La Reine des neiges (film, 2013)
Titre original | Frozen |
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Réalisation |
Chris Buck Jennifer Lee |
Scénario |
Shane Morris Jennifer Lee Chris Buck |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Walt Disney Animation Studios |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Animation |
Durée | 102 minutes |
Sortie | 2013 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
La Reine des neiges (Frozen) est le 128e long-métrage d'animation et le 53e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 2013, il est librement inspiré du conte homonyme de Hans Christian Andersen publié en 1844. Il raconte l'histoire de l'optimiste et intrépide princesse Anna, partie en voyage aux côtés de Kristoff le montagnard, de Sven, son fidèle renne, et d'un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, afin de retrouver sa sœur, Elsa, exilée à cause de ses pouvoirs glaciaux, qui ont accidentellement plongé le royaume d'Arendelle dans un hiver éternel.
Après plusieurs années de réflexion et de tentatives d'adaptation abandonnées, le film est définitivement mis en production en 2011 sur un scénario de Jennifer Lee, qui co-réalise le film avec Chris Buck. Idina Menzel, Kristen Bell, Jonathan Groff, Josh Gad et Santino Fontana prêtent leur voix aux personnages principaux (remplacés respectivement en français par Anaïs Delva, Emmylou Homs, Donald Reignoux, Dany Boon et Guillaume Beaujolais), la musique est composée par Christophe Beck, les chansons par Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez. Le film reçoit un accueil critique très positif et connaît un grand succès. Certaines critiques considèrent La Reine des neiges comme le meilleur film d'animation musical depuis l'ère de la Renaissance Disney. Il devient le plus grand succès au box-office mondial pour un film d'animation en dépassant le milliard de dollars de recettes de Toy Story 3, dépassé ensuite par La Reine des neiges 2. Le film a été largement récompensé aux Annie Awards 2014, aux Oscars du cinéma 2014 et aux Golden Globes 2014. La chanson Let It Go interprétée par Idina Menzel — en français, Libérée, délivrée interprétée par Anaïs Delva — est devenue un succès planétaire.
Synopsis
En juillet, au royaume d'Arendelle, trois ans après la mort de ses parents, la princesse Elsa est en âge de succéder à son père. Lorsque sa petite sœur Anna lui annonce son intention d'épouser le prince Hans des Îles du Sud, elle refuse de lui donner son consentement. Face à l'entêtement d'Anna, la colère d'Elsa lui fait révéler son grand secret ; elle possède le puissant pouvoir de contrôler la neige et la glace, avec lequel elle plonge involontairement et à son insu tout le royaume dans un hiver éternel, alors qu'elle s'enfuit dans les montagnes. Anna se lance dans un incroyable voyage pour retrouver Elsa et l'avertir, afin qu'elle inverse le processus. En chemin, Anna rencontre le montagnard expérimenté Kristoff et son fidèle renne Sven, puis un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf. Ensemble, ils doivent braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas.
Résumé détaillé
Elsa et Anna sont deux sœurs, princesses du royaume d'Arendelle, qui ont respectivement huit et cinq ans[1]. Elles sont les filles du roi et de la reine d’Arendelle. Elsa, la grande sœur, possède le pouvoir de faire de la neige et de la glace d’un geste de la main ou du pied. Ensemble, elles s’amusent de cette magie dans la salle du trône faisant des bonshommes de neige et des glissades. Mais un jour Elsa blesse sa sœur Anna en lui jetant accidentellement une boule de neige à la tête. Après cet incident, Anna aura une mèche blanche dans les cheveux.
Les parents emportent leurs deux filles, Anna et Elsa, chez les trolls. Là, le sage des trolls guérit Anna et lui enlève par précaution tous les souvenirs de la magie pour qu’elle ne demande plus à Elsa de faire des tours. Il prévient Elsa que ses pouvoirs ne feront que croître et qu’elle doit apprendre à les contrôler. La peur sera sa pire ennemie.
En attendant, le roi prend des précautions. Afin que les pouvoirs d’Elsa ne s’ébruitent pas, il limite les contacts avec l’extérieur et le personnel. Pour éviter tout nouvel accident, les deux sœurs sont séparées. Désormais, chacune a sa chambre et elles ne peuvent plus jouer ensemble. Elsa doit aussi porter des gants pour qu’elle ne forme pas de la glace sur tout ce qu’elle touche.
Plusieurs années plus tard, les deux sœurs, Anna et Elsa, sont adolescentes ; leurs parents partent en voyage, mais leur bateau est pris dans une tempête et fait naufrage. Respectant toujours les précautions de son père et de sa mère, Elsa n’ouvre pas sa porte à sa jeune sœur Anna et chacune doit faire son deuil de son côté.
Trois ans plus tard, Elsa a l’âge d’être reine et doit succéder à son père décédé et aussi à sa mère décédée. Exceptionnellement, le château ouvre ses portes à la population et aux notables pour le couronnement. Durant le bal qui suit, les deux sœurs se retrouvent et sympathisent. Anna rencontre aussi le prince Hans des Îles du Sud. Ils font connaissance et tombent amoureux. Hans demande à Anna de l’épouser. Elle accepte et le présente à Elsa. Mais celle-ci refuse de donner sa bénédiction à un mariage aussi soudain. Le ton monte entre les deux sœurs. Anna arrache un gant d’Elsa et celle-ci fait un geste malencontreux et dévoile ses pouvoirs en formant un arc de glace autour d’elle. L’assemblée est stupéfaite et déjà on parle de sorcellerie. Craignant d’être arrêtée et condamnée, Elsa quitte le château et fuit vers le nord. Alors qu’on est en été, il commence à neiger. Anna, se sentant coupable, demande son cheval et part à la recherche de sa sœur en espérant pouvoir tout arranger.
Le lendemain, tout le royaume est couvert d’une épaisse couche de neige. D’abord à cheval puis à pied, Anna avance péniblement. Le soir, elle arrive à un commerce perdu dans les bois. Elle y achète des vêtements chauds et demande au vendeur s’il n’a pas vu passer la reine. Alors, entre un jeune montagnard vendeur de glace nommé Kristoff. Il dit que la tempête de neige vient de la montagne du Nord. Anna obtient de lui qu’il l’y mène avec son traîneau.
Après quelques péripéties, elle retrouve Elsa dans un palais de glace. Mais elle ne parvient pas à la convaincre de revenir à Arendelle ni de supprimer l’hiver. Elsa lui répond que ça lui est impossible et lui demande de partir craignant un nouvel accident. Devant l’insistance d’Anna, elle perd son calme et lui jette encore involontairement un sort ; mais cette fois elle la touche au cœur. Comme Anna se relève et refuse toujours de partir, elle emploie les grands moyens en créant avec ses pouvoirs un monstre de neige qui se charge de la sortir.
Dehors, Kristoff remarque que les cheveux d’Anna blanchissent et s’en inquiète. Il la mène chez les trolls pour la soigner. Le sage constate qu’Elsa a mis de la glace dans le cœur d’Anna et annonce qu’elle va se changer en statue de glace. Il ne peut rien faire : seul un geste d’amour tendre et sincère peut dégeler un cœur de glace. Alors, Kristoff propose de ramener Anna auprès de Hans afin qu’il lui donne un baiser comme geste d’amour.
Auparavant, au château, Hans a vu revenir le cheval d’Anna seul. Croyant qu’elle était en danger, il était parti à sa recherche avec quelques volontaires. Il ne trouve pas Anna mais découvre le palais de glace d’Elsa. Là, il parvient à la capturer et la ramène prisonnière au château d’Arendelle.
Peu après, Kristoff arrive au château avec Anna transie. Il la confie au personnel mais lui doit rester dehors. Hans refuse de donner un baiser à Anna et lui avoue qu’il ne voulait l’épouser que pour accéder au trône. Profitant de la situation, il l’enferme dans une chambre sans feu pour la laisser mourir de froid puis, sans attendre sa mort, il prétend aux notables qu’elle est déjà morte assassinée par sa sœur et ordonne l’exécution d’Elsa.
Elsa, dans sa cellule, entend qu’on vient la chercher. Apeurée, elle rompt ses chaînes et brise le mur extérieur avec ses pouvoirs et parvient ainsi à s’échapper. Dehors, elle provoque encore par sa peur une tempête de neige.
Résigné, Kristoff s’était déjà bien éloigné lorsqu’il aperçoit la tempête autour du château. Il craint pour Anna et fait demi-tour. Quant à Anna, elle s’échappe par une fenêtre et part à la rencontre de Kristoff, son dernier espoir de guérison. Elle vient de comprendre que, par son dévouement désintéressé, il a prouvé son amour.
Hans parvient à rejoindre Elsa et prétend que sa sœur est morte. Elsa est atterrée et la tempête s’arrête. Non loin de là, Anna qui titube vers Kristoff aperçoit Hans qui s’approche d’Elsa une épée à la main. Elle change alors de direction et emploie ses dernières forces pour s’interposer juste à temps entre Hans et Elsa. Là, elle se transforme en statue de glace et l’épée de Hans se casse sur sa main. Elsa se relève et reconnaît sa sœur dans cette statue de glace. La croyant perdue, elle ose la toucher, l’embrasse et pleure accrochée à son cou.
Alors que les témoins de cette scène baissent la tête en signe de deuil, Anna dégèle à partir du cœur et reprend vie. Elsa comprend qu’avec l’amour elle peut inverser ses pouvoirs et fait disparaître en tendant ses bras toute la glace et la neige du royaume.
Hans est arrêté et renvoyé dans son pays. Kristoff reçoit un nouveau traîneau en dédommagement et obtient d’Anna le droit de l’embrasser. Dorénavant, Elsa maîtrise ses pouvoirs et regagne ainsi la confiance de ses sujets. Elle transforme la cour du château en patinoire et c’est sans crainte qu’elle ose tenir sa sœur pour lui apprendre à patiner.
Fiche technique
- Titre original : Frozen
- Titre français : La Reine des neiges
- Réalisation : Chris Buck et Jennifer Lee
- Scénario : Jennifer Lee d'après le conte La Reine des neiges de Hans Christian Andersen et d’après une histoire originale de Chris Buck, Shane Morris et Jennifer Lee.
- Storyboard : Chris Williams (réalisateur), Stephen J. Anderson, Kelly Asbury, Nathan Greno, Dean Wellins et Mark Kennedy
- Animation : Lino DiSalvo (chef de l’animation)
- Responsable de l’histoire : Paul Briggs
- Direction artistique : Michael Giaimo
- Musique : Christophe Beck
- Chansons : Kristen Anderson-Lopez (paroles) et Robert Lopez (musique)
- Production : John Lasseter (exécutif), Peter Del Vecho et Aimee Scribner (associés)
- Société de production : Walt Disney Animation Studios
- Société de distribution : Walt Disney Pictures (États-Unis), The Walt Disney Company France (France)
- Budget : 150 000 000 USD (215 000 000 USD avec promotion[2])
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleur - 35 mm - 2,24:1- Dolby Atmos
- Genre : animation, aventure, comédie, musical
- Durée : 102 minutes
- Dates de sortie[3] :
- États-Unis et Canada :
- France, Belgique :
Sources : IMDb[4] et Allociné[5].
Distribution
Voix originales
- Source : IMDb[4] et Allociné[5], sauf référence spécifiée. Les informations entre crochets sont données en plus sur IMDb.
- Kristen Bell : Anna
- Idina Menzel : Elsa
- Jonathan Groff : Kristoff
- Josh Gad : Olaf
- Santino Fontana : Hans
- Alan Tudyk : Duke of Weselton (le Duc de Weselton)
- Ciarán Hinds : Pabbie[6] / Grandpa (Grand-père)
- Chris Williams : Oaken
- Stephen John Anderson : Kai
- Maia Wilson : Bulda
- Edie McClurg : Gerda
- Robert Pine : Bishop (l'Évêque)
- Maurice LaMarche : King of Arendelle (le roi d'Arendelle)
- Livvy Stubenrauch : 5-year-old Anna (Anna à 5 ans)
- Katie Lopez : 5-year-old singing Anna (Anna à 5 ans, chant)
- Agatha Lee Monn : 9-year-old singing Anna (Anna à 9 ans, chant)[7]
- Eva Bella : Young Elsa (Elsa enfant)
- Spencer Lacey Ganus : Teen Elsa (Elsa adolescente)
- Jesse Corti : Spanish dignitary (Dignitaire espagnol)
- Jeffrey Marcus : German dignitary (Dignitaire allemand)
- Tucker Gilmore : Irish dignitary (Dignitaire irlandais)
-
Kristen Bell, la voix d'Anna.
-
Idina Menzel, la voix d'Elsa, la reine des neiges.
-
Jonathan Groff, la voix de Kristoff.
-
Josh Gad, la voix d'Olaf.
Voix françaises
- Emmylou Homs : Anna adulte et à 8 ans
- Anaïs Delva : Elsa
- Donald Reignoux : Kristoff
- Dany Boon : Olaf
- Guillaume Beaujolais : le prince Hans
- Bernard Alane : le Duc de Weselton
- Philippe Catoire : Kai
- Paul Borne : Grand Pabbie
- Magali Bonfils : Bulda
- Marie Vincent : Gerda
- Frédéric Desager : Oaken
- Yann Guillemot : le roi Agnar d'Arendelle
- Coralie Thuilier : Anna à 5 ans
- Issia Lorrain : Elsa à 8 ans
- Lisa Caruso : Elsa à 12 ans
- Octave Jagora : Jeune Kristoff
- Gilles Morvan : le monstre de glace
- Frédéric Souterelle : l'homme sur le port, le villageois se disputant avec un autre et un troll
- Pascal Casanova (dialogues), Daniel Beretta (chant) : le troll aux colliers de pierres bleues
- Barbara Beretta : un troll (chant, chœurs)
- Fabien Jacquelin : Monseigneur
- voix additionnelles :
- Mathieu Buscatto, Cathy Cerda, Fabien Jacquelin, Olivia Nicosia, Garance Pauwels, Oscar Pauwels, Marc Perez, Charles Pestel, Anne Plumet, Jean Rieffel, Laurence Saquet, Frédéric Souterelle, Gilduin Tissier et Bianca Tomassian[8]
- Version française
- Société de doublage : Dubbing Brothers
- Direction artistique : Ninou Fratellini
- Adaptation des dialogues et chansons : Houria Belhadji
- Direction des chansons : Claude Lombard
- Sources : Disney international dubbings[9], Cinécoulisses[10],[11], RS Doublage[12] et selon le carton du doublage français.
-
Anaïs Delva, la voix d'Elsa, la Reine des Neiges.
-
Donald Reignoux, la voix de Kristoff.
-
Dany Boon, la voix d'Olaf.
Voix québécoises
- Véronique Claveau[13] : Anna
- Marguerite D'Amour : Anna enfant
- Aurélie Morgane : Elsa
- Anaïs Delva : Elsa (chant-extrait de la version française européenne)
- Gabrielle Shulman : Elsa enfant
- Gabriel Lessard : Kristoff
- Marc Labrèche : Olaf
- Nicolas Charbonneaux-Collombet : Hans
- Charles Pomerlo : Hans (chant)
- Jacques Lavallée : le duc de Weselton
- Guy Nadon : Grand Pabbie
- Frédéric Desager : Oaken
- Patrick Chouinard : Kai
- Pascale Montreuil : Bulda
- Johanne Garneau : Gerda
- Tristan Harvey : le roi d'Arendelle
- Pierre Bédard, Luc Campeau, Sylvie Desgroseillers, Dominique Faure, Nancy Fortin, Catherine Léveillé, José Paradis et Vincent Potel : chœurs
Chansons du film
- Le Cœur de glace (Frozen Heart) - Mineurs de glace
- Je voudrais un bonhomme de neige (Do You Want to Build a Snowman?) - Anna (à 5, 9 et 15 ans)
- Le Renouveau (For the First Time in Forever) - Anna et Elsa
- L'amour est un cadeau (Love Is an Open Door) - Anna et Hans
- Libérée, délivrée (Let It Go) - Elsa
- Le Chant du renne (Reindeer(s) Are Better Than People) - Kristoff
- En été (In Summer) - Olaf
- Le Renouveau (For the First Time in Forever) (reprise) - Anna et Elsa
- Nul n'est parfait (Fixer Upper) - Les trolls
- Libérée, délivrée - Anaïs Delva ou Let It Go - Demi Lovato au Québec (générique de fin)
Distinctions
Récompenses
- African-American Film Critics Association Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Alliance of Women Film Journalists Awards 2013 : meilleur personnage féminin animé pour Anna
- Austin Film Critics Association Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Black Film Critics Circle Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Boston Online Film Critics Association Awards 2013 : meilleur film d'animation (ex-æquo avec Le vent se lève)
- Dallas-Fort Worth Film Critics Association Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Florida Film Critics Circle Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Houston Film Critics Society Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Indiana Film Journalists Association Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Kansas City Film Critics Circle Awards 2013 : meilleur film d'animation (ex-æquo avec Moi, moche et méchant 2)
- Las Vegas Film Critics Society Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Nevada Film Critics Society Awards 2013 : meilleur film d'animation
Nominations
- Boston Society of Film Critics Awards 2013 : meilleur film d'animation
- Washington D.C. Area Film Critics Association Awards 2013 : meilleure musique de film (Christophe Beck)
- Golden Globes 2014 : Meilleure chanson originale pour Let It Go interprétée par Idina Menzel
- Satellite Awards 2014 :
- Meilleur film d'animation
- Meilleure chanson originale pour Let It Go interprétée par Idina Menzel
Sorties cinéma
- États-Unis : , version sing-along (« chantons en chœur ») le
- Canada :
- Allemagne :
- Israël :
- Portugal :
- Singapour :
- Espagne : , version sing-along le
- Inde :
- Pologne :
- France : , version sing-along le
- Belgique :
- Thaïlande :
- Royaume-Uni :
- Irlande :
- Pays-Bas :
- Émirats arabes unis :
- Russie :
- Islande :
- Viêt Nam :
- Grèce :
- Hong Kong :
- Italie :
- Mexique :
- Ukraine :
- Finlande :
- Danemark :
- Norvège :
- Pérou :
- Australie :
- Nouvelle-Zélande :
- Taïwan :
- Argentine :
- Chili :
- Brésil :
- Lituanie :
- Sri Lanka :
- Estonie :
- Turquie :
- Suède :
- République populaire de Chine :
- Maroc :
- Japon :
Source : IMDb[14] (liste non exhaustive).
Origine et production
Genèse et premiers essais
Peu avant la sortie de Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), Walt Disney envisage de produire un long métrage mêlant animation et prise de vue réelle sur la vie de Hans Christian Andersen avec des séquences présentant ses contes dont La Reine des neiges[a 1]. En mars 1940, Disney propose à Samuel Goldwyn une coproduction : le studio de Goldwyn assurerait le tournage des scènes en prise de vue réelle et Disney l'animation des contes de fées les plus connus d'Andersen[a 1] : La Petite Sirène, La Petite Fille aux allumettes, Le Stoïque Soldat de plomb, La Reine des neiges, La Petite Poucette, Le Vilain Petit Canard et Les Habits neufs de l'empereur. Cependant, le studio rencontre alors quelques difficultés dans l'adaptation du conte de La Reine des neiges pour le public de l'époque[a 1].
En effet, l'intrigue du conte concerne deux enfants : Gerda, qui a servi de base au personnage d'Anna, et le jeune Kai « maudit par le pessimisme » car son cœur a été transpercé par un éclat de verre venant d'un miroir enchanté, et leur voyage pour sauver Kai[15]. Disney essaie de créer une adaptation vraisemblable du personnage de la Reine des neiges[16], à l'époque envisagée comme la méchante de l'intrigue[17]. Dans le conte, elle est décrite comme « une femme, vêtue de vêtements de gaze blanche, semblables à des millions de flocons de neige étoilés liés les uns aux autres. Elle était blonde et belle, mais faite de glace — glace aveuglante et scintillante. Pourtant, elle était vivante et ses yeux brillaient comme des étoiles lumineuses, mais il n'y avait ni paix, ni repos dans leur regard[16] ». Il ne parvient finalement pas à trouver cette vraisemblance ce qui le pousse à abandonner le film[16].
De même, le projet de coproduction avec Samuel Goldwyn s'arrête en raison des productions militaires que Disney est contraint de faire pour maintenir son studio actif[a 1]. De son côté, Goldwyn n'a pas abandonné l'idée et produit quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale une comédie musicale biographique sur Andersen, Hans Christian Andersen et la Danseuse (1952), l'animation étant remplacée par des chorégraphies[a 1]. Le succès de cette comédie musicale récompensée par six oscars a, pour longtemps, mis un terme aux intentions de Disney d'adapter les contes d'Andersen[16].
Nouvelles tentatives d'adaptation avec la Renaissance Disney
Après le succès de La Petite Sirène (1989), adaptation du conte d'Andersen qui marque la Renaissance Disney, le studio envisage de mettre à l'écran d'autres contes[19]. Une première tentative d'adaptation de La Reine des neiges est stoppée fin 2002 à la suite du départ de Glen Keane[19] pour un autre projet qui deviendra Raiponce (2010). Entre 2000 et 2002, la tâche d'adapter le conte danois est confiée à Gaëtan et Paul Brizzi, puis à Dick Zondag et Dave Goetz, mais aucun d'entre eux ne parvient à un résultat satisfaisant[16],[a 1]. Pendant une de ces tentatives, Michael Eisner, alors président directeur général de la Walt Disney Company, accorde son soutien au projet et propose que John Lasseter de Pixar prenne en charge la réalisation après le renouvellement de contrat espéré entre les deux entreprises[16]. Cependant, les négociations entre Disney et Pixar s'interrompent en janvier 2004 mettant temporairement fin à toute collaboration entre les deux studios[20]. En janvier 2006, Robert Iger, le successeur de Michael Eisner à la tête des studios Disney, négocie finalement le rachat de Pixar pour 7,4 milliards de dollars, et John Lasseter est alors nommé directeur créatif des studios[21],[22].
En 2008, John Lasseter demande à Chris Buck, co-réalisateur de Tarzan (1999), de revenir aux studios Disney qu'il a quittés au début des années 2000 pour rejoindre Sony Pictures Animation et réaliser Les Rois de la glisse (2007), film récompensé par un Oscar du meilleur film d'animation[a 2],[a 3]. En septembre 2008, Buck accepte de revenir et propose plusieurs idées à Lasseter, dont l'une concerne La Reine des neiges[a 2],[a 3]. Chris Buck révélera plus tard que son inspiration initiale ne concernait pas le conte d'Andersen en lui-même, mais plutôt qu'il voulait « donner une autre définition du grand amour, Disney ayant déjà traité du « baiser du Prince Charmant », [...] il était temps de faire quelque chose de nouveau[23]. ». En ce qui concerne John Lasseter, il s'intéresse depuis quelques années à l'adaptation de La Reine des neiges. Lorsque, dans les années 1990, il travaille au développement de Toy Story, il est épaté par certains éléments de pré-production qui lui sont présentés par les équipes du studio qui tentent à l'époque de mettre à l'écran le conte[a 2].
Une fois le retour de Buck dans l'entreprise entériné, le développement du film commence alors sous le nom de Anna and the Snow Queen (« Anna et la Reine des neiges ») avec comme objectif de réaliser un film en animation traditionnelle, à l'instar de La Princesse et la Grenouille (2009)[24]. Selon Josh Gad, l'acteur qui prête sa voix à Olaf, il a été impliqué dans le projet dès cette époque, lorsque le scénario était encore similaire au conte d'Andersen et que Megan Mullally devait être la voix d'Elsa[25]. Début 2010, l'équipe rencontre à son tour de grandes difficultés dans la conception de l'histoire et du personnage de la Reine des neiges, si bien que le projet est à nouveau suspendu[26],[27].
Relance du projet
Le 22 décembre 2011, après le succès de Raiponce, Disney annonce que le projet est relancé avec une date de sortie prévue pour le 27 novembre 2013, sous le nom de Frozen (« Gelée »)[19]. Un mois plus tard, les studios révèlent que, contrairement aux précédentes tentatives d'adaptation, le film sera en images de synthèse en stéréoscopie 3D et non plus en animation traditionnelle[28]. Les auteurs et compositeurs Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez rejoignent le projet et commencent l'écriture des chansons en janvier 2012[29]. Le 5 mars 2012, le studio annonce que la réalisation est confiée à Chris Buck et que le film sera produit par John Lasseter et Peter Del Vecho[30].
Le développement de La Reine des neiges étant relancé, une des premières épreuves que Chris Buck et Peter Del Vecho doivent surmonter est l'écriture du personnage de la Reine des neiges qui était encore antagoniste dans leurs premières ébauches de scénario[16]. Les studios Disney ont une tradition qui consiste à projeter les films d'animation en développement toutes les douze semaines et à tenir de longues réunions de travail nommée « Notes sessions » durant lesquelles des réalisateurs et scénaristes de différents projets critiquent le travail de chacun[31],[32],[33].
Chris Buck et Peter Del Vecho présentent la maquette du film à John Lasseter et toute l'équipe de production assiste à une conférence pour entendre son opinion et ses idées sur le projet[16]. Le directeur artistique Michael Giaimo parle plus tard de John Lasseter comme celui qui a « changé la donne » sur le film[16]. Il raconte : « Je me souviens de John disant que la dernière version de l'histoire de La Reine des neiges apportée par Chris Buck et son équipe est très drôle et pleine de légèreté. Mais les personnages n'étaient pas assez parlants. Ils étaient trop simples. C'est pour ça que John pensait que le public ne serait pas capable de s'identifier à eux[16]. »
L'équipe essaye alors d'apporter diverses modifications à l'histoire jusqu'à ce que celle-ci ainsi que les personnages paraissent plus pertinents[16]. À ce stade, le principal élément qui a permis d'avancer est d'avoir fait de la protagoniste, Anna, inspirée de Gerda du conte d'origine, la petite sœur d'Elsa[16]. Une dynamique familiale est ainsi établie entre les deux personnages[16],[34], ce qui est assez inhabituel, dans la mesure où les relations entre deux sœurs ne constituent que rarement l'élément principal de l'intrigue dans les films d'animation américains, hormis Lilo et Stitch (2002)[a 4]. Afin d'étudier en profondeur les dynamiques d'une relation entre sœurs, Disney organise un « sommet des sœurs » au cours duquel les femmes du studio ayant grandi avec une ou plusieurs sœurs sont interrogées sur leurs relations sororales[a 5].
Développement du scénario
En mars 2012, l'une des scénaristes des Mondes de Ralph (2012), Jennifer Lee rejoint le réalisateur Chris Buck[35] à la demande de Peter Del Vecho[36],[37]. Elle explique que durant la finalisation du projet Les Mondes de Ralph elle avait pour tâche d'observer d'autres projets et de prendre en notes ses observations et elle remarque que les différentes équipes de production étaient « d'accord à propos de beaucoup de choses »[38].
Selon Jennifer Lee, certains concepts principaux étaient déjà présents depuis les premiers travaux de Chris Buck et Peter Del Vecho, comme l'argument du « cœur gelé » : « C'était un concept, mais aussi une phrase d'accroche : "Un acte de grand amour fera fondre un cœur gelé[38]." ». Buck et Del Vecho ont alors déjà l'intuition que la fin du film impliquerait le « grand amour » dans le sens de l'attachement entre deux sœurs, et non de l'idylle. « Nous ne savions ni comment ni pourquoi, mais Anna allait sauver Elsa » ajoute Lee[38]. Edwin Catmull, le président des Walt Disney Animation Studios lui donne alors des directives concernant l'obligation de « réussir le dénouement » du film. « Avant toute chose, peu importe ce que vous avez à faire dans l'histoire, faites-le. Mais réussissez le dénouement. Si vous y arrivez, ce sera super. Sinon, ce sera nul[31] » déclare-t-il.
Avant que Jennifer Lee ne rejoigne le projet, un autre scénariste avait écrit un premier passage du script avec lequel Kristen et Robert Lopez essayaient de composer quelques chansons. Cependant, aucune d'entre elles n'est alors jugée satisfaisante et elles sont finalement toutes abandonnées[29]. Le script étant modifié en profondeur, les auteurs compositeurs ressentent alors la possibilité de « mettre un peu de [leur] ADN » dans la nouvelle version que Jennifer Lee écrit[29]. L'équipe de production se retrouve donc à repartir de zéro et doit surtout de respecter un délai de 17 mois, ce qui implique un « planning tendu », et implique que « beaucoup de décisions [doivent] être prises rapidement »[38].
Évolution et personnages
Les premières versions du scénario sont bien différentes de la version finale. Dans le premier script que les auteurs compositeurs Lopez ont pu voir, Elsa était mauvaise dès le début : elle enlevait Anna lors de son mariage avec l'intention de geler son cœur, puis revenait plus tard au royaume avec une armée de bonshommes de neige afin d'envahir la ville et geler définitivement le cœur d'Anna[29]. Quand Jennifer Lee rejoint l'équipe, le scénario est constitué d'un premier acte où Elsa gèle le cœur d'Anna grâce à ses pouvoirs et d'un second acte où Anna essaie de rejoindre Hans pour obtenir un baiser pendant que la Reine des neiges tente de l'en empêcher[38]. Selon Chris Buck, cette histoire originale essayait de rendre Anna attachante en capitalisant sur sa frustration d'être la cadette de l'héritière Elsa[40]. Le rythme y était aussi différent, dans la mesure où le style se rapprochait plus d'un film d'action et d'aventure que d'une comédie ou d'un film musical[36].
Elsa
Après l'arrivée de Jennifer Lee, la composition de la chanson Let It Go (Libérée, délivrée) par les auteurs compositeurs Lopez force l'équipe à reconsidérer le personnage d'Elsa en le rendant plus attachant, vulnérable et complexe, ce qui constitue une avancée majeure dans la conception du scénario et des personnages[34]. Les auteurs compositeurs ne parlent plus de « méchant » mais « d'une femme apeurée qui essaie de contrôler ses pouvoirs[41] ». Jennifer Lee ajoute : « Bobby [Robert Lopez] et Kristen [Anderson-Lopez] ont raconté qu'ils marchaient au Prospect Park et ils ont commencé à se demander ce que l'on ressentirait [si on était Elsa]. Oubliez la « méchante ». Juste ce que l'on ressentirait. Et il y a aussi ce concept de libérer qui elle est, ce qu'elle a gardé caché pendant tout ce temps et maintenant, elle est seule et libre. Le côté négatif est qu'elle est seule, justement. Ce n'est pas parfait, mais c'est puissant[38] ». Let It Go transforme Elsa en quelqu'un de « contrôlée par la peur, contrairement à Anna qui est dirigée par son amour porté aux autres et par son instinct », ce qui conduit Jennifer Lee à réécrire le premier acte, puis l'histoire tout entière. « Nous tenions enfin le film et nous avions saisi les bons personnages[33] » résume-t-elle.
À l'époque où elle était encore envisagée comme ennemie, son apparence était inspirée d'Amy Winehouse, avec une coiffure gonflante, et des changements soudains d'humeurs[42]. Elle devait ressembler à une sorcière Disney, avec des cheveux noirs hérissés. Après sa réécriture en protagoniste, son apparence est allégée[43]. Au contraire d'Anna, elle représente la peur, ce qui explique sa retenue et son élégance forcées[44].
Hans
L'idée du retournement final avec la transformation de Hans en antagoniste juste à la fin du film est une autre avancée majeure[33]. Le personnage n'existait pas dans les premières ébauches du scénario, il a été ensuite introduit en tant qu'auxiliaire puis était destiné à être révélé en tant qu'ennemi bien en amont dans l'intrigue[33]. Peter Del Vecho explique : « Nous avons réalisé que le plus important, si nous devions faire un dénouement si inattendu, était de faire croire un instant que Hans était la solution… mais il ne l'est pas, c'est Kristoff… Si vous pouvez faire croire aux spectateurs qu'ils ont tout compris, vous les surprendrez encore davantage en leur montrant qu'ils se trompaient depuis le début[33]. » Selon Hyrum Osmond, un des superviseurs en animation de Hans, il apparaît au début comme un personnage beau et élégant. L'équipe veut que le public tombe amoureux de lui et qu'il espère sa relation possible avec Anna. Ils parviennent à le retourner au bon moment pour produire un grand choc[45]. D'après Jennifer Lee, Hans est écrit comme un psychopathe avec un esprit tordu dans la version finale[38]. Par exemple, Hans imite les comportements des autres personnages : « Il reflète Anna et il est niais avec elle… Le duc de Weselton est un abruti, il l'est donc en retour. Et c'est un héros avec Elsa[38]. » Selon Lino Di Salvo, Hans est un caméléon qui s'adapte à tous les environnements pour gagner la confiance des personnages[45]. Établir les bases du retournement tardif d'Anna vers Kristoff sans rendre la trahison de Hans trop prévisible est une tâche difficile. Le public doit « ressentir les émotions d'Anna sans tout à fait les comprendre, car au moment où les spectateurs comprennent, l'effet de surprise est perdu[38]. »
Anna
Afin de la rendre moins prévisible, Jennifer Lee doit approfondir l'écriture de la personnalité d'Anna. Certains de ses collègues lui suggèrent de la rendre plus dysfonctionnelle et codépendante comme Vanellope von Schweetz dans Les Mondes de Ralph[36]. Elle ne partage pas cet avis, mais il lui faut presque un an pour bien formuler de manière convaincante « le parcours d'Anna. Ni plus ni moins[38]. » À la fin, Jennifer Lee propose qu'il doit être présenté comme une simple histoire de passage à la majorité : « Elle a au début un point de vue naïf sur la vie et l'amour parce qu'elle est seule, puis elle s'approprie une vision sophistiquée et mature de l'amour : elle est capable de l'amour extrême : le sacrifice[36]. » Cependant elle est aussi obligée d'abandonner certaines idées qu'elle appréciait, comme une scène qui présente la relation entre les deux sœurs lorsqu'elles sont adolescentes, mais ce n'était pas pertinent car il fallait maintenir la séparation entre Elsa et Anna[36].
Afin de construire la relation entre les deux sœurs, Jennifer Lee puise son inspiration dans sa propre relation avec sa sœur aînée[38],[46]. Elle a raconté qu'elle était « une grande inspiration pour Elsa[38] », elle l'appelait « mon Elsa » et était avec elle sur le tapis rouge à la 86e cérémonie des Oscars[32]. Elle a continué : « Être obligées à se séparer l'une de l'autre, puis se redécouvrir en tant qu'adultes, ce fut une grande partie de ma vie[38]. » Le problème de savoir comment exactement Anna allait sauver Elsa au climax du film est résolu par le scénariste John Ripa. À la réunion scénaristique où il expose son point de vue sur l'histoire, personne ne répond ; John Lasseter finit par briser le silence : « Je n'avais encore jamais rien vu de tel. », puis tout le monde se lève pour applaudir[a 6].
Anna est un personnage décrit par Kristen Bell comme plutôt maladroite, « pas très élégante », mais déterminée. Jennifer Lee ajoute qu'elle représente l'amour : pleine d'optimisme et avec un grand cœur, ce à quoi Chris Buck renchérit que « sa personnalité est juste tellement drôle et énergique[47] ». Son design est similaire à celui des héroïnes Disney, notamment à l'apparence de Raiponce (de grands yeux, des lèvres minces, un petit nez et une carrure menue)[48].
Olaf
Olaf était à l'origine un acolyte détestable d'Elsa. Il était l'un des gardes de son château quand le concept de la Reine des neiges créant une légion de bonhommes de neige était toujours d'actualité[49],[50]. Chris Buck explique : « Nous avons toujours réfléchi à la façon dont Elsa allait essayer d'apprendre ses pouvoirs. Alors, nous nous sommes dit qu'il [Olaf] pourrait être comme sa première crêpe. Vous savez, ces premières crêpes ratées que vous jetez à la poubelle, c'est Olaf. Olaf était sa première crêpe. » Cette première version d'Olaf ne plait pas à Jennifer Lee et l'équipe de production entreprend de le transformer en un faire-valoir comique d'Anna qui représente l'amour innocent que partagent les personnages quand elles sont enfants[51]. Ce personnage est d'après elle de loin « le plus dur à traiter[38] ». Pour qu'il ne devienne pas trop complexe, les réalisateurs lui donnent une innocence enfantine[49], innocence que l'on retrouve par exemple dans le fait qu'il veuille à tout prix découvrir la chaleur et l'été[18]. Olaf est un des personnages les plus drôles du film grâce notamment au fait que les parties de son corps peuvent se détacher. Chris Buck raconte : « Nous avons appris très tôt que ses parties pouvaient se détacher et nous voulions pleinement profiter de cela. Vous le verrez dans le film, cela arrive toujours d'une façon surprenante[52] » Peter Del Vecho ajoute : « Olaf est devenu une sorte de personnage de bande dessinée et les animateurs s'amusent à l'animer. […] C'est le seul personnage que nous pouvons jeter d'une falaise et faire revenir encore en vie et heureux[18]. »
Autres personnages
La première partie du film comportait plus de détails dans les premières ébauches du scénario, par exemple un troll avec un accent de Brooklyn qui explique les origines des pouvoirs d'Elsa, et un régent pour qui Jennifer Lee espérait avoir comme comédien Louis C.K.[38]. Après avoir complètement « sur-analysé » ces détails, ces éléments sont retirés car ils auraient entraîné « une histoire beaucoup plus complexe que celle dans laquelle nous nous sentions capables d'entrer en une heure et demie de film[38]. » Peter Del Vecho ajoute : « Plus on essayait d'expliquer les choses au début, plus ça devenait compliqué[53]. »
Choix des acteurs
Kristen Bell, la voix d'Anna, a déjà auditionné pour le film Raiponce et connait déjà Idina Menzel, qui y a aussi participé[54]. Elle est sélectionnée le [55] et réalise ainsi un rêve d'enfance qui lui paraissait impossible à l'époque. Jennifer Lee explique qu'elle a notamment été choisie grâce à des enregistrements de chansons de La Petite Sirène réalisés quand elle était jeune[56]. Kristen Bell termine ses auditions alors qu'elle est enceinte et réenregistre par la suite quelques parties de son personnage après son accouchement car sa voix s'est intensifiée[57]. Jennifer Lee ajoute : « Elle a une voix tellement douce et chaleureuse ; tout ce que nous pouvions espérer pour Anna[58]. » Kristen Bell est rappelée pour refaire des dialogues du film une vingtaine de fois, ce qui est normal pour les rôles principaux quand le scénario évolue souvent[59]. En ce qui concerne ses liens avec le rôle d'Anna, Kristen Bell raconte avec enthousiasme qu'elle a « toujours rêvé d'être dans un dessin animé de Disney » depuis ses 5 ans[55], en ajoutant : « J'ai toujours aimé les dessins animés de Disney, mais il y avait quelque chose qui m'était inaccessible à propos des personnages féminins : leurs postures et leur manière de parler étaient trop soignées, et je sens que j'ai rendu [Anna] beaucoup plus attachante, maladroite, bizarre, décousue et excitante ; j'en suis très fière[60]. »
Après avoir été sélectionnée pour l'album de la bande originale, Emmylou Homs est choisie pour le rôle entier d'Anna en français. Son objectif est de rester fidèle à l'interprétation de Kristen Bell tout en apportant sa touche personnelle[11].
Idina Menzel, une chanteuse expérimentée de Broadway, est choisie pour doubler Elsa. Après ses auditions pour Raiponce, elle est appelée à auditionner pour La Reine des neiges avec Kristen Bell par Jamie Sparer Roberts, la directrice de casting de Raiponce, qui avait conservé sa prestation sur son iPhone[61]. Avant même leur sélection officielle, Idina Menzel et Kristen Bell impressionnent les réalisateurs et les producteurs dès la première lecture. Après avoir lu entièrement le scénario, celui-ci leur inspire la chanson Wind Beneath My Wings (écrite en 1982 par Jeff Silbar et Larry Henley[62]) qu'elles interprètent alors en duo (la musique du film n'ayant pas encore été composée)[63],[34],[61]. C'est Kristen Bell qui a suggéré cette idée quand elle était chez Idina Menzel en Californie pour préparer la lecture[64],[61]. Les compositeurs sont également présents. Kristen Anderson-Lopez racontent : « Lasseter était aux anges » pendant qu'Idina Menzel et Kristen Bell chantaient en harmonie, et à partir de ce moment, il a insisté : « Kristen Bell et Idina Menzel doivent être dans le film[29] ! ». Jennifer Lee ajoute : « Elles ont chanté comme deux sœurs, elles n'ont laissé personne indifférent[33]. »
En français, c'est Anaïs Delva qui prête sa voix à Elsa, réalisant un rêve d'enfance et vivant une toute nouvelle expérience, bien différente des comédies musicales dont elle a l'habitude[65].
Entre décembre 2012 et juin 2013, le studio annonce la distribution des rôles, avec Jonathan Groff dans le rôle de Kristoff, Alan Tudyk dans le rôle du duc de Weselton, Santino Fontata dans le rôle de Hans et Josh Gad dans le rôle d'Olaf[66]. Ce dernier a été récompensé aux Annie Awards pour son interprétation du personnage[67]. Selon les autres personnes présentes, il se montrait extrêmement drôle et apportait de nombreuses améliorations au texte durant les sessions d'enregistrement. Il déclare même avoir été surpris que certaines de ses phrases qu'il avait improvisées comme des blagues avait été conservées dans le montage final[68]. Ces sessions ont été enregistrées en vidéo et ont servi à réaliser les expressions faciales d'Olaf[69]. En français, c'est le comédien Emmanuel Curtil qui avait été choisi à l'origine pour prêter sa voix à Olaf, mais il est remplacé par Dany Boon pour des raisons marketing, alors que les enregistrements étaient déjà commencés[70]. Si ce sont les chansons interprétées par Dany Boon qui figurent dans le film, ce sont les chansons préalablement enregistrées par Emmanuel Curtil qui figurent sur la bande originale[71]. Emmanuel Curtil reprendra par la suite le rôle d'Olaf dans les spin-off du film (Une fête givrée et Joyeuses Fêtes avec Olaf). Dany Boon décrit le personnage comme « très touchant et très drôle. Il a des émotions et il les dit sans filtre. Instantanément, comme les enfants, en fait. », ce qui permet à ces derniers de facilement s'identifier à lui. Selon Chris Buck et Jennifer Lee la réplique-phare d'Olaf « I'm Olaf and I like warm hugs! » est également très touchante par Dany Boon : « Je m'appelle Olaf et j'aime les gros câlins[…] »[72]. L'acteur français ajoute que « le film est très moderne, génial, beau et drôle ». Le plus difficile pour lui a été la chanson, car il devait préserver la personnalité d'Olaf tout en chantant. Il déclare aimer doubler des films d'animation, le faisant notamment pour ses propres enfants[72].
Animation
Le style artistique de La Reine des neiges est similaire à celui de Raiponce (2010) et emploie une combinaison des dessins et croquis dessinés à la main avec des images de synthèse en 3D[73]. Dès le début du développement du film, Chris Buck estime que le directeur artistique Michael Giaimo est la personne la plus qualifiée pour mener à bien le projet. Le réalisateur décide donc de faire revenir Giaimo aux studios Disney[a 7]. Chris Buck, John Lasseter et Michael Giaimo sont des amis de longue date qui se sont rencontrés pour la première fois au California Institute of the Arts[a 7] et Giaimo avait déjà travaillé sur Pocahontas (1995) avec Buck alors animateur superviseur[74],[75].
Pour créer l'apparence de La Reine des neiges, Michael Giaimo commence des recherches avant la mise en production : il lit beaucoup de livres sur la Scandinavie et visite la ville de Solvang, près de Los Angeles, connu pour son décor danois, mais Giaimo finit par se concentrer essentiellement sur la Norvège car « 80 % » des visuels qui l'intéressaient était du style de ce pays[76]. Le studio Disney finance alors trois voyages de recherches[77]. Les animateurs et les spécialistes en effets spéciaux se rendent dans les environs de Jackson Hole au Wyoming pour expérimenter le comportement de différents vêtements, notamment de longues jupes essayées par le personnel féminin et masculin, durant la marche, la course ou les chutes dans d'épaisses couches de neige[18],[76],[77],[78]. Pendant ce temps, les équipes des directeurs artistiques et celle responsable des lumières visitent l'Hôtel de glace à Québec pour étudier les phénomènes de réflexion et de réfraction de la lumière sur la neige et la glace[53]. Enfin, Michael Giaimo et divers artistes effectuent un voyage à travers la Norvège pour trouver l'inspiration parmi les montagnes, les fjords, l'architecture et la culture[77],[79]. Peter Del Vecho raconte : « Nous avions un planning très restreint pour ce film, notre objectif principal était d'avoir une bonne histoire, mais nous savions que John Lasseter avait à cœur l'idée de créer un monde vraisemblable avec des vrais matériaux, et encore une fois cela ne signifie pas que c'est un monde réaliste, mais un monde vraisemblable. Il était important de se rendre compte du cadre et de l'échelle de la Norvège et important pour nos animateurs de savoir à quoi ça ressemble. Il y a un réel sentiment de Lawrence d'Arabie là-dedans, ajoute-t-il[80]. »
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L'architecture d'inspiration danoise de Solvang
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Chapelle de l'Hôtel de glace de Québec
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Le Nærøyfjord en Norvège
En 2012, pendant que Michael Giaimo, les animateurs et les artistes dirigent les recherches préparatoires et développent l'aperçu visuel général du film, l'équipe de production travaille toujours sur le scénario en essayant de le rendre toujours plus captivant et convaincant. Ce n'est qu'en novembre 2012 que le scénario définitif est finalement adopté[a 8], et le script continue de connaître quelques changements significatifs après cette date[53],[81]. Ainsi, le défi le plus « redoutable » qu'a rencontré l'équipe des animateurs est le respect des délais : moins d'un an pour transformer le scénario de Jennifer Lee, encore en train d'évoluer, en un véritable film[a 8]. D'autres films comme Toy Story 2 de Pixar ont été achevés avec un délai encore plus court. Ceci induit « le travail de nuit, heures supplémentaires et stress[a 8] ». Jennifer Lee estime le nombre de personnes ayant participé à l'élaboration du film à six cents, dont environ soixante-dix pour la lumière, plus de soixante-dix animateurs, ainsi qu'entre dix et quinze scénaristes[82].
Peter Del Vecho explique l'organisation de l'équipe d'animation : « On a sur ce film des animateurs superviseurs pour des personnages spécifiques sous les ordres de directeurs de personnage. Il arrive que les animateurs eux-mêmes travaillent sur plusieurs personnages mais toujours sous une direction. Il me semble que c'était différent pour Raiponce, par exemple, mais nous faisons ce choix car nous voulions que chacun s'approprie pleinement son personnage pour le développer et de pouvoir transmettre cela à l'équipe. Hyrum Osmond, l'animateur d'Olaf, est réservé mais a une personnalité un peu "fofolle", nous savions qu'il apporterait beaucoup d'humour au personnage. Quant à l'animatrice d'Anna, Becky Bresee, c'est la première fois qu'elle dirige un personnage et nous voulions que ce soit Anna[18],[34],[83]. » Le professeur d'art dramatique Warner Loughlin aide les animateurs à bien comprendre les personnages qu'ils sont en train de créer[78]. Pour bien assimiler les émotions de chaque scène, certains animateurs les jouent eux-mêmes : « Je me filme en effet en train de jouer la scène et cela m'aide beaucoup », a raconté le superviseur Rebecca Wilson Breese. Cela l'aide à découvrir des éléments qui rendent la scène plus vraisemblable[51]. L'animateur superviseur d'Elsa est Wayne Uten, qui a demandé ce personnage car il est fasciné par sa complexité[84]. Il développe minutieusement les expressions de son visage pour bien faire ressortir sa peur et la faire contraster avec le caractère d'Anna[84]. Il anime ensuite la respiration d'Elsa grâce aux vidéos des enregistrements vocaux d'Idina Menzel[78].
Concernant l'aspect et la nature de la photographie, Michael Giaimo est très influencé par le travail du directeur de la photographie Jack Cardiff dans Le Narcisse noir. Cette influence donne, selon lui, une certaine hyper-réalité au film « puisqu'il s'agit d'un film qui utilise la même échelle et que [l'équipe] devait dessiner des fjords norvégiens, je voulais vraiment étudier la notion de profondeur. En ce qui concerne le design, depuis que l'accent a été mis sur les aspects horizontaux et verticaux et sur les fjords[83]. » Le travail de Ted McCord dans La Mélodie du bonheur influence aussi fortement Michael Giaimo[83]. C'est également lui qui a l'idée de filmer La Reine des neiges en CinemaScope, ce qu'approuve John Lasseter[83]. Il veut aussi s'assurer que le fjord, l'architecture et l'art populaire du rosemaling soient des facteurs importants dans la conception de l'environnement de la ville fictive d'Arendelle. Michael Giaimo, qui a de l'expérience dans l'animation traditionnelle, a voulu incorporer des couleurs saturées, ce qui est inhabituel dans l'animation par ordinateur[83]. Un renne (nommé Sage) a également été amené au studio pour permettre aux animateurs d'étudier ses mouvements afin de rendre le personnage de Sven plus réaliste[85],[86].
Un autre problème important est celui des costumes. Michael Giaimo savait « dès le début » que La Reine des neiges allait être un film à costumes[a 9]. Dans cette optique, il appelle à ses côtés la designer Jean Gillmore pour qu'elle travaille en tant que « costumière[87] ». Alors que l'animation traditionnelle intègre simplement les éléments du design du costume avec ceux du personnage, l'animation par ordinateur considère le costume presque comme un autre objet à part entière avec ses propres propriétés et comportements (mouvements)[87]. Le film nécessite aussi un niveau de précision encore jamais vu dans les détails et les finitions (boutons, tissus, couture, etc.). Jean Gillmore a expliqué que son approche générale était de combiner le style occidental des années 1840 avec les costumes populaires de Norvège aux alentours du XIXe siècle[87]. Cela implique l'utilisation de tissu en laine avec des accents de velours, de lin et de soie[a 10]. Pendant la production, Michael Giaimo et Jean Gillmore utilisent divers rayons de ravitaillement pour s'inspirer de véritables échantillons. Ils utilisent aussi bien la bibliothèque d'échantillons de tissus du studio que la boutique de surplus de Disneyland située à Fullerton (Californie)[87],[Note 1]. Les artistes du développement visuel (artistes des textures) créent une simulation peinte digitale de l'apparence des surfaces, tandis que d'autres services s'occupent des mouvements, des gréements et du poids, de l'épaisseur et de l'éclairage des animations des textiles[87].
Pendant la production, le titre original change de The Snow Queen (« La Reine des neiges ») à Frozen (« Gelée »). Ce renommage suscite des comparaisons avec Tangled (« Emmêlés », titre original de Raiponce). Selon Peter Del Vecho, « le titre Frozen est venu indépendamment de l'autre film Disney, Tangled. C'est parce que, pour nous, cela représente le film. Frozen évoque non seulement la glace et la neige, mais aussi la relation figée entre les deux sœurs, ainsi que le cœur gelé qu'il faut faire fondre. ». Le film conserve le titre original du conte dans certains pays ce que Del Vecho explique par « la richesse de La Reine des neiges dans l'héritage de ces pays », « plus forte » que l'expression Frozen choisie aux États-Unis[18]. En français, il était prévu que le titre soit Frozen : La Reine des neiges, il est finalement simplifié en La Reine des neiges[88].
Progrès techniques
Le studio développe divers outils pour générer des prises de plus en plus réalistes et vraisemblables, en particulier la neige épaisse et son interaction avec les personnages. Disney veut un outil « universel » et organique pour effectuer des effets sur la neige sans avoir à jongler entre plusieurs méthodes[89]. Un certain nombre d'artistes Disney se rendent dans le Wyoming pour expérimenter la marche dans la neige épaisse[76]. Le docteur Kenneth Libbrecht, un professeur de l'Institut de technologie de Californie, est invité pour donner des conférences à l'équipe des effets spéciaux sur la manière dont la neige et la glace se forment, et pourquoi les flocons de neige sont uniques[76]. En utilisant ces connaissances, l'équipe réalise un générateur de flocons de neige qui leur permet de créer ainsi deux mille formes de flocons de neige différentes pour le film[51].
Un autre défi que doit relever le studio est de produire de la neige qui interagit avec les personnages avec un aspect collant réaliste[89]. Selon le principal ingénieur logiciel Andrew Selle, « La neige n'est ni vraiment un fluide, ni vraiment un solide. Elle se désagrège. Elle peut se compresser en boules de neige. Tous ces effets sont très difficile à saisir en même temps[76]. » Afin de surmonter cela, les ingénieurs logiciel utilisent la physique et les mathématiques avancés (dont la mécanique des fluides numérique) avec l'aide de mathématiciens de l'Université de Californie à Los Angeles[90],[91] afin de créer un logiciel de simulation de neige appelé Matterhorn. Il est capable de représenter de la neige réaliste dans un environnement virtuel et est utilisé au moins dans quarante-trois scènes dont certaines séquences clés[34],[89],[90],[92]. L'ingénieur Alexey Stomakhin fait référence à la neige comme « un personnage important dans le film » qui a ainsi suscité l'attention des cinéastes[76]. Andrew Selle explique : « Quand vous étirez la neige, elle se casse en morceaux. Tant qu'elle n'a pas de connexion, il n'y a pas de maille, la neige peut se casser très facilement. Cela a donc été une propriété importante dont nous avons profité.[…] Ici, vous voyez Kristoff en train de marcher dans la neige, ses empreintes cassent la neige en petits morceaux. Là, vous voyez Anna sortir et la neige se compacte puis se brise en morceaux. La manière dont cela se passe est très organique. Vous ne voyez pas qu'il y a plusieurs morceaux dès le départ, mais un bloc de neige qui se désagrège[89]. ». Le logiciel est particulièrement utile pour les scènes où des personnages marchent dans de la neige épaisse, car cela assure le fait que la neige réagisse naturellement à chaque pas[76].
D'autres logiciels sont conçus pour aider les artistes à effectuer des effets difficiles comme Spaces, qui permet aux différentes parties d'Olaf de se séparer et de se reconstruire, Flourish, qui assiste à la direction de mouvements supplémentaires comme ceux des feuilles et des brindilles, Snow Batcher, qui aide à prévisualiser l'apparence finale de la neige, notamment lorsque les personnages y évoluent, et Tonic, qui permet aux artistes de modeler les cheveux des personnages comme des volumes de procédure[89]. Ce dernier logiciel a aussi aidé à animer des éléments de fourrure et de cheveux, comme la coiffure d'Elsa qui contient 420 000 brins de synthèse, alors que le nombre moyen de cheveux pour être humain n'est que de 100 000[76]. Le squelette des personnages est composé de 312 éléments, les costumes ont jusqu'à 245 éléments, ce qui dépasse quantitativement largement les autres films Disney[93],[51]. Cinquante artistes en effets spéciaux et lumière ont travaillé ensemble pour créer « une seule prise » de la scène où Elsa construit son palais de glace. Sa complexité a demandé trente heures de rendu pour chaque image, avec 4 000 ordinateurs qui travaillaient en même temps[94],[16].
En dehors des infographies tridimensionnelles, les cinéastes utilisent aussi des illustrations et croquis 2D pour des éléments et des séquences spécifiques dans le film, comme la magie et les sculptures de neige d'Elsa, ainsi que les fontaines et sols gelés[89],[92]. L'équipe des effets crée un « plateau de capture », où l'environnement de La Reine des neiges est affiché sur des moniteurs, qui peut être filmé avec des caméras spéciales pour réaliser des scènes en 3D. Le manager en technologie Evan Goldberg explique : « Nous pouvons prendre cet ensemble virtuel qui imite toutes mes actions et le mettre dans une de nos scènes dans le film[51]. »
Inspirations scandinaves et Sámi
Les influences culturelles du film viennent de Scandinavie et son atmosphère est principalement inspirée de la Norvège[95]. Quelques monuments historiques norvégiens apparaissent dans le film, comme la citadelle d'Akershus (Oslo), la cathédrale de Nidaros (Trondheim) et le quartier de Bryggen (Bergen). De nombreux autres éléments typiques de la culture scandinave apparaissent également, à savoir : les stavkirker[95], les trolls[96], les drakkars, les chevaux de race Fjord[97], les costumes bunad[76], et la nourriture (lutefisk chez Oaken)[96],[98]. On peut aussi voir un arbre de mai, et des runes dans le livre que le roi ouvre au début du film pour savoir où se trouvent les trolls[96]. Le débat, ancré dans la culture norvégienne, sur la façon de trancher les bûches de chauffage (écorce vers le haut ou le bas) est également brièvement évoqué dans le film[96],[99],[100],[101]. Il contient aussi des éléments de la culture Sámi comme l'attelage de renne (ou caribou) pour le transport d'équipement, certains costumes (les tenues de coupeurs de glace) ainsi que quelques éléments musicaux[102],[103] comme le joik, le chant traditionnel sami[104]. Des ornements, comme ceux des colonnes du château et le traîneau de Kristoff, proviennent quant à eux de décorations Sámi duodjies. Cette inspiration sera clairement assumée dans le deuxième opus, pour lequel un verddet – « groupe » – composé de six spécialistes de la culture sami – trois Norvégiennes, deux Finlandais, une Suédoise –, sera constitué pour conseiller les équipes de Disney[104].
Pendant le travail de terrain en Norvège, l'équipe de production visite Rørosrein, l'entreprise d'une famille Sámi spécialisée dans la production de nourriture pour les rennes et dans l'organisation d'événements touristiques basée à Røros[105]. Arendelle, dont le nom vient de celui de la ville norvégienne d'Arendal[106] est inspirée de Nærøyfjord, une branche de l'un des plus longs fjords de Norvège, le Sognefjord, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO[107]. L'intérieur du château est quant à lui inspiré d'un château à Oslo, avec des motifs peints à la main[108].
Ce voyage en Norvège apporte des connaissances essentielles aux animateurs pour imaginer l'esthétique du film en termes de couleur, lumière et atmosphère. Selon Michael Giaimo, ils retiennent trois éléments importants de ce voyage : les fjords, immenses formations rocheuses verticales qui serviront de cadre pour le royaume isolé d'Arendelle ; les églises stavkirker, dont les toitures rustiques triangulaires et les bardeaux ont inspiré la composition du château ; et le rosemaling, dont les motifs d'habillages et de grilles ont façonné l'architecture, les décors et les costumes du film[83].
Références à Disney
D'autres détails remarquables dans l'animation font références à des précédents films des studios Disney. Ainsi, quelques personnages font des caméos : Raiponce et Eugène du film Raiponce lorsque le Royaume ouvre ses portes, ainsi que Mickey Mouse dans la boutique de Oaken[109]. De même, lors de la chanson For the First Time in Forever, Anna mange des chocolats qui sont un clin d'œil à un autre film des studios Disney, Les Mondes de Ralph[109]. Lorsqu'Olaf chante In Summer et danse avec les mouettes, une référence au film Mary Poppins de 1964 est faite[110].
Le , le réalisateur Chris Buck semble confirmer une relation entre Anna et Elsa et Tarzan (1999), deux films qu'il a réalisés, les parents des princesses auraient fait naufrage en Afrique et auraient donné naissance à Tarzan[111],[112]. Cependant, l'étude des détails du film (dates ou géographie, par exemple) invalide cette théorie[113]. De plus, dans ce même message, il semble également dire que ces deux films sont aussi reliés à un de ses autres films, Les Rois de la glisse, sorti en 2007, avant de rajouter que tout ça, c'est « son petit monde amusant à lui ».
Musique originale
La musique originale est composée par Christophe Beck et les chansons par Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez. Les deux auteurs-compositeurs Lopez ont déjà travaillé pour Disney sur Winnie l'ourson en 2011[114] et sur Finding Nemo - The Musical en 2007[115],[116],[117]. Ils écrivent 25 chansons dont huit sont retenues dans la version finale du film[118] (dix en prenant en compte la reprise de Let It Go par Demi Lovato et la reprise de For the First Time in Forever) ; sept des autres chansons sont disponibles dans l'édition deluxe. Christophe Beck a déjà travaillé pour Disney avec le court-métrage Paperman en 2012[119]. Il respecte l'inspiration norvégienne et Sámi du film en utilisant des instruments et une technique de chant traditionnels[120]. La chanson lors du couronnement d'Elsa est écrite en vieux norrois avec l'aide d'un linguiste norvégien[120]. Le chœur norvégien Cantus enregistre un morceau inspiré de la musique Sámi[120] et la chanson de Frode Fjellheim (en), Eatnemen Vuelie, est utilisée en ouverture du film[121]. La musique est orchestrée par Dave Metzger[122]. Les chansons sont traduites et chantées dans de nombreuses langues, notamment Let It Go (en français Libérée, délivrée) dont il existe 41 versions différentes[123].
- Liste des titres
- Frozen Heart
- Do You Want to Build a Snowman?
- For the First Time in Forever
- Love Is an Open Door
- Let It Go
- Reindeer(s) Are Better than People
- In Summer
- For the First Time in Forever (Reprise)
- Fixer Upper
- Let It Go (Single Version)
- Vuelie
- Elsa and Anna
- The Trolls
- Coronation Day
- Heimr Àrnadalr
- Winter's Waltz
- Sorcery
- Royal Pursuit
- Onward and Upward
- Wolves
- The North Mountain
- We Were So Close
- Marshmallow Attack!
- Conceal, Don't Feel
- Only an Act of True Love
- Summit Siege
- Return to Arendelle
- Treason
- Some People Are Worth Melting For
- Whiteout
- The Great Thaw (Vuelie Reprise)
- Epilogue
Toutes les chansons présentes dans le film ont une version française.
- Le Cœur de glace
- Je voudrais un bonhomme de neige
- Le Renouveau
- L'amour est un cadeau
- Libérée, délivrée
- Le Chant du renne
- En été
- Le Renouveau (Reprise)
- Nul n'est parfait
Sortie et accueil
Site | Note |
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Metacritic | 74/100 |
Rotten Tomatoes | 89% (7.7/10) |
Allociné |
Périodique | Note |
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Le Parisien | |
Télé 7 Jours | |
20 Minutes | |
CinemaTeaser | |
Le Figaroscope | |
L'Écran Fantastique | |
L'Express | |
Mad Movies | |
Paris Match | |
Positif | |
Première | |
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Le Journal du dimanche | |
Les Fiches du Cinéma | |
TéléCinéObs | |
Télérama | |
aVoir-aLire.com | |
Critikat.com | |
La Croix | |
Le Monde |
L'avant-première aux États-Unis a lieu au El Capitan Theatre à Los Angeles le 19 novembre 2013 et le film sort le 27 novembre au cinéma, le 4 décembre en France (en exclusivité au Grand Rex dès le 20 novembre[124]). Le court-métrage À cheval ! est projeté avant le film au cinéma.
Réception critique
La Reine des neiges reçoit un accueil critique très positif dès sa sortie. Certains articles le comparent aux films de la Renaissance Disney comme La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Le Roi lion et Aladdin. Les critiques font l'éloge des effets visuels et graphiques, des chansons, du scénario, des thèmes abordés et du jeu des acteurs, notamment pour Kristen Bell, Idina Menzel et Josh Gad. La séquence de la chanson Libérée, délivrée avec la construction du palais de glace est également appréciée.
Le film obtient la note de 3,5 étoiles sur 5 par 20 critiques de presse françaises sur Allociné ; 6,2/10 avec plus de 38 000 notes du public sur SensCritique ; 7,7/10 avec 89 % d'avis positifs sur Rotten Tomatoes pour 189 critiques, l'avis général étant que le film est « magnifiquement animé, intelligemment écrit, plein de belles chansons, La Reine des neiges ajoute un titre digne de ce nom dans l'œuvre Disney »[125]. Le metascore est de 74/100 par les 43 critiques utilisant le site Metacritic[126].
La Reine des neiges est également salué par les médias norvégiens pour avoir mis en valeur la culture Sámi à un large public de manière positive. La présidente norvégienne Sámi Aili Keskitalo félicite pendant son discours du nouvel an 2014 le compositeur Frode Fjellheim pour ses contributions au film[127].
Presse américaine
Alonso Duralde du Wrap écrit que le film est « le meilleur film d'animation musical de Disney depuis la mort tragique de l'auteur Howard Ashman dont le travail sur La Petite Sirène et La Belle et la Bête a aidé à redresser la division moderne d'animation du studio. » Il ajoute que même si le script traîne un peu vers la conclusion, « il offre des personnages auxquels on s'attache, ainsi que des rebondissements et des surprises ingénieuses tout au long du film[128]. » Todd McCarthy du Hollywood Reporter considère La Reine des neiges comme un véritable film musical. Il le décrit comme un film « énergique, plein d'humour et pas trop mielleux ; le premier film hollywoodien de ces dernières années à prévenir le refroidissement, plutôt que le réchauffement des relations. Ce dessin animé mélodieux améliore une année terne pour le grand studio d'animation. Sortir le film à Thanksgiving devrait répondre aux attentes du box office comme l'un des blockbusters des vacances[129]. » Kyle Smith du New York Post donne au film la note de 3,5 étoiles sur 4 et parle de « grand plaisir enneigé avec un noyau émotionnel captivant, des chansons au style de Broadway brillantes et une intrigue intelligente. Les premier et troisième actes sont meilleurs que le milieu comique, mais c'est un rare exemple de réussite des Walt Disney Animation Studios, au niveau d'un film Pixar[130]. » Scott Mendelson de Forbes écrit : « La Reine des neiges montre le renouvellement de la pertinence culturelle de Disney et la réaffirmation du studio à accepter son héritage et son identité. C'est aussi tout simplement un bon film de divertissement familial[131]. » Betsy Sharkey du Los Angeles Times salue les talents des chanteurs et les séquences musicales élaborées et ajoute que La Reine des neiges est « un retour bienvenu à la grandeur des studios d'animation Disney[132] ». Emma Dibdin de Digital Spy note le film 5 sur 5 et parle de « nouveau classique Disney » et d'« une histoire humaine, joyeuse et grisante qui nous fait souvent rire tout en étant poignante et audacieuse. Il est impossible d'imaginer une meilleure célébration des studios, proche du 90e anniversaire de Disney[133]. »
Scott Foundas de Variety, moins marqué par le film, le décrit comme « conventionnel » bien qu'il souligne le jeu des acteurs et le talent artistique : « Les paysages enneigés et tactiles d'Arendelle, dont le palais de glace refuge d'Elsa, est l'autre merveille de La Reine des neiges, renforcée par la 3D et la décision de filmer en écran large – un clin d'œil à la richesse du CinemaScope dans La Belle au bois dormant et La Belle et le Clochard. Mais cela ne compense pas l'intrigue un peu molle et le caractère générique des personnages principaux. Les princesses sont des copier-coller de la fille des bois Raiponce, tandis que Hans et Kristoff sont plutôt standards jusqu'à l'assez surprenant tournant dans le troisième acte, qui monte un peu la barre. Seul Olaf est inattaquable[134]. » The Seattle Times a donné au film 2 étoiles sur 4 : « Bien que ce soit un film très beau avec des fjords et des sculptures de glace générées par ordinateurs et des intérieurs de châteaux, la chose importante qui colle tout cela ensemble, l'histoire, fait cruellement défaut[135]. »
Presse française
D'après Le Parisien, « on en prend plein les yeux et les oreilles. » L'accent est mis sur les « décors somptueux », grâce au voyage en Norvège des animateurs pour s'inspirer des paysages (fjord), des costumes locaux et arts décoratifs (rosemaling), sur la modernité du scénario mélangeant « conte traditionnel et […] têtes brûlées » et sur les chansons aux rythmes « endiablés » interprétées par des chanteurs et non par des acteurs (à l'exception notamment de Dany Boon qui, dans la version française, double Olaf, à la fois, dans les dialogues et les chansons)[136]. Le film a également été apprécié par Christophe Carrière de L'Express qui donne deux étoiles sur trois et fait remarquer l'évolution des héroïnes Disney depuis Raiponce, « indépendantes et pugnaces ». Tout en soulignant les décors sublimes, il ajoute que l'humour et les nombreuses péripéties réussissent à capter l'attention et « assurent le plaisir des adultes restés de grands enfants[137] ».
Au contraire, pour Stéphane Dreyfus de La Croix, « Disney patine » avec un long métrage qui ressemble plus à un spectacle sur glace qu'à un film d'animation. Les chansons constituent un « lourd manteau sucré » qui pèse sur l'intrigue et les images de synthèse impeccables dégagent une esthétique trop « kitsch[138] ». Esthétique remise également en cause par Noémie Luciani du Monde, pour qui les héroïnes sont trop « fades », dans la lignée de Raiponce, « yeux immenses, pommettes hautes et roses, corps frêles et têtes énormes », et perdent en finesse pour gagner en convivialité (maladresse, enthousiasme excessif). Elle trouve la musique « écœurante » et déplore le fait que les princesses ne soient que des « transpositions du monde rose des poupées Barbie[139] ».
Pour le réalisateur Christian Desmares (Persepolis), La Reine des neiges est un film « conventionnel et sans innovation par rapport au précédent Disney pour filles, Raiponce », qu'il avait préféré car il le trouvait plus drôle et « moins bleu et rose ». Il ajoute que tout y est « too much », notamment la scène de Libérée, délivrée qu'il décrit avec ironie « 100 % sucre ». Il n'y a selon lui aucune originalité graphique ou de mise en scène. L'image est faite pour séduire les petites filles : « hyper léchée, genre velouté ». Il a cependant apprécié l'effet de surprise de l'apparition tardive du méchant de l'histoire[140]. Pour Pierre Bruno, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Bourgogne, spécialiste l'expression des inégalités et des discriminations dans les cultures juvéniles, Disney « se parodie » en reprenant des thèmes déjà vus notamment dans Raiponce. Il qualifie La Reine des neiges de « caricature » qu'il n'a trouvé ni amusante ni originale. Il regrette Là-haut, un film de Pixar qui traitait, selon lui, un thème novateur[140]. Frank Mettre, spécialiste de postproduction souligne la volonté des studios de faire un « vieux film Disney qui cartonne » : des princesses, une comédie musicale et des personnages comiques, Olaf et Sven, qui apportent de la modernité, jugeant qu'« ils ont eu raison, puisqu'ils ont fait exploser le box-office[140]. » Guillaume Tion de Libération résume : « c’est une comédie musicale pour filles en 3D conventionnelle et crypto-gay au scénario décevant avec une très bonne animation et un méchant atypique[140]. »
Cécile Jandau de L'Express écrit que Disney revient à la tête des films d'animation, après que Pixar a fait de l'ombre au studio, avec les « succès des brillants Toy Story, Le Monde de Nemo, Ratatouille, ou encore Là-haut » en « appliquant des recettes efficaces que les studios n'étaient encore jamais parvenus à réunir dans un seul et même film[141]. » Elle mentionne l'efficacité de la bande originale, avec la chanson phare, Libérée, délivrée, qu'elle décrit comme « scène véritablement magique. » Le film respecte ainsi la tradition des films musicaux de Disney, « le punch en plus[141] ». Elle met l'accent sur la modernité du film, dans la mesure où Disney fait preuve d'ironie en montrant qu'« il n'est plus possible de faire croire qu'on peut trouver le Prince charmant en approximativement 4 minutes 30 de chansons, une danse et l'épouser dès le lendemain. » Il y a une perte de manichéisme, déjà entamée par Raiponce et Rebelle. Le film est en effet en phase avec la société d'aujourd'hui et est d'après certains « le plus progressiste des Disney[142] ». Anna est aveuglée par un « beau parleur », avant de trouver la bonne personne, tandis qu'Elsa reste seule pour « s'assumer telle qu'elle est[141] ». S'ajoutent ensuite de nombreuses aventures pour divertir le public entier[141]. Cécile Jandau insiste aussi sur les personnages comiques : le public s'attache facilement à Olaf, qui « provoque de nombreuses crises de rire », grâce à son caractère enfantin et innocent. Selon elle, le film parvient aussi à « instaurer une rivalité enfantine » entre ce personnage et Sven, qui est « tout aussi drôle », et ce sans alourdir l'histoire ; une bande-annonce leur est d'ailleurs personnellement consacrée[141]. Les personnages principaux ne sont pas épargnés par les situations comiques : Anna, intrépide mais maladroite, enchaîne les « gaffes[141] ». Pour la journaliste, le film met aussi « brillamment en scène des séquences dramatiques en tirant avec subtilité sur les cordes sensibles » : la mort des parents qui est peu montrée, « Anna supplie sa grande sœur de ne pas la rejeter alors qu'il ne lui reste plus qu'elle au monde dans une chanson enfantine triste, mais enlevée, qui montre avec pudeur l'évolution de la princesse » et le sacrifice d'Anna à la fin du film quand elle se transforme en statue de glace[141].
Réception du public et box-office
La Reine des neiges est le plus grand succès de tous les temps pour un film d'animation[143],[144], dépassant contre toute attente le milliard de dollars de recettes de Toy Story 3[145]. Avec des recettes mondiales qui s'élèvent à 1 274 219 009 dollars[146], dont 400 millions aux États-Unis et Canada, 247 millions au Japon et plus de cinq millions d'entrées en France, il s'agit du onzième plus important box-office mondial de tous les temps[147].
Un succès inattendu
Avant la sortie du film, Ray Subers de Box Office Mojo compare La Reine des neiges au film Raiponce (2010) en expliquant que l'histoire « n'accroche pas autant » et que le marketing doit encore atteindre les garçons comme il l'a fait pour Raiponce[148]. Il y a peu de films familiaux durant la période des vacances de Noël de 2013 (incluant Thanksgiving aux États-Unis), Ray Subers prévoit donc que le film « marchera bien pendant la période de Noël » et récoltera 185 millions de dollars en Amérique du Nord, un score qui égalerait Les Mondes de Ralph[148]. Le site Boxoffice.com fait remarquer le succès des autres films d'animation Disney sortis pendant les périodes de vacances (Raiponce et Les Mondes de Ralph), mais ajoute que la distribution risque de ne pas attirer le public en raison du faible nombre de célébrités ; le site prévoit un box-office en Amérique du Nord de 170 millions de dollars[149]. Chris Agar de ScreenRant exprime un avis similaire en évoquant la série de succès du studio et pense que La Reine des neiges comble le manque de films pour enfant, sans pour autant dépasser le box-office de Hunger Games : L'Embrasement[150].
Selon Clayton Dillard du Slant Magazine, les critiques positives pourraient attirer l'intérêt des enfants et des adultes malgré les bandes-annonces du films jugées « fades ». Il estime donc que La Reine des neiges a une bonne chance de dépasser le record des trois jours de démarrage de Raiponce à Thanksgiving[151]. Brad Breved de Ropeofsilicon.com décrit le marketing du film comme peu efficace et pense que cela va affecter les recettes du film[152]. Quand La Reine des neiges finit le premier week-end avec un record pendant Thanksgiving de 93,6 millions de dollars, la plupart des observateurs prévoient un box-office final nord-américain de 250 à 300 millions de dollars[153], Breitbart.com suggère que grâce à ce très bon début et « un public familial très important », le film va facilement dépasser le palier des 130 millions de recettes en Amérique du Nord. Box Office Mojo ressort une prédiction de 250 millions de dollars, en ajoutant que le film va être « l'unique choix pour le public familial », et attribue ce démarrage réussi au bouche à oreille et au marketing du studio, qui souligne les liens entre La Reine des neiges et les précédents films à succès de Disney (Raiponce et Les Mondes de Ralph) et les éléments humoristiques[154]. Dans une interview début , le responsable distribution de Disney Dave Hollis loue les efforts des réalisateurs et de l'équipe de marketing du film : « Pour une compagnie dont les fondations sont basées sur l'animation, un pareil démarrage est vraiment remarquable[155]. » Il ajoute ensuite que le public peut être « très ciblé avec un message », mais que le film vise un large public plutôt qu'une petite partie de l'audience[155].
Quand La Reine des neiges devient un immense succès inattendu, Bilge Ebiri de Vulture analyse les éléments du film et indique huit facteurs qui l'ont conduit à ce succès. Il explique que La Reine des neiges a réussi à saisir l'esprit des films de la Renaissance Disney, ainsi que celui des premiers classiques, comme Blanche-Neige et les Sept Nains et Cendrillon[153]. Il écrit aussi que le film a Olaf, un acolyte « blagueur et irrévérencieux » avec un humour léger ce qui est « quelque chose de nécessaire dans les dessins animés modernes pour enfants », et que les chansons « drôles et entraînantes » sont « assez réussies[153] ». De plus, Bilge Ebiri fait remarquer que La Reine des neiges est un film « révisionniste » qui n'a pas de méchant typique : Elsa, le personnage censé être la méchante, n'en devient pas une, mais une femme « qui a des difficultés ». Elle est celle qui « a créé la plupart des défis pour les héros plus typiques du film (en particulier Anna[153]). » L'histoire de deux sœurs qui ont été séparées pendant leur enfance a une connotation réelle avec les spectateurs qui ont un ou des frères et sœurs, et la lutte d'Elsa pour vaincre la honte et ses peurs de ses pouvoirs permet au spectateur de s'identifier au personnage[153]. Enfin, il identifie divers facteurs qui ont attiré le public féminin : deux personnages féminins forts, un retournement inhabituel dans la sous-intrigue amoureuse, quand le Prince Charmant traditionnel, Hans, se révèle être un homme cupide à la recherche du pouvoir, et l'acte de grand amour qui sauve Anna est son propre sacrifice pour sauver Elsa[153]. Scott Davis de Forbes attribue le succès commercial du film au marketing ciblant tant les garçons que les filles, ainsi qu'au succès de la musique[156].
Caitlin Dewey du Washington Post souligne le fait que le box-office record pour un film d'animation a été en partie atteint grâce à la croissance du marché extérieur. En effet, le nombre de salles de cinéma dans des pays comme la Chine ou l'Inde est beaucoup plus élevé en 2014 qu'il ne l'était par exemple à la sortie du Roi lion en 1994. Les revenus de La Reine des neiges viennent ainsi du marché extérieur (hors États-Unis et Canada) à 63 %, ce qui a permis au film de battre le record au niveau mondial bien que trois autres films d'animation (Shrek 2, Le Roi lion et Toy Story 3) aient rapporté plus d'argent en Amérique du Nord. Elle mentionne également des raisons économiques : en prenant en compte uniquement le marché domestique, La Reine des neiges passe du quatrième au huitième rang des films d'animation sortis depuis 1980 si on ajuste les revenus selon l'inflation et l'augmentation du prix du billet de cinéma[157],[158].
Lorsque Chris Buck est interrogé sur le succès phénoménal de La Reine des neiges, il répond : « Nous n'aurions jamais imaginé un tel succès. Nous espérions avoir fait un film aussi bien que Raiponce. J'espérais que le public s'y attacherait et répondrait bien, mais en aucun cas nous n'aurions pu prévoir cela[159]. » Il cite un certain nombre de raisons de la popularité du film : « Il y a des personnages auxquels on peut s'identifier, les chansons sont fortes et mémorables. Nous avons également quelques personnages avec des défauts, ce que Jen (Jennifer Lee) et moi avons pris plaisir à faire — nous avons créé essentiellement deux princesses imparfaites[159]. » Alors que La Reine des neiges se rapproche de l'anniversaire de sa sortie en salles, Idina Menzel mentionne le succès continu du film dans une interview d' : « C'est tout simplement quelque chose de remarquable. D'habitude, vous faites un projet qui a son heure. Celui-ci ne semble pas pouvoir s'arrêter[160]. »
Le film est très bien accueilli aussi par le public français. Sur le site d'Allociné, le film obtient des critiques positives. La presse lui donne une moyenne de 3,5/5 basé sur 20 critiques presse. Les spectateurs lui donnent une moyenne de 4,3/5. Il est noté 7,8/10 en moyenne sur IMDb par 253 298 personnes (au 26 août 2014), les notes les plus données étant 10 (25,4%) et 8 (24,2%). En moyenne, plus l'âge de l'utilisateur est élevé, moins la note est haute (elle reste cependant élevée : 8,6/10 pour les moins de 18 ans et 7,5/10 pour les plus de 45 ans)[161]. Les utilisateurs de Metacritic notent en moyenne le film 7,7/10[126].
Un phénomène au Japon
Le succès commercial de La Reine des neiges au Japon est considéré comme un phénomène[162],[163]. Ses recettes hebdomadaires augmentent pendant les trois semaines suivant sa sortie et ne commencent à diminuer qu'à partir de la quatrième, alors que les recettes diminuent habituellement dès la fin de la semaine de démarrage[164]. Sorti sous le titre Anna et la Reine des neiges[162], le film atteint sept millions d'entrées le 16 avril 2014[162] et près de 18,7 millions le 23 juin 2014[165]. Les recettes atteignent 247 millions de dollars, ce qui représente le troisième box-office japonais de l'histoire[147],[166]. De nombreux cinéphiles regardent les deux versions, américaine et doublée japonaise[163]. Japan Today rapporte aussi le fait que la version doublée est particulièrement appréciée au Japon[162]. Gavin J. Blair du Hollywood Reporter commente le succès du film au Japon : « Même après ses 9,6 millions d'USD (986,4 millions de JPY) au week-end de démarrage, un record pour un film d'animation Disney au Japon, peu de gens auraient prédit de telles recettes[165]. » Le responsable de la distribution de Disney Dave Hollis raconte lors d'une interview que « il est devenu très clair que les thèmes et les émotions de La Reine des neiges ont dépassé nos frontières, mais ce qui se passe au Japon est extraordinaire[167]. »
D'après l'International Business Times, « le succès de La Reine des neiges ne bénéficie pas d'un engouement général pour les films américains au Japon[168] », mais pour Akira Lippit de l'USC School of Cinematic Arts, divers facteurs constituent ce phénomène : en plus du fait que les films d'animations « sont très bien accueillis au Japon, et le nom de la marque Disney et tout son héritage est de grande valeur. […] La raison la plus importante est le public principal[…] les jeunes adolescentes de 13 à 17 ans[167]. » Il explique ensuite que le public de cette tranche d'âge a un rôle vital dans le façonnage de la culture populaire japonaise et « La Reine des neiges a tellement d'éléments qui leur plaisent, avec l'histoire d'une jeune femme avec des pouvoirs et un côté mystique, qui trouve sa propre bonne voie en elle-même[167]. » Il compare la situation du film avec le phénomène de Titanic (1997), « où des millions de jeunes Japonaises sont venues regarder Leonardo DiCaprio couler — plusieurs fois », et pense qu'il se passe la même chose avec La Reine des neiges[167]. Une autre raison ayant contribué au succès du film est le soin qu'a pris Disney à choisir des voix d'actrices de « haute qualité[168] » pour la version doublée japonaise, puisque la scène musicale pop du Japon a un rôle particulièrement important pour le public adolescent[167]. Orika Hiromura, le chef de projet marketing de Disney au Japon pour La Reine des neiges, explique dans une interview pour le Wall Street Journal que : « Nous avons vraiment fait beaucoup d'efforts pour trouver des acteurs qui pourraient non seulement jouer leur rôle mais aussi se donner à fond pour les chansons. Nous avons trouvé celles qui correspondaient le mieux avec Takako Matsu et Sayaka Kanda, elles ont ajouté une toute nouvelle dimension à la narration[169]. »
Box-office
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
Allemagne | USD | 48 273 44018 | |
Argentine | USD | 11 554 86423 | |
Australie | USD | 31 058 11610 | |
Brésil | USD | 21 741 63744 | |
Chine | USD | 48 240 0006 | |
Corée du Sud | USD | 76 695 6339 | |
Espagne | USD | 22 492 84549 | |
États-Unis et Canada | USD 400 738 009 | 34 | |
France[Note 2] | USD 46 942 953 | 10 (27) | |
Italie | USD | 26 421 88411 | |
Japon | USD | 249 036 64625 | |
Pays-Bas | USD | 10 506 13112 | |
Royaume-Uni | USD | 65 720 12127 | |
Russie et CEI | USD | 33 436 10312 | |
Venezuela | USD | 12 514 90412 | |
Total hors États-Unis | USD | 880 064 27349 | |
Total mondial | USD | 1 280 802 28249 |
Sources : Box Office Mojo[170], JP's Box Office[171] et CBO Box-office[172]. Légende : Passez la souris sur le montant en dollars pour voir le nombre d'entrées.
Le 26 janvier 2014, La Reine des neiges dépasse le record du Roi lion (1994) avec 810 millions d'USD de recettes à l'international cumulant 347 millions aux États-Unis durant 10 semaines à l'affiche et 462 millions en dehors[173]. Le film est déjà sorti au Royaume-Uni (57 millions), en Allemagne (45 millions) et en France (41 millions), vient de sortir en Corée du Sud récoltant 22,6 millions en 10 jours et doit sortir en Chine le 5 février puis au Japon le 15 mars[173]. Ces bons résultats poussent les critiques à imaginer que le film surpasse les records de Hunger Games (856 millions) et Le Hobbit : La Désolation de Smaug (837 millions)[173]. Le 8 mai 2014, après une semaine de diffusion dans les salles japonaises, le film récolte 156 millions d'USD (15,9 milliards de yen)[174].
Records
La Reine des neiges est :
- le plus grand box-office mondial pour un film d'animation (9e box-office mondial tout long-métrage confondu)[175],[176] avant d'être dépassé par Le Roi Lion en 2019[177] ;
- le plus grand box-office mondial pour une production de Walt Disney Pictures (le deuxième distribué par Disney, le premier étant Star Wars: Le Réveil de la Force)[176] avant d'être dépassé par Le Roi Lion en 2019[177] ;
- le plus grand box-office mondial en 2013[178] ;
- le plus grand box-office pour un film d'animation au Venezuela, Danemark et Corée du Sud[179] ;
- le plus grand box-office pour un film des Walt Disney Animation Studios dans plus de 45 territoires[180] dont le Royaume-Uni, la Russie et communauté des États indépendants, Malte, l'Ukraine, la Norvège, la Malaisie, Singapour et la Chine[181],[182],[183],[184] ;
- le plus grand box-office en 2013 en France[185].
Sorties DVD et diffusions télé
Le 13 août 2014, Walt Disney Animation Studios et ABC annoncent la diffusion le 2 septembre d'une émission d'une heure consacrée aux coulisses de la production de La Reine des neiges (2013)[186].
La Reine des neiges sort en téléchargement le 25 février 2014 sur Google Play, iTunes et Amazon[187]. Le film est disponible en DVD et Blu-ray le 18 mars 2014[188]. Les bonus de la version Blu-ray incluent un making-of[189], « D'frosted », un aperçu de la manière dont Disney a essayé d'adapter le conte d'origine en un film d'animation, quatre scènes coupées présentées par les réalisateurs, le court-métrage À cheval !, la bande-annonce du film et les clips vidéos de la version du générique de fin de Let It Go par Demi Lovato, Martina Stoessel et Marsha Milan Londoh[190]. Le DVD ne contient que les trois derniers bonus cités précédemment[190].
Dès le jour de leur sortie, 3,2 millions de Blu-ray et DVD sont vendus ; c'est la vente la plus importante de vidéos domestiques de la dernière décennie et la meilleure vente de disques pour enfants de tous les temps sur le site internet de commerce électronique Amazon.com[191]. Il s'agit aussi du film le plus rapidement téléchargé de tous les temps[192]. Le film finit la première semaine de sa sortie à la première place des ventes aux États-Unis[193] avec 3 969 270 Blu-ray écoulés (soit 79 266 322 dollars)[194]. Il reste no 1 des ventes pendant six semaines non consécutives sur sept jusqu'au 4 mai 2014[195]. Au Royaume-Uni, plus de 500 000 copies sont vendues en deux jours d'après l'Official Charts Company[196], et 1,45 million au bout de trois semaines, ce qui en fait de loin le film le plus vendu en 2014 dans le pays[197]. En quatre semaines, un peu plus de deux millions de copies sont vendues au Japon. C'est le film qui atteint le plus rapidement deux millions d'exemplaires vendus en vidéos domestiques, battant le record précédent de onze semaines détenu par Le Voyage de Chihiro (2001)[198]. La Reine des neiges détient aussi le record des ventes pour le jour et la semaine de sa sortie vidéo au Japon[198].
Une version sing-along sort en DVD et téléchargement le 18 novembre 2014[199],[200], les précommandes débutent le 8 août sur le Disney Store[201].
En France, le film est diffusé pour la première fois en clair sur M6 le en prime time et réalise à cette occasion une audience de 6 091 000 téléspectateurs, soit 22,4% de part d'audience face à la fin de la saison 13 de Une famille formidable et Le Corniaud, respectivement diffusés sur TF1 et France 2[202].
Effet de mode
Au printemps et à l'été 2014, des journalistes font remarquer que La Reine des neiges a un impact supérieur à la majorité des autres films sortis récemment, pour preuve un grand nombre d'enfants aux États-Unis et au Royaume-Uni connaissant par exemple par cœur toutes les chansons de la bande originale[203],[204]. De même, la chanson Let It Go est parodiée de très nombreuses fois[205]. Le chroniqueur Joel Stein du magazine Time évoque l'« assaut culturel » du film à l'école maternelle et dans les autres lieux d'activités extrascolaires dont il a pu se rendre compte grâce à son fils. À cette occasion, il s'entretient, au moyen d'un appel Skype, avec Kristen Bell, et lui demande si elle savait, lors de la production de La Reine des neiges, que cela allait tant affecter la vie des enfants. L'actrice lui répond : « Je ne savais pas que les gens ne pourraient pas s'en libérer. » Quand Terry Gross pose la même question aux auteurs-compositeurs Lopez en avril lors d'une interview sur la National Public Radio, ils expliquent qu'ils ne pouvaient pas savoir à quel point leur travail sur ce film allait devenir populaire. Ils expliquent qu'ils essayaient tout simplement de « raconter une histoire qui [leur] parle » et qui « serait acceptable »[206],[207].
Dans un rapport de mi-2014 contenant les 100 prénoms de bébés les plus répandus mené par BabyCenter (en), Elsa se trouve à la 88e place, sans jamais y être apparu auparavant[208]. La directrice du site Sarah Barrett explique que même si l'héroïne est en réalité Anna, « Elsa est un prénom plus unique et renvoie aussi à un modèle de femme forte[209]. » Un grand nombre de parents ayant donné ces deux prénoms à leurs nouveau-nés avouent que leur choix de prénom a été « fortement influencé » par les deux sœurs. La vice-présidente de Disney Channel aux Îles britanniques Anna Hill commente ensuite : « Nous sommes ravis qu'Elsa soit un nom populaire pour les bébés et il est adorable d'entendre que, dans de nombreuses familles, ce prénom a en fait été choisi par leur frère ou leur sœur ». Pour Babycenter, la symbolique de « la lutte d'Elsa pour surpasser ses peurs et la force des liens familiaux qui lui a permis d'y arriver » sont un autre facteur expliquant cette popularité[209].
Polémiques
Stéréotypes et perceptions LGBT
Des accusations de sexisme apparaissent après une déclaration de Lino DiSalvo, le chef animateur de La Reine des neiges, qui répond à Jenna Bush de Fan Voice en ces termes : « Historiquement parlant, les personnages féminins sont très, très difficiles à animer, parce qu'ils doivent traverser toute une gamme d'émotions, tout en restant mignons[210],[211]. » À propos de ces accusations, un porte-parole de Disney explique plus tard au Time que DiSalvo a été mal compris et qu'il ne faisait que décrire « quelques aspects techniques de l'animation par ordinateur, sans faire de commentaire général sur l'animation des personnages féminins par rapport aux personnages masculins[210],[211]. » Jennifer Lee ajoute que les mots de DiSalvo ont été pris hors contexte, expliquant qu'il était en fait en train de parler en termes techniques d'animation par ordinateur. Elle déclare : « C'est difficile à faire, peu importe le sexe[93] », exprimant également sa peine pour l'animateur à la suite de ces accusations. En , DiSalvo éclaircit ses propos dans une interview. Il exprime la difficulté de transformer n'importe quel type de personnage animé d'une série de croquis 2D en un modèle animé en trois dimensions correct. « Traduire cette gamme émotionnelle sur un personnage animé par ordinateur est l'une des parties les plus difficiles du processus. Masculin. Féminin. Bonhomme de neige. Animal[212]. » Il déplore ces accusations et le fait que les sites internet les ayant divulgués ne soient pas « revenus vers lui pour obtenir des commentaires, c'est le triste visage d'internet, ils ne veulent pas la vérité[212]. »
Quelques spectateurs hors de l'industrie cinématographique tels que des pasteurs évangéliques[213],[214] et des chroniqueurs[215] affirment que La Reine des neiges promeut la normalisation de l'homosexualité, tandis que d'autres pensent qu'Elsa, un des personnages principaux, représente une image positive de la jeunesse LGBT, voyant le film et la chanson Let It Go comme une métaphore du coming out[216],[217]. Ces déclarations sont reçues de manière mitigée par le public et certaines communautés homosexuelles[216]. Quand Jennifer Lee est interrogée à propos de ces perceptions de promotion de l'homosexualité dans le film, elle répond : « Nous savons ce que nous avons fait. Mais en même temps, j'al le sentiment qu'une fois que le film est sorti, il appartient au monde, donc je n'ai pas envie d'ajouter quoi que ce soit, laissons les fans parler. Je pense que c'est à eux de décider[218]. » Elle mentionne aussi le fait que les films Disney sont faits à différentes époques et sont appréciés pour différentes raisons et qu'un film de 2013 devrait avoir un « point de vue de 2013[217],[219] ».
En 2019, la ministre brésilienne des Droits de l'homme, de la Famille et des Femmes Damares Alves, conservatrice, accuse le film de « rendre les fillettes homosexuelles »[220].
Poursuites pour violations de droits d'auteur
Le , l'animatrice américaine Kelly Wilson dépose plainte contre Disney pour une bande-annonce de La Reine des neiges qui reprend beaucoup d'éléments d'un court métrage en 2D qu'elle a réalisé intitulé The Snowman présentant un bonhomme de neige et un renne se battant pour une carotte[221]. Le , un juge fédéral américain rejette la demande d'arrêt des poursuites faite par Disney[222]. Le , Disney trouve un accord avec Kelly Wilson[223]. Le , l'écrivaine péruvienne Isabella Tanikumi accuse Disney de plagiat et demande 250 millions de dollars de dommages et intérêts car l'histoire ne serait pas non seulement basée sur le conte de Hans Christian Andersen, mais aussi sur son autobiographie Yearnings of the Heart[224],[225].
Adaptations, suites et réutilisations
Le 13 janvier 2014, Walt Disney Theatrical Productions confirme l'adaptation en comédie musicale de La Reine des neiges[226]. Le 5 mai 2014, profitant du succès du film, Disney Cruise Line et Adventures by Disney annoncent des itinéraires en Norvège pour 2015[227]. Le 29 mai 2014, Disney Publishing Worldwide et Walt Disney Records lancent une application karaoké La Reine des neiges[228].
Le 12 mars 2015 Robert Iger, le président de la Walt Disney Company annonce officiellement la réalisation d'une suite[229],[230],[231],[232],[233].
Produits dérivés et parcs à thème
Fin 2013, début 2014, à l'occasion de l'épiphanie, la marque Brioche Pasquier propose une collection de sept fèves qui représentent les personnages du film : Anna, Elsa, Kristoff, Marshmallow, Sven, Olaf et Hans[234],[235]. Le , Disney annonce une campagne commerciale de 5 ans autour de La Reine des neiges[236]. Le , Disney annonce une attraction basée sur La Reine des neiges dans le pavillon de la Norvège à Epcot[237]. Le , Hasbro annonce avoir signé au détriment de Mattel un contrat avec Disney pour produire les poupées de La Reine des neiges[238]. De nombreux produits inspirés des personnages du film, notamment d'Anna et Elsa, sont vendus : des mugs, des costumes, des gants (d'Elsa), des décorations[239] ; plus de trois millions de costumes ont été vendus en Amérique du Nord[240]. Il existe également des albums pour enfants, dont un qui inclut un enregistrement audio et un autre illustré par Brittney Lee, A Sister More Like Me[241]. En , Random House a vendu plus de huit millions de livres à propos de La Reine des neiges[242]. La chanson Let It Go a été intégrée aux spectacles nocturnes des parcs : aux Disney Dreams! de Disneyland Paris[243], et aux Winter Dreams, un spectacle du parc Disney California Adventure[244]. De nombreux spectacles inspirés du film sont créés : Frozen Summer Fun aux Disney's Hollywood Studios, For the First Time in Forever: A Frozen Sing-Along Celebration et le Frozen Fireworks Spectacular, un feu d'artifice musical[245]. Il existe un jeu vidéo nommé Disney Frozen: Olaf's Quest, développé par GameMill Entertainment et sorti le . Il est jouable sur Nintendo DS et Nintendo 3DS[246]. Le 4 novembre 2014, Disney annonce avoir vendu plus de trois millions de robes de princesses issues du film et prévoit d'en vendre encore plus pour la fin de l'année[247],[248].
Le , Oriental Land Company annonce la création pour après 2017 d'un land sur La Reine des neiges à Tokyo DisneySea pour 2018[249],[250],[251]. Le , Euro Disney annonce un résultat trimestriel sur 9 mois proche du milliard d'€, meilleur résultat depuis 2008, et le succès du spectacle Frozen Summer Fun entamé en juin[252]. Le , Disney annonce Frozen - Live at the Hyperion, une comédie musicale inspirée de La Reine des neiges qui sera présenté à compter du au Hyperion Theater de Disney California Adventure[253]. De plus, le parc Disneyland Paris a annoncé un investissement de 2 milliards d'euros afin de financer la construction de 3 nouvelles zones entre 2021 et 2025 dont une sur le thème de la Reine des Neiges.
Le , Dark Horse Comics et Disney annoncent une mini-série de comics en trois tomes sur La Reine des neiges[254]. Le , la comédie musicale La Reine des neiges adaptée par Disney Theatrical du film d'animation est annoncée en Australie au Capitol Theatre de Sydney en [255].
Court-métrage et suite possible
Compte tenu du gros succès du film, un court-métrage est prévu pour le printemps 2015. Il sera destiné à être diffusé en salle, avant Cendrillon[256]. L'histoire se déroulera lors des préparatifs de l'anniversaire d'Anna. Elsa et Kristof décident de préparer une fête incroyable. Cependant Elsa attrape un rhume ce qui rend les pouvoirs de cette dernière incontrôlables, ce qui risque de provoquer quelques accidents imprévus. Une nouvelle chanson pourrait être alors interprétée par Olaf[257],[258]. Le 25 février 2015, la Walt Disney Animation Studios a publié la bande annonce du court-métrage sur le site YouTube. Ce dernier porte le nom de La Reine des neiges : Une fête givrée (Frozen Fever en anglais) et sa sortie est prévue le 13 mars 2015. En 4 jours, la bande annonce a fait plus de 10 000 000 de vues[259].
Selon Idina Menzel, qui a prêté sa voix à Elsa, une suite en long-métrage d'animation serait bien prévue. Elle espère être rappelée pour interpréter une nouvelle fois la Reine des neiges dans cette suite possible mais a ajouté qu'il est peu probable qu'elle soit impliquée dans l'adaptation en comédie musicale. Elle est toujours impressionnée par les petites filles qui la reconnaissent dans la rue en tant que chanteuse de Let It Go[260].
Le , à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires de Disney, Robert Iger et John Lasseter officialisent le tournage de la suite du film[229],[230],[231]. Ce dernier déclare que l'équipe « a été vraiment heureuse de faire Frozen Fever et de revenir à ce monde et à ses personnages », précisant que « Jennifer Lee et Chris Buck ont trouvé une très bonne idée pour la suite [du film] »[230],[231]. Lasseter et Iger affirment à ce moment-là également la présence du personnage d'Olaf (et de son interprète Josh Gad) dans ce nouveau film[231].
Dans la série Once Upon a Time
Plusieurs personnages du film ont été intégrés dans la saison 4 de Once Upon a Time en 2014, une série produite par ABC Studios, société appartenant à Disney, tels qu'Elsa, Anna et Kristoff. L'intrigue se déroule après les événements du film et développe notamment l'arbre généalogique d'Anna et Elsa, le mariage d'Anna et Kristoff et la difficulté qu'a Elsa à accepter ses pouvoirs : cette caractéristique la lie ainsi avec le personnage principal de la série, Emma Swan, qui vit une expérience similaire avec le développement de ses propres pouvoirs. La série introduit également le personnage d'Ingrid qui est une adaptation de la version de La Reine des neiges du conte original d'Andersen, la faisant ainsi affronter Elsa, Anna et les personnages de Once Upon a Time. Alors que les fuites du tournage inquiétaient les critiques, cela fut finalement une bonne surprise. Pour les journalistes de Melty, par exemple, le scénario, qui exploite particulièrement le naufrage des parents d'Anna et Elsa, est en effet assez étoffé, et de surcroit, les personnages issus de La Reine des neiges « ne volent pas la vedette » aux autres personnages de la série[261].
Les événements de cette histoire dans la série ont été écrits pour être cohérents par rapport à l'histoire du premier film La Reine des Neiges mais Jennifer Lee, scénariste et réalisatrice de La Reine des Neiges 2 (2019), a confirmé ne pas avoir pris en compte les événements de la série pour le second film qui approfondira les origines des pouvoirs d'Elsa.
Titre en différentes langues
- Anglais (original) : Frozen (« Gelée »), pendant la production : Anna and the Snow Queen puis The Snow Queen (« [Anna et] La Reine des Neiges »)
- Allemand : Die Eiskönigin - Völlig unverfroren (« La Reine des neiges - Toute dégelée[Note 3]»)
- Arabe : ملكة الثلج [Malikatu Al-Thalj] (« La Reine des Neiges »)
- Bulgare : Замръзналото кралство [Zamrŭznaloto kralstvo] (« Le Royaume gelé »)
- Catalan : El regne del gel (« Le Royaume de glace »)
- Croate : Snježno kraljevstvo (« Le Royaume enneigé »)
- Danois, norvégien et suédois : Frost (« Gel »)
- Espagnol : Frozen: El reino del hielo (« Frozen : Le Royaume de glace »)
- Espagnol (Pérou) (Mexique) (Chili) (Argentine) : Frozen: Una aventura congelada (« Frozen : Une aventure gelée »)
- Estonien : Lumekuninganna ja igavene talv
- Finnois : Frozen: huurteinen sekkailu (« Frozen : une aventure gelée »)
- Français : La Reine des neiges, simplifié de Frozen : La Reine des neiges
- Grec: Ψυχρά κι Ανάποδα [Psyhra ki anapoda] (« La Froide et l'Obstinée »)
- Hébreu : לשבור את הקרח [Lishbor et ha'Kerakh] (« Brise la Glace »)
- Hongrois : Jégvarázs (« Neige magique »)
- Islandais : Frosinn (« Gelée »)
- Italien : Frozen : Il regno di ghiaccio (« Le Royaume de glace »)
- Japonais : アンナ と 雪 の 女王 [Anna to Yuki no Joou] (« Anna et la Reine des neiges »)
- Letton : Ledus sirds (« Le cœur de glace »)
- Lituanien : Ledo šalis (« Le Pays de glace »)
- Polonais : Kraina lodu (« Le Pays de glace »)
- Portugais : Frozen - O Reino do Gelo (« Frozen - Le Royaume de Glace »)
- Portugais (Brésil) : Frozen : Uma Aventura Congelante
- Russe : Холодное сердце (« Le Cœur Gelé »)
- Suédois : Frost
- Tchèque : Ledové království (« Le Royaume gelé »)
- Thaïlande : Frozen : ผจญภัยแดนคำสาปราชินีหิมะ (« L'aventure dans le pays maudit de la reine des neiges »)
- Turc : Karlar Ülkesi (« Le Pays enneigé »)
- Ukrainien : Крижане серце [Kryzhane sertse] (« Le Cœur de glace »)
- Vietnamien : Nữ Hoàng Băng Giá (« Reine de l'hiver»)
Source : IMDb[14].
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Frozen (2013 film) » (voir la liste des auteurs).
- Établissement nommé Disney's Character Warehouse ou Character Depot, fermé en 2013
- inclut l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, et Monaco.
- Il s'agit de « dégeler » au sens figuré, c'est-à-dire « cesser d'être réservée, froide ».
Références
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Annexes
Bibliographie
Ouvrage de référence
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- Disney, La Reine des neiges (1 CD audio), Hachette, coll. « Mon histoire à écouter », , 48 p. (ISBN 978-2014645460) (avec enregistrement audio)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives à la bande dessinée :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- La Reine des neiges sur disney.fr
- Making-of du doublage avec Dany Boon
- Film américain sorti en 2013
- Comédie dramatique américaine
- Film d'aventure américain
- Film de fantasy américain
- Film avec une musique composée par Christophe Beck
- Adaptation de La Reine des neiges au cinéma
- Royauté au cinéma
- Film sur les malédictions
- Film se déroulant dans un château
- Mythologie nordique au cinéma
- Film nommé aux Oscars
- Film nommé aux Golden Globes
- Film nommé aux BAFTA Awards
- Oscar du meilleur film d'animation
- Film avec un Oscar de la meilleure chanson originale
- Golden Globe du meilleur film d'animation
- British Academy Film Award du meilleur film d'animation
- Critics' Choice Movie Award du meilleur film d'animation
- Film en anglais
- Film doublé au Québec
- Film d'animation en images de synthèse
- Film en relief
- Long métrage d'animation Disney
- Univers de La Reine des neiges de Disney
- Film se déroulant dans un pays fictif en Europe