Ordre national de la Légion d'honneur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 23 mars 2020 à 16:16 et modifiée en dernier par Gyrostat (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Ordre national de la Légion d'honneur
Illustration.
Avers
Croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Conditions
Décerné par Drapeau de la France France
Type Ordre honorifique civil et militaire
Décerné pour Conduite civile irréprochable et méritante ou faits de guerre exceptionnels après enquête officielle.
À titre militaire :
– officiers : une citation ou blessure de guerre
– sous-officiers : médaille militaire 14-18 ou/et 39-45 et trois citations ou blessures de guerre
Éligibilité Militaires ou civils
Détails
Statut Toujours décerné
Devise « Honneur et patrie »
Grades Du plus bas au plus haut :

Chevaliers


Officiers


Commandeurs


Grands officiers


Grand-croix
Statistiques
Création par Napoléon Bonaparte
Première attribution
Membres Au  :
Chevaliers : 74 834
Officiers : 17 032
Commandeurs : 3 009
Grands officiers : 314
Grands-croix[a] : 67
Ordre de préséance
Illustration.
Ruban de chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur.
Décret du 29 floréal an X () portant création de la Légion d'honneur.
Première remise de décorations de la Légion d'honneur par le Premier consul Bonaparte, le , d'après le peintre Jean-Baptiste Debret.
Remise de la décoration de la Légion d'honneur au camp de Boulogne à Charles Étienne Pierre Motte (1785-1836), le , d'après Victor-Jean Adam (1801-1866).

L’ordre national de la Légion d'honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le par Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.

En 2016, il existait 93 000 récipiendaires vivants[1], et environ un million de personnes ont reçu cette médaille depuis sa création[2].

Histoire

Romaine par son nom (inspirée par la Legio honoratorum conscripta de l'Antiquité)[3], par son symbolisme (les aigles) et son organisation (seize cohortes pour la France), la Légion d'honneur infléchit la tradition des ordres d'Ancien Régime en étant ouverte à tous, et non plus seulement aux officiers[b]. Alors que certains, comme le ministre de la Guerre Berthier[4], y voient une atteinte au principe de l'égalité civique et considèrent les décorations comme des hochets de la monarchie, Bonaparte justifie cette institution en conseil d'État : « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui sût se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c'est avec des hochets que l'on mène les hommes. »[5]

La Révolution française avait en effet aboli toutes les décorations de l'Ancien Régime. L'Assemblée constituante avait créé la Décoration militaire, bientôt elle aussi supprimée. Sous la Convention, les généraux avaient pris pour habitude d'attribuer des armes d'honneur (fusil d'honneur, sabre d'honneur, ou encore tambour d'honneur) pour récompenser les actes de bravoure.

Le projet de loi[c] est discuté devant le Conseil d'État à partir du 14 floréal an X () : Bonaparte y intervient personnellement et pèse de tout son poids pour soutenir la nécessité de distinctions, pour repousser la création d'un ordre strictement militaire et pour réfuter les accusations de retour à l'Ancien Régime. Le projet est adopté par 14 voix contre 10. Saisi du projet le , le Tribunat, qui avait nommé Lucien Bonaparte rapporteur, l'approuve par 56 voix contre 38, malgré l'opposition jacobine qui craint la restauration d'une nouvelle aristocratie et une entorse au principe révolutionnaire d'égalité. Lucien Bonaparte, Pierre-Louis Roederer, Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont et Mathieu Dumas défendent tant et si bien le texte de loi qu'il est adopté le 29 floréal an X (), par le Corps législatif[d]. La loi n'est signée et scellée par le Premier consul que le 9 prairial an X ()[6]. Le premier grand chancelier nommé le est un civil (qui restera le seul civil à cette fonction), Bernard-Germain de Lacépède.

Les insignes sont fixés par décret le 22 messidor an XII () : une étoile d'argent pour les légionnaires, une étoile d'or pour les autres grades. Par bien des aspects, ces insignes rappellent visuellement ceux de l'ordre de Saint-Louis, créé par Louis XIV pour honorer les officiers et supprimé en 1792 : le ruban rouge, les branches en croix de Malte pommetées et émaillée de blanc de l'étoile, qui supporte un médaillon central doré à la bordure émaillée de bleu.

Les premières nominations sont publiées en fructidor an XI (septembre 1803). Quatre grades sont créés : « légionnaire », « officier », « commandant » et « grand officier ». Le 26 messidor an XII ()[7] a lieu en la chapelle des Invalides la toute première remise de Légion d'honneur par Napoléon Bonaparte aux officiers méritants au cours d'une fastueuse cérémonie officielle, la première de l'Empire. La remise des insignes se fait selon un appel alphabétique des récipiendaires (tous des civils)[réf. nécessaire], signe de respect par le nouveau régime du principe révolutionnaire d'égalité[8]. Napoléon décore pour la première fois[réf. nécessaire] des militaires lors de la deuxième cérémonie au camp de Boulogne le . La Légion d'honneur s'adresse dès les origines aussi bien aux civils qu'aux militaires, on prête d'ailleurs à Napoléon la célèbre phrase : « Je veux décorer mes soldats et mes savants »[9].

Un décret du 10 pluviôse an XIII () ajoute la Grande Décoration dont les titulaires seront par la suite nommés « grand aigle », puis « grand cordon » (ordonnance du ) et enfin « grand'croix » (ordonnance du ). À cette date, les appellations sont modifiées comme suit : les légionnaires deviennent des « chevaliers », les commandants des « commandeurs »[10].

L'association des mérites militaires et civils (la répartition actuelle est environ : deux tiers – un tiers), permet à l'ordre de survivre à tous les régimes jusqu'à aujourd'hui, où on dénombre plus de 93 000 légionnaires (en 2017), ce qui correspond actuellement à environ 3 500 citoyens décorés par an (650 militaires d'active, 650 militaires à titre d'anciens combattants, et 2 200 civils)[9].

Le général de corps d'armée Jean Vallette d'Osia (décoré en 1917 à l'âge de 19 ans) est celui qui a appartenu à l'ordre le plus longtemps, 82 ans : il a été décoré du grand cordon en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing.

Le plus jeune décoré à titre militaire de toute l'histoire de la Légion d'honneur a été Sosthène III de La Rochefoucauld (1897-1970), duc de Doudeauville, à 18 ans.

En 1981, le général d'armée Alain de Boissieu, grand chancelier de la Légion d'honneur depuis 1975, démissionne pour ne pas avoir à remettre, comme cela est la tradition pour tout président élu, le collier de grand maître de l'ordre à François Mitterrand, parce que ce dernier avait par le passé traité Charles de Gaulle de « dictateur »[11],[12].

Depuis les années 2010, l'institution incite les décorés à s'investir dans la société en finançant des projets d'entraide. Cette initiative de l'ordre est pilotée par la Société des Membres de la Légion d'honneur, qui compte 52 000 membres, sur les 92 500 décorés vivants[13].

En novembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron se prononce pour la revalorisation de la Légion d'honneur, estimant que « le mérite doit être désormais le seul et unique critère retenu[14] ». Pour cela, il compte limiter le nombre de décorations remises. À cette fin, aucune promotion n'est effectuée à Pâques en 2018. Hors promotion spéciale, ne demeurent que la promotion du 14 juillet et celle du 1er janvier[15]. Ce nouveau calendrier des promotions civiles est entériné par le décret no 2018-1007 du 21 novembre 2018[16].

Organisation

L'ordre de la Légion d'honneur, institué par la loi du 29 floréal an X () prise en application de l'article 87 de la Constitution du 22 frimaire an VIII ()[e], est une communauté constituée de tous ses membres, dotée d'un nom, d'un sceau, d'un statut[f], d'un patrimoine, et d'une personnalité juridique de droit public.

Il est régi par le Code de la Légion d'honneur, de la médaille militaire et de l'ordre national du Mérite, issu de la refonte et des réformes profondes voulues par le général de Gaulle en 1962.

Sa devise est « Honneur et Patrie ».

La Légion d'honneur est composée de chevaliers, d'officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grand-croix[17].

Les grands officiers et les grand-croix sont dignitaires de l'ordre. Leur rang correspond à une dignité et non à un grade.

La grande chancellerie est située à Paris dans le 7e arrondissement, dans l'hôtel de Salm, appelé aujourd'hui palais de la Légion d'honneur. Ce palais abrite aussi le musée de la Légion d'honneur.

Le grand maître

Grand collier de la Légion d'honneur.

Le président de la République (ou jadis, selon les régimes, le Premier Consul, l'Empereur, ou le Roi) est le grand maître de l'ordre[18]. La dignité de grand-croix lui est conférée de plein droit[19]. Le président de la République, lors de la cérémonie de son investiture, est reconnu comme grand maître de l'ordre par le grand chancelier qui lui remet le grand collier en prononçant les paroles suivantes : « Monsieur le président de la République, nous vous reconnaissons comme grand maître de l'ordre national de la Légion d'honneur[20] ».

Fichier:Procès-Verbal de l'investiture de Emmanuel Macron.pdf
Reproduction du procès-verbal de l'investiture de Emmanuel Macron
Liste des grands maîtres de la Légion d'honneur
Rang Grand maître[21] Période
1er Napoléon Bonaparte
(puis sous son nom d'empereur)
Napoléon Ier
- et -
2e Louis XVIII [22] -
3e Charles X -
4e Louis-Philippe Ier -
5e Louis-Napoléon Bonaparte
(puis sous son nom d'empereur)
Napoléon III
-
6e Adolphe Thiers [23] -
7e Patrice de Mac Mahon -
8e Jules Grévy -
9e Sadi Carnot -
10e Jean Casimir-Perier -
11e Félix Faure -
12e Émile Loubet -
13e Armand Fallières -
14e Raymond Poincaré -
15e Paul Deschanel -
16e Alexandre Millerand -
17e Gaston Doumergue -
18e Paul Doumer -
19e Albert Lebrun -
20e Philippe Pétain -
21e Charles de Gaulle -
22e Félix Gouin -
23e Georges Bidault -
24e Vincent Auriol -
25e René Coty -
26e Charles de Gaulle -
27e Georges Pompidou -
28e Valéry Giscard d'Estaing -
29e François Mitterrand -
30e Jacques Chirac -
31e Nicolas Sarkozy -
32e François Hollande -
33e Emmanuel Macron -

Le grand chancelier

Le général Benoît Puga, grand-chancelier de la Légion d’honneur.

Sous l'autorité du grand maître et suivant ses instructions, le grand chancelier dirige les travaux du conseil de l'ordre et ceux des services administratifs. Il relève directement du président de la République, grand maître de l'ordre, qui peut l'appeler à être entendu par le conseil des ministres quand les intérêts de l'ordre y sont évoqués[24].

Le grand chancelier est nommé par le président de la République, en Conseil des ministres[g] ; il est choisi parmi les grands-croix de l'ordre. Il demeure en charge pour une période de six ans, sauf s'il est mis fin plus tôt à ses fonctions. Cette période est renouvelable[25]. Depuis Lacépède, la plupart des chanceliers furent des militaires. Les responsabilités du grand chancelier sont assez étendues : il a la charge de tous les problèmes liés aux décorations en France. C'est notamment le grand chancelier qui accorde les autorisations de port des décorations étrangères. Il est également chancelier de l'ordre national du Mérite.

Le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur

Le palais de la Légion d'honneur, quai Anatole-France.

Le conseil de l'ordre, réuni sous la présidence du grand chancelier, délibère sur les questions relatives au statut et au budget de l'ordre, aux nominations ou promotions dans la hiérarchie et à la discipline des membres de l'ordre et des bénéficiaires de distinctions de l'ordre[26]. Le conseil comprend, présidé par le grand chancelier :

  • quatorze membres choisis parmi les dignitaires et commandeurs de l'ordre ;
  • un membre choisi parmi les officiers ;
  • un membre choisi parmi les chevaliers[27].

Ces membres sont choisis par le grand maître, sur proposition du grand chancelier. Ils sont nommés par décret[28]. Le conseil est renouvelé par moitié tous les deux ans ; les membres sortants peuvent être nommés à nouveau[29].

Nomination et promotion

Arrêté ministériel décernant la croix de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur à un lieutenant « mort pour la France », en 1915.

L'admission et l'avancement dans la Légion d'honneur sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du président de la République pour une période de trois ans[30].

Conditions

Les conditions générales pour accéder à l'ordre « à titre normal » sont les suivantes :

  1. Nul ne peut être reçu dans la Légion d'honneur s'il n'est Français[31] ;
  2. L'accès à la Légion d'honneur se fait par le grade de chevalier [32] ;
  3. Pour être admis au grade de chevalier, il faut justifier de services publics ou d'activités professionnelles d'une durée minimum de vingt années, assortis dans l'un et l'autre cas de mérites éminents[33] ;
  4. Ne peuvent être promus aux grades d'officier ou de commandeur que les chevaliers et les officiers comptant au minimum respectivement huit et cinq ans dans leur grade et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l'accession audit grade[34].
  5. Sous réserve de l'application des deuxième et troisième alinéas de l'article R. 17, ne peuvent être élevés à la dignité de grand officier ou de grand-croix que les commandeurs et les grands officiers comptant au minimum respectivement trois ans dans leur grade ou dignité et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l'accession audit grade ou à la première dignité.

À titre exceptionnel, en temps de guerre, les actions d'éclat et les blessures graves peuvent dispenser des deux dernières conditions pour l'admission ou l'avancement dans la Légion d'honneur[35]. Le Premier ministre est autorisé par délégation du grand maître à nommer ou à promouvoir dans l'ordre, dans un délai d'un an, les personnes tuées ou blessées dans l'accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction[36].

Depuis un décret de [37], des nominations, promotions ou élévations directes aux grades d'officier et de commandeur ainsi qu'à la dignité de grand officier peuvent intervenir, afin de récompenser des carrières hors du commun, tant par leur durée que par l'éminence des services rendus. En , Simone Veil[38] a été la première à bénéficier de cette disposition en étant directement élevée à la dignité de grand officier[39]. La nomination directe à un grade supérieur à celui de chevalier est également possible lorsqu'il s'agit d'honorer une personnalité étrangère : c'est alors en fonction du rang protocolaire des récipiendaires (ainsi le prince Albert de Monaco a-t-il été directement élevé à la dignité de grand officier de l'ordre en 1984)[réf. nécessaire].

Depuis ce même décret, « la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens Premiers ministres qui ont exercé leurs fonctions durant deux années au moins ».

L'attribution est presque automatique pour les anciens ministres, les préfets honoraires, les anciens députés ou sénateurs (les ministres et parlementaires en activité sont exclus du champ sauf pour faits de guerre), les anciens hauts magistrats et ambassadeurs. L'obtention d'une médaille d'or aux Jeux olympiques fait l'objet d'une promotion spéciale. L'armée obtient environ un tiers des places et les autres professions bien représentées sont les policiers, les pompiers, les élus, les hauts fonctionnaires et les représentants des cultes.

La troisième génération successive de titulaires de la Légion d'honneur pouvait bénéficier de la noblesse héréditaire. Cette disposition, tombée en désuétude sous la IIIe République et abolie en 1962 lors de la parution du code de la Légion d'honneur, provenait de l'ordonnance royale du [40] qui dispose que : « lorsque l'aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d'honneur et auront obtenu des lettres patentes, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesse à toute sa descendance ».

Modalités

Les ministres adressent leurs propositions au grand chancelier en préparation des différentes promotions : les deux promotions civiles du 1er janvier et du 14 juillet à l'occasion de la fête nationale, et les deux promotions à titre militaire du 1er juillet et du 1er novembre. Le Premier ministre, auquel il est rendu compte de ces propositions par chaque ministre, adresse directement au grand chancelier les avis et observations qu'elles appellent éventuellement de sa part[41]. Depuis 2008, une procédure d'« initiative citoyenne » permet à tout citoyen de proposer une personne qu'il estime méritante pour une première nomination dans la Légion d'honneur ou dans l'ordre national du Mérite. Si cette proposition est soutenue par cent personnes dans le même département, elle est examinée par le préfet et, s'il juge la proposition justifiée, la transmet au ministre de tutelle ainsi qu'au grand chancelier[42].

La parité homme-femme est strictement appliquée depuis 2008.

Les propositions sont communiquées par le grand chancelier au conseil de l'ordre qui vérifie si les nominations ou promotions sont faites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur et se prononce sur la recevabilité des propositions en les appréciant d'après les critères fixés ci-dessus et en conformité des principes fondamentaux de l'ordre[43]. Le conseil rejette environ 15 % des propositions (pour diverses raisons : mérites insuffisants, délais non respectés, intervalles entre deux décorations insuffisants, antécédents judiciaires, problèmes fiscaux)[9].

Les nominations ou promotions sont officialisées par un décret du président de la République, visé pour son exécution par le grand chancelier et contresigné par le Premier ministre et, le cas échéant, par le ministre compétent[44]. Lorsqu'ils concernent les nominations directes, les nominations et promotions à titre exceptionnel, les promotions au grade de commandeur et aux dignités de grand officier et de grand-croix, ces décrets sont pris en conseil des ministres[45].

L'admission et l'avancement dans l'ordre sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du président de la République pour une période de trois ans. Ces contingents sont répartis entre le président et les différents ministres qui adressent leurs propositions au grand chancelier.

L'admission dans l'ordre (chevalier) comportait, à sa création, une rente annuelle (importante pour l'époque, notamment pour la plupart des soldats décorés d'origine modeste, quand n'existaient pas alors les actuels régimes sociaux de retraite et où les rentes militaires versées aux anciens soldats d'une armée beaucoup plus nombreuse étaient minimes) insaisissable de 250 francs or[h]. En 2017, cette rente annuelle, réservée aux décorations attribuées à titre militaire[46], est beaucoup plus symbolique et ne s'élève plus qu'à[47] :

  • chevalier : 6,10  ;
  • officier : 9,15  ;
  • commandeur : 12,20  ;
  • grand officier : 24,39  ;
  • grand-croix : 36,59 .

En juillet 2016, un rapport du Sénat[48] propose de supprimer ces rentes symboliques, mettant en avant que les coûts de traitement (entre 650 000 et 800 000 ) sont aussi élevés que les montants effectivement distribués (720 000 ).

Réception dans l'ordre et brevet de nomination

La qualité de membre de l'ordre prend effet après la réception[49], et dure toute la vie[50] ; elle n'est pas transmissible aux descendants.

Les grand-croix et les grands officiers (parfois aussi les commandeurs, des personnalités souvent artistiques et de nationalité étrangère lors de leur séjour en France) reçoivent leurs insignes des mains du président de la République. Toutefois, en cas d'empêchement, le grand chancelier ou un dignitaire ayant au moins le même rang dans l'ordre est délégué pour procéder à ces réceptions[51].

Le grand chancelier désigne, pour procéder à la réception des commandeurs, officiers et chevaliers, un membre de l'ordre d'un grade au moins égal à celui du récipiendaire[52].

Par dérogation, le Premier ministre et les ministres en fonctions, ainsi que dans les six mois après la fin de leurs fonctions peuvent procéder aux réceptions dans tous les grades et dignités de l'ordre par délégation du président de la République. Les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat, du Conseil constitutionnel et du Conseil économique, social et environnemental jouissent des mêmes prérogatives pendant leurs fonctions. Les ambassadeurs en poste dans un pays étranger peuvent également procéder aux réceptions, de même que les préfets et représentants de l'État dans chaque collectivité d'outre-mer[53].

La réception dans l'ordre de la Légion d'honneur est attestée par un brevet (ou diplôme) nominatif, adressé au récipiendaire par la grande chancellerie[54]. En effet, à l'issue de la cérémonie de remise d'insigne, le récipiendaire et le délégué remplissent le procès-verbal de la journée, le signent et le datent. Ce n'est qu'à la réception de ce document que l'intéressé est officiellement admis dans l'Ordre et que son brevet lui est expédié. Le fond et la forme de ce brevet a beaucoup évolué au cours des différents régimes qui se sont succédé depuis le Premier Empire, chacun y apposant sa touche personnelle, symbole du pouvoir en place[54].

La prise de rang (nomination ou promotion officielle) dans l'ordre national de la Légion d'honneur, ainsi que dans l'ordre national du Mérite, peut donc être effective plusieurs mois, voire plusieurs années après la publication au Journal officiel, contrairement aux quatre ordres ministériels (Palmes académiques, Mérite agricole, Mérite maritime et Arts et Lettres) pour lesquels la nomination ou la promotion sont acquises dès le jour de la signature du décret ou de l'arrêté par le ministre concerné.

L'établissement du brevet est soumis à des droits de chancellerie dépendant du grade ou de la dignité[55]. Depuis septembre 2016, ces droits s'élèvent à 50€ pour un chevalier, 75€ pour un officier, 100€ pour un commandeur, 150€ pour un grand officier et 200€ pour un grand croix[56].

Attribution aux étrangers

Les étrangers qui se sont signalés par les services qu'ils ont rendus à la France ou aux causes qu'elle soutient peuvent recevoir les insignes correspondant à une distinction de la Légion d'honneur. Ils ne sont pas pour autant reçus membres de l'ordre[57]. Ces attributions, parfois controversées, sont accompagnées d'un certificat d'attribution de décoration, dont le modèle diffère des brevets de nomination. Contrairement à ces derniers, ils ne sont pas signés par le Grand chancelier mais seulement par le Grand Maître (Président de la République) et possèdent une rédaction qui leur est propre[54].

La distinction est aussi attribuée (hors contingent) à des chefs d'État (lors de la visite d'État), Premiers ministres, membres de gouvernement, ambassadeurs, hommes d'affaires ou artistes étrangers lors de leur venue en France, et à quiconque a servi les intérêts de la France[9]. Par exemple, le , le président de la République Jacques Chirac a remis l'insigne à des anciens combattants américains de la Première Guerre mondiale. Ainsi une polémique a éclaté concernant la décoration en 2006 de Vladimir Poutine, président de la Fédération russe (2000-2008), comme grand-croix de la Légion d'honneur. Également, le , François Hollande a remis l'insigne aux trois Américains et au Britannique qui s'étaient saisis du terroriste de l'attentat du train Thalys le 21 août 2015 pour le désarmer.

Le code de la Légion d'honneur précise que pour l'attribution des médailles « aux chefs d'État étrangers, à leurs collaborateurs ainsi qu'aux membres du corps diplomatique », l'avis de la grande chancellerie et du conseil de l'ordre ne sont pas sollicités[58]. Après 2010 et la jurisprudence « Noriega », du nom du président panaméen Manuel Noriega, le code de la Légion d'honneur est modifié par décret et il devient possible d'exclure de l'ordre les décorés étrangers[58].

Il est difficile de connaître précisément la liste des étrangers décorés, car selon la grande chancellerie et la Commission d'accès aux documents administratifs, « Les décrets d'attribution de la Légion d'honneur aux étrangers ne sont pas communicables et les procédures disciplinaires sont confidentielles »[58].

Contingents

Pour les ressortissants français, les contingents de croix de l'ordre national de la Légion d'honneur pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020, sont fixés à 2 600 croix par le décret 2018-26 du 19 janvier 2018[59], soit :

À titre civil
  • 1 290 chevaliers
  • 164 officiers
  • 34 commandeurs
  • 8 grands officiers
  • 4 grand'croix

Total 1 500 croix.

À titre militaire
  • 815 chevaliers
  • 226 officiers
  • 50 commandeurs
  • 6 grands officiers
  • 3 grand'croix

Total 1 100 croix.

Pour les ressortissants étrangers, le contingent de croix de l'ordre national de la Légion d'honneur pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020, est fixé par le décret 2018-27 du 19 janvier 2018[60], soit :

  • 200 chevaliers
  • 84 officiers
  • 30 commandeurs
  • 4 grands officiers
  • 2 grand'croix

Total 320 croix.

Le nombre total de croix pour l'ensemble des ressortissants français et étrangers pour la période 2018-2020 est donc fixé par ces deux décrets à 2 920 croix.

Insigne

Description

Le dernier prince de Condé, par Delaval, portant la grand-croix du modèle de la Monarchie de Juillet. Musée Condé de Chantilly.

L'insigne, dont le dessin s'inspire de la croix de l'ordre du Saint-Esprit, est une étoile à cinq rayons doubles émaillés de blanc, les dix pointes boutonnées. L'étoile et les boutons sont en argent pour les chevaliers, en vermeil pour les officiers. Les rayons sont reliés par une couronne, d'argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (à droite) et de laurier (à gauche) et dont les extrémités inférieures, entrecroisées, sont attachées par un nœud. Le centre de l'étoile présente un médaillon en or avec une tête de Cérès de profil, symbolisant la République (de Napoléon Ier sous les deux empires, d'Henri IV sous la Restauration et la monarchie de Juillet et de Bonaparte, Consul, sous la Deuxième République), entourée d'un cercle bleu, portant les mots : RÉPUBLIQUE FRANÇAISE (sic). L'étoile est suspendue à une couronne de feuilles (couronne impériale sous les deux empires et royale sous la Restauration et la monarchie de Juillet), d'argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (cette fois-ci à gauche) et de laurier (cette fois-ci à droite). Au revers, le médaillon d'or[i] porte deux drapeaux tricolores avec l'inscription HONNEUR ET PATRIE (devise inchangée depuis la création de l'ordre) en exergue ainsi que la date de création de l'ordre : 29 FLORÉAL AN X (sic).

L'insigne est suspendu à un ruban rouge, hérité de l'ordre militaire de Saint-Louis. Il comporte une rosette pour les officiers. La dimension de l'insigne en vermeil des commandeurs, suspendu à une cravate, est de moitié plus grande que celle des deux premiers grades. La cravate de commandeur se porte toujours seule autour du cou (ce qui n'est pas le cas des autres cravates de commandeurs français : Mérite national, maritime, agricole, etc., qui peuvent être portés ensemble). Les grands officiers portent la croix d'officier accompagnée d'une plaque (vulgairement appelée « crachat ») sur le côté droit de la poitrine. Les grands-croix portent la même plaque, mais en vermeil, sur le côté gauche de la poitrine. Leur croix de vermeil, presque du double de celle des deux premiers grades, se porte en écharpe, suspendue à un large ruban rouge qui passe sur l'épaule droite.

En tenue civile, les chevaliers portent à la boutonnière un ruban rouge, les officiers une rosette rouge, les commandeurs une rosette rouge sur demi-nœud en argent, les grands officiers une rosette rouge demi-nœud moitié argent moitié or, et les grands-croix une rosette rouge sur demi-nœud en or. Le demi-nœud est familièrement appelé « canapé ».

Pendantes

Insigne de chevalier de la Légion d'honneur Insigne d'officier de la Légion d'honneur Insigne de commandeur de la Légion d'honneur Plaque de grand officier de la Légion d'honneur Plaque, écharpe et bijou de grand-croix de la Légion d'honneur dans leur écrin
Fichier:Croix de la legion d honneur Recto.jpg Fichier:Plaque de Grand Officier de la Légion d'Honneur.png

Barrettes

Barrettes de rappel portées sur les uniformes
Chevalier
Officier
Commandeur
Grand officier
Grand-croix

Récipiendaires de la Légion d'honneur

Nombre de membres de la Légion d'honneur

En 1962, on compte 320 000 décorés vivants[9] : le général de Gaulle réforme la même année le code pour en fixer le nombre maximum à 125 000. Selon le code de la Légion d'honneur actuel, le nombre maximum de « légionnaires » est fixé à :

  • chevaliers : 113 425 ;
  • officiers : 10 000 ;
  • commandeurs : 1 250 ;
  • grands officiers : 250 ;
  • grands-croix : 75.

Au [61], il y a : 74 384 chevaliers, 17 032 officiers, 3 009 commandeurs, 314 grands officiers et 67 grands-croix.

Au , l'ordre comprend 93 000 légionnaires, tous grades confondus.

Féminisation de l'ordre

L'ordre est très majoritairement masculin. Depuis 2008, Le conseil de l'ordre veille à la parité au total, autant de décorés femmes qu'hommes[9].

  • Première femme chevalier à titre militaire : Marie-Angélique Duchemin veuve Brûlon en 1851.
  • Première femme chevalier française à titre civil (monde de la couture et de l'entreprise) : Jeanne Paquin en 1913.
  • Première femme chevalier non française et troisième femme récipiendaire : Louise Catherine Breslau en 1901.
  • Première femme officier : Rosa Bonheur en 1894[62].
  • Première femme commandeur : Anna de Noailles en 1931.
  • Première femme grand officier : Inès de Bourgoing - épouse du Maréchal Lyautey - pour son engagement dans le domaine de la santé et social, le 22 janvier 1953[63],[64].
  • Première femme grand-croix : même si l'attribution de la grand-croix de la Légion d'honneur par Napoléon III à la reine Victoria avant 1870 est probable, la première femme officiellement décorée de la grand-croix a été la reine Emma des Pays-Bas en 1896.
  • Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première Française grand-croix en 1997[65].

Institutions

La croix a été remise également à des régiments, des établissements d'enseignement du supérieur comme l'École nationale supérieure des mines de Paris[j], l'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne[k], l'École centrale Paris[l], l'École nationale supérieure des télécommunications[m] (aujourd'hui « Télécom Paris »), l'École polytechnique[n], l'École nationale des chartes[o], les Écoles nationales d'arts et métiers (aujourd'hui « Arts et Métiers ParisTech »), l''École nationale supérieure d'agronomie de Montpellier[68] (aujourd'hui « Montpellier SupAgro »), l'École nationale supérieure des mines de Douai[p], l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE-SUPAERO) ou encore l'université de Nancy — parfois même privés comme l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC)[q]. Les établissements de l'enseignement secondaire sont parfois aussi décorés : parmi eux, le lycée Lalande de Bourg-en-Bresse, l'école militaire préparatoire d'Autun, le lycée militaire d'Aix-en-Provence[r], ou le Prytanée national militaire de La Flèche), des communautés, des entreprises (dont la SNCF) et à une association (la Croix-Rouge française).

L'École coloniale d'agriculture de Tunis[69] est la seule école civile étrangère décorée de l'ordre par décret signé par Vincent Auriol, président de la République, à Paris le (J.O. du ), la Tunisie étant alors un État associé de l'Union française.

La préfecture de police de Paris a été décorée de la Légion d'honneur par le général de Gaulle le , à la suite de l'insurrection d'une petite partie de ses agents, le , dans la caserne de la Cité. C'est la raison pour laquelle ses agents en tenue d'honneur portent la cordelière[70] rouge, à l'épaule gauche, les jours de cérémonie.

Unités militaires

La hampe du drapeau ou de l'étendard des unités ou formations suivantes, a été décorée de la Croix de la Légion d'honneur[s] :

La Légion d'honneur sous l'Empire

Charles Lock Eastlake, « Napoleon on the Bellerophon », 1816.
Il s'agit d'une des rares représentations de l'Empereur où celui-ci porte les décorations des trois ordres dont il est le grand-maître : Légion d'honneur, ordre de la Réunion et ordre de la Couronne de fer.Modèle:Message galerie

Cohorte de la Légion d'honneur

Maisons d'éducation de la Légion d'honneur

Musée de la Légion d'honneur

Trois générations

Une ordonnance du de Louis XVIII, reprenant une disposition de l'ordre de Saint-Louis, prévoyait que, « lorsque l’aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d’honneur et auront obtenu des lettres patentes de chevalier après avoir prouvé un revenu net de trois mille francs, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesse à toute sa descendance. »[72]. Ces dispositions ont été appliquées en dernier lieu par décret du 25 septembre 1874[73], avant que ne soit adopté l'amendement Wallon et que le Président de la République ne décide par conséquent en conseil des ministres du 10 mai 1875 « qu'il y a lieu, en l'état de nos lois constitutionnelles, de laisser de côté les demandes ayant pour objet le relèvement ou la collation de titres français[74] », et la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur a déclaré que « ne pourrait être qu'incompatible avec la Constitution toute interprétation autre, étant en particulier observé que le préambule et l'article 2 de l'actuelle loi suprême de la République font obstacle à ce que, même dans certains cas et sous certaines conditions, la seule naissance puisse conférer titres ou privilèges honorifiques particuliers en France[75]. » Il n'existe qu'un cas connu de chevalier héréditaire en application à la fois des décrets impériaux du et et de l'ordonnance du (Flüry, décret du 25 septembre 1874), mais plusieurs cas de chevaliers héréditaires en application de l'une ou l'autre seulement de ces dispositions (Asselin de Williencourt, décret du 11 mars 1863; Jacquot, décret du 13 février 1864; Vésin, décret du 25 septembre 1874...).

Cas particuliers notables

Refus de la décoration

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Personnalité ayant refusé la Légion d'honneur.

Refuser la Légion d'honneur implique d'avoir auparavant été nommé dans cet ordre (voir la rubrique « Nomination et promotion » ci-dessus). Chaque nomination fait l'objet d'une validation par le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur, présidé par le grand chancelier (environ 15 % des dossiers, proposés par les ministres, y sont écartés), et d'un accord du président de la République, grand maître, avant d'être publiée sous forme de décret au Journal officiel de la République.

À la publication du Journal officiel, certaines personnes s'opposent à leur nomination dans la Légion d'honneur. Elles choisissent dans ce cas de ne pas s'en faire remettre les insignes (voir partie « Réception dans l'ordre ») et ne deviennent donc pas membre de la Légion d'honneur.

Parmi les personnes nommées dans la Légion d'honneur et qui ont manifesté leur opposition, on peut citer, par ordre alphabétique :

  • Michèle Audin, mathématicienne, membre de l'Oulipo et fille du mathématicien Maurice Audin (1932-1957). En , elle refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur au motif de l'absence de réponse du président Sarkozy à la lettre ouverte envoyée par sa mère demandant que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari en Algérie et que la France assume sa responsabilité[76] ;
  • Marcel Aymé, écrivain, qui a refusé la décoration qu'on lui proposait en 1949. Il s'en est expliqué dans le no 11 du Crapouillot de 1950 : il avait été condamné en 1946 à un « blâme sans affichage », pour avoir vendu, pendant l'Occupation, un scénario à une société allemande, la Continental-Films. Il écrivit en 1950 : « [en 1946] le Ministère de l'Éducation nationale me manifestait son désir de me décorer de la Légion d'honneur […]. Par respect pour l'État et pour la République, il me fallut refuser ces flatteuses distinctions qui seraient allées à un traître ayant « favorisé les desseins de l'ennemi. » »[77] ;
  • Brigitte Bardot[t] ;
  • Jane Birkin, en mémoire de son père, héros de la Royal Navy et soutien de la Résistance, qui ne fut pas décoré ;
  • Jacques Bouveresse a déclaré en 2010, ne souhaiter « en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre »[78] ;
  • Maurice de Broglie ;
  • Bernard Clavel ;
  • Albert Cossery, écrivain[u] ;
  • Gustave Courbet[79] ;
  • Emily Crawford, la refuse et veut qu'elle soit remise à son fils, Robert, à la place[80] ;
  • Dalida[81] (en 1984) ;
  • Didier Dubois, chercheur au CNRS, qui refuse sa nomination au grade de chevalier en 2010 par la ministre Valérie Pécresse, et s'en explique dans une lettre[82] ;
  • Les journalistes politiques Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Ève Malouines (France Info), qui ont annoncé refuser la décoration en  : « Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l’écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l'obligation de refuser cette distinction[83]. »[84] ;
  • Jean Guillou, organiste, refuse sa nomination en , affirmant ne considérer la Légion d'honneur que comme un « accessoire honorifique »[85] ;
  • le dramaturge Népomucène Lemercier, refusant de prêter serment à Napoléon Ier et à sa dynastie ;
  • Francis Jammes, poète, la refuse en janvier 1923 après avoir appris par la presse son attribution à l'initiative du Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, le Béarnais Léon Bérard ;
  • Jean-Marie Lustiger, surpris d'être proposé comme chevalier par Jacques Chirac alors qu'il était déjà cardinal depuis longtemps[86] ;
  • le peintre Albert Marquet[87] ;
  • André Mussat ;
  • l'économiste français Thomas Piketty, auteur du livre Le Capital au XXIe siècle, a indiqué : « Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable » a-t-il justifié, estimant que l'État « ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe » plutôt que de distribuer ces distinctions[88] ;
  • Antoine Pinay[v] ;
  • Bernard Pivot en la refusant a déclaré : « C'est une prime à la notoriété et je n'ai pas envie de me retrouver avec mon petit ruban rouge devant des gens que j'admire et dont je sais qu'ils le mériteraient beaucoup plus que moi. Et, seconde raison, j'ai toujours pensé qu'un journaliste en activité ne doit pas l'accepter. Il se trouve que la gauche me l'a offerte, puis la droite, puis la gauche, et il me semble que si j'acceptais je serais un petit peu moins libre. »
  • Jack Ralite, ancien ministre, nommé dans la promotion du . Il indique le suivant qu'« il n'a pas refusé trois fois la Légion d'honneur sous la gauche pour l'accepter une fois sous la droite[89] », et qu'il ne sera pas « un élu qu'on porte à la boutonnière[89]. » ;
  • Maurice Ravel, pour une raison qu'il ne précisa jamais, ne répondit même pas à la proposition qui lui était faite : promu comme ayant tacitement accepté la décoration, il obtint d'être radié au Journal officiel[w]. Erik Satie, brouillé avec lui depuis 1913, s'en amusa dans une boutade célèbre : « Ravel refuse la Légion d'honneur, mais toute sa musique l'accepte. »[92] ;
  • Jo Spiegel, nommé dans la promotion du , refuse la Légion d'honneur, donnant pour motif de sa décision « la critique sans concession d'une démocratie en panne et d'un système à bout de souffle »[93] ;
  • l'auteur de bandes dessinées Jacques Tardi, nommé au grade de chevalier dans la promotion du , affirme vouloir « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit »[94] ;
  • le , le président de l'organisation d'Éducation supérieure turque et ancien recteur de l'université Galatasaray, le professeur Erdoğan Teziç, a rendu l'insigne de la Légion d'honneur qu'il avait reçue le pour protester contre l'adoption de la loi par l'Assemblée nationale française visant à pénaliser la négation du génocide arménien ;
  • Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l'INSERM, refuse la Légion d'honneur en afin de dénoncer l'« indifférence » qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels »[95] ;
  • Henri Torre, ancien ministre, ancien sénateur et président du conseil général de l'Ardèche, refuse la Légion d'honneur en , indiquant qu'« on a nommé trop de gens qui ne méritaient pas d'être nommés… on a bafoué cette haute distinction en nommant n'importe qui[96] » ;
  • le curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney, fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1855, à son insu : la demande en avait été faite par le sous-préfet de Trévoux et le préfet de l'Ain. Il la refusa au motif que la croix ne rapporterait pas d'argent pour les pauvres. Malgré ce refus, la chancellerie de la Légion d'honneur lui envoya la croix sans demander l’argent. En définitive, il ne la porta jamais mais elle fut posée sur son cercueil[97].

Par ailleurs, d'autres personnalités, sans avoir été nommées dans la Légion d'honneur, ont manifesté publiquement une opposition de principe à cet ordre honorifique. Ces personnes sont citées dans l'ordre alphabétique.

  • Georges Brassens a écrit une chanson intitulée La Légion d'honneur où il critique les ordres honorifiques français ;
  • Honoré Daumier ;
  • Léo Ferré a brocardé « ce ruban malheureux et rouge comme la honte » dans la chanson Il n'y a plus rien ;
  • Geneviève de Fontenay a affirmé que cette décoration « est distribuée maintenant comme une médaille en chocolat, à tout le monde[98]. » ;
  • Edmond Maire déclara : « Ce n'est pas à l'État de décider ce qui est honorable ou pas[99]. ».

Enfin, il est attribué une opposition de principe à la Légion d'honneur aux personnes suivantes, listées par ordre alphabétique, dont aucune n’a été nommée dans cet ordre honorifique :

Autres cas :

  • Louis Aragon ;
    On attribue à tort un refus de la Légion d'honneur à Louis Aragon ; nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du , il reçoit ses insignes du président François Mitterrand le , cérémonie qui marque de fait son acceptation d'appartenir à l'ordre[101],[102]. Jacques Prévert aurait dit, feignant la sévérité : « C'est très bien de la refuser, mais encore faudrait-il ne pas l'avoir méritée. » On notera que ce mot est attribué à Erik Satie par Jean Cocteau : « Le tout, disait mon vieux Satie, n'est pas de refuser la Légion d'honneur. Encore faut-il ne pas l'avoir méritée[103] ».
  • Hector Berlioz ;
    Hector Berlioz, auquel l'État devait 3 000 francs pour le Requiem composé en 1837, revient sur cette nomination dans ses Mémoires : « L'excellent M. de Gasparin, ayant ressaisi le portefeuille de l'Intérieur, sembla vouloir me dédommager des insupportables dénis de justice que j'avais endurés à propos du Requiem, en me faisant donner cette fameuse croix de la Légion d'honneur que l'on m'avait en quelque sorte voulu vendre trois mille francs, et dont, alors qu'on me l'offrait ainsi, je n'aurais pas donné trente sous. Cette distinction banale me fut accordée en même temps qu'au grand Duponchel, alors directeur de l'Opéra[104] ». Il sera promu au rang d'officier de la Légion d'honneur en 1864.
  • René Iché ;
    Le sculpteur résistant René Iché a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le , et s'en est fait remettre les insignes le . L'affirmation selon laquelle il aurait refusé une promotion d'officier en 1947 n'est pas fondée puisqu'il n'a jamais été proposé pour ce nouveau grade dans la Légion d'honneur.

Cas particuliers :

Lorsqu'on lui fit savoir qu'on avait l'intention de proposer au conseil de l'ordre qu'elle soit nommée dans la Légion d'honneur, Marie Curie, suivant en cela l'attitude de son mari Pierre Curie, répondit qu'elle refuserait la décoration si elle était nommée dans cet ordre[y].

Retrait de la décoration

Les procédures disciplinaires concernant des légionnaires qui ont commis des actes contraires à l'honneur peuvent aboutir à trois peines : le blâme (appelé censure), la suspension (de durée variable 1 à 10 ans) et la radiation définitive (exclusion) de l'ordre[9]. La radiation de l'ordre peut intervenir comme sanction ultime en cas d'atteinte à l'honneur ou à la dignité, à la suite d'une procédure disciplinaire au cours de laquelle l'intéressé est appelé à faire valoir sa défense[105]. Cette radiation, qui vaut retrait de la décoration, est en théorie automatique en cas de condamnation pour crime, ou à une peine d'emprisonnement ferme supérieure ou égale à un an[106],[107]. Ce fut le cas de Maurice Papon qui, bien que s'étant vu retirer cette décoration, a néanmoins tenu à être enterré avec elle[108]. Le policier Jean-Claude Labourdette a été également exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation en 1994 pour un trafic d'armes au Liban[109]. Un arrêté du 17 mai 2019 exclut Claude Guéant de l'ordre de la Légion d'honneur à compter du 16 janvier 2019, date de sa condamnation définitive à un an de prison ferme[110].

Pour les récipiendaires étrangers, qui sont seulement décorés, ils ne sont pas membres, la seule sanction possible est le retrait de la décoration. Les exemples le plus récents concernent John Galliano en 2012[111] et Lance Armstrong en 2014 pour « comportement contraire à l'honneur »[112]. En octobre 2017, la procédure de retrait de la décoration du producteur Harvey Weinstein pour « manquement à l'honneur » est engagée[113],[105].

Nomination controversée médiatiquement

La décoration du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Nayef Al Saoud, au rang de grand officier, par François Hollande a suscité de nombreuses réactions médiatiques[114] au 1er trimestre 2016, le prince étant accusé d'être à la tête d'un pays où la décapitation au sabre reste une pratique courante et dont la bonne foi concernant la lutte contre le terrorisme est fortement remise en cause[115]. Ces réactions médiatiques ont été plus vives encore à la suite du meurtre de Jamal Khashoggi.

Trafics de décorations

En 1887, un scandale politico-financier célèbre en tant qu'affaire des décorations et impliquant le commerce frauduleux de la Légion d'honneur a ébranlé la Troisième République en contraignant le président Jules Grévy (républicain modéré) à démissionner de sa charge du fait de l'implication de son gendre, Daniel Wilson, dans ce trafic.

Un second trafic de décorations a été mis au jour, en 1926, cette fois mettant en cause Marcel Ruotte, sous-chef de bureau au ministère du Commerce[116],[117].

Fabricants historiques

Notes et références

Notes

  1. « Grand'croix » (ou grand-croix) se met au pluriel — des grands'croix ou des grands-croix — lorsqu'ils désignent les personnes ayant reçu la grand'croix ; celle-ci (la décoration) reste en revanche invariable (Le Petit Larousse, 2007). Le Petit Robert, éd. 1986, indique que « grand-croix » reste invariable.
  2. Dans l'ancien Régime il y avait deux décorations importantes :
    1 : L'ordre militaire de Saint-Louis, créée par Louis XIV en avril 1693
    2 : L'institution du Mérite militaire, créé par Louis XV en mars 1759
  3. La commission chargée de préparer le projet de loi fut présidée par Cambacérès.
  4. Par 166 voix contre 110.
  5. « Article 87 – Il sera décerné des récompenses nationales aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République. »
  6. Les 80 décrets, arrêtés pris depuis 1802 ont été fondus dans le décret no 62-1472 du pour former le « Code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire ».
  7. Article 13 de la Constitution.
  8. Le franc-or ou franc germinal, disparaît avec l'entrée en guerre de la France en 1914 : l'inflation divise par cinq en termes de pouvoir d'achat cette rente dès 1925. À titre d'exemple comparatif, un ouvrier gagnait en 1913, la somme de 5 francs par jour en moyenne.
  9. Pour les étoiles datant de 1870, seule la face du médaillon est en or 18k ; le revers est en vermeil. Le poids total en or de ce médaillon est inférieur à un gramme.
  10. L'École nationale supérieure des mines de Paris a été décorée par le président de la République Albert Lebrun le .
  11. L'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne a été décorée par le président de la République Albert Lebrun le .
  12. L'École centrale Paris a été décorée par le président de la République Gaston Doumergue le à l'occasion du centenaire de l'École.
  13. L'École nationale supérieure des télécommunications a été décorée par le président de la République Albert Lebrun le , pour les services essentiels rendus à la Nation[66].
  14. a b et c La décoration a été remise le à la fois à l'École polytechnique (au centre du hall de laquelle est reproduite une croix de l'ordre de trois mètres de hauteur) et à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr par le président de la République, Raymond Poincaré, en présence du roi d'Angleterre George V et de la reine Mary, du ministre des Affaires étrangères britannique et de l'ambassadeur de Russie[67].
  15. Décret du . Remise le par le président de la République Albert Lebrun.
  16. L'École nationale supérieure des mines de Douai a été décorée par Paul Ramadier le .
  17. Décoration remise par le président de la République Albert Lebrun le .
  18. Bulletin d'information sociale de la Défense, janvier 2008, p. 21, voir ce site, consulté le 28 février 2009.
  19. Ne pas confondre les unités militaires ayant reçu la fourragère à la couleur du ruban de la croix de la Légion d'honneur (unités citées à six, sept ou huit occasions à l'ordre de l'armée], avec les unités militaires ayant reçu la croix de la Légion d'honneur.
  20. Refuse sa décoration en 1985.
  21. Nommé par décret du du président de la République, a refusé « par principe », cf. Frédéric Andrau, Monsieur Albert, Cossery une vie, Éditions de Corlevour, Clichy, 2013, p. 253.
  22. Qui considérait « qu'il n'y avait rien au-dessus de sa médaille militaire gagnée au feu durant la Première Guerre mondiale ».
  23. La Légion d'honneur fut proposée à Ravel par Léon Bérard, alors ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Le silence de Ravel, alors retiré à Lapras en Ardèche où il composait La Valse, fut considéré comme acceptation tacite : promu le et cité au Journal officiel du , p. 912[90], il refusa de s'acquitter des droits de chancellerie afin d'obtenir sa radiation, signée le par le président Deschanel et publiée au Journal officiel le suivant, p. 5383[91].
  24. Qui la refusa à quatre reprises.
  25. « La France n'a que deux moyens d'honorer de leur vivant ses grands hommes : la Légion d'honneur et l'Académie. La croix de chevalier est offerte à Marie en 1910, mais, s'inspirant de l'attitude de Pierre Curie, elle la refuse. » Ève Curie, Madame Curie, Paris, Gallimard, 1938.

Références

  1. Site de la Légion d'honneur, consulté le mardi 28 mars 2017.
  2. Anne de Chefdebien et Bertrand Galimard Flavigny, La Légion d'honneur : un ordre au service de la Nation, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard - Culture et société », 2002 (ISBN 9782070765256), 4e de couverture.
  3. (en) Steven Englund, Napoleon: A Political Life, Scribner, 2004, p. 190.
  4. Historia, spécial no 9, Les citations célèbres, janvier 2013.
  5. « C'est avec des hochets que l'on mène les hommes », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  6. « La Légion d'honneur au fil du temps », crdp-reims.fr.
  7. Chefdebien et al., p. 52.
  8. La Légion d'honneur sous le Consulat et l'Empire.
  9. a b c d e f et g Le grand chancelier Jean-Louis Georgelin, « La Légion d'honneur : « Les Français restent fiers de leurs décorations nationales », sur Canal Académie, .
  10. Chefdebien et al., p. 60.
  11. « Boissieu Alain (de) (France) », charles-de-gaulle.org.
  12. « Alain de Boissieu, au service de la France et du Général », revue-republicaine.fr.
  13. Delphine de Mallevoüe, « Quand la Légion d'honneur milite pour l'action sociale », Le Figaro, jeudi 2 janvier 2014, p. 8.
  14. Dominique Tenza, « Emmanuel Macron veut restreindre l'accès à la Légion d'honneur », sur rtl.fr, .
  15. Agence France-Presse, « Légion d’honneur, la promotion du 14 juillet », sur la-croix.com, (consulté le ).
  16. Décret du 21 novembre 2018 modifiant le code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire.
  17. Code, art. R6.
  18. Code, art. R3.
  19. Code, art. R8.
  20. Code, art. R9.
  21. « Les 84 légionnaires célèbres », base de données Léonore, Archives nationales (consulté le ).
  22. Par ordonnance du 19 juillet 1814, le roi s'est déclaré, pour lui et ses successeurs, chef souverain et grand maître de cette institution.
  23. « [http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH280/PG/FRDAFAN83_OC03V002.htm Minist�re de la culture - Base Léonore] », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  24. Code, art. R4.
  25. Code, art. R10.
  26. Code, art. R5.
  27. Code, art. R11.
  28. Code, art. R12.
  29. Code, art. R13.
  30. Code, art. R14.
  31. Code, art. R16.
  32. Code, art. R17.
  33. Code, art. R18.
  34. Code, art. R19.
  35. Code, art. R25.
  36. Code, art. R26.
  37. Décret no 2008-1202 du modifiant le code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire, paru au Journal officiel du (texte 1).
  38. Décret du - JO no 01 du .
  39. « Simone Veil devient grand officier », France-Soir, (consulté le ).
  40. Site de l'association Les Honneurs Héréditaires.
  41. Code, art. R28.
  42. Lettre du président de la République au Premier ministre en date du relative aux ordres nationaux.
  43. Code, art. R31.
  44. Code, art. R33.
  45. Code, art. R34.
  46. « Les autres pensions », Ministère de l'Économie et des Finances (consulté le ).
  47. « Légion d'honneur — Chapitre III : traitement », sur le site france-phaleristique.com, consulté le 4 décembre 2009.
  48. « Un sénateur veut en finir avec les traitements liés à la légion d'honneur et à la médaille militaire », sur lessor.org, L'Essor de la Gendarmerie nationale (consulté le ).
  49. Code, art. R48.
  50. Code, art. R50.
  51. Code, art. R51.
  52. Code, art. R52.
  53. Code, art. R53.
  54. a b et c Laurent Jullien, Les brevets de la Légion d'honneur, 200 ans d'histoire de France, Acomarin no 233, mars 2017.
  55. Code, art. R74.
  56. « Décret n° 2016-1254 du 27 septembre 2016 portant relèvement des droits de chancellerie »
  57. Code, art. R128.
  58. a b et c Marie-Béatrice Baudet, « Légion d'honneur, enquête sur un système opaque », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  59. « Décret n° 2018-26 du 19 janvier 2018 fixant les contingents de croix de l'ordre national de la Légion d'honneur (ressortissants français) pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020 » (consulté le )
  60. « Décret n° 2018-27 du 19 janvier 2018 fixant le contingent de croix de l'ordre national de la Légion d'honneur (ressortissants étrangers) pour la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2020 » (consulté le )
  61. Site de l'Assemblée nationale.
  62. « Cote LH/267/50 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  63. « L’Aurore 23 janvier 1953 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  64. « La Bourgogne républicaine 10 février 1953 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  65. AFP, « Geneviève de Gaulle-Anthonioz : « le refus de l'inacceptable » », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  66. Site du CEFI.
  67. « L'École polytechnique de 1914 à 1920 », sur sabix.revues.org, Bulletin de la Société des amis de la bibliothèque de l'École polytechnique (consulté le ).
  68. (en) Choosit, « Montpellier SupAgro », sur www.supagro.fr (consulté le ).
  69. Site de France Phaléristique.
  70. Site France Phaléristique.
  71. « L'École militaire interarmes reçoit la Légion d'honneur ».
  72. « Ordre de la Légion d'honneur - Textes officiels antérieurs à 1962 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
  73. Jean-Michel Leniaud, Pierre Jaillard et Eric Peuchot, La Transmission familiale de l'esprit de service, Paris, Tallandier, , 185 p., Ségolène de Dainville-Barbiche, "L'anoblissement et le titre de chevalier par décorations"
  74. Ibidem.
  75. « Genealogie Memodoc - Articles - Livres, Cd de genealogie, heraldique, origine de noms de famille, noblesse, heraldique, ordres de chevalerie », sur www.memodoc.fr (consulté le )
  76. Edwy Plenel, « La lettre de Michèle Audin à Nicolas Sarkozy », Mediapart, 2 janvier 2009.
  77. Marcel Aymé, Lettres d'une vie, Réunies et présentées par Christiane et Michel Lécureur, Paris, Les Belles Lettres / Archimbaud, 2001, p. 282-283.
  78. « Il ne peut être question en aucun cas pour moi d'accepter l'honneur supposé qui m'est fait », sur agone.org, .
  79. « Extrait de la séance du 12 février 1872 » Archives nationales, Base Léonore.
  80. (en) « Crawford [née Johnstone], Emily (1831?–1915), journalist | Oxford Dictionary of National Biography », sur www.oxforddnb.com (DOI 10.1093/ref:odnb/45522, consulté le )
  81. « Dalida site Officiel - Accueil », sur dalida.com (consulté le )
  82. Sylvestre Huet, « Un chercheur du CNRS refuse la Légion d'honneur », sur liberation.fr, Blog Sciences2, (consulté le ).
  83. « Francoise Fressoz et Marie-Ève Malouines refusent la Légion d'honneur », Libération, 5 janvier 2009.
  84. [PDF] Décret du 31 décembre 2008 portant promotion et nomination, où figurent Françoise Fressoz et Marie-Ève Malouines, au Journal officiel.
  85. « L'organiste Jean Guillou refuse la Légion d'honneur », Libération, 19 juillet 2010.
  86. « Paris Match », sur parismatch.com.
  87. Didier Ottinger, « Albert Marquet, des putes, des ports », dans Albert Marquet : Du fauvisme à l'impressionnisme, p. 21-25
  88. « Thomas Piketty refuse la Légion d'honneur », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  89. a et b « Jack Ralite refuse la Légion d'honneur », Le Monde, 5 janvier 2012.
  90. Source BnF.
  91. Source BnF.
  92. Le Coq, mai 1920. Source BnF.
  93. « Haut-Rhin : un maire PS refuse sa légion d'honneur », lexpress.fr, 6 janvier 2014.
  94. « Tardi refuse la Légion d'honneur », Libération, 2 janvier 2013.
  95. « Une chercheuse refuse la Légion d'honneur », Le Point, 5 aout 2008.
  96. « L'UMP Henri Torre refuse sa Légion d'honneur », Europe 1, 2 janvier 2012.
  97. Mgr Francis Trochu, Le Curé d'Ars, 1925.
  98. « Geneviève de Fontenay », live2times.com.
  99. Le Canard enchaîné, 9 janvier 2008.
  100. Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852.
  101. Valère Staraselski, Aragon : la liaison délibérée : faits et textes, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Espaces Littéraires », , 354 p. (ISBN 978-2296402744, présentation en ligne), p. 307.
  102. « Louis Aragon – biographie », lyres.chez.com.
  103. Jean Cocteau, Journal (1942-1945), . Cité sur le site Dico – Citations.
  104. Hector Berlioz, Mémoires de Hector Berlioz : comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre. 1803-1865, vol. 1, Paris, Calmann-Lévy, (1re éd. 1870), 376 p., 2 vol. ; in-18 (lire en ligne), chap. XLVI (« M. de Gasparin me commande une messe de Requiem, etc. »), p. 316.
  105. a et b « Pourquoi Harvey Weinstein a toujours sa Légion d'honneur », sur Libération,
  106. Code, art. R90.
  107. Code, art. R91.
  108. « Maurice Papon, enterré décoré »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), liberation.fr, 21 février 2007.
  109. « Légion d'honneur, Chirac la perdra-t-il ? », VSD, no 1793,‎ (lire en ligne).
  110. « Claude Guéant exclu de l'ordre de la Légion d’honneur », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  111. Le Point du 24 août 2012.
  112. « Lance Armstrong privé de sa Légion d'honneur », sur lefigaro.fr, Le Figaro avec l'AFP, .
  113. « Oscar, Bafta et Légion d'honneur : Harvey Weinstein perd ses distinctions », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  114. Le Monde du 6 mars 2016.
  115. « Légion d'honneur au prince saoudien : les coulisses de la polémique », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  116. André Bessière, Il était une fois la Légion d'honneur : de la croix des braves au ruban rouge, L'Harmattan, , 270 p. (lire en ligne), p. 207.
  117. « Une affaire de trafic de décorations », Le Petit parisien,‎ (lire en ligne).
  118. [PDF] « Les colliers de la Légion d'honneur », sur legiondhonneur.fr, musée de la Légion d'honneur, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages

  • Léon Aucoc, La discipline de la Légion d'honneur et le contrôle des nominations, Paris, éditions Picard, , 49 p., in-8° (lire en ligne) — extrait du Compte rendu de l'Académie des sciences morales et politiques.
  • Léon Aucoc, La discipline de la Légion d'honneur, Paris, bureaux de la Revue politique et parlementaire, , 24 p., in-8° (lire en ligne) — extrait de la Revue politique et parlementaire, août 1895.
  • Frédéric de Berthier de Grandry, Des Premières écoles militaires aux lycées de la Défense, L'Éducation des enfants au sein de l'armée, préface de M. Gérard Larcher, président du Sénat, FBG, diffusion de l'association des AET, 2010.
  • Anne de Chefdebien, Laurence Wodey et Bertrand Galimard Flavigny, Ordres et décorations en France, Paris, musée national de la Légion d'honneur, , 168 p. (ISBN 978-2-901644-15-6 et 2-901644-15-5).
  • Olivier Ihl, Le Mérite et la République – Essai sur la société des émules, Gallimard, 2007.
  • [Code] République française, Code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire : décret initial no 62-1472 et suivants, Paris, JORF, (réimpr. ), 49 p. (ASIN B0014WGYQC, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Françoise Serodes, Expliquez-moi la Légion d'honneur, Paris, Nane, 2013.
  • Michel et Béatrice Wattel, Les Grand'Croix de la Légion d'honneur, Paris, Archives & Culture, 2009, 700 p.

Articles de presse

  • « Napoléon et la Légion d'honneur », La Phalère (revue européenne d'histoire des ordres et décorations), no 1, 2000, 341 p.
  • Laurent Jullien, « Les brevets de la Légion d'honneur, 200 ans d'histoire de France », Acomarin, no 233,‎ .

Émission à la télévision

Émission à la radio

Jean Lebrun invitant Olivier Ihl, « La légion d'honneur », sur franceinter.fr, (consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :