Bernard Stasi
Bernard Stasi | |
![]() | |
Fonctions | |
---|---|
Médiateur de la République | |
– (6 ans et 11 jours) |
|
Prédécesseur | Jacques Pelletier |
Successeur | Jean-Paul Delevoye |
Député européen | |
– (3 ans, 7 mois et 22 jours) |
|
Élection | 12 juin 1994 |
Député français | |
– (4 ans, 9 mois et 9 jours) |
|
Élection | 12 juin 1988 |
Circonscription | 6e de la Marne |
Législature | IXe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDC |
Prédécesseur | Circonscription créée |
Successeur | Philippe-Armand Martin |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) |
|
Élection | 16 mars 1986 |
Circonscription | Marne (scrutin proportionnel) |
Législature | VIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDF |
– (7 ans, 11 mois et 29 jours) |
|
Élection | 19 mars 1978 |
Réélection | 14 juin 1981 |
Circonscription | 4e de la Marne |
Législature | VIe et VIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDF |
Prédécesseur | Pierre Caurier |
Successeur | Proportionnelle par département |
– (4 ans, 9 mois et 25 jours) |
|
Élection | 23 juin 1968 |
Réélection | 4 mars 1973 |
Circonscription | 4e de la Marne |
Législature | IVe (Cinquième République) |
Groupe politique | PDM (1968-1973) UC (1973) |
Prédécesseur | Robert Morillon |
Successeur | Pierre Caurier |
Président du conseil régional de Champagne-Ardenne | |
– (7 ans et 6 jours) |
|
Prédécesseur | Jacques Sourdille |
Successeur | Jean Kaltenbach |
Ministre des Départements et Territoires d'Outre-mer | |
– (10 mois et 22 jours) |
|
Président | Georges Pompidou |
Gouvernement | Messmer II |
Prédécesseur | Xavier Deniau |
Successeur | Joseph Comiti |
Biographie | |
Nom de naissance | Bernard Paul Ramon Stasi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Reims (Marne) |
Date de décès | (à 80 ans) |
Lieu de décès | 18e arrondissement de Paris |
Sépulture | Cimetière du sud de Reims (Marne) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDF-CDS |
Fratrie | Mario Stasi |
Diplômé de | ENA |
Profession | Administrateur civil |
modifier ![]() |
Bernard Stasi, né le à Reims et mort le dans le 18e arrondissement de Paris, est un homme politique français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Ses grands-parents et parents naissent dans des contrées différentes : en Italie, en Espagne et à Cuba. Il n'obtient la nationalité française que par une démarche personnelle à l'âge de 18 ans[1],[2]. Il est le frère de Mario Stasi, ancien bâtonnier de Paris, ainsi que de Gérard Stasi.
Il est de confession chrétienne[3].
Carrière administrative et politique
[modifier | modifier le code]Ancien élève de Saint-Joseph de Reims, diplômé de l'École nationale d'administration (ENA) en 1959, il est d'abord nommé chef de cabinet du préfet d'Alger. Il sera ensuite conseiller dans les cabinets de différents ministres, de 1963 à 1968, avant de devenir député de la Marne de 1968 à 1973, puis de 1974 à 1993, sous l'étiquette du Centre des démocrates sociaux (qui devint l'une des composantes de l'UDF). Il est brièvement ministre. Il est vice-président de l'Assemblée nationale de 1978 à 1983, président de la région Champagne-Ardenne de 1981 à 1988, député européen de 1994 à 1998 et maire d'Épernay de 1970 à 1977 et de 1983 à 2000. En , à l'instar de Jacques Chirac et de Jacques Toubon, il vote avec la majorité parlementaire de gauche[4] l'abolition de la peine de mort présentée par Robert Badinter, et exprime le regret qu'une telle mesure n'ait été promulguée par la précédente. Mais dans les débats sur la cohabitation qui agitent la droite entre 1984 et mars 1986 il prend parti pour Raymond Barre, estimant qu'une élection législative avait — comme le référendum de 1969 qui mit fin à la carrière politique du général de Gaulle — valeur de test pour ou contre la légitimité du Président de la République.
Il perd son siège de député en 1993, à la suite de sa position en faveur de la loi Évin concernant les publicités pour l'alcool (sa circonscription est en pleine région viticole). Il obtient l'annulation de l'élection, mais est à nouveau battu lors de l'élection partielle en 1994.
Du au , il est ministre des Départements et Territoires d'Outre-mer au sein du deuxième gouvernement Messmer. Il condamne le coup d'État du général chilien Pinochet du .
En 1977, il participe à la fondation du Carrefour social-démocrate[5].
Lors du génocide bosniaque[non neutre] (1992-1995), il est l'une des très rares personnalités françaises à le dénoncer[réf. nécessaire].
De 1998 à 2004, il occupe le mandat de Médiateur de la République, au titre duquel il préside la commission Stasi, chargée d'un rapport sur la laïcité en France.
Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Il meurt le à l’hôpital Bretonneau, dans le 18e arrondissement de Paris, à l'âge de 80 ans[6],[7].
Polémiques
[modifier | modifier le code]Sur l'immigration
[modifier | modifier le code]Il adopta des positions sur la crise de en Nouvelle-Calédonie, affirmant dans un rapport que les responsabilités de la crise kanake étaient antérieures à 1981. Christian Bonnet le qualifia alors de « Stasibaou » (par allusion au dirigeant kanak Jean-Marie Tjibaou).
Ses positions favorables à l'immigration se sont également exprimées dans la publication en 1985 de son livre L'immigration, une chance pour la France[8] et occasionnèrent aussi des insultes dans sa propre formation politique. Cette double hostilité contribua à son échec parlementaire en septembre 1986, lors de sa candidature à la présidence de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale contre Roland Dumas, pour la session automnale de l’année 1986. Les députés du Front national et un député de la majorité de droite votèrent pour Roland Dumas, qui accepta toutes les voix sans état d’âme. C'est aussi qu’à égalité, comme il le dit, en décomptant seulement les voix du Front national, Roland Dumas l’emportait en raison, comme le voulait la loi — de son plus grand âge. Aux sessions suivantes du printemps et de l’automne 1987, ce fut Valéry Giscard d’Estaing qui pour maintenir la cohésion au sein de la majorité fit acte de candidature, en même temps qu’il sollicita par lettre publique les voix du Front national.
Sur ses origines
[modifier | modifier le code]Le , à l'occasion d'un débat avec Jean-Marie Le Pen sur France Inter, il lance à celui-ci : « Je n’ai pas les mêmes convictions que vous », lequel lui répond : « C’est un peu normal, puisque vous êtes fils d’immigré et vous n’avez été français qu’à l’âge de dix-huit ans ». Stasi réplique alors : « Vous avez le culot de me dire qu’en tant que fils d’étranger je n’aurais pas le droit de faire de la politique ? ». Le Pen conclut « Je crois que c’est une question de bon goût »[9]. Après la chute du mur de Berlin, Jean-Marie Le Pen revint à la charge : « Quand on s’appelle Stasi, on fait comme le parti communiste, on change de nom ».
Détail des fonctions et mandats
[modifier | modifier le code]Mandats locaux
[modifier | modifier le code]- 1970 - 1977 : maire d'Épernay
- 1983 - 2000 : maire d'Épernay
- 1981 - 1988 : président du conseil régional de Champagne-Ardenne
Mandats parlementaires
[modifier | modifier le code]- - : député de la quatrième circonscription de la Marne (démission pour entrer au gouvernement)
- - : député de la quatrième circonscription de la Marne
- - : député de la Marne (élu au scrutin proportionnel)
- - : député de la sixième circonscription de la Marne
- - : député européen
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Vie associative et démocratie nouvelle, Presses universitaires de France, 1979, (ISBN 2-13-035921-3)
- L'Immigration, une chance pour la France, Robert Laffont, coll. « Franc Parler », 1984, (ISBN 2-221-04469-X)
- La politique au cœur, Robert Laffont, 1993, (ISBN 2-221-04955-1)
- Tous Français, l'immigration, la chance de la France, Hugo Document, 2007, (ISBN 2-7556-0104-3)
Hommages
[modifier | modifier le code]Distinctions
[modifier | modifier le code]Officier de la Légion d'honneur (2003)[10].
- Prix Bernard-Lecache[Quand ?],[11]
Postérité
[modifier | modifier le code]En 2013, la ville de Reims créée un parc Bernard-Stasi ; Épernay a aussi nommé une place en son honneur.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Dominique Gerbaud, « Bernard Stasi, contre les racismes », La Croix, (consulté le )
- ↑ Jean Yves Sureau, « généalogie de Bernard Stasi », Geneanet (consulté le )
- ↑ Guylain Chevrier, « La laïcité : un enjeu de société », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, nos 90-91, , p. 175–198 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.1483)
- ↑ « Débats de l'Assemblée nationale sur le projet de loi d'abolition de la peine de mort », sur Assemblée nationale (consulté le )
- ↑ « MM. Lenoir, Stirn et Stoléru lancent Carrefour social-démocrate », Le Monde, (lire en ligne
, consulté le ).
- ↑ « Bernard Stasi, ancien ministre, ancien médiateur de la République, est mort », La Voix du Nord, 4 mai 2011.
- ↑ AFP - Décès de l'ex-ministre Bernard Stasi sur lefigaro.fr
- ↑ www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-immigration/chronologie-immigration/
- ↑ Martine Aubry et Olivier Duhamel, Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite, Éditions du Seuil, coll. « Points », (ISBN 978-2-02-029984-8, lire en ligne)
- ↑ décret du 13 juillet 2003
- ↑ « Le prix de la Licra à M. Bernard Stasi », Le Monde, (lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Conseil régional de Champagne-Ardenne
- Épernay
- Liste des députés de la Marne
- Liste des maires d'Épernay
- Sixième circonscription de la Marne
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Élève du lycée Saint-Joseph de Reims
- Personnalité du Centre démocratie et progrès
- Député européen membre de l'Union pour la démocratie française
- Personnalité du Centre des démocrates sociaux
- Conseiller régional de Champagne-Ardenne
- Député de la Marne
- Maire d'Épernay
- Ministre de la Cinquième République
- Député européen élu en France 1994-1999
- Ombudsman
- Élève de l'École nationale d'administration (France)
- Naissance en juillet 1930
- Naissance à Reims
- Décès en mai 2011
- Décès dans le 18e arrondissement de Paris
- Décès à 80 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Sud (Reims)
- Député de la IVe législature de la Ve République
- Député de la VIIe législature de la Ve République
- Député de la VIIIe législature de la Ve République
- Député de la IXe législature de la Ve République
- Vice-président de l'Assemblée nationale française (Cinquième République)
- Officier de la Légion d'honneur promu en 2003
- Médiateur de la République (France)