« Homosexualité » : différence entre les versions

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[[Fichier:Gay Couple Savv and Pueppi 02.jpg|thumb|Un couple homosexuel masculin.]]
[[Fichier:Lautrec the two girlfriends c1894-5.jpg|thumb|[[Henri de Toulouse-Lautrec]], ''Les deux amies'' (vers 1895).]]

L{{'}}'''homosexualité''' (ou l'homophilie<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.cnrtl.fr/synonymie/homosexualit%C3%A9 |titre=[[Trésor de la langue française]] |série= |jour= |mois= |année= |site=http://www.cnrtl.fr/ |éditeur= |isbn= |page= |citation= |consulté le= 30 novembre 2013 |id= }}</ref>) est le [[désir]], l'[[amour]], l'[[attirance sexuelle]] ou les [[Rapport sexuel|rapports sexuels]] entre personnes du même [[sexe]], selon une perspective comportementaliste ou empirique. C'est également un goût, une [[orientation sexuelle]], selon une perspective psychologique ou sociologique. L'homosexualité fait partie de la [[sexualité humaine]], mais on trouve également des comportements homosexuels chez de nombreux [[Sexualité animale#Homosexualité et bisexualité animales|animaux]].
L{{'}}'''homosexualité''' (ou l'homophilie<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.cnrtl.fr/synonymie/homosexualit%C3%A9 |titre=[[Trésor de la langue française]] |série= |jour= |mois= |année= |site=http://www.cnrtl.fr/ |éditeur= |isbn= |page= |citation= |consulté le= 30 novembre 2013 |id= }}</ref>) est le [[désir]], l'[[amour]], l'[[attirance sexuelle]] ou les [[Rapport sexuel|rapports sexuels]] entre personnes du même [[sexe]], selon une perspective comportementaliste ou empirique. C'est également un goût, une [[orientation sexuelle]], selon une perspective psychologique ou sociologique. L'homosexualité fait partie de la [[sexualité humaine]], mais on trouve également des comportements homosexuels chez de nombreux [[Sexualité animale#Homosexualité et bisexualité animales|animaux]].


Dans l'Occident moderne, s'est établie une nomenclature pour définir les orientations sexuelles. Par exemple, une [[Lesbianisme|lesbienne]] ou un [[Gay (homosexualité)|gay]] sont [[Monosexualité|exclusivement attirés]] par des personnes de même [[sexe]]<ref name="étude">{{en}} Meg Barker, Christina Richards, Rebecca Jones,
Dans l'Occident moderne, s'est établie une nomenclature pour définir les orientations sexuelles. Par exemple, une [[Lesbianisme|lesbienne]] ou un [[Gay (homosexualité)|gay]] sont [[Monosexualité|exclusivement attirés]] par des personnes de même [[sexe]]<ref name="étude">{{en}} Meg Barker, Christina Richards, Rebecca Jones,
Helen Bowes-Catton, Tracey Plowman, Jen Yockney et Marcus Morgan, [http://www.open.ac.uk/ccig/files/ccig/The%20BisexualityReport%20Feb.2012.pdf The Bisexuality report : Bisexual inclusion in the LGBT equality and diversity], ''Centre for Citizenship, Identities and Governance and Faculty of Health and Social Care''</ref>, alors qu'un [[homme]] ou une [[femme]] [[bisexualité|bisexuel]] sont attirés, à des degrés divers, par des personnes des deux sexes<ref name="étude" />. Aujourd'hui, ces personnes sont parfois regroupées sous l'appellation de [[communauté LGBT|communauté ]] (qui comprend également les hommes et les femmes [[transgenre]]).
Helen Bowes-Catton, Tracey Plowman, Jen Yockney et Marcus Morgan, [http://www.open.ac.uk/ccig/files/ccig/The%20BisexualityReport%20Feb.2012.pdf The Bisexuality report : Bisexual inclusion in the LGBT equality and diversity], ''Centre for Citizenship, Identities and Governance and Faculty of Health and Social Care''</ref>, alors qu'un [[homme]] ou une [[femme]] [[bisexualité|bisexuel]] sont attirés, à des degrés divers, par des personnes des deux sexes<ref name="étude"/>. Aujourd'hui, ces personnes sont parfois regroupées sous l'appellation de [[communauté LGBT]] (qui comprend également les hommes et les femmes [[transgenre]]).


Selon les époques et les cultures, l'homosexualité est plus ou moins [[Droits des personnes LGBT dans le monde|acceptée ou réprimée]] dans ses différentes incarnations. La tendance, dans les sociétés [[occident]]ales, est à l'acceptation et, dans certains pays, à l'établissement d'un statut légal ([[union civile]] ou [[mariage homosexuel|mariage entre personnes de même sexe]]), . Toutefois, 88 pays (principalement en [[Afrique]] et au [[Moyen-Orient]]) condamnent les auteurs d'actes homosexuels à des peines plus ou moins importantes, allant jusqu'à l'[[emprisonnement à perpétuité]] ou à la [[peine de mort]].
Selon les époques et les cultures, l'homosexualité est plus ou moins [[Droits des personnes LGBT dans le monde|acceptée ou réprimée]] dans ses différentes incarnations. Au début du {{s-|XXI|e}}, la tendance, dans les sociétés [[occident]]ales, est à l'acceptation et, dans certains pays, à l'établissement d'un statut légal ([[union civile]] ou [[mariage homosexuel|mariage entre personnes de même sexe]]), {{refnec|statut revendiqué dès la fin du {{s-|XIX}}|date=6 septembre 2013}}. Toutefois, 88 pays (principalement en [[Afrique]] et au [[Moyen-Orient]]) condamnent les auteurs d'actes homosexuels à des peines plus ou moins importantes, allant jusqu'à l'[[emprisonnement à perpétuité]] ou à la [[peine de mort]].


== Appellations ==
== Appellations ==
=== Définitions ===
=== Définitions ===
L'homosexualité fait référence à l'attirance et/ou à la pratique d'actes sexuels entre personnes de même sexe. Il n'existe cependant pas de définition universelle de l'homosexualité {{Citation|un grand nombre de personnes pratiquent des actes homosexuels sans pour autant se considérer comme homosexuelles ; d'autres se croient homosexuelles sans avoir jamais eu de relations avec quelqu'un de leur sexe.}} L'homosexualité ne se résume donc pas au seul aspect de la [[sexualité]], entre personnes du même sexe. Elle est aussi, et parfois pour certaines personnes exclusivement, un sentiment amoureux et un comportement social.''{{citation|Peut être considérée comme homosexuelle une personne qui, durant sa vie adulte, manifeste une préférence pour des personnes de son propre sexe, est sexuellement attirée par ces personnes et a habituellement, mais pas nécessairement, des relations sexuelles avec une ou plusieurs de ces personnes.}}<ref>{{Article
L'homosexualité fait référence à l'attirance et/ou à la pratique d'actes sexuels entre personnes de même sexe. Il n'existe cependant pas de définition universelle de l'homosexualité : d'après Marina Castañeda, {{Citation|un grand nombre de personnes pratiquent des actes homosexuels sans pour autant se considérer comme homosexuelles ; d'autres se croient homosexuelles sans avoir jamais eu de relations avec quelqu'un de leur sexe.}} L'homosexualité ne se résume donc pas au seul aspect de la [[sexualité]], au [[coït]] entre personnes du même sexe. Elle est aussi, et parfois pour certaines personnes exclusivement, un sentiment amoureux et un comportement social. Le [[psychiatre]] [[États-Unis|américain]] [[Judd Marmor]], connu pour son implication pour la suppression de la mention de l’homosexualité dans le ''[[manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux]], propose la définition suivante : {{citation|Peut être considérée comme homosexuelle une personne qui, durant sa vie adulte, manifeste une préférence pour des personnes de son propre sexe, est sexuellement attirée par ces personnes et a habituellement, mais pas nécessairement, des relations sexuelles avec une ou plusieurs de ces personnes.}}<ref>{{Article
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|consulté le=23 juin 2008
|consulté le=23 juin 2008
|extrait=Clinically, I define the homosexual as one who is motivated in adult life by a preferential erotic attraction to members of the same sex and who usually, but not necessarily, engages in overt sexual relations with members of that sex.
|extrait=Clinically, I define the homosexual as one who is motivated in adult life by a preferential erotic attraction to members of the same sex and who usually, but not necessarily, engages in overt sexual relations with members of that sex.
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L'homosexualité masculine était autrefois appelée en [[français]] : [[sodomie]], ''bougrerie'', ''amour des garçons'', ''amour grec'', ''antiphysique'', ''inversion sexuelle'' ou ''uranisme''. Le terme [[pédérastie]], qui désigne, selon l'[[étymologie]], l'attirance d'[[homme]]s [[adulte]]s envers les [[Adolescence|adolescents]] du même sexe, a fini par désigner aussi l'attirance entre les hommes d'âges semblables, ou encore l'acte de sodomie. Cet amalgame s'est poursuivi en ce qui concerne les relations avec des [[enfant]]s, si bien que les homosexuels masculins sont parfois considérés comme des [[pédophilie|pédophiles]]. Or, la [[sexologie]] moderne ne retrouve, chez les homosexuels masculins, aucune tendance particulière à la pédophilie, par comparaison avec les hommes [[hétérosexuels]]<ref>{{citation|De nombreuses études montreraient que [la pédophilie] implique le plus souvent des hommes qui abusent sexuellement de filles, et beaucoup moins de garçons.}} Marina Castañeda, ''Comprendre l'homosexualité'', Paris, Robert Laffont, collection Pocket {{numéro}}11002, 1999, chapitre 5, "L'homophobie intériorisée", {{p.}}166.</ref>.
L'homosexualité masculine était autrefois appelée en [[français]] : [[sodomie]], ''bougrerie'', ''amour des garçons'', ''amour grec'', ''antiphysique'', ''inversion sexuelle'' ou ''uranisme''. Le terme [[pédérastie]], qui désigne, selon l'[[étymologie]], l'attirance d'[[homme]]s [[adulte]]s envers les [[Adolescence|adolescents]] du même sexe, a fini par désigner aussi l'attirance entre les hommes d'âges semblables, ou encore l'acte de sodomie. Cet amalgame s'est poursuivi en ce qui concerne les relations avec des [[enfant]]s, si bien que les homosexuels masculins sont parfois considérés comme des [[pédophilie|pédophiles]]. Or, la [[sexologie]] moderne ne retrouve, chez les homosexuels masculins, aucune tendance particulière à la pédophilie, par comparaison avec les hommes [[hétérosexuels]]<ref>{{citation|De nombreuses études montreraient que [la pédophilie] implique le plus souvent des hommes qui abusent sexuellement de filles, et beaucoup moins de garçons.}} Marina Castañeda, ''Comprendre l'homosexualité'', Paris, Robert Laffont, collection Pocket {{numéro}}11002, 1999, chapitre 5, "L'homophobie intériorisée", {{p.}}166.</ref>.
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En [[1879]], un article du journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'', indique que l'homosexualité est alors très répandue en [[Nouvelle-Calédonie]]<ref>''[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k227711p/f2.image.r.langFR Courrier de Nouvelle-Calédonie]'', ''Le Temps'', 17 juillet 1879, {{p.|2}}, {{2e}} colonne.</ref> :
En [[1879]], un article du journal ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'', indique que l'homosexualité est alors très répandue en [[Nouvelle-Calédonie]]<ref>''[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k227711p/f2.image.r.langFR Courrier de Nouvelle-Calédonie]'', ''Le Temps'', 17 juillet 1879, {{p.|2}}, {{2e}} colonne.</ref> :

{{Citation bloc|Avec un peu de travail et de conduite, les déportés de bonne volonté eussent pu se procurer en Nouvelle-Calédonie un certain bien-être, y devenir à leur tour propriétaires de terres et de fermes. Mais eussent-ils pu s'y créer une famille ? Nous n'osons l'affirmer, car les femmes y manquent. Qu'on le sache bien au [[Ministère de la Marine (France)|ministère de la marine]] ; le développement de la Nouvelle-Calédonie, la morale surtout, bien plus qu'il ne nous est possible de l'indiquer ici, exigent qu'on dirige en masse sur [[Nouméa]] tout le personnel féminin de nos prisons. Le soufre et le feu qui détruisirent [[Sodome]] et [[Gomorrhe]] seraient à peine suffisants pour purifier la Nouvelle-Calédonie de ses souillures. Les hommes justes, qui, hâtons-nous de le dire, se trouvent à Nouméa en plus grand nombre que dans les deux villes maudites, ne nous contrediront pas.}}

=== Persécutions sous le régime nazi ===
{{Article détaillé|Discrimination et déportation des homosexuels sous l'Allemagne nazie | Triangle rose}}
[[Fichier:Ac.homomonument.jpg|thumb|330px|left|Monument situé à Amsterdam en hommage aux [[personnes LGBT]] déportées.]]
L'idéologie [[nazi]]e a tout d'abord entretenu des relations ambiguës avec l'homosexualité. Aux premières heures du mouvement, le culte de la virilité, de la beauté plastique, de l'homme nouveau était teinté de machisme et d'[[homoérotisme]]. Les [[Sturmabteilung|SA]], par la voix d'[[Hans Blücher]] {{incise|un proche de l'organisation paramilitaire}} et par l'exemple d'[[Ernst Röhm]], qui était ouvertement homosexuel, furent plutôt favorables à l'homosexualité à l'antique. Néanmoins, les sections d'assauts furent balayées avec la [[Nuit des Longs Couteaux]] et, l'année qui suivit, en [[1935]], le régime durcit la législation envers les homosexuels (modification du § 175 du [[Code pénal (Allemagne)|Code pénal allemand]]). Il faut néanmoins rappeler qu'à l'époque, la condamnation pénale de l'homosexualité, ainsi que son classement dans les maladies mentales, étaient considérés comme allant de soi dans de nombreux pays. La pénalisation de l'homosexualité, en elle-même, n'était donc pas spécifique à l'Allemagne [[Nazisme|nazie]].

Il n'en reste pas moins qu'au temps du Reich, de très nombreux homosexuels furent déportés vers les [[camp de concentration|camps de concentration]]. Les prisonniers homosexuels masculins étaient marqués d'un [[triangle rose]], d'une taille supérieure aux autres triangles classificatoires, ce qui avait souvent pour effet, en plus des conditions de vie très dures dans les camps, de les livrer à l'hostilité des autres déportés. C'est pourquoi le triangle rose est aujourd'hui utilisé comme un symbole d'identité gay, rappel de la cruauté des persécutions passées<ref>[http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=74 La persécution des homosexuels sous le troisième Reich] United States Holocaust Memorial Museum, consulte le 17 juin 2010</ref>.

Les [[Lesbianisme|femmes homosexuelles]] ne furent pas épargnées par la [[Gestapo]], et de nombreuses lesbiennes furent déportées, mais ce fut plutôt en tant qu'« asociales » qu'en tant que délinquantes sexuelles définies. En effet, elles étaient marquées d'un [[triangle noir]], signe de leur appartenance au groupe des personnes « socialement inadaptées ». Parmi ces personnes, on trouvait des [[chômage|chômeurs]] de longue durée, des vagabonds, des marginaux, des [[alcoolique]]s, des [[Toxicomanie|toxicomanes]] et certains [[Maladie mentale|malades mentaux]], mais aussi des [[prostituée]]s ou encore des femmes qui employaient des [[contraceptif]]s.

Aucun projet spécifique d'extermination comparable à la [[Solution finale]] n'a été élaboré en vue de faire disparaître les homosexuels à l'instar des [[Juif]]s, des [[Tsigane]]s et autres ethnies considérées comme inférieures. Cependant, les orateurs nazis s'en prenaient couramment à eux, en des termes fort peu équivoques quant à la nécessité de leur élimination, ce qui ne pouvait pas être sans effet sur le traitement qui leur fut réservé dans les camps de concentration, au seul motif qu'ils étaient homosexuels. Ils furent ainsi victimes de traitements jugés particulièrement cruels<ref>''Les homophiles dans les camps d'Hitler'' de Bert Micha (B.M. ''Die Runde'').</ref>.

Ce n'est que plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale que les actions du régime hitlérien envers les homosexuels font l'objet d'un certain intérêt, et seules quelques commémorations officielles ont eu lieu depuis, dont le ''Homomonument'' à [[Amsterdam]] et un projet de monument à [[Berlin]].

Aucune étude historique de fond n'a à ce jour été publiée sur le nombre d'homosexuels tant déportés qu'assassinés entre [[1933]] et [[1945]]. Les travaux sur base des condamnations « légales » suggèrent {{unité|10000}} victimes :
{{début_citation}}Moins de dix survivants homosexuels ayant témoigné sont connus à ce jour. Franck Rector fait un tour d'horizon des statistiques. Estimant de {{unité|10000}} à 1 million de victimes, il choisit néanmoins le nombre de {{unité|500000}}. Pour lui, si les estimés de Himmler sur le nombre total d'homosexuels masculins en Allemagne étaient de 2 millions, il procède au calcul selon une simple statistique. 25 % des homosexuels d'Allemagne, de Hollande et de la France est donc, selon lui, une statistique valable. Heinz Heger, au milieu des années 1970, estimait le nombre de victimes à {{unité|50000}}. Ses données sont fondées sur un estimé des condamnations légales. Il ne tient donc pas compte des victimes sans procès. Un autre estimé vient de l'Église de la confession d'Augsbourg d'Autriche. Cet estimé est de {{unité|220000}}. Cependant, les méthodes de calcul de cet estimé sont fortement critiquées par d'autres historiens. Richard Plant, quant à lui, estime, que de 1933 à 1944, "{{unité|50000}} à {{unité|63000}}, dont {{unité|4000}} mineurs et 6 lesbiennes"(!) meurent des mauvais traitements des camps nazis. Finalement, les ouvrages généraux sur les persécutions nazies — lorsqu'ils discutent du traitement des homosexuels — estiment pour la plupart le nombre de victimes homosexuelles à {{unité|10000}}. Ce nombre est basé sur une compilation des condamnations officielles du régime nazi sous le paragraphe 175<ref>Lloyd Eden Keays, ''La persécution de groupes minoritaires sous le régime nazi'', [[Université Laval]], [[1996]], {{p.}}6, 15-16. (http://www.keays.ca/etude/index.html).</ref>.{{fin_citation}}

[[Fichier:Pink triangle.svg|thumb|200px|Le triangle rose, marque des prisonniers LGBT dans les camps de concentration.]]
En France, la situation fut contrastée. Dans les territoires annexés ([[Alsace]] et [[Moselle (département)|Moselle]]) intégrés au Reich et donc soumis au [[Code pénal (Allemagne)|Code pénal allemand]], les homosexuels furent déportés. {{refnec|Mais aussi, en zone occupée, comme dans la France de Vichy, les homosexuels furent inquiétés}}, mais des homosexuels célèbres, comme [[Jean Cocteau]], purent continuer leur vie mondaine à Paris au vu et au su de tous, celui-ci affichant sa liaison avec [[Jean Marais]], ce qui donnera lieu à l'incident avec le journaliste [[Alain Laubreaux]]. Le cabaret de [[Suzy Solidor]], dont l'homosexualité était de notoriété publique, était fréquenté par des soldats allemands. Certains collaboreront avec l'occupant, comme [[Abel Bonnard]], ministre de la Jeunesse du gouvernement [[Pierre Laval]], affublé du sobriquet « Gestapette », [[Jacques Benoist-Méchin]], aussi membre du gouvernement de Vichy, [[Roger Peyrefitte]] ou [[Bernard Faÿ]]. [[Marcel Bucard]], meneur d’un parti ultra-collaborationniste, est soupçonné de l’avoir été<ref>BUISSON Patrick, "1940-1945 Années érotiques" Tome {{I}}, Albin Michel, 2008, {{p.}}281-282 : Il serait connu comme "''la grande Marcelle''"</ref>. Néanmoins, en [[1942]], le [[régime de Vichy]] introduit<ref name="loi744">« Loi Darlan », {{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000705020|texte=loi du 6 août 1942, {{numéro}}744}}).</ref> dans le Code pénal une discrimination, rompant la tradition française d'égalité des homosexuels et hétérosexuels : {{nobr|l'alinéa 1}} de {{nobr|l’[[corruption de mineur en France|article 334]]}} du [[Code pénal de 1810|Code pénal]] est modifié pour faire d'un délit l'acte consistant à avoir des relations homosexuelles avec un mineur (moins de {{unité|21|ans}}), au lieu de {{unité|13|ans}} pour les hétérosexuels. Les ordonnances<ref name="ordonnance45-190">{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000888832|texte=Ordonnance {{numéro}}45-190 du 8 février 1945}}</ref>{{,}}<ref name="ordonnance45-1456">{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000516232|texte=Ordonnance {{numéro}}45-1456 du 2 juillet 1945}}</ref> du [[gouvernement provisoire de la République française]] en [[1945]], en élevant l'[[majorité sexuelle en France|âge de consentement]] à {{unité|15|ans}} aux seules relations hétérosexuelles, confirment cette disposition, la déplaçant seulement en nouvel {{nobr|alinéa 3}} de {{nobr|l’[[attentat à la pudeur|article 331]]}}<ref name="331-2">Devenu {{nobr|alinéa 2}} de l’{{nobr|l’[[attentat à la pudeur|article 331]]}} par la {{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000886767|texte=loi {{numéro}}80-1041 du 23 décembre 1980}}.</ref> et resteront jusqu'en [[1982]], où la loi [[Raymond Forni]] du 4 août 1982<ref name=loi82-683>{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000691992|texte=Loi {{numéro}}82-683 du 4 août 1982}}, qui abolit {{nobr|l’alinéa 2}} de {{nobr|l’[[attentat à la pudeur|article 331]]}} du [[Code pénal de 1810|Code pénal]].</ref>, rapportée par [[Gisèle Halimi]] et soutenue par [[Robert Badinter]], abrogera cette discrimination.

Les persécutions nazies à l'égard des homosexuels se sont déroulées dans un contexte de durcissement général des régimes totalitaires et autoritaires sur les « déviances morales ». Ainsi, en [[1934]], [[Joseph Staline]] a fait adopter des dispositions pénales prévoyant l'emprisonnement et la déportation des homosexuels. {{Référence nécessaire|D'après des données incomplètes|date=26 octobre 2007}}, de l'ordre de {{unité|300000}} à {{unité|400000}} personnes ont été condamnées sur la base de ces dispositions (qui n'ont été abrogées qu'à la fin des [[années 1980]]).

=== Évolution des mentalités depuis 1945 ===
==== Le regard de la psychanalyse et de la psychiatrie ====
Selon le psychanalyste [[Sigmund Freud]], dont les théories datent des années 1900-1930, l'homosexualité est une {{citation|variation de la fonction sexuelle}} : c'est une [[perversion]] (au sens psychologique du terme, et non moral) du modèle de maturation psychique qu'est le [[complexe d'Œdipe]]{{refsou}}. Pour lui cependant, il n'y a pas à en avoir honte et un homosexuel heureux n'a pas besoin de « traitement ». Selon lui, seul un homosexuel « malheureux » peut avoir besoin de la psychanalyse, pour analyser la souffrance qu'il peut ressentir en général, au même titre qu'un hétérosexuel<ref>Sigmund Freud, Correspondance, Paris, Gallimard, 1979, {{p.|461-462}}</ref>.Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : {{citation|l'homosexualité n'est pas un avantage mais ce n'est pas non plus quelque chose dont [on] doit avoir honte, ce n'est ni un vice ni une dégradation et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies}}. Cette conception est caractéristique de la modernité de la pensée freudienne, qui va à l'encontre des théories psychiatriques de l'époque.

En [[1973]], l'[[Association américaine de psychiatrie]] retire l'homosexualité de sa liste des maladies mentales (''[[DSM-IV]]''). La [[Chine]] fait de même le [[20 avril]] [[2001]]<ref>Pierre Hurteau, ''Homosexualités masculines et religions du monde'', éditions L'Harmattan, 2010.</ref>.

La situation est aujourd'hui moins polémique qu'à l'époque. Aucune organisation [[psychiatrie|psychiatrique]] ou [[psychologie|psychologique]] majeure d'Occident ne considère l'homosexualité comme étant une maladie ni un sujet d'intervention en tant que tel. Au contraire, tout essai de changement d'orientation sexuelle est aujourd'hui souvent dénoncé fermement comme étant dangereux, non nécessaire ou inefficace<ref>http://www.heterhomo.org/La-plupart-des-psychologues-contre</ref>{{,}}<ref>http://www.charlatans.info/news/Aucune-therapie-ne-soigne-l</ref>{{refins}}. Le consensus dans la communauté psychiatrique et psychologique est que l'homosexualité est soit innée alors qu'il n'y a aucune preuve de la présence d'un gène déterminant l'orientation sexuelle, soit apparaît très tôt dans la vie (sans pour autant être sûr de l'origine précise de l'orientation sexuelle), et est immuable (bien que la compréhension de son orientation sexuelle puisse évoluer au cours de sa vie)<ref>Le biologiste Jacques Balthazart recense dans son livre ''Biologie de l'homosexualité'' (2010) les nombreuses études anglophones publiées notamment entre 1990 et 2010 accréditant la thèse d'une orientation sexuelle déterminée définitivement au stade prénatal. Il montre que la prédominance des thèses freudiennes dans la littérature francophone ne peut plus se justifier avec la rigueur scientifique qui est celle des récentes études tendant à prouver que l'homosexualité n'est pas acquise au cours de la vie.</ref>.

==== Point de vue de l’Église catholique romaine ====
{{Article détaillé|Homosexualité dans le christianisme}}
Avec l'[[aggiornamento]] souhaité par le pape [[Jean XXIII]], l'Église latine a reformulé son magistère à la lumière de la constitution [[Lumen Gentium]].

Un premier document de la [[Congrégation pour la doctrine de la foi]] daté de 1975<ref>[DÉCLARATION PERSONA HUMANA http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19751229_persona-humana_fr.html]</ref> trace une limite claire entre ce qui est appelé {{citation|tendances homosexuelle}} et {{citation|pratique homosexuelle actives}}. Les tendances sont reconnues comme étant un élément intrinsèque de la personne et indépendante de sa volonté. À ce titre elles ne peuvent être condamnées. Dans la mesure où le ministère presbytéral ou épiscopal appelle à une continence sexuelle absolue, il n'y a pas d'empêchement à ordonner une personne homosexuelle.

Un deuxième document de 1986, est publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi sous forme de lettre aux évêques catholiques et signé par son préfet, alors le cardinal [[Benoît XVI|Ratzinger]], avec mention de l'approbation explicite du pape [[Jean-Paul II]]<ref>[LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L'ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19861001_homosexual-persons_fr.html]</ref>.
Ce texte est nettement en recul par rapport à celui de 1975 puisqu'il est écrit : {{citation|l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral}}.
Il n'est donc plus admis que la tendance homosexuelle est indépendante de la volonté de la personne. La fin du document donne des instructions assez précises concernant le refus d'accès aux locaux appartenant à l’Église des groupes de défense des droits des homosexuels.

==== Le sida ====
À la fin des [[années 1970]], des médecins de [[New York]] et de [[San Francisco]] notent que plusieurs de leurs patients homosexuels et hétérosexuels souffrent d'[[asthénie]], de perte de poids et parfois même de formes rares et atypiques de [[cancer]] (comme le [[Maladie de Kaposi|Sarcome de Kaposi]]). L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet [[1981]] lorsque le [[Centers for Disease Control and Prevention]] (CDC) d'[[Atlanta]] relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi et l'apparition d'un nouveau virus comme cause de ce qui sera connu comme le [[Syndrome d'immunodéficience acquise]] (Sida) est évoquée dès [[1982]].

Une fois le [[virus de l'immunodéficience humaine]] (VIH) responsable du Sida identifié en [[1983]] et les modes de contamination découverts, des campagnes de sensibilisations et d'informations sont organisées. Mais au début de l'épidémie, le Sida est resté associé dans les esprits à l'homosexualité en raison du grand nombre de personnes atteintes dans le milieu libertin gay. Plusieurs célébrités gay sont touchées dans les années 1980 et en mourront rapidement, comme [[Patrick Cowley]] (1982), [[Klaus Nomi]] (1983), [[Michel Foucault]] (1984), [[Keith Haring]] (1990) ou encore [[Freddie Mercury]] (1991). C'est ainsi que la presse a commencé par désigner le syndrome par l'expression « cancer gay », avant de revenir sur ce préjugé face aux personnalités séropositives non-gay de plus en plus nombreuses ([[Miles Davis]], [[Isaac Asimov]], [[Anthony Perkins]]…).

La prise de conscience générale a été beaucoup aidée par la communauté homosexuelle, car de nombreux [[mouvements de malades|mouvements]], tels que celui d’''[[Act Up]]'' ou ''[[David et Jonathan (association)|David et Jonathan]]''<ref>en décembre 1990 pour cette dernière http://davidetjonathan.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=48</ref> et des vedettes internationales comme [[Freddie Mercury]] en ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.

== Un droit évolutif ==
{{Article détaillé|Droits des personnes LGBT dans le monde}}
=== Une dépénalisation progressive ===
En [[1791]], en France, le [[Code pénal de 1791|Code pénal]] ne fait aucune mention des lois anciennes concernant la [[sodomie]] ou de tout autre terme désignant les rapports homosexuels. Cette [[dépénalisation]] fut confirmée par le [[Code pénal de 1810]].

La sodomie est décriminalisée, en [[1962]], dans l'[[Illinois]], en [[1967]], au [[Royaume-Uni]], en [[1969]], en [[Allemagne de l'Ouest]].

Le ''[[Bill omnibus (Trudeau)|Bill omnibus]]'' du ministre de la Justice du [[Canada]], [[Pierre Elliott Trudeau]], décriminalise la [[sodomie]] entre adultes consentants. {{citation|L'État n'a pas à s'immiscer dans la chambre à coucher de la Nation}} avait déclaré le ministre qui deviendra quelques mois plus tard [[Premier ministre du Canada]]. En [[1977]], La [[Charte des droits et libertés de la personne]] du [[Québec]] est amendée. Désormais, il est interdit de faire de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Il s'agit de la première loi au monde qui interdit ce genre de discrimination dans les secteurs public et privé (à part quelques villes et comtés des États-Unis). En [[1995]], le Canada rend anticonstitutionnelle la discrimination envers les homosexuels.

L’[[Organisation mondiale de la santé]] supprime, en [[1990]], l'homosexualité de la liste des maladies mentales, mettant fin à plus d'un siècle d'homophobie médicale.

La révolution russe de 1917 dépénalisera l'homosexualité, alors que [[Staline]] l'interdira à nouveau pour être, ''bis repetita placent'', officiellement dépénalisée au cours de l'année [[1993]] en [[Russie]]<ref>« Des ultranationalistes menacent la Gay pride » dans [http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060522.OBS8583.html ''Le Nouvel Obs'' web, 22/05/2006]</ref>. En [[1994]], le [[paragraphe 175]] est abrogé en Allemagne. En 2003, la [[Cour suprême des États-Unis]] abolit les lois toujours en vigueur contre les pratiques sexuelles homosexuelles.

=== Union civile, mariage partiellement légalisés, mariage ===
{{Article détaillé|Mariage homosexuel|Union civile}}
Le {{1er}} octobre [[1989]], la Loi sur le partenariat entre en vigueur au [[Danemark]] (1996 au [[Groenland]]), qui devient ainsi le premier pays dans l'histoire à autoriser l'union civile entre deux personnes majeures du même sexe (si l'une est citoyenne danoise ou vit au Danemark). Un rituel religieux pour couples de même sexe y est accepté en 1997 mais très peu officié.

Le 15 novembre [[1999]] en France, le Parlement vote la loi sur le [[Pacte civil de solidarité|PACS]], forme d'union civile accordant certains droits et devoirs aux couples aussi bien homosexuels qu'hétérosexuels, dans le maintien d'un esprit universel.

Dans une [[Résolution de conflit|résolution]] votée le 5 juillet [[2001]]<ref>[http://www.europarl.europa.eu/omk/omnsapir.so/pv2?PRG=DOCPV&APP=PV2&LANGUE=FR&SDOCTA=14&TXTLST=1&POS=1&Type_Doc=RESOL&TPV=DEF&DATE=050701&PrgPrev=TYPEF@A5|PRG@QUERY|APP@PV2|FILE@BIBLIO01|NUMERO@223|YEAR@01|PLAGE@1&TYPEF=A5&NUMB=1&DATEF=010705 Résolution A5-0223/2001, alinéas 84-85]</ref> (à la suite du rapport Cornillet de 2000), le [[Parlement européen]] recommande aux États membres de l'[[Union européenne]] « la modification de leur législation dans le sens d'une reconnaissance des relations non maritales entre personnes du même sexe ou de sexes différents et l'attribution de droits égaux à ces personnes » ainsi que « l'inscription à l'ordre du jour de l'Union européenne de la question de la reconnaissance mutuelle des relations non maritales reconnues légalement ».

Dans un rapport adopté fin [[2002]]<ref>[http://www.europarl.europa.eu/omk/omnsapir.so/pv2?PRG=DOCPV&APP=PV2&LANGUE=FR&SDOCTA=3&TXTLST=1&POS=1&Type_Doc=RESOL&TPV=DEF&DATE=150103&PrgPrev=TYPEF@A5|PRG@QUERY|APP@PV2|FILE@BIBLIO02|NUMERO@451|YEAR@02|PLAGE@1&TYPEF=A5&NUMB=1&DATEF=030115 Rapport A5-0451/2002, alinéas 102-103 "Discrimination"]</ref>, le Parlement recommande de reconnaître les relations non maritales, tant entre personnes de sexe différent qu'entre personnes du même sexe, et d'associer à ce type de relations des droits égaux à ceux qui découlent du mariage, tout en inscrivant « à l'agenda politique la reconnaissance mutuelle des relations non maritales et du mariage entre personnes du même sexe ».

Enfin, dans une résolution de [[2003]]<ref>[http://www.europarl.europa.eu/omk/omnsapir.so/pv2?PRG=DOCPV&APP=PV2&LANGUE=FR&SDOCTA=14&TXTLST=1&POS=1&Type_Doc=RESOL&TPV=DEF&DATE=050701&PrgPrev=TYPEF@A5|PRG@QUERY|APP@PV2|FILE@BIBLIO01|NUMERO@223|YEAR@01|PLAGE@1&TYPEF=A5&NUMB=1&DATEF=010705 Résolution A5-0281/2003, alinéas 74-77]</ref>, le Parlement européen réitère sa demande « d'abolir toute forme de discrimination — législatives ou ''de facto'' — dont sont encore victimes les homosexuels, notamment en matière de droit au mariage et d'adoption d'enfants ».

En [[2001]], les [[Pays-Bas]] reconnaissent le mariage homosexuel, suivi, en {{date||février|2003}}, de la [[Belgique]], en [[2004]], du [[Canada]], en [[2005]] de l'[[Espagne]] qui devient le premier pays du sud de l'[[Europe]] à le reconnaître et, le {{date|15|novembre|2006}}, de l'[[Afrique du Sud]].

Le 10 novembre [[2000]], le Bundestag adopte en [[Allemagne]] la loi sur le partenariat enregistré, dit partenariat de vie ou communauté de vie déclarée (''Eingetragenen Lebenspartnerschaft'' ou ''LPartG''), ouvert aux couples homosexuels.

Le [[5 juin]] [[2004]], le député-maire Vert de [[Bègles]], [[Noël Mamère]] célèbre le premier mariage gay français en dépit des avertissements du ministère de l’intérieur. Ce mariage est annulé en appel par le tribunal de Bordeaux.

En {{date||juillet|2005}} a lieu le premier mariage homosexuel en [[Espagne]] à la suite de la législation autorisant le mariage entre personnes du même sexe, adoptée le [[21 avril]] [[2005]].

Le 5 décembre [[2005]], l'entrée en vigueur de la Loi sur le [[Union civile#Royaume-Uni (Civil partnerships)|Civil Partnership]] ouvre l'union civile aux couples homosexuels au [[Royaume-Uni]]

En juillet 2005, le [[Parlement du Canada]] modifie sa Loi sur le mariage et la définition qu'elle contient pour reconnaître et permettre les unions entre personnes du même sexe en modifiant la définition, qui est maintenant {{citation|l'union de deux personnes, à l'exclusion de toute autre}}.

Le [[19 décembre]] 2005, la première union homosexuelle est célébrée en [[Irlande du Nord]]. Cette union civile donne les mêmes droits aux couples hétérosexuels et homosexuels.

En [[2007]], à la suite d'une loi adoptée le 18 juin [[2004]] et acceptée par référendum le 5 juin [[2005]], entre en vigueur en [[Suisse]] la Loi fédérale sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe<ref>[http://www.admin.ch/ch/f/rs/c211_231.html LPart dans le Code civil suisse]</ref> ou ''LPart''.

Le [[15 mai]] [[2008]], la Cour Suprême de Californie a légalisé le mariage homosexuel dans cet État. Elle a mis en valeur {{citation|la discrimination entre les couples homosexuels et hétérosexuels}} étant anticonstitutionnelle<ref>[http://www.gayclic.com/articles/le_mariage_gay_legalise_en_californie_.html Article sur GayClic]</ref>. Un référendum concomitant à l'élection présidentielle a rejeté cette légalisation.

Le {{1er mai}} [[2009]], le mariage homosexuel entre en vigueur en [[Mariage homosexuel en Suède|Suède]]. La même année, l'[[Église luthérienne]] de Suède a accepté de célébrer des mariages homosexuels. En [[2009]], le mariage a été ouvert aux couples du même sexe en [[Norvège]]. Le 17 mai [[2010]], le [[Portugal]] ouvre à son tour le mariage aux personnes homosexuelles. En {{date||juin|2010}}, l'[[Islande]] a autorisé le mariage homosexuel. Première à en profiter : [[Johanna Sigurdardottir]], la Première ministre. En {{date||juillet|2010}}, c'est au tour de l'[[Argentine]] de modifier son Code civil en remplaçant l'expression {{citation|un homme et une femme}} par {{citation|deux contractants}}.

En [[2012]], le [[Danemark]] ouvre le mariage à tous les couples dans l'Église de l'État.

Le 6 novembre 2012, aux [[États-Unis]], l'[[État de Washington]], le [[Maine (État)|Maine]] et le [[Maryland]] ont autorisé le mariage gay lors de référendums organisés parallèlement à l'élection présidentielle américaine ; le mariage homosexuel était déjà reconnu dans six autres États américains (Connecticut, Iowa, Massachusetts, New Hampshire, New York et le district de Columbia de la capitale, Washington)<ref>[http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/12/10/des-centaines-de-mariages-homosexuels-celebres-dans-l-etat-de-washington_1802146_3222.html Des centaines de mariages homosexuels célébrés dans l'État de Washington], sur le site du Monde.</ref>.

Le 17 mai 2013, la France ouvre le [[Mariage homosexuel en France|mariage civil aux couples de même sexe]].

=== L’homophobie sanctionnée par la loi ===
Depuis [[1997]], la Communauté européenne a le pouvoir de lutter contre les discriminations fondées sur l''''orientation''' sexuelle, de par {{nobr|l'article 13}} du [[traité d'Amsterdam]]<ref>[http://fra.europa.eu/fraWebsite/attachments/hdgso_part2_summary_fr.pdf Rapport 2009 Homophobie et discriminations, partie {{II}}, FRA]</ref>. L'interdiction de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle a été incluse en 2000 dans la [[Charte des droits fondamentaux]] de l'Union européenne. Par une directive cadre, l'interdiction de la discrimination est active sur l'emploi et la formation depuis 2000 ; l'égalité de traitement est un droit fondamental de l'UE<ref>[http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=158&langId=fr Lutte contre la discrimination au travail]</ref>. Une directive du Conseil de 2008 vise à mettre en œuvre une égalité de traitement entre personnes, au-delà du domaine de l'emploi.

En 2001, les discriminations homophobes sont pénalisées en France.

Depuis 2003, le [[Code pénal (France)|Code pénal]] français aggrave la [[Droit pénal|pénalisation]] des crimes homophobes. Les menaces ou violences sont punies plus lourdement si elles ont été commises à raison de l'orientation sexuelle vraie ou supposée de la personne<ref>{{Légifrance|base=CP|numéro=222-18|texte=Article 222-18 du Code pénal français}}</ref>.
Le Code pénal aggrave également les punitions pour les actes de violences ({{nobr|article 222-8}}), de torture ({{nobr|article 222-3}}) ou de viol ({{nobr|article 222-24}}) s'ils sont été commis à raison de l'orientation sexuelle (vingt ans de réclusion criminelle).
Le meurtre homophobe est puni de [[réclusion criminelle à perpétuité]] ({{nobr|article 221-4}})<ref>{{Légifrance|base=CP|numéro=221-4|texte=Article 221-4 du Code pénal français}}</ref>.

L'[[orientation sexuelle]] est incluse en France parmi les motifs de [[discrimination]] prohibés en droit du travail et toute discrimination caractérisée au niveau économique (fourniture d'un bien ou d'un service, exercice d'une activité) et professionnel est sanctionnable en vertu de {{nobr|l'article 225}}<ref>{{Légifrance|base=CP|numéro=225-1|texte=Article 225-1}} à {{Légifrance|base=CP|numéro=225-4|texte=225-4 du Code pénal français}}</ref> du Code pénal.

Le {{date|30|décembre|2004}}, la [[Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité]] est créée en France pour lutter contre les discriminations, parmi lesquelles l'orientation sexuelle, en les décelant, en aidant à les combattre et en faisant évoluer le droit<ref>[http://www.halde.fr/Missions-et-pouvoirs.html Missions et pouvoir de la Halde]</ref>. La Halde peut être saisie pour mettre en cause des actes ou des situations relevant de l'homophobie.

Le {{date|17|mai|2005}}, la première [[journée mondiale de lutte contre l'homophobie]] a lieu dans quarante pays.

En {{date||juin|2008}}, Xavier Darcos s'est engagé à lutter contre l'homophobie dans les lycées de France grâce à des campagnes de préventions. Les infirmières et infirmiers scolaires du collège seront, quant à eux, formés pour l'écoute des jeunes gays et lesbiennes<ref>{{fr}} {{Lien web
|url=http://www.liberation.fr/france/010183998-l-omerta-sur-l-homophobie-a-l-ecole-est-toujours-presente
|titre=L'omertà sur l'homophobie à l'école est toujours présente
|id=L'omertà sur l'homophobie à l'école est toujours présente
|auteur=Véronique Soule
|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]
|consulté le=20 avril 2009
}}.</ref>.

=== En France ===
{{Article détaillé|Droits LGBT en France}}
Depuis la [[Révolution française]] (par la loi du [[25 septembre]] - {{date|6|octobre|1791}}, qui adopta le [[Code pénal de 1791|Code pénal]], dont un fait remarquable est l'absence de mention de la [[sodomie]], considérée jusque là comme un crime, ou tout autre terme désignant les rapports homosexuels<ref>Le rapporteur de la loi, [[Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau]], affirma que le [[Code pénal de 1791|Code pénal]] n’a mis hors-la-loi que les « vrais crimes », et non pas les « délits factices, créés par la superstition, la féodalité, la fiscalité et le despotisme ». {{Cf.|maj}} {{Article|langue=fr|prénom1=Thierry|nom1=Pastorello|titre=L’abolition du crime de sodomie en 1791|sous-titre=un long processus social, répressif et pénal|périodique=Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique|année=2010|volume=112-113|pages=197-208|lire en ligne=http://chrhc.revues.org/2151}}</ref>), les rapports homosexuels en privé entre adultes consentants ne sont plus poursuivis par la loi, en France.

Malgré cette dépénalisation des rapports homosexuels privés entre adultes consentants, non remise en cause par la loi depuis 1791, une [[police administrative]] forte est mise en place dès avant la [[Révolution française|Révolution]] et s’intensifie sous la [[Monarchie de Juillet]] et le [[Second Empire]] autour des groupes d’homosexuels, notamment parisiens<ref name="tantes_jesus">Michael Sibalis, "Tantes" et "Jésus", la police des homosexuels sous le second empire in ''Dans les secrets de la police'', éditions l’Iconoclaste 2008 {{ISBN|9782913366206}}</ref>. Elle se caractérise par un recensement écrit, sous forme de fiches, des homosexuels identifiés, des prostitués homosexuels et travestis, le tout compilé dans les ''registres des pédérastes''. Le but de ce fichage systématique était essentiellement de prévenir les chantages et les scandales publics tout en contrôlant la prostitution. Le fichage des homosexuels par la [[police nationale (France)|police]] n’est plus pratiqué depuis [[1981]]<ref>Il faut attendre le {{date triable|11|06|1981|lié=non}} pour la dissolution du Groupe de Contrôle des Homosexuels à la [[Préfecture de police]] de Paris et la circulaire [[Gaston Defferre|Defferre]] du {{date triable|12|06|1981|lié=non}} (note {{numéro|0011}}) pour limiter le fichage des homosexuels et le contrôle d’identité sur les lieux de drague. Le {{date triable|21|12|1981|lié=non}}, le directeur central de la sécurité publique, Clément Bouhin, rappelle aux polices urbaines que « les contrôles exercés dans le cadre de la loi pénale ne doivent présenter aucun caractère discriminatoire à l’encontre des homosexuels/les, notamment dans les lieux de rencontre privilégiés » (note de service {{numéro|4314}}).</ref>.

Le [[régime de Vichy]], par la loi du {{date triable|6|08|1942|lié=non}}<ref name="loi744"/> modifiant {{nobr|l’alinéa 1}} de {{nobr|l’[[corruption de mineur en France|article 334]]}} du [[Code pénal de 1810|Code pénal]], établit une distinction [[discrimination|discriminatoire]] dans l’âge de [[majorité sexuelle en France|majorité sexuelle]] entre [[rapport sexuel|rapports]] homosexuels et hétérosexuels :
{{début_citation}}Sera puni d’un [[emprisonnement en droit français|emprisonnement]] de six mois à trois ans et d’une [[Amende en droit pénal français|amende]] de {{unité|2000|francs}} à {{unité|6000|francs}} quiconque aura soit pour satisfaire les passions d’autrui, excité, favorisé ou facilité habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou de l’autre sexe au-dessous de vingt et un ans, soit pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques ou contre nature avec un mineur de son sexe âgé de moins de vingt et un ans.{{fin_citation}}

Cette loi crée une distinction explicite, on peut même dire une discrimination, entre [[rapport sexuel|rapports]] homosexuels et hétérosexuels s’agissant de l’âge à partir duquel un [[Majorité civile|mineur civil]] peut entretenir une relation sexuelle avec un adulte, sans que cet adulte commette une [[Infraction en droit pénal français|infraction pénalement réprimée]] ({{unité|21|ans}} pour les rapports homosexuels et {{unité|13|ans}} pour les rapports hétérosexuels puis {{unité|15|ans}} par l’ordonnance du {{date triable|2|07|1945|lié=non}}<ref name="ordonnance45-1456"/>. À la [[Libération (histoire)|Libération]], cet alinéa n’est pas abrogé comme ce fut le cas pour un grand nombre de lois pétainistes. À peine modifié, ce paragraphe a été seulement déplacé à {{nobr|l’alinéa 3}} de {{nobr|l’[[attentat à la pudeur|article 331]]}} du [[Code pénal de 1810|Code pénal]] par l’ordonnance du {{date triable|8|02|1945|lié=non}}<ref name="ordonnance45-190"/>{{,}}<ref name="331-2"/>. Cette nouvelle loi punissait {{citation|… d’un [[emprisonnement en droit français|emprisonnement]] de six mois à trois ans et d’une [[Amende en droit pénal français|amende]] de {{unité|60|francs}} à {{unité|15000|francs}} quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans.}}

En [[1974]], l’âge de [[majorité sexuelle en France|majorité sexuelle]] pour les [[rapport sexuel|rapports]] homosexuels est abaissé à {{unité|18|ans}}<ref>Avec la {{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000700039|texte=loi {{numéro|74-631}} du 5 juillet 1974}}, qui a changé l’âge de [[majorité civile|majorité]] de {{unité|21|ans}} à {{unité|18|ans}} dans tous les articles du [[Code civil (France)|Code civil]] et du [[Code pénal de 1810|Code pénal]])</ref>. Avec cette modification, {{nobr|l’alinéa 3}}<ref name="331-2"/> de {{nobr|l’article 331}} est resté dans le [[Code pénal de 1810|Code pénal]] jusqu’au {{date triable|4|08|1982|lié=non}}, date où fut inscrite la loi [[Raymond Forni]], rapportée par [[Gisèle Halimi]] et soutenue par [[Robert Badinter]], votée le {{date triable|27|07|1982|lié=non}}<ref name=loi82-683 />{{,}}<ref>[http://culture-et-debats.over-blog.com/article-511880.html Extrait du discours de Robert Badinter à l’Assemblée Nationale, le {{dts|20|12|1981|lié=non}}.]</ref>.

Il n’y a eu que deux lois à faire une mention explicite à l’homosexualité en France depuis la [[Révolution française|Révolution]]. Il y a eu donc {{nobr|l’article 331}} décrit ci-dessus, mais aussi l’ordonnance du {{date triable|25|11|1960|lié=non}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000517663|texte=L’ordonnance {{numéro|60-1245}} du {{date triable|25|11|1960|lié=non}} « relative à la lutte contre le proxénétisme »}}</ref> (créant {{nobr|l’alinéa 2}} de {{nobr|l’[[outrage public à la pudeur|article 330]]}} du [[Code pénal de 1810|Code pénal]]), prise à la suite de l’[[amendement Mirguet]], qui a doublé la peine minimum pour [[outrage public à la pudeur]] quand il s’agissait de rapports homosexuels (cette disposition a été supprimée en [[1980]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000886767|texte=Loi {{numéro|80-1041}} du {{dts|23|12|1980|lié=non}} « relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs »}}.</ref> sur proposition du [[Gouvernement Raymond Barre (3)|gouvernement Raymond Barre]], présentée{{note|texte={{Lien web|langue=fr|auteur=Sénat|lien auteur=Sénat (France)|url=http://www.senat.fr/comptes-rendus-seances/5eme/pdf/1978/06/s19780628_1815_1869.pdf|titre=Compte-rendu intégral des débats du {{dts|28|06|1978|lié=non}}|passage=1850-1852}}}} par [[Monique Pelletier (femme politique)|Monique Pelletier]], [[Secrétaire d'État|secrétaire d’État]], reprenant la proposition de loi {{numéro|261}} du {{dts|8|02|1978|lié=non}} d’[[Henri Caillavet]]{{note|texte={{lien web|langue=fr|titre=Proposition de loi tendant à abroger {{nobr|l’alinéa 2}} de {{nobr|l’article 330}}, et {{nobr|l’alinéa 3}} de {{nobr|l’article 331}} du Code pénal|url=http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl77-261.html}}}}). {{nobr|L’article 331}} a été cependant beaucoup plus important que {{nobr|l’article 330}}, non seulement par sa durée ({{unité|40|ans}} pour {{nobr|l’article 331}}, {{unité|20|ans}} pour {{nobr|l’article 330}}), mais aussi par sa valeur symbolique (les débats écrits, les discours et les manifestations politiques autour de {{nobr|l’[[attentat à la pudeur|article 331]]}} ont tous été beaucoup plus nombreux que ceux autour de {{nobr|l’[[outrage public à la pudeur|article 330]]}}).

Le [[Pacte civil de solidarité]] (Pacs) instauré en [[1999]] reconnaît deux personnes du même sexe en tant que couple mais n’instaure aucun lien de filiation entre les deux partenaires et l’enfant de l’un ou l’autre.

La loi du {{date triable|30|12|2004|lié=non}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000423967|texte=Loi {{numéro|2004-1486}} du {{date triable|30|12|2004|lié=non}}}}</ref> instaure la [[Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité|Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité]] (HALDE). {{citation|Seront pénalisées de façon quasi identiques les provocations à la haine ou à la discrimination, l’injure ou la diffamation, concernant le racisme, l’homophobie, le sexisme, et l’handiphobie… Les associations de plus de {{unité|5|ans}} d’existence déclarée pourront se porter partie civile aux côtés des victimes}}. La loi du {{date triable|30|12|2004}} concernait les propos publics (dans les médias audiovisuels : presse, livres, télévision) ; mais les autres, l’agression verbale dans la rue ou sur le lieu de travail restaient peu punies. Par le décret du {{date triable|25|03|2005|lié=non}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000257363|texte=Décret {{numéro|2005-284}} du {{date triable|25|03|2005|lié=non}}}}</ref>, ces types d’agressions non publiques font l’objet d’une contravention nettement plus sévère qu’une simple injure (concerne aussi les propos sexistes et handiphobes).

L’élection de [[François Hollande]] à la présidence de la République en [[Élection présidentielle française de 2012|2012]] a ouvert la voie au mariage homosexuel comme prévu dans son programme, son gouvernement ayant obtenu la majorité à l’Assemblée nationale<ref>http://www.europe1.fr/Politique/Mariage-gay-la-France-y-pense-aussi-1078769/</ref>.Après un débat animé dans les deux assemblées la loi "''ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe''" est adopté le 23 avril 2013<ref>Loi {{numéro|120}} ouvrant le mariage aux couples de même sexe http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0120.asp</ref>.

{{Article détaillé|Pacte civil de solidarité|Mariage homosexuel}}

=== En Chine ===
{{Article détaillé|Homosexualité en Chine}}
Largement tolérée en Chine durant l'époque classique, l'homosexualité a été fortement réprimée et criminalisée à partir de la [[République populaire de Chine]] (1949), et fut le motif de persécutions durant la [[Révolution culturelle]]. La question de l'homosexualité ressurgit dans l'opinion publique et la presse chinoise à partir des années 1980, et la tolérance grandit au fil des années. En 1997, l’homosexualité est dépénalisée et la sodomie décriminalisée. En 2001, l’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales, puis devient un sujet d'étude dans les universités<ref>Sun Zhongxin, James Farrer et Kyung-hee Choi, « L’identité des hommes aux pratiques homosexuelles à Shanghai », [[Perspectives chinoises]], {{numéro}}93, 2006, [http://perspectiveschinoises.revues.org/document939.html en ligne]</ref>.

== L'homosexualité dans le monde vivant ==
{{Article détaillé|Comportement homosexuel chez les animaux}}
L'existence de comportements homoérotiques occasionnels dans le règne animal a été attestée par plusieurs auteurs anciens : [[Aristote]] (perdrix), [[Athénée]] (colombes, perdrix), [[Élien Meccius|Élien]] (cailles), [[Horapollon]] (perdrix), [[Pline l'Ancien]] (cailles, coqs, perdrix), [[Plutarque]] (coqs). Cependant, ces récits sont contestés par les auteurs et textes suivants : [[Platon]] (''Lois''), [[Ovide]], [[pseudo-Phocylide]], [[Plutarque]], [[Lucien de Samosate|Lucien]], [[Longus]], [[Jean Chrysostome]], [[Célius Aurélien]], [[Agathias]] ({{s|VI}}), [[Justinien]], [[Vincent de Beauvais]]… Cette négation implique une perception ancienne du concept d'homosexualité, ce qui met à mal la thèse constructiviste<ref name="nom de la ref"/>{{Précision nécessaire}}.

D'autres animaux ont été signalés depuis par des observateurs<ref name="nom de la ref">[[Film documentaire|Documentaire]] ''Homosexualité animale'' (épisode de la série ''[http://www.saint-thomas.net/fiche.php?id=10&lg=fr Animaux trop Humains]''), réalisé par Bertrand Loyer, Jessica Menendez et Stéphane Alexandresco, [[2006]]. Distributeur : Off the Fence, Saint Thomas Productions.</ref> : [[abeille]]s, [[bonobo]]s, [[castor (animal)|castors]], [[Chiroptera|chauve-souris]], [[chèvre]]s, [[chien]]s, [[chimpanzé]]s et certains autres [[singe]]s, [[hanneton]]s, [[lion]]s, [[Lampyridae|lucioles]], [[pigeon]]s, [[poulain]]s, [[poule]]s, [[tourterelle]]s et [[vache]]s.

Une étude récente, faite à l'[[Université de Lausanne]] en Suisse sur des mouches génétiquement modifiées {{citation|en réduisant le taux de [[glutamate]] à l'extérieur des neurones qui déterminent le comportement homosexuel}}, a démontré que cette carence entraînait une désinhibition des orientations sexuelles et que celles-ci étaient réversibles. Toutefois, selon le responsable de cette étude, le {{Dr}} Yael Grosjean, {{citation|l'homosexualité n'est pas fixée}}<ref>[http://emissionstf1.aliceadsl.fr/infos/sciences/recherche/0,,3654543-VU5WX0lEIDUzNg==,.html Génétique : L'homosexualité étudiée via les mouches - Sciences].</ref>.

En 2005, [[Bruce Bagemihl]] répertorie plus de 450 espèces chez lesquelles ont été observées des pratiques homoérotiques<ref>Bruce Bagemihl, "Biological Exuberance: animal homosexuality", Stonewall Inn Editions, 2005.</ref>. Pour le professeur [[Thierry Lodé]], de l'université de Rennes 1<ref>[[Thierry Lodé]], "La guerre des sexes chez les animaux" Eds Odile Jacob, 2007.</ref>, {{citation|toutes les conduites sexuelles existent dans la nature}} bien que les comportements exclusifs restent plutôt rares, l'[[Évolution (biologie)|évolution]] privilégiant toujours la reproduction.

Toutefois, les chercheurs<ref>{{référence incomplète|Simon LeVay, Queer Science: The Use and Abuse of Research into Homosexuality (Cambridge, Mass.: MIT Press, 1996).|date=22 décembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{référence incomplète|Bruce Bagemihl, Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity (New York: St. Martin's Press, 1999).|date=22 décembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>Antonio Pardo, "Aspectos médicos de la homosexualidad", Nuestro Tiempo, Jul.-Aug. 1995, {{p.|82-89}}.</ref> pensent que le qualificatif d'homosexualité ne peut pas être appliqué au règne animal car bien que le comportement homoérotique occasionnel soit présent chez certains, l'homoxesualité au sens humain contemporain d'« attirance sexuelle exclusivement dirigée vers des partenaires de même sexe au détriment de la reproduction sexuée » n'est presque jamais observée, et ne constitue en aucun cas un acte « conscient ».

=== Homo sapiens ===

==== Homosexualité et neurosciences ====
{{Article détaillé|Comportement érotique}}
En étudiant davantage le cerveau humain, des scientifiques ont découvert des différences dans certaines régions cérébrales entre les hommes hétérosexuels et homosexuels. En 1990, le médecin et neurobiologiste hollandais [[Dick F. Swaab]] et le neuroscientifique [[Michel A. Hofman]] ont constaté que chez les hommes homosexuels, le volume du [[noyau suprachiasmatique]] de l'hypothalamus est presque le double de ce qu’il est chez les hétérosexuels. En 1995, ils ont aussi publié les résultats d’une expérience où l’on injectait une substance capable de bloquer l’action de la testostérone à des rats, avant ou après leur naissance. Une fois devenus adultes, ces rats avaient un noyau suprachiasmatique plus gros et un comportement bisexuel. En 1991, l’étude du neuroscientifique [[Simon LeVay]] avait montré que le troisième noyau interstitiel de l’hypothalamus antérieur (NIHA-3) est au moins deux fois plus gros chez les hommes hétérosexuels que chez les femmes et les hommes homosexuels. Certaines recherches laissent à penser que durant le développement, de faibles taux d’androgènes circulants pourraient « féminiser » le cerveau de certains garçons qui deviendraient homosexuels, tandis que des taux élevés d’androgènes pourraient « masculiniser » le cerveau des filles qui deviendraient homosexuelles<ref>Source : [http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_04/a_04_cl/a_04_cl_des/a_04_cl_des.html article] sur le site ''Lecerveau.McGill.ca''.</ref>.


Dans les années 2000, les recherches en [[neurosciences]] ont montré que les êtres humains stimulent leurs [[zone érogène|zones érogènes]] car cela procure des [[système de récompense|récompenses / renforcements]] dans le [[cerveau]]<ref name="agmo">{{en}} AGMO Anders [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description {{lang|en|''Functional and dysfunctional sexual behavior''}}] Elsevier 2007.</ref>. Ces [[système de récompense|récompenses]], en particulier l'[[orgasme]], sont [[perception|perçues]] au niveau de la [[conscience]] comme des [[sensation]]s de [[plaisir]]s érotiques et de jouissances.
En simplifiant, l'être humain recherche les activités sexuelles car elles procurent des plaisirs érotiques intenses.

Chez l'[[homo sapiens|être humain]] (et certains autres animaux comme le [[Chimpanzé commun|chimpanzé]], le [[bonobo]], l'[[orang outan]] et le [[dauphin]]), le comportement sexuel n'est plus seulement un [[comportement de reproduction]], mais devient un [[comportement érotique]]<ref name="definition">Les distinctions entre « comportement sexuel », « comportement de reproduction » et « comportement érotique » sont expliquées dans les articles [[Comportement érotique]] et [[Comportement de reproduction]]. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage ''Reproduction'' (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est [http://www.elsevier.com/wps/find/bookdescription.cws_home/712200/description#description Functional and dysfunctional sexual behavior] du neurobiologiste Anders Agmo.</ref>. Au cours de l'[[Évolution (biologie)|évolution]], l'importance et l'influence des [[hormone]]s<ref name="buvat">BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996</ref> et des [[phéromone]]s<ref name="pheromone">ZHANG J., WEBB D. M. Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 100(14):8337-8341, 2003</ref>{{,}}<ref name="foidart">FOIDART A., LEGROS J.J., BALTHAZART J. : Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue, Revue médicale de Liège, 49/12:662-680, 1994</ref> sur le comportement sexuel a diminué. Or, chez les mammifères les plus simples, ce sont les phéromones qui sont à l'origine de l'hétérosexualité<ref name="orientation">STOWERS L., HOLY T. E., MEISTER M., DULAC C., KOENTGES G. Loss of sex discrimination and male-male aggression in mice deficient for TRP2, Science, 295(5559):1493-1500, 2002</ref>. Au contraire, l'importance des [[système de récompense|récompenses]] est devenue majeure<ref name="agmo"/>. Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche des [[plaisir]]s érotiques, procurés par la stimulation du corps et des [[zone érogène|zones érogènes]], ''peu importe le sexe du partenaire''<ref name="wunsch">{{fr}} WUNSCH Serge, [http://psychobiologie.ouvaton.org/telechargement/these_comportement_reproduction.pdf Thèse de doctorat sur le comportement sexuel {{pdf}}] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.</ref>.


Il faut être prudent en ce qui concerne l'aspect biologique : d'abord, en raison de la nature polémique de ce sujet de recherche, en particulier dans les pays anglo-saxons, la validité des études n'est pas garantie<ref>Dunbard R., Professeur de psychologie évolutionniste à Liverpool interview par James Owen, ''Homosexual Activity Among Animals Stirs Debate'', in ''National Geographic News'', 23/07/2004, [http://news.nationalgeographic.com/news/2004/07/0722_040722_gayanimal.html article en ligne]</ref> ; ensuite, les expériences sur des jumeaux doivent être interprétées avec précaution, car il est difficile d'extrapoler une relation directe du niveau génétique au niveau comportemental. Néanmoins, ces études suggèrent une influence au niveau des gènes : si un jumeau est homosexuel, son jumeau [[monozygote]] aurait environ 52 % de possibilité de l'être aussi et les jumeaux [[dizygote]] auraient une proportion de 22 % de l'être tous les deux<ref>[http://www.worldpolicy.org/projects/globalrights/sexorient/twins.html Twin studies and homosexuality]</ref>, même s'il est difficile de démêler l'effet génétique du simple effet culturel, les deux enfants étant généralement élevés ensemble.
Enfin, les expériences récentes suggérant l'existence d'une orientation sexuelle biologique, mise en évidence chez des homosexuels des deux sexes et dont l'origine serait due aux caractéristiques anatomiques et fonctionnelles de l'aire préoptique médiane<ref>LEVAY S. A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men, Science, 253(5023):1034-1037, 1991</ref>{{,}}<ref>SAVIC I., BERGLUND H., LINDSTROM P. Brain response to putative pheromones in homosexual men, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 102(20):7356-7361, 2005</ref>{{,}}<ref>BERGLUND H., LINDSTROM P., SAVIC I. Brain response to putative pheromones in lesbian women, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 103(21):8269-8274, 2006</ref> ne permettent pas actuellement de savoir si ces caractéristiques fonctionnelles sont innées ou acquises<ref>BYNE W. Why we cannot conclude that sexual orientation is primarily a biological phenomenon, J. Homosex., 34(1):73-80, 1997</ref>. De nombreuses études publiées entre 1990 et 2010 accréditent néanmoins l'idée d'une orientation sexuelle déterminée définitivement au stade prénatal (entre la fécondation et la naissance) en raison notamment de facteurs hormonaux<ref>BALTHAZART J. Biologie de l'homosexualité (2010)</ref>.

Une autre piste d'abord évoquée en 1981 puis reprise en 2004 indique que, dans certains cas, la [[orientation sexuelle|préférence]] pour l'homosexualité proviendrait de circonstances particulières, par exemple d'expériences très positives ([[système de récompense|récompenses / renforcements]]) que les personnes auraient vécues avec des partenaires du même sexe<ref>Bell, A.P., Weinberg, M.S. and Hammersmith, S.K. Sexual preference. Its development in men and women. Indiana University Press: Bloomington, 1981</ref>{{,}}<ref>Van Wyk, P. H., & Geist, C. S. Psychosocial development of heterosexual, bisexual, and homosexual behavior. Archives of Sexual Behavior, 13, 505-544, 1984</ref>{{,}}<ref>YATES Alayne. Biologic perspective on early erotic development, Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America, 13(3):479-496, 2004</ref>. Cette approche est cependant remise en cause par des études publiées entre 2000 et 2010<ref>BENESTEAU J., ''Mensonges Freudiens'', Mardaga Ed., 2002. ISBN 2-87009-814-6</ref>{{,}}<ref>DUFRESNE T., ''Against Freud: Critics talk back'', Stanford University Press, 2007.</ref>.

Ces études prennent comme présupposé qu'un individu homosexuel naît avec des prédispositions à l'homosexualité, ce qui peut constituer un postulat [[déterminisme|déterministe]] et [[essentialisme|essentialiste]] lorsqu'il est fait abstraction des cas d'individus [[bisexuel]]s ou dont l'orientation sexuelle change au cours de la vie.

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
{{Autres projets
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}}
==== Dans les arts ====
* [[Homosexualité dans la littérature]]
* [[Homosexualité au cinéma]]
* [[Homosexualité dans la bande dessinée]]
* [[Homosexualité dans les séries télévisées]]

==== Dans l'histoire ====
* [[Homosexualité dans l'Antiquité]]
* [[Sexualité dans la Rome antique]]
* [[Bisexualité dans la Grèce antique]]

==== Avancées ====
* [[Homoparentalité]]
* [[Militantisme homosexuel]]

==== Répression ====
* [[Lesbophobie]]

==== Sous-cultures ====
* [[Métrosexuel]]
* [[Communauté bear]]

==== Mouvements militants et associations ====
* [[Gai Écoute]]
* [[Centre gay et lesbien]]
* [[Le Refuge]]
* [[Mouvement d'affirmation des jeunes gais et lesbiennes]]
* [[SOS Homophobie]]

==== Divers ====
* [[Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l'immigration et au séjour]]
* [[Argot homosexuel]]
* [[Charles Gueboguo]] (sociologue camerounais, premier africain francophone à parler de l'homosexualité)
* [[Daniel Guérin]]
* [[Hétérosexisme]]
* [[Homosexualité dans les religions]]
* [[Sexualité animale#Homosexualité et bisexualité animales|Homosexualité animale]]
* [[Homosocialité]]
* [[Outgames mondiaux]]
* [[Mahu]]
* [[Troubles de l'identité sexuelle]]
* [[Droits des personnes LGBT en Iran]]

=== Bibliographie ===
==== Biologie ====
* [[Bruce Bagemihl]], ''Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity'', Stonewall Inn Editions, 2000.
* [[Anne Fausto-Sterling]], ''Sexing the Body : Gender Politics and the Construction of Sexuality'', New York, Basic Books, 2000.
* Vernon A. Rosario (dir.), ''Science and Homosexualities'', New York, Routledge, 1997.
* Joan Roughgarden, ''Evolution's Rainbow: Diversity, Gender and Sexuality in Nature and People'', University of California Press, 2005.

==== Histoire ====
* Robert Aldrich (dir.) (trad. Pierre Saint-Jean, Paul Lepic), ''Une Histoire de l'homosexualité'', « Gay Life and Culture: A World history », Seuil, Paris, 2006 <small>{{ISBN|2-02-088135-7}}</small>
* {{article|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Bordas|titre=Comment en parlait-on ?|périodique=Romantisme|volume=159|numéro=|année=2013|pages=3-17|issn=0048-8593|}} ([[Armand Colin]], DOI : 10.3917/rom.159.0003).
* [[Marie-Jo Bonnet]], ''Les Relations amoureuses entre les femmes, {{sp|XVI|e|-|XX|e|}}'', Odile Jacob, 2001.
* [[John Boswell]], ''Christianisme, tolérance sociale et homosexualité'' (1980), Gallimard, 1985.
* [[Patrick Cardon]], ''Discours littéraire et scientifique fin-de-siècle. La discussion sur les homosexualités dans la revue du {{Dr}} Lacassagne, Les Archives d'anthropologie criminelle (1886-1914)'', Orizons, 2008.
* Martin Duberman, Martha Vicinus et [[George Chauncey]] (ed.), ''Hidden from History. Reclaiming Gay and Lesbian Past'', New York, 1989, Meridian, Dutton, 1990.
* [[Didier Godard]], ''Histoire des [[Sodomie|sodomites]]'', 4 tomes, [[H&O]], 2001-2005 :
** 1. ''Deux hommes sur un cheval. L'homosexualité masculine au Moyen Âge'', 2003
** 2. ''L'Autre [[Faust]]. L'homosexualité masculine pendant la [[Renaissance : période de l'histoire|Renaissance]]'', 2001
** 3. ''Le Goût de Monsieur. L'homosexualité masculine au {{s-|XVII|e}}'', 2002
** 4. ''L'Amour philosophique. L'homosexualité masculine au [[siècle des Lumières]]'', 2005
* Julian Jackson, ''Arcadie : La vie homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation'', Autrement, 2009.
* [[Jonathan Ned Katz]], ''L'invention de l'hétérosexualité'', EPEL, Paris, 2001. Éd. originale : ''The invention of Heterosexuality'', Plume / Penguin Books États-Unis, New York, 1996. Trad. Michel Oliva et Catherine Thévenet. <small>{{ISBN|2-908855-51-8}}</small>
* Laure Murat, ''La Loi du genre, une histoire culturelle du troisième sexe'', Paris Fayard, 2006.
* Régis Revenin, ''Homosexualité et prostitution masculines à Paris (1870-1918)'', L'Harmattan, 2005.
* Régis Schlagdenhauffen, ''Triangle rose : La persécution nazie des homosexuels et sa mémoire'', Autrement, 2011.
* [[Florence Tamagne]], ''Histoire de l’homosexualité en Europe. Berlin, Londres, Paris, 1919-1939'', Paris, Seuil « l’univers historique », 2000.

==== Psychologie ====
* Malik Briki, ''Psychiatrie et homosexualité'', Presses universitaires de Franche-Comté, 2009.
* Didier Eribon, ''Échapper à la psychanalyse'', Leo Scheer, 2005.
* [[Guy Hocquenghem]], ''Le Désir homosexuel'', Paris, éditions Universitaires, 1972 ; rééd. Fayard, 2000.
* [[Béatrice Millêtre]], ''Bien vivre son homosexualité… Et réusir son coming-out'', Odile Jacob, 2006.
* Vernon A. Rosario, ''L’Irrésistible Ascension du pervers, entre littérature et psychiatrie'' (''The Erotic Imagination : French Histories of Perversion'', 1997), Paris, EPEL, 2000.
* Javier Sáez, ''Théorie Queer et psychanalyse'', EPEL, 2005.

==== Sociologie ====
* Alan P. Bell et Martin S. Weinberg, ''Homosexualities. A Study of Diversity among Men and Women'', New York, Simon and Shuster, 1997.
* [[Marie-Hélène Bourcier]], ''Queer Zones, Politique des identités sexuelles, des représentations et des savoirs'', Balland, 2001.
* [[Natacha Chetcuti]], ''Se dire lesbienne'', Payot, 2010.
* Jérôme Courduriès, ''Être en couple (gay)'', Presses de l'université de Lyon, 2011.
* Virginie Descoutures, ''Les Mères lesbiennes'', PUF, 2010.
* [[Michel Dorais]], ''Mort ou fif, la face cachée du suicide chez les garçons'', Québec, VLB « Des hommes en changement », 2001.
* [[Michael Pollak]], ''Les Homosexuels et le sida, sociologie d'une épidémie'', Métailié, 1988.
* [[Gayle Rubin]], ''Surveiller et Jouir'', EPEL, 2010.

==== Droit ====
* [[Daniel Borrillo]] (dir.), ''Homosexualités et droit, de la tolérance sociale à la reconnaissance juridique'', Paris, P.U.F. « les voies du droit », 1998, 1999.
* [http://www.thierry-laurent.net Thierry Laurent] & Ferhat Mihoubi, "[https://sites.google.com/site/profthierrylaurent/publications-travaux/Moins%C3%A9gauxquelesautres-OrientationsexuelleetdiscriminationsalarialeenFrance.pdf?attredirects=0 Moins égaux que les autres ? Orientation sexuelle et discrimination salariale en France]", Centre d'Étude des Politiques Economiques de l'Université d'Evry (EPEE), 2010.
* Flora Leroy-Forgeot, ''Histoire juridique de l’homosexualité en Europe'', Paris, P.U.F. « médecine et société », 1997.
* [[Caroline Mécary]], ''Droit et homosexualité'', Paris, Dalloz, 2000.

==== Culture ====
* [[Didier Eribon]], ''Réflexions sur la question gay'', Fayard, 1999, 526 p, {{ISBN|2213600988}}.
* Didier Eribon (dir.), ''[[Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes]]'', Paris, Larousse, 2003.
* [[Dominique Fernandez]], ''L'Amour qui ose dire son nom, Art et homosexualité'', Paris, Stock, 2001.
* [[Daniel Guérin]], ''Homosexualité et révolution'', Cahiers du vent du ch'min, {{numéro}}4, 1983.
* Didier Roth-Bettoni, ''L'Homosexualité au cinéma'', La Musardine, 2007.
* Eve Kosofsky Sedgwick, ''[[Épistémologie du placard]]'', Amsterdam, 2008.

=== Liens externes ===
* {{dmoz|Gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres|http://www.dmoz.org/World/Fran%c3%a7ais/Soci%c3%a9t%c3%a9/Personnes/Gays,_lesbiennes,_bisexuels_et_transgenres/}}
* [http://www.lgbth.com/histoire/index.html Histoire des homosexualités en Europe]
* [http://www.lgbth.com/droits/index.html Droit lié à l'homosexualité en Europe]
* [http://www.androphile.org/gay_france.html Projet Androphile, histoire mondiale de l'amour au masculin]
* [http://www.triangles-roses.org Sur les persécutions des homosexuels sous le régime nazi]
* [http://www.fndirp.asso.fr/homosexuelcampconcentration.htm Article de la FNDIRP traitant des persécutions des homosexuels sous le régime nazi]
* [http://www.ilga.org/index.asp?LanguageID=3 ''International Lesbian and Gay Association''] (ILGA, association mondiale)

== Références ==
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Version du 22 janvier 2014 à 17:14

Un couple homosexuel masculin.
Henri de Toulouse-Lautrec, Les deux amies (vers 1895).

L'homosexualité (ou l'homophilie[1]) est le désir, l'amour, l'attirance sexuelle ou les rapports sexuels entre personnes du même sexe, selon une perspective comportementaliste ou empirique. C'est également un goût, une orientation sexuelle, selon une perspective psychologique ou sociologique. L'homosexualité fait partie de la sexualité humaine, mais on trouve également des comportements homosexuels chez de nombreux animaux.

Dans l'Occident moderne, s'est établie une nomenclature pour définir les orientations sexuelles. Par exemple, une lesbienne ou un gay sont exclusivement attirés par des personnes de même sexe[2], alors qu'un homme ou une femme bisexuel sont attirés, à des degrés divers, par des personnes des deux sexes[2]. Aujourd'hui, ces personnes sont parfois regroupées sous l'appellation de communauté LGBT (qui comprend également les hommes et les femmes transgenre).

Selon les époques et les cultures, l'homosexualité est plus ou moins acceptée ou réprimée dans ses différentes incarnations. Au début du XXIe siècle, la tendance, dans les sociétés occidentales, est à l'acceptation et, dans certains pays, à l'établissement d'un statut légal (union civile ou mariage entre personnes de même sexe), statut revendiqué dès la fin du XIXe siècle[réf. nécessaire]. Toutefois, 88 pays (principalement en Afrique et au Moyen-Orient) condamnent les auteurs d'actes homosexuels à des peines plus ou moins importantes, allant jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité ou à la peine de mort.

Appellations

Définitions

L'homosexualité fait référence à l'attirance et/ou à la pratique d'actes sexuels entre personnes de même sexe. Il n'existe cependant pas de définition universelle de l'homosexualité : d'après Marina Castañeda, « un grand nombre de personnes pratiquent des actes homosexuels sans pour autant se considérer comme homosexuelles ; d'autres se croient homosexuelles sans avoir jamais eu de relations avec quelqu'un de leur sexe. » L'homosexualité ne se résume donc pas au seul aspect de la sexualité, au coït entre personnes du même sexe. Elle est aussi, et parfois pour certaines personnes exclusivement, un sentiment amoureux et un comportement social. Le psychiatre américain Judd Marmor, connu pour son implication pour la suppression de la mention de l’homosexualité dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, propose la définition suivante : « Peut être considérée comme homosexuelle une personne qui, durant sa vie adulte, manifeste une préférence pour des personnes de son propre sexe, est sexuellement attirée par ces personnes et a habituellement, mais pas nécessairement, des relations sexuelles avec une ou plusieurs de ces personnes. »[3]

L'homosexualité masculine était autrefois appelée en français : sodomie, bougrerie, amour des garçons, amour grec, antiphysique, inversion sexuelle ou uranisme. Le terme pédérastie, qui désigne, selon l'étymologie, l'attirance d'hommes adultes envers les adolescents du même sexe, a fini par désigner aussi l'attirance entre les hommes d'âges semblables, ou encore l'acte de sodomie. Cet amalgame s'est poursuivi en ce qui concerne les relations avec des enfants, si bien que les homosexuels masculins sont parfois considérés comme des pédophiles. Or, la sexologie moderne ne retrouve, chez les homosexuels masculins, aucune tendance particulière à la pédophilie, par comparaison avec les hommes hétérosexuels[4].

Chez les femmes, l'homosexualité est appelée lesbianisme (ou plus anciennement saphisme). Ces termes font référence à Sappho, une poétesse grecque de l'île de Lesbos qui tenait une sorte de collège de jeunes filles, et à laquelle les poèmes passionnés qu'elle adressait à ses amies, ainsi que sa vie entourée d'autres femmes, ont valu la réputation d'homosexuelle. On disait aussi fricarelle ou tribadisme, mots qui désignent, de nos jours, une pratique sexuelle spécifique.

Étymologie et évolution sémantique

Le terme « homosexualité » et la notion moderne qu'il définit sont apparus à la fin du XIXe siècle[5]. En 1868 et 1869 l'écrivain hongrois Karl-Maria Kertbeny, forge les mots allemands homosexuell et Homosexualität en associant la racine grecque (homo, « semblable », parfois confondue avec le substantif latin homo, homme) et la racine latine (sexualis, « sexuel »). Les mots français homosexualité et ses déclinaisons homosexuel et homosexuelle apparaissent peu après, rapidement rejoints par l'indispensable antonyme hétérosexuel[6].

Avant cette date, la distinction des différentes pratiques sexuelles considérait déjà comme pertinente la distinction entre homosexuels et hétérosexuels, mais se focalisait plus sur les pratique que sur une dimension psychologique (on parlait de « sodomites », mais cela pouvait éventuellement désigner un hétérosexuel) ; il existait nombre de qualificatifs pour désigner des pratiques très diverses[6]. Certains faisaient par exemple une distinction importante entre comportements actif et passif, ce qui a été le cas dès l'Antiquité grecque ou latine (où la passivité était particulièrement dévalorisée, quel que soit le sexe du partenaire), et reste encore vrai aujourd'hui dans certaines cultures, voire de législations[réf. nécessaire]. On parlait par exemple aux XVIIe et XVIIIe siècles de bougre, ou culiste pour désigner un homosexuel, alors qu'on utilisait le terme coniste pour un hétérosexuel. Charles Fourier (suivi par Pierre Joseph Proudhon) qualifie les homosexuels d'unisexuels.

Les relations entre personnes du même sexe ont vu passer les mots suivants :

Du fait d'une perception populaire assez souvent négative de l'homosexualité, de nombreux termes moqueurs, dégradants ou injurieux ont été créés pour désigner les homosexuels, notamment dans l'argot.

Dans le vocabulaire courant, la locution anglaise gay a pris le pas sur d'autres qualificatifs pour évoquer l'homosexualité masculine, lesbienne pour l'homosexualité féminine. Si de nos jours en France le mot homosexualité a perdu toute connotation médico-légale, ce n'est pas le cas au Canada où on lui préférera de loin le terme gai (l'usage du mot hétérosexualité y a également une connotation médico-légale). La désignation homo, très courante en Europe, y est largement vécue comme une insulte (l'équivalent du mot européen pédé).

L'utilisation rétroactive du terme homosexualité pour parler de relations sexuelles entre hommes avant le XIXe siècle fait l'objet d'un débat : certains historiens soutiennent que c'est un abus de la pertinence strictement contemporaine du mot, le sens actuel du mot ne pouvant désigner des pratiques socialement différentes et amenant parfois au contresens[7]. D'autres répliquent que, bien que chaque culture approche l'homosexualité d'une façon différente, le phénomène de base, la distinction entre amour du même sexe et amour du sexe opposé, et la notion des catégories sociologiques qui en résultent ont toujours existé ; il leur paraît donc pertinent de discuter l'histoire de l'orientation et des pratiques sexuelles en utilisant les termes homosexuel, hétérosexuel, bien que les personnes concernées ne se seraient pas forcément reconnues comme ayant cette identité[8].

L'homosexualité aujourd'hui

Terminologie

L'échelle de Kinsey. Il y a bisexualité dès lors qu'il y a attirance pour les deux sexes (1,2,3,4,5), et pas seulement lorsque l'attirance pour les deux sexes est égale (3). L'homosexualité est l'attirance unique et exclusive pour des personnes de même sexe (6) ; l'hétérosexualité est l'attirance unique et exclusive pour les personnes de l'autre sexe (0).

L'homosexualité est souvent improprement confondue avec la bisexualité : il s'agit alors d'occultation de la bisexualité — lorsque l'on présuppose qu'une personne ayant des relations amoureuses ou sentimentales avec une personne de même sexe est nécessairement homosexuelle, par exemple.

De même, une étude datée de 1993 en France a montré que ce que l'on désigne maladroitement par « homosexualité » est dans la quasi totalité des cas de la bisexualité. Parmi les personnes interrogées ayant eu des relations sexuelles homosexuelles, 96,6 % d'entre elles déclaraient aussi des relations hétérosexuelles, ce qui est constitutif de bisexualité[9]. Dans des enquêtes américaines ou danoises, on trouve un nombre tout aussi considérable (de 90 à 96 %) de personnes en réalité bisexuelles, bien qu'abusivement désignées comme homosexuelles[9].

De fait, ce qui est habituellement désigné comme « homosexualité » est la plupart du temps de la bisexualité[10].

Les enquêtes menées par Alfred Kinsey au tournant des années 1950 (à partir de deux études statistiques sur le comportement sexuel des Américains effectuées auprès de quelque 5 300 hommes (en 1948) et de 8 000 femmes (en 1953)) ont constaté qu'homosexualité et hétérosexualité ne sont pas deux orientations sexuelles et amoureuses exclusives mais qu'elles constituent plutôt les pôles d'un même continuum de l'orientation sexuelle.

Statistiques

La part d'individus ayant des attirances homosexuelles dans la population humaine est une question difficile, car les définitions permettant de créer de telles catégories statistiques sont complexes. Comment en effet caractériser une personne homosexuelle ? Certaines études reposent sur des enquêtes effectuées à l'aide de questionnaires d'auto-détermination, c'est-à-dire demandant à la personne interrogée si elle se définit ou non comme homosexuelle. D'autres au contraire tendent à fixer un critère pour définir l'homosexualité, comme un rapport homosexuel lors des douze derniers mois[réf. nécessaire].

Ces facteurs expliquent les divergences dans l'appréciation du nombre d'individus ayant des attirances pour les personnes de même sexe dans une population donnée : selon les statistiques et les études réalisées, pour la plupart exclusivement dans les pays occidentaux, l'estimation de cette proportion va ainsi d'une hypothèse basse allant de 1 % à 2 %[réf. nécessaire] à une hypothèse haute allant de 10 % à 30 % de la population[réf. nécessaire]. Dans les années 1950, les rapports Kinsey ont montré que 37 % des hommes interrogés ont eu une « expérience homosexuelle », sans que cela ne remette nécessairement en cause leurs rapports hétérosexuels. Cependant ces chiffres ont été sujets à controverse, notamment au niveau de la méthodologie utilisée, et doivent être interprétés avec précaution[réf. nécessaire]. Des recherches plus récentes indiquent que 2 à 7 % des hommes et 1 % des femmes se considéreraient comme homosexuels[11]. Là encore, il est à noter que les chiffres varient suivant la manière dont les questions sont posées. Il est donc difficile de connaître plus précisément ce nombre.

La population LGBT en France

D'après un sondage de l'IFOP pour Têtu en 2011 (questions auto-administrées en ligne enquête portant sur 7 800 français de la population générale)[12], il apparaît que 3 % des sondés se définissent comme homosexuels et 3,5 % comme bisexuels (mais toujours moins de femmes que d'hommes).

Parmi les gays et lesbiennes :

  • la moitié déclare un statut marital de couple (46 % des personnes homosexuelles et 55 % des personnes bisexuelles) ce que l'on retrouve chez 70 % des personnes hétérosexuelles.
  • Presque la moitié déclare un statut matrimonial Pacs/mariage (34 % des homosexuels et 56 % des bisexuels, PACS/mariage).
  • Enfin, un sur six déclare la présence d'un enfant dans son foyer (14 % des homosexuels et 24 % des bisexuels).

Cette enquête porte aussi sur la composition socio-démographique, l'implantation géographique, le niveau social et économique ainsi que les affinités politiques[13].

En 2013, une autre étude menée auprès de jeunes montre que 10 % des hommes âgés de 15 à 24 ans ont déjà été attirés sexuellement par d'autres hommes, et 18 % des femmes de cette tranche d'âge. Cependant, 7 % des hommes et 4 % des femmes sont attirés seulement ou principalement par des personnes du même sexe, et peuvent donc être considérés comme gays ou lesbiennes[14]. Étant donné que la population étudiée est jeune, il peut-être supposé qu'à terme, la population homosexuelle sera vouée à être au moins égale à 5,5 % de la population (moyenne).

Entre controverse et banalisation

L'apparition de l'homosexualité dans le débat public des sociétés occidentales a suscité la controverse. Les débats politiques à l'occasion de la modification des législations sont souvent passionnés même si ce n'est pas toujours le cas (au Portugal en 2010[15]). Le vote des lois permettant l'égalité de tous les couples devant le mariage s'est fait à une courte majorité en Argentine (après quinze heures de débats houleux[16]), dans l’État de New York en 2011 et celui de Washington en 2012. Le droit de véto est parfois employé par la personne chargée de promulguer la loi (New Jersey[17] en 2012). Les négociations avec les églises sont courantes aux États-Unis avec le vote d'exemptions religieuses pour que les églises ne soient pas dans l'obligation de marier les couples de même sexe. Aux États-Unis certains États ont modifié leur constitution pour définir le mariage comme étant celui d'un homme et d'une femme. En France, les débats ont donnés lieu à des échanges parfois violents (comparaison avec la zoophilie[18], la pédophilie[19]). Le chef de l’Église catholique, Benoît XVI, a mis en garde : « le mariage homosexuel menace l'avenir de l'humanité »[20].

Dans plusieurs pays, notamment occidentaux et d'Asie du Sud-Est, l'homosexualité est relativement considérée comme une forme « banale » de sexualité n'ayant pas à faire l'objet de stigmatisation particulière, d'où la reconnaissance officielle de la possibilité de mariage homosexuel. Ceci dit, même dans les pays acceptant ces unions, les sondages reflètent un certain désaccord social sur le bien-fondé de cette institution[21].

Certains en viennent à soutenir[22] que l'homosexualité correspondrait à une tendance naturelle chez l'être humain, même hétérosexuel, à être attiré par des individus de même sexe. L'expression de cette attirance serait un facteur important de l'équilibre du comportement sexuel. Ils soulignent volontiers les comportements homosexuels observés (tout comme les comportements hétérosexuels) chez certains enfants et adolescents, considérant que ceux-ci seraient de nature à constituer une étape fondamentale de la différenciation sexuelle et de l'émergence du sentiment d'appartenance au sexe féminin ou masculin. Par ailleurs, même dans les pays où l'homosexualité est relativement banalisée, tous les homosexuels ne vivent pas forcément bien leur homosexualité, et leurs proches ne l'acceptent pas forcément[23].

Panorama du Village gai de Montréal, l'un des quartiers gays les plus étendus au monde (2 km de long)

La controverse religieuse

Comme la sexualité hétérosexuelle hors mariage, l’homosexualité est rejetée par la plupart des instances religieuses, même s'il existe une forte disparité d'appréciation chez les fidèles.

Religions du livre

Les religions du Livre rejettent l'homosexualité, très souvent au travers de l'homosexualité masculine. Ainsi, dans le Lévitique 18,22 : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme tu couches avec une femme, car c'est une abomination » (ce qui reste ambigu). L'islam traditionnel (sunnite ou chiite) condamne également l'homosexualité par le biais de la charia. À noter que les condamnations sont variables d'une religion à l'autre. Ainsi, dans l'Église catholique romaine, on met l'accent sur l'accueil et la bienveillance à l'égard des personnes homosexuelles tout en maintenant une interdiction et une condamnation des relations sexuelles[réf. nécessaire].

Le protestantisme, dans sa grande majorité, a revu sa position sur la question en suivant le principe Ecclesia semper reformanda (« l'Église doit se réformer sans cesse ») et laisse les croyants seuls juges de leur foi et de la manière de l'appliquer. L'homosexualité dans l'anglicanisme, par exemple, semble s'éloigner du rejet de l'acte homosexuel issu du christianisme et au-delà, du judaïsme, avec bénédiction du mariage homosexuel ; mais cette acceptation n'est pas unanime dans l'église. Le primat anglican Peter Akinola a ainsi dit : « Je ne peux comprendre comme un homme sensé pourrait souhaiter une relation sexuelle avec un autre homme. Même dans le royaume animal, chez les chiens, vaches, lions, on n'entend pas parler d'une telle chose. »[24], ce qui est contraire à l'observation.

En France, des associations homosexuelles confessionnelles existent, par exemple : chez les catholiques David et Jonathan, les Juifs Beit Haverim et les musulmans homosexuels musulmans de France.

La perception mormone de l'homosexualité n’est pas très éloignée de la position de l’Église catholique romaine qui en appelle à la chasteté.

Bouddhisme

Le bouddhisme enjoint à la maitrise des sens. L'homosexualité n'est donc pas blâmée en tant que telle, la « conduite sexuelle éthique » enjoint à l’ascétisme et l’idéal le plus élevé du bouddhisme est l’absence complète de toute activité sexuelle.[réf. nécessaire]

Le bouddhisme a généralement comme attitude de respecter les cultures et les religions d'autrui. Ce qui implique que les idées défendues par les bouddhistes peuvent différer d'une culture à l'autre et que l'on trouve des auteurs bouddhistes qui condamnent l'homosexualité.[réf. nécessaire] Dans un entretien, le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso, déclare que l'homosexualité « fait partie de ce que, nous les bouddhistes, appelons "mauvaise conduite sexuelle" »[25]. Plus récemment, il a déclaré : « Comme le christianisme, le bouddhisme recommande d’éviter les relations sexuelles avec quelqu’un du même sexe. Mais, d’un point de vue social, cela ne pose pas de problème pour les gens n’ayant pas de foi particulière, du moment que les rapports sont protégés. »[26]

Marketing

Le couple homosexuel est devenu une cible spécifique du marketing dans les pays occidentaux : le comportement public de certains gays a inspiré la publicité. En cela, le marketing a intégré un certain nombre de clichés gay[27],[28].

Ainsi, des opérateurs touristiques se sont spécialisés dans le « tourisme gay », des marques de vêtements, de lessives ou de voitures affichent des couples gays dans leurs campagnes publicitaires. Dans les années 1990, on a vu apparaître chez les spécialistes du marketing communautaire des expressions telles que *DINK (double income, no kids)* — double revenu, pas d'enfants — ou encore *pink dollar*, pour parler du commerce ciblé sur les gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels[27],[28].

Discriminations

En France

Malgré les normes juridiques en vigueur prohibant en France toute discrimination en fonction de l’orientation sexuelle, le rapport sur l’homophobie dans l’entreprise commandé par la HALDE et publié en 2008[29], révèle que 12 % des homosexuel(le)s interrogé(e)s déclarent avoir été mis au moins une fois hors jeu lors d’une promotion interne et 4,5 % être moins rémunérés à poste et qualification identiques. Selon un autre sondage[30], 17 % des salariés du secteur privé (resp. 8 % dans le secteur public) considèrent qu’être homosexuel(le) est plutôt un inconvénient pour évoluer dans une entreprise (resp. dans la fonction publique).

La principale difficulté pour évaluer, en France, l’ampleur d’une éventuelle discrimination salariale en fonction de l’orientation sexuelle est l’absence de sources statistiques fiables permettant d’identifier précisément les populations homosexuelles gay et lesbienne et leurs principales caractéristiques individuelles et économiques : âge, lieu de résidence, salaire, secteur d’activité, qualifications, etc.

Malgré ce vide statistique un article récent a néanmoins proposé une première évaluation de l’écart de salaire entre travailleurs/travailleuses homosexuel(le)s et hétérosexuel(le)s, à partir d’un échantillon de salarié(e)s homosexuel(le)s constitué des membres des couples de même sexe identifiés grâce à l’enquête emploi de l’Insee[Laquelle ?], en prenant soin d’exclure les différentes formes de cohabitation dont l’origine n’est pas liée à l’orientation sexuelle : cohabitation étudiante, économique, de migration, post-veuvage, etc. Il s'agit à ce jour de la seule étude disponible concernant la discrimination basée sur l'orientation sexuelle en France[31].

La comparaison des salaires des travailleurs homosexuels à ceux de salariés hétérosexuels partageant les mêmes caractéristiques pour les variables prises en compte par l'étude, montre que les hommes homosexuels subissent en France une pénalité, aussi bien dans le secteur privé, −6,2 %, que dans le secteur public, −5,5 %.

Pour donner un ordre de grandeur, cet écart est supérieur à la discrimination salariale hommes/femmes (évaluée aujourd’hui en France à environ −5,4 %), « ce qui souligne l’ampleur de la discrimination affectant les homosexuels masculins » selon l'étude[Laquelle ?]. Les lesbiennes bénéficient au contraire d'une prime modérée : 1,5 % dans le secteur privé et entre 0 et 1,5 % dans le secteur public.

La discrimination subie par les salariés gays ne se caractérise probablement pas par un moindre salaire à poste identique (qui serait susceptible de recours légaux) mais plutôt par un profil de carrière en retrait, résultat de transitions dans l’entreprise, en moyenne, moins favorables (moindre fréquence ou ampleur des promotions). Faible en début de carrière la discrimination s’exprime cependant plus tard, à partir du moment où l’orientation sexuelle du salarié est progressivement révélée dans l’entreprise.[Par qui ?]

Dans le secteur privé, le désavantage salarial subi par les homosexuels masculins est plus élevé pour les travailleurs qualifiés que pour les non-qualifiés et — dans les deux secteurs — pour les vieux que pour les jeunes. La discrimination est également plus faible à Paris que dans le reste de la France.[Par qui ?]

Les raisons qui expliquent des différences de rémunérations en fonction de l'orientation sexuelle sont de plusieurs ordres[31].

Une première raison ressort non pas d'une discrimination mais d'« inégalités compensatrices ». En effet, les femmes hétérosexuelles, anticipant une activité plus domestique après le mariage, limitent leur investissement professionnel tandis qu'au contraire les hommes, une fois mariés, devront compenser l'activité domestique de leur épouse, ce qui a des conséquences sur les différences de salaire entre les hommes et les femmes. Les homosexuels, n'étant pas liés par les mêmes contraintes, n'adoptent pas ces stratégies de sorte que les femmes homosexuelles investissent davantage en capital humain que les femmes hétérosexuelles tandis que les hommes homosexuels investissent moins que les hommes hétérosexuels ce qui conduit à prévoir des différences de salaire favorables aux lesbiennes et défavorables aux gays.

Une deuxième raison consiste en la discrimination, qu'on peut diviser en deux types : la préférence pour la discrimination et la « discrimination statistique ». La première désigne une différence de comportement face aux homosexuels à raison de leur orientation sexuelle en tant que telle. Les hommes la subissent davantage que les femmes. La seconde désigne la discrimination qui résulte de l'opinion que se fait l'employeur sur la productivité d'un groupe. Les gays, qui sont plus souvent infectés par le SIDA que le reste de la population, et qui sont dès lors reliés à des surcouts par l'employeur, subissent cette discrimination tandis que les lesbiennes, assimilées à des femmes à poigne et sans enfants, en bénéficient.

En Occident

De nos jours, les homosexuels subissent souvent une discrimination, nommée fréquemment homophobie, parfois très lourde, au point que l'une des causes de suicide chez les jeunes de 15 à 34 ans est la souffrance ressentie à cause de l'exclusion due à l'homosexualité[32]. Un jeune homosexuel aurait entre quatre et sept fois plus de risque d'attenter à sa vie qu'un jeune hétérosexuel[réf. nécessaire], chiffre à augmenter de 40 % pour les jeunes filles[réf. nécessaire]. Parmi les adolescents qui ont réalisé une tentative de suicide, un quart (25 %) est homosexuel(le)[33].

Le terme d'homophobie constitue un comportement ou une pensée à rapprocher de notions telles que racisme, sexisme, antisémitisme, et désignant une discrimination ou une forme de violence fondée sur l'appartenance à un groupe. Les agressions homophobes vont ainsi de l'insulte à la barbarie, voire au meurtre (voir aux États-Unis, la torture ayant entraîné la mort de Matthew Shepard en 1998 dans le Wyoming).

Il est aussi notable que dans le vocabulaire des injures, celles-ci sont souvent misogynes ou homophobes.

Le rejet violent de l'homosexualité (et/ou des homosexuels) par les sociétés vient quelquefois, mais rarement aujourd'hui, d'un amalgame entre l'homosexualité, la pédérastie et, par extension, la pédophilie.

Il explique aussi le rapprochement entre les communautés homosexuelles et transsexuelles, bien que l'identité de genre n'ait aucun rapport avec l'orientation sexuelle.[réf. nécessaire]

À l'initiative de Louis-Georges Tin, auteur du Dictionnaire de l'homophobie, le 17 mai est maintenant la date de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie. Cette date a été choisie pour célébrer l'anniversaire du retrait de l'homosexualité des maladies mentales par l'Organisation mondiale de la santé en 1990. La première édition de cette journée a eu lieu en 2005 et a été relayée dans 40 pays différents.

Dans le reste du monde

Carte du monde
État des législations nationales concernant l’homosexualité dans le monde :
Homosexualité légale
  • Mariage reconnu
  • Autre type d’engagement reconnu
  • Mariage à l’étranger reconnu
  • Reconnaissance limitée du mariage homosexuel
  • Droits de la résidence
  • Pas de reconnaissance des couples homosexuels
Homosexualité illégale ou réprimée
  • Lois restreignant la liberté d’expression et d’association
  • Peine théorique non appliquée en pratique
  • Peine d’emprisonnement
  • Peine de mort non poursuivis
  • Peine de mort

Les actes homosexuels sont passibles de peine de mort dans sept pays de nos jours : Afghanistan, Arabie saoudite, Iran, Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen. Ces législations sont effectivement appliquées. Ils sont aussi condamnés par des châtiments physiques, ainsi que des peines d'emprisonnements dans plus de 27 pays par le monde. L'homosexualité est illégale dans plus de 100 pays dans le monde, et les homosexuels s'exposent à des procès systématiques[réf. nécessaire].

En Arabie saoudite

En Arabie saoudite, tout acte de sodomie commis par un non-musulman avec un musulman est passible de la lapidation[34],[35].

À Cuba

À Cuba, le gouvernement castriste mit en place dès 1965 des Unidades Militares para el Aumento de la Producción (UMAP)[36] ou « unités militaires d'appui à la production »[37], officiellement pour remplacer le service militaire auprès de ceux qui étaient dispensés du port des armes, dont les objecteurs de conscience et les homosexuels[38]. En fait, ils auraient accueilli tous ceux qui ne se comportaient pas comme le voulait le régime, parmi eux, les homosexuels[39]. Rapidement connus pour leurs traitements inhumains, ces établissements furent fermés 18 mois plus tard, l'indignation du milieu artistique poussa Fidel Castro à personnellement fermer ces établissements en 1967, estimant qu'ils ne remplissaient pas les objectifs révolutionnaires, mais d'autres moins durs prirent leur place[39],[40]. Lors d'une interview en 2010, Fidel Castro s'excuse de ces persécutions, se considérant responsable, mais invoquant l'actualité géopolitique de l'époque pour expliquer son absence d'action à ce sujet[41].

Aujourd'hui, Cuba est l'un des pays les plus tolérants envers les homosexuels, selon Marcel Hatch, militant LGBT[42]. Il affirme que la Révolution cubaine, qu'il soutient, apporta un progrès significatif pour la libération sexuelle.

Cuba fait partie des 66 États ayant signé la résolution de l'ONU pour la Dépénalisation universelle de l'homosexualité.

En Israël

Israël possède une législation qui ne reconnaît pas le mariage homosexuel mais condamne de façon plus sévère un crime qui relèverait d'homophobie. De plus, il existe une forte communauté LGBT qui est souvent mal perçue par le milieu religieux, mais plutôt tolérée dans les milieux laïcs ou libéraux. Tous les ans a lieu une marche des fiertés à Tel-Aviv, et le gouvernement a un point de vue progressiste : il se dit « occidental » sur la question[réf. nécessaire].

Mais les mariages entre deux personnes du même sexe conclus à l'étranger sont reconnus. En décembre 2012, la cour de justice familiale de Ramat Gan donna le premier divorce légal à un mariage homosexuel[43]. Concernant la Loi du Retour, l'époux catholique d'un Juif parvint à acquérir la nationalité israélienne, suite à une décision du ministère de l'Intérieur[43]. Il existe également une reconnaissance du concubinage pour tous les couples, tant hétérosexuels qu'homosexuels.

En Inde

À la suite d'un jugement du de la Haute Cour de Delhi, depuis ce jour, l'homosexualité n'est plus un crime s'il est appliqué (dans les rapports sexuels et dans les sentiments) si les deux personnes sont adultes et consentantes annulant l'ancienne législation « Article 377 du Code Pénal » issu de la colonisation britannique.

Selon le droit indien, chaque État est indépendant en matière judiciaire par rapport aux autres, et cette décision ne s'applique qu'à Delhi[44].

En Iran

En Iran, la loi condamne durement les actes homosexuels, ceux qui s'y adonnent encourent à la flagellation et même à la peine de mort, dans le cas de trois récidives[45].

Au Sénégal

Au Sénégal, les actes homosexuels sont passibles de cinq ans de prison et d'une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA, selon le Code pénal sénégalais[46].

En Papouasie-Nouvelle-Guinée

Voir ce qui se passe dans la tribu Etoro.

Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT

Martina Navrátilová et Mark Tewksbury lisent la Déclaration de Montréal lors de l'ouverture des Outgames le 29 juillet 2006 au Stade olympique de Montréal

Les participants de la Conférence internationale sur les droits humains des LGBT de Montréal, qui s’est tenue dans le cadre des premiers Outgames mondiaux 2006, rédigent puis rendent publique, le 29 juillet 2006, la déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT. Elle est diffusée auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des gouvernements nationaux afin de mobiliser leur appui au respect des droits LGBT.

La Déclaration de Montréal[47] fait le point sur les droits des LGBT dans le monde en général et dans le monde du sport en particulier. Elle dénonce le double discours de l'ONU qui n'applique pas suffisamment aux homosexuels la Déclaration universelle des droits de l'homme. Plusieurs droits fondamentaux, y compris à la vie, sont bafoués dans plusieurs pays membres de l'ONU, où l'homosexualité est criminalisée.

La déclaration de Montréal interpelle également les gouvernements du monde et certaines grandes religions. Les premiers parce qu'ils ne garantissent pas aux homosexuels le droit de se marier entre eux et les secondes parce qu'elles n'appliquent pas leurs principes de tolérance envers les homosexuels. Cette vision est cependant contestable, puisque l'on demande à des religions ancestrales de faire fi d'interdits absolus. Cette intolérance et les tabous entourant la question nuisent, selon la Déclaration de Montréal, à la lutte contre le sida.

Plus de 1 500 délégués ont traversé le globe pour participer à cette Conférence et y discuter dans les différents ateliers et plénières, où plusieurs experts internationaux ont pris la parole dont L'honorable Louise Arbour, haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU et Martina Navrátilová, la joueuse de tennis de renommée internationale[48].

Histoire

Dans l'Antiquité

Certaines sociétés préchrétiennes montraient plus ou moins de tolérance ou d'acceptation vis-à-vis des pratiques homoérotiques. Pour beaucoup d'entre elles, ces pratiques étaient toutefois très codifiées socialement, et tout écart vis-à-vis de ces normes était mal vu, voire considéré comme délictueux. Par exemple, dans certaines cités de la Grèce antique, la pédérastie était pratiquée dans le cadre de l'éducation d'adolescents mâles, mais de façon généralement très codifiée. Ainsi, à Athènes, l'éraste, partenaire adulte, devait être actif dans la relation sexuelle, et l'éromène, adolescent, passif, faute de quoi la relation était considérée comme immorale. Par ailleurs, l'homosexualité exclusive demeurait quelque chose de rare, la pédérastie n'excluant absolument pas les relations avec les femmes ni la génération.

Dans Le Banquet de Platon, Aristophane raconte qu'au temps de Zeus, il y avait trois sexes : l'homme, la femme et l'androgyne. La forme humaine était celle d'une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages, une tête unique et quatre oreilles, deux sexes, etc. Le mâle était un enfant du Soleil, la femelle de la Terre, et l'androgyne de la Lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anéantir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux. Il demanda ensuite à Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure. Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de déplacer les organes sexuels à l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes (moitiés d'androgynes) permettraient la perpétuité de la race.

On relève également que plusieurs sociétés antiques, comme la Grèce et le Japon, ont encouragé la création de liens homosexuels dans certains corps d'armée entre des combattants expérimentés et leur disciple. L'on pensait alors que deux hommes amoureux se battraient avec plus de détermination et avec une plus grande morale. Le Bataillon sacré de Thèbes constitue un exemple classique de force militaire bâtie sur cette croyance[49].

On trouve dans l'Antiquité des discussions[réf. nécessaire] sur les relations entre animaux de même sexe, ce qui laisse penser que le concept d'homosexualité était connu des Anciens.

Exécution du chevalier de Hohenberg et de son écuyer devant les murs de Zurich (1482).

Répression au Moyen Âge en Europe

Malgré la tolérance des peuples germaniques — les lois du Haut Moyen Âge ne font aucune référence à l'homosexualité — dans la société chrétienne du Moyen Âge et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, l'acte homosexuel entraîne la peine de mort dans la plupart des États européens.[réf. nécessaire]

Au VIe siècle, de crime contre la dignité, l'acte homosexuel devient un crime contre l'ordre naturel[réf. nécessaire] défini par Dieu et pouvant mener jusqu'au bûcher. Durant tout le Moyen Âge, l'homosexualité, considérée comme une hérésie, est combattue, notamment par l'Inquisition, sous le nom de « bougrerie » ; certains hérétiques, tels les Cathares sont accusés de bougrerie, au prétexte que leurs prêcheurs vont par deux de même sexe.[réf. nécessaire] Le terme bougrerie est dérivé de boulgre, qui signifie bulgare, utilisé à l'époque pour désigner les bogomiles (la Bulgarie étant un centre important de cette hérésie)[50]. Que la morale bogomile soit en réalité ascétique n’entre pas en considération pour expliquer l’emploi du terme : tous les cathares ne l'appliquaient pas et seuls les parfaits n'étaient pas dépravés.

La torture est infligée aux coupables d'actes homosexuels ou de sodomie (qu'on appelle alors « délit de l'épine du dos » ou tout simplement « délit de l'épine ») est très sévèrement châtiée : « Quand on aura soupçonné un homme de bougrerie, il doit être mis en prison. Les personnes d’Église doivent faire l’Inquisition de la foi sur lui, et demander de la foi. Et s’il est condamné, le roi le fait mettre à mort. […] Celui qui est sodomite prouvé, doit perdre les couilles, et s’il le fait une seconde fois, il doit perdre le membre ; et s’il le fait une troisième fois, il doit être brûlé. […] Femme qui le fait doit à chaque fois perdre un membre, et la troisième fois, doit être brûlée. Et tous leurs biens sont au roi. »[51]

Époque classique

Monsieur (ici en robe), avec son frère Louis XIV.

À la sortie du Moyen Âge, de nombreux personnages historiques, monarques, princes et ducs en France et à l’étranger furent à tort ou à raison soupçonnés d’être homosexuels, mais cela ne donna jamais lieu à des condamnations, d'autant que ces individus étaient pour la très large majorité mariés avec des femmes produisant descendance.

À la Renaissance puis surtout au XVIIe siècle, il fut souvent d'usage dans certaines cours royales européennes de « féminiser » les cadets de familles régnantes, de manière à éviter toute velléité au trône de leur part[52]. Ce fut notamment le cas des frères cadets des rois de France, appelés à partir du règne d'Henri III par le titre « Monsieur ». Ceux-ci étaient habillés en filles (parfois jusqu'à l'âge mûr), élevés comme des femmes et souvent poussés à l'homosexualité avec d'autres jeunes garçons parfois dénommés « mignons » (le terme vient d'Henri III, qui était lui-même à l'origine un frère cadet de Charles IX).

L'exemple le plus célèbre fut sans doute Philippe d'Orléans (1640-1701), « Monsieur, frère du Roi » (Louis XIV) et mari de « Madame » (Henriette d'Angleterre puis Élisabeth-Charlotte de Bavière), avec qui il obtint par ailleurs quatre enfants. Le Duc de Saint-Simon le décrit ainsi dans ses Mémoires : « C'était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même… »[52]. L'un de ses principaux « mignons » fut le futur abbé François-Timoléon de Choisy, qui laissa des Mémoires à ce propos[53].

Les Lumières

Au siècle des Lumières, Montesquieu puis Voltaire et Cesare Beccaria se sont interrogés[réf. nécessaire] sur la sévérité de la peine, mais ne semblent pas avoir contesté un caractère anormal à l'homosexualité. Toutefois, Voltaire qualifie l'homosexualité d'« attentat infâme contre la nature », d'« abomination dégoûtante », et de « turpitude »[54]. En Angleterre, Jeremy Bentham, dans son Essai sur la pédérastie, qui paraîtra à titre posthume, suit une argumentation utilitariste et défend une dépénalisation de la pédérastie.

La peine de mort pour sodomie est remplacée par les travaux forcés en Pennsylvanie (1786) et en Autriche (1787).

En 1791, la France est le premier pays à dépénaliser complètement l'homosexualité, l’Assemblée constituante de 1789 ne retenant pas le « crime de sodomie » dans le Code pénal.

XIXe siècle

Lord Alfred Douglas, surnommé « Bosie », et Oscar Wilde.

Le Code pénal de Napoléon en 1810 ne revient pas sur cette dépénalisation et influence de nombreuses législations européennes (Pays-Bas, Bavière, etc.).

En Angleterre, la peine de mort pour cette raison n'est plus appliquée à partir de 1836. Néanmoins, en 1861, une loi condamne la sodomie d'une peine de dix ans de prison.

Pendant le XIXe siècle, les thèmes homosexuels vont progressivement fleurir dans la littérature romantique et surtout post-romantique, le plus célèbre personnage homosexuel français étant sans doute Vautrin, personnage-clef de nombreux romans du cycle de La Comédie humaine de Balzac. Dans la seconde moitié du siècle, de plus en plus d'écrivains (qu'ils soient dandys ou non) ne feront pas mystère de leurs préférences sexuelles, comme Oscar Wilde ou Paul Verlaine, connu pour sa fameuse romance noire avec le jeune Arthur Rimbaud qui sera citée comme circonstance aggravante lors de son procès en Belgique en 1873 pour tentative de meurtre sur son jeune amant.

Les relations entre hommes sont au XIXe siècle souvent liées à un imaginaire exotique, notamment oriental. C'est ainsi que Flaubert en fait mention dans Salammbô : « Il s’était formé d’étranges amours – unions obscènes aussi sérieuses que des mariages, où le plus fort défendait le plus jeune…et l’enfant devenu mercenaire payait ce dévouement par mille soins délicats et des complaisances d’épouse… ». Flaubert profita également de son séjour au Moyen-Orient en 1849-50 pour expérimenter ces plaisirs exotiques, comme il le rapporte dans sa correspondance avec son ami Louis Bouilhet :

« Ici c’est très bien porté. On avoue sa sodomie, on en parle à la table d’hôte. C’est aux bains que cela se pratique. On retient le bain pour soi (5 F. y compris les masseurs et la pipe) et on enfile son gamin dans une des salles. Tous les garçons de bains sont bardaches, ce sont ordinairement des garçons assez gentils… [...] Tu me demandes si j’ai consommé l’œuvre des bains. Oui, sur un jeune gaillard gravé de la petite vérole qui avait un énorme turban qui m’a fait rire. Je recommencerai[55]. »

En 1879, un article du journal Le Temps, indique que l'homosexualité est alors très répandue en Nouvelle-Calédonie[56] :

« Avec un peu de travail et de conduite, les déportés de bonne volonté eussent pu se procurer en Nouvelle-Calédonie un certain bien-être, y devenir à leur tour propriétaires de terres et de fermes. Mais eussent-ils pu s'y créer une famille ? Nous n'osons l'affirmer, car les femmes y manquent. Qu'on le sache bien au ministère de la marine ; le développement de la Nouvelle-Calédonie, la morale surtout, bien plus qu'il ne nous est possible de l'indiquer ici, exigent qu'on dirige en masse sur Nouméa tout le personnel féminin de nos prisons. Le soufre et le feu qui détruisirent Sodome et Gomorrhe seraient à peine suffisants pour purifier la Nouvelle-Calédonie de ses souillures. Les hommes justes, qui, hâtons-nous de le dire, se trouvent à Nouméa en plus grand nombre que dans les deux villes maudites, ne nous contrediront pas. »

Persécutions sous le régime nazi

Monument situé à Amsterdam en hommage aux personnes LGBT déportées.

L'idéologie nazie a tout d'abord entretenu des relations ambiguës avec l'homosexualité. Aux premières heures du mouvement, le culte de la virilité, de la beauté plastique, de l'homme nouveau était teinté de machisme et d'homoérotisme. Les SA, par la voix d'Hans Blücher — un proche de l'organisation paramilitaire — et par l'exemple d'Ernst Röhm, qui était ouvertement homosexuel, furent plutôt favorables à l'homosexualité à l'antique. Néanmoins, les sections d'assauts furent balayées avec la Nuit des Longs Couteaux et, l'année qui suivit, en 1935, le régime durcit la législation envers les homosexuels (modification du § 175 du Code pénal allemand). Il faut néanmoins rappeler qu'à l'époque, la condamnation pénale de l'homosexualité, ainsi que son classement dans les maladies mentales, étaient considérés comme allant de soi dans de nombreux pays. La pénalisation de l'homosexualité, en elle-même, n'était donc pas spécifique à l'Allemagne nazie.

Il n'en reste pas moins qu'au temps du Reich, de très nombreux homosexuels furent déportés vers les camps de concentration. Les prisonniers homosexuels masculins étaient marqués d'un triangle rose, d'une taille supérieure aux autres triangles classificatoires, ce qui avait souvent pour effet, en plus des conditions de vie très dures dans les camps, de les livrer à l'hostilité des autres déportés. C'est pourquoi le triangle rose est aujourd'hui utilisé comme un symbole d'identité gay, rappel de la cruauté des persécutions passées[57].

Les femmes homosexuelles ne furent pas épargnées par la Gestapo, et de nombreuses lesbiennes furent déportées, mais ce fut plutôt en tant qu'« asociales » qu'en tant que délinquantes sexuelles définies. En effet, elles étaient marquées d'un triangle noir, signe de leur appartenance au groupe des personnes « socialement inadaptées ». Parmi ces personnes, on trouvait des chômeurs de longue durée, des vagabonds, des marginaux, des alcooliques, des toxicomanes et certains malades mentaux, mais aussi des prostituées ou encore des femmes qui employaient des contraceptifs.

Aucun projet spécifique d'extermination comparable à la Solution finale n'a été élaboré en vue de faire disparaître les homosexuels à l'instar des Juifs, des Tsiganes et autres ethnies considérées comme inférieures. Cependant, les orateurs nazis s'en prenaient couramment à eux, en des termes fort peu équivoques quant à la nécessité de leur élimination, ce qui ne pouvait pas être sans effet sur le traitement qui leur fut réservé dans les camps de concentration, au seul motif qu'ils étaient homosexuels. Ils furent ainsi victimes de traitements jugés particulièrement cruels[58].

Ce n'est que plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale que les actions du régime hitlérien envers les homosexuels font l'objet d'un certain intérêt, et seules quelques commémorations officielles ont eu lieu depuis, dont le Homomonument à Amsterdam et un projet de monument à Berlin.

Aucune étude historique de fond n'a à ce jour été publiée sur le nombre d'homosexuels tant déportés qu'assassinés entre 1933 et 1945. Les travaux sur base des condamnations « légales » suggèrent 10 000 victimes :

« Moins de dix survivants homosexuels ayant témoigné sont connus à ce jour. Franck Rector fait un tour d'horizon des statistiques. Estimant de 10 000 à 1 million de victimes, il choisit néanmoins le nombre de 500 000. Pour lui, si les estimés de Himmler sur le nombre total d'homosexuels masculins en Allemagne étaient de 2 millions, il procède au calcul selon une simple statistique. 25 % des homosexuels d'Allemagne, de Hollande et de la France est donc, selon lui, une statistique valable. Heinz Heger, au milieu des années 1970, estimait le nombre de victimes à 50 000. Ses données sont fondées sur un estimé des condamnations légales. Il ne tient donc pas compte des victimes sans procès. Un autre estimé vient de l'Église de la confession d'Augsbourg d'Autriche. Cet estimé est de 220 000. Cependant, les méthodes de calcul de cet estimé sont fortement critiquées par d'autres historiens. Richard Plant, quant à lui, estime, que de 1933 à 1944, "50 000 à 63 000, dont 4 000 mineurs et 6 lesbiennes"(!) meurent des mauvais traitements des camps nazis. Finalement, les ouvrages généraux sur les persécutions nazies — lorsqu'ils discutent du traitement des homosexuels — estiment pour la plupart le nombre de victimes homosexuelles à 10 000. Ce nombre est basé sur une compilation des condamnations officielles du régime nazi sous le paragraphe 175[59]. »

Le triangle rose, marque des prisonniers LGBT dans les camps de concentration.

En France, la situation fut contrastée. Dans les territoires annexés (Alsace et Moselle) intégrés au Reich et donc soumis au Code pénal allemand, les homosexuels furent déportés. Mais aussi, en zone occupée, comme dans la France de Vichy, les homosexuels furent inquiétés[réf. nécessaire], mais des homosexuels célèbres, comme Jean Cocteau, purent continuer leur vie mondaine à Paris au vu et au su de tous, celui-ci affichant sa liaison avec Jean Marais, ce qui donnera lieu à l'incident avec le journaliste Alain Laubreaux. Le cabaret de Suzy Solidor, dont l'homosexualité était de notoriété publique, était fréquenté par des soldats allemands. Certains collaboreront avec l'occupant, comme Abel Bonnard, ministre de la Jeunesse du gouvernement Pierre Laval, affublé du sobriquet « Gestapette », Jacques Benoist-Méchin, aussi membre du gouvernement de Vichy, Roger Peyrefitte ou Bernard Faÿ. Marcel Bucard, meneur d’un parti ultra-collaborationniste, est soupçonné de l’avoir été[60]. Néanmoins, en 1942, le régime de Vichy introduit[61] dans le Code pénal une discrimination, rompant la tradition française d'égalité des homosexuels et hétérosexuels : l'alinéa 1 de l’article 334 du Code pénal est modifié pour faire d'un délit l'acte consistant à avoir des relations homosexuelles avec un mineur (moins de 21 ans), au lieu de 13 ans pour les hétérosexuels. Les ordonnances[62],[63] du gouvernement provisoire de la République française en 1945, en élevant l'âge de consentement à 15 ans aux seules relations hétérosexuelles, confirment cette disposition, la déplaçant seulement en nouvel alinéa 3 de l’article 331[64] et resteront jusqu'en 1982, où la loi Raymond Forni du 4 août 1982[65], rapportée par Gisèle Halimi et soutenue par Robert Badinter, abrogera cette discrimination.

Les persécutions nazies à l'égard des homosexuels se sont déroulées dans un contexte de durcissement général des régimes totalitaires et autoritaires sur les « déviances morales ». Ainsi, en 1934, Joseph Staline a fait adopter des dispositions pénales prévoyant l'emprisonnement et la déportation des homosexuels. D'après des données incomplètes[réf. nécessaire], de l'ordre de 300 000 à 400 000 personnes ont été condamnées sur la base de ces dispositions (qui n'ont été abrogées qu'à la fin des années 1980).

Évolution des mentalités depuis 1945

Le regard de la psychanalyse et de la psychiatrie

Selon le psychanalyste Sigmund Freud, dont les théories datent des années 1900-1930, l'homosexualité est une « variation de la fonction sexuelle » : c'est une perversion (au sens psychologique du terme, et non moral) du modèle de maturation psychique qu'est le complexe d'Œdipe[réf. souhaitée]. Pour lui cependant, il n'y a pas à en avoir honte et un homosexuel heureux n'a pas besoin de « traitement ». Selon lui, seul un homosexuel « malheureux » peut avoir besoin de la psychanalyse, pour analyser la souffrance qu'il peut ressentir en général, au même titre qu'un hétérosexuel[66].Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : « l'homosexualité n'est pas un avantage mais ce n'est pas non plus quelque chose dont [on] doit avoir honte, ce n'est ni un vice ni une dégradation et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies ». Cette conception est caractéristique de la modernité de la pensée freudienne, qui va à l'encontre des théories psychiatriques de l'époque.

En 1973, l'Association américaine de psychiatrie retire l'homosexualité de sa liste des maladies mentales (DSM-IV). La Chine fait de même le 20 avril 2001[67].

La situation est aujourd'hui moins polémique qu'à l'époque. Aucune organisation psychiatrique ou psychologique majeure d'Occident ne considère l'homosexualité comme étant une maladie ni un sujet d'intervention en tant que tel. Au contraire, tout essai de changement d'orientation sexuelle est aujourd'hui souvent dénoncé fermement comme étant dangereux, non nécessaire ou inefficace[68],[69][source insuffisante]. Le consensus dans la communauté psychiatrique et psychologique est que l'homosexualité est soit innée alors qu'il n'y a aucune preuve de la présence d'un gène déterminant l'orientation sexuelle, soit apparaît très tôt dans la vie (sans pour autant être sûr de l'origine précise de l'orientation sexuelle), et est immuable (bien que la compréhension de son orientation sexuelle puisse évoluer au cours de sa vie)[70].

Point de vue de l’Église catholique romaine

Avec l'aggiornamento souhaité par le pape Jean XXIII, l'Église latine a reformulé son magistère à la lumière de la constitution Lumen Gentium.

Un premier document de la Congrégation pour la doctrine de la foi daté de 1975[71] trace une limite claire entre ce qui est appelé « tendances homosexuelle » et « pratique homosexuelle actives ». Les tendances sont reconnues comme étant un élément intrinsèque de la personne et indépendante de sa volonté. À ce titre elles ne peuvent être condamnées. Dans la mesure où le ministère presbytéral ou épiscopal appelle à une continence sexuelle absolue, il n'y a pas d'empêchement à ordonner une personne homosexuelle.

Un deuxième document de 1986, est publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi sous forme de lettre aux évêques catholiques et signé par son préfet, alors le cardinal Ratzinger, avec mention de l'approbation explicite du pape Jean-Paul II[72]. Ce texte est nettement en recul par rapport à celui de 1975 puisqu'il est écrit : « l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral ». Il n'est donc plus admis que la tendance homosexuelle est indépendante de la volonté de la personne. La fin du document donne des instructions assez précises concernant le refus d'accès aux locaux appartenant à l’Église des groupes de défense des droits des homosexuels.

Le sida

À la fin des années 1970, des médecins de New York et de San Francisco notent que plusieurs de leurs patients homosexuels et hétérosexuels souffrent d'asthénie, de perte de poids et parfois même de formes rares et atypiques de cancer (comme le Sarcome de Kaposi). L'existence d'un problème sanitaire est avérée en juillet 1981 lorsque le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d'Atlanta relève une fréquence anormalement élevée de sarcomes de Kaposi et l'apparition d'un nouveau virus comme cause de ce qui sera connu comme le Syndrome d'immunodéficience acquise (Sida) est évoquée dès 1982.

Une fois le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) responsable du Sida identifié en 1983 et les modes de contamination découverts, des campagnes de sensibilisations et d'informations sont organisées. Mais au début de l'épidémie, le Sida est resté associé dans les esprits à l'homosexualité en raison du grand nombre de personnes atteintes dans le milieu libertin gay. Plusieurs célébrités gay sont touchées dans les années 1980 et en mourront rapidement, comme Patrick Cowley (1982), Klaus Nomi (1983), Michel Foucault (1984), Keith Haring (1990) ou encore Freddie Mercury (1991). C'est ainsi que la presse a commencé par désigner le syndrome par l'expression « cancer gay », avant de revenir sur ce préjugé face aux personnalités séropositives non-gay de plus en plus nombreuses (Miles Davis, Isaac Asimov, Anthony Perkins…).

La prise de conscience générale a été beaucoup aidée par la communauté homosexuelle, car de nombreux mouvements, tels que celui d’Act Up ou David et Jonathan[73] et des vedettes internationales comme Freddie Mercury en ont forcé la visibilité, incitant les dirigeants politiques à engager de véritables recherches scientifiques.

Un droit évolutif

Une dépénalisation progressive

En 1791, en France, le Code pénal ne fait aucune mention des lois anciennes concernant la sodomie ou de tout autre terme désignant les rapports homosexuels. Cette dépénalisation fut confirmée par le Code pénal de 1810.

La sodomie est décriminalisée, en 1962, dans l'Illinois, en 1967, au Royaume-Uni, en 1969, en Allemagne de l'Ouest.

Le Bill omnibus du ministre de la Justice du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décriminalise la sodomie entre adultes consentants. « L'État n'a pas à s'immiscer dans la chambre à coucher de la Nation » avait déclaré le ministre qui deviendra quelques mois plus tard Premier ministre du Canada. En 1977, La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est amendée. Désormais, il est interdit de faire de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Il s'agit de la première loi au monde qui interdit ce genre de discrimination dans les secteurs public et privé (à part quelques villes et comtés des États-Unis). En 1995, le Canada rend anticonstitutionnelle la discrimination envers les homosexuels.

L’Organisation mondiale de la santé supprime, en 1990, l'homosexualité de la liste des maladies mentales, mettant fin à plus d'un siècle d'homophobie médicale.

La révolution russe de 1917 dépénalisera l'homosexualité, alors que Staline l'interdira à nouveau pour être, bis repetita placent, officiellement dépénalisée au cours de l'année 1993 en Russie[74]. En 1994, le paragraphe 175 est abrogé en Allemagne. En 2003, la Cour suprême des États-Unis abolit les lois toujours en vigueur contre les pratiques sexuelles homosexuelles.

Union civile, mariage partiellement légalisés, mariage

Le 1er octobre 1989, la Loi sur le partenariat entre en vigueur au Danemark (1996 au Groenland), qui devient ainsi le premier pays dans l'histoire à autoriser l'union civile entre deux personnes majeures du même sexe (si l'une est citoyenne danoise ou vit au Danemark). Un rituel religieux pour couples de même sexe y est accepté en 1997 mais très peu officié.

Le 15 novembre 1999 en France, le Parlement vote la loi sur le PACS, forme d'union civile accordant certains droits et devoirs aux couples aussi bien homosexuels qu'hétérosexuels, dans le maintien d'un esprit universel.

Dans une résolution votée le 5 juillet 2001[75] (à la suite du rapport Cornillet de 2000), le Parlement européen recommande aux États membres de l'Union européenne « la modification de leur législation dans le sens d'une reconnaissance des relations non maritales entre personnes du même sexe ou de sexes différents et l'attribution de droits égaux à ces personnes » ainsi que « l'inscription à l'ordre du jour de l'Union européenne de la question de la reconnaissance mutuelle des relations non maritales reconnues légalement ».

Dans un rapport adopté fin 2002[76], le Parlement recommande de reconnaître les relations non maritales, tant entre personnes de sexe différent qu'entre personnes du même sexe, et d'associer à ce type de relations des droits égaux à ceux qui découlent du mariage, tout en inscrivant « à l'agenda politique la reconnaissance mutuelle des relations non maritales et du mariage entre personnes du même sexe ».

Enfin, dans une résolution de 2003[77], le Parlement européen réitère sa demande « d'abolir toute forme de discrimination — législatives ou de facto — dont sont encore victimes les homosexuels, notamment en matière de droit au mariage et d'adoption d'enfants ».

En 2001, les Pays-Bas reconnaissent le mariage homosexuel, suivi, en , de la Belgique, en 2004, du Canada, en 2005 de l'Espagne qui devient le premier pays du sud de l'Europe à le reconnaître et, le , de l'Afrique du Sud.

Le 10 novembre 2000, le Bundestag adopte en Allemagne la loi sur le partenariat enregistré, dit partenariat de vie ou communauté de vie déclarée (Eingetragenen Lebenspartnerschaft ou LPartG), ouvert aux couples homosexuels.

Le 5 juin 2004, le député-maire Vert de Bègles, Noël Mamère célèbre le premier mariage gay français en dépit des avertissements du ministère de l’intérieur. Ce mariage est annulé en appel par le tribunal de Bordeaux.

En a lieu le premier mariage homosexuel en Espagne à la suite de la législation autorisant le mariage entre personnes du même sexe, adoptée le 21 avril 2005.

Le 5 décembre 2005, l'entrée en vigueur de la Loi sur le Civil Partnership ouvre l'union civile aux couples homosexuels au Royaume-Uni

En juillet 2005, le Parlement du Canada modifie sa Loi sur le mariage et la définition qu'elle contient pour reconnaître et permettre les unions entre personnes du même sexe en modifiant la définition, qui est maintenant « l'union de deux personnes, à l'exclusion de toute autre ».

Le 19 décembre 2005, la première union homosexuelle est célébrée en Irlande du Nord. Cette union civile donne les mêmes droits aux couples hétérosexuels et homosexuels.

En 2007, à la suite d'une loi adoptée le 18 juin 2004 et acceptée par référendum le 5 juin 2005, entre en vigueur en Suisse la Loi fédérale sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe[78] ou LPart.

Le 15 mai 2008, la Cour Suprême de Californie a légalisé le mariage homosexuel dans cet État. Elle a mis en valeur « la discrimination entre les couples homosexuels et hétérosexuels » étant anticonstitutionnelle[79]. Un référendum concomitant à l'élection présidentielle a rejeté cette légalisation.

Le 1er mai 2009, le mariage homosexuel entre en vigueur en Suède. La même année, l'Église luthérienne de Suède a accepté de célébrer des mariages homosexuels. En 2009, le mariage a été ouvert aux couples du même sexe en Norvège. Le 17 mai 2010, le Portugal ouvre à son tour le mariage aux personnes homosexuelles. En , l'Islande a autorisé le mariage homosexuel. Première à en profiter : Johanna Sigurdardottir, la Première ministre. En , c'est au tour de l'Argentine de modifier son Code civil en remplaçant l'expression « un homme et une femme » par « deux contractants ».

En 2012, le Danemark ouvre le mariage à tous les couples dans l'Église de l'État.

Le 6 novembre 2012, aux États-Unis, l'État de Washington, le Maine et le Maryland ont autorisé le mariage gay lors de référendums organisés parallèlement à l'élection présidentielle américaine ; le mariage homosexuel était déjà reconnu dans six autres États américains (Connecticut, Iowa, Massachusetts, New Hampshire, New York et le district de Columbia de la capitale, Washington)[80].

Le 17 mai 2013, la France ouvre le mariage civil aux couples de même sexe.

L’homophobie sanctionnée par la loi

Depuis 1997, la Communauté européenne a le pouvoir de lutter contre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle, de par l'article 13 du traité d'Amsterdam[81]. L'interdiction de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle a été incluse en 2000 dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Par une directive cadre, l'interdiction de la discrimination est active sur l'emploi et la formation depuis 2000 ; l'égalité de traitement est un droit fondamental de l'UE[82]. Une directive du Conseil de 2008 vise à mettre en œuvre une égalité de traitement entre personnes, au-delà du domaine de l'emploi.

En 2001, les discriminations homophobes sont pénalisées en France.

Depuis 2003, le Code pénal français aggrave la pénalisation des crimes homophobes. Les menaces ou violences sont punies plus lourdement si elles ont été commises à raison de l'orientation sexuelle vraie ou supposée de la personne[83]. Le Code pénal aggrave également les punitions pour les actes de violences (article 222-8), de torture (article 222-3) ou de viol (article 222-24) s'ils sont été commis à raison de l'orientation sexuelle (vingt ans de réclusion criminelle). Le meurtre homophobe est puni de réclusion criminelle à perpétuité (article 221-4)[84].

L'orientation sexuelle est incluse en France parmi les motifs de discrimination prohibés en droit du travail et toute discrimination caractérisée au niveau économique (fourniture d'un bien ou d'un service, exercice d'une activité) et professionnel est sanctionnable en vertu de l'article 225[85] du Code pénal.

Le , la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité est créée en France pour lutter contre les discriminations, parmi lesquelles l'orientation sexuelle, en les décelant, en aidant à les combattre et en faisant évoluer le droit[86]. La Halde peut être saisie pour mettre en cause des actes ou des situations relevant de l'homophobie.

Le , la première journée mondiale de lutte contre l'homophobie a lieu dans quarante pays.

En , Xavier Darcos s'est engagé à lutter contre l'homophobie dans les lycées de France grâce à des campagnes de préventions. Les infirmières et infirmiers scolaires du collège seront, quant à eux, formés pour l'écoute des jeunes gays et lesbiennes[87].

En France

Depuis la Révolution française (par la loi du 25 septembre - , qui adopta le Code pénal, dont un fait remarquable est l'absence de mention de la sodomie, considérée jusque là comme un crime, ou tout autre terme désignant les rapports homosexuels[88]), les rapports homosexuels en privé entre adultes consentants ne sont plus poursuivis par la loi, en France.

Malgré cette dépénalisation des rapports homosexuels privés entre adultes consentants, non remise en cause par la loi depuis 1791, une police administrative forte est mise en place dès avant la Révolution et s’intensifie sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire autour des groupes d’homosexuels, notamment parisiens[89]. Elle se caractérise par un recensement écrit, sous forme de fiches, des homosexuels identifiés, des prostitués homosexuels et travestis, le tout compilé dans les registres des pédérastes. Le but de ce fichage systématique était essentiellement de prévenir les chantages et les scandales publics tout en contrôlant la prostitution. Le fichage des homosexuels par la police n’est plus pratiqué depuis 1981[90].

Le régime de Vichy, par la loi du Modèle:Date triable[61] modifiant l’alinéa 1 de l’article 334 du Code pénal, établit une distinction discriminatoire dans l’âge de majorité sexuelle entre rapports homosexuels et hétérosexuels :

« Sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 2 000 francs à 6 000 francs quiconque aura soit pour satisfaire les passions d’autrui, excité, favorisé ou facilité habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou de l’autre sexe au-dessous de vingt et un ans, soit pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques ou contre nature avec un mineur de son sexe âgé de moins de vingt et un ans. »

Cette loi crée une distinction explicite, on peut même dire une discrimination, entre rapports homosexuels et hétérosexuels s’agissant de l’âge à partir duquel un mineur civil peut entretenir une relation sexuelle avec un adulte, sans que cet adulte commette une infraction pénalement réprimée (21 ans pour les rapports homosexuels et 13 ans pour les rapports hétérosexuels puis 15 ans par l’ordonnance du Modèle:Date triable[63]. À la Libération, cet alinéa n’est pas abrogé comme ce fut le cas pour un grand nombre de lois pétainistes. À peine modifié, ce paragraphe a été seulement déplacé à l’alinéa 3 de l’article 331 du Code pénal par l’ordonnance du Modèle:Date triable[62],[64]. Cette nouvelle loi punissait « … d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 60 francs à 15 000 francs quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans. »

En 1974, l’âge de majorité sexuelle pour les rapports homosexuels est abaissé à 18 ans[91]. Avec cette modification, l’alinéa 3[64] de l’article 331 est resté dans le Code pénal jusqu’au Modèle:Date triable, date où fut inscrite la loi Raymond Forni, rapportée par Gisèle Halimi et soutenue par Robert Badinter, votée le Modèle:Date triable[65],[92].

Il n’y a eu que deux lois à faire une mention explicite à l’homosexualité en France depuis la Révolution. Il y a eu donc l’article 331 décrit ci-dessus, mais aussi l’ordonnance du Modèle:Date triable[93] (créant l’alinéa 2 de l’article 330 du Code pénal), prise à la suite de l’amendement Mirguet, qui a doublé la peine minimum pour outrage public à la pudeur quand il s’agissait de rapports homosexuels (cette disposition a été supprimée en 1980[94] sur proposition du gouvernement Raymond Barre, présentée[95] par Monique Pelletier, secrétaire d’État, reprenant la proposition de loi no 261 du Modèle:Dts d’Henri Caillavet[96]). L’article 331 a été cependant beaucoup plus important que l’article 330, non seulement par sa durée (40 ans pour l’article 331, 20 ans pour l’article 330), mais aussi par sa valeur symbolique (les débats écrits, les discours et les manifestations politiques autour de l’article 331 ont tous été beaucoup plus nombreux que ceux autour de l’article 330).

Le Pacte civil de solidarité (Pacs) instauré en 1999 reconnaît deux personnes du même sexe en tant que couple mais n’instaure aucun lien de filiation entre les deux partenaires et l’enfant de l’un ou l’autre.

La loi du Modèle:Date triable[97] instaure la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). « Seront pénalisées de façon quasi identiques les provocations à la haine ou à la discrimination, l’injure ou la diffamation, concernant le racisme, l’homophobie, le sexisme, et l’handiphobie… Les associations de plus de 5 ans d’existence déclarée pourront se porter partie civile aux côtés des victimes ». La loi du Modèle:Date triable concernait les propos publics (dans les médias audiovisuels : presse, livres, télévision) ; mais les autres, l’agression verbale dans la rue ou sur le lieu de travail restaient peu punies. Par le décret du Modèle:Date triable[98], ces types d’agressions non publiques font l’objet d’une contravention nettement plus sévère qu’une simple injure (concerne aussi les propos sexistes et handiphobes).

L’élection de François Hollande à la présidence de la République en 2012 a ouvert la voie au mariage homosexuel comme prévu dans son programme, son gouvernement ayant obtenu la majorité à l’Assemblée nationale[99].Après un débat animé dans les deux assemblées la loi "ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe" est adopté le 23 avril 2013[100].

En Chine

Largement tolérée en Chine durant l'époque classique, l'homosexualité a été fortement réprimée et criminalisée à partir de la République populaire de Chine (1949), et fut le motif de persécutions durant la Révolution culturelle. La question de l'homosexualité ressurgit dans l'opinion publique et la presse chinoise à partir des années 1980, et la tolérance grandit au fil des années. En 1997, l’homosexualité est dépénalisée et la sodomie décriminalisée. En 2001, l’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales, puis devient un sujet d'étude dans les universités[101].

L'homosexualité dans le monde vivant

L'existence de comportements homoérotiques occasionnels dans le règne animal a été attestée par plusieurs auteurs anciens : Aristote (perdrix), Athénée (colombes, perdrix), Élien (cailles), Horapollon (perdrix), Pline l'Ancien (cailles, coqs, perdrix), Plutarque (coqs). Cependant, ces récits sont contestés par les auteurs et textes suivants : Platon (Lois), Ovide, pseudo-Phocylide, Plutarque, Lucien, Longus, Jean Chrysostome, Célius Aurélien, Agathias (VIe siècle), Justinien, Vincent de Beauvais… Cette négation implique une perception ancienne du concept d'homosexualité, ce qui met à mal la thèse constructiviste[102][précision nécessaire].

D'autres animaux ont été signalés depuis par des observateurs[102] : abeilles, bonobos, castors, chauve-souris, chèvres, chiens, chimpanzés et certains autres singes, hannetons, lions, lucioles, pigeons, poulains, poules, tourterelles et vaches.

Une étude récente, faite à l'Université de Lausanne en Suisse sur des mouches génétiquement modifiées « en réduisant le taux de glutamate à l'extérieur des neurones qui déterminent le comportement homosexuel », a démontré que cette carence entraînait une désinhibition des orientations sexuelles et que celles-ci étaient réversibles. Toutefois, selon le responsable de cette étude, le Dr Yael Grosjean, « l'homosexualité n'est pas fixée »[103].

En 2005, Bruce Bagemihl répertorie plus de 450 espèces chez lesquelles ont été observées des pratiques homoérotiques[104]. Pour le professeur Thierry Lodé, de l'université de Rennes 1[105], « toutes les conduites sexuelles existent dans la nature » bien que les comportements exclusifs restent plutôt rares, l'évolution privilégiant toujours la reproduction.

Toutefois, les chercheurs[106],[107],[108] pensent que le qualificatif d'homosexualité ne peut pas être appliqué au règne animal car bien que le comportement homoérotique occasionnel soit présent chez certains, l'homoxesualité au sens humain contemporain d'« attirance sexuelle exclusivement dirigée vers des partenaires de même sexe au détriment de la reproduction sexuée » n'est presque jamais observée, et ne constitue en aucun cas un acte « conscient ».

Homo sapiens

Homosexualité et neurosciences

En étudiant davantage le cerveau humain, des scientifiques ont découvert des différences dans certaines régions cérébrales entre les hommes hétérosexuels et homosexuels. En 1990, le médecin et neurobiologiste hollandais Dick F. Swaab et le neuroscientifique Michel A. Hofman ont constaté que chez les hommes homosexuels, le volume du noyau suprachiasmatique de l'hypothalamus est presque le double de ce qu’il est chez les hétérosexuels. En 1995, ils ont aussi publié les résultats d’une expérience où l’on injectait une substance capable de bloquer l’action de la testostérone à des rats, avant ou après leur naissance. Une fois devenus adultes, ces rats avaient un noyau suprachiasmatique plus gros et un comportement bisexuel. En 1991, l’étude du neuroscientifique Simon LeVay avait montré que le troisième noyau interstitiel de l’hypothalamus antérieur (NIHA-3) est au moins deux fois plus gros chez les hommes hétérosexuels que chez les femmes et les hommes homosexuels. Certaines recherches laissent à penser que durant le développement, de faibles taux d’androgènes circulants pourraient « féminiser » le cerveau de certains garçons qui deviendraient homosexuels, tandis que des taux élevés d’androgènes pourraient « masculiniser » le cerveau des filles qui deviendraient homosexuelles[109].


Dans les années 2000, les recherches en neurosciences ont montré que les êtres humains stimulent leurs zones érogènes car cela procure des récompenses / renforcements dans le cerveau[110]. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. En simplifiant, l'être humain recherche les activités sexuelles car elles procurent des plaisirs érotiques intenses.

Chez l'être humain (et certains autres animaux comme le chimpanzé, le bonobo, l'orang outan et le dauphin), le comportement sexuel n'est plus seulement un comportement de reproduction, mais devient un comportement érotique[111]. Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[112] et des phéromones[113],[114] sur le comportement sexuel a diminué. Or, chez les mammifères les plus simples, ce sont les phéromones qui sont à l'origine de l'hétérosexualité[115]. Au contraire, l'importance des récompenses est devenue majeure[110]. Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche des plaisirs érotiques, procurés par la stimulation du corps et des zones érogènes, peu importe le sexe du partenaire[116].


Il faut être prudent en ce qui concerne l'aspect biologique : d'abord, en raison de la nature polémique de ce sujet de recherche, en particulier dans les pays anglo-saxons, la validité des études n'est pas garantie[117] ; ensuite, les expériences sur des jumeaux doivent être interprétées avec précaution, car il est difficile d'extrapoler une relation directe du niveau génétique au niveau comportemental. Néanmoins, ces études suggèrent une influence au niveau des gènes : si un jumeau est homosexuel, son jumeau monozygote aurait environ 52 % de possibilité de l'être aussi et les jumeaux dizygote auraient une proportion de 22 % de l'être tous les deux[118], même s'il est difficile de démêler l'effet génétique du simple effet culturel, les deux enfants étant généralement élevés ensemble. Enfin, les expériences récentes suggérant l'existence d'une orientation sexuelle biologique, mise en évidence chez des homosexuels des deux sexes et dont l'origine serait due aux caractéristiques anatomiques et fonctionnelles de l'aire préoptique médiane[119],[120],[121] ne permettent pas actuellement de savoir si ces caractéristiques fonctionnelles sont innées ou acquises[122]. De nombreuses études publiées entre 1990 et 2010 accréditent néanmoins l'idée d'une orientation sexuelle déterminée définitivement au stade prénatal (entre la fécondation et la naissance) en raison notamment de facteurs hormonaux[123].

Une autre piste d'abord évoquée en 1981 puis reprise en 2004 indique que, dans certains cas, la préférence pour l'homosexualité proviendrait de circonstances particulières, par exemple d'expériences très positives (récompenses / renforcements) que les personnes auraient vécues avec des partenaires du même sexe[124],[125],[126]. Cette approche est cependant remise en cause par des études publiées entre 2000 et 2010[127],[128].

Ces études prennent comme présupposé qu'un individu homosexuel naît avec des prédispositions à l'homosexualité, ce qui peut constituer un postulat déterministe et essentialiste lorsqu'il est fait abstraction des cas d'individus bisexuels ou dont l'orientation sexuelle change au cours de la vie.

Voir aussi

Articles connexes

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Dans les arts

Dans l'histoire

Avancées

Répression

Sous-cultures

Mouvements militants et associations

Divers

Bibliographie

Biologie

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Sociologie

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Droit

Culture

Liens externes

Références

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  17. http://www.tetu.com/actualites/international/etats-unis-les-deputes-du-new-jersey-votent-en-faveur-du-mariage-pour-tous-21066
  18. http://www.tetu.com/actualites/france/propos-homophobes-brigitte-bareges-sexplique-les-reactions-affluent-19498
  19. http://www.tetu.com/actualites/france/pour-vanneste-la-distinction-entre-pedophilie-et-homosexualite-est-hypocrite-17108
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  23. L'Enquête Presse Gay 2004 de l'Institut de Veille Sanitaire (en France) révèle que 34 % des homosexuels interrogés n'ont pas parlé de leur homosexualité à leur père, que 10 % environ des parents des homosexuels interrogés rejettent l'homosexualité de leur fils. Cette enquête indique aussi que les homosexuels masculins auraient 5 fois plus de risques qu'un hétérosexuel de commettre une tentative de suicide, risques encore plus importants chez les plus jeunes. (voir pages 59 et 64).
  24. And during the buildup to the U.S. Episcopal Church's controversial ordination of Gene Robinson as the bishop of New Hampshire, [Peter Akinola] announced, "I cannot think of how a man in his senses would be having a sexual relationship with another man. Even in the world of animals, dogs, cows, lions, we don't hear of such things." [1]
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  62. a et b Ordonnance no 45-190 du 8 février 1945
  63. a et b Ordonnance no 45-1456 du 2 juillet 1945
  64. a b et c Devenu alinéa 2 de l’l’article 331 par la loi no 80-1041 du 23 décembre 1980.
  65. a et b Loi no 82-683 du 4 août 1982, qui abolit l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal.
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  68. http://www.heterhomo.org/La-plupart-des-psychologues-contre
  69. http://www.charlatans.info/news/Aucune-therapie-ne-soigne-l
  70. Le biologiste Jacques Balthazart recense dans son livre Biologie de l'homosexualité (2010) les nombreuses études anglophones publiées notamment entre 1990 et 2010 accréditant la thèse d'une orientation sexuelle déterminée définitivement au stade prénatal. Il montre que la prédominance des thèses freudiennes dans la littérature francophone ne peut plus se justifier avec la rigueur scientifique qui est celle des récentes études tendant à prouver que l'homosexualité n'est pas acquise au cours de la vie.
  71. [DÉCLARATION PERSONA HUMANA http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19751229_persona-humana_fr.html]
  72. [LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L'ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19861001_homosexual-persons_fr.html]
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  77. Résolution A5-0281/2003, alinéas 74-77
  78. LPart dans le Code civil suisse
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  80. Des centaines de mariages homosexuels célébrés dans l'État de Washington, sur le site du Monde.
  81. Rapport 2009 Homophobie et discriminations, partie II, FRA
  82. Lutte contre la discrimination au travail
  83. Article 222-18 du Code pénal français
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  86. Missions et pouvoir de la Halde
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  88. Le rapporteur de la loi, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, affirma que le Code pénal n’a mis hors-la-loi que les « vrais crimes », et non pas les « délits factices, créés par la superstition, la féodalité, la fiscalité et le despotisme ». Cf. Thierry Pastorello, « L’abolition du crime de sodomie en 1791 : un long processus social, répressif et pénal », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, vol. 112-113,‎ , p. 197-208 (lire en ligne)
  89. Michael Sibalis, "Tantes" et "Jésus", la police des homosexuels sous le second empire in Dans les secrets de la police, éditions l’Iconoclaste 2008 (ISBN 9782913366206)
  90. Il faut attendre le Modèle:Date triable pour la dissolution du Groupe de Contrôle des Homosexuels à la Préfecture de police de Paris et la circulaire Defferre du Modèle:Date triable (note no 0011) pour limiter le fichage des homosexuels et le contrôle d’identité sur les lieux de drague. Le Modèle:Date triable, le directeur central de la sécurité publique, Clément Bouhin, rappelle aux polices urbaines que « les contrôles exercés dans le cadre de la loi pénale ne doivent présenter aucun caractère discriminatoire à l’encontre des homosexuels/les, notamment dans les lieux de rencontre privilégiés » (note de service no 4314).
  91. Avec la loi no 74-631 du 5 juillet 1974, qui a changé l’âge de majorité de 21 ans à 18 ans dans tous les articles du Code civil et du Code pénal)
  92. Extrait du discours de Robert Badinter à l’Assemblée Nationale, le Modèle:Dts.
  93. L’ordonnance no 60-1245 du Modèle:Date triable « relative à la lutte contre le proxénétisme »
  94. Loi no 80-1041 du Modèle:Dts « relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs ».
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  96. « Proposition de loi tendant à abroger l’alinéa 2 de l’article 330, et l’alinéa 3 de l’article 331 du Code pénal »
  97. Loi no 2004-1486 du Modèle:Date triable
  98. Décret no 2005-284 du Modèle:Date triable
  99. http://www.europe1.fr/Politique/Mariage-gay-la-France-y-pense-aussi-1078769/
  100. Loi no 120 ouvrant le mariage aux couples de même sexe http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0120.asp
  101. Sun Zhongxin, James Farrer et Kyung-hee Choi, « L’identité des hommes aux pratiques homosexuelles à Shanghai », Perspectives chinoises, no 93, 2006, en ligne
  102. a et b Documentaire Homosexualité animale (épisode de la série Animaux trop Humains), réalisé par Bertrand Loyer, Jessica Menendez et Stéphane Alexandresco, 2006. Distributeur : Off the Fence, Saint Thomas Productions.
  103. Génétique : L'homosexualité étudiée via les mouches - Sciences.
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  106. Simon LeVay, Queer Science: The Use and Abuse of Research into Homosexuality (Cambridge, Mass.: MIT Press, 1996).[réf. incomplète]
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  111. Les distinctions entre « comportement sexuel », « comportement de reproduction » et « comportement érotique » sont expliquées dans les articles Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage Reproduction (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo.
  112. BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996
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