Sainte-Adresse
Sainte-Adresse | |||||
![]() La chapelle Notre-Dame-des-Flots. | |||||
![]() Blason |
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Normandie | ||||
Département | Seine-Maritime | ||||
Arrondissement | Le Havre | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération havraise | ||||
Maire Mandat |
Hubert Dejean de La Batie 2020-2026 |
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Code postal | 76310 | ||||
Code commune | 76552 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Dionysiens | ||||
Population municipale |
7 349 hab. (2018 ![]() |
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Densité | 3 252 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 30′ 25″ nord, 0° 05′ 04″ est | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 100 m |
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Superficie | 2,26 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Le Havre-6 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
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Géolocalisation sur la carte : France
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Sainte-Adresse est une commune française de la banlieue ouest du Havre située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.
Elle a été la capitale de la Belgique durant la Première Guerre mondiale.
Géographie[modifier | modifier le code]
Située dans Le Havre Seine Métropole, Sainte-Adresse est une station balnéaire sur le littoral de la Manche. La ville est enclavée entre la mer et la commune du Havre. Elle se trouve sur le plateau cauchois qui appartient à l’ensemble géologique du Bassin parisien, formé à l’ère secondaire. Le sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, pouvant mesurer jusqu’à 200 mètres de profondeur[1]. Il est couvert d’une couche d’argile à silex et d’un limon fertile[2]. Ce plateau est entaillé par le vallon sec d'Ignauval qui est tapissé d’alluvions et de sédiments. Le cap de la Hève à l'ouest de Sainte-Adresse, marque l'extrémité sud de la Côte d'Albâtre et l'extrémité nord de la baie de Seine. Il culmine à 100 mètres au-dessus de la Manche. Il protège l'anse de Sainte-Adresse. Le phare de la Hève y est installé.
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de Sainte-Adresse ne serait pas lié à une sainte, mais à un promontoire servant de repère, d'« adresse » pour les marins[3], ou encore à l'adresse dont devaient faire preuve les marins pour franchir le cap de la Hève[4].
Histoire[modifier | modifier le code]
L'ancien nom de la commune était Saint-Denis-Chef-de-Caux, dû à l'église Saint-Denis, près de la mairie.
Sainte-Adresse étant située au bord des falaises, les habitations gallo-romaines de cet ancien village de pêcheurs sont sûrement maintenant au fond de la Manche.
En 1415, durant la guerre de Cent Ans Henri V d'Angleterre y débarque avec sa flotte pour tenter de reconquérir son « héritage français ».
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement les noms de Cap-d'Antifer et de Cap-de-la-Hève[5].
En 1899, est ouverte la ligne de l'ancien tramway du Havre, qui desservira la station jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
À partir de 1905, Georges Dufayel, homme d’affaires parisien, crée à Sainte-Adresse ex nihilo un lotissement balnéaire, le Nice havrais, qui est à lui seul une véritable station balnéaire. L’architecte havrais Ernest Daniel dirige les opérations. L’avenue des Régates, sur le front de mer, est conçue à l’image de la promenade des Anglais de Nice.
Pendant la Première Guerre mondiale, alors que la Belgique est presque entièrement occupée par les Allemands, Sainte-Adresse fut capitale administrative du royaume, cédée à bail au gouvernement belge pour la durée des hostilités, afin de ne pas faire de celui-ci un gouvernement en exil[6]. Ce dernier s'installa donc du jusqu'à [7] dans l'« immeuble Dufayel », construit par Georges Dufayel en 1911. Les ministères, administrations et personnel diplomatique, soit plus de 1 000 personnes logèrent dans la ville à partir du . Le gouvernement belge avait à sa disposition un bureau de poste, utilisant des timbres-poste belges, ainsi que son parc de réparation automobile, son hôpital, son école. Une usine d'armement belge explosera accidentellement le à Graville-Sainte-Honorine faisant une centaine de morts.
Le chef du gouvernement belge, Charles de Broqueville, ne séjourne à Sainte-Adresse que le week-end, faisant constamment des allers et retours pour voir le roi Albert Ier, resté en zone libre belge, à La Panne. Le souverain belge ne s'est jamais rendu à Sainte-Adresse, mais a néanmoins son boulevard, sa place et sa statue monumentale, érigée en 1938, mise à l'abri en 1940, et réinaugurée en 1947[8].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands y construisent plusieurs ouvrages de fortification du mur de l'Atlantique pour défendre le port du Havre.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Dans la mairie une plaque gravée présente le tableau des maires depuis la création de la commune[9].
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2018, la commune comptait 7 349 habitants[Note 1], en diminution de 0,03 % par rapport à 2013 (Seine-Maritime : +0,1 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Enseignement[modifier | modifier le code]
La commune relève de l'académie de Rouen.
Sainte-Adresse compte :
- deux écoles maternelles : école du Manoir et école maternelle Antoine-Lagarde ;
- une école primaire : groupe scolaire Antoine Lagarde ;
- une école primaire et maternelle privée : Jeanne-d'Arc ;
- un collège[20] ;
- un lycée polyvalent privé[21].
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Site géologique et préhistorique du cap de la Hève
- Phare de la Hève
- Manoir de Vitanval, construit vers 1420, maison à colombages d'inspiration anglo-normande
- Chapelle Notre-Dame-des-Flots, construite en 1857
- Église Saint-Denis, construite entre 1874 et 1877[22] : elle est notamment ornée en 1878 de deux verrières réalisées par les ateliers Lorin de Chartres, alors dirigés par leur fondateur, Nicolas Lorin[23].
- Pain de sucre, mausolée élevé à la mémoire du général comte Charles Lefebvre-Desnouettes par sa veuve Stéphanie Rollier, cousine de Napoléon Ier.
- Villa de Sarah Bernhardt
- Ancienne base militaire
- École de la Marine Marchande[24]
- Immeuble Dufayel construit en 1911 par l'homme d'affaires Dufayel
- Lieux et monuments de Sainte-Adresse
Peinture[modifier | modifier le code]
- Corot, Maison de pêcheurs à Sainte-Adresse, entre 1830 et 1840, Musée du Louvre, Paris.
- Claude Monet : La Côte de Sainte-Adresse, La Mer à Sainte-Adresse, Promenade sur les falaises de Sainte-Adresse, La Plage de Sainte-Adresse (1867), Les Cabanes à Sainte-Adresse, 1868, Rue à Sainte-Adresse, La Falaise de Sainte-Adresse, Sainte-Adresse, bateau à voile échoué, Sainte-Adresse, Sainte-Adresse, bateaux de pêche sur le rivage.
- Raoul Dufy, La Plage de Sainte Adresse, 1902, Le Cargo noir, une vingtaine de toiles, c. 1945-1952 (entrée en rade de Ste Adresse), Paris, Centre Pompidou ; Lyon, Musée des Beaux-Arts…
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Maurice Béquet (1889-1943), aviateur et pilote automobile.
- Sarah Bernhardt, actrice, y fit construire une propriété à la fin du XIXe siècle.
- Vincent Collet, basketteur puis entraîneur français, sélectionneur équipe de France masculine de basket y est né en 1963.
- Albert Dubosc, député sous la Troisième République, fut maire de Sainte-Adresse.
- Georges Dufayel, homme d’affaires parisien qui fit construire le « Nice havrais » et l'immeuble qui porte encore son nom.
- Philippe Dupuy, auteur de bande dessinée y est né.
- Benoît Duteurtre, romancier essayiste, producteur et animateur de radio, y est né en 1960.
- Henri de Gaulle et Jeanne de Gaulle née Maillot, parents de Charles de Gaulle y sont morts et enterrés.
- Alphonse Karr, directeur du Figaro, lance la station balnéaire en 1841.
- Charles Lefebvre-Desnouettes (1773-1822), général des armées de la République et de l'Empire.
- Jean Lemierre, haut fonctionnaire, président de BNP Paribas.
- Maxime Leroux, comédien français, y est né le .
- Charles Lhuillier, peintre, y est décédé en 1898.
- Claudine Loquen, peintre française, y est née le [25].
- Prosper Mérimée situe l'action de sa dictée à Sainte-Adresse.
- Claude Monet a peint de nombreux tableaux de la ville.
- Georges Méliès, père de l'art cinématographique y tourne en 1896 quelques-unes de ses premières vues maritimes. Assaut des vagues furieuses sur les falaises de Sainte-Adresse.
- Dominique Preschez. Compositeur classique contemporain et écrivain y est né en 1954.
- Guillaume Pley, animateur radio (actuellement sur NRJ) y est né le .
- Laurent Vicomte, dessinateur de bandes dessinées y est né en .
- Catherine Troallic, députée sous la 5e République, y est née le .
- Joël Tiéhi ancien footballeur professionnel ivoirien a entrainé l'équipe de la commune.
- Marc Ullmann, journaliste français.
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de Sainte-Adresse se blasonnent ainsi :
|
Pour approfondir[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Joseph Morlent, Le Cap de la Hève, Éva de Vitanval ou l'Écharpe d'azur : épisode historique du village de Saint-Denis-Chef-de-Caux, 1418-1428, petite bibliothèque normande, Costey Frères, Le Havre, 1861, 292 pages
- Alphonse Martin, Histoire de Chef de Caux et de Sainte-Adresse, L. Durand, Fécamp, 1881, 247 pages (Gallica : intégral)
- Fernand Poupel, Sainte-Adresse, Micaux, Le Havre, 1973, 232 pages
- Christian Sinelle, Les Glissements de terrain du Nice havrais - commune de Sainte-Adresse, Seine-Maritime, CNAM, 1989, 290 pages
- Frédéric Legoy, La présence belge au Havre et à Sainte-Adresse de 1914 à 1920, volume 56 de Cahiers havrais de recherche historique, Centre havrais de recherche historique, 1997, 144 pages
- Stéphanie Rosset de Quercize, Sainte-Adresse, mémoire en images, éd. Alan Sutton, 2001 (ISBN 2-84253-640-1)
- Laurence Abensur-Hazan, Auberges et Hôtels de Normandie Du Havre à Deauville, éd. Alan Sutton, 2009 (ISBN 978-2-8138-0011-4)
Vidéo[modifier | modifier le code]
- Site Ina.fr, Évocation historique : le gouvernement belge à Sainte-Adresse, .
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site de la mairie
- Cartes postales anciennes de la ville de Sainte-Adresse (76)
- Sainte-Adresse sur le site de l'Insee
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Pierre Auger et Gérard Granier, Le Guide du pays de Caux, La Manufacture, Lyon, 1993 (ISBN 2737702801), p. 132.
- J. Ragot, M. Ragot, Guide de la nature en pays de Caux, 2005, p. 6.
- Le Havre et son arrondissement: 1ère partie, par Joseph Morlent, 1re partie, 1841, p. 18 (Google Books).
- Normandie, guide Le Petit Fûté, 2011, p. 497 (Google Books).
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Jean-Henri Calmon et Jean-Clément Martin (dir.), Occupation, Résistance et Libération dans la Vienne en 30 questions, La Crèche, Geste éditions, coll. « 30 questions », (ISBN 2-910919-98-6), p. 63, p. 8.
- « Saint-Adresse, l'ex-"capitale" belge méconnue », (consulté le 4 août 2014).
- « Saint-Adresse, l'ex-"capitale" belge méconnue », (consulté le 1er aout 2014).
- Fernand Poupel 1973, op. cit., p. 86-87
- « Albert Dubosc », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore].
- « Sainte-Adresse : les adieux courroucés de Patrice Gélard : Pour son dernier conseil municipal en tant que maire, Patrice Gélard a félicité ses collaborateurs mais aussi fulminé », Paris Normandie, (lire en ligne).
- Vanessa Leroy, « Hubert Dejean de La Batie élu à Sainte-Adresse : Avec 51,7 % des voix, la liste de la municipalité sortante a été reconduite à la tête de la commune par les électeurs », Paris Normandie, (lire en ligne).
- « Les élus 76 », UDI Fédération de la Seine-Maritime (consulté le 13 novembre 2015).
- « Hubert Dejean de la Batie élu président du conseil d’administration du Conservatoire du littoral », Actualité, sur http://www.conservatoire-du-littoral.fr, (consulté le 6 septembre 2020).
- François Hauguel, « Municipales. De nouveaux visages sur la liste menée par Hubert Dejean de la Batie à Sainte-Adresse : Hubert Dejean de la Batie brigue un nouveau mandat à la tête d’une liste entre continuité et nouveaux visages », Paris-Normandie, (lire en ligne, consulté le 6 septembre 2020).
- Christophe Preteux, « Municipales 2020. Hubert Dejean de la Batie réélu à Sainte-Adresse : Hubert Dejean de la Batie a été réélu maire de la commune. Il s’appuie sur une équipe renouvelée à 40 %. Ses principaux adjoints demeurent en place », Paris-Normandie, (lire en ligne, consulté le 6 septembre 2020).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Collège
- Lycée Jeanne d'Arc
- « Église paroissiale Saint-Denis », notice no IA76000386, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « 2 verrières (baies 27 et 28) : Scènes des vies de saint Louis, de saint Jean l’Évangéliste et de saint Guillaume », notice no IM76004497, base Palissy, ministère français de la Culture
- École de la Marine Marchande
- « Claudine Loquuen », sur www.claudine-loquen.com, (consulté le 6 décembre 2019)