Aller au contenu

Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maigret et l'affaire Saint-Fiacre
Description de cette image, également commentée ci-après
Titre de l’affiche originale (1959).
Réalisation Jean Delannoy
Scénario Jean Delannoy
Rodolphe-Maurice Arlaud
Acteurs principaux Jean Gabin
Valentine Tessier
Michel Auclair
Robert Hirsch
Sociétés de production Filmsonor, Intermondia Films, Cinetel (Paris), Titanus, Pretoria Films (Rome)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Policier
Durée 101 minutes
Sortie 1959

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Maigret et l’affaire Saint-Fiacre est un film policier franco-italien réalisé par Jean Delannoy et sorti en 1959. Il est adapté du roman L'Affaire Saint-Fiacre de Georges Simenon.

Le commissaire Maigret revient à Saint-Fiacre[1], village où il a passé son enfance, à l’invitation de la comtesse de Saint-Fiacre. La maîtresse du domaine connaît le « petit Jules » devenu commissaire, car le père de Maigret a été régisseur du domaine du château de la famille Saint-Fiacre.

Le commissaire est revenu au pays de son enfance à la demande de la comtesse, qui a reçu une lettre anonyme lui annonçant qu'elle mourrait lors de la première messe du mercredi des Cendres, au premier jour du Carême. Le lendemain, Maigret assiste à la mort de la comtesse dans l’église, victime d’une crise cardiaque, dans les circonstances annoncées par la lettre anonyme. Il est toutefois convaincu que sa mort ne doit rien à la fatalité et son enquête officieuse commence.

L'entourage de la comtesse est composé de son fils Maurice, dépensier et orgueilleux, le plus souvent absent, de Lucien Sabatier, le secrétaire, nerveux et calculateur, du docteur Bouchardon, débonnaire mais un peu négligent, de l’abbé Jodet, le curé de la paroisse, de Gautier, le régisseur du château, toujours prêt à rendre service mais jamais sans contrepartie, et du fils de Gautier, Émile.

Les uns après les autres, tous ces hommes sont suspectés, sauf le curé, et une fois son investigation aboutie, Maigret organise un dîner avec tous les protagonistes, auquel participe également maître Mauléon, l'avocat de Lucien Sabatier. Les échanges sont vifs et bientôt, grâce à un piège tendu par le commissaire avec la complicité du curé et du chauffeur de la comtesse, les coupables sont démasqués.

Principaux rôles

[modifier | modifier le code]

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

Lieux de tournage

[modifier | modifier le code]

Le village de Saint-Fiacre est inspiré de celui de Paray-le-Frésil, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Moulins dans l’Allier. C’est dans ce château que Simenon créa précisément le personnage de Maigret. Si plusieurs scènes du film ont été réalisées à Moulins et dans sa région[2], beaucoup ont été tournées en région parisienne :

  • contrairement à une légende largement répandue, aucune scène du film n’a été tournée dans le Grand Café de Moulins. Ce café a été reconstitué dans les studios de Joinville dans le Val-de-Marne. Une comparaison attentive des plans du film et de l’intérieur réel du Grand café le démontre : grille du balcon intérieur, finement travaillée dans le Grand café et banalement industrielle dans le film, position de l’escalier menant au balcon à gauche dans le Grand café, à droite dans le film ; proportion des portes de la façade nettement plus hautes dans la réalité, encadrement des miroirs muraux (occultés dans le film) totalement différents, etc.[3]. Les plans extérieurs du café ont été tournés à Épiais-Rhus depuis le parvis de l’église Notre-Dame dans le Val d'Oise. Ce café-billard, situé 6 rue Saint-Didier, appartenait à l’époque à la famille Devicque, et il est aujourd’hui une habitation privée.
Château de Courquetaine
  • le château de Saint-Fiacre est, pour les plans extérieurs, celui de Courquetaine en Seine-et-Marne. Les scènes dans le vestibule d’entrée et le grand escalier ont été tournées dans ceux (aujourd’hui classés monument historique) du château des Mesnuls dans les Yvelines
  • l’église est celle de la commune de Gaillon-sur-Montcient située dans les Yvelines.
  • l’arrivée de Maigret à Moulins a été filmée à la gare de Vaux-sur-Seine, dans le nord-ouest de la banlieue parisienne dans les Yvelines.
  • La vue panoramique du village au début du film (mais l'image est inversée) est celle de la commune de Tessancourt-sur-Aubette, dans les Yvelines, ainsi que les dernières images du film (départ en automobile de Maigret, entrée sud du village, ancienne route départementale D28, actuelle rue du château).

Autour du film

[modifier | modifier le code]
  • D’après Jean Delannoy, ni Gabin, ni lui ne voulaient tourner un deuxième Maigret même si le premier (Maigret tend un piège, sorti en 1958) avait eu du succès. C’est l’insistance des producteurs qui aura raison de leur réticence.
  • Jean Gabin sera également Maigret dans Maigret voit rouge en 1963, film réalisé cette fois par Gilles Grangier.
  • Aucune allusion n’est faite dans le film au vin de Saint-Pourçain que Maigret affectionne dans le roman.
  • Les différences avec le roman sont par ailleurs assez nombreuses ; ainsi, dans le livre, Maigret arrive au village alors que la comtesse est déjà morte, tandis que dans le film ils ont plusieurs scènes ensemble.
  • Dans la scène se déroulant au Grand Café de Moulins, on détecte une erreur de montage se rapportant au verre de bière de Maigret. Sur le plan où le garçon de café bavard lui amène sa commande, il est servi avec une mousse en faux-col d’au moins la moitié du verre, ce dont ne s'excuse même pas le serveur, alors que, sur celui où l’on voit Maigret emporter son demi pour rejoindre la table d’Arlette, l’entraîneuse qu’il vient d’observer en compagnie du fils Saint-Fiacre, le faux-col est à présent de taille normale.

Autres adaptations filmées

[modifier | modifier le code]

Éditions vidéo

[modifier | modifier le code]

Maigret et l’affaire Saint-Fiacre sort en digibook DVD/Blu-ray chez Coin de Mire Cinéma le .

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Village imaginaire situé selon Les Mémoires de Maigret près de Moulins dans le département de l'Allier
  2. Hervé Moisan, « Les deux films de L’affaire Saint-Fiacre, le roman où Simenon fait naître Maigret dans l’Allier », La Montagne,‎ (ISSN 0767-4007, lire en ligne).
  3. « Maigret tourné au Grand Café ? », sur cordelier.eu.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Serge Toubiana et Michel Schepens, Simenon cinéma, Paris, Textuel, (ISBN 2-84597-061-7)
  • Claude Gauteur, D'après Simenon : Simenon et le cinéma, Paris, Omnibus, (ISBN 2-258-05607-1)

Maurice Bessy, Raymond Chirat & André Bernard, Histoire du Cinéma. Encyclopédie des films 1956-1960, Pygmalion, 1996, article N° 361, (ISBN 2857044739)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]