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De plus, ces caractères propres doivent être combinés à d'autres caractères comme un volume cérébral important, qui est en moyenne chez les Hommes actuels de {{unité|1350|cm|3}}. Le fossile de l'[[homme de Florès]] n'a pas été attribué à ''{{lang|la|Homo sapiens}}'' notamment en raison d'un volume cérébral de seulement {{unité|400|cm|3}}.
De plus, ces caractères propres doivent être combinés à d'autres caractères comme un volume cérébral important, qui est en moyenne chez les Hommes actuels de {{unité|1350|cm|3}}. Le fossile de l'[[homme de Florès]] n'a pas été attribué à ''{{lang|la|Homo sapiens}}'' notamment en raison d'un volume cérébral de seulement {{unité|400|cm|3}}.


Parmi les plus vieux ossements d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' connus pourraient figurer : deux crânes datés de {{formatnum:-195000}} ans, et appelés [[Omo 1 et Omo 2]]. Viennent ensuite ceux de l'homme d'Herto, encore appelé ''{{lang|la|[[Homo sapiens idaltu]]}}'', datés d'environ {{formatnum:-154000}} ans, puis les ossements de [[Qafzeh]] et [[Es Skhul|Skhul]] en [[Israël]]/[[Palestine]], datés respectivement de {{formatnum:-97000}} et {{formatnum:-80000}} ans. Le site de Fuyan en Chine a récemment révélé une quantité de dents de plus de 80 000 ans appartenant à Homo sapiens<ref>http://www.hominides.com/html/actualites/dent-homo-sapiens-fuyan-chine-80000-ans-0973.php</ref>. Parmi les fossiles célèbres, on compte ceux de l'[[homme de Cro-Magnon]], datés de {{formatnum:-35000}} ans et découverts en [[France]] et ceux de [[Peștera cu Oase]] (Oase 1, Oase 2, Oase 3) en Roumanie. 8 dents retrouvées dans la grotte de Quessem, à proximité de [[Tel-Aviv]], dont les plus vieilles seraient datées d'environ {{formatnum:-400000}}, auraient éventuellement des affinités avec ''Homo sapiens'', hypothèse étudiée par M. Gopher et son équipe<ref>{{article|titre=Des traces de Sapiens datant de 400 000 ans|périodique=[[Science et Avenir]].fr|date=31/12/2010|url=http://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/20110102.OBS5586/des-traces-de-sapiens-datant-de-400-000-ans.html}}</ref>, {{référence nécessaire|mais elles ne peuvent être attribuées à notre espèce}}.
Parmi les plus vieux ossements d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' connus pourraient figurer : deux crânes datés de {{formatnum:-195000}} ans, et appelés [[Omo 1 et Omo 2]]. Viennent ensuite ceux de l'homme d'Herto, encore appelé ''{{lang|la|[[Homo sapiens idaltu]]}}'', datés d'environ {{formatnum:-154000}} ans, puis les ossements de [[Qafzeh]] et [[Es Skhul|Skhul]] en [[Israël]]/[[Palestine]], datés respectivement de {{formatnum:-97000}} et {{formatnum:-80000}} ans. Le site de Fuyan en Chine a récemment révélé une quantité de dents de plus de 80 000 ans appartenant à Homo sapiens<ref>{{article|titre=Homo sapiens avait-il déjà atteint la Chine il y a 80 000 ans ?|journal=Hominidés.com|date=21/10/15|url=http://www.hominides.com/html/actualites/dent-homo-sapiens-fuyan-chine-80000-ans-0973.php}}</ref>. Parmi les fossiles célèbres, on compte ceux de l'[[homme de Cro-Magnon]], datés de {{formatnum:-35000}} ans et découverts en [[France]] et ceux de [[Peștera cu Oase]] (Oase 1, Oase 2, Oase 3) en Roumanie. 8 dents retrouvées dans la grotte de Quessem, à proximité de [[Tel-Aviv]], dont les plus vieilles seraient datées d'environ {{formatnum:-400000}}, auraient éventuellement des affinités avec ''Homo sapiens'', hypothèse étudiée par M. Gopher et son équipe<ref>{{article|titre=Des traces de Sapiens datant de 400 000 ans|périodique=[[Science et Avenir]].fr|date=31/12/2010|url=http://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/20110102.OBS5586/des-traces-de-sapiens-datant-de-400-000-ans.html}}</ref>, {{référence nécessaire|mais elles ne peuvent être attribuées à notre espèce}}.


Un autre représentant du genre ''{{lang|la|Homo}}'', ''{{lang|la|[[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]}}'', a fait son apparition en [[Europe]] il y a {{unité|250000|ans}} et a été contemporain d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' jusqu'à sa disparition, il y a environ {{formatnum:28000}} ans. On ignore presque tout de la nature de leurs relations. Selon une étude publiée en 2010, des croisements ont eu lieu, car environ 2 % de l'[[ADN]] des populations européennes et asiatiques proviendrait de [[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]<ref name="sapiensneand">''Sapiens - Néandertal'', article par Emilie Rauscher dans [[Science & Vie]] {{n°|1134}}, mars 2012, {{p.|74-77}}.</ref>. Cependant une autre étude de 2012<ref>http://phys.org/news/2012-08-esearch-modern-humans-neanderthals-interbred.html</ref> suggère que ces similarités génétiques remontent à un ancêtre commun aux deux espèces.
Un autre représentant du genre ''{{lang|la|Homo}}'', ''{{lang|la|[[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]}}'', a fait son apparition en [[Europe]] il y a {{unité|250000|ans}} et a été contemporain d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' jusqu'à sa disparition, il y a environ {{formatnum:28000}} ans. On ignore presque tout de la nature de leurs relations. Selon une étude publiée en 2010, des croisements ont eu lieu, car environ 2 % de l'[[ADN]] des populations européennes et asiatiques proviendrait de [[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]<ref name="sapiensneand">''Sapiens - Néandertal'', article par Emilie Rauscher dans [[Science & Vie]] {{n°|1134}}, mars 2012, {{p.|74-77}}.</ref>. Cependant une autre étude de 2012<ref>{{lien web|titre=New research raises doubts about whether modern humans and Neanderthals interbred|date=13 août 2012|url=http://phys.org/news/2012-08-esearch-modern-humans-neanderthals-interbred.html}}</ref> suggère que ces similarités génétiques remontent à un ancêtre commun aux deux espèces.


[[Fichier:Cro-Magnon.jpg|thumb|130px|« L'[[homme de Cro-Magnon]] » est un représentant des premiers ''{{lang|la|Homo sapiens}}'' en Europe ({{formatnum:-35000}} ans)]]
[[Fichier:Cro-Magnon.jpg|thumb|130px|« L'[[homme de Cro-Magnon]] » est un représentant des premiers ''{{lang|la|Homo sapiens}}'' en Europe ({{formatnum:-35000}} ans)]]
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D'un point de vue [[scientifique]], l'apparition de l'homme résulte d'une [[évolution (biologie)|évolution biologique]] à partir d'espèces [[:wikt:ancêtre|ancêtres]], d'abord des [[eukaryota|eucaryotes]], puis des [[vertébrés]], des [[tetrapoda|tétrapodes]] et des [[mammifère]]s [[arboricole]]s présentant une allure générale évoquant certains [[singe]]s actuels. Cette évolution depuis le plus récent ancêtre commun aux [[Pan (animal)|Chimpanzés]] et aux hommes actuels est relativement bien documentée grâce aux [[fossile]]s, bien que des lacunes existent, en particulier pour la lignée évolutive qui mena aux chimpanzés. Le fait que les deux espèces de Chimpanzé, ''[[Pan troglodytes]]'' et ''[[Pan paniscus]]'', soient considérées comme les espèces vivantes les plus proches de l'Homme est aussi établi par la [[Classification phylogénétique|phylogénétique]].
D'un point de vue [[scientifique]], l'apparition de l'homme résulte d'une [[évolution (biologie)|évolution biologique]] à partir d'espèces [[:wikt:ancêtre|ancêtres]], d'abord des [[eukaryota|eucaryotes]], puis des [[vertébrés]], des [[tetrapoda|tétrapodes]] et des [[mammifère]]s [[arboricole]]s présentant une allure générale évoquant certains [[singe]]s actuels. Cette évolution depuis le plus récent ancêtre commun aux [[Pan (animal)|Chimpanzés]] et aux hommes actuels est relativement bien documentée grâce aux [[fossile]]s, bien que des lacunes existent, en particulier pour la lignée évolutive qui mena aux chimpanzés. Le fait que les deux espèces de Chimpanzé, ''[[Pan troglodytes]]'' et ''[[Pan paniscus]]'', soient considérées comme les espèces vivantes les plus proches de l'Homme est aussi établi par la [[Classification phylogénétique|phylogénétique]].


Les séparations des [[:wikt:lignée|lignée]]s ayant mené aux différentes espèces de [[primate]]s actuels, dont le genre ''{{lang|la|Homo}}'', se sont produites de manière successive. La séparation la plus récente entre la lignée humaine et celle d'une autre espèce de primates a été la bifurcation des [[Homininae|Homininés]] en [[Hominina|Hominines]] (lignée humaine) et [[Panina|Panines]] (lignée des chimpanzés). Selon une équipe de la {{lang|en|''[[Université Harvard|Harvard]] Medical School''}} à [[Boston]], cette séparation s'est faite vers la fin du [[Miocène]], il y a moins de 6,3 [[Million d'années|Ma]]<ref>[http://genepath.med.harvard.edu/~reich/Patterson%20et%20al.2.pdf « {{lang|en|texte=Genetic evidence for complex speciation of humans and chimpanzees}} » {{Pdf}}], ''[[Nature (revue)|{{lang|en|texte=Nature}}]]'', 17 mai 2006, {{Numéro}}441, {{p.}}1103.</ref>. Toutefois, ces travaux indiquent également que cette séparation a été progressive, car la comparaison des séquences des [[chromosome]]s [[chromosome X|X]] d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' et du chimpanzé montre des similitudes qui semblent refléter une période de ''ré[[Hybride|hybridation]]'' entre des Hominines et des Panines. Une hybridation significative entre au moins une [[espèce]] de chimpanzé d'une part, des espèces d'[[australopithèque]] et probablement des espèces du genre ''[[Homo]]'' d'autre part, conduisant à des échanges de [[gène]]s entre les deux [[tribu (biologie)|tribus]], a dû exister pendant peut-être quatre millions d'années selon les auteurs de ces travaux.
Les séparations des [[:wikt:lignée|lignée]]s ayant mené aux différentes espèces de [[primate]]s actuels, dont le genre ''{{lang|la|Homo}}'', se sont produites de manière successive. La séparation la plus récente entre la lignée humaine et celle d'une autre espèce de primates a été la bifurcation des [[Homininae|Homininés]] en [[Hominina|Hominines]] (lignée humaine) et [[Panina|Panines]] (lignée des chimpanzés). Selon une équipe de la {{lang|en|''[[Université Harvard|Harvard]] Medical School''}} à [[Boston]], cette séparation s'est faite vers la fin du [[Miocène]], il y a moins de 6,3 [[Million d'années|Ma]]<ref>{{article|auteurs=N. Patterson, D.J. Richter, S. Gnerre, E.S. Lander et D. Reich|titre=Genetic evidence for complex speciation of humans and chimpanzees|journal=[[Nature (revue)|Nature]]|date=7 mai 2006|vol=441|passage=1103-1108|url=http://genepath.med.harvard.edu/~reich/Patterson%20et%20al.2.pdf|format=pdf}}</ref>. Toutefois, ces travaux indiquent également que cette séparation a été progressive, car la comparaison des séquences des [[chromosome]]s [[chromosome X|X]] d’''{{lang|la|Homo sapiens}}'' et du chimpanzé montre des similitudes qui semblent refléter une période de ''ré[[Hybride|hybridation]]'' entre des Hominines et des Panines. Une hybridation significative entre au moins une [[espèce]] de chimpanzé d'une part, des espèces d'[[australopithèque]] et probablement des espèces du genre ''[[Homo]]'' d'autre part, conduisant à des échanges de [[gène]]s entre les deux [[tribu (biologie)|tribus]], a dû exister pendant peut-être quatre millions d'années selon les auteurs de ces travaux.


Les mécanismes orientant cette évolution ne sont pas encore entièrement compris mais la [[sélection naturelle]] semble avoir joué un rôle important : l'environnement aurait guidé l’évolution récente des hommes, bien que les facteurs environnementaux responsables n'ont pas encore tous été identifiés.
Les mécanismes orientant cette évolution ne sont pas encore entièrement compris mais la [[sélection naturelle]] semble avoir joué un rôle important : l'environnement aurait guidé l’évolution récente des hommes, bien que les facteurs environnementaux responsables n'ont pas encore tous été identifiés.
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''{{lang|la|Homo sapiens}}'' est un primate dont la caractéristique physique la plus manifeste est sa [[station debout]] : la [[colonne vertébrale]] est redressée et les membres antérieurs ne s'appuient pas sur le sol.
''{{lang|la|Homo sapiens}}'' est un primate dont la caractéristique physique la plus manifeste est sa [[station debout]] : la [[colonne vertébrale]] est redressée et les membres antérieurs ne s'appuient pas sur le sol.


Un humain adulte mesure de 1,40 à {{unité|2|m}}, mais cet écart peut s'étendre d'environ {{unité|70|cm}} à environ {{unité|2.70|m}}, dans les deux extrêmes du [[nanisme]] et du [[gigantisme]]. Le poids moyen est d'environ {{unité|62|kg}}<ref>http://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2458-12-439</ref>. Les données individuelles varient beaucoup autour des moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques.
Un humain adulte mesure de 1,40 à {{unité|2|m}}, mais cet écart peut s'étendre d'environ {{unité|70|cm}} à environ {{unité|2.70|m}}, dans les deux extrêmes du [[nanisme]] et du [[gigantisme]]. Le poids moyen est d'environ {{unité|62|kg}}<ref>{{article|auteurs=S.C. Walpole, D. Prieto-Merino, P. Edwards, J. Cleland, G. Stevens et I. Roberts|titre=The weight of nations: an estimation of adult human biomass|journal=BMC Public Health|date=18 juin 2012|url=http://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2458-12-439}}</ref>. Les données individuelles varient beaucoup autour des moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques.


La [[pilosité humaine]] est réduite par rapport à celle des autres primates<ref name="le singe nu"/> ; elle est essentiellement limitée à certaines parties du corps ([[cuir chevelu]], [[aisselle]]s et [[pubis]]).
La [[pilosité humaine]] est réduite par rapport à celle des autres primates<ref name="le singe nu"/> ; elle est essentiellement limitée à certaines parties du corps ([[cuir chevelu]], [[aisselle]]s et [[pubis]]).
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En [[2010]] des études métaboliques ont surpris en montrant que les [[Orangs-outans]] avaient un taux métabolique étonnamment faible. Puis en mai 2016, une étude publiée dans [[Nature (journal)|Nature]] révèle qu’un humain moyen consomme chaque jour environ 400 calories de plus qu’un [[chimpanzé]] ou [[bonobo]], et 635 calories de plus qu’un [[gorille]] et 820 de plus qu’un orangs-outan. Un humain moyen brûle en moyenne 27% d'énergie par jour en plus qu’un chimpanzé. Cette ''hypermétabolisme'' pourrait être dû au cerveau humain (au moins trois fois plus gros que celui de tous les autres singes et particulièrement énergivore). La même étude montre que l’humain sédentaire est également le plus gras de tous les primates (y compris que les primates sédentaires de zoos)<ref name=Pontzer2016/>.
En [[2010]] des études métaboliques ont surpris en montrant que les [[Orangs-outans]] avaient un taux métabolique étonnamment faible. Puis en mai 2016, une étude publiée dans [[Nature (journal)|Nature]] révèle qu’un humain moyen consomme chaque jour environ 400 calories de plus qu’un [[chimpanzé]] ou [[bonobo]], et 635 calories de plus qu’un [[gorille]] et 820 de plus qu’un orangs-outan. Un humain moyen brûle en moyenne 27% d'énergie par jour en plus qu’un chimpanzé. Cette ''hypermétabolisme'' pourrait être dû au cerveau humain (au moins trois fois plus gros que celui de tous les autres singes et particulièrement énergivore). La même étude montre que l’humain sédentaire est également le plus gras de tous les primates (y compris que les primates sédentaires de zoos)<ref name=Pontzer2016/>.
Une autre explication pourrait être que les femmes produisent potentiellement plus de bébés, plus long à élever et à intervalles plus court que les singes femelles<ref name=Pontzer2016>Herman Pontzer, & al. (2016), ''Metabolic acceleration and the evolution of human brain size and life history'' Nature doi:10.1038/nature17654 publié en ligne le 04 mai 2016</ref>.
Une autre explication pourrait être que les femmes produisent potentiellement plus de bébés, plus long à élever et à intervalles plus court que les singes femelles<ref name=Pontzer2016>{{article|auteurs=Herman Pontzer, & al.|titre=Metabolic acceleration and the evolution of human brain size and life history|journal=[[Nature (revue)|Nature]]|date=mai 2016|doi=10.1038/nature17654}}</ref>.


Une hypothèse est que le grossissement du cerveau humain, il y a 1,6 million d'année environ se serait accompagné d'une perte de muscles et de longueur d'intestin (par rapport aux autres grands singes) avec une moindre consommation de calories corporelles, une facilité à se tenir debout et courir ; le différentiel pouvant être mis à profit par le cerveau. D’autres ont pensé que l’invention du feu, la cuisson et le partage des aliments ont aussi contribué à cette économie d’énergie au profit du cerveau<ref>Gibbons Ann (2016), [http://www.sciencemag.org/news/2016/05/humans-are-highest-energy-apes-making-us-smarter-also-fatter ''Humans are the highest energy apes, making us smarter—but also fatter''] ; Biology Brain & Behavior Plants & Animals ; 4 mai 2016 ; DOI:10.1126/science.aaf5692</ref>.
Une hypothèse est que le grossissement du cerveau humain, il y a 1,6 million d'année environ se serait accompagné d'une perte de muscles et de longueur d'intestin (par rapport aux autres grands singes) avec une moindre consommation de calories corporelles, une facilité à se tenir debout et courir ; le différentiel pouvant être mis à profit par le cerveau. D’autres ont pensé que l’invention du feu, la cuisson et le partage des aliments ont aussi contribué à cette économie d’énergie au profit du cerveau<ref>Gibbons Ann (2016), [http://www.sciencemag.org/news/2016/05/humans-are-highest-energy-apes-making-us-smarter-also-fatter ''Humans are the highest energy apes, making us smarter—but also fatter''] ; Biology Brain & Behavior Plants & Animals ; 4 mai 2016 ; DOI:10.1126/science.aaf5692</ref>.

Version du 1 septembre 2016 à 12:29

Homme moderne, Homme, Humain, Être humain

Homo sapiens
Description de cette image, également commentée ci-après
Dessin sur la plaque de Pioneer, représentant l'être humain par deux individus adultes nus, de sexe masculin et sexe féminin.
Classification
Empire Eukaryota
Règne Animalia
Sous-règne Bilateria
Rameau Deuterostomia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Famille Hominidae
Genre Homo

Espèce

Homo sapiens
Linnaeus, 1758

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
Répartition géographique :

   ////  Indice élevée de population

   ////  Faible indice de population

   ////  Indice de population nulle ou très faible

Homo sapiens (« homme savant »), communément appelé homme moderne, « homme », « homme anatomiquement moderne », « humain » ou encore « être humain », est une espèce de primates appartenant à la famille des hominidés. Il est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces, une quinzaine en l’état actuel des connaissances de la paléoanthropologie, étant éteintes.

Parmi les hominidés actuels, il se distingue d’un point de vue physiologique par sa bipédie quasi-exclusive, son cerveau plus volumineux et son système pileux moins développé[1],[2].

Du point de vue de l'éthologie, et par rapport au reste du règne animal, Homo sapiens se distingue par la complexité de ses relations sociales, l'utilisation d'un langage articulé élaboré transmis par l'apprentissage, la fabrication d'outils, le port de vêtements, la maîtrise du feu, la domestication de nombreuses espèces végétales et animales, ainsi que l'aptitude de son système cognitif à l'abstraction, l'introspection et la spiritualité. Il n'est cependant pas le seul du genre Homo à maîtriser toutes ces techniques.

Plus généralement, il se distingue de toute autre espèce animale par l'abondance et la sophistication de ses réalisations techniques et artistiques, l'importance de l'apprentissage et de l'apport culturel dans le développement de l'individu, mais aussi par l'ampleur des transformations qu'il opère sur les écosystèmes[3].

La science qui étudie l'homme sous tous ses aspects est l'anthropologie. Celle qui étudie son histoire évolutive est la paléoanthropologie.

Étymologie et appellations

Le mot français « homme » est une évolution du latin hominem, accusatif de homo (être humain), et peut référer à l'espèce Homo sapiens dans son ensemble (le nominatif homo a donné en français le pronom indéfini on[4]). Sapiens est un adjectif latin signifiant « intelligent, sage, raisonnable, prudent », adjectif issu de sapio signifiant « avoir du goût, de la saveur, du jugement ».

Homo sapiens est aussi appelé « Homme », « Homme anatomiquement moderne », « Humain » ou encore « être humain ». Le mot « homme » désigne aussi le mâle adulte plus prosaïquement qualifié d'individu de sexe masculin. Le terme « femme » pour sa part désigne la femelle adulte. Les termes « garçon » et « fille » désignent respectivement le mâle et la femelle à leur stade infantile ou pubère. Ils renvoient aussi à l'individu adulte lorsque l'accent est mis sur la filiation.

On emploie aussi le terme « Humanité », au singulier et avec une majuscule, pour parler de l'espèce humaine dans son ensemble, ou pour désigner l'ensemble de la population humaine.

Habitat et population

Densité de population humaine dans le monde en 1994.
Démographie humaine depuis 12 000 ans. Coordonnées doublement logarithmiques, données d'après census.gov. La rupture de pente observable entre « avant » et « après » Jésus-Christ est très probablement un artefact de cette estimation.

Par sa capacité à maîtriser des techniques lui permettant d'affronter des conditions climatiques difficiles, Homo sapiens prospère sur toutes les latitudes et sur tous les continents, à l'exception notable de l'Antarctique.

Il a tendance à se regrouper à l'intérieur de villes et de grandes cités de plusieurs millions d'habitants, situées le plus souvent en bordure d'un cours d'eau. Ailleurs, il occupe l'espace indirectement, notamment de par son activité agricole, qui façonne le paysage et influe énormément sur les écosystèmes.

L'homme peut chasser n'importe quelle espèce animale, et est même capable de chasser des animaux normalement considérés comme des superprédateurs. Pour cette raison, l'homme est parfois considéré comme le superprédateur ultime. Il n'est cependant pas haut dans la chaîne alimentaire en raison de son régime omnivore qui est en majorité végétarien[5].

L'effectif humain est estimé à 7,3 milliards d'individus en 2015[6]. Les prospectives démographiques pour les siècles à venir sont hautement incertaines. On ignore à quel niveau la population humaine pourrait se stabiliser, ni même si elle se stabilisera, compte tenu des incertitudes concernant l'évolution du comportement reproductif de l'espèce. En effet, il est difficile de prévoir si le taux de fécondité au niveau mondial va continuer de baisser, ou si au contraire il se stabilisera au-dessus du seuil de remplacement (2,1 enfants par femme).

L'Organisation des Nations unies s'attend à ce que la population mondiale atteigne un pic aux alentours de 11 milliards d'individus en 2100[6]. Cette projection implique que le taux de fécondité au niveau mondial va descendre en dessous de 2 enfants par femme en 2100. L'éventualité d'un crash démographique est envisagée par certains démographes[7], tandis qu'un modèle mathématique conçu en 2013 à partir des données démographiques recueillies de 1950 à 2010 suggère que l'effectif humain mondial pourrait se stabiliser aux alentours de l'an 2050[8].

Systématique

Taxonomie

L'espèce Homo sapiens est décrite par Charles Linné en 1758 dans la 10e édition du Systema Naturae[9]. Deux siècles plus tard, William Stearn désigne Linné lui-même comme lectotype de l'espèce[9]. L'anthropologue Chris Stringer et le biologiste David Notton précisent : « D'un point de vue pratique, la désignation de Linné comme lectotype a peu de valeur puisque l'identité de l'espèce Homo sapiens ne fait aucun doute. Pour les mêmes raisons, la désignation d'un néotype n'est pas d'une grande nécessité. Ses ossements ne sont pas perdus (la tombe se trouve dans la cathédrale d'Uppsala en Suède), mais il serait contraire à l'éthique de les déranger et quoi qu'il en soit, il n'est aucunement nécessaire de les ré-examiner en vue d'établir l'application de ce nom. Cependant, il est symbolique que Linné ait été désigné, étant le père fondateur de la taxonomie moderne »[9].

Jusqu'en 2003, l'espèce Homo sapiens était subdivisée en deux groupes distincts, considérés comme deux sous-espèces, dont l'une était l'espèce humaine actuelle, et l'autre, une espèce cousine éteinte, celle de l'homme de Néandertal. Comme pour toute sous-espèce du règne animal, la conséquence terminologique a été de créer des noms trinomiaux en rajoutant un adjectif, toujours latin (et en italique), après le binôme spécifique. C'est ainsi que l'espèce humaine était appelée Homo sapiens sapiens, et son cousin était appelé Homo sapiens neanderthalensis. En 2003, après des études génétiques (études comparatives des ADN mitochondriaux)[10], il semblerait que les deux groupes aient un génome trop différent pour être deux sous-espèces, et constitueraient ainsi deux espèces à part entière du genre Homo. Homo sapiens neanderthalensis fut donc renommé en Homo neanderthalensis[11], et Homo sapiens sapiens en Homo sapiens[12]. Les êtres humains actuels appartiennent à cette seule espèce, et sa subdivision en races est considérée comme non pertinente d'un point de vue biologique.

Il se serait néanmoins produit en Europe, d'après une étude de 2010 menée par le Neanderthal genome project[13], un métissage très partiel entre sapiens et neanderthalensis, il y a 50 000 à 100 000 ans au Proche-Orient, permettant à ce dernier de participer de 1 à 4 % au génome de tous les non-africains[14]. En 2013, une étude publiée dans le Journal of Biological Chemistry[15] relate la découverte dans le génome de l'homme moderne européen d'un gène lié à l'immunité qui pourrait être issu du génome de l'homme de Néandertal[16]. En 2014, l'étude du génome d'un Homo sapiens découvert à Kostenski, en Russie, et daté de 37 000 ans avant le présent, confirme encore le métissage et permet d'avancer une date à laquelle l'hybridation aurait eu lieu[17],[18].

Fin 2010, une étude basée sur le séquençage de l'ADN nucléaire extrait d'une phalange d'un hominidé de Denisova indique que ce dernier aurait également contribué à hauteur de 4 à 6 % au génome des Mélanésiens actuels et aurait été relativement répandu en Asie à la fin du Pléistocène[19]. En août 2011, un article de Laurent Abi-Rached et al. publié par Science décrit le séquençage de l'ADN de ce Dénisovien qui montre que des croisements se sont produits avec les Homo sapiens[20]. Le transfert de gènes des Dénisoviens aux hommes modernes a laissé la plus forte fréquence d'une variante des gènes HLA (HLA-B) dans les populations d'Asie occidentale, l'endroit le plus probable où des accouplements entre H. sapiens et Dénisoviens se sont produits. À partir d'un échantillon d'ADN microscopique prélevé sur un os vieux d'environ 80 000 ans, des chercheurs sont parvenus à décoder le génome de l'hominidé de Denisova, et à le comparer avec celui de ses proches cousins, les Néandertaliens et l'humain moderne. Leurs analyses, publiées en août 2012 dans la revue américaine Science[21], révèlent notamment que la diversité génétique était assez importante chez les Dénisoviens et qu'une partie non négligeable de leurs gènes a été transmise aux habitants actuels d'Asie du Sud-Est, en particulier aux Papous[22]. Une nouvelle étude prouve qu'une partie du matériel génétique de Denisova a été sélectionnée chez Homo sapiens pour s'adapter à la haute altitude. Un variant du gène EPAS1 provenant des Dénisoviens améliore le transport d'oxygène et est présent uniquement chez les Tibétains et chez les Chinois Han dans une moindre proportion[23].

Histoire évolutive

Les recherches en paléoanthropologie, ainsi que des études en génétique consistant en des comparaisons de l'ADN mitochondrial et du chromosome Y entre différentes populations humaines actuelles[24] aboutissent à l'idée que la population humaine originelle se situait en Afrique, il y a approximativement 200 000 ans. Cette estimation est très approximative et s'avère mise en question par des découvertes archéologiques récentes[25],[26].

Les premiers représentants du genre Homo seraient apparus il y a environ 2,8 millions d'années[27].

L'un des éléments caractérisant le processus évolutif ayant accompagné l'émergence d’Homo sapiens serait la néoténie, c'est-à-dire une modification héréditaire du phénotype consistant en une persistance de caractères juvéniles à l'âge adulte [Lesquels ?]. Certaines caractéristiques de la physiologie et de l'éthologie humaine actuelles seraient directement liées à la néoténie[1].

Évolution physique

L'évolution vers Homo sapiens se caractérise par les éléments suivants :

  • expansion de la boîte crânienne et du volume du cerveau, en moyenne 1 400 cm3 (plus de deux fois celui des chimpanzés ou des gorilles). Pour certains anthropologues, la modification de la structure du cerveau est plus importante encore que l'augmentation de sa taille ;
  • diminution de la taille des canines ;
  • locomotion bipède, marche ; toutefois pour certains anthropologues, l'aptitude à courir est plus importante que l'aptitude à marcher ;
  • descente du larynx, ce qui permet le langage articulé.

Les liens entre ces éléments, leur valeur adaptative, et leur rôle dans l'organisation sociale est sujet à débat parmi les anthropologues.

 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
3 2 1 2 2 1 2 3
3 2 1 2 2 1 2 3
mâchoire inférieure
Total : 32
Dentition permanente humaine

Les jeunes naissent avec une masse autour de 3 kg, et une taille d'environ 50 à 60 cm, après une gestation de neuf mois. Ils sont totalement dépendants à la naissance, et leur croissance dure plusieurs années. La maturité sexuelle survient entre 12 et 15 ans. La croissance des garçons continue souvent jusque vers 18 ans (la croissance se termine vers 21-25 ans avec la solidification de la clavicule). L'espérance de vie est très dépendante des conditions matérielles et de la disponibilité de soins médicaux. L'espérance de vie se situe aujourd'hui autour de 75 ans dans les pays les plus riches, et est inférieure à 40 ans dans les plus pauvres. Des cas isolés de longévité approchent 120 ans, et la personne ayant vécu le plus longtemps sans doute possible sur son âge est la Française Jeanne Calment, qui a vécu plus de 122 ans.

L'être humain possède 23 paires de chromosomes. Il diffère en cela des autres hominidés qui ont quant à eux 24 paires de chromosomes. Il existe une similitude entre la paire no 2 chez l'homme et deux paires de chromosomes chez le chimpanzé. Cette similitude suggère que chez l'homme deux paires de chromosomes d'un ancêtre commun ont fusionné lors de la séparation entre les deux lignées[réf. souhaitée].

Contrairement aux autres Hominidés, les membres antérieurs chez l'homme sont nettement plus courts que les membres postérieurs (les bras mesurent généralement les 3 quarts de la longueur des jambes), et ne sont pas habitués à la marche. On remarque la présence d'une voûte plantaire. Les jambes quant à elles sont plus longues que la hauteur du torse, et adaptées à la bipédie permanente.

Fossiles

Les caractères dérivés propres au crâne humain

Pour les paléoanthropologues, les ossements fossiles d'homininés peuvent être attribués à Homo sapiens s'ils présentent un certain nombre de critères distinctifs. Pour le crâne, ces critères comprennent une face réduite (angle facial entre 82 et 88°), l'absence de bourrelet sus-orbitaire et un menton osseux saillant.

De plus, ces caractères propres doivent être combinés à d'autres caractères comme un volume cérébral important, qui est en moyenne chez les Hommes actuels de 1 350 cm3. Le fossile de l'homme de Florès n'a pas été attribué à Homo sapiens notamment en raison d'un volume cérébral de seulement 400 cm3.

Parmi les plus vieux ossements d’Homo sapiens connus pourraient figurer : deux crânes datés de −195 000 ans, et appelés Omo 1 et Omo 2. Viennent ensuite ceux de l'homme d'Herto, encore appelé Homo sapiens idaltu, datés d'environ −154 000 ans, puis les ossements de Qafzeh et Skhul en Israël/Palestine, datés respectivement de −97 000 et −80 000 ans. Le site de Fuyan en Chine a récemment révélé une quantité de dents de plus de 80 000 ans appartenant à Homo sapiens[28]. Parmi les fossiles célèbres, on compte ceux de l'homme de Cro-Magnon, datés de −35 000 ans et découverts en France et ceux de Peștera cu Oase (Oase 1, Oase 2, Oase 3) en Roumanie. 8 dents retrouvées dans la grotte de Quessem, à proximité de Tel-Aviv, dont les plus vieilles seraient datées d'environ −400 000, auraient éventuellement des affinités avec Homo sapiens, hypothèse étudiée par M. Gopher et son équipe[29], mais elles ne peuvent être attribuées à notre espèce[réf. nécessaire].

Un autre représentant du genre Homo, Homo neanderthalensis, a fait son apparition en Europe il y a 250 000 ans et a été contemporain d’Homo sapiens jusqu'à sa disparition, il y a environ 28 000 ans. On ignore presque tout de la nature de leurs relations. Selon une étude publiée en 2010, des croisements ont eu lieu, car environ 2 % de l'ADN des populations européennes et asiatiques proviendrait de Homo neanderthalensis[30]. Cependant une autre étude de 2012[31] suggère que ces similarités génétiques remontent à un ancêtre commun aux deux espèces.

« L'homme de Cro-Magnon » est un représentant des premiers Homo sapiens en Europe (−35 000 ans)

Historiquement, les premiers restes d'Homo sapiens fossile ont été découverts en 1823 au Pays de Galles : il s'agit de la dame rouge de Paviland. Les seconds restes ont été découverts à Engis en Belgique dans les grottes Schmerling à partir de 1830, en même temps que les premiers restes néandertaliens.

Phylogénie

D'un point de vue scientifique, l'apparition de l'homme résulte d'une évolution biologique à partir d'espèces ancêtres, d'abord des eucaryotes, puis des vertébrés, des tétrapodes et des mammifères arboricoles présentant une allure générale évoquant certains singes actuels. Cette évolution depuis le plus récent ancêtre commun aux Chimpanzés et aux hommes actuels est relativement bien documentée grâce aux fossiles, bien que des lacunes existent, en particulier pour la lignée évolutive qui mena aux chimpanzés. Le fait que les deux espèces de Chimpanzé, Pan troglodytes et Pan paniscus, soient considérées comme les espèces vivantes les plus proches de l'Homme est aussi établi par la phylogénétique.

Les séparations des lignées ayant mené aux différentes espèces de primates actuels, dont le genre Homo, se sont produites de manière successive. La séparation la plus récente entre la lignée humaine et celle d'une autre espèce de primates a été la bifurcation des Homininés en Hominines (lignée humaine) et Panines (lignée des chimpanzés). Selon une équipe de la Harvard Medical School à Boston, cette séparation s'est faite vers la fin du Miocène, il y a moins de 6,3 Ma[32]. Toutefois, ces travaux indiquent également que cette séparation a été progressive, car la comparaison des séquences des chromosomes X d’Homo sapiens et du chimpanzé montre des similitudes qui semblent refléter une période de hybridation entre des Hominines et des Panines. Une hybridation significative entre au moins une espèce de chimpanzé d'une part, des espèces d'australopithèque et probablement des espèces du genre Homo d'autre part, conduisant à des échanges de gènes entre les deux tribus, a dû exister pendant peut-être quatre millions d'années selon les auteurs de ces travaux.

Les mécanismes orientant cette évolution ne sont pas encore entièrement compris mais la sélection naturelle semble avoir joué un rôle important : l'environnement aurait guidé l’évolution récente des hommes, bien que les facteurs environnementaux responsables n'ont pas encore tous été identifiés.

Les théories scientifiques se sont d'abord centrées sur l'évolution de la taille du cerveau qui aurait précédé chronologiquement les autres évolutions adaptatives de l'être humain (théorie du singe au gros cerveau). Toutefois, la découverte de Lucy qui avait une démarche déjà bipède mais un cerveau de faible volume vint infirmer cette hypothèse, la bipédie étant de loin plus ancienne que l'augmentation du volume cérébral. Des empreintes de pas fossilisées datant de 3,75 Ma, trouvées à Laetoli en Tanzanie, montrent une bipédie archaïque. Des empreintes comparables à celles des humains actuels et datant de 1,51 à 1,52 Ma ont été trouvées au Kenya à Ileret[33].

Classification

Les espèces actuellement les plus proches de l'humain sont les deux espèces de Chimpanzé : Pan troglodytes (le Chimpanzé commun) et Pan paniscus (le Bonobo). Par leur proximité phylogénétique avec l’homme, viennent ensuite le gorille et l'orang-outan. Le génome des humains (d'une longueur approximative de 3,2 milliards de paires de nucléotides) ne diffère que de 0,27 % de celui des chimpanzés et de 0,65 % de celui des gorilles. Ces pourcentages conduisent à estimer que la lignée humaine s'est séparée de celle des chimpanzés il y a entre cinq et huit millions d'années, et des gorilles il y a entre huit et onze millions d'années.

La démarche phylogénétique part de l'idée que la vie évolue des formes les plus simples aux plus organisées, avec acquisition de plus en plus de caractéristiques nouvelles, même si des pertes secondaires de caractères peuvent se produire au sein des lignées. Ainsi, l'espèce humaine fait partie, comme toute autre espèce du vivant, de plusieurs groupes emboîtés dont chacun est caractérisé par un caractère nouveau, qui se rajoute à ceux déjà accumulés. L'espèce Homo sapiens est classée dans :

Dans le groupe des primates, Homo sapiens fait partie[34] des :

Homo sapiens appartient au genre Homo au même titre qu’Homo habilis, Homo erectus, l'homme de Néandertal ou l'homme de Flores (tous éteints).

Bien que le terme de race chez les humains soit encore employé, et que les notions de sous-espèce ou de variété soient utilisées dans le monde vivant, il n'existe aucune subdivision biologique à l'intérieur de l'espèce humaine.

Biologie

Anatomie et physiologie

Corps humains nus, féminin (rasé aux aisselles et au pubis, jambes épilées), et masculin (cheveux coupés courts, rasé aux joues, au menton, aux aisselles et au pubis), de face et de dos.

Homo sapiens est un primate dont la caractéristique physique la plus manifeste est sa station debout : la colonne vertébrale est redressée et les membres antérieurs ne s'appuient pas sur le sol.

Un humain adulte mesure de 1,40 à 2 m, mais cet écart peut s'étendre d'environ 70 cm à environ 2,70 m, dans les deux extrêmes du nanisme et du gigantisme. Le poids moyen est d'environ 62 kg[35]. Les données individuelles varient beaucoup autour des moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques.

La pilosité humaine est réduite par rapport à celle des autres primates[1] ; elle est essentiellement limitée à certaines parties du corps (cuir chevelu, aisselles et pubis).

La couleur de la peau humaine présente une grande variété (noire, brune, beige ou rosée très claire), liée à la présence plus ou moins abondante de mélanine, un pigment brun filtrant les rayons ultraviolets. Elle est plus foncée dans la zone intertropicale. Elles serait une adaptation génétique à une insolation moins importante[36],[37]. En Afrique, les albinos ont ainsi un risque accru de cancers de la peau[38].

L'humain a besoin du soleil pour synthétiser la vitamine D ; plus il s’est trouvé sous des latitudes faiblement ensoleillées, plus sa peau s’est éclaircie ce qui facilite dans ces conditions la production de vitamine D. La peau noire a un très haut pouvoir filtrant face aux UV, mais la dépigmentation régressive de l’homme noir à l’homme blanc a suivi la migration climatique des nouveaux espaces[36].

La peau humaine se ride, s’amincit et perd son élasticité avec l’âge (un test consiste à pincer et à tirer légèrement la peau du dessus de la main ouverte et à mesurer le temps qu'elle met pour reprendre son aspect normal une fois relâchée. L’écart entre un sujet jeune et un sujet âgé est environ une seconde. Des pratiques à visée ornementale ou rituelle peuvent modifier l'aspect de la peau et y faire apparaître des motifs divers[39].

Caractères sexuels secondaires : la pilosité est moindre sur le corps féminin, à l'exception notable du cuir chevelu. En effet le cycle de croissance des cheveux est de cinq ans chez la femme, et de trois ans chez l'homme. Les cheveux poussent aussi plus rapidement chez la femme, ce qui, combiné à des facteurs culturels, peut expliquer que sa chevelure soit souvent plus longue que celle de l'homme. La femme a des seins proéminents en dehors même des périodes de gestation et d’allaitement, une tessiture vocale haute, un bassin plus large et un rapport taille / hanche inférieur. La pilosité masculine est généralement chez l'adulte plus abondante, le bassin est étroit, la musculature plus puissante, la voix plus grave, etc. Toute considération ethnique mise à part, la couleur de la peau est plus sombre chez l'homme que chez la femme. Cette différence serait due à l'influence de certains œstrogènes sur la sécrétion de mélanine[40].

L’humain porte généralement des vêtements, recouvrant presque toujours au moins les parties génitales. Le port de vêtements pourrait selon une analyse comparative des génomes du pou et du morpion, remonter à environ 170 000 ans[41]. Des outils et accessoires divers, comme des lunettes ou une canne, sont aussi parfois utilisés.

Métabolisme

Par rapport aux autres primates, l'humain serait « hypermétabolique »[42]. On a longtemps pensé que les singes et humains brûlaient leurs calories à la même vitesse et les premières études concernaient en outre des individus au repos.

En 2010 des études métaboliques ont surpris en montrant que les Orangs-outans avaient un taux métabolique étonnamment faible. Puis en mai 2016, une étude publiée dans Nature révèle qu’un humain moyen consomme chaque jour environ 400 calories de plus qu’un chimpanzé ou bonobo, et 635 calories de plus qu’un gorille et 820 de plus qu’un orangs-outan. Un humain moyen brûle en moyenne 27% d'énergie par jour en plus qu’un chimpanzé. Cette hypermétabolisme pourrait être dû au cerveau humain (au moins trois fois plus gros que celui de tous les autres singes et particulièrement énergivore). La même étude montre que l’humain sédentaire est également le plus gras de tous les primates (y compris que les primates sédentaires de zoos)[42]. Une autre explication pourrait être que les femmes produisent potentiellement plus de bébés, plus long à élever et à intervalles plus court que les singes femelles[42].

Une hypothèse est que le grossissement du cerveau humain, il y a 1,6 million d'année environ se serait accompagné d'une perte de muscles et de longueur d'intestin (par rapport aux autres grands singes) avec une moindre consommation de calories corporelles, une facilité à se tenir debout et courir ; le différentiel pouvant être mis à profit par le cerveau. D’autres ont pensé que l’invention du feu, la cuisson et le partage des aliments ont aussi contribué à cette économie d’énergie au profit du cerveau[43].

Aptitudes physiques

Contrairement à la plupart des autres primates, l'être humain n'est que peu apte à la brachiation. Seul un individu jeune et en bonne santé peut, après entraînement, effectuer ce type de locomotion. L'anatomie humaine conserve cependant les caractéristiques associées que sont la flexibilité des épaules permettant de lever les bras au-dessus du corps, ainsi que les mains préhensiles.

L’homme est en revanche spécialisé dans la bipédie, dont il maîtrise parfaitement les deux allures : la marche et la course. Sa marche est plantigrade, mais sa course peut être digitigrade aux allures les plus rapides. Il marche à une vitesse de quelques km/h, et court à des vitesses comprises entre 6 et 30 km/h. Après entraînement, certains individus sont capables, départ arrêté, de parcourir cent mètres en moins de dix secondes[44].

La marche et la course sur de longues distances sont favorisées par l'absence de pelage, qui contribue à la thermorégulation en favorisant la sudation. Cette aptitude à la marche, déjà présente chez Homo erectus, a très certainement contribué aux premières colonisations des différents continents[réf. nécessaire]. Les ossements d’Homo erectus comptent en effet parmi les plus anciens restes d'Homininés découverts hors du continent africain.

L’homme est capable, de manière occasionnelle et selon les situations, de ramper, grimper, sauter. L'homme semble aussi avoir des prédispositions naturelles à la nage (absence de pilosité, étanchéité parfaite des lèvres fermées, horizontalité des fosses nasales, contrôle efficace de la respiration, etc.), et même à l'apnée : il manifeste par exemple un réflexe bradycarde à l'immersion, et ses poumons peuvent recevoir un afflux supplémentaire de sang afin de compenser l'excès de pression à partir de trente mètres. Ce phénomène, appelé transfert sanguin ou blood shift (en), a longtemps été cru limité aux seuls mammifères aquatiques (cf apnée). Ces prédispositions font partie des éléments qui corroborent l'hypothèse d'un passage transitoire à un mode de vie aquatique ou semi-aquatique au cours de l'hominisation[45].

L'être humain est particulièrement apte au lancer de projectiles divers, et ce même par rapport aux autres hominidés. Selon des chercheurs de l'université de Harvard[46], cette aptitude exceptionnelle résulte d'évolutions propres à l'anatomie humaine : l'expansion de la taille[évasif], le positionnement bas des épaules, et une légère torsion de l'humérus. Cette aptitude au lancer aurait joué un « rôle clé » dans l'évolution humaine[47].

Les aptitudes physiques de l’être humain présentent un dimorphisme sexuel, la puissance musculaire des femmes étant généralement inférieure à celles des hommes. À titre indicatif, l'actuel record du monde de l'épreuve féminine du 100 mètres est en 10 s 49, contre 9 s 58 pour l'épreuve masculine.

Aptitudes cognitives

De tous les animaux à système nerveux central, l’homme est probablement celui qui a le cerveau le plus développé et performant[48]. Ses seuls rivaux dans ce domaine sont certains cétacés. D'un point de vue anatomique, ces capacités cognitives sont associées au développement particulièrement prononcé du néocortex, bien que certaines expériences suggèrent que des différences au niveau neuronal jouent aussi un rôle[49].

Les capacités de l'esprit humain notamment en termes de mémoire, d'imagination et d'abstraction sont probablement ce qui explique le mieux le succès évolutif de l'espèce.

L’homme est capable d’appréhender les règles qui organisent le monde qui l’entoure, de près comme de loin : du mouvement des astres aux lois qui structurent la matière, en passant par les règles qui organisent l’espace et les principes nécessaires à l’induction.

Plus précisément, on peut dire que depuis le milieu du XXe siècle, Homo sapiens est capable d’appréhender toutes les règles qui régissent l’organisation du monde visible, à l’exception de celles qui sont à l’origine des forces subatomiques, et des raisons qui font que la matière courbe l’espace-temps. En effet, selon le prix Nobel de physique Richard Feynman, ces deux domaines sont les seuls qui ne sont pas couverts par l’électrodynamique quantique[50],[51].

Cette aptitude à comprendre le monde s'est traduite par l'accumulation d'un ensemble de connaissances appelées « sciences » et le développement d'outils divers appelés « techniques ». L'attitude plus générale qui consiste à clarifier sa pensée et à chercher à comprendre le monde par-delà les seules considérations matérielles, est quant à elle appelée philosophie.

Cependant ces savoirs collectifs résultent de l'échange et de la spécialisation, la totalité des connaissances n'étant jamais maîtrisée par un seul individu. Cette dichotomie entre les connaissances individuelles et l'intégralité de la connaissance et de la culture humaine appuie d'ailleurs une conception de la culture comme entité évolutive propre, dont les constituants sont appelés mèmes, et qui évolue avec l'homo sapiens de façon symbiotique ou même commensale.

Les capacités cognitives de l'être humain lui permettent d'avoir conscience de lui-même. Comme quelques autres espèces animales, il réussit systématiquement le test du miroir.

Selon certains auteurs[52],[53], les capacités cognitives d'Homo sapiens présenteraient elles aussi un certain dimorphisme sexuel : les femmes seraient, en moyenne, plus aptes à maîtriser les subtilités du langage et auraient plus d’adresse manuelle, alors que les hommes seraient plus performants en matière d’orientation dans l’espace et de raisonnement logique.

Selon d'autres, comme Catherine Vidal (neurobiologiste)[54],[55] ou Guillaume Carnino[56], il n'y a pas de dimorphisme sexuel en ce qui concerne les capacités cognitives. Le cerveau humain étant extrêmement plastique, ce sont l'éducation ou la culture qui peuvent induire des différences de capacités cognitives entre les sexes.

Régime alimentaire

Homo sapiens est omnivore. Un humain végétarien ou zoophage demeure omnivore : l'alimentation humaine est donc une attitude culturelle avant tout, et l'humanité dans son ensemble n'est pas « omnivore » culturellement (le cannibalisme par exemple est une pratique très minoritaire au sein de l'humanité actuelle ; et même chez les humains pratiquant l'anthropophagie, des interdits alimentaires existent — l'animal totémique de la tribu n'était jamais tué, mais vénéré —, comme de facto il y a des interdits alimentaires sur la consommation de viande de chiens et de chats en Occident).

Les hommes dans leur ensemble consomment des aliments très diversifiés, qu'ils soient d'origine végétale ou animale. La base de leur alimentation est toutefois constituée de féculents, issus en particulier de trois céréales : le blé, le maïs et le riz. Cette propension à consommer des féculents semble être une spécialisation humaine : le taux d'amylase dans la salive humaine est en effet de six à huit fois plus élevé que dans la salive d'autres Hominidés comme le chimpanzé[57]. Avant l'essor des céréales au néolithique, les hommes devaient probablement se procurer des féculents par la consommation de tubercules. Cet usage s'est conservé jusqu'à nos jours, notamment depuis l'expansion de la pomme de terre après l'échange colombien.

Une particularité de l'alimentation humaine est que la plupart des aliments sont cuits, en particulier la viande. Parce qu'elle accélère le processus de digestion, et permet ainsi d'accroître l'apport énergétique alimentaire, la cuisson semble avoir joué un rôle essentiel dans le développement particulièrement prononcé du cerveau humain[57],[58],[59]. La cuisson améliore aussi l'innocuité bactériologique des aliments.

Normalement un adulte présente, comme la plupart des mammifères, une intolérance au lactose. Cependant, une mutation génétique serait apparue et sélectionnée favorablement il y a environ dix mille ans dans certaines régions d'Europe et d'Afrique, probablement en raison de l'essor de l'élevage de bétail dans ces régions. De nos jours, environ 15 % de la population mondiale présente une tolérance au lactose à l'âge adulte. La plupart des adultes sont cependant capables de consommer des fromages, dont la production est une pratique très ancienne. Il semble que la consommation de fromage a contribué à sélectionner la tolérance au lactose[60].

L'humain possède une appétence prononcée pour certaines saveurs, notamment le salé et le sucré. Le sel et le sucre sont normalement présents en faibles quantités dans la nature, mais l'homme depuis peu est capable d'en produire en quantités industrielles et à faible coût. Cet écart entre l'appétence pour ces substances et leur abondance est l'un des facteurs à l'origine de problèmes de santé tels que l'obésité, l'hypertension artérielle ou le diabète, et ce principalement chez les individus disposant d'un niveau de vie relativement faible du point de vue de la stratification sociale, mais tout de même suffisamment élevé, d'un point de vue anthropologique, pour avoir accès aux productions industrielles[61],[62],[63].

Dès le Néolithique, la plupart des sociétés humaines ont fait fermenter des jus de fruits divers ou autres solutions végétales, afin d'en obtenir une boisson alcoolisée. L'alcool a en effet longtemps été le moyen le plus simple d'assurer l'asepsie des boissons et ainsi de permettre le transport de l'eau sur de longues distances, ou son stockage pendant de longues périodes.

L'ensemble des habitudes alimentaires de chaque culture est regroupé sous le terme de gastronomie.

Reproduction

Une femme enceinte.
Humain en bas âge. On remarquera à la fois le sourire et la chevelure déjà abondante.

La puberté se manifeste en moyenne vers l'âge de 12 à 15 ans. La ménarche intervient chez les jeunes filles vers l'âge de 11 ans (parfois dès l’âge de 8 ans)[réf. nécessaire]. Pour les garçons, la capacité à procréer est en théorie continue, de la puberté jusqu'à la fin de la vie. Chez la femme, cette capacité disparaît à la ménopause qui survient entre 40 et 50 ans (certaines femmes sont ménopausées dès l’âge de 35 ans). La ménopause n’existe chez aucune autre espèce de primates[64]. Chez les autres femelles de primates, la fertilité diminue avec l'âge, mais cela ne se produit pas de la façon soudaine ni avec les symptômes secondaires caractéristiques que l'on observe chez la femme (bouffées de chaleurs, sécheresse vaginale et cutanée, etc.)[64]. La ménopause pourrait être un avantage sélectif acquis au cours de l'hominisation[65]. L'andropause chez l'homme n'est pas l'équivalent de la ménopause chez la femme.

Le cycle ovarien dure environ 28 jours et est marqué par les menstruations. Contrairement à la plupart des femelles de primates, la femme ne manifeste pas de chaleurs et la période de meilleure fécondité n'est donc pas directement décelable par les mâles[1],[64]. Cependant, il est avéré que le comportement des femmes, en particulier lors de la recherche d'un partenaire sexuel, est sensiblement différent pendant l'œstrus[66]. L'homme quant à lui serait plus attiré par les femmes en période d'ovulation, en raison de modifications physiques de la femme[67].

Chez l'humain il n'existe pas à proprement parler de parade nuptiale même si certaines pratiques et situations, liées notamment à des activités culturelles telles que la danse et la musique, peuvent s'avérer plus propices que d'autres à la formation de couples.

Bien que le coït reste la principale méthode de fécondation, la femme peut avoir recours à des techniques de procréation médicalement assistée, telles que l'insémination artificielle et la fécondation in vitro, que ce soit dans le cadre de la lutte contre la stérilité, ou pour les femmes célibataires ou en couple homosexuel. Inversement, les êtres humains ont la particularité de pouvoir contrôler et réduire consciemment leur fécondité en empêchant la fécondation lors du coït, par diverses méthodes de contraception. Dans plusieurs endroits du monde, ces pratiques qui tendent à décorréler, de façon unique dans le règne animal, la reproduction de l'activité sexuelle ont un impact drastique sur le taux de fécondité, le rendant inférieur au seuil de renouvellement des générations[7].

Gestation

Pour l'espèce humaine, la gestation est appelée grossesse et dure environ neuf mois. Elle est le plus souvent monoembryonnaire, même si une grossesse sur quarante[réf. nécessaire] est gémellaire. La parturition est appelée accouchement.

L'accouchement s'effectue le plus souvent dans la douleur du fait des contractions utérines, de la dilatation cervicale et de la distension périnéale[68]. Les difficultés liées à l'accouchement sont parfois associées à l'antagonisme de deux aspects anatomiques propre à l'être humain : la taille du cerveau et la station debout[69]. Cette hypothèse est appelée dilemme obstétrique (en).

L'accouchement ne se fait pas toujours par voie basse : le recours à la césarienne, pratiquée depuis l'Antiquité, représente parfois plus de 30 % des naissances dans certains pays développés[70]. Par ailleurs, l'être humain est capable, à l'aide de dispositifs techniques divers, d'assurer la survie d'un enfant prématuré à partir d'un âge gestationnel d'environ vingt-cinq semaines[71].

À la naissance, le petit est complètement dépendant de sa mère, ce qui constitue une différence notable par rapport aux autres hominidés. La mère peut allaiter son petit pendant plusieurs mois, parfois plus d'une année, et le garde à ses côtés au moins jusqu'à la puberté.

Même s'il existe des exceptions, Homo sapiens possède une très forte tendance monogame[1]. Les couples forment le plus souvent la base de la structure familiale et sociale, s'établissent dès la puberté et durent en général jusqu'à la mort. Cette tendance s'explique par le très fort investissement que nécessitent la protection et l'éducation des enfants, rendant nécessaire d'un point de vue évolutif la cohésion du couple. Il s'agit là encore d'un caractère distinguant l'Homme des autres Hominidés. L'espèce humaine est une espèce à stratégie de reproduction de type K.

Cette tendance monogame est cependant contrariée par la discrétion de l'œstrus évoquée précédemment et par les différences mentionnées de comportements pendant cette période[64],[66]. Ces caractéristiques permettent en effet à la femme de diversifier l'apport en matériel génétique extérieur, tout en bénéficiant du soutien et de l'apport en ressources de l'homme avec lequel elle a établi un foyer[1],[72],[73].

Variations biologiques

Une étude, publiée en 2008 dans la revue Science, a été réalisée sur l'ADN de près d'un millier d'individus : la comparaison de 650 000 nucléotides chez 938 individus appartenant à 51 ethnies a montré que le génome des humains est identique à 99,9 %, soit un niveau de similitude qui ne se retrouve que rarement chez les mammifères. Elle est explicable par l'extrême jeunesse de l'espèce humaine car 200 000 ans ne sont pas suffisants pour permettre de grandes variations génétiques. Cependant, une variation d’1 % du génome fait la différence d'espèce entre humains, bonobos et chimpanzés. Il existe une variabilité très faible esquissée après la scission des populations ancestrales africaines en 7 branches isolées par des barrières géographiques. Ainsi une légère divergence génétique existe entre les Africains subsahariens, les Européens, les habitants du Moyen-Orient, les Asiatiques de l'Est, les Asiatiques de l'Ouest, les Océaniens et les natifs américains, mais ces différences ne sont pas significatives puisqu'elles ne tiennent compte que d'un nombre relativement faible de nucléotides, les autres nucléotides pouvant grandement diverger, même au sein de l'un de ces « groupes ». Les mouvements de populations accélérés au sein de la société moderne vont probablement atténuer rapidement les quelques variantes génétiques apparues au cours de l'évolution de l'espèce humaine[74]. Avec les progrès de la génétique, la recherche parvient à dater certaines des étapes évolutives ayant abouti aux différents groupes répartis à travers le monde[75].

Psychologie

Conscience et pensée

Sexualité et amour

Un couple humain. La majorité des humains sont monogames.

Les êtres humains, à l'instar des bonobos ou des chimpanzés[réf. nécessaire], peuvent pratiquer le coït de façon ludique ou sociale, ou avoir des pratiques sexuelles à visée non reproductive, comme la masturbation, la sodomie, la sexualité orale, ou les pratiques homosexuelles. Le coït est souvent la manifestation d'un très fort attachement affectif et émotionnel. Il se déroule en général à l'écart du groupe, c'est-à-dire dans l'intimité. Il est le plus souvent nocturne, fait l'objet de préliminaires[1] et peut s'effectuer selon diverses positions.

Du fait de sa station debout, les parties génitales de la femme sont invisibles. Selon certains auteurs, la femme parviendrait néanmoins à exciter sexuellement l'homme (ou la femme homosexuelle) en exhibant sa poitrine et ses lèvres, dont les formes, inhabituelles pour une femelle de primates, auraient évolué pour évoquer respectivement celles de ses fesses et de sa vulve[64]. Cette théorie reste toutefois controversée[réf. souhaitée].

Contrairement aux autres primates, notamment le chimpanzé et le gorille, le mâle humain ne possède pas d'os pénien.

Motivation et émotion

Sommeil et rêve

L’homme est un animal diurne, même s’il peut se tenir éveillé la nuit. Son rythme circadien n'est d'ailleurs pas tout à fait ajusté à la durée du jour[réf. souhaitée].

Comportement

Homo sapiens manifeste une activité culturelle variée, qui se présente notamment sous forme :

  • D'une langue ou de plusieurs langues orales ou non, ainsi que la perception culturelle du monde véhiculée par cette ou ces langues.
  • De rites, de croyances.
  • De connaissances et de savoir-faire techniques et scientifiques : pratiques agricoles par la domestication de différentes espèces animales et végétales, amélioration de l'habitat, soins médicaux.
  • D'usages comportementaux et sociétaux : sujets tabous, modes vestimentaires, ou coutumes et traditions par exemples.
  • De pratiques et confection d'objets artistiques.

On admet qu'il existe des cultures simples chez les autres primates actuels (méthode de toilettage, outils à termites…)[76] mais ce n'est qu'au sein de l'espèce humaine que l'on constate une modification de la culture avec un aspect cumulatif, ce qui lui permet d'atteindre un haut niveau de complexité[77].

Un aspect important de la culture humaine, qui améliore à la fois sa transmission et son accumulation (mais aussi le dogmatisme), est l'existence de l'écriture.

La culture est hétérogène et différencie des groupes d'individus. L'étude de ces groupes appelés peuples et de leurs différentes caractéristiques est l'objet de l'ethnologie.

Les premières cultures techniques qui se sont traduites par la confection des premiers outils ou la maîtrise du feu sont bien antérieures à Homo sapiens. Les premiers rites funéraires sûrement liés à des croyances, les premiers objets artistiques ou décoratifs sont attribués à Homo neanderthalensis[78]. En revanche, l'art préhistorique, qu'il soit pariétal, rupestre ou mobilier, et les premières représentations humaines font leur apparition au début du Paléolithique supérieur, chez l'espèce humaine moderne.

Communication

Le sourire, élément de communication non verbale.

Comme tous les Hominidés[79], l’homme manifeste un comportement social complexe et dispose d'aptitudes à la communication telles qu'une expressivité faciale, accentuée chez lui par la mobilité des sourcils qu'offre l'absence de bourrelet sus-orbitaire[1]. Un autre élément notable de l'expressivité faciale chez l'homme est la forme des yeux. En effet chez l'homme le blanc de l'œil est ostensiblement visible et permet de suivre aisément la direction du regard. Cette particularité est unique parmi les mammifères, et peut-être même dans tout le règne animal[57].

L'homme est capable de vocaliser un langage articulé complexe, appelé parole, et dont l'usage particulier, appelé langue[80], se transmet de façon culturelle[81]. Les vocalisations et l’acquisition du langage sont liés à la protéine FOXP2, qui semble être plus abondante dans le cerveau des femmes, ce qui pourrait expliquer une maîtrise du langage plus rapide chez les petites filles[82]. À un degré bien moindre que l'articulation, le langage implique parfois l'usage de clics.

L’homme dispose aussi d’un réflexe respiratoire et nerveux, appelé rire, qui permet d’exprimer la joie ou l’incongruité d’une situation. Le rire semble inné et propre à l’espèce, mais il existerait néanmoins sous une forme moins accentuée chez d’autres primates et même chez les rats. Le rire est doté d’un pouvoir communicatif et peut faire office de signal d’apaisement dans une situation éventuellement conflictuelle.

Le rire possède une version atténuée se limitant à une expression faciale, appelée sourire, qui semble ne pas avoir d'équivalent non plus chez les autres Hominidés à l'exception peut-être du chimpanzé[réf. nécessaire]. Contrairement au rire (qui peut tout de même être simulé), le sourire peut être déclenché de façon consciente[1], ce qui lui fait jouer un rôle particulier dans les conventions sociales : le sourire est dans certaines cultures un élément de salutation requis par la politesse[83].

Les humains sont aussi capables de pleurer.

Société, gouvernement et politique

Les humains, pour qui le nombre de Dunbar est estimé à 150, forment des sociétés complexes et souvent hiérarchisées, dont le fonctionnement est essentiellement basé sur une répartition des activités qui peut prendre la forme de la division du travail. Au sein de ces sociétés, chaque individu peut avoir des moyens de subsistance extrêmement variés, qui dépendent du type de société dont il s’agit, et de la position hiérarchique qu’il y occupe[84]. Ces sociétés s'affrontent souvent dans des conflits appelés guerres, le plus souvent liés au partage des ressources, à la religion ou à l'occupation territoriale. Selon le professeur David Carrier de l'université de l'Utah, le rôle de la violence dans l'évolution humaine serait suffisant pour être visible dans l'anatomie, notamment en ce qui concerne la forme et la biomécanique des mains[85]. Selon une étude anthropologique dont les résultats ont été publiés en 2013[86], la guerre est rare parmi les peuples nomades de type chasseurs-cueilleurs, et serait surtout présente chez les peuples sédentarisés pratiquant l'agriculture.

Arts

La Dame de Brassempouy, l'une des plus anciennes sculptures connues représentant une tête humaine.

Bien que les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques soient attribuables à l'homme de Néandertal et datent du Paléolithique moyen, les plus anciennes représentations humaines sont le fait d’Homo sapiens et peuvent être datées du Paléolithique supérieur (vers 40 000 à 10 000 ans BP). Ainsi à l'Aurignacien (vers 40 000 à 28 000 ans BP), premier faciès culturel attribué à l'homme en Europe, sont associées les statuettes de Vogelherd, de Geissenklösterle et de Hohlenstein-Stadel qui restituent des figures en ronde bosse représentant des mammouths, des félins, des ours, des chevaux et des hommes. Dans l'art pariétal, la représentation de vulves féminines et d'individus mi-homme mi-animal est attestée, comme à la grotte Chauvet[87]. Au Gravettien (29 000 à 22 000 ans BP) sont sculptées des figures féminines dites « Vénus paléolithiques ». Au Magdalénien (19 000 à 10 000 ans BP), les représentations humaines sur paroi ou sur objet se font plus fréquentes.

Science

Certains aspects de la culture humaine, notamment la médecine, et les connaissances scientifiques et techniques, influencent les processus biologiques et reproductifs, et ont un impact sur l'espérance de vie ou la fécondité, et sur la démographie[88].

Impact sur l'environnement

La déforestation, un impact significatif de l'Homme sur l'environnement.
Des maisons aux Pays-Bas.

Homo sapiens exerce un impact important sur son environnement, surtout depuis l'époque moderne, parfois appelée anthropocène, essentiellement du fait de ses activités agricoles et industrielles. Cet impact se traduit en particulier par un phénomène d'extinction d'espèces considéré depuis peu comme la sixième extinction massive, parfois appelée crise anthropique[89].

Dans certaines régions du monde, cet impact est ancien ; par exemple, la déforestation de la Chine a été entamée il y a 8 000 ans environ. On a longtemps pensé que l’extension de l’agriculture en Afrique centrale avait été rendue possible uniquement par un recul naturel de la forêt tropicale humide primaire qui serait dû à des périodes de sécheresses sévères, longues qui se seraient succédé il y a 3 000 ans environ[90]. Mais l'analyse[91] des sédiments anciens déposés par le fleuve Congo, qui offrent un enregistrement continu du Climat d'Afrique centrale pour les 40 000 dernières années, réalisée par des géochimistes, montre que la responsabilité humaine pourrait être au moins en grande partie à l’origine de la relativement brusque disparition de forêts tropicales d'Afrique centrale (il y a 3 000 ans environ), via une déforestation active qui a augmenté l’érosion, intensifié les intempéries et asséché cette partie de l’Afrique[90].

Les carottages de sédiments fournissent des données montrant des modifications des précipitations normalement corrélées aux flux de sédiments pour la période de -20 000 à -3 500 ans, mais depuis près de 3 000 ans, on observe « un découplage total » entre précipitations et érosion, montrant que dans ce cas « le climat ne peut pas être le seul facteur expliquant la déforestation ». L’équipe [Laquelle ?] suggère que les ancêtres des actuelles ethnies bantous de l'actuel Nigeria et Cameroun, connus pour avoir entamé des migrations en l'Afrique il y a environ 4 000 ans, ont eu « un impact significatif sur la forêt tropicale » en déforestant pour l’agriculture et pour les forges permettant la métallurgie du fer.

En 2012, de nombreux paléobotanistes[92] peinent encore à croire que les outils disponibles à l’époque aient pu permettre aux premiers bantous de la région d’abattre assez d’arbres pour causer des érosions de cette importance, plus graves que ceux produits par les abattis avec culture sur brûlis actuellement selon Katharina Neumann[92]. D'autres[93], estiment aussi qu'un réchauffement climatique a plutôt été en grande partie responsable de la perte de la forêt tropicale d'Afrique centrale, mais que les premiers bantous ont effectivement pu exacerber un recul des forêts induit par un réchauffement[90]. Bayon estime lui-même que ces données ne contredisent pas les théories existantes, mais illustrent « combien la combinaison de la culture et le climat peuvent affecter l'environnement. Les êtres humains peuvent avoir un impact énorme sur les processus nature »[90]. Pour David Harris[94], l'étude pose par contre des questions importantes concernant les impacts climatiques de la déforestation et d'autres activités humaines susceptibles d'exacerber les effets d’un changement climatique, « qui devraient nous inciter à plus de vigilance quant aux impacts contemporains de l'exploitation forestière, des transports modernes, des groupes déplacés par les conflits, et des marchés modernes pour l'alimentation et les produits forestiers »[90]. L'Homme semble aussi en zone tempérée responsable en Eurasie et Amérique du Nord de l'extinction de presque toutes les espèces de la grande faune et mégafaune qui avait survécu à 3 glaciations. La déforestation, qui a tendance à provoquer la réduction voire la destruction du milieu de vie de nombreuses autres espèces (animales, végétales, fongiques, terrestres et aquatiques), est une pratique ancienne en zone tempérée de l'hémisphère nord, mais récente et très rapide au niveau des forêts tropicales et humides telles que celles d'Amérique du Sud et d'Indonésie et d'Afrique (Bassin du Congo par exemple). La disparition accélérée de groupes entiers d'espèces animales, végétales et fongiques qui en découle, est parfois qualifiée d'« extinction de l'holocène » ou de « 6e extinction ».

L'agriculture intensive fait un usage important d'engrais, de pesticides et de désherbants chimiques, dont l'innocuité sur la qualité des sols ne fait pas l'unanimité.

Un autre aspect important de l'impact de l'homme sur l'environnement est le fait qu'il transporte avec lui de nombreuses espèces domestiques ou synanthropes. Cela fait de lui un important vecteur d'échanges biotiques intercontinentaux. Un exemple très significatif d'un tel échange est l'échange colombien, déjà évoqué.

Outre sa capacité à faire disparaître des espèces, l'homme influe aussi sur l'évolution d'un bon nombre d'entre elles, notamment du fait de la domestication. De façon plus directe encore, il est aussi capable de modifier le génome de certaines espèces en ayant recours pour cela non pas à la sélection artificielle, mais à une manipulation directe du noyau des cellules germinales, par diverses techniques dite de génie génétique. Ces techniques peuvent consister notamment à prélever des gènes chez une espèce et à les introduire dans le génome d'une espèce qui peut être d'un taxon complètement différent: par exemple le gène de synthèse de la soie d'une arachnide implanté dans le génome d'une espèce de caprin[95], ou encore un gène bactérien implanté dans le génome du maïs pour lui permettre de résister au glyphosate[96]. Cette pratique appelée transgénèse fait de l'espèce humaine un pont permettant la recombinaison génétique entre des lignées évolutives séparées depuis plusieurs ères géologiques, ou même plusieurs éons.

Au début du XXIe siècle, une espèce de type bactérien, dont le génome a été entièrement conçu par ordinateur, a été créée pour la première fois[97]. On ignore à l'heure actuelle quel pourrait être l'impact de ces productions humaines sur l'environnement à long terme, mais d'ores et déjà l'apparition de ces espèces, par un processus qui ne relève pas de la théorie synthétique de l'évolution, constitue un évènement sans précédent dans l'histoire de la vie sur Terre.

L'activité humaine produit aussi annuellement environ vingt milliards de tonnes de dioxyde de carbone par l'utilisation de combustibles fossiles comme source primaire d'énergie, ce qui fait de l'espèce humaine le premier facteur biotique de production de ce gaz. Les quantités dégagées restent significatives même par rapport aux facteurs de production abiotiques tels que le volcanisme. Cette production a entraîné une augmentation sensible de la quantité de CO2 dans l'atmosphère. Le dioxyde de carbone étant un gaz à effet de serre, ces taux élevés dans l'atmosphère sont considérés comme l'un des facteurs prépondérants pour expliquer le réchauffement climatique.

Prospectives

Compte tenu aussi bien de l'évolution rapide de son effectif que des changements perpétuels de ses différents modes de vie, il apparaît que l'espèce humaine est une forme de vie actuellement instable, de telle sorte que son avenir à moyen et long terme est tout à fait incertain.

Cependant, étant donnée l'influence considérable qu'ont les connaissances techniques sur l'organisation des sociétés humaines, il existe plusieurs courants intellectuels extrapolant l'évolution de ces connaissances techniques dans le temps pour tenter de prévoir le futur de l'espèce humaine. Il s'agit soit d'une démarche artistique, à travers essentiellement un courant littéraire appelé science-fiction, soit d'une démarche qui se veut plus scientifique, appelée futurologie.

Ces différentes approches s'appuient en général sur l'idée que le développement technique poursuivra son cours. Les connaissances scientifiques de l'époque sont alors utilisées pour spéculer sur l'avènement futur de dispositifs techniques et sur leurs impacts sur les sociétés humaines.

Un thème fréquent est notamment l'idée que la capacité humaine à utiliser des moyens techniques pour augmenter sa mobilité spatiale, devrait in fine l'amener à s'affranchir de l'attraction terrestre et donc à se rendre et peut-être même s'installer à proximité immédiate d'autres objets du système solaire ou même au-delà. Il s'agit du projet, au moins partiellement entamé, d'exploration spatiale.

D'autres approches semblent focaliser plus sur les aspects destructifs ou délétères de la technologie, et en concluent soit l'extinction prochaine de l'espèce humaine, soit une nette dégradation de son effectif et de ses conditions de vie. Ce type de scénario fait l'objet notamment de ce qu'on appelle la science-fiction post-apocalyptique, apparue en particulier à la suite de la création par l'homme d'engins de destruction utilisant l'énergie nucléaire.

Enfin, un point de vue plus récent s'appuie sur le constat empirique du rythme de l'évolution de la capacité de calcul des machines construites par l'homme. Cette évolution semble en effet suivre une progression géométrique, selon la loi dite de Moore. L'extrapolation de cette loi suggère qu'au cours du vingt-et-unième siècle, l'humanité atteindra un seuil, appelé singularité technologique, à partir duquel les machines qu'elle produit seront plus aptes à comprendre le monde que ne le sont les cerveaux humains. Dès lors, il est avancé que le développement scientifique et technique échappera à la compréhension humaine et empruntera une voie qu'il est par définition impossible d'appréhender. Ces considérations sont parfois accompagnées de spéculations sur la capacité future de l'homme à modifier son organisme par des procédés techniques divers incluant une modification ou une réécriture complète de son génome, ce qui constituerait une forme de spéciation artificielle. Le mouvement culturel qui étudie et parfois promeut ce type de perspective est le transhumanisme.

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i Desmond Morris, Le Singe nu,
  2. Selon Rolf Schäppi, il faudrait ajouter à ces critères, l’existence d’une ménopause chez la femme, ainsi que le caractère indécelable de l’œstrus chez cette dernière. Rolf Schäppi, La femme est le propre de l'homme.
  3. voir « extinction de l'Holocène », « réchauffement climatique », « déforestation », « pollution », « surpêche ».
  4. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse.
  5. « Un nouvel indice positionne l'Homme au même niveau que l'anchois dans la chaîne alimentaire ! », sur ifremer.fr, Ifremer et IRD, (consulté le ) : « On notera par exemple que le Burundi est le pays avec le HTL le plus bas. Avec un score de 2.04, le régime alimentaire de ce pays doit être composé à presque 97 % de plantes. L'Islande obtient le score le plus élevé avec un HTL de 2.54, ce qui correspond à un régime alimentaire majoritairement carnivore (plus de 50 %), en l'occurrence très riche en poisson. »
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  24. Cf « Ève mitochondriale ».
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  38. Albinos sans frontière
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  40. Voir le chapitre « La préférence masculine pour une partenaire au teint clair » in Rolf Schäppi, La femme est le propre de l'homme.
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  50. Richard Feynman, Lumière & matière : une étrange histoire.
  51. À ce propos, il est possible que cette connaissance soit complétée prochainement grâce à la démarche expérimentale entreprise récemment avec le LHC.
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  78. Voir « la naissance de l'art chez l'homme de Néandertal »
  79. Voir section « principales caractéristiques » de l'article « Hominidés ».
  80. L'article « langage humain » distingue la langue et le langage de la façon suivante : « Le langage est la faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques (qui constituent la langue) […] »
  81. Pour plus de détails concernant les langues et l'étude du langage, voir les portails Portail:linguistique et Portail:langues
  82. « Un gène du langage diffère chez l'homme et la femme »,
  83. Voir « société (sciences sociales) », « politesse ».
  84. Voir « société (sciences sociales) », « économie » et « politique »
  85. (en)Fine hands, fists of fury: Our hands evolved for punching, not just dexterity, phys.org
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  90. a b c d et e Katherine Rowland « Humans implicated in Africa's deforestation ; Climate change alone cannot explain abrupt loss of rainforest 3,000 years ago, study suggests ». Nature ; News ; 2012-01-09 doi:10.1038/nature.2012.10011
  91. Bayon, G. et al., « Intensifying Weathering and Land Use in Iron Age Central Africa », Science, vol. 335,‎ , p. 1219-1222 (lire en ligne)
  92. a et b Source : Katharina Neumann (Directrice de l’unité d'archéobotanique de l'Université Goethe de Francfort] interrogée par Nature en janvier 2012.
  93. Ex : Alfred Ngomanda, directeur de l'Institut de recherche en écologie tropicale de Libreville (Gabon), interrogée par Nature
  94. David Harris (Directeur adjoint du Jardin botanique royal d'Édimbourg au Royaume-Uni), interrogée par le journal Nature en janvier 2012
  95. Dossier du site Futura-Sciences sur la soie d'araignée produite par des chèvres transgéniques.
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  97. Cf biologie de synthèse

Compléments bibliographiques

  • Collectif, Histoire d'ancêtres : La grande aventure de la Préhistoire, Paris IVe, Éditions Errance, coll. « Guides de la préhistoire mondiale », , 144 p. (ISBN 978-2-87-772590-3).
  • Jean-Claude Hervé, « Les phylogénies », accès / Institut français de l'éducation,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  • Thierry Tortosa, Sylvain Adnet, Julien Claude, Sébastien Clausen, Anne-Laure Decombeix, Vincent Fernandez, Grégoire Méthais, Brigitte Meyer-Berthaud, Serge Muller et Brigitte Senut, Principes de paléontologie, Paris Ve, Dunod, coll. « Sciences Sup. », , 336 p. (ISBN 978-2-10-05-7993-8)

Annexes

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Bibliographie

  • Desmond Morris, Le Singe nu, éditions du livre de poche, 1971.
  • Gerhard Bosinski, Homo sapiens, l’histoire des chasseurs du paléolithique supérieur en Europe (40000-10000 av. J.-C.), Paris, Éditions Errance, 1990, 281 p. .
  • Jared Diamond, Le Troisième Chimpanzé, Gallimard 2000
  • Rolf Schäppi, La femme est le propre de l’homme, Odile Jacob, 2002.
  • Richard Dawkins, Le Gène égoïste, Odile Jacob, 2003.
  • Boyd et Silk, L'Aventure humaine, de la molécule à la culture, De Boeck, 2004, partie 1, chapitre 3, pages 68–72. (ISBN 978-2-8041-4333-6).
  • Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l'humanité, Albin Michel, 2015

Filmographie

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes