Olivier Guichard

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Olivier Guichard
Illustration.
Olivier Guichard en 1973.
Fonctions
Président du conseil régional des
Pays de la Loire

(23 ans, 9 mois et 20 jours)
Prédécesseur Vincent Ansquer
Successeur François Fillon
Ministre d'État, garde des Sceaux,
ministre de la Justice

(7 mois et 2 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Raymond Barre
Gouvernement Barre I
Prédécesseur Jean Lecanuet
Successeur Alain Peyrefitte
Ministre d'État, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Équipement et des Transports

(1 an, 10 mois et 21 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Pierre Messmer
Gouvernement Messmer I, II et III
Prédécesseur André Bettencourt (Aménagement du territoire)
Albin Chalandon (Équipement)
Successeur Jean Lecanuet (Aménagement du territoire, indirectement)
Robert Galley (Équipement)
Yves Guéna (Transports)
Ministre de l'Éducation nationale

(3 ans et 13 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Jacques Chaban-Delmas
Gouvernement Chaban-Delmas
Prédécesseur Edgar Faure
Successeur Joseph Fontanet
Ministre du Plan et de l'Aménagement
du Territoire

(1 an et 20 jours)
Président Charles de Gaulle
Alain Poher (intérim)
Premier ministre Georges Pompidou
Maurice Couve de Murville
Gouvernement Pompidou IV
Couve de Murville
Prédécesseur Edgar Faure (indirectement)
Successeur Jean Lecanuet (indirectement)
Biographie
Nom de naissance Olivier Marie Maurice Louis Guichard
Date de naissance
Lieu de naissance Néac, Gironde (France)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Paris 8e (France)
Parti politique UDVe (1967-1968)
UDR (1968-1978)
RPR (1978-1997)
Conjoint Daisy de Galard (1990-2004)
Diplômé de Université de Paris

Olivier Guichard, né le à Néac (Gironde) et mort le à Paris, est un homme politique français.

« Baron du gaullisme », il fut plusieurs fois ministre sous les présidences de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing (devenant à cette époque « numéro deux du gouvernement ») et, des années 1970 à 1990, fut pendant plus de vingt ans président du Conseil régional des Pays de la Loire et maire de La Baule.

Biographie

Jeunesse et études

Descendant de Louis Guichard (1772-1837), chevalier de l'Empire puis créé baron (titre inachevé)[1], il est le petit-fils de l'homme politique de Gironde Joseph Brisson[2] (1857-1942). Il est le fils de Louis Guichard, qui fut capitaine de corvette et le directeur du cabinet de l'amiral Darlan sous le régime de Vichy, de février 1941 à novembre 1942.

Olivier Guichard est élève au lycée Condorcet. Une fois le baccalauréat obtenu, il poursuit ses études à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres et une licence de droit[3]. Il est également diplômé de l'École libre des sciences politiques[4].

À la Libération, il s'engage volontairement, à 24 ans, dans l'armée française[5]. Il poursuit la guerre jusqu'à la défaite de l'Allemagne. N'étant pas admis à l'École nationale d'administration, il entame une thèse sur Prosper Mérimée[3].

Parcours politique

Dès 1947, il rejoint le mouvement gaulliste. De 1951 à 1958, il est le chef de cabinet du général de Gaulle pendant la « traversée du désert » de ce dernier.

En 1968, il est ministre du Plan et de l'Aménagement du Territoire dans les gouvernements de Georges Pompidou puis de Maurice Couve de Murville. Il prépare à son début le référendum de 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat, projet repris et développé par le ministre Jean-Marcel Jeanneney et dont le refus par le peuple provoquera la démission de de Gaulle de la présidence de la République.

De 1969 à 1972, il est ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. Il est notamment à l'origine de la création de l'université de technologie de Compiègne. Dès son arrivée au ministère, il rétablit le latin dès la classe de cinquième et la notation sur 20 dans les classes d'examen[6].

Il devient ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974. Il y favorise le développement des autoroutes concédées et la création de la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Parallèlement, il impose un coup d'arrêt en 1973 à la construction des grands ensembles des années 1960 par une circulaire[7], la circulaire Guichard. Olivier Guichard avait auparavant fait un grand discours de politique urbaine à la Chambre des députés où il avait expliqué pourquoi il fallait arrêter de construire des grands ensembles[8]. La circulaire Guichard de mars 1973 arrête huit opérations gigantesques qui étaient en train d'être construites, et interdit de construire par la suite des grands ensembles trop importants, disproportionnés par rapport à la population de la ville dans laquelle ils sont construits[8].

Olivier Guichard est ministre de la Justice dans le gouvernement de Raymond Barre en 1976.

Membre du RPR, il fait partie de ceux que l'on appelle les « barons du gaullisme ». Son nom avait été évoqué à plusieurs reprises pour Matignon (cf. infra).

Débats et controverses

Ministre de l'Aménagement du Territoire, il s'est vu reprocher d'avoir trop fortement favorisé l'aménagement routier aux dépens des transports collectifs. Il aurait également préféré la construction du canal Rhin-Rhône à celle de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, financée par emprunt par la seule capacité financière de la SNCF.

Aux yeux de ses détracteurs, la politique d'aménagement qu'il mena en qualité de président de la région Pays de la Loire a surtout profité à la zone touristique de La Baule, dont il était maire.

Sa carrière donne le sentiment, au plan national en tout cas, d'une succession d'occasions manquées : soutien sans faille à Jacques Chaban-Delmas en 1974 contre Jacques Chirac, « premier ministrable » en 1972 pour finalement assister à la désignation de Pierre Messmer, impuissance à ramener le RPR dans le giron présidentiel giscardien en 1976 alors qu'il est entré au gouvernement en partie pour cette raison.

Dans ses mémoires, la journaliste Catherine Nay explique qu'il fut longtemps privé par le général de Gaulle d'un poste ministériel à cause du veto d'Yvonne de Gaulle. Celle-ci n'appréciait pas la vie privée mouvementée d'Olivier Guichard, qu'elle qualifiait de « noceur ». Celui-ci fut en revanche nommé ministre par Georges Pompidou, dont il était proche. Mais, toujours selon Catherine Nay, une brouille entre les deux l'écarta de Matignon pour qui il était favori en 1973.

Vie personnelle

Sa première épouse, Suzanne Vincent, qu'il a rencontrée dans la Résistance, est décédée en 1982[9]. Veuf, il épousa en secondes noces le la journaliste Daisy de Galard (1929-2007), née de Gourcuff.

Il est le père de l'éditrice Malcy Guichard-Ozannat, de Constance (épouse de Ladislas Poniatowski) et d'Aline (épouse de Paul Goldschmidt)[10].

Il était le cousin de Jean de Brem, journaliste et militant de l'OAS, qui fut abattu par la police en [11].

Il décède le dans le 8e arrondissement de Paris[12], et est inhumé en Gironde.

Mandats politiques

Œuvres

  • Aménager la France, 1965
  • L'Éducation nouvelle, 1970
  • Vivre ensemble, 1976 : rapport Guichard préfigurant les lois de décentralisation de 1982-1983
  • Un chemin tranquille, 1975
  • Mon Général, 1980
  • Du particulier au général, 1999
  • Vingt ans en 40 Fayard, 1999

Citations

  • « Une société unie n'est pas une société sans différences, mais une société sans frontières intérieures. » (Un chemin tranquille).
  • « On ne se méfie jamais assez de son passé. » (interview parue dans Nouvel Ouest - mars 2000).

Bibliographie

  • Maurice Grassin, Olivier Guichard, éd. Siloë, 1996, 280 p.
  • Clémence Cardon-Quint, "La révolution managériale oubliée d'Olivier Guichard (1969-1972)", in Véronique Castagnet-Lars, Caroline Barrera, Décider en éducation. Entre normes institutionnelles et pratiques des acteurs du XVe siècle à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2019, pp.201-216 ⟨hal-02298687

Décorations

Dans la fiction

Dans la mini-série De Gaulle, l'éclat et le secret (2020), son rôle est interprété par Stéphane Jobert.

Notes et références

  1. Mais les lettres patentes ne lui furent pas délivrées ; ses descendants usèrent néanmoins indûment du titre après leur aïeul. Cf. Éric Chiaradia, L'Entourage du général de Gaulle : juin 58-avril 69, éditions Publibook, 2011.
  2. Sylvie Guillaume et Bernard Lachaise (Université Bordeaux-Montaigne. Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine), Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Talence, Presses Universitaires de Bordeaux, , br, couv. ill.; 624, 24 cm (ISBN 2-86781-231-3 et 9782867812316, OCLC 468077217, BNF 37035405, SUDOC 045199868, présentation en ligne, lire en ligne), p. 168 et 169 (consulté le 30 avril 2018)
  3. a et b Collectif, Olivier Guichard, Nouveau Monde Editions, (ISBN 978-2-36942-638-7, lire en ligne)
  4. Maurice Grassin, Olivier Guichard, (ISBN 978-2-402-30807-6, lire en ligne)
  5. (en) France Ambassade (U S. ) Service de presse et d'information, Press Release, Le Service., (lire en ligne)
  6. Philippe Deubel, Jean-Marc Huart, Marc Montoussé et Didier Vin-Datiche, 100 fiches pour comprendre le système éducatif, Editions Bréal, (ISBN 978-2-7495-0744-6, lire en ligne)
  7. Le Monde, 12 mai 1973
  8. a et b « Filmer les grands ensembles », documentaire en ligne sur les représentations audiovisuelles des grands-ensembles, CHS (CNRS / Paris1), 2015
  9. (en) The New-York Times
  10. Notice Who's Who
  11. Dominique Venner, Guide de la politique, Balland, 1972, p. 192
  12. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Olivier Marie Maurice Louis Guichard », sur MatchID
  13. Association Georges Pompidou
  14. https://www.quirinale.it/onorificenze/ricerca

Voir aussi

Liens externes