Jules Breton

Autoportrait, 1895, musée royal des Beaux-Arts d'Anvers
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Élodie de Vigne (d) (à partir de )
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Félix De Vigne (beau-père)
Adrien Demont (gendre) Jules-Louis Breton (neveu) |
Jules Aldolphe Aimé Louis Breton, né à Courrières (Pas-de-Calais) le et mort à Paris le , est un peintre et poète français.
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Son père, Marie-Louis Breton, est maire de Courrières. Sa mère meurt alors qu'il n’a que quatre ans. Il étudie tout d'abord au collège Saint-Bertin à Saint-Omer où il est pensionnaire, puis au lycée impérial de Douai[1]. Il fait son apprentissage auprès de Félix de Vigne à Gand et de Gustave Wappers à Anvers en Belgique, puis poursuit sa formation à Paris en suivant les cours d’Ingres et d’Horace Vernet.
Son frère cadet Émile Breton est peintre de paysages oniriques. Il lui prodigue des conseils tout comme à son élève le peintre Pierre Billet.
Il se marie en 1858 avec Élodie de Vigne, la fille de Félix de Vigne. Le couple a un enfant unique, Virginie Demont-Breton, qui naît en 1859 et qui suivra les traces de son père en devenant elle-même peintre (École de Wissant). Elle épousera le peintre Adrien Demont. Jules Breton est l'oncle de Jules-Louis Breton (1872-1940), député et sénateur du Cher, socialiste puis républicain-socialiste, ministre en 1916-1917 et 1920-1921, fondateur du Salon des arts ménagers (1923).
Il découvre Douarnenez en Bretagne en 1865. Il y revient chaque été jusqu'en 1870, puis épisodiquement. Il y puise de grands tableaux exposés au salon de Paris, comme un Pardon de Kerlaz (1869) ou celui de Kergoat (1890)[2].
En 1896, il est nommé Rosati d'honneur[3].
Il meurt au 136 rue de Longchamp le . Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse.
Son œuvre[modifier | modifier le code]
De formation académique, réaliste, puis naturaliste, Jules Breton fut l’un des premiers peintres du monde paysan.
Loin des audaces sociales d’un Courbet ou du réalisme poétique teinté de pessimisme de Millet, son art prend naissance vers 1848, période de forts bouleversements sociaux et politiques. La montée de l'industrialisation provoque un exode des campagnes vers les villes et suscite chez les intellectuels, les artistes, une prise de conscience du peuple dans sa vie ordinaire.
Il est de ceux qui abandonnent l'idée de la beauté venue de l’âge classique, pour une conception où le vrai est associé au laid pour peindre les hommes et les femmes de son pays natal dans leurs travaux journaliers, recherchant au travers d'un réalisme moralisant à idéaliser ce monde paysan dans sa quotidienneté qu’il affectionnait tant.
Élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1886, il fut très populaire de son temps, consacré officiellement, obtint médailles, décorations et achats de l'État pour le musée du Luxembourg. Il est aujourd'hui très présent aux États-Unis où ses peintures de glaneuses sur fond de crépuscule doré sont très recherchées.
L'admiration de Vincent van Gogh pour Jules Breton[modifier | modifier le code]
Jules Breton était admiré par Vincent van Gogh, qui le cite à plusieurs reprises dans sa correspondance. Dans une lettre du 7 septembre 1880 à son frère Théo, il décrit le long et pénible voyage à Courrières entrepris dans l’espoir de rencontrer le maître de Courrière : « Toutefois, j'ai vu Courrières, et le dehors de l'atelier de monsieur Jules Breton. Le dehors de cet atelier m'a un peu désappointé, vu que c'est un atelier tout neuf et nouvellement construit en briques, d'une régularité méthodiste, d'un aspect inhospitalier et glaçant et agaçant (…) Car je n'osais pas me présenter pour entrer. J'ai cherché à Courrières ailleurs quelque trace de Jules Breton, ou de quelque autre artiste; tout ce que j'ai découvert, c'est son portrait chez un photographe [...] »[4]. Cette virée à Courrières marque le début de la carrière artistique de Van Gogh.
Poète et écrivain[modifier | modifier le code]
Il est aussi un écrivain connu en son temps. Il publie plusieurs recueils de poèmes et des ouvrages sur la vie de peintres qu'il connaît. Il est encouragé par son ami José-Maria de Heredia, par Victor Hugo, Eugène Fromentin et Anatole France. Il est la cible de critiques acerbes de la part de Baudelaire et d'Émile Zola. Vincent van Gogh l’évoque élogieusement dans ses lettres à son frère Théo Van Gogh[5]. Le peintre Paul Chabas (1869-1937) l'immortalise aux côtes des poètes du Parnasse (Leconte de Lisle, Heredia, Paul Bourget, ou Sully-Prudhomme, entre autres) dans une vaste composition peinte en 1895, Chez Alphonse Lemerre, à Ville D'Avray et commandée par l'éditeur parisien.
Œuvres[modifier | modifier le code]
Un "Catalogue des tableaux, pastels et dessins composant son atelier", établi par Jules Breton lui-même, a été publié en 1911 par Georges Petit[6].
Peintures[modifier | modifier le code]
- La Bénédiction des blés en Artois, huile sur toile, 1857 ; Musée des beaux-arts d'Arras
- Plantation d'un calvaire (1858), huile sur toile, 135 × 250 cm, Palais des beaux-arts, Lille
- Le Rappel des glaneuses, huile sur toile, 1859, Musée d'Orsay, Paris
- Le Soir, huile sur toile, 1860, Musée d'Orsay, Paris
- Les Sarcleuses, 1860, Metropolitan Museum of Art
- Le Bedeau de Kerlaz, huile sur toile, 1868, Musée des beaux-arts de Quimper
- Le retour des champs, 1871, Walters Art Museum
- La fête de Saint Jean, 1875, Philadelphia Museum of Art
- Une Fille de pêcheur ou Raccommodeuse de filet, huile sur toile, 1876. Volé en 1918 au Musée de Douai et rendu en 2011[7].
- La Glaneuse, huile sur toile, 1877, Musée des beaux-arts d'Arras
- La glaneuse lasse, 1880, Cleveland Museum of Art
- Le chant de l'alouette, 1884, Institut d'art de Chicago
- Jeunes filles se rendant a la procession, 1890, Munson-Williams-Proctor Arts Institute
- Pardon de Kergoat, huile sur toile, 1891, Musée des beaux-arts de Quimper
- À la Fontaine, huile sur toile, 1892, Musée des beaux-arts de Quimper[8]
- Femme assise dans un pré, huile sur bois, 35 × 29,2 cm. Musée d'Évreux
- Paysage maritime (Esquisse), huile sur toile, signé en bas à gauche Jules Breton, 24 × 32 cm (sans cadre). Musée d'Évreux
- Madame Dorchain,1897, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Cambrai
Galerie[modifier | modifier le code]
- Œuvres de Jules Breton
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Fileuse, 1872, Philbrook Museum of Art.
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Le chant de l'alouette, 1884, Institut d'art de Chicago.
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Les Glaneuses, 1854, National Gallery of Ireland.
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Le retour des champs, 1871, Walters Art Museum.
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Les Sarcleuses, 1860, Metropolitan Museum of Art.
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La glaneuse lasse, 1880, Cleveland Museum of Art.
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Le pardon de Kergoat, 1891, musée des beaux-arts de Quimper.
-
Jeunes filles se rendant à la procession, 1890, Munson-Williams-Proctor Arts Institute.
Publications[modifier | modifier le code]
- Les Champs et la mer, poèmes, 1875
- Jeanne, poème, 1880
- Œuvres poétiques de Jules Breton (1867-1886), 1887 Texte en ligne
- La Vie d'un artiste. Art et nature, 1890
- Un peintre paysan. Souvenirs et impressions : Aube et crépuscule. Paysages et campagnards. Art et artistes. De la suprématie de l'école française, 1895
- Savarette, 1898
- L'Art et les artistes. Nos peintres du siècle, 1899
- Delphine Bernard, la femme et l'artiste, 1902
- La Peinture : les lois essentielles, les moyens et le but, le beau et la divine comédie des arts entre eux. L'Odyssée de la muse, conte historique, 1904
Hommages[modifier | modifier le code]
Depuis 1912, la rue Jules-Breton dans le 13e arrondissement de Paris porte son nom.
Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, on peut citer notamment Douarnenez, Quéménéven, Quimper[2].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Annuaire 1933-1934 de l'Association des Anciens Élèves du Lycée de Douai - Imprimerie Lefebvre-Lévêque et Cie.
- Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.
- Archives de la ville de Fontenay-aux-Roses.[réf. insuffisante]
- (nl) Jan Hulsker, Lotgenoten. Het leven van Vincent en Theo van Gogh, Weesp, Agathon, , 669 p. (ISBN 90 269 7018 8)
- Lettres de Vincent Van Gogh
- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12508105/f8.image.r=Kerlaz
- Musenor, site de l'Association des Conservateurs des musées du Nord-Pas de Calais [1]
- http://www.mbaq.fr/musee-collections/peinture-bretonne/oeuvre/o/a-la-fontaine/
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Annette Bourrut Lacouture, Jules Breton : La chanson des blés, Somogy Éditions, 2002
- Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 61. Notice de Denis Delouche.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque nationale d’Israël • Bibliothèque universitaire de Pologne • Id RKDartists • WorldCat
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- Poèmes de Jules Breton
- Musée des Beaux-arts de Quimper
- Émile Zola critique de Jules Breton
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