Jean Gabin
Nom de naissance | Jean Gabin Alexis Moncorgé |
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Naissance |
9e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 72 ans) Neuilly-sur-Seine (France) |
Profession | Acteur, chanteur |
Films notables | voir filmographie |
Site internet | Musée Gabin.com |
Jean Gabin, né le dans le 9e arrondissement de Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un acteur français.
Commençant sa carrière comme chanteur de revue et d'opérette, il s'impose ensuite à l'écran, devenant une vedette du cinéma français, avec sa « gueule d'amour », tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier, Marcel Carné ou Jean Renoir. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans les Forces françaises combattantes, comme marin embarqué, puis en comme chef de char au régiment blindé de fusiliers-marins. Après la guerre, il connaît une période creuse. À partir de 1954 et de la sortie de Touchez pas au grisbi, il devient un « pacha » au physique imposant et au regard sombre, incarnant la plupart du temps un rôle de truand ou de policier, toujours avec droiture, dans des films souvent dialogués par Michel Audiard.
Sa filmographie de 95 films compte d'importants classiques, parmi lesquels Gueule d'amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande Illusion, Un singe en hiver, Le Chat, Le Pacha et La Traversée de Paris. Il tourne avec la plupart des grands acteurs de l'époque dont certains, comme Fernandel, Lino Ventura, Bourvil, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, sont ses amis. Acteur populaire, il a attiré plus de 161 millions de spectateurs dans les salles après guerre, auxquels il faut ajouter les spectateurs (dont le nombre n'est pas connu) des nombreux succès obtenus parmi sa trentaine de films d'avant-guerre.
Il a remporté trois fois le prix d'interprétation masculine de la Mostra de Venise, en 1951 pour La nuit est mon royaume et en 1954 pour L'Air de Paris et Touchez pas au grisbi, ainsi que deux fois l'Ours d'argent du meilleur acteur à la Berlinale, en 1959 pour Archimède le clochard et en 1971 pour Le Chat.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Jean Gabin[a] Alexis Moncorgé naît le à deux heures du matin, au 23 du boulevard de Rochechouart dans le 9e arrondissement de Paris[1]. Il est le plus jeune fils de Ferdinand Moncorgé (1868-1933), tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Ferdinand Gabin, et de Madeleine Petit (1863-1918), plumassière du quartier du Sentier originaire de la Nièvre, reconvertie dans le registre « chanteuse fantaisiste » de café-concert sous le pseudonyme d'Hélène Petit. Le couple a sept enfants dont trois meurent en bas âge ; outre Jean-Alexis survivent un garçon Ferdinand-Henri (1888-1939) et deux filles, Madeleine (1890-1970) et Reine (1893-1952)[2].
Il passe ses dix premières années à la campagne, pour laquelle il garde toute sa vie un profond attachement. Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé par sa sœur aînée Madeleine, dans le petit bourg de Mériel dans le Val-d'Oise (alors Seine-et-Oise), à l'actuel 63, Grande rue, dans une maison à l’étroite façade (voisine du musée Jean-Gabin) dont le pignon arrière, où se trouve la fenêtre de sa chambre, offre une vue imprenable sur la gare de Mériel[3].
En 1914, un coup appuyé lors d'un combat de boxe lui écrase le nez. Le , alors qu'il a quatorze ans, sa mère meurt. Il obtient son certificat d'études primaires à l'école rue de Clignancourt, mais mauvais élève il délaisse le lycée Janson-de-Sailly à Paris, où il est inscrit, et enchaîne de petits métiers : garçon de bureau à la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles de Drancy, vendeur de journaux[4]. À 17 ans, il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur des locomotives à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre.
Premiers pas au music-hall
[modifier | modifier le code]En 1922, son père le force à entrer, à 18 ans, dans le monde du spectacle, et aurait dit au directeur des Folies Bergère Fréjol, un de ses amis : « Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce… »[réf. nécessaire]. Jean Moncorgé, devenu figurant sous le nom de Jean Gabin[5], est placé sous la bienveillance du comique troupier Bach[6].
De 1924 à 1925, Jean-Alexis Moncorgé effectue son service militaire dans la marine nationale, d'abord comme fusilier marin à Lorient, puis au ministère de la Marine à Paris.
En 1926, à 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scène La Goulue auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France. Il part en 1927 pour le Brésil avec Gaby mais l'affaire tourne au fiasco : ni contrat, ni tournée, ni cachet. Il rentre à Paris via Cherbourg puis, lors d'une audition au printemps 1928, au Moulin Rouge Mistinguett le remarque et lui propose de rejoindre sa troupe. Il débute comme boy, le , dans la revue Paris qui tourne. En chantant On m'suit, Julie c'est Julie et La Java de Doudoune de José Padilla en 1928, il devient le partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époque Albert Willemetz[7].
À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme Flossie ou Les Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de Flossie, et divorce de Gaby.
Débuts au cinéma et consécration (1928-1939)
[modifier | modifier le code]En 1928, il fait ses débuts au cinéma dans deux courts métrages avec le comique Raymond Dandy, Ohé les valises ! et On demande un dompteur[8].
Ce n'est que deux ans après l'arrivée du cinéma sonore en Europe que Jean Gabin, après avoir refusé de tourner dans Le Chemin du paradis[9], fait ses véritables débuts cinématographiques en tournant en 1930 Chacun sa chance, un des premiers films parlants du cinéma français, dans lequel il joue aux côtés de son ex-épouse Gaby Basset et du chanteur Jean Sablon.
Par la suite, il enchaîne les tournages, étant tour à tour policier dans Méphisto, cambrioleur dans Paris Béguin, vendeur de TSF dans Tout ça ne vaut pas l'amour, mécanicien dans Gloria, soldat récalcitrant dans Les Gaietés de l'escadron, capitaine de péniche dans La Belle Marinière, que Gabin considère comme son premier grand rôle à l'écran[9], ingénieur dans Le Tunnel et Adieu les beaux jours.
En 1934, il tourne pour la première fois sous la direction de Julien Duvivier dans Maria Chapdelaine et Golgotha, dans lequel il prête ses traits à Ponce Pilate. Il tourne également en 1934 aux côtés de Joséphine Baker dans Zouzou, mis en scène par Marc Allégret. À partir de 1935, il devient une star du cinéma français grâce à son « charisme exceptionnel » et à Julien Duvivier qui lui offre les rôles principaux de La Bandera avec Annabella, qui est son premier succès[10], La Belle Équipe avec Charles Vanel, dans lequel il chante la chanson Quand on s'promène au bord de l'eau, et Pépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire.
Jean Renoir l'impose dans Les Bas-Fonds avec Louis Jouvet puis, en 1937, dans le film de guerre La Grande Illusion avec Pierre Fresnay, Marcel Dalio et Erich von Stroheim, qui obtient un énorme succès public et critique, devenant au fil des années un classique du cinéma français.
La même année, il tourne Gueule d'amour, de Jean Grémillon, où il retrouve Mireille Balin, sa partenaire de Pépé le Moko et le méconnu Le Messager, de Raymond Rouleau.
En 1938, il tient le rôle d'un déserteur dans Le Quai des brumes aux côtés de Michel Simon et de la jeune Michèle Morgan, à laquelle il murmure le célèbre « T'as d'beaux yeux tu sais ». C'est sa première collaboration avec Marcel Carné et Jacques Prévert[b]. Il campe ensuite le personnage de Trott, toujours face à Morgan, dans Le Récif de corail de Maurice Gleize (sorti en 1939), puis un conducteur de locomotive dans La Bête humaine de Jean Renoir, et La Marie du port.
En 1939, il tourne à nouveau sous la direction de Marcel Carné dans Le jour se lève, drame dans lequel il partage la vedette avec Jules Berry, Arletty et Bernard Blier.
Le , mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg, il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film Remorques, avec Michèle Morgan avec qui il vit une brève idylle.
Les années de guerre
[modifier | modifier le code]Expatrié aux États-Unis pendant la guerre (1940-1943)
[modifier | modifier le code]En , il avait accompagné à la gare Saint-Charles à Marseille Michèle Morgan, qui partait pour Barcelone, puis le Portugal, afin de rejoindre les États-Unis. Souhaitant également la rejoindre, il va à Vichy pour obtenir une autorisation.
Le , refusant de tourner pour les Allemands pendant l'Occupation, il franchit la frontière espagnole en , sans que l'on sache s'il le fait légalement. À Barcelone, il obtient un visa du consulat américain et peut gagner New York à bord de l'Exeter[11]. Il s'expatrie à Hollywood aux États-Unis où il retrouve les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont, etc.
Aux États-Unis, il tourne notamment, après avoir appris l'anglais, La Péniche de l'amour avec Ida Lupino.
Durant cette période, il fréquente brièvement Ginger Rogers et Patricia Morison[11]. Ayant refait le trajet depuis Los Angeles après une période d'ennui[11], pendant l'été 1941, il rencontre Marlene Dietrich à New York. Il emménage avec elle en Californie dans une villa que Greta Garbo leur loue, puis[c] au 1006 Cove Way, dans une villa de Beverly Hills. Gabin ayant le mal du pays, Marlène Dietrich tente de le soulager par sa cuisine ou des distractions lui rappelant la France[11].
Déjà très célèbre, il pourrait tenter une carrière d'acteur aux États-Unis, mais tourne peu malgré son contrat avec la Fox (il avait signé un premier contrat en 1937, mais ne l'avait pas honoré). Par ailleurs, l'acteur intéresse moins les studios hollywoodiens pendant cette période de guerre : ils n'ont plus accès aux salles européennes et donc au public habituel de Jean Gabin. La presse l'accueille néanmoins avec enthousiasme, le magazine Photoplay publiant un reportage de quatre pages avec comme titre : « Escaped from the Nazis »[11].
Jean Gabin devait également tourner dans un film catastrophe, The Day that Shook the World, un tremblement de terre vu depuis une colonie pénitentiaire, mais la Fox annule le projet. On lui propose alors Tampico, un film d'aventure avec Gene Tierney, mais Jean Gabin refuse et la société de production se lasse. Un projet avec Jean Renoir (en contrat chez RKO) est envisagé, où Jean Gabin interpréterait un garçon de café dans un pays tropical, avec notamment Michèle Morgan comme partenaire (A Thief in the Night), mais l'acteur se détourne du cinéma et pense à la France, voyant plusieurs acteurs américains participer à l'effort de guerre (Carole Lombard vend des bons de guerre, Charles Laughton déclame du Shakespeare dans une tournée et reverse les bénéfices à ce profit, Bette Davis et John Garfield tiennent la cantine de Hollywood, un club où les soldats sont servis par des stars). Il confie plus tard : « J'étais malade à l’idée d'être obligé de finir ma vie aux États-Unis. Je ne pouvais pas rester les mains dans les poches, continuer à faire des grimaces devant une caméra — en étant bien payé en plus — et attendre tranquillement que les autres se fassent descendre pour que je retrouve mon patelin »[11].
Après qu'il a pris contact avec la France combattante, fin 1942, il lui est demandé de jouer dans le film L'Imposteur, dont le succès critique et public est mitigé[11]. Long-métrage de propagande gaulliste saluant aussi la bénéfique entrée en guerre américaine, ce film tourné en anglais est produit par le service américain de propagande avec, au générique, seulement deux Français : Julien Duvivier et Jean Gabin. De plus, Gabin déclarera dans un entretien à Cinévie : « Ce que valent les films tournés à Hollywood, je n'en sais rien. Et ça n'a pas d'importance. On donne, en ce moment à Paris, The Impostor. Je n'irai pas le voir. Quand je l'ai fait, il était utile de le faire. J'ai tourné des films dans le goût américain, pour des Américains. C'était eux qu'il fallait toucher alors et je suis content si j'ai réussi. Si maintenant les Français n'aiment pas ça, ils auront peut-être raison parce que les circonstances ne sont pas les mêmes »[11].
Engagé dans les Forces françaises combattantes (1943-1945)
[modifier | modifier le code]Par patriotisme, il s'engage, en , dans les Forces françaises combattantes[12] du général de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier, chef de pièce sur le pétrolier Élorn, il traverse l'Atlantique en convoi à destination de Casablanca. Le convoi est attaqué par des sous-marins et par des avions allemands aux approches de la Méditerranée et au large du cap Ténès. Volontaire au Régiment blindé de fusiliers-marins, il est sur sa demande chef de char, à bord du M10 Wolverine Souffleur II, sous les ordres de l'enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet. Il appartient alors au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre 2e division blindée du général Leclerc.
Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d'Allemagne qui le conduit au Nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden[11]. À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
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Casquette de second maître à coiffe bleue (hiver), 1944-1945.
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Casquette de second maître à coiffe blanche (été), 1944-1945.
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Ceinturon et son étui, avec des décorations nazies récupérées pendant la guerre.
En juillet 1945, à 41 ans, le « plus vieux chef de char de la France Libre » est démobilisé et revient au monde du spectacle avec des cheveux blancs[13]. Toute sa vie, il reste très attaché à la marine nationale et proche de celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet et sa famille.
Après avoir retrouvé Marlène Dietrich en Allemagne, il revient en France. Il refuse de défiler sur les Champs-Élysées et observe son ancien char passer, depuis un balcon de l'hôtel Claridge[11].
Retour en France (1946-1950)
[modifier | modifier le code]De retour en France, il veut reprendre sa carrière d'acteur mais il a changé physiquement et moralement et de nouveaux acteurs romantiques sont apparus, tels que Jean Marais, Gérard Philipe ou Daniel Gélin. Il renonce à jouer Les Portes de la nuit, de Marcel Carné, avec sa compagne Marlene Dietrich car cette dernière refuse d'interpréter la fille d'un collaborateur. En 1946, après avoir acheté les droits du roman, il incarne le rôle-titre de Martin Roumagnac, aux côtés de Marlene Dietrich. Le film, éreinté par la critique, obtient pourtant à l'époque un succès commercial avec 2,4 millions d'entrées[14]. Toutefois, le film est victime d'une légende qu'il est d'usage de lire[15] et entendre, prétendant que ce film a été un cuisant échec commercial[d].
Cependant, ce succès n'est pas réitéré l'année suivante avec le film policier Miroir[16], dans lequel il est un financier et gangster à ses heures. De plus, il a du mal à trouver un rôle à sa mesure.
Alors que sa relation avec Marlene Dietrich s'étiole, il noue, fin 1945 et en 1946 un lien avec Maria Mauban[17],[18], puis, en 1947, avec Colette Mars[19]. Ces relations restent sans suite.
La même année, il tient le rôle principal du long-métrage Au-delà des grilles, qui obtient un succès honorable en salles[20], tandis que le film obtient l'Oscar du meilleur film étranger, et triomphe au théâtre dans la pièce La Soif, d'Henri Bernstein, aux côtés de Madeleine Robinson et Claude Dauphin.
Le retour du succès (1950-1973)
[modifier | modifier le code]Changement d'image
[modifier | modifier le code]En 1950, il retrouve Marcel Carné pour le long métrage La Marie du port, adaptation du roman de Georges Simenon, qui avec 2,6 millions d'entrées[21], permet de confirmer le succès de Gabin après son triomphe théâtral avec La Soif. Son détour dans le cinéma italien avec le drame fantastique Pour l'amour du ciel la même année passe toutefois inaperçu (plus de 679 000 entrées)[22].
En 1951, il est le narrateur de De sacs et de cordes, une pièce musicale de Léo Ferré écrite pour la radio, qu'il interprète tandis que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale. Au cinéma, on le retrouve dans une adaptation d'une pièce d'Henri Bernstein (Victor), mais sa prestation d'un mécanicien de locomotive aveugle à la suite d'un accident dans le drame La nuit est mon royaume lui permet de rencontrer l'éloge de la critique et de remporter la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise. Le succès critique se confirme dans les salles avec un bon accueil du public (2,5 millions d'entrées)[23].
Son film suivant, La Vérité sur Bébé Donge, adapté d'un roman de Georges Simenon, dans lequel il est un industriel coureur de jupons empoisonné par son épouse (Danielle Darrieux), n'est pas un grand succès populaire (1,2 million d'entrées), mais il est considéré au fil des ans comme une œuvre marquante[24].
Il réalise en un de ses rêves d'enfant en entreprenant d'investir une bonne partie de ses revenus dans le domaine de La Pichonnière, situé sur la commune de Bonnefoi, dans le canton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne[25], en Normandie.
Il agrandit progressivement le domaine environnant par plusieurs acquisitions successives. À proximité, il fait construire en 1956 et 1957 une demeure baptisée La Moncorgerie, qui devient sa résidence familiale[26]. Avec l'idée d'assurer la subsistance de sa famille, il se lance dans l'élevage des bovins[27].
Passionné par les chevaux, il monte aussi à La Pichonnière, à la fin des années 1950, une écurie d'une quinzaine de chevaux de course, qui, sous les couleurs Bouton d'or, toque lilas, ainsi décrites par l'acteur lui-même, acquiert une certaine renommée dans le milieu hippique.
À la fin des années 1950, il fait aménager sur un terrain lui appartenant, non loin de là, à Moulins-la-Marche, un hippodrome, qui est nommé après sa mort : hippodrome Jean-Gabin[28].
En 1952, il retrouve Michèle Morgan dans La Minute de vérité, de Jean Delannoy, qui fera plus de 3 millions d'entrées[29].
Il renoue véritablement avec le succès public en tant que tête d'affiche grâce à Touchez pas au grisbi de Jacques Becker, en 1954, qui enregistre 4,7 millions d'entrées en France[30]. Avec ce film, il retrouve un rôle à sa mesure en changeant son image : celle d'un homme d’expérience, autoritaire et qui impose le respect. C'est durant ce tournage qu'il rencontre celui qui devient un de ses amis, Lino Ventura, dont c'est le premier film.
Le retour du succès lui vaut de recevoir à trois reprises, une Victoire du Cinéma français, en 1952, 1955 et 1956.
Le , André-Georges Brunelin, un de ses proches, organise à la Salle Pleyel, à Paris, une manifestation à l'occasion de ses 50 ans et de ses 25 ans de carrière. L'événement réunit quelque deux mille personnes, dont les principaux amis de l'acteur[31].
Rencontre avec Audiard
[modifier | modifier le code]Son succès se confirme avec L'Air de Paris de Marcel Carné, puis avec French Cancan de Jean Renoir en 1955. Michel Audiard, qui devient son ami, est, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer par Gas-oil et Le rouge est mis de Gilles Grangier.
Par la suite, il enchaîne film sur film : il est le maréchal Lannes dans la prestigieuse et pléthorique distribution du Napoléon de Sacha Guitry ; flic infiltré dans Razzia sur la chnouf ; juge pour enfants dans Chiens perdus sans collier ; chauffeur routier dans Des gens sans importance ; restaurateur dans Voici le temps des assassins ; artiste peintre bourgeois s'encanaillant en transportant avec Bourvil de la viande pour le marché noir dans le classique La Traversée de Paris, dont il partage une scène devenue culte avec Louis de Funès, alors méconnu du grand public ; et médecin dans Le Cas du docteur Laurent.
En 1956, il achète une première maison à Deauville et s'établit dans cette station balnéaire avec femme et enfants[32]. Deux autres maisons suivent, qui l'accueillent à demeure ou le temps des vacances[32]. Le mois d'août le voit très assidu pour suivre les courses, à l'hippodrome de la Touques[32]. « Pour nous, Deauville a toujours été associé aux vacances, raconte sa femme[32]. Jean venait là pour se reposer. Il trouvait à Deauville une douceur de vivre à laquelle il était tout particulièrement attaché[32]. ».
En 1958, il prête ses traits au commissaire Jules Maigret dans Maigret tend un piège, rôle qu'il reprend à deux reprises et connaît le plus grand succès public de sa carrière avec Les Misérables, devenant le Jean Valjean du film aux côtés de Bourvil et de Bernard Blier.
Sa carrière est sur sa lancée, confirmée avec notamment En cas de malheur, avec Brigitte Bardot ; Les Grandes Familles, avec Pierre Brasseur ; Archimède le clochard (film dont il a eu l'idée[e]).
En 1960, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur sur le plateau où il tourne Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier.
Son contrat exclusif avec le producteur Jacques Bar, rencontré à Deauville en 1959, lui offre au début des années 1960, une série de beaux succès, tels que le drame politique Le Président, la comédie policière Le cave se rebiffe, la comédie dramatique Un singe en hiver, dans laquelle il partage la vedette avec Jean-Paul Belmondo.
Dans la nuit du 27 au , sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand de La Pichonnière pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de deux fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Gabin ayant acquis plus de 150 ha [33], les cultivateurs ouvrent un conflit avec le célèbre acteur néorural pour médiatiser les problèmes du monde agricole. Cette situation bouleverse profondément et blesse à vie l'intéressé, qui se sent rejeté par la communauté paysanne normande dont il a tant souhaité faire partie[34]. La presse mobilisée pour couvrir l'évènement, prend majoritairement la défense de l'acteur, mettant en avant les grands travaux d'aménagement et de modernisation effectués par ce dernier sur ses terres, et dénonçant les manifestants comme tenants d’un « corporatisme arriéré »[35].
Annonçant qu'il va vendre ses terres, Gabin accepte finalement de louer deux fermes à des jeunes. Il porte plainte contre X pour « violation de domicile et tentative d'extorsion de signature ». Défendu par Me René Floriot, il retire finalement sa plainte, dans un souci d'apaisement, en pleine audience du procès au palais de justice d'Alençon le [36],[37].
Durant cette même période, il connaît son premier revers avec Le Gentleman d'Epsom (1962), dans lequel il joue aux côtés de Louis de Funès, qui ne rencontre qu'un succès médiocre[38], échec vite effacé par le triomphe de Mélodie en sous-sol l'année suivante, avec Alain Delon[39].
Son contrat avec Jacques Bar n'étant pas renouvelé, il crée en 1963 avec Fernandel, la société de production Gafer. La Gafer produit L'Âge ingrat, interprété par Jean Gabin avec Fernandel, puis d'autres films, interprétés par l'un ou par l'autre des deux acteurs.
La fin des années 1960 est marquée par Le Tonnerre de Dieu, Le Pacha, Le Tatoué, avec Louis de Funès et Le Clan des Siciliens, avec Alain Delon et Lino Ventura, qui confirme le statut de l'acteur, parvenu à la soixantaine.
Dans les années 1970, sa carrière s'enrichit de sept films supplémentaires mais marque une baisse de régime ; l'acteur rencontre pourtant encore le succès public avec La Horse de Pierre Granier-Deferre et Deux Hommes dans la ville de José Giovanni, sa dernière collaboration avec Alain Delon. Il obtient également l'Ours d'argent au Festival de Berlin pour son interprétation dans Le Chat en 1971, œuvre que l'acteur considère comme son meilleur film de l'après-guerre[40].
Au début des années 1970, le nom de Jean Gabin est évoqué, parmi d'autres, pour interpréter Don Corleone dans Le Parrain[41]. En 1976, Sergio Leone lui propose de jouer dans son nouveau projet Il était une fois en Amérique, que Gabin décline[11].
Les dernières années (1974-1976)
[modifier | modifier le code]En 1974, près de quarante ans après Quand on s'promène au bord de l'eau, Gabin enregistre la chanson Maintenant je sais, écrite par Jean-Loup Dabadie. Cette chanson rencontre un succès en 45 tours (plus de 300 000 exemplaires vendus[42]) et sort également en version anglaise.
Le , il assiste au départ du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc sur lequel son fils Matthias est embarqué en qualité de maître d'hôtel des officiers mariniers supérieurs. Il est interviewé sur la passerelle par Yves Mourousi au journal télévisé de 13 heures[43].
Le , il préside la première cérémonie des César. Deux semaines plus tard, il est à l'affiche de L'Année sainte, de Jean Girault. Ce sont ses dernières apparitions en public et sur grand écran. Il prévoit de tourner dans Le Chat et la Souris de Claude Lelouch, mais n'aura pas le temps de réaliser ce souhait, il sera remplacé par Serge Reggiani[44].
Au début de 1976, il est nommé officier dans l'ordre national du Mérite[45], puis promu officier de l'ordre national de la Légion d'honneur sur la promotion du .
En , il apprend lors d'une interview télévisée du président de la FNSEA, Michel Debatisse, qu'il ne touchera pas l'indemnisation de l'« impôt sécheresse ». Comprenant qu'il ne sera jamais accepté par le monde paysan, il décide de vendre son domaine agricole normand de La Pichonnière. Cet événement le touche profondément.
Quelques semaines plus tard, le , il meurt à l'âge de 72 ans des suites d'une leucémie à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine[46]. Il avait connu quelques problèmes de santé sur le tournage de Deux hommes dans la ville[47].
Ses obsèques, le , au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, attirent une foule considérable et sont retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés[f], son corps est incinéré. Ses cendres sont ensuite transférées à Brest pour être dispersées en mer. Le se déroule, en présence de son épouse, de ses enfants, de personnalités amies comme Gilles Grangier, Alain Delon et Odette Ventura, une cérémonie simple et solennelle à bord de l'aviso Détroyat[48],[49]. Ces honneurs militaires de la Marine nationale ne sont permis que sur autorisation exceptionnelle du président de la République Valéry Giscard d'Estaing. L'urne funéraire est ouverte depuis la plage arrière de l'aviso[g], en mer d'Iroise, à 20 milles nautiques de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires[50].
Vie privée
[modifier | modifier le code]La vie sentimentale de Jean Gabin est en partie liée à son métier. Le , pendant une de ses premières permissions, il épouse à la mairie du 18e une jeune admiratrice, la future actrice Gaby Basset (de son vrai nom Marie Louise Camille Basset)[1],[51],[52]. Le couple divorce le 15 juin 1931[51], Jean Gabin ayant entamé une liaison avec sa partenaire de scène Jacqueline Francell[53]. Le 20 novembre 1933, trois jours après le décès de son père, il se remarie à la mairie du 16e avec Jeanne Mauchain dite Doriane Mauchain, meneuse de revue au Casino de Paris. Le divorce est prononcé le [1],[54], « à ses torts entiers et reconnus » alors qu'il se trouve à Hollywood[55].
Il a des liaisons connues avec les actrices Mireille Balin, Michèle Morgan et Marlene Dietrich[56]. En Algérie, de 1943 à 1945, il se lie avec Marie Camilleri[réf. nécessaire]. En 1945 et 1946, à Paris, il a une relation avec la jeune actrice Maria Mauban[18],[57], puis en 1947 avec Colette Mars[19].
Il se remarie le à la mairie du 16e arrondissement avec un ancien mannequin de la maison de couture Lanvin, Marcelle Christiane Marie dite Dominique Fournier[1],[58] (1918-2002)[59], déjà mère d'un garçon, Jacki, et avec qui il aura trois enfants : Florence (née le ), Valérie (née le ) et Mathias (né le )[60],[61]. Durant cette période, on lui prête une liaison avec l'actrice Dora Doll[réf. nécessaire].
Ses petits-fils, les acteurs Jean-Paul Moncorgé (né en 1981, fils de Florence) et Alexis Moncorgé (né en 1986, fils de Mathias), n'ont pas connu leur grand-père.
Un acteur symbole
[modifier | modifier le code]Jean Gabin incarne dans les années 1930 l'homme du peuple, ouvrier, titi parisien, au temps du Front populaire[62] : on le retrouve ainsi successivement chômeur dans La Belle Équipe (1936), spahi dans Gueule d’amour (1937), petit truand dans Pépé le Moko (1937), déserteur dans Quai des brumes (1938), cheminot dans La Bête humaine (1938), ouvrier dans Le jour se lève (1939).
L'image de l’acteur s'est parfois confondue avec celle, mythique, de ses personnages qui se sont imposés dans l’imaginaire collectif du public français au cours du XXe siècle. Les différents personnages joués par Jean Gabin, archétypes professionnels ou sociaux, sont inscrits dans l’histoire du cinéma (l’ouvrier gouailleur avant-guerre, le patriarche bourru à partir des années 1950)[63].
Dans les années 1960, les films qui mettent en scène Jean Gabin témoignent aussi d'un rejet, au cinéma, de la transformation de la France. Il apparaît dans un certain nombre de films dans lesquels la construction des grands ensembles vient détruire peu à peu le monde dans lequel il vivait[64]. Dans Rue des prairies de Denys de La Patellière, le personnage de Gabin, qui habite une rue de Paris faubourienne et populaire, est contremaître sur le chantier des Sablons, à Sarcelles. Il est ainsi amené à construire les structures de ce qui va détruire le monde ancien dans lequel il vit, dans le XXe arrondissement de Paris. C'est aussi le cas de Mélodie en sous-sol en 1963, où il ne retrouve pas son pavillon au milieu des barres d'immeubles de Sarcelles nouvellement construites, ou du film Le Chat en 1970, où il vit dans un pavillon qui a vocation à être détruit pour faire place au quartier de La Défense[64].
Théâtre
[modifier | modifier le code]- 1923 : La Dame en décolleté[65], opérette d'Yves Mirande et Lucien Boyer, musique de Maurice Yvain, théâtre des Bouffes-Parisiens : le barman
- 1926 : Trois jeunes filles nues, opérette de Raoul Moretti, Yves Mirande et Albert Willemetz Bouffes-du-Nord : Marcel[66]
- 1929 : Flossie, opérette de Marcel Gerbidon, Charles-Louis Pothier et Albert Willemetz, musique de Josef Szulc, théâtre des Bouffes-Parisiens : William
- 1930 : Arsène Lupin banquier, opérette d'Yves Mirande et Albert Willemetz d'après Maurice Leblanc, musique de Marcel Lattès, théâtre des Bouffes-Parisiens : Gontran
- 1949 : La Soif[67], pièce d'Henri Bernstein, théâtre des Ambassadeurs
Filmographie
[modifier | modifier le code]Avec Fernandel, Louis de Funès et Bourvil, Jean Gabin fait partie des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma : environ 161 millions entre 1946 et 1976[h]. Dans ce total, sur les 96 films de sa carrière, 32 (soit 34%) sortis entre 1930 et 1945 ne sont pas comptabilisés, dont de nombreux succès comme Les Gaietés de l'escadron, La Bandera, La Belle Équipe, Pépé le Moko, La Grande Illusion, Gueule d'amour, Le Quai des brumes, La Bête humaine, Le jour se lève.
Box-office
[modifier | modifier le code]Ses films ayant eu la plus grande audience entre 1946 et 1976[68].
Film | Année | Réalisateur | Classement | Nombre d'entrées |
---|---|---|---|---|
Les Misérables | 1958 | Jean-Paul Le Chanois | 2e | 9 940 533 |
Napoléon (rôle très court et anecdotique) |
1955 | Sacha Guitry | 4e | 5 405 252 |
La Traversée de Paris | 1956 | Claude Autant-Lara | 4e | 4 893 174 |
Le Clan des Siciliens | 1969 | Henri Verneuil | 3e | 4 821 585 |
Touchez pas au grisbi | 1954 | Jacques Becker | 4e | 4 713 585 |
Le Tonnerre de Dieu | 1965 | Denys de La Patellière | 7e | 4 093 000 |
Archimède le clochard | 1959 | Gilles Grangier | 6e | 4 073 891 |
Les Grandes Familles | 1958 | Denys de La Patellière | 9e | 4 042 041 |
Discographie
[modifier | modifier le code]- 1930 : Chacun sa chance du film-homonyme
- 1931 : Cœurs joyeux
- 1932 : La Môme caoutchouc avec Fréhel dans le film Cœur de lilas
- 1936 : Quand on se promène au bord de l'eau dans le film La Belle Équipe
- 1955 : Vingt mille lieues sous les mers, Le capitaine Nemo ; disque adapté du roman de Jules Verne et du film de Richard Fleitcher.
- 1974 : Maintenant je sais
Distinctions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur (1976) ; chevalier (1960)
- Médaille militaire
- Officier de l'ordre national du Mérite (1976)[69]
- Croix de guerre –
Récompenses
[modifier | modifier le code]- Mostra de Venise 1951 : Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour La nuit est mon royaume de Georges Lacombe
- Mostra de Venise 1954 : Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour L'Air de Paris de Marcel Carné et Touchez pas au grisbi de Jacques Becker
- Victoires du Cinéma français, en 1952, 1955 et 1956.
- Berlinale 1959 : Ours d'argent du meilleur acteur pour Archimède le clochard de Gilles Grangier
- David di Donatello Awards 1959 : David di Donatello du meilleur acteur étranger pour Les Grandes Familles de Denys de La Patellière
- Berlinale 1971 : Ours d'argent du meilleur acteur pour Le Chat de Pierre Granier-Deferre
- César du cinéma 1987 : César d'honneur (à titre posthume)
Nominations
[modifier | modifier le code]- BAFTA 1958 : British Academy Film Award du meilleur acteur étranger pour La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara
- BAFTA 1960 : British Academy Film Award du meilleur acteur étranger pour Maigret tend un piège de Jean Delannoy
Hommages
[modifier | modifier le code]- En 1981, à l'initiative de Louis de Funès[70], le « monde du cinéma » lui rend hommage en créant le prix Jean-Gabin, récompense décernée tous les ans aux meilleurs espoirs masculins du cinéma français. À la suite d'un désaccord entre l'organisation et la fille de Jean Gabin, le prix est remplacé depuis 2008 par le prix Patrick-Dewaere.
- En 1992, Mériel (Val-d'Oise), la commune de son enfance, ouvre un musée Jean-Gabin qui lui est consacré, 1 place Jean Gabin, voisin de sa maison d'enfance. Jean Marais a sculpté le buste de l'acteur qui se trouve devant le musée.
- En 2008, une place Jean-Gabin est inaugurée dans le 18e arrondissement de Paris.
- En 2011, une place Jean-Gabin est inaugurée dans la ville de Porrentruy dans la République et Canton du Jura en (Suisse).
- Une rue de la commune des Aspres et une rue de celle de Bonnefoi (Orne), sur lesquelles se trouve son domaine de La Pichonnière, portent son nom.
- L'hippodrome Jean-Gabin de Moulins-la-Marche (Orne), créé par lui à la fin des années 1950, porte son nom.
- À Jette, commune en région de Bruxelles, une place porte son nom.
- En 2023, plus de 110 rues, places (etc.) portent le nom de l’acteur[71].
- Dans la série Dix pour cent, le chien de l’agent de star Arlette Azemar, interprété par Liliane Rovère, s’appelle Jean-Gabin.
- Le rappeur français MC Jean Gab'1 a choisi son nom de scène en hommage à l'acteur.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Contrairement à une citation rapportée par André-Georges Brunelin dans Gabin, Robert Lafont, 1987, p. 46 (« Un trait de malice de mon père que de m'avoir donné, en troisième prénom, son nom de théâtre. »), « Gabin » est son second prénom.
- « Après avoir vu Drôle de drame, [Gabin] a envie de travailler avec Prévert et Carné. Il le fait savoir. » En 1938, il est dans Le Quai des brumes. Les deux amis se souviennent avoir attendu ensemble les réactions du public dans un café de la rue des Saints-Pères, Jacques précisant en rigolant : « On avait glissé sur un bouchon de limonade ! ». L’accueil est plutôt bon. Gabin ajoute avec humour : « Dans le fond, on était la Nouvelle Vague de l’époque ». Jacques écrit de lui qu’il a « le regard toujours bleu et encore enfantin », qu’il est l’« acteur tragique de Paris / gentleman du cinéma élisabéthain / dans la périphérie du film quotidien » et que « Jean Gabin / c’est l’évidence même / l’évidence même d’un être humain / qui joue son rôle publiquement / devant tant d’autres qui jouent le leur secrètement / et si mal la plupart du temps ». « Jean Gabin / Toujours le même jamais pareil / Toujours Jean Gabin / Toujours quelqu’un. » Carole Aurouet, Prévert, portrait d'une vie, Ramsay, 2007, p. 216.
- Après qu'il s'est affiché de nouveau avec Ginger Rogers, donnant lieu à l'attention de la presse sur sa vie sentimentale.
- C'est par exemple le cas du documentaire de Serge Korber Gabin intime, aristocrate et paysan, produit en 2006 dans lequel est dit, à propos de Martin Roumagnac : « film médiocre et qui sera un échec dans les salles. ».
- Pour ce film, il est crédité sous le nom de Jean Moncorgé, qui est son vrai nom de famille.
- « Pas de mise en terre car je ne veux pas qu'on vienne m'emmerder sur ma tombe comme on fait sur celles de Gérard Philipe et d'Édith Piaf » disait-il[réf. nécessaire].
- Et non du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc qui était alors en escale à Mayport (États-Unis)[réf. nécessaire].
- 84 millions selon l'article « Les Rois du box office » de Studio Magazine en novembre 1992, mais 161 millions si on fait le total des entrées cumulées dans les années 2010 dans le tableau récapitulatif du box-office 1945-1976.
Références
[modifier | modifier le code]- Acte no 621 (vue 17/43), registre des naissances de l'année 1904 pour le 9e arrondissement, Archives en ligne de la Ville de Paris / Paris-Archives (avec mentions marginales des unions et du décès).
- Jelot-Blanc 2014, p. 7.
- « Mériel », dans Le Patrimoine des communes du Val-d’Oise, Flohic, coll. « Patrimoine des communes de France », (ISBN 978-2842340568), p. 432.
- Barbier et Moreau 2007, p. 26.
- « Jean Gabin, fils et père », sur cinematheque.fr (consulté le ).
- Gauteur et Bernard 1976, p. 16.
- Gauteur et Bernard 1976, p. 18.
- Jacques Baroche, « Jean Gabin : “J’ai tout joué sauf les curés et les badernes” », Cinémonde, no 1728, (lire en ligne).
- « Jean Gabin », sur Encinémathèque, (version du sur Internet Archive).
- Claude Bernier, « Jean Gabin est la vedette d'un nouveau film : Quai des brumes », Ciné-Miroir, no 674, (lire en ligne, consulté le ).
- Adrien Gombeaud, « Gabin à Hollywood », Vanity Fair no 6, décembre 2013, pages 176-187.
- Philippe de Comes, Michel Marmin, Le Cinéma français : 1930-1960, Éditions Atlas, 1984, 175 p., p. 63.
- Brunelin 1987, p. 325.
- « Martin Roumagnac », sur Box Office Story (consulté le ).
- « Le film n'eut aucun succès, ni en France, ni aux États-Unis. » Cf. Thierry de Navacelle, Sublime Marlène, Ramsay poche cinéma, 1982, p. 116.
- « Miroir », sur Box-Office story (consulté le ).
- « Maria Mauban nous dit la vérité », Mon film, no 28, .
- « La très véridique histoire de deux petites gueules », Cinévogue n° 34, .
- Brunelin 1987, p. 350-356.
- Renaud Soyer, « Au-delà des grilles », sur Box-Office story, (consulté le ).
- Renaud Soyer, « La Marie du port », sur Box Office Story, (consulté le ).
- « Pour l'amour du ciel », sur Box Office Story (consulté le ))
- « La nuit est mon royaume », sur Box Office Story, (consulté le ).
- Clara Laurent, Danielle Darrieux, une femme moderne, edi8, , 413 p. (ISBN 9782258146013, lire en ligne).
- Brunelin 1987, p. 425.
- Brunelin 1987, p. 427-428.
- Brunelin 1987, p. 425-427.
- Brunelin 1987, p. 499.
- Renaud Soyer, « La Minute de vérité », sur Box Office Story, (consulté le ).
- Renaud Soyer, « Touchez pas au grisbi », sur Box Office Story, (consulté le ).
- Brunelin 1987, p. 399-408.
- Roland Godefroy, « Jean Gabin : Deauville fut son havre de paix », Ouest-France, 14 janvier 1988.
- Bonnefoi : 115 ha ; Moulin de la Marche : 45 ha ; Digny 65 ha et Merlerault : 40 ha. Cf. Michel Debatisse, « L'affaire Gabin », La Révolution silencieuse : le combat des paysans, Calmann-Lévy, 1963, page 211 et suivantes.
- Brunelin 1987, p. 502-516-.
- Éric Alary, L'Histoire des paysans français, Éditions Perrin, , 384 p., p. 281 à 314.
- Brunelin 1987, p. 514-516-.
- Jean Vigreux, Croissance et contestations. 1958-1981, Éditions du Seuil, , p. 207.
- « Le Gentleman d'Epsom », sur Box Office Story, .
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- « Jean Moncorgé, la face cachée de Jean Gabin », Un jour, un destin , France 2.
- (en) Philip Horne, « The Godfather: Nobody enjoyed one day of it », telegraph.co.uk, 22 septembre 2009.
- « TOP 45 Tours - 1974 », sur top-france.fr (consulté le ).
- « Yves Mourousi et Jean Gabin sur La Jeanne d'Arc », sur INA.fr, (consulté le ).
- Manon Bernard, « “J’ai failli tourner avec Jean Gabin”, confie le réalisateur Claude Lelouch », sur europe1.fr, .
- « L'ordre national du Mérite | La grande chancellerie », sur legiondhonneur.fr (consulté le ).
- Barbier et Moreau 2007, p. 163.
- Jelot-Blanc 2014, p. 415-416.
- Stéphane Dugast, « L’engagement Jean Gabin, le marin », sur Cols bleus - Marine Nationale (consulté le ).
- « 18 novembre 1976 : les cendres de Jean Gabin en mer d'Iroise », sur Le Télégramme (consulté le ).
- Jelot-Blanc 2014, p. 461.
- Acte no 561 (vue 15/31), registre des mariages de l'année 1925 pour le 18e arrondissement, Archives en ligne de la Ville de Paris / Paris-Archives (avec mention marginale du divorce).
- Gauteur et Bernard 1976, p. 17.
- Christian Dureau, Jean Gabin, éd. Didier Carpentier, 2009, p. 6-7.
- Acte no 1793 (vue 16/31), registre des mariages de l'année 1933 pour le 16e arrondissement, Archives en ligne de la Ville de Paris / Paris-Archives (avec mention marginale du divorce)].
- Barbier et Moreau 2007, p. 63.
- Désiré Baudru, Sexus cinématographicus : les amours secrètes du cinéma français, Nouveau Monde éditions, , p. 57.
- « Maria Mauban nous dit la vérité », Mon Film, n° 28, .
- Jelot-Blanc 2014, p. 474.
- « L'épouse de Jean Gabin est décédée », leparisien.fr, 13 octobre 2002, consulté le 10 février 2018.
- Jelot-Blanc 2014, p. 185.
- Barbier et Moreau 2007, p. 69.
- Régis Dubois, Une histoire politique du cinéma, .
- Patrick Glâtre et Olivier Millot, Jean Gabin : La Traversée d'un siècle, Paris, Créaphis, , 92 p. (ISBN 2-913610-47-1 et 9782913610477, lire en ligne).
- « Filmer les grands ensembles », documentaire en ligne sur les représentations audiovisuelles des grands-ensembles, CHS (CNRS / Paris1), 2015.
- La Dame en décolleté sur l'Encyclopédie de la comédie musicale en France (ECMF).
- Jean Gabin sur l'Encyclopédie de la comédie musicale en France (ECMF).
- Jean Gabin et Madeleine Robinson dans La Soif.
- Box-office de Jean Gabin entre 1946 et 1976 sur jpboxoffice.com..
- « Obsèques de Jean Gabin », sur Ina.fr, (consulté le ).
- Florence Moncorgé, Quitte à avoir un père, autant qu'il s'appelle Gabin, Le Cherche midi, 2003, p. 206.
- « Jean Gabin », sur rues.openalfa.fr (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Brunelin, Gabin, Robert Laffont, , 632 p. (ISBN 978-2221013175)
- Jean-Marc Loubier, Jean Gabin-Marlène Dietrich, un rêve brisé, Acropole, , 166 p. (ISBN 978-2735702169)
- Florence Moncorgé-Gabin, Quitte à avoir un père, autant qu'il s'appelle Gabin…, Paris, Le Cherche midi, , 177 p. (ISBN 2-7491-0066-6)
- Florence & Mathias Gabin-Moncorgé, Gabin hors champ, Paris, Michel Lafon, 2004, 1 vol. in f°, 192 p. (album de photos cinématographiques et familiales) (ISBN 2 7499 0092 1)
- Patrick Glâtre, Jean Gabin, la traversée du siècle, Créaphis, 2004
- Claude Gauteur et André Bernard, Gabin ou les Avatars d'un mythe, PAC, coll. « Tête d'affiche », , 236 p. (ISBN 978-2853360180)
- Claude Gauteur et Ginette Vincendeau, Jean Gabin : Anatomie d'un mythe, Nouveau Monde, , 304 p. (ISBN 978-2847361643)
- Philippe Barbier et Jacques Moreau, Jean Gabin : Gentleman du cinéma, Dualpha, coll. « Patrimoine du cinéma », , 380 p. (ISBN 978-2353740239)
- Philippe Durant, La Bande à Gabin : Blier, Audiard et les autres, Points, 2011
- Jean-Jacques Jelot-Blanc, Jean Gabin inconnu, Flammarion, , 482 p. (ISBN 978-2081286238)
- Patrick Glâtre, Jean Moncorgé-Gabin, acteur de la Libération de Royan, Bonne-Anse, 2015
- Alain Paucard, La France de Jean Gabin, Xenia, 2016
- André Nolat, « Jean Gabin : toujours quelqu'un », Némésis ou les Vies excessives, Saint-Denis, Publibook, , 129 p. (ISBN 978-2-342-15540-2, OCLC 1030616874, BNF 45371756, présentation en ligne)
Documentaires et images d'archives
[modifier | modifier le code]- 1952 : Échos du plateau, court métrage documentaire tourné sur le plateau du film La Minute de vérité par Igor Barrère et Hubert Knapp
- 1960 : Spécial Noël : Jean Gabin documentaire de Frédéric Rossif : participation
- 1961 : Mon frère Jacques, documentaire de Pierre Prévert : participation
- 1977 : Ciné Follies de Philippe Collin : images d'archives
- 1980 : Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais : images d'archives
- 1985 : Carné, l'homme à la caméra, documentaire de Christian-Jaque : images d'archives
- 2006 : Gabin intime, documentaire de Serge Korber : images d'archives (sorti en DVD)
- 2010 : Un jour, un destin : Jean Moncorgé, la face cachée de Jean Gabin, documentaire de Serge Khalfon, présenté par Laurent Delahousse
- 2016 : Jean Gabin, une âme française de Patrick Glâtre, Sylvain Palfroy et René-Jean Bouyer, Histoire
- 2016 : Un Français nommé Gabin, documentaire de Yves Jeuland - Prix du meilleur documentaire français 2017 du Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Musée Gabin
- (en) « Jean Gabin », sur Find a Grave
- [vidéo] « Maintenant je sais - Jean Gabin (1974) », sur YouTube
- [vidéo] « Jean Gabin et Michel Audiard, une histoire d'amitié - Archive INA (1970) », sur YouTube
- [vidéo] « Jean Gabin « Je suis revenu de la guerre avec les cheveux blancs » - Léon Zitrone - Archive INA », sur YouTube
- [vidéo] « La dernière interview de Jean Gabin - Archive INA », sur YouTube
Bases de données et dictionnaires
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- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Jean Gabin
- Acteur français du XXe siècle
- Chanteur français du XXe siècle
- Acteur français de cinéma
- Nom de scène
- Ours d'argent du meilleur acteur
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine
- Acteur ayant incarné Jean Valjean
- Acteur ayant incarné le commissaire Maigret
- Acteur ayant incarné Ponce Pilate
- Artiste de Columbia Records
- Personnalité de la France libre
- Militaire des Forces navales françaises libres
- Membre de la 2e division blindée (France)
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille militaire
- Officier de la Légion d'honneur promu en 1976
- Officier de l'ordre national du Mérite
- Personnalité liée à Deauville
- Naissance en mai 1904
- Naissance dans le 9e arrondissement de Paris
- Décès en novembre 1976
- Décès à l'hôpital américain de Paris
- Décès à 72 ans
- Mort d'un cancer en France
- Mort d'une leucémie
- Personnalité française incinérée
- Personnalité incinérée au Père-Lachaise