauts immeubles mondiaux jusqu'aux années 1980. Chicago et New York, sont aujourd'hui comme hier les deux villes du continent où la densité de gratte-ciel est la plus élevée, mais la plupart des grandes villes possèdent désormais un quartier d'affaires (Central business district) comprenant plusieurs tours relativement hautes. Les constructions, qui avaient connu une éclipse durant les années 1940 et 1950, sont vigoureusement reparties dans les années 1960 et ont connu leur apogée dans les années 1980, notamment dans les États du Sud. Le rythme des constructions a diminué dans les années 1990 avant de repartir aujourd'hui. Le rythme de constructions nouvelles est actuellement bien inférieur à celui de l'Asie, mais assez soutenu tout de même, et ce, en dépit du traumatisme qu'a représenté la destruction du World Trade Center.
Les constructions se concentrent aujourd'hui dans les agglomérations de New York, Chicago, Las Vegas et en Floride. Depuis le début des années 1990, l'agglomération de Miami (Floride) connaît ainsi un important renouvellement urbain. Beaucoup d'immeubles de grand luxe donnant sur la mer y sont construits pour accueillir notamment les retraités du nord des États-Unis, mais aussi des investisseurs étrangers. Parmi les gratte-ciel de Miami, on peut noter les tours Blue and Green Diamond à Miami Beach, le Trump Royale à Sunny Isles Beach, le Jade at Brickell Bay, la Portofino Tower à Miami Beach, le Trump international Sonesta Beach Resort à Sunny Isles Beach. Le grand magnat de l'immobilier, Donald Trump, est assez présent dans ces constructions avec des associés locaux. Miami est désormais l'agglomération américaine qui comprend le plus de gratte-ciels après New York et Chicago et devant Houston. Les gratte-ciels de l'agglomération de Miami sont souvent très récents, sur les 50 immeubles les plus hauts de l'agglomération, 43 ont été construits depuis l'an 2000. Cependant la crise immobilière () fait apparaître que trop d'immeubles ont été construits. Le prix des appartements baisse, la spéculation sur la hausse constante des prix a cessé.
Beaucoup de gratte-ciel se sont construits ces dernières années dans les autres villes de Floride comme Jacksonville, Orlando, Tampa, St Petersburg. De nombreux gratte-ciel sont également en construction ou en projet à Las Vegas, une ville en plein boom. Ces immeubles sont souvent associés à des casinos et sont de taille gigantesque. Le plus haut immeuble de la ville est The Palazzo inauguré en 2007 et qui mesure près de 200 mètres. Des tours impressionnantes y ont été construites, telles que la Planet Hollywood Towers. Au Texas, il y a de très grands gratte-ciel à Houston et dans l'agglomération de Dallas. Ils remontent dans une large mesure au début des années 1980 et au boom du pétrole. Certains approchent ou dépassent les 300 mètres de hauteur comme c'est le cas de la JPMorgan Chase Tower. À l'époque, un nombre excessif de tours ont été construites, ce qui a provoqué la faillite de nombreuses banques qui les ont financées et un faible nombre de constructions pendant de longues années.
À un moment, la Federal Aviation Administration, l'autorité fédérale américaine de l'aviation civile, a interdit la construction d'immeubles de plus de 600 mètres[18]. Donald Trump, l'un des plus grands promoteurs mondiaux de gratte-ciel, qui envisageait la construction d'un immeuble de cette hauteur avant les attentats du , a abandonné de peur que cette nouvelle tour ne devienne une cible[18]. Dans l'ensemble, beaucoup de gratte-ciel américains se caractérisent par une très grande recherche esthétique, comme c'est par exemple le cas de la Hearst Tower, et des représentants du style de toutes les époques.
Au , les villes des États-Unis où il y avait le plus de gratte-ciel sont[24] :
Rang | Ville | Nombre de gratte-ciels |
---|---|---|
1 | New York | 682 |
2 | Chicago | 302 |
3 | Miami | 88 |
4 | Houston | 85 |
5 | San Francisco | 74 |
6 | Honolulu | 63 |
7 | Los Angeles | 58 |
8 | Atlanta | 56 |
9 | Las Vegas | 51 |
10 | Philadelphie | 49 |
Au Canada, bien que l'espace ne manque pas, de nombreuses villes ont choisi de se développer verticalement. C'est le cas de Montréal, Vancouver, Calgary, Edmonton et surtout Toronto, une agglomération qui compte plus de 350 tours d'au moins 100 m de hauteur avec des gratte-ciels tels que la Scotia Plaza, le One King Street West, la Canada Trust Tower.
Au Mexique, malgré le risque sismique, de nombreux gratte-ciels ont été construits récemment dans la capitale Mexico ainsi qu'à Monterrey. Le plus haut gratte-ciel du Mexique est la T.Op Torre 1 haute de 305 mètres située à Monterrey et achevée en 2020. Parmi les gratte-ciels notables de la capitale du Mexique, il y a la Corporativo Santa Fe 505, la Torre Empresarial Altiva.
Amérique du Sud
En Amérique du Sud, la construction de gratte-ciels est en plein essor au Brésil surtout depuis les années 1990 ainsi qu'au Panama. À Panama, il y a une extraordinaire frénésie de construction avec plus de 150 gratte-ciel d'au moins 100 mètres de hauteur en 2022. La ville accueille en effet des retraités d'Amérique du Nord qui veulent profiter du soleil et d'une monnaie indexée sur le dollar américain. Leur conception est souvent audacieuse, comme c'est le cas du JW Marriott Panama haut de 293 mètres ou de la Bahia Pacifica.
Au Venezuela, à Caracas, on peut voir les tours jumelles du Complexe du Parque Central de 225 m de haut, construites en 1979 et 1984, mais la grave crise économique que traverse le pays a interrompu les constructions de gratte-ciel depuis 2013.
Les gratte-ciels du Brésil se caractérisent par leur faible hauteur. Beaucoup de gratte-ciels brésiliens se concentrent à São Paulo, qui est la ville d'Amérique latine qui en comprend le plus, même si comme dans la plupart des autres villes du pays il n'y a pas de gratte-ciel qui y atteigne 200 mètres de haut du fait de la règlementation. Cependant la ville balnéaire de Balneario Camboriu fait exception et comprend des gratte-ciel de plus de 200 mètres de hauteur comme les Yachthouse Residence Club, les plus hauts gratte-ciel du Brésil qui sont inaugurés en 2022.
Au Chili s'impose la plus haute tour d'Amérique du Sud, la Torre Gran Costanera qui a une hauteur de 300 mètres. À noter que son concepteur est César Pelli, qui l'un des plus grands architectes de la planète, d'origine argentine. La plupart des gratte-ciel se situent dans la capitale Santiago.
En Argentine, de nombreux gratte-ciels ont été construits depuis les années 1990 essentiellement à Buenos Aires, où se situe la plus haute tour du pays, la Alvear Tower Puerto Madero inaugurée en 2019 et haute de 235 mètres.
Caractéristique rare, on trouve en Amérique du Sud des gratte-ciels très anciens, construits dans les années 1940 tel l' Altino Arantes à São Paulo et même dans les années 1920 (Palacio Barolo à Buenos Aires).
Asie de l’Est
Sauf dans quelques villes, le développement des gratte-ciels y est assez récent, mais de grande ampleur. C’est à Taïwan, Singapour, Hong Kong et au Japon que furent créés les premiers très hauts immeubles de la région. Au Japon, le manque de place a poussé à la construction en hauteur, mais les risques sismiques imposaient d’importantes contraintes techniques. De ce fait, la construction de gratte-ciels y était très limitée jusque dans les années 1980. Mais l'explosion du prix des terrains durant la décennie et la libéralisation des règles de l'urbanisme ont entraîné une très grande vague de constructions depuis les années 1990, avec des immeubles tels que la Landmark Tower située dans la banlieue de Tokyo à Yokohama, de 293 m de hauteur — ce qui en fait l'un des immeubles les plus haut du Japon, après le Tokyo Skytree.
Hong Kong est historiquement la ville du gratte-ciel dans le monde chinois, et elle est la ville comptant le plus d’immeubles de très grande hauteur dans le monde. On y compte plus de 3 000 immeubles d'une hauteur supérieure ou égale à 30 étages. Le plus haut gratte-ciel de la ville est l'International Commerce Centre de 484 m de hauteur. Les constructions se sont surtout multipliées à partir des années 1980. La prospérité et surtout le manque d’espace expliquent ce phénomène, puisque 7 millions de personnes vivent sur 1 000 km2. Parmi les gratte-ciel emblématiques de la ville, on compte le Two International Finance Center, la tour de la Banque de Chine, la Cosco Tower, le United Centre, le 1 Ho Man tin Hill Road.
Le mouvement de construction continue à Hong Kong, mais il s’est surtout étendu à d’autres villes chinoises, où il est stimulé par la forte croissance urbaine et l’expansion économique. Les gratte-ciel sont un symbole de la réussite économique de villes telles que Shenzhen, Shanghai, Canton, Pékin ou Chongqing et beaucoup ont une esthétique spectaculaire, comme la Porte de l'Orient à Suzhou près de Shanghai, la Wuhan World Trade Tower dans le centre du pays ou encore le Moresky 360 à Wuxi. Les gratte-ciel chinois sont pour la plupart très récents. À l'exception de ceux situés à Hong Kong, quasiment aucun n'est antérieur à 1980.
Certains projets très importants sont actuellement à l’étude en Corée du Sud, comme la Lotte World Tower haute de 556 mètres. La plupart des gratte-ciels se concentrent à Séoul, une des villes de la planète qui en comporte le plus, ainsi qu'à Busan. En Corée du Nord se trouve l'un des bâtiments les plus hauts de la planète, l'Hôtel Ryugyong, haut de 330 mètres sur 105 étages, en phase d'achèvement après une longue période d'interruption.
À Taïwan, les gratte-ciels se concentrent essentiellement dans les trois plus grandes villes du pays, la capitale Taipei, Kaohsiung dans le sud et Taichung dans le centre du pays. À Taipei se trouve le Taipei 101 qui, lors de son inauguration en 2004, était le plus haut gratte-ciel du monde. Ses ascenseurs étaient également, à ce moment-là, les plus rapides du monde. À Kaohsiung figure un gratte-ciel exceptionnel, la Tuntex Sky Tower de 348 m de hauteur.
Aux Philippines, la quasi-totalité des nombreux gratte-ciels se concentre dans la capitale Manille et notamment le quartier d'affaires de Makati.
Au Vietnam, il y a plusieurs centaines de gratte-ciels, tous récents, qui se concentrent essentiellement à Hô Chi Minh-Ville (Saïgon) et Hanoï. C'est dans cette ville que se trouve la Tour de Keangnam Hanoï Landmark inaugurée en 2012 et qui, avec ses 336 mètres, était alors la tour la plus haute du pays. Celle-ci se trouve maintenant à Hô Chi Minh-Ville, il s'agit du Landmark 81 et de ses 461 mètres de haut.
En Thaïlande, la plupart des gratte-ciels se concentrent à Bangkok où ils sont particulièrement nombreux, et à Pattaya. A Bangkok figurent plusieurs gratte-ciel de plus de 300 m de hauteur dont la Baiyoke Tower II, haute de 304 mètres (hors antenne), achevée en 1997, à la fin d'une période de croissance économique record, pendant laquelle de très (voire trop) nombreuses tours ont été construites.
La Malaisie a détenu pendant plusieurs années le titre du plus haut gratte-ciel du monde, avec les tours jumelles Petronas Twin Towers à Kuala Lumpur, construites en 1998. Le toit n’atteint que 378 mètres, mais le mât culmine à 452 mètres. Elle sera dépassée par la Merdeka 118 haute de 644 mètres et qui sera inaugurée en 2022. Ce sera le deuxième plus haut gratte-ciel du monde. Les gratte-ciels se concentrent dans la capitale Kuala Lumpur, ainsi que dans l'île de Penang où sont présentes de très nombreuses sociétés industrielles étrangères.
À Singapour, comme à Hong Kong, la forte densité de population a imposé la construction d'immeubles de grande hauteur. On y trouve en effet plus de 5 millions d'habitants sur un territoire réduit de 710 km2. Cependant, les autorités de la ville n'ont pas autorisé la construction de tours géantes de plus de 300 mètres de hauteur.
En Indonésie, l'écrasante majorité des gratte-ciels se concentre à Jakarta où ils se comptent par dizaines. L'une des plus hautes tours du pays est la Wisma 46, haute de 250 mètres.
Moyen-Orient
Dans le domaine des gratte-ciels, l’essor du Moyen-Orient est plus récent encore que celui de l’Asie, mais particulièrement marqué. Dans ces régions peu densément peuplées, la construction de gratte-ciels se justifie essentiellement par une volonté de prestige, de développement architectural et touristique. On y trouve donc des tours particulièrement hautes et spectaculaires.
Ce sont les Émirats arabes unis, et notamment Dubaï, qui ont le plus retenu l’attention. À Dubaï, la construction de gratte-ciel à vraiment commencé à partir du milieu des années 1990 avec l'hôtel Burj-Al-Arab inauguré en 1999 et qui est l'un des hôtels les plus luxueux du monde. La construction de gratte-ciels n’est qu’un volet de grands projets visant à faire de l’émirat un centre de tourisme et d’affaires de premier plan. En 2014, Dubaï compte 18 immeubles de plus de 300 mètres de hauteur (par comparaison, il n'y en a que six à New York). Parmi ceux-ci se trouve le spectaculaire Burj Khalifa, qui est le plus haut édifice du monde avec ses 828 m.
Beaucoup de gratte-ciels de Dubaï se caractérisent par une très grande recherche esthétique et certains sont très originaux. Par exemple, le Burj Al Arab (321 mètres) rappelle la forme d'une voile et est construit sur une île artificielle. La plupart des sommets des gratte-ciel de la ville ne sont pas occupés et n'ont qu'une vocation décorative : c'est par exemple le cas de l'Emirates Tower One, culminant à 355 m mais dont le dernier étage accessible est situé à une hauteur de 241 m.
Dubaï a servi d'exemple aux autres émirats tels que Abou Dabi, Ajman, Charjah, Fujaïrah et Ras el Khaïmah qui, eux aussi, se sont lancés dans la construction d'immeubles de grande hauteur, bien que peu d'entre eux atteignent les dimensions spectaculaires des plus hauts bâtiments de Dubaï. La construction de ces gratte-ciel se fait dans une large mesure avec des travailleurs venant d'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Leurs conditions de vie et de travail sont très dures (chaleur, soleil, horaires, bas salaires)[25], parfois proches de l'esclavage, et les morts sur chantier et suicides sont nombreux.
Les constructions à Dubaï ont été très nombreuses ces dernières années. Il y avait en 2012 environ 460 tours de plus de 100 mètres de hauteur pour une agglomération de 3 millions d'habitants. D'après la société Emporis, en , sur les 100 plus hauts immeubles en construction dans le monde, 20 le sont à Dubaï[26].
Les autres États du Golfe se sont également lancés dans la construction d'immeubles de très grande hauteur, mais sur une échelle plus modeste qu'à Dubaï. Au Qatar, Doha est la ville du golfe qui a le plus de gratte-ciel après Dubaï et Abou Dabi. D'autres très grands gratte-ciel ont été construits ou sont en construction à Manama, capitale de l'État de Bahreïn, ou dans la ville de Koweït. Dans celle-ci, la Al Hamra Tower de 412 mètres de hauteur a été achevée en 2011.
En Arabie saoudite, des gratte-ciels spectaculaires ont été construits ou sont en construction, tels que le Kingdom Centre à Riyad ou l'Abraj Al Bait hôtel à La Mecque. La Kingdom Tower, située à Jeddah, devrait également devenir une des plus hautes tours du monde, ou même la plus haute : sa hauteur finale est tenue secrète, mais pourrait cependant dépasser les 1 000 mètres.
En Israël, la forte densité d'habitants a imposé la construction de plusieurs dizaines d'immeubles de très grande hauteur. La plupart se situent dans l'agglomération de Tel Aviv où se trouve, à Ramat Gan, la plus haute tour du pays, la City Gate Ramat Gan, haute de 244 mètres. La plupart de ces édifices ont été construits depuis les années 1990. Certains sont assez originaux, comme par exemple de la tour Sail Tower à Haïfa.
Au Liban, à Beyrouth les très nombreuses destructions durant la guerre civile ont imposé la reconstruction de la capitale. Beaucoup d'immeubles de grande hauteur ont été construits depuis le début du siècle, tels que la Marina Tower.
Europe
Le premier immeuble de plus de 100 mètres de hauteur en Europe est la Torre Piacentini, construite à Gênes en 1940, dans l'Italie mussolinienne. Mais c'est dans les années 1950 que commence vraiment la construction de tours de grande hauteur en Europe : en, Italie (Milan, Naples), Belgique (Bruxelles, Anvers), France (Amiens), Espagne (Madrid, Gijon), URSS (Moscou, Riga), Pologne (Varsovie), Allemagne. Les constructions de tours se sont ensuite multipliées notamment en France, en Belgique, en Allemagne et Grande-Bretagne, mais elles ont été très décriées. Beaucoup de villes limitent donc la construction d’immeubles de grande hauteur pour préserver le paysage urbain traditionnel. Des quartiers de gratte-ciels de bureaux ont donc été construits plus en périphérie : la Défense en banlieue parisienne, le Quartier Nord de Bruxelles et plus récemment Canary Wharf dans l’Est londonien. Des tours de logements sociaux ont également été construites dans des zones périphériques, mais leur hauteur est insuffisante pour que l’on puisse parler de gratte-ciel.
Le plus haut gratte-ciel du continent européen est la tour Tour Vostok à Moscou, inaugurée en 2016, comportant 95 étages et culminant à 374 mètres. On observe actuellement un nouvel intérêt pour les gratte-ciels dans les grandes villes européennes, notamment à Londres, Francfort, Milan, Paris, Varsovie, Moscou et Bruxelles.
- France
En France, l'une des premières tentatives pour construire des immeubles d'habitations de grande hauteur remonte en 1934, à Villeurbanne dans l'agglomération lyonnaise. La construction du quartier des Gratte-Ciels à l'initiative du maire de l'époque, Lazare Goujon, était un ambitieux programme d'immeubles atteignant jusqu'à 17 étages et 65 mètres, ce fut le premier gratte-ciel de France et l'un des tout premiers gratte-ciels du continent européen. Dans les années 1930 également, l'architecte Le Corbusier développa des projets de gratte-ciels dans l'île de la Cité à Paris.
En 1952, fut achevée la tour Perret à Amiens. Haute de 104 mètres. À partir des années 1970, de nouvelles tours furent érigées comme Les Horizons (haute de 100 mètres) à Rennes. Mais c'est surtout en région parisienne, dans le quartier de La Défense, à partir des années 1960, que commencèrent à grande échelle les constructions de gratte-ciels avec, par exemple en 1970, la Tour Les Poissons. Au début des années 1970, dans Paris même, de très nombreuses tours sont lancées dans les 13e, 14e, 15e, 17e, 19e arrondissements.
Tours d'habitations essentiellement, mais aussi tours de bureaux comme la Tour Montparnasse achevée en 1973, qui, avec ses 210 mètres de hauteur, fut à son époque le plus haut bâtiment d'Europe. À la fin des Trente Glorieuses, en 1974, la région parisienne était de très loin l'agglomération européenne comportant le plus de gratte-ciels. Mais beaucoup de Parisiens étaient hostiles aux tours. Les autorités en limitèrent les possibilités de construction dans Paris même. La Tour Montparnasse est le plus haut gratte-ciel de Paris intra-muros. En effet, en 1977, la hauteur maximale des constructions dans Paris a été fixée à 25 mètres dans les arrondissements du centre et 37 mètres aux alentours, notamment sous l'impulsion du président français de l'époque, hautement hostile aux tours : Valéry Giscard d'Estaing.
Dans le quartier d'affaires de La Défense, un nouveau plan de construction de tours a été lancé en 2006. De nombreux gratte-ciels sont en projet notamment la Tour Signal, la Tour Phare et les deux tours du Hermitage Plaza. Ces dernières détrôneront la tour first (l'actuel point culmiant de la Défense) et seront les plus hautes de l'Union européenne avec leurs 323 mètres et 93 étages. Certains prendront la place d'immeubles moins hauts construits durant les années 1960. De la sorte, la France devrait voir son parc de gratte-ciels connaître une forte croissance avec en effet une dizaine de gratte-ciels de plus de 150 mètres de hauteur en projet, dont quatre géants dépassant les 300 mètres. Cependant, la crise économique de 2008-2010 a remis en cause ou retardé certains de ces projets. En dehors de Paris, Lyon comptait en 2017 trois immeubles de plus de 100 mètres de hauteur : la tour Part-Dieu (anciennement tour du Crédit lyonnais), haute de 165 mètres, inaugurée en 1977, la tour Oxygène avec ses 115 mètres, achevée en 2010, et la tour Incity, achevée en 2015. D'autres immeubles de plus de 100 mètres sont en projet. La construction d'une tour de plus de 200 mètres de hauteur, la tour Eva, est toutefois suspendue en 2014[27]). La ville de Marseille possède aujourd’hui la tour CMA-CGM (aussi appelée French Line ou tour Jacques-Saadé) d'une hauteur de 147 mètres, la plus haute de la ville. D'autres tours de grande envergure sont également en projet dans le cadre du projet Euroméditerranée. On trouve des tours de plus de 100 mètres également à Lille (Euralille), Amiens (tour Perret), Nantes (Tour Bretagne), Rennes (Les Horizons), Mulhouse (tour de l'Europe). A Toulouse, une tour de 150 mètres l'Occitanie Tower est prévue dans le futur quartier d'affaires Toulouse Euro-Sud-Ouest.
- Allemagne
En Allemagne, la capitale des gratte-ciels est Francfort-sur-le-Main, parfois surnommée Mainhattan. Le centre-ville ayant été détruit pendant la guerre, des terrains ont été libérés. Parmi les gratte-ciels emblématiques de la ville, la Messeturm (tour de la foire) conçue par l'architecte d'origine allemande Helmut Jahn et la Commerzbank Tower qui, à sa construction, était la plus haute tour de l'UE avec ses 259 m. Beaucoup de ces tours abritent des banques, des compagnies d'assurances et des compagnies financières liées à la bourse de Francfort, l'une des plus importantes d'Europe, après Londres et Paris.
- Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, les tours se situent essentiellement à Londres, où le développement du quartier Canary Wharf, au début des années 1990, a relancé leur construction. Parmi les dernières tours construites, la Heron Tower (haute de 242 mètres), la Shard London Bridge (310 mètres soit la hauteur de la Tour Eiffel), inaugurée en 2013 et qui est le plus haut gratte-ciel d'Europe occidentale. Plusieurs dizaines de nouvelles tours sont prévues dans les années à venir dans l'agglomération londonienne. Ces dernières années des gratte-ciels ont été également construits dans des villes moyennes comme Leeds, Manchester, Swansea (The Tower at Meridian Quay), Sheffield, Liverpool (West Tower), Birmingham (10 Holloway Circus).
- Belgique
La Belgique a fait partie des tout premiers pays européens à construire des gratte-ciels. Les premières tours sont apparues dans les villes Belges en 1930 avec la Tour des Paysans (Boerentoren en Néerlandais) à Anvers haute de 87,5 mètres, suivi de la Résidence de la Cambre à Bruxelles. En 1958, Bruxelles accueille l'Exposition Universelle, et fait construire pour l'occasion le Centre International Rogier, un immense complexe de logements et de bureaux et commerces intégrant une tour de 117 mètres de haut appelée « Tour Martini » (Tour Rogier aujourd'hui). Elle fût le premier gratte-ciel européen de type « Moderne »[28]. Depuis l'exposition universelle jusqu'à la fin des années 1980, Bruxelles est victime de la « Bruxellisation », terme dédié qui définit d'immenses chamboulements urbanistiques ou des quartiers entiers sont rasés pour laisser place à d'importants projets immobiliers modernes comme le projet « Manhattan »[29] (le World Trade Center de Bruxelles, le Manhattan Center), ou d'autres projets de tours qui feront apparaître des gratte-ciels qui sont éparpillés dans tous les coins de la capitale belge (la Tour du Midi, la Finance Tower, la Tour ITT…). Bruxelles compte ainsi une vingtaine de tours d'une hauteur moyenne de 120 mètres, concentrées dans le quartier d'affaires Nord. La tour la plus haute de la ville et du pays reste la tour du Midi depuis sa construction en 1967.
- Russie
En Russie, les premiers grands gratte-ciel furent bâtis dans les années 1950 : les sept « gratte-ciel staliniens » dépassent 130 mètres de hauteur, dans un style unique. Plus récemment, la fort reprise économique et le manque d’espace moderne de bureaux ont entraîné la construction de très nombreux gratte-ciels. Moscou est désormais la ville d'Europe qui compte le plus de gratte-ciels : la ville compte plus d'une cinquantaine de tours dépassant 150 mètres et plus de 230 immeubles de plus de 100 mètres de hauteur, la plupart construits depuis l'an 2000. En 2022, quatre des cinq plus hauts gratte-ciels d'Europe sont situés à Moscou, en particulier dans le quartier d'affaire Moskva City. Certains sont très ambitieux, comme la tour Vostok, haute de 374 mètres sur 97 étages. Dans les autres grandes villes, de nombreux projets sortent de terre, à Saint-Pétersbourg avec le Lakhta Center) qui est depuis 2019 le plus haut gratte-ciel du continent européen, à Samara (Ladya 2), à Iekaterinbourg (Antey-3), à Saratov, à Volgograd (Les voiles de la Volga), à Oufa (Tour de la banque Uralsib), à Vladivostok. Les gratte-ciels russes se caractérisent souvent par une grande originalité, à l'exemple de la Paveletskaya Tower à Moscou. D'autres gratte-ciels perpétuent le style stalinien comme le Triumph-Palace, construit en 2005, ou l'Edelweiss construit en 2003. Presque tous ont été conçus par des architectes russes.
- Italie
En Italie, il y a peu de gratte-ciels. Ils se concentrent à Naples et à Milan. À Milan des gratte-ciels ont été construits dans les années 1950, à une époque où on en construisait très peu dans le monde (cas de la tour Pirelli). La tour Unicredit avec ses 218 mètres est la plus haute tour depuis son achèvement en 2012. D'autres tours sont en construction comme les trois tours (entre 170 et 218 mètres) du centre City Life, ou la tour de la mode de 220 mètres. Plusieurs projets sont en train de prendre forme ou déjà réalisées comme la tour du Palazzo Lombardia de 167 mètres de hauteur.
- Finlande
En 2019, le premier gratte-ciel a été achevé en Finlande, au Kalasatama d'Helsinki, près du centre commercial Redi[30]. Le bâtiment, appelé Majakka, est le premier des huit tours prévues[31]. Le bâtiment est le deuxième plus haut bâtiment des pays nordiques après le Turning Torso à Malmö, en Suède.
- Pays-Bas
Aux Pays-Bas, à partir des années 1990, un grand nombre de gratte-ciels ont été construits, en particulier à Rotterdam (tour de la Meuse, tour Millenium) à Amsterdam (tour Rembrandt) et à La Haye, où se trouve un gratte-ciel qui a remporté un prix d'architecture (le Emporis Skyscraper Award), le Het Strijkijzer.
- Espagne
En Espagne, le boom immobilier de ces dernières années a entraîné la construction de nombreux d'immeubles de grande hauteur, notamment dans les cités balnéaires telles que Benidorm, Villajoyosa ainsi que dans la capitale Madrid où quatre tours de plus de 200 mètres ont été inaugurées en 2007 et 2008 dont la plus haute du pays la Torre de Cristal.
- Pologne
En Pologne, les gratte-ciels se concentrent à Varsovie, où se trouve notamment le palais de la culture et de la science de style stalinien.
- Turquie
Dans la partie européenne de la Turquie, à Istanbul, ont été construits depuis les années 1990 un très grand nombre de gratte-ciels, dont la Isbank Tower 1 (181 mètres) et le Sisli Plaza. En 2010, a été achevé le Sapphire of Istanbul, qui est le plus haut gratte-ciel de Turquie (261 mètres).
Afrique
La première tour de plus de 16 étages à avoir été construite en Afrique est l'immeuble Liberté, d'une hauteur de 78 mètres et de 17 étages, conçue par l'architecte suisse Léonard René Morandi et achevée en 1950 à Casablanca, au Maroc. À noter qu'il y avait d'autres gratte-ciels de 13, 14 et 15 étages dans plusieurs pays d'Afrique dont le Maroc. Au Maroc, certaines villes contiennent des IGH et gratte-ciels : Rabat, Casablanca, Tanger principalement. La Marina de Casablanca, en construction, aura des tours de 150 m et plus, tout comme dans la nouvelle cité financière à Anfa Park où est prévue la construction de plusieurs gratte-ciels de plus de 200 mètres de hauteur notamment celle de BMCE Bank ainsi que d'une tour de 554 mètres (Nour Tower) battant ainsi le record de hauteur au Maroc et du Maghreb détenu par les Twin Tower de Casablanca 120 m et d'Afrique en devançant le Carlton Centre (223 m) en Afrique du Sud. La Tour Maroc Telecom, construite par l'architecte Jean-Paul Viguier avec 21 étages, possède environ 150 m si l'on comprend l'antenne, Tanger compte plusieurs projets d'IGH notamment Tanger City Center et la Perle de Tanger.
En Égypte, plusieurs gratte-ciels sont également construits, notamment à Alexandrie et au Caire, mais peu dépassent les 150 mètres. La Tour du Caire, plus haut gratte-ciel d'Égypte, mesure 187 mètres.
En Côte d'Ivoire, le quartier du Plateau d'Abidjan se distingue par ses nombreux gratte-ciels (essentiellement bâtis pendant la période du « miracle ivoirien » des années 1970) qui abritent principalement les bureaux de divers ministères et agences étatiques. L'image de ces hauts bâtiments qui se détachent au bord de la lagune Ébrié vaut à Abidjan son surnom de « Manhattan des Tropiques »[32].
En Afrique du Sud, et notamment à Johannesbourg de nombreux gratte-ciel ont été édifiés surtout dans les années 1970, le plus haut étant le Carlton Centre (222 m) suivi par le Pearls Of Umhlanga à Umhlanga Rocks. Parmi les gratte-ciel notables, le Michelangelo dans la banlieue de Johannesbourg, l'Embassy Building à Durban, le Triangle House au Cap. L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique qui compte le plus de gratte-ciel. Ensuite on a sûrement le Maroc, l'Égypte, L'Algérie, Sénégal, Kenya…
Océanie
Il y a de très nombreux gratte-ciels en Australie du fait de la concentration de la population dans quelques villes millionnaires. La tour la plus haute du pays (hors antenne) est la Eureka Tower, haute de près de 297 mètres[33] sur 91 étages, située à Melbourne. C'était à son inauguration, en 2006, la plus haute tour d'habitation du monde. Sydney comprend une centaine d'immeubles de 100 mètres de hauteur et plus. Il faut noter la présence de nombreux gratte-ciels dans la ville balnéaire de Gold Coast au sud de Brisbane, qui comprend en 2014 la deuxième tour la plus haute d'Australie, la tour Q1, qui comprend 78 étages (275 mètres de hauteur hors antenne).
En Nouvelle-Zélande, la plupart des gratte-ciels sont concentrés dans la plus importante ville du pays, Auckland. La tour la plus haute du pays est le Vero Centre, haute de 170 mètres.
Nombre
Les 15 villes (villes sans agglomération) qui en comportent le plus sont les suivantes au , selon la société Emporis [24] :
- Hong Kong ( Chine): 1 985
- New York ( États-Unis) : 853
- Shenzhen ( Chine) : 688
- Tokyo ( Japon) : 576
- Singapour ( Singapour) : 540
- Bangkok ( Thaïlande) : 455
- Wuhan ( Chine) : 423
- Dubaï ( Émirats arabes unis) : 376
- Toronto ( Canada) : 350
- Kuala Lumpur ( Malaisie) : 345
- Guangzhou ( Chine) : 344
- Chicago ( États-Unis) : 336
- Shanghai ( Chine) : 327
- Guiyang ( Chine) : 288
- Chongqing ( Chine) : 249
Cependant, il faut prendre ces chiffres avec prudence. Emporis ne recense pas tous les gratte-ciels, notamment pour les pays d'Amérique du Sud et d'Asie. Pour les villes asiatiques, les chiffres d'Emporis ne sont pas cohérents avec les chiffres de sa base de données. Il faut donc considérer ces chiffres comme un minimum, les chiffres pour l'Asie étant probablement beaucoup plus élevés, au minimum deux fois plus élevés pour la Chine.
Dans l'ensemble de la planète, il se construit depuis 2010 plus de 1 300 gratte-ciels d'au moins 100 mètres de hauteur chaque année et ce nombre augmente très rapidement. La plupart sont construits en Asie en particulier en Chine. Ainsi d'après le Council on Tall Buildings and Urban Habitat sur les 128 gratte-ciels d'au moins 200 mètres de hauteur achevés en 2016, 67 % sont situés en Chine, les États-Unis venant en seconde position suivie de la Corée du Sud[34].
D'après Skyscraperpage, il y a eu plus de gratte-ciels d'au moins 300 mètres de hauteur construits en six ans de 2011 à 2016 que des origines des gratte-ciel à 2010. Les perspectives de construction de gratte-ciels sont très favorables en Chine où, durant les prochaines années, des centaines de millions d'habitants vont quitter les campagnes pour s’installer en ville et surtout en Inde où il y a encore très peu de gratte-ciels vu la taille du pays.
En Europe, les pays situés à l'est doivent rapidement s'équiper en immeubles de bureaux modernes et les pays de la moitié ouest, comme la France, développent de nouveaux centres urbains tels que La Défense.
Dans beaucoup de pays, pour éviter l'étalement urbain qui rend difficile la rentabilisation des transports en commun et préserver les terres agricoles, les autorités densifient les villes existantes en autorisant la construction d'immeubles de grande hauteur. C'est par exemple le cas au Canada dans des agglomérations comme Toronto ou Vancouver.
Par ailleurs, l'évolution des techniques de conception et de construction facilite les constructions en hauteur et la philosophie libérale incite les élus locaux de certains pays à mettre en place une planification urbaine plus souple.
Avantages et inconvénients
Avantages
- Point de repère et symbole esthétique pour un pays, une ville, une entreprise.
- Économie de surface occupée au sol.
- Effets de synergie dus au regroupement dans un petit espace de services auparavant dispersés.
- Gain en notoriété.
- Utilisation maximale des transports en commun.
Inconvénients
- Coût élevé.
- Gaspillage énergétique.
- Difficulté de circulation des personnes - posant problème pour leur évacuation et l'accès des secours (problème soulevé dès 1974 dans le film La Tour infernale et vérifié lors des attentats du 11 septembre 2001 au World Trade Center).
- Modification climatique - vents turbulents, ombrage des voisins.
- Utilisation moins efficace de l'espace après 5 à 7 étages dus à des espaces nécessaires aux services (escaliers, ascenseurs, gaines de ventilation, gaines électriques, toilettes, etc.).
Conséquences environnementales
Chaque année aux États-Unis, des millions d'oiseaux migrateurs meurent en percutant les façades des immeubles des gratte-ciels. La plupart des oiseaux qui migrent le font de nuit (pour éviter les prédateurs) et se repèrent grâce aux étoiles[35]. Les associations écologistes et de protection des oiseaux essaient de sensibiliser les villes et les États à cette question et proposent de nouvelles normes de construction et d'éclairage[35].
Records
Remarque préliminaire
Selon les sources, les chiffres concernant la hauteur d'un gratte-ciel peuvent diverger. La question est en effet de savoir si l'on compte ou non les antennes et flèches ou simplement la hauteur du dernier étage. Officiellement, on compte dans la hauteur d'un gratte-ciel les antennes si elles font partie de la structure de l'édifice - on les appellera d'ailleurs plutôt « flèches », en anglais : spire. C'est-à-dire que, si l'on enlevait la flèche, on modifierait radicalement l'architecture et l'esthétique du bâtiment. L'exemple type du gratte-ciel à flèche est le Chrysler Building à New York. En revanche, si des antennes ont été rajoutées a posteriori sur le gratte-ciel, mais sans faire partie de la structure de l'édifice, elles ne sont pas comptabilisées.
Cette distinction, qui peut paraître inutile, a en fait pris toute son importance en 1997, lorsque les tours Petronas à Kuala Lumpur ont ravi le titre de plus haut gratte-ciel du monde à la Willis Tower de Chicago. La taille officielle des premières est de 452 m contre 442 m pour la Willis Tower. Mais, pour les tours Petronas, il s'agit de la hauteur de la flèche structurale, le toit s'élevant en fait à 410 m. Alors que pour la Willis Tower, c'est bien le toit qui s'élève à 442 m, les deux immenses antennes (qui culminent à 527 m) ne faisant pas partie de la structure. Ainsi, si l'on mettait ces trois tours côte à côte, un spectateur aurait, au premier coup d'œil, l'impression que la Willis Tower est bien plus grande.
Plus hauts gratte-ciel du monde achevés
Les bâtiments dont le nom est en gras ont détenu le titre de plus haut gratte-ciel du monde à leur achèvement.
Détruits :
- 7 World Trade Center, New York, États-Unis (1987→2001), 186 m.
- World Trade Center (tour 2), New York, États-Unis (1973→2001), 415 m.
- World Trade Center (tour 1), New York, États-Unis (1972→2001), 417 m (527 m avec l'antenne).
- Singer Building, New York, États-Unis (1908→1968), 187 m.
- Morrison Hotel, Chicago, États-Unis (1925→1965), 160 m.
- Hanover National Bank Building, New York, États-Unis (1903→1931), 117 m.
Gratte-ciel en construction par hauteur structurelle
Notes et références
- http://www.emporis.com/building/standard/75/skyscraper
- Voir le site Skyscrapercity.
- « Arts Visuels » (consulté le )
- « Gratte-ciel », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 3 février 2017].
- Informations lexicographiques et étymologiques de « gratte-ciel » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 3 février 2017].
- Entrée « gratte-ciel » des Dictionnaires de français [en ligne], sur le site des Éditions Larousse [consulté le 3 février 2017].
- Entrée « calque » (sens 3) des Dictionnaires de français [en ligne], sur le site des Éditions Larousse [consulté le 3 février 2017].
- Académie française, « gratte-ciel », sur dictionnaire-academie.fr
- http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=1671200895;
- (en) Stephen Nessen, « Sky Walking: Raising Steel, A Mohawk Ironworker Keeps Tradition Alive », sur wnyc.org, .
- Leur réputation d'ironworkers (« monteurs d'acier ») remonte à 1886 lorsque la Dominion Bridge Company (en) fait appel à leurs services pour monter un pont en acier sur le fleuve Saint-Laurent, le site étant sur la réserve indienne de Kahnawake et d'Akwesasne. Cf. (en) David Weitzmany, Skywalkers : Mohawk Ironworkers Build the City, Roaring Brook Press, , p. 15.
- Michel Moutot, Ciel d'acier, Arléa Éditions, , 522 p..
- (en) Burj Dubai Topped Out
- Capital, décembre 2008 page 56
- (en) « Is There a Limit to How Tall Buildings Can Get? », Bloomberg.com, (lire en ligne, consulté le )
- (de) Matthias Alexander, « Wie erkläre ich’s meinem Kind?: Warum Wolkenkratzer nicht 3000 Meter hoch sind », FAZ.NET, (ISSN 0174-4909, lire en ligne, consulté le )
- www.emporis.com
- Entretien avec Adrian Smith, Enjeux-Les Échos, janvier 2008
- Le Point, no 1993, , p. 122
- Capital, décembre 2008, p. 54
- http://www.untec.com/untec/pdf/10405_Dossier-bat-152.pdf
- http://www.emporis.com/statistics/most-expensive-buildings
- La "malédiction des gratte-ciel" va-t-elle encore frapper ?, L'Expansion
- (en) « Cities with the most skyscrapers », Emporis.
- « À Dubai, les travailleurs immigrés se rebiffent », L'Humanité, (consulté le )
- http://www.emporis.com/application/?nav=constructionsites&lng=3
- Fabien Fournier, « Après Incity, les futures tours de la Part-Dieu », Lyon Capitale, (lire en ligne).
- Archi Urbain, « ARCHI URBAIN (01/12) : Centre International Rogier / Tour Martini », (consulté le )
- Albert Martens, Willy Hauwaert, Nicole Purnôde, « Accueil | Présentation du projet », sur quartiernord.be (consulté le )
- REDIn ensimmäisen tornin asunnot viedään käsistä
- Slanginimet hylättiin: Suomen korkeimmasta asuintornista tulee Majakka
- Jean-Luc Piermay, « Sur les traces des capitales indécises de la Côte d’Ivoire », Afrique contemporaine, , p. 365 à 383 (ISSN 0002-0478, lire en ligne )
- http://www.emporis.com/building/eurekatower-melbourne-australia
- « 2016 Tall Building Year in Review », sur Skyscraper Center (consulté le ).
- « Chaque année, des millions d’oiseaux migrateurs se tuent contre les vitres des gratte-ciel nord-américains », Le Monde, .
Voir aussi
Bibliographie
- Judith Dupré, Gratte-ciel du monde, Cologne, Köneman, , 127 p. (ISBN 978-3-89508-333-4, OCLC 41482590)
- Ariadna Garreta et Joaquim Ballarin Bargallo (trad. Peter Miller, Julian Bermejo, Sabine Schaub), Skyscrapers = Gratte-ciel = Wolkenkratzer, Barcelone, Atrium Group, , 571 p. (ISBN 978-84-95692-25-2, OCLC 757421264)
- Élisabeth Pélegrin-Genel, 25 tours de bureaux, AMC-Le Moniteur, 2007 (ISBN 978-2-281-19358-9)
- Thierry Paquot, La folie des hauteurs : pourquoi s'obstiner à construire des tours, Paris, Bourin, (ISBN 978-2-84941-098-1, OCLC 262427459)
Articles connexes
- Articles concernant les gratte-ciel : catégorie:Gratte-ciel
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