Justin Godart
Justin Godart | |
Justin Godart en 1917. | |
Fonctions | |
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Maire de Lyon | |
– (8 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Pierre-Louis-André Bertrand |
Successeur | Édouard Herriot |
Sénateur français | |
– (14 ans, 1 mois et 24 jours) |
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Réélection | 9 janvier 1927 14 janvier 1936 |
Circonscription | Rhône |
Ministre de la Santé publique | |
– | |
Gouvernement | Herriot III |
Prédécesseur | Camille Blaisot |
Successeur | Charles Daniélou |
Député français | |
– (20 ans et 15 jours) |
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Réélection | 20 mai 1906 8 mai 1910 10 mai 1914 30 novembre 1919 25 mai 1924 |
Circonscription | Rhône |
Législature | IXe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe |
Ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociale | |
– (10 mois et 3 jours) |
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Gouvernement | Herriot I |
Prédécesseur | Paul Jourdain |
Successeur | Antoine Durafour |
Sous-secrétaire d'État au Service de santé militaire[Note 1] | |
– (2 ans, 7 mois et 4 jours) |
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Gouvernement | Viviani II Briand V et VI Ribot V Painlevé I Clemenceau II |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Antoine Durafour |
Biographie | |
Nom de naissance | François Pierre Marie Justin Godart |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lyon (Rhône) (France) |
Date de décès | (à 85 ans) |
Lieu de décès | Paris (France) |
Sépulture | Cimetière parisien de Bagneux |
Nationalité | française |
Parti politique | Parti radical |
Profession | Avocat |
Résidence | Rhône |
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Justin Godart, né le à Lyon et mort le à Paris, est un avocat et homme politique français, député et sénateur du Rhône sous l'étiquette radicale-socialiste, plusieurs fois secrétaire d'État et ministre de la Santé et enfin maire de Lyon.
Il fonde en 1918 la Ligue contre le cancer, dont il assure la présidence jusqu'à sa mort.
Biographie
Études
Né dans le quartier des Brotteaux, issu d'un milieu modeste, il étudie au lycée Ampère à Lyon. Il obtient un doctorat en droit en 1899 en soutenant une thèse sur L’ouvrier en soie, puis devient avocat.
Carrière politique
Entre-deux-guerres
Militant au Parti radical-socialiste, il commence sa carrière politique en 1904 en même temps qu'Édouard Herriot, lorsqu'il est élu adjoint au maire de Lyon dans la municipalité menée par Jean-Victor Augagneur.
Député de Lyon (1906-1926), puis sénateur du Rhône (1926-1940), il se consacre aux questions sociales : à la santé, à l'hygiène et aux « diminués physiques ». Il devient notamment président de la Commission internationale d'enquête dans les Balkans (Serbie, Bulgarie, Grèce, Turquie, Albanie), organisée par la Dotation Carnegie pour la paix internationale en 1913.
En 1914, il occupe la vice-présidence de la Chambre des députés. Sous-secrétaire d'État de la Guerre durant le premier conflit mondial, il est responsable du Service de santé militaire de 1915 à 1918 et le réorganise, tout en menant, pour la première fois en France, une politique inédite de santé publique[1]. En , il demande à Gustave Roussy de créer un centre neurologique (ce qui sera fait au fort de Salins), afin de remettre sur pied et de renvoyer le plus rapidement possible les traumatisés de guerre (« pithiatiques », « plicaturés » et paralysés) au front[2]. Le , à la fin de la guerre, il fonde la Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer. Membre de la direction de la Ligue des droits de l'homme, il fonde aussi, en 1934, la Ligue internationale contre le cancer. En 1929, il participe à la création de l'hôpital Foch à Suresnes.
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Visite de Justin Godart à Cuperly en 1916.
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Justin Godart s'entretenant avec la princesse Narychkine, fondatrice de l'hôpital Grèce, en 1917.
Il participe avec l'archéologue français Léon Rey à une campagne de fouille de premier ordre en Albanie, à la fin de la Première Guerre mondiale. Elles mettent à jour la grande cité d'Apollonia ; une découverte majeure dans l'histoire de l'archéologie moderne[réf. nécessaire].
Il prend part aux débats sur la définition d'une législation internationale dans le domaine sanitaire et s'investit à ce titre dans l'Organisation internationale du travail et le Bureau international du travail. Il est ministre du Travail et de l'Hygiène en 1924-1925 et ministre de la Santé en 1932. Le , il fonde l’Office national d’hygiène sociale, organisme public financé initialement par la fondation Rockefeller et destiné à lutter contre la tuberculose[3].
En 1926, il crée l'association France-Palestine qui deviendra l'association France-Israël après la création de l'État d'Israël[4].
La loi du dite Godart intègre le service dans l'addition au restaurant (le décret d'application est pris le ).
Seconde Guerre mondiale et après la Libération
Devant la montée du nazisme, il défend la communauté juive, s'occupe de l'Œuvre de secours aux enfants, de l'accueil des immigrés, et plaide sans relâche pour la défense de leurs droits. En 1940, il fait partie des 80 parlementaires qui votent contre la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Grand résistant, il est à la tête du Comité du Front national clandestin pour la libération de la zone Sud, abrite des Juifs, et cache dans le jardin de sa maison de Pommiers (Rhône) l'argent servant aux actions de sauvetage des Juifs. Il diffuse aussi un journal clandestin, Le Patriote Beaujolais.
Il est proche du rabbin David Feuerwerker, grand-Rabbin de Lyon, à la Libération.
Maire de Lyon (gouvernement provisoire) de la Libération jusqu'au retour d'Édouard Herriot (1944-1945), il est président de l'Entraide française (1945-1947), président de la Conférence internationale du travail (San Francisco, 1948) et s'occupe à nouveau des migrants. Il préside notamment le Comité d'aide et de défense des immigrés et diverses autres œuvres sociales :
- les Œuvres hospitalières françaises de l'ordre de Malte ;
- le Comité des Œuvres sociales de l'Armée du salut ;
- la Société nationale d'encouragement au bien ;
- la Société d'histoire de la Révolution de 1848 ;
- l'Entraide des femmes françaises ;
- la Fondation Foch (Fondation médicale franco-américaine du Mont Valérien), liée à l'hôpital Foch[5] ;
- la Ligue nationale contre le cancer ;
- la Ligue internationale contre le cancer.
Justin Godart s'est enfin impliqué pour la cause des Albanais, des Bulgares, des Arméniens, des Indochinois puis des Vietnamiens : il crée pour eux l'association « France-Vietnam » en 1946 pour aider Hô Chi Minh dans sa lutte pour l'indépendance.
Fonctions ministérielles
- Sous-secrétaire d'État à la Guerre (Service de Santé militaire) du au dans le gouvernement René Viviani (2)
- Sous-secrétaire d'État à la Guerre (Service de Santé militaire) du au dans le gouvernement Aristide Briand (5)
- Sous-secrétaire d'État à la Guerre (Service de Santé) puis sous-secrétaire d'État au Service de santé, du au dans les gouvernements Aristide Briand (6), Alexandre Ribot (5), Paul Painlevé (1), Georges Clemenceau (2)
- Ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociale, du au dans le gouvernement Édouard Herriot (1)
- Ministre de la Santé publique du au dans le gouvernement Édouard Herriot (3)
Prix et hommages
- En 1919 il reçoit la Army Distinguished Service Medal[6].
- En s'est tenu au Sénat (Paris) un colloque à son sujet, organisé par l'Œuvre de secours aux enfants intitulé : « Un homme dans son siècle ».
- En 2004, la médaille de Juste parmi les nations lui est décernée à titre posthume[7].
- En 2006, est inaugurée, dans le 6e arrondissement de Paris, une place Justin-Godart, face au Louvre sur le quai Malaquais. À Lyon, c'est une rue du plateau de La Croix-Rousse qui porte son nom depuis plusieurs années.
Décorations
Intitulés des décorations françaises
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée
Intitulés des décorations étrangères
- Ordre souverain de Malte : Bailli grand-croix de l'ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte
- États-Unis : Décoré de la Distinguished Service Cross
- Royaume-Uni : Chevalier Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique
- Belgique : Grand-Croix de l'ordre de la Couronne et Grand Officier de l'ordre de Léopold
- Pays-Bas : Chevalier Grand-Croix de l'ordre d'Orange-Nassau
- Royaume de Bulgarie : Grand-Croix de l'ordre de Saint-Alexandre
- Royaume de Serbie : Grand-Croix de l'ordre royal de Saint-Sava
- Royaume d'Italie : Grand Officier de l'ordre de la Couronne d'Italie
- Royaume du Monténégro : Grand-Croix de l'ordre du prince Danilo Ier
- Albanie : Grand-Croix de l'ordre de Skanderbeg
- Pologne : Grand-Croix de l'ordre Polonia Restituta
Distinctions universitaires
- Prix Montyon de l'Académie française (1936)
- Docteur honoris causa de l'Université de Columbia à New York
- Docteur honoris causa de l'Université Saint-Clément-d'Ohrid de Sofia
Toponymies
- Place Justin-Godart, créée en 2005 à Paris (6e arrondissement)
- Rue Justin-Godart, à Lyon (4e arrondissement)
- Rue Justin-Godart, à Villefranche-sur-Saône
- Avenue Justin-Godart, à Suresnes
- Rruga Justin Godart, à Durrës (Albanie)
- Rruga Justin Godard (sic), à Shkodër (Albanie)
- Rruga Justin Godard (sic), à Vlora (Albanie)
Lyon et « lyonnaiseries »
Justin Godart est un défenseur et un constructeur de l’identité lyonnaise. Son amour de Lyon s’exprime par son goût pour les « lyonnaiseries » historiques et ethnographiques. Il laisse en tant qu'historien lyonnais une bibliographie importante.
Le , sous le pseudonyme de Catherin Bugnard, il crée l'Académie des pierres plantées, afin de défendre les traditions lyonnaises et le parler lyonnais. C'est également sous ce nom qu'il publie La Plaisante Sagesse lyonnaise, célèbre recueil de maximes et réflexions morales lyonnaises. Grand collectionneur de marionnettes, il fut également le président fondateur de l'association Les amis de Guignol, devenue par la suite Amis de Lyon et Guignol.
Publications
- Travailleurs et métiers lyonnais, Bernoux et Cumin, Lyon, 1909
- La boucherie lyonnaise sous l'ancien régime, Nicolas, Lyon, 1900
- La juridiction consulaire à Lyon : la conservation des privilèges royaux des foires (1436-1791), le tribunal de commerce (1791-1905), Lyon, A. Rey, 1905, VIII-429 p.
- Travailleurs et métiers lyonnais, Cumin er Masson, Lyon, 1909
- Laurent Mourguet et Guignol, Lyon, 1912
- La Plaisante Sagesse lyonnaise, maximes et réflexions morales recueillies par Catherin Bugnard, 1920
- Marcel Roux, graveur lyonnais, Audin éditeur, Lyon, 1922
- L'Albanie en 1921, 1922
- Le journal d'un bourgeois de Lyon en 1848, PUF, Paris, 1924
- La tristesse lyonnaise sous l'ancien régime, Camus et Carsat, Lyon, 1927
- La Révolution de 1830 à Lyon, PUF, Paris, 1930
- Le Jansénisme à Lyon : Benoît Fourgon (1687-1773), Librairie Félix Alcan, 1934
- Anthologie du Jeu de boules, éditions du Cuvier, Villefranche, 1938
- Les Voraces à Lyon en 1848, 1948
Notes et références
Notes
- Sous-secrétaire d'État à la Guerre (Service de Santé militaire) du 1er juillet 1915 au 20 mars 1917, sous-secrétaire d'État à la Guerre (Service de santé) du 20 mars au 12 septembre 1917 puis sous-secrétaire d'État au Service de santé du 17 novembre 1917 au 5 février 1918.
Références
- Vincent Viet, La santé en guerre 1914-1918. Une politique pionnière en univers incertain, Paris, Les Presses de SciencesPo, , 660 pages (ISBN 978-2-7246-1725-2)
- Jean-Yves Le Naour, Les Soldats de la honte, Éditions Perrin, 2011, page 211.
- Jean-Bernard Wojciechowski, Hygiène mentale et hygiène sociale, Éditions L'Harmattan, , p. 47.
- François Bilange, « Justin Godart, une « âme de fond » », Revue d’Histoire de la Shoah, no 187, (lire en ligne)
- Fondation maréchal Foch.
- Home of heroes en anglais..
- Justin Godart sur le site Yad Vashem (en).
Sources
- Monique Ray, Catalogue de l'exposition du cinquantième anniversaire de la fondation du Musée historique de Lyon : 1921-1971 : hommage à Justin Godart (1871-1956), Lyon, Musée historique, 1971, 20 p.
- Sur Justin Godart, voir Annette Wieviorka (dir.), Justin Godart : un homme dans son siècle (1871-1956), 2e éd. CNRS, coll. « CNRS histoire. Bibliandre 27 », Paris, 2005, XIV-273 p.
- François Bilange, Justin Godart - La Plaisante Sagesse Lyonnaise, Éditions Lyonnaises d'art et d'histoire, 2006
- Justin Godart (1871-1956)
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, Albin Michel, 2001
- Pierre Miquel, Les quatre-vingts, Fayard, 1995.
- « Justin Godart », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :
- Histoire de la fondation maréchal Foch (Justin Godart)
- Naissance en novembre 1871
- Naissance dans le 6e arrondissement de Lyon
- Avocat français du XIXe siècle
- Avocat français du XXe siècle
- Juste parmi les nations français
- Ministre de la Troisième République
- Ministre français de la Santé
- Ministre français du Travail (ou des Affaires sociales)
- Sous-secrétaire d'État français
- Député du Rhône (Troisième République)
- Sénateur de la Troisième République française
- Candidat à une élection présidentielle en France (Troisième République)
- Membre de l'Assemblée consultative provisoire
- Sénateur du Rhône
- Maire de Lyon
- Personnalité de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen
- Personnalité du Parti républicain, radical et radical-socialiste
- Résistant français
- Décès en décembre 1956
- Décès à 85 ans
- Décès à Paris
- Chevalier de l'ordre souverain de Malte
- Personnalité inhumée au cimetière parisien de Bagneux
- Parlementaire ayant voté contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain
- Député de la neuvième législature de la Troisième République
- Député de la dixième législature de la Troisième République
- Député de la onzième législature de la Troisième République
- Député de la douzième législature de la Troisième République
- Député de la treizième législature de la Troisième République
- Dignitaire de l'ordre souverain de Malte
- Personnalité liée à Suresnes