2e régiment de dragons (France)

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2e régiment de dragons
Image illustrative de l’article 2e régiment de dragons (France)

Création 1635
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment de dragons
Rôle Cavalerie
Fait partie de 3e division
Garnison Fontevraud-l'Abbaye
Ancienne dénomination Régiment d'Anguien-Cavalerie
Condé-cavalerie
Condé-dragons
2e régiment de dragons
Devise "Da materiam splendescam"
"Donnez moi l'opportunité et je brillerai"
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Zurich 1799[Laquelle ?]
Hohenlinden 1800
Austerlitz 1805
Iéna 1806
La Mortagne 1914
Ypres 1914
Flandres 1918
Champagne 1918
Autun 1944
Forêt-Noire 1945
AFN 1952-1962
Équipement VAB de reconnaissance NRBC, VLRA et SDA NRBC
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Décorations Croix de guerre 1914-1918
2 palmes et 2 étoiles vermeil
Croix de guerre 1939-1945
2 palmes
Médaille des évadés
Fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs de la croix de guerre 1939-1945
Commandant Colonel Barnier
Commandant historique Colonel Pierre Ismert

Le 2e régiment de dragons (ou 2e RD), basé à Fontevraud-l'Abbaye (Maine-et-Loire), est une unité de l'arme blindée et cavalerie de l'armée de terre française, créé sous la Révolution à partir du régiment de Condé-dragons, un régiment de cavalerie français d'Ancien Régime.

Depuis , ce régiment est spécialisé dans la défense NRBC à la suite de la fusion du 2e régiment de dragons et du groupe de défense NBC[1] (GD-NBC) stationné à Draguignan. Il conserve les traditions du 2e régiment de dragons et se spécialise comme unité de défense NRBC.

Directement placé sous le commandement de la 3e division, il est unique par sa capacité stratégique et sa haute valeur ajoutée. Il s'agit également du plus ancien régiment de cavalerie de France.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • 1556 : existence d'une compagnie d'ordonnance de 50 lances appartenant à la maison de Condé, au service du roi.
  •  : création, à partir de cette compagnie d'ordonnance, du régiment d'Anguien-cavalerie (nommé en référence au titre du fils aîné de la maison de Condé, duc d'Enghien).
  •  : le régiment est renommé Condé-cavalerie, à la suite de la transmission du titre de prince de Condé au duc d'Enghien.
  • 1761 : à la suite des lourdes pertes subies au cours de la guerre de Sept Ans, fusion de l'unité avec le régiment de Lautrec-cavalerie.
  •  : à la suite de la réorganisation des corps de cavalerie français, assimilant les dragons à la cavalerie, il devient régiment de dragons et est renommé régiment de Condé-dragons.
  • Au , les régiments sont numérotés selon l'ordre d'ancienneté, Condé-dragons devient le 2e régiment de dragons.
  • En mai 1814, le 2e régiment de dragons incorpore les 25 survivants de la compagnie des guides-interprètes (ancêtres des interprètes militaires) formée à Boulogne en 1803 en prévision de l'invasion de la Grande-Bretagne et est renommé régiment des dragons du Roi
  •  : le régiment redevient pour la période des Cents-Jours, le 2e régiment de dragons.
  •  : le décret royal du 16 juillet, prenant effet le 4 décembre, licencie le 2e dragons.
  •  : reformé (avec les mêmes hommes et officiers), sous l'appellation de régiment de dragons du Doubs.
  •  : renommé 2e régiment de dragons.
  •  : dissolution à Lyon du 2e régiment de dragons, dont les effectifs sont versés au 9e régiment de cuirassiers.
  •  : recréé comme unité mécanisée (avec compagnies de side-cars, motocyclistes, et auto-chenilles) sous le nom de 2e bataillon de dragons portés.
  •  : devient le 2e régiment de dragons portés.
  •  : dissolution du 2e régiment de dragons portés.
  •  : recréation du 2e régiment de dragons à Auch au sein de l'armée d'armistice.
  •  : dissous sur ordre du général Bérard, commandant la 17e Région Militaire (XVIIe R.M.) après, investissement de la zone Sud (zone libre) par l'armée allemande. Ses hommes prêtent alors le serment d'Auch.
  •  : le capitaine de Neuchèze s'évade avec l'étendard du régiment, qui devient le seul emblème de l'armée française à recevoir la médaille des évadés le par le maréchal de France Jean de Lattre de Tassigny.
  •  : reformé à Sfax (Tunisie) (P.V. no 419 Intendance militaire de Gabes-Sous) comme régiment de blindés chasseurs de chars.
  •  : dissolution du régiment à Laon-Couvron.
  •  : recréation du régiment au camp de Fontevraud-l'Abbaye.
  •  : fusion avec le GD-NBC et renommé 2e régiment de dragons - nucléaire, biologique et chimique (2e RD-NBC). Le régiment reprend ensuite comme dénomination officielle 2e régiment de dragons. "Condé-dragons" est depuis l'unique régiment de l'Armée de terre organisé pour faire face aux menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.

Composition actuelle[modifier | modifier le code]

Le régiment est actuellement armé par :

  • 5 escadrons mixtes composés de pelotons d'équipes de reconnaissance et d'évaluation (ERE) de pelotons de reconnaissance mobile embarquée (RME) et de pelotons de décontamination.
  • 1 escadron de commandement et de logistique.
  • 1 escadron de réserve.

Missions[modifier | modifier le code]

Le 2e régiment de dragons est l’unique régiment de l’armée de Terre spécialisé contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC). Il est ainsi capable de mettre sur pied des modules de défense NRBC, voire de constituer le noyau d’un bataillon NRBC multinational dans l'OTAN. Le 2e régiment de dragons peut intervenir soit en appui des forces terrestres engagées sur un théâtre d’opération extérieure, soit sur le territoire national en renfort des moyens de la sécurité civile.

Les missions du 2e régiment de dragons s’articulent en quatre axes :

  • appuyer les forces armées sur les théâtres d’opération contre les menaces et risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) ;
  • participer à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ;
  • contribuer à la protection des populations civiles, y compris sur le théâtre national ;
  • participer aux missions de sécurité en métropole et outre-mer.

Matériels[modifier | modifier le code]

Véhicules et systèmes d'armes[modifier | modifier le code]

Armements[modifier | modifier le code]

Mestres de camp[modifier | modifier le code]

Compagnie d’ordonnance[modifier | modifier le code]

Régiment[modifier | modifier le code]

Mestres de camp lieutenant et chefs de corps[modifier | modifier le code]

Enguien-cavalerie[modifier | modifier le code]

  • 1635-1636 : mestre de camp lieutenant, marquis de MAREUIL
  • 1638-1644 : mestre de camp lieutenant, Nicolas BOUTON, comte de CHAMILLY
  • 1644-1945 : mestre de camp lieutenant, Louis de BERMOND, marquis de TOIRAS
  • 1645-1654 : mestre de camp lieutenant, Cléradius de CHOISEUL, marquis de LANQUES

Condé-cavalerie[modifier | modifier le code]

Condé-dragons[modifier | modifier le code]

2e régiment de dragons[modifier | modifier le code]

Emmanuel de Grouchy, colonel du 2e régiment de dragons en 1792.

Première restauration[modifier | modifier le code]

2e régiment de dragons[modifier | modifier le code]

Dragons du Doubs[modifier | modifier le code]

  • 1815-1823 : colonel Paul Marie Rapatel, baron
  • 1823-1833 : colonel comte de Châteaubodeau

2e régiment de dragons[modifier | modifier le code]

  • 1833-1846 : colonel baron Arthur-Léon Imbert de Saint-Amand
  • 1846-1850 : colonel vicomte Charles-Marie-Augustin de Goyon
  • 1850-1857 : colonel baron Joachim Ambert
  • 1857-1863 : colonel Decroix
  • 1863-1865 : colonel Joseph Bachelier
  • 1865-1873 : colonel Amédée Mercier du Paty de Clam
  • 1873-1876 : colonel Gontier
  • 1876-1880 : colonel de Joybert
  • 1880-1885 : colonel Rozier de Linage
  • 1885-1890 : colonel Philippe Lichtenstein
  • 1890-1893 : colonel Cuny
  • 1893-1900 : colonel Achille de Valentin de Latour
  • 190000000: colonel Jean Léon Albert de Pontac
  • 190000000: colonel Gérard Amanrich
  • 1900-1901 : colonel Desprez
  • 1901-1903 : colonel Jean Léon Albert de Pontac
  • 1903-1906 : colonel Georges Charlery de La Masselière
  • 1906-1907 : colonel Ferand-Giraud
  • 1907-1910 : colonel Fleury
  • 1910-1916 : colonel Schultz
  • 1916-1917 : colonel Théron
  • 191700000: colonel Magnin
  • 1917-1920 : colonel Detroyat
  • 1920-1926 : colonel Donop
  • 1926-1927 : colonel Vignon
  • 1927-1929 : colonel Boscals de Réals
  • 1929-1930 : colonel Baruteau
  • 1930-1935 : colonel Revouy
  • 1935-1937 : colonel Richard Boutaud de la Villéon
  • 1937-1938 : colonel Larréra de Morel
  • 1938-1940 : colonel Perraud
  • 194000000: lieutenant-colonel L’Hotte
  • 194000000: lieutenant-colonel Watteau
  • 1940-1943 : colonel Guy Schlesser[2]
  • 1943-1944 : colonel Sauzey
  • 1944-1945 : colonel André Demetz
  • 1945-1947 : colonel de Clerck
  • 1947-1948 : colonel de Toulouse-Lautrec
  • 1948-1951 : colonel Sauve
  • 1951-1953 : colonel Dorange
  • 1953-1955 : colonel Loyseau
  • 1955-1957 : colonel Paul Caravéo
  • 1957-1959 : colonel Périn
  • 1959-1961 : colonel de Torquat de la Coulerie
  • 1961-1963 : colonel de Butler
  • 1963-1965 : colonel Lévesque
  • 1965-1967 : colonel Rozec
  • 1967-1969 : colonel Michaut
  • 1969-1971 : colonel Xavier d’Arras
  • 1971-1973 : colonel Henri Lalande
  • 1973-1975 : colonel Lauze
  • 1975-1977 : colonel Reclus
  • 1977-1979 : colonel René Bazin
  • 1979-1981 : colonel Pierre Lacoste
  • 1981-1983 : colonel Étienne Renard
  • 1983-1985 : colonel Joseph de la Bourdonnaye
  • 1985-1987 : colonel Jean-Paul Moreau
  • 1987-1990 : colonel Flavien de Froissard de Broissia
  • 1990-1992 : lieutenant-colonel Michel Issaverdens
  • 1992-1994 : colonel Charles-Henri de Dunoyer de Noirmont
  • 1994-1996 : colonel Jean-Paul Staub
  • 1996-1997 : colonel Jean-Sébastien Tavernier
  • 1997-1999 : colonel Marc Beaussant
  • 1999-2001 : colonel Henri Laporte-Many
  • 2001-2003 : colonel Guy Nuyttens
  • 2003-2005 : colonel Hervé Doussau
  • 2005-2006 : colonel Michel Doxin
  • 2006-2008 : colonel Édouard Perrin
  • 2008-2010 : colonel Xavier Lefebvre
  • 2010-2012 : colonel Laurent Giot
  • 2012-2014 : colonel Marc Caudrillier
  • 2014-2016 : colonel Olivier Lion
  • 2016-2018 : colonel Guillaume Leroy
  • 2018-2020 : colonel Gaëtan Boireau
  • 2020-2022 : colonel Thierry Pern
  • Depuis 2022 : colonel Sébastien Barnier

Historique des garnisons, combats et batailles du 2e RD de ligne[modifier | modifier le code]

Le 2e régiment de dragons est le plus ancien régiment de la cavalerie française : on peut en effet établir de manière certaine sa filiation directe en tant que régiment jusqu'en 1635 et en tant qu'unité de cavalerie jusqu'en 1556. Par édit de 1444, le roi Charles VII, voulant se doter d'une force armée régulière en temps de paix, créa quinze compagnies d'ordonnance de 100 lances chacune. Une lance se composait d'un homme d'armes à cheval, le maître, auquel étaient adjoints trois archers, un coutilier et un valet d'armes. Chaque compagnie disposait ainsi d'effectifs comparables à celui d'un bataillon ou régiment actuel, comptant 100 cavaliers et 500 fantassins. Les cavaliers français, jusqu'à la Révolution conservèrent cette appellation de maîtres. Sous Louis XII, ces compagnies prirent le nom de compagnies de gens d'armes tout en réduisant de manière variable leurs effectifs.

Dès 1556, le prince de Condé portait entre autres titres celui de « capitaine de 50 lances des ordonnances du roi ». À partir de cette date, on retrouve régulièrement mention d'une compagnie portant le nom de son propriétaire, « Monsieur le prince », avec le numéro 2. Le 16 mai 1635, lorsque le cardinal de Richelieu forma les premiers régiments de cavalerie, le troisième fut créé à partir de la compagnie de la maison de Condé. Ce régiment prit le nom d'Anguien cavalerie du nom du duc, fils aîné de la maison de Condé. Le 26 décembre 1646, alors que le régiment était employé au siège de Dunkerque, le duc prit le nom de prince de Condé, en héritant du titre. Le régiment devint alors Condé-cavalerie pour plus d'un siècle. Par ordonnance du 25 mai 1776, le comte de Saint Germain, ministre de la guerre fit passer six régiments de cavalerie aux dragons. Condé-cavalerie devint alors Condé-dragons, devenant le 11e de l'arme. Le 1er janvier 1791, la convention supprima toutes les anciennes appellations et chaque régiment reçut un numéro d'ordre déterminé d'après son ancienneté. Par suite d'une erreur du ministère, Condé-dragons, quoique plus ancien que Royal Dragons (créé seulement en 1656) ne reçut que le numéro 2.

Combattant à pied lors de la Première Guerre mondiale, il devient une unité mécanisée lors de l'entre-deux guerres sous le nom de 2e bataillon de dragons portés. Dissous en 1942 lors de l'invasion de la zone libre, il est reformé en Tunisie en décembre de la même année, le capitaine de Neuchèze réussissant à rejoindre la France libre avec l'étendard du régiment.

Devenant alors régiment blindés spécialisé comme unité de chasseurs de chars, il participe aux campagnes de la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis aux combats en Algérie à partir de 1957 sur chars AMX-13, jeeps et Dodges. Il sera équipé de chars AMX-30, puis Leclerc, avant de fusionner en 2005 avec le GD-NBC (Groupe de Défense Nucléaire, Biologique et Chimique), devenant ainsi le seul régiment spécialisé dans la défense NRBC.

Guerres de 1646 à la Révolution française[modifier | modifier le code]

Il prend part au siège et à la prise de Dunkerque (1646), au second siège de Lérida (1647), aux troubles de la Fronde (durant lesquels il passe aux Espagnols avec le prince de CONDÉ) et rentre au service du roi à la paix des Pyrénées en 1659. En 1667, il est à l'armée des Flandres, en 1668, il enlève Baccarat et Rambervillers. Puis, c'est la bataille de Maestrich en 1673, de Seneffe en 1674, la prise de Dinan, de Huy, de Limbourg et la défense de Trèves en 1675, les combats de Cassel en 1677 et de Saint-Denis en 1678.

Au cours de la guerre de la ligue d'Augsbourg, il se bat à Fleurus et à Froidmont en 1690. Lors de ce combat, il se distingue et son mestre de camp, le marquis de Toiras est cité pour avoir, avec cent cavaliers, coupé la retraite à l'ennemi. Puis il participe au combat de Leuze (19 septembre 1691) où vingt-huit escadrons français mettent en déroute soixante-douze escadrons du prince d'Orange et en 1693, à la bataille de Neerwinden, il fait partie de cette cavalerie, qui, après être restée pendant dix heures impassible sous le feu des canons ennemis, se porte en avant, décide de la victoire, et arrache à Guillaume d'Orange ce cri de fureur: « Oh !  l'insolente nation » .

De 1701 à 1713, c'est la guerre de succession d'Espagne ; Condé cavalerie est à la bataille de Friedlingen, au siège et à la prise de Kehl (1703) et à Hochstett la même année. En 1712, il se bat à Denain, participe à la prise de Spire, de Worms, de Kaiserslautern et de Landau (1713).

Après quelques années de paix, nous le retrouvons à la guerre de succession de Pologne (1733) puis de succession d'Autriche où il participe aux combats de Prague (1741-1742), de Dettingen (1743), de Raucoux (1746), à la prise de Bruxelles, de Mons, de Charleroi, et de Namur la même année et à la bataille de Lawfeld en 1747.

Au cours de la guerre de Sept Ans, il participe en 1757 au combat de Hastenbecket la bataille de Rosbach puis, en 1758, à la bataille de Krefeld.

En 1776, Condé cavalerie passe dans l'arme des dragons et devient Condé-dragons.

Au moment où éclate la révolution, le régiment est en garnison à Metz et à Épinal.

Guerres de la Révolution et guerres napoléoniennes (1792-1815)[modifier | modifier le code]

Dragon du 2e régiment durant les guerres napoléoniennes

Entre 1808 et 1814, le 2e RD eût 12 officiers tués au combat, 4 officiers morts de la suite de leurs blessures et 61 officiers blessés.

Restauration et Second Empire[modifier | modifier le code]

Cavalier du régiment de dragons du Doubs en 1816.
Dragon du 2e régiment en 1876.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La guerre de 1914 - 1918 fournit au régiment l'occasion de s'illustrer à nouveau, tant à Rozelières (Lorraine) le 25 août 1914, où il tient tête à la ruée des Bavarois, qu'à Zonnebeke (Belgique), le 22 novembre 1914, où son sacrifice arrête la marche foudroyante de la garde prussienne sur Ypres. En 1915, le 2e régiment de dragons, combattant désormais à pied, est engagé successivement en Alsace, en Artois, dans les Vosges, sur la Meuse avant de participer à la Seconde bataille de Champagne.

Au printemps 1918, l'unité participe à la défense contre les offensives allemandes dans les Flandres, sur l'Aisne, l'Ourcq, puis aux contre-attaques de l'été. Quatre noms de victoires : La Mortagne - 1914, Ypres -1914, Flandres - 1918, Champagne - 1918, viennent s'inscrire à son étendard décoré de la croix de Guerre 1914 - 1918, avec deux palmes et deux étoiles. Les 2e et 4e escadrons sont cités à l'ordre de l'armée.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Après l'armistice de 1918, le 2e régiment de dragons rentre à Lyon, sa garnison de 1914, où il sera dissous le 1er novembre 1928.

Escadron porté du 2e BDP (sur Citroën-Kégresse P10), place de la Concorde le .

Le régiment est recréé le 5 mai 1929[3] sous le nom de 2e bataillon de dragons portés et prend ses quartiers à Paris, à l'École militaire, rattaché à la 3e division de cavalerie[4].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1939, ce bataillon fait partie de la 3e division de cavalerie Page d'aide sur l'homonymie. Dès le 26 août, il quitte l'École Militaire où il tient garnison, pour rejoindre  la  base de  concentration  de sa  division, Il forme brigade avec le 3e régiment d'automitrailleuses (3e RAM)[4]. Le  1er décembre  1939, le 2e bataillon de dragons portés redevient le 2e régiment de dragons. Il est équipé de 442 véhicules dont 20 AMR 33 du 3e régiment d'automitrailleuses, 114 side-cars, 50 motos et 126 véhicules « tout terrain ».

Il est alors constitué avec deux bataillons, chacun avec un escadron mixte AMR/motos (1er et 4e escadrons), un escadron de fusiliers voltigeurs (2e et 5e) et un escadron de mitrailleuse et d'engins (3e et 6e)[5].

Lors de la transformation des divisions de cavalerie en février 1940, il forme avec le 3e RAM la 13e brigade légère mécanique de la 3e division légère de cavalerie (désignée 3e division légère jusqu'au )[5], rattachée à la 3e armée. En cas d'intervention au Luxembourg, cette division doit y entrer pour ralentir les Allemands et permettre l'exécution des destructions prévues. En attendant, le régiment stationne à Russange (Ier bataillon) et Rédange (IIe bataillon)[1].

Au 10 mai 1940, il est organisé comme suit[6] :

  • Chef de corps : chef d'escadrons Lotte
  • I/2e RDP : commandant Henriet
    • 1er escadron mixte AMR/motos (avec deux pelotons de cinq AMR 33[5]) : capitaine de Beaumont
    • 2e escadron de fusiliers : capitaine Farnier
    • 3e escadron de mitrailleuse : capitaine Van Aertselaer
  • II//2e RDP : commandant Larger, capitaine Thoreau
    • 4e escadron mixte AMR/motos (avec deux pelotons de cinq AMR 33[5]) : capitaine de Royère
    • 5e escadron de fusiliers : lieutenant de Montille
    • 6e escadron de mitrailleuse : lieutenant Clavel

Campagne de 1940[modifier | modifier le code]

Le , les Allemands envahissent le Luxembourg selon le plan Jaune. Le 2e RD pénètre sur le territoire du grand-duché, arrivant au niveau d'Esch-sur-Alzette sans pouvoir rejoindre Luxembourg occupée par les Allemands. Le IIe bataillon est chassé le 11 du centre-ville d'Esch et décroche le lendemain. Le Ier bataillon prend Mondercange avant de se replier derrière la ligne Maginot. Du 12 au 14, le régiment couvre le repli de l'infanterie vers Longwy, subissant notamment des pertes à cause de tirs amis[4].

Plaque commémoratice au capitaine Farnier commandant le 2e escadron à l'église de Leuilly

À la suite de la percée de Sedan, le régiment est transféré dans l'Aisne à Sissonne, Liesse et Marchais. Il soutient la contre-attaque à Montcornet menée le par la 4e division cuirassée du colonel de Gaulle. Dans l'Aisne, les dragons souffrent des bombardements allemands. Menacé par l'avance allemande, le régiment passe derrière la ligne de défense montée par l'infanterie sur l'Ailette[4]. Couvrant avec son escadron renforcé le mouvement de retrait, le capitaine Farnier est tué à Leuilly-sous-Coucy le [6].

Le régiment rejoint à partir du 22 la Somme. Il s'installe à Longpré et Ailly le long de la Somme, en lien avec la 1st Armoured Division. Le régiment combat les Allemands mais le gros de leurs forces est alors engagé autour de Dunkerque et les Allemands ne lancent pas d'attaques massives. Le bataillon est mis au repos du au [4].

L'attaque allemande sur la Somme est lancée le et le 2e RD repart vers le front. Aux côtés de la 40e division d'infanterie et du 11e GRCA, le régiment défend Hallivillers, Tronchoy et Thieulloy pour bloquer la progression du Panzergruppe Hoth vers Beauvais et Rouen[4].

Le régiment combat en retraite jusqu'au .

Le 13 juin, le 128e GRDI rejoint le II/2e RD très affaibli. Les deux bataillons du régiment ne comptent alors plus que deux escadrons mixtes réduits[6].

Armée de Vichy[modifier | modifier le code]

Affiche de recrutement pour le 2e régiment de dragons de l'Armée de Vichy.

Reformé à Auch en , il est maintenu dans l’armée d'Armistice[7]. Il forme le régiment de cavalerie attaché à la 17e division militaire (Toulouse). Un tel régiment regroupe deux escadrons montés, deux escadrons à cheval, trois escadrons cyclistes (équipés notamment de mitrailleuses et de mortiers de 81) et d'un escadron d'AMD Panhard 178 privées de canon antichar[8].

Le régiment est dissous le après l’invasion allemande de la Zone Libre et le sabordage de la flotte française à Toulon ; la nuit du 29, lors de la cérémonie d'adieux au drapeau, le colonel Schlesser fait prêter serment aux dragons, réunis en civil dans la caserne, de se rassembler autour du drapeau à l'appel de la patrie[7].

Reformation en Afrique[modifier | modifier le code]

Une partie importante du régiment passe en Afrique du Nord, par l'Espagne (prisons de Pampelune, Saragosse, Lérida, Figueras, Miranda, Arnedillo)[7]. Le capitaine de Neuchèze reste pour organiser la résistance. Il s'évade avec l'étendard le à bord du sous marin français Aréthuse à partir de la plage de Ramatuelle (Var) vers l'Afrique du Nord[réf. souhaitée]. La recréation du 2e régiment de dragons est décidée le , à partir de trois escadrons du 2e régiment de spahis algériens, renforcés par les dragons venus de métropole et des spahis du 6e régiment de spahis algériens. Le régiment est prévu du type régiment de chasseurs de chars (Tank Destroyers) le . Il est à l'instruction à Saint-Denis-du-Sig à partir du [7].

Libération et entrée en Allemagne[modifier | modifier le code]

Chasseurs de chars M10 appartenant probablement au 2e dragons dans les Vosges en novembre 1944.
  •  : débarquement de Provence
  • du 8 au  : combats à Autun
  •  : jonction à Saulieu avec le U.S. 86th Cavalry Reconnaissance Squadron (Mechanized)[9],[10].
  • 1944 : campagnes des Vosges, du Doubs, d'Alsace
  •  : Passage du Rhin à Germersheim, combats en Forêt-Noire
  • 1945 : progression en direction de Constance
  • 1945 : occupation de l'Autriche (Innsbruck, Schwaz)

De 1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

Insigne de bras droit de la 8e DI
Insigne de bras droit de la 2e DB
  • 1957-1961: Algérie (84 officiers, sous-officiers et dragons tués).
  • 1961-1984 : garnison à Haguenau (Bas-Rhin). En garnison à Haguenau, le 2e RD est le régiment de chars de la 6e brigade mécanisée de la division 59 puis de la division 67. La brigade mécanisée de la division 59 prévoit un régiment de chars à trois escadrons de chars AMX 13 et un escadron de chars AMX 13 SS 11. Le régiment de chars de la division 67, chars AMX 30 ou chars M 47, est structuré autour de trois escadrons de chars de 13 chars et un escadron porté sur VTT AMX 13. Le 2e RD devient en 1976 régiment de chars de la 6e division blindée. Il est alors renforcé d'un escadron de chars. La réorganisation de l'Armée de terre de 1984 implique la dissolution de la 6e division blindée et le changement de subordination des formations de la 6e DB. Le 2e RD, transféré à Laon-Couvron, devient régiment de chars de la 2e division blindée. Le régiment comporte alors trois escadrons de 17 chars.
  • 1984-1997 : le 2e régiment de dragons est donc l'un des trois régiments de chars de la 2e division blindée avec le 6e régiment de cuirassiers et le 501e RCC. Le régiment tient donc garnison au « Quartier Mangin », sur l'ancienne base aérienne de Laon-Couvron de 1984 à 1997 jusqu'à sa dissolution suivie de sa recréation en 1997 au camp de Fontevraud.
  • 1997 : le 2e RD est installé au camp de Fontevraud, et est l'un des deux régiment de chars de la 2e brigade blindée avec le 6-12e régiment de cuirassiers. Le 6-12e régiment de cuirassiers, organisé en régiment à deux groupes d'escadrons, ainsi que le 2e régiment de dragons sont lors équipés de chars Leclerc.
  •  : devient régiment NRBC par fusion avec le groupe de défense NBC. Il est alors directement rattaché au commandement des forces terrestres.
  • 2016 : rattaché à la 3e division.
  • 2020 : dans le cadre de l'opération Résilience, le régiment est amené à participer à des opérations de conseil d'entreprises pour les actions de désinfection[11]. Le régiment est également investi dans la désinfection des équipements militaires contaminés comme le porte-avions Charles de Gaulle, le porte-hélicoptères Tonnerre ou encore les hélicoptères militaires ayant transporté les patients en Allemagne[12].

Étendard[modifier | modifier le code]

Son étendard porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[13],[14] :

Insigne et Devise[modifier | modifier le code]

L'insigne se compose d'un dragon ailé noir tenant dans ses serres l'étendard d'Anguien - Cavalerie porteur du soleil et du bûcher. Dans le bas de son support d'émail bleu est gravée l'appellation « Condé dragons » que portait le régiment quand il devint pour la première fois « 2e Régiment de dragons ».

La devise du régiment du Grand Condé est la suivante : « Da materiam splendescam », qui est traduite habituellement par « Donnez m'en les moyens et je resplendirai »[15]. Mais cette formule est néanmoins trop littérale, une traduction plus exacte étant plutôt: « Donnez-moi l'occasion de briller », correspondant plus à l'esprit de la famille du Grand Condé.

L'étendard évadé[modifier | modifier le code]

2e régiment des Dragons a Massevaux (68).

Depuis le mois de mars 1943, le commandant Paillole a mis en place un système de liaison par sous-marin entre Alger et cap Camarat, près de Saint-Tropez, une fois par mois lors des nuits sans lune.

Le , le capitaine de Neuchèze, reçoit l'étendard du régiment des adjudants Faraut et Grattard. Ces derniers l'avaient préalablement retrouvé au domicile de M. Bouet dans le Gers, où il avait été dissimulé pendant presque une année. Immédiatement après, le capitaine de Neuchèze rejoint Lyon par le train. Là, le capitaine Veillaud, mandaté par le commandant Paillole, l'attend afin d'assurer l'évasion de l'étendard. Veillaud et Neuchèze gagnent Marseille le 27 septembre 1943, puis partent pour Ramatuelle et la ferme de M. Ottou, où ils arrivent le lendemain vers 21 heures. Deux heures plus tard, sous la conduite d'Achille Ottou, Neuchèze, l'étendard drapé autour du corps descend les sentiers des calanques jusqu'à la Roche Escudelier où l'attend le sous-marin Aréthuse.

Le 1er octobre, le sous-marin entre dans la rade d'Alger. Sur les quais, le commandant Paillole attend l'étendard auquel il rend les premiers honneurs sur le continent africain, avant de le remettre au général Giraud.

Pour ce fait, le 2e régiment de dragons fut décoré de la médaille des évadés le 21 février 1945 à Masevaux, par le général de Lattre. Il est le seul régiment à avoir reçu cette décoration.

Personnalités ayant servi au sein du régiment[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Son étendard porte en cravate les médailles suivantes :

Chant du 2e régiment de dragons[modifier | modifier le code]

I

Quand nous irons à la frontière,

Aux plis soyeux des étendards,

Nous emporterons toute entière

La légende des vieux grognards.

Jeunes soldats, mes camarades,

À ce passé si glorieux,

Songez toujours dans les parades

Au combat, ils sont là,

Ils sont là les vieux.

II

Ils ont inscrit sur nos bannières

Les braves que rien n’étonnât

Austerlitz, Zurich, sœurs guerrières

D'Hohenlinden et d'Iéna.

C'est à nous de suivre leur trace,

Et quand la France appellera

Tachons que nul ne nous dépasse

Lorsque la charge sonnera,

Lorsque la charge sonnera.

III

Tachons qu'au fort de la bataille

On dise de nous : les voilà !

Et qu'on réponde à la mitraille

Ça va bien, le deuxième est là.

Alors, comme l'on fait nos pères

Nous écraserons l'allemand.

De leur sang, ivres, nos rapières

Se chargeront du châtiment,

Se chargeront du châtiment.

IV

Et nous dirons, fiers de nous-mêmes,

Quand au pays on reviendra :

Moi, j'étais dragon au deuxième

Et chacun se découvrira.

Au cœur gardons bien l'espérance

La foi sainte dans l'avenir

Dragon pour notre chère France,

Sachons bien vivre et bien mourir.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean-Yves Mary, La bataille des trois frontières : mai-juin 1940, Bayeux, Heimdal, , 471 p. (ISBN 978-2-84048-331-1), p. 144.
  2. Guy Schlesser (1896-1970), général français, commandant de l'ESM Saint-Cyr en 1946.
  3. François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN 2-7072-0197-9), p. 169
  4. a b c d e et f « La campagne de France 1939-1940: Unités au combat », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 201, no 1,‎ , p. 151 (ISSN 0984-2292 et 2101-0137, DOI 10.3917/gmcc.201.0151, lire en ligne, consulté le )
  5. a b c et d Vauvillier, François., Les automitrailleuses de reconnaissance. 1, L'AMR Renault modèle 1933 type VM : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire et Collections, , 65 p. (ISBN 2-915239-67-3 et 978-2-915239-67-6, OCLC 123483950, lire en ligne), p. 41
  6. a b et c « 1940 2e REGIMENT DE DRAGONS - JMO », sur Chars Français (consulté le )
  7. a b c et d « 1944 2e REGIMENT DE DRAGONS - Historique », sur Chars Français (consulté le )
  8. (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 37-38
  9. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN 978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 35
  10. www.super6th.org
  11. Benoît Rochard, « Fontevraud-l’Abbaye. Coronavirus : la mobilisation inédite du 2e régiment de dragons », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  12. Benoît Rochard, « Saumurois. Covid-19 : le 2e Régiment de dragons désinfecte le Charles de Gaulle », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  13. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
  14. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  15. « 14 juillet 2012 - Les coulisses du défilé », sur defense.gouv.fr via Wikiwix (consulté le ).
  16. En novembre 1942, à l'instigation de leur chef, le colonel Shlesser, officiers et cavaliers du 2e dragons, en garnison à Auch, poursuivent la lutte. Les uns gagnent l'AFN, les autres entrent dans la Résistance. Le capitaine de Neuchèze, (chef d'escadron tué devant Autun en septembre 1944), parvient à rejoindre Alger porteur de l'étendard du régiment. En 1945, cet étendard se verra attribuer la médaille des évadés, décoration créée en 1926 pour sanctionner une évasion réussie ou au moins deux tentatives malheureuses.
  17. Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, Pygmalion 1997

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Petit journal de marche du 2e dragons : 1er août 1914-11 novembre 1918, Paris, Berger-Levrault, , 222 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Capitaine(R) Giudicelli, Du poison au nucléaire, 2000 d’histoire, Angers, 2e régiment de Dragons, , 150 p.
  • Aide mémoire de l'Officier du Train, École d'Application du Train, REGENT - PARIS - MODELE No 99.048
  • Site internet "Cavaliers Blindés"

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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