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Lee Marvin

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Lee Marvin
Description de cette image, également commentée ci-après
Lee Marvin en 1971.
Nom de naissance Lamont Waltman Marvin
Naissance
New York (État de New York, États-Unis)
Nationalité Américaine
Décès (à 63 ans)
Tucson (Arizona, États-Unis)
Profession Acteur
Films notables L'Homme qui tua Liberty Valance
À bout portant
Cat Ballou
Les Douze Salopards

Lamont Marvin Jr, dit Lee Marvin [liː ˈmɑɹvɪn][1], né le à New York et mort le à Tucson dans l'Arizona, est un acteur américain.

D'abord notoire pour ses seconds rôles et spécialisé dans le registre du méchant, où il incarne souvent des tueurs sadiques autant dans les films noirs (Règlement de comptes) que dans les westerns (L'Homme qui tua Liberty Valance), il accède à la célébrité avec Les Douze Salopards, et obtient l'oscar du meilleur acteur pour son double rôle dans le western Cat Ballou.

Né d'un père directeur de publicité et d'une mère journaliste de mode, Lee doit son prénom — à l'instar de son frère aîné Robert — au général confédéré Robert Lee.

Élève indiscipliné, il est régulièrement renvoyé des établissements où il poursuit suit ses études. Le dernier lycée qui l'accueille est situé en Floride, ce qui permet au jeune Lee de passer le plus clair de son temps libre à chasser le cerf, le dindon sauvage et le puma dans les Everglades[2].

En 1942, à 18 ans, il décide de s'engager dans l'armée et rejoint l'United States Marine Corps. Intégré à la 4e division des Marines, il est envoyé sur le théâtre des opérations de la guerre du Pacifique. Il est blessé le durant la bataille de Saipan, lors de l'assaut sur le Mont Tapaucho. Sa blessure à la colonne vertébrale lui vaut un an d'hôpital militaire. Il est finalement rendu à la vie civile en 1945 avec le grade de soldat de première classe et plusieurs décorations, dont la Purple Heart et la Presidential Unit Citation.

Travaillant comme plombier après sa démobilisation, Lee Marvin se découvre une vocation pour le théâtre par hasard, alors qu'il effectue des travaux dans un théâtre pendant une répétition et que le producteur lui demande de remplacer un comédien tombé malade. En , il fait sa seule apparition au théâtre dans Billy Budd, de Louis Coxe et Robert Chapman — d'abord au Schubert Theatre de New Haven puis au Biltmore Theatre à New York, pour au total une centaine de représentations, à la suite de quoi Lee Marvin part pour Hollywood.

Durant les années 1950, il tient de nombreux seconds rôles dans des westerns et films de guerre. Il témoigne par exemple au procès de Ouragan sur le Caine. Après quelques personnages hauts en couleur comme le motard de L'Équipée sauvage, il tient pendant plusieurs années un rôle de policier dans la série M Squad. John Ford lui offre alors un de ses rôles les plus célèbres dans L'Homme qui tua Liberty Valance.

Il obtient l'Oscar du meilleur acteur en 1965 pour le rôle comique du Kid Shelleen dans Cat Ballou d'Elliot Silverstein, mais c'est son rôle légendaire dans Les Douze Salopards de Robert Aldrich, en 1966, qui en fait une star mondiale.

Lee Marvin interprétait lui-même les chansons de ses films : Cat Ballou d'Elliot Silverstein (1965), La Kermesse de l'ouest de Joshua Logan (1969).

Il tourne en vedette dans les futurs classiques de l'histoire du cinéma Le Point de non-retour (1967) et Duel dans le Pacifique (1968), deux films de John Boorman dont il devient un intime.

En 1980, il interprète avec éclat le rôle du sergent Possum dans l'excellent film de guerre réalisé par Samuel Fuller : Au-delà de la gloire.

Lee Marvin succombe à une crise cardiaque à Tucson, à l'âge de 63 ans[3]. Il est inhumé dans le cimetière national d'Arlington, section 7-A.[4].

En 2000, treize ans après sa disparition, son ami John Boorman, avec l'aide de la dernière femme de l'acteur, réalise un documentaire à sa mémoire : Lee Marvin, un portrait (en).

Figure du film noir

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Lee Marvin est révélé en 1953 par Fritz Lang dans Règlement de comptes, où il incarne un tueur sadique. Marqué par ce rôle, il enchaîne dans d'autres films policiers comme Les Inconnus dans la ville de Richard Fleischer en 1955 ou, la même année, Un homme est passé de John Sturges. Autre série B spectaculaire : La Peur au ventre de Stuart Heisler, encore en 1955.

En 1964, il incarne à nouveau un tueur dans À bout portant de Don Siegel, bon film de série B nerveux et violent assez éloigné du classique Les Tueurs de Robert Siodmak (1946), dont il est pourtant le remake.

Il trouve enfin en 1967 un rôle de premier plan avec le deuxième film de John Boorman : Le Point de non-retour, dans lequel il incarne l'énigmatique et taciturne Walker — Boorman dira qu'il s'agissait pour lui de réaliser « un documentaire sur le visage de Lee Marvin ». Après ce sommet, il déclinera ce rôle mythique sur un mode parodique dans Carnage (1972) de Michael Ritchie ou Canicule d'Yves Boisset (1984).

Filmographie

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Lee Marvin dans Attack.
Lee Marvin dans le rôle de Frank Ballinger dans M Squad.

Séries télévisées

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Voix françaises

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  • Georges Aminel (*1922 - 2007) dans :
    • L'Arbre de vie
    • Les Comancheros
    • La Taverne de l'Irlandais
    • À bout portant
    • La Nef des fous
    • Parole d'homme
    • Au-delà de la gloire (1er doublage)
    • Chasse à mort
  • André Valmy (*1919 - 2015) dans :
    • Un homme est passé
    • Monte Walsh
    • Carnage
    • L'Empereur du Nord
    • Du sang dans la poussière
    • Gorky Park
  • René Arrieu (*1924 - 1982) dans :
    • Cat Ballou
    • Les Douze Salopards
    • Le Point de non-retour
    • Duel dans le Pacifique
    • La Kermesse de l'Ouest
  • Lucien Bryonne (*1905 - 1968) dans :
    • Le Relais de l'or maudit
    • Bataille sans merci
    • Ouragan sur le Caine
  • Henry Djanik (*1926 - 2008) dans :
    • L'Homme du clan
    • Avalanche Express
    • Delta Force
  • Jean Violette (*1921 - 1995) dans :
    • Les Massacreurs du Kansas
    • Règlement de comptes
  • Claude Bertrand (*1919 - 1986) dans :
    • L'Homme qui tua Liberty Valance (1er doublage)
    • Les Indésirables

et aussi :

  • Michel André (*1912 - 1987) dans Courrier diplomatique
  • Jean-Henri Chambois (*1907 - 1997) dans L'Expédition du Fort King
  • Marcel Bozzuffi (*1929 - 1988) dans L'Équipée sauvage
  • Jean Barney dans Le Raid (doublé en 1988)
  • Yvon Cazeneuve dans Les Inconnus dans la ville
  • Raymond Loyer (*1916 - 2004) dans La Peau d'un autre
  • Pierre Leproux (1908 - 1975) dans La Peur au ventre
  • Jean Martinelli (*1909 - 1983) dans Attaque
  • Jacques Degor dans Les Piliers du ciel
  • Jean Davy (*1911 - 2001) dans Les Professionnels
  • John Berry (*1917 - 1999) dans Canicule
  • Edmond Bernard (*1921 - 1994) dans Les Douze Salopards 2 (téléfilm)
  • Jean-Claude Sachot (*1944 - 2017) dans Au-delà de la gloire (2e doublage)
  • Thierry Kazazian dans L'Homme qui tua Liberty Valance (2e doublage)

  • Jim Jarmusch est le fondateur d'une société secrète humoristique, Les fils de Lee Marvin, rassemblant des célébrités dont les traits du visage pourraient laisser croire qu'ils sont les fils de Lee Marvin. Tom Waits, Nick Cave, Richard Bose et John Lurie en font aussi partie. Le véritable fils de Lee Marvin désapprouve l'existence de cette organisation et l'a directement fait savoir à Tom Waits[5].
  • Il a inspiré Jean Van Hamme et William Vance pour les traits du général Benjamin Carrington dans la série de bande dessinée XIII.
  • Lee Marvin est nettement moins connu comme chanteur et pourtant, dans la comédie musicale La Kermesse de l'Ouest, il est l'interprète de la chanson The wandering star qui a eu un certain succès à l'époque. Le début des paroles était, avec sa voix grave et rocailleuse : I was born under a wandering star… (« Je suis né sous une étoile filante… »).
  • Lee Marvin avait été choisi par Sergio Leone pour incarner la Brute dans Le Bon, la Brute et le Truand, mais c'est Lee Van Cleef qui a finalement décroché le rôle.
  • Le dernier film de Lee Marvin a été Delta Force de 1986 dans lequel il incarne le rôle principal du colonel Nick Alexander aux côtés du redoutable acteur Chuck Norris.

Notes et références

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  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. « CulturePulp.: 'Elk Hunting with Lee Marvin' », sur culturepulp.typepad.com (consulté le )
  3. (en-US) Dennis Hevesi, « Lee Marvin, Movie Tough Guy, Dies », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) « Other Prominent Figures »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.arlingtoncemetery.mil (consulté le )
  5. Jarmusch's Guilty Pleasures

Liens externes

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