Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre
| Réalisation | Jean Delannoy |
|---|---|
| Scénario |
Jean Delannoy Rodolphe-Maurice Arlaud |
| Acteurs principaux |
Jean Gabin Valentine Tessier Michel Auclair Robert Hirsch |
| Sociétés de production | Filmsonor, Intermondia Films, Cinetel (Paris), Titanus, Pretoria Films (Rome) |
| Pays de production |
|
| Genre | Policier |
| Durée | 101 minutes |
| Sortie | 1959 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Maigret et l’affaire Saint-Fiacre est un film policier franco-italien réalisé par Jean Delannoy et sorti en 1959. Il est adapté du roman L'Affaire Saint-Fiacre de Georges Simenon.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Le commissaire Maigret revient à Saint-Fiacre[1], village où il a passé son enfance, à l’invitation de la comtesse de Saint-Fiacre. La maîtresse du domaine connaît le « petit Jules » devenu commissaire, car le père de Maigret a été régisseur du domaine du château de la famille Saint-Fiacre.
Le commissaire est revenu au pays de son enfance à la demande de la comtesse, qui a reçu une lettre anonyme lui annonçant qu'elle mourrait lors de la première messe du mercredi des Cendres, au premier jour du Carême. Le lendemain, Maigret assiste à la mort de la comtesse dans l’église, victime d’une crise cardiaque, dans les circonstances annoncées par la lettre anonyme. Il est toutefois convaincu que sa mort ne doit rien à la fatalité et son enquête officieuse commence.
L'entourage de la comtesse est composé de son fils Maurice, dépensier et orgueilleux, le plus souvent absent, de Lucien Sabatier, le secrétaire, nerveux et calculateur, du docteur Bouchardon, débonnaire mais un peu négligent, de l’abbé Jodet, le curé de la paroisse, de Gautier, le régisseur du château, toujours prêt à rendre service mais jamais sans contrepartie, et du fils de Gautier, Émile.
Les uns après les autres, tous ces hommes sont suspectés, sauf le curé, et une fois son investigation aboutie, Maigret organise un dîner avec tous les protagonistes, auquel participe également maître Mauléon, l'avocat de Lucien Sabatier. Les échanges sont vifs et bientôt, grâce à un piège tendu par le commissaire avec la complicité du curé et du chauffeur de la comtesse, les coupables sont démasqués.
Principaux rôles
[modifier | modifier le code]- Principaux rôles
-
Jean Gabin
Commissaire Maigret. -
Michel Auclair
Maurice de Saint-Fiacre. -
Valentine Tessier
comtesse de Saint-Fiacre. -
Robert Hirsch
Lucien Sabatier. -
Paul Frankeur
docteur Bouchardon. -
Michel Vitold
abbé Jodet. -
Camille Guérini
Gautier, régisseur. -
Serge Rousseau
Émile Gautier. -
Jacques Morel
maître Mauléon. -
Jean-Pierre Granval
journaliste. -
Jacques Marin
Albert, chauffeur. -
Marcel Pérès
sacristain.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Réalisation : Jean Delannoy
- Scénario : d’après le roman L'affaire Saint-Fiacre de Georges Simenon, éditions Librairie Arthème Fayard, Paris, 1932, 251 p.
- Adaptation : Jean Delannoy et Rodolphe-Maurice Arlaud
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistants réalisateur : Pierre Zimmer et Joseph Drimal
- Directeur de la photographie : Louis Page
- Opérateur : Henri Tiquet, assisté de Marc Champion
- Son : Jacques Carrère
- Décors : René Renoux, assisté de Jacques d'Ovidio et Pierre Tyberghein
- Montage : Henri Taverna, assisté de Ginou Bretoneiche
- Musique : Jean Prodromidès
- Script-girl : Claude Vériat
- Maquillage : Marcel Bordenave
- Régisseur général : Éric Geiger
- Régisseurs d’extérieur : Roger Joint et Louis Seuret
- Photographe de plateau : Marcel Dole
- Production : Filmsonor, Intermondia Films, Cinétel (Paris), Titanus, Pretoria Film (Rome)
- Directeur de production : Claude Hauser
- Producteurs : Jean-Paul Guibert, Robert Gascuel, Georges Lourau, Goffredo Lombardo
- Distribution : Cinédis
- Tournage : du au
- Lieux de tournage : intérieurs dans les Studios Eclair (Paris) ; extérieurs au Château de Courquetaine (77), à Gaillon-sur-Montcient (78) pour l’église, l’épicerie et le village, à Vaux-sur-Seine (78) pour la gare, et le Grand café de Moulins reconstitué en studio
- Tirage : Laboratoire Eclair - Société Optiphone - Enregistrement Western Electric - Magnétique Pyral
- Format : Pellicule 35 mm - 1,65 - Noir et blanc - son mono
- Durée : 101 min
- Première présentation :
- Visa d’exploitation: 21.742
- Affiche : René Ferracci (France).
Distribution
[modifier | modifier le code]- Jean Gabin : commissaire divisionnaire Jules Maigret
- Valentine Tessier : comtesse de Saint-Fiacre
- Michel Auclair : Maurice de Saint-Fiacre, le fils
- Robert Hirsch : Lucien Sabatier, le secrétaire
- Paul Frankeur : docteur Bouchardon
- Michel Vitold : abbé Jodet, curé de Saint-Fiacre
- Camille Guérini : Gautier, régisseur de la comtesse
- Serge Rousseau : Émile Gautier, fils du régisseur
- Micheline Luccioni : Arlette, l'entraîneuse
- Jacques Morel : Maître Mauléon, avocat de Lucien
- Gabrielle Fontan : Marie Tatin, épicière
- Jean-Pierre Granval : journaliste
- Armande Navarre : Myriam, amie de Lucien
- Jacques Marin : Albert, chauffeur de la comtesse
- Hélène Tossy : Adèle Gautier, femme du régisseur
- Jacques Hilling : garçon de café bavard
- Marcel Pérès : sacristain
- Christian Rauth : enfant de chœur Ernest Bouffard
- Bruno Balp : livreur de journaux
- Andrée Tainsy : patronne de la boîte « Hula-Hoop »
- Évelyne Istria : bonne du château
- Laure Paillette : bonne de l’abbé
- Georgette Peyron : dame du vestiaire
- Henri Coutet : client de l’épicerie
- René Hell : typographe
- Marcel Bernier : inspecteur
- Robert Balpo : directeur de la banque
- Yvon Sarray : homme aux condoléances
- Christian Brocard : journaliste
- Guy Henry : inspecteur
- Charles Bouillaud.
Lieux de tournage
[modifier | modifier le code]Le village de Saint-Fiacre est inspiré de celui de Paray-le-Frésil, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Moulins dans l’Allier. C’est dans ce château que Simenon créa précisément le personnage de Maigret. Si plusieurs scènes du film ont été réalisées à Moulins et dans sa région[2], beaucoup ont été tournées en région parisienne :
- contrairement à une légende largement répandue, aucune scène du film n’a été tournée dans le Grand Café de Moulins. Ce café a été reconstitué dans les studios de Joinville dans le Val-de-Marne. Une comparaison attentive des plans du film et de l’intérieur réel du Grand café le démontre : grille du balcon intérieur, finement travaillée dans le Grand café et banalement industrielle dans le film, position de l’escalier menant au balcon à gauche dans le Grand café, à droite dans le film ; proportion des portes de la façade nettement plus hautes dans la réalité, encadrement des miroirs muraux (occultés dans le film) totalement différents, etc.[3]. Les plans extérieurs du café ont été tournés à Épiais-Rhus depuis le parvis de l’église Notre-Dame dans le Val d'Oise. Ce café-billard, situé 6 rue Saint-Didier, appartenait à l’époque à la famille Devicque, et il est aujourd’hui une habitation privée.

- le château de Saint-Fiacre est, pour les plans extérieurs, celui de Courquetaine en Seine-et-Marne. Les scènes dans le vestibule d’entrée et le grand escalier ont été tournées dans ceux (aujourd’hui classés monument historique) du château des Mesnuls dans les Yvelines
- l’église est celle de la commune de Gaillon-sur-Montcient située dans les Yvelines.
- l’arrivée de Maigret à Moulins a été filmée à la gare de Vaux-sur-Seine, dans le nord-ouest de la banlieue parisienne dans les Yvelines.
- La vue panoramique du village au début du film (mais l'image est inversée) est celle de la commune de Tessancourt-sur-Aubette, dans les Yvelines, ainsi que les dernières images du film (départ en automobile de Maigret, entrée sud du village, ancienne route départementale D28, actuelle rue du château).
Autour du film
[modifier | modifier le code]- D’après Jean Delannoy, ni Gabin, ni lui ne voulaient tourner un deuxième Maigret même si le premier (Maigret tend un piège, sorti en 1958) avait eu du succès. C’est l’insistance des producteurs qui aura raison de leur réticence.
- Jean Gabin sera également Maigret dans Maigret voit rouge en 1963, film réalisé cette fois par Gilles Grangier.
- Aucune allusion n’est faite dans le film au vin de Saint-Pourçain que Maigret affectionne dans le roman.
- Les différences avec le roman sont par ailleurs assez nombreuses ; ainsi, dans le livre, Maigret arrive au village alors que la comtesse est déjà morte, tandis que dans le film ils ont plusieurs scènes ensemble.
- Dans la scène se déroulant au Grand Café de Moulins, on détecte une erreur de montage se rapportant au verre de bière de Maigret. Sur le plan où le garçon de café bavard lui amène sa commande, il est servi avec une mousse en faux-col d’au moins la moitié du verre, ce dont ne s'excuse même pas le serveur, alors que, sur celui où l’on voit Maigret emporter son demi pour rejoindre la table d’Arlette, l’entraîneuse qu’il vient d’observer en compagnie du fils Saint-Fiacre, le faux-col est à présent de taille normale.
Autres adaptations filmées
[modifier | modifier le code]- 1962 : La Comtesse, film britannique de la BBC avec Rupert Davies en Maigret
- 1980 : L’affaire Saint-Fiacre, téléfilm avec Jean Richard en Maigret, réalisé par Jean-Paul Sassy
- 1992 : Maigret on Home Ground (Maigret sur sa terre natale), téléfilm britannique de la chaîne ITV avec Michael Gambon en Maigret
- 1995 : Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, téléfilm de la série télévisée Maigret avec Bruno Cremer en Maigret, réalisé par Denys de La Patellière.
Éditions vidéo
[modifier | modifier le code]Maigret et l’affaire Saint-Fiacre sort en digibook DVD/Blu-ray chez Coin de Mire Cinéma le .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Village imaginaire situé selon Les Mémoires de Maigret près de Moulins dans le département de l'Allier
- ↑ Hervé Moisan, « Les deux films de L’affaire Saint-Fiacre, le roman où Simenon fait naître Maigret dans l’Allier », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne).
- ↑ « Maigret tourné au Grand Café ? », sur cordelier.eu.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Serge Toubiana et Michel Schepens, Simenon cinéma, Paris, Textuel, (ISBN 2-84597-061-7)
- Claude Gauteur, D'après Simenon : Simenon et le cinéma, Paris, Omnibus, (ISBN 2-258-05607-1)
Maurice Bessy, Raymond Chirat & André Bernard, Histoire du Cinéma. Encyclopédie des films 1956-1960, Pygmalion, 1996, article N° 361, (ISBN 2857044739)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Film français sorti en 1959
- Film italien sorti en 1959
- Film policier français
- Film policier italien
- Film réalisé par Jean Delannoy
- Film scénarisé par Michel Audiard
- Adaptation d'un roman français au cinéma
- Film se déroulant dans l'Allier
- Film se déroulant dans une ville fictive
- Film tourné dans l'Allier
- Film tourné à Vernon (Eure)
- Film français en noir et blanc
- Film avec le commissaire Maigret
- Film policier sorti en 1959
- Film de Titanus
- Film avec une musique composée par Jean Prodromidès
- Œuvre sur la noblesse
- Film en français
