Bernard de Lattre de Tassigny

Bernard de Lattre de Tassigny | ||
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Naissance | Paris 16e, France |
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Décès | (à 23 ans) Ninh Binh (Tonkin, Viêt Nam) Mort au combat |
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Origine | Français | |
Allégeance | ![]() |
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Arme | Arme blindée et cavalerie | |
Grade | Lieutenant | |
Années de service | 1944-1951 | |
Commandement | Escadron | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine |
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Distinctions | Légion d'honneur (chevalier) Médaille militaire Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Médaille des évadés Ordre national du Vietnam (chevalier) |
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Famille | Jean de Lattre de Tassigny, maréchal de France, son père Simonne Calary de Lamazière, sa mère |
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Bernard de Lattre de Tassigny est un officier français, né le à Paris (16e) et mort le près de Ninh Binh (Tonkin).
Sommaire
Histoire[modifier | modifier le code]
Bernard de Lattre de Tassigny est le fils unique du maréchal Jean de Lattre de Tassigny et de Simonne Calary de Lamazière. En , il organise, avec sa mère puis le concours de la Résistance, l'évasion de son père de la prison de Riom[1],[2],[3]. Le général de Lattre, se ralliant à de Gaulle, rejoint Londres en puis Alger en . S'ensuit, pour Bernard de Lattre et sa mère, une période de clandestinité[4] qui ne s'achève que par leur exfiltration organisée par la Résistance et les services secrets de Londres[5]. Partant de Paris le , ils traversent la France, puis l'Espagne — entre le et le — pour rejoindre Alger, via Gibraltar[5]. Désireux de s'engager dans les Forces françaises libres, Bernard de Lattre est jugé trop jeune pour être admis dans l'armée de libération qui se prépare pour le débarquement de Provence ; néanmoins, devant sa volonté de combattre, le général de Gaulle lui accorde une dispense d'âge[6],[7]. Le , il est affecté au 2e régiment de dragons. Lors de la bataille pour la libération d'Autun, le , il est sérieusement blessé[7]. Il reçoit la médaille militaire des mains du colonel Demetz, commandant le 2e dragon, lors d'une prise d'armes à Masevaux, le [8] au cours de laquelle son père lui donne l'accolade[9].
Entré à l'École militaire interarmes, le (promotion Victoire), il choisit l'arme blindée et cavalerie à sa sortie. Le , il est aspirant. Stagiaire à l'École de cavalerie de Saumur, il est nommé sous-lieutenant le . Affecté ensuite au 4e régiment de cuirassiers, à Mourmelon-le-Grand il est promu lieutenant le [7].
Il quitte la métropole pour l'Indochine le . Chef d'un peloton blindé du 1er régiment de chasseurs, il est commandant du poste de Yen My, qui contrôle quinze villages et une population d'environ 20 000 habitants[10]. Il est cité à l'ordre de la brigade le .
Le , le général de Lattre devient haut-commissaire, commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient.
Bernard de Lattre prend le commandement d'un escadron composé en grande partie de volontaires vietnamiens, le . À la suite des combats de Maï Dien, il est cité à l'ordre du corps d'armée le . Il meurt à la tête de ses hommes, le , près de Ninh Binh au Tonkin[11], au cours de l'offensive vietminh qui marque le début de la bataille du Day, « transpercé de quatre-vingts blessures »[7] lors de l'attaque du poste qu'il tient avec son escadron du 1er chasseurs[12] . Son corps est transporté depuis les lignes de front après que le commando Vandenberghe a repris la position[13].
Ses obsèques sont célébrées par l'aumônier militaire Xavier Louis de la promotion Galliéni en la cathédrale Saint-Joseph de Hanoï (dite cathédrale des Martyrs de Hanoï), en présence de son père. Sa dépouille et celles du lieutenant Mercier et du brigadier Mellot, tombés à ses côtés, sont ensuite rapatriées en métropole, accompagnées par le général de Lattre, où une cérémonie officielle, en forme d'hommage aux combattants d'Indochine, est organisée[14] à l'église Saint-Louis-des-Invalides en présence de membres du gouvernement et de l'État-Major des armées[15].
La mort de Bernard de Lattre reçut un large écho dans la presse nationale et internationale, en particulier par des articles dans Le Figaro, Le Monde, Paris Match[16], The New York Times[17] ainsi que dans le TIME magazine[18]. Ses funérailles furent présentées dans LIFE comme Picture of the Week[19].
Peu de temps avant son départ pour l'Indochine, le , Bernard de Lattre avait eu l'occasion d'ouvrir le bal avec la princesse Margaret à l'ambassade du Royaume-Uni en France — bal donné en l'honneur de la princesse — ; la revue Radar avait fait paraitre un dessin en couverture, dessin qui fut offert à la famille après sa mort[20].
Le tombeau de Bernard de Lattre de Tassigny est situé au cimetière de Mouilleron-en-Pareds, aux côtés de ceux de ses parents[21],[22].
Décorations[modifier | modifier le code]
- Légion d'honneur (chevalier)
- Médaille militaire[23]
- Croix de guerre 1939-1945[8],[23] avec palme de bronze
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, décoration remise par son père, le , à Phu Ly[24].
- Médaille des évadés[25]
- Ordre national du Vietnam (chevalier), remis à titre posthume au nom de l'empereur Bao Daï[26].
- Mérite militaire (Chili)[27].
Hommages[modifier | modifier le code]
- Une chapelle a été érigée à sa mémoire à Wildenstein[28],[29]. Cette chapelle est située près de l'ancien centre de repos et de vacances « Rhin et Danube », dont la construction avait été décidée par le général de Lattre, en 1949, pour accueillir les orphelins de l'armée ; inaugurée par lui le , il décida qu'elle porterait le nom de « Bernard de Lattre »[30],[31],[32].
- La 24e promotion (1984-1985) de l'École militaire interarmes porte son nom.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Robert Aron, Grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, CAL (Club des amis du livre), (1re éd. : Grands dossiers de l'histoire contemporaine ; Nouveaux grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, Librairie Académique Perrin, 1962-1964), 494 p., « L'évasion de De Lattre de Tassigny », p. 277-283.
- Robert O. Paxton (trad. Claude Bertrand, préf. Stanley Hoffmann), La France de Vichy – 1940-1944, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points-Histoire », (réimpr. novembre 1999) (1re éd. 1973), 475 p. (ISBN 978-2-02-039210-5), p. 337.
- Robert O. Paxton (trad. Pierre de Longuemar), L'Armée de Vichy – Le corps des officiers français 1940-1944, Paris, Éditions Tallandier, (réimpr. Le Seuil, coll. « Points-Histoire », 2006 (postface de Claude d’Abzac-Epezy) 567 p. (ISBN 2020679884)) (1re éd. 1966), 588 p. (ISBN 2847341390), p. 407 et 427.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, Paris, Presses de la Cité, 1972, 507 p., p. 358-368.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, op. cit., p. 369-387.
- Archives départementales de la Vendée. Bernard de Lattre de Tassigny.
- « Site de la promotion Bernard-de-Lattre à l'EMIA », sur emia.delattre, archivé par wikiwix (consulté le 6 décembre 2013).
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I : 25 septembre 1926 – 8 mai 1945, op. cit., p. 476.
- « Dans l'Alsace libérée » [vidéo], sur ina.fr, Les Actualités Françaises, (consulté le 17 mars 2014).
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II : 8 mai 1945 – 11 janvier 1952, Paris, Presses de la Cité, 1972, 417 p., p. 183.
- « Jean de Lattre de Tassigny », sur ordredelaliberation.fr, ordre de la Libération, (consulté le 5 décembre 2013).
- Sur le piton du pagodon de Non Nuoc, au sommet duquel il reste deux blockhaus, l'un dominant le fleuve Day et l'autre la ville de Ninh Binh.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 294.
- René Gilli, « La « Marque » du général de Lattre en Indochine », sur Saint-Cyr.org, archivé par wikixwix, (consulté le 13 décembre 2013).
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 295-296.
- « Ici fut tué Bernard de Lattre, il est vengé par ce drapeau », Paris Match, no 118, 23 juin 1951.
- (en) « French Chief's Son Slain; Lieut. Bernard de Lattre Dies in Combat in Indo-China », sur select.nytimes.com, (consulté le 17 mars 2014).
- (en) « War: Soldier's Son », sur time.com, TIME magazine, (consulté le 17 mars 2014).
- Kiss for a Soldier Son, LIFE, 25 juin 1951, p. 27
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 169-170.
- « De Lattre de Tassigny Bernard Jean Marie Michel », sur memorialgenweb.org (consulté le 16 mars 2014).
- « Patrimoine », sur mairie-mouilleronenpareds.fr, commune de Mouilleron-en-Pareds (consulté le 17 mars 2014).
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I, op. cit., p. 492.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 283.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. I, op. cit., p. 464.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 299.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 129.
- « Chapelle Saint-Bernard à la mémoire du fils du maréchal de Lattre de Tassigny », sur souvfrancais-stamarin.com (consulté le 17 mars 2014).
- « Chapelle Saint-Bernard à la mémoire du fils du maréchal de Lattre de Tassigny », sur wildenstein.fr, commune de Wildenstein (consulté le 17 mars 2014).
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, t. II, op. cit., p. 325-329.
- 47° 58′ 57″ N, 6° 57′ 26″ E
- Pierre Normand, Histoire d'un chantier, Centre Bernard de Lattre – Wildenstein (Haut-Rhin), 1972, 61 p.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jean d'Esme, De Lattre, Hachette, 1952.
- Robert Garric, Un destin héroïque : Bernard de Lattre, Librairie Plon, Paris, 1952, 308 p.
- Simonne de Lattre de Tassigny, Jean de Lattre, mon mari, Presses de la Cité, Paris, 1972, deux tomes.
Annexes[modifier | modifier le code]
Lien externe[modifier | modifier le code]
- « Archives de Vendée – Documents iconographiques issus de la bibliothèque historique – Bernard de Lattre de Tassigny », sur archives.vendee.fr, Archives départementales de la Vendée (consulté le 17 mars 2014).