Mifaget

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Mifaget
Mifaget
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Arrondissement Pau
Commune Bruges-Capbis-Mifaget
Statut Ancienne commune
Commune associée
Maire délégué Annie LATAPIE
Code postal 64800
Code commune 64384
Démographie
Population 114 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 43° 06′ 52″ nord, 0° 19′ 01″ ouest
Historique
Fusion 1973
Localisation
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Mifaget est une ancienne commune française du département des Pyrénées-Atlantiques. Le , les trois communes voisines, Bruges, Capbis et Mifaget, fusionnent pour former la nouvelle commune de Bruges-Capbis-Mifaget sous l'égide de la loi Marcellin[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village est situé à l'est du département, à vingt-sept kilomètres au sud-est de Pau et à deux kilomètres au sud-ouest de Bruges.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme Mifaget apparaît sous les formes : Medium-Faget (1100[2], titres de Mifaget), Faied (XIIe siècle[2], cartulaire de Lescar[3]), Medius-Fagetus (1257[2], collection Duchesne volume XCIX[4]), Mieyfaget (1287[2], contrats de Barrère[5], l'espitau de Mieyfayet (1385[2], censier de Béarn[6]), Myfaget et Mieyhaget (respectivement 1538[2] et 1675[2], réformation de Béarn[7]), Saint-Michel de Mieyhaget (1678[2], insinuations du diocèse d'Oloron[8]) et Mi Faget (1793[9] ou an II).

On peut décomposer le nom Mifaget par les mots issu du gascon béarnais "Miey" et "Faget", signifiant respectivement "Milieu", et "Hêtraie" (endroit où l'on rencontre des hêtres). Autrement dit littéralement "la hêtraie du milieu".

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1131, Gaston IV le Croisé, vicomte du Béarn, fonde la Commanderie de « Mieyhaget » (« au milieu des hêtres » : en béarnais, un haget ou faget, du latin « fagus », est une hêtraie). Le territoire de la Commanderie (estimé à environ 300 ha en 1538) est prélevé sur le territoire des paroisses voisines avec leur accord : Arros, Asson, Louvie-Juzon et Sainte-Colome[10].

L'Hôpital de Sainte-Christine de Somport (Augustin) dont dépend Mifaget envoie des moines pour aider à défricher les terres. Les travaux semblent être terminés en 1261 et la Commanderie, dirigée par la congrégation des Augustins, dispose d’un hôpital qui, avec ceux de Gabas et de Sainte-Christine du Somport, permet aux pèlerins de faire étape pour rejoindre, par la voie du Piémont, les voies jacquaires menant à Saint-Jacques de Compostelle[11].

Contrairement à d'autres régions où les monastères avaient pour objectif de défricher les forêts, les établissements de cette région sont orientés vers l'accueil des pèlerins. Le paysage du haut-béarn est alors peu peuplé et essentiellement forestier[12].

Au XIIIe siècle, l’église romane est érigée avec en particulier une crypte de plan circulaire située sous le chœur. Elle devient une église de proximité pour les habitants qui s’installent dans la campagne environnante. En 1385, on dénombre trois feux, c’est-à-dire trois familles vivant dans trois maisons différentes.

Au XVIe siècle, la Réforme imposée par Jeanne d'Albret réduit la Commanderie à un domaine agricole vendu au baron de Jean de Neys de Coarraze[10].

Le , don est fait de la Commanderie de Mifaget à Henry d'Albret, seigneur de Pons, baron de Miossens[13].

À partir de 1608, Henri IV, sur demande du pape Clément VIII, appelle les Barnabites en Béarn afin de rétablir la religion catholique[13]. Les Barnabites récupèrent alors les biens dont disposait l'Hôpital Sainte-Christine de Somport et dont faisait partie l'Hôpital de Mifaget[10].

Au XVIIe siècle, Mieyhaget devient progressivement Mifaget. Les terres de la Commanderie sont achetées par les habitants composant alors une trentaine de familles. Un acte passé le avec les religieux Barnabites de Lescar leur donne une autonomie et un régime administratif.

À la fin du XIXe siècle, l’église est remaniée par la construction du clocher et du baptistère (travaux qui entraîneront le déclassement de l’église du titre des Monuments Historiques). Des travaux sont réalisés pour dégager et restaurer la crypte du XIIIe siècle dont la présence a été « redécouverte » à cette occasion.

En 1973, la commune de Mifaget fusionne avec les communes voisines de Bruges et de Capbis pour former la nouvelle commune de Bruges-Capbis-Mifaget et, de ce fait, passe du canton d’Arudy au canton de Nay-Ouest.

En 2014, Mifaget est un village d’environ 150 habitants, à la fois résidentiel et agricole, tourné vers le proche village de Bruges pour l’accès aux services de proximité (secrétariat de mairie, agence postale, écoles, commerces, installations sportives, etc.)

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1945 1952 Joseph LATAPIE    
1952 1972 Paul LURDOS    
Les données manquantes sont à compléter.
Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1973 1983 Paul LURDOS    
1983 1995 Michel LABARRERE    
1995 200? Philippe SOUBIELLE    
  En cours Annie LATAPIE    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
240254246240254250241250224
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
219208247211224209219201202
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
17616714912812412411110789
1962 1968 - - - - - - -
7473-------
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini[9].)

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Michel de Mifaget[14], possède une crypte du XIIIe siècle restaurée à la fin du XIXe siècle[15].

L’église Saint Michel, malgré ses bas-côtés et son clocher tardifs, garde la marque romane : le portail sud, avec le chrisme du tympan entouré d’une archivolte portant une frise d’anges aux ailes déployées, les chapiteaux sculptés et la crypte voûtée en coupole aux trois petites fenêtres. Le chrisme du tympan du portail est reproduit à l'identique dans la crypte[16]. Un culte original et plus récent (fin du XIXe siècle) s’y était développé : Saint Plouradou, statue pleureuse qui était censée guérir les enfants pleurnichards. L’Église ne l’a pas encouragé…

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. N° 71-588 du 16 juillet 1971. Arrêté Préfectoral du 22 décembre 1972 portant sur la fusion des communes de Bruges, Capbis et Mifaget.
  2. a b c d e f g et h Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
  3. Cartulaire de l'évêché de Lescar, publié dans les preuves de l'Histoire de Béarn de Pierre de Marca
  4. Collection Duchesne, volumes 99 à 114, renfermant les papiers d'Oihenart, ancienne bibliothèque impériale - Bibliothèque nationale de France
  5. Contrats retenus par Barrère, notaire de Béarn, manuscrit du XIVe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  6. Censier de Béarn, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, manuscrit de 1385 (lire en ligne).
  7. Réformation de Béarn, Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, coll. « manuscrits du XVIe au XVIIIe siècle ».
  8. Manuscrits du XVIIe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
  9. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Mifaget », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  10. a b et c Bernard Duhourcau, « La voie du Piémont pyrénéen : cinquième chemin de Compostelle », Pyrénées, nos 167-168,‎ , p. 198-199 (lire en ligne)
  11. Jean Claude Lassègues, Le réseau canonial de Sainte-Christine du Somport : mécanismes de son développement sur le versant nord, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques », (ISBN 9782735508907, DOI 10.4000/books.cths.4875, lire en ligne), p. 79-93
  12. Tucoo-Chala Pierre, « Forêts et landes en Béarn au XIVe siècle », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 67, no 31,‎ , p. 247-259 (DOI https://doi.org/10.3406/anami.1955.6053, lire en ligne)
  13. a et b V.D., Les Barnabites en Béarn in "Études historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne", Pau, Imprimerie catholique, G. Lescher-Moutoué, , 628 p. (lire en ligne), p. 210 ; 358 ; 504
  14. « L'église Saint-Michel », notice no IA64000602, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. Dubarat, Victor, Études historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne, Pau, Imprimerie catholique, G. Lescher-Moutoué, , 692 p. (lire en ligne), p. 658-660
  16. Favreau Robert, Mora Bernadette et Michaud Jean, « Chrismes du Sud-Ouest », Corpus des inscriptions de la France médiévale, Paris, CNRS Editions, no 10,‎ (lire en ligne)

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]