Langues régionales ou minoritaires en France

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Langues régionales ou minoritaires de France
Image illustrative de l’article Langues régionales ou minoritaires en France

Langues officielles Français
Langues régionales Alsacien, Néerlandais, Corse, tahitien, certaines langues kanak (en 1992 ; mais sans statut pour la plupart des 28 idiomes), breton et gallo (depuis 2004 considérés comme langues de Bretagne), basque (depuis 1951 en Aquitaine), francoprovençal et occitan (depuis 2009 en région Rhône-Alpes), catalan et occitan (depuis 2001 dans les Pyrénées-Orientales[1])
Langues minoritaires Bonifacien,Calvais, grec de Cargèse, majorité des parlers d'oïl, parlers transitionnels occitano-ligures, une vingtaine de langues kanak, yéniche, créoles bushi-nengué et langues amérindiennes de Guyane
Principales langues immigrantes Arabe (sous ses formes dialectales), langues chinoises (mandarin et wu), espagnol, italien, langues berbères (formes algériennes - dont kabyle - et marocaines), croate, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, tchèque, turc, anglaisetc.
Langues des signes Langue des signes française, proposée en 2000 à la reconnaissance sur le territoire national par le Sénat[2]

Les langues régionales ou minoritaires de France sont un ensemble de langues géographiquement et historiquement implantées sur le territoire français, autres que la langue française. Les variétés régionales du français ainsi que les langues issues de l'immigration ne sont pas considérées comme des langues régionales[3].

Elles sont parfois appelées dialectes ou patois plutôt que langues, afin d'insister sur leur caractère local. Cependant, en linguistique, « dialecte » désigne une variété significativement distincte d'une langue donnée, tandis que « patois » tend à être évité du fait de sa valeur souvent péjorative[4]. Certains linguistes tels Henriette Walter se servent indifféremment de ces trois termes[5].

Statut officiel

L'article 2 de la Constitution française de 1958 mentionne, depuis sa modification par la loi constitutionnelle du 25 juin 1992, que La langue de la République est le français, faisant ainsi du français la seule langue officielle en France.

La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, a ajouté l'article 75-1 de la Constitution qui reconnait la valeur patrimoniale des langues régionales : Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.

Les langues régionales ont fait l'objet d'une première reconnaissance en France en 1951 avec la loi Deixonne qui introduit le basque, le breton, le catalan et l’occitan dans l'enseignement. D'autres langues suivront : le corse en 1974, le tahitien en 1981, quatre langues mélanésiennes (l'ajië, le drehu, le nengone et le paicî) en 1992, le gallo, le francique et l'alsacien en 1992.

Les langues régionales peuvent également être choisies comme langues vivantes au baccalauréat, soit comme langues vivantes 2 ou 3, soit comme matière à option.

En 2001, la Délégation générale à la langue française devient la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF).

Au Bureau européen pour les langues moins répandues, la branche française regroupe dix communautés linguistiques : breton, catalan, corse, langues créoles, allemand/alsacien, basque, luxembourgeois/mosellan, néerlandais/flamand, occitan, et langues d'oïl[6].

Un rapport établi à la demande du gouvernement de Lionel Jospin en 1999, par Bernard Cerquiglini, de la Délégation générale à la langue française, intitulé Les langues de la France, dresse une liste de 75 langues auxquelles aurait pu s'appliquer la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[7].

La France a signé 39 articles de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sur les 98 que comporte le texte, mais sans les ratifier. Le processus de ratification s’est interrompu en juin 1999 quand le Conseil Constitutionnel, saisi par Jacques Chirac, alors président de la République, a estimé que cette charte contenait des clauses inconstitutionnelles, incompatibles en particulier avec son article 2. Il faudrait donc une modification de la Constitution pour permettre cette ratification.

Recensement de 1806

En 1806, à l'occasion du recensement de la population, le bureau de la statistique du ministère de l'Intérieur conduisit, sous la direction de Charles Coquebert de Montbret, une enquête linguistique dans toutes les communes de l'Empire français. Coquebert de Montbret en donna les résultats après la chute de l'Empire dans les frontières de la France de 1815, dans un Essai d'un travail sur la géographie de la langue française[8].

L'enquête linguistique, qui additionna la population des communes au recensement de 1806 suivant la langue maternelle des habitants, trouva que l'on parlait flamand dans des communes de l'actuelle région Nord-Pas-de-Calais totalisant 156 973 habitants (155 712 dans le département du Nord et 1 261 dans le Pas-de-Calais). Des dialectes allemands étaient parlés dans des communes de l'actuelle Alsace-Moselle totalisant 1 036 498 habitants (776 041 dans l'actuelle région Alsace et 260 457 dans l'actuel département de la Moselle). Le breton était parlé dans des communes de l'ouest de la Bretagne totalisant 985 558 habitants. Le basque était parlé dans des communes de l'ouest de l'actuel département des Pyrénées-Atlantiques totalisant 109 306 habitants. Enfin le corse (et quelques parlers liguriens et grecs) était parlé en Corse, dont la population était de 174 702 habitants en 1806.

D'après les résultats du recensement de 1806, la France métropolitaine comptait 29 648 000 habitants si l'on prend les frontières de 2013[9]. Une fois déduits les habitants de langue flamande, allemande, bretonne et basque, ainsi que la Corse, restaient donc 27 185 000 habitants de langues romanes en France métropolitaine continentale, que Coquebert de Montbret définit comme étant "de langue française dans ses différents dialectes et patois"[8]. Les travaux modernes des linguistes permettent d'estimer que sur ces 27 185 000 personnes, environ 8 461 000 vivaient dans des zones où l'on parlait l'occitan[10], 118 700 dans des zones où l'on parlait le catalan[11], environ 2 197 000 dans des zones où l'on parlait le francoprovençal[12], et enfin environ 16 408 000 dans des zones où l'on parlait des langues d'oïl[13].

Tableau récapitulatif :

Langues parlées en France métropolitaine (dans ses frontières de 2013) au recensement de 1806[8],[9],[14]
Langue Nombre
 de locuteurs 
Pourcentage de la
population française
Langues d'oïl 16 408 000 58,5%
Occitan 8 461 000 25%
Francoprovençal 2 197 000 7,4%
Dialectes allemands 1 036 498 3,5%
Breton 985 558 3,3%
Corse 174 702 0,6%
Flamand 156 973 0,5%
Catalan 118 700 0,4%
Basque 109 306 0,4%
Total 29 648 000 100%

Langues de France métropolitaine continentale

Langues et parlers romans

Langue d'oïl

Francoprovençal

La dénomination francoprovençal, la plus ancienne, est en usage parmi la majorité des linguistes ; cependant, nombre de militants ou de pratiquants préfèrent l'appellation d'arpitan qu'ils jugent plus valorisante et moins susceptible de porter à confusion.

Occitan

Aire d'influence de la langue d'oc (dialectes et parlers interférentiels confondus).

L’occitan ou langue d’oc est une langue romane parlée dans la moitié sud de la France, dans le Val d'Aran en Espagne, dans la partie ouest du Piémont (Italie). L’occitan présente une richesse certaine (vocabulaire, expressivité, capacité d’évolution), mais aussi une grande variabilité (diversité dialectale et accentuations) qui n'empêche pas la compréhension entre les locuteurs des différents dialectes. Le nombre de ses locuteurs actuels fait l'objet de controverses, on estime qu'en France entre 789 000[16] et 12 millions[17] de personnes sont plus ou moins bilingues.

L'occitan ou langue d'oc est composé des dialectes suivants:

Catalan

Aire de diffusion du catalan dans le département des Pyrénées-Orientales, la zone de Fenouillèdes au nord-ouest est occitanophone.

Le catalan est parlé en France dans le département des Pyrénées-Orientales à l'exception de Fenouillèdes où l'occitan est pratiqué. Cette aire de diffusion correspond à l'ancienne province du Roussillon rattachée à la France en 1659 par le traité des Pyrénées et antérieurement possession de la couronne d'Aragon au sein du royaume d'Espagne. Cette zone est également appelée Catalogne Nord (soit Catalunya del Nord ou, moins fréquemment, Catalunya Nord). Alors qu'en Espagne la pratique du catalan s'est maintenue à un niveau assez important, elle a connu en France un recul progressif à partir de 1700, date à laquelle Louis XIV en interdit son usage dans l'espace public.

Une étude datant de 1997 rapporte que 55 % de la population de la zone catalanophone comprend le catalan, 39 % sait le lire et 34 % le parler. Selon une autre enquête de 1993, la proportion de locuteurs augmente dans les villages - atteignant 70 % de la population - mais reste de 40 % dans la chef-lieu départemental, Perpignan[18]. Le catalan reste très peu enseigné dans le département ; on constate néanmoins le développement d'un réseau d'écoles pratiquant l'immersion linguistique dans cette langue, la Bressola. Les habitants des Pyrénées-Orientales ont aussi accès aux radios et télévisions catalanes qui émettent depuis la Catalogne espagnole[18].

Italo-roman

Gallo-italique

Les parlers gallo-italiques, transitionnels entre l'italo-roman et le gallo-roman, se situent principalement en Italie du Nord. En France s'y rattachent les variétés de ligurien alpin, appelé parfois génois alpin ou Zeneise : royasque, brigasque.

De fait, dans les Alpes-Maritimes 5 communes de la haute vallée de la Roya : Breil-sur-Roya, Fontan, Saorge, La Brigue et Tende présentent pour les linguistes Pierre Bec et Jean-Philippe Dalbera des parlers aux traits majoritairement liguriens quoique restant intermédiaires avec l'occitan. Ils sont dits liguriens alpins et attestent une variante intérieure proche du génois (ou ligurien côtier) du XVIe siècle. De par leurs situations, ces communes communiquent directement avec la basse vallée de la Roya italienne ainsi qu'avec Vintimille, sa principale métropole (dont le ligure est dit intémélien).

Pour Werner Forner, la Roya est ligurienne et il en de même pour le sud du pays mentonnais qui serait devenu occitan plus tard que les communes voisines. D'autres linguistes[Qui ?] estiment que le sud du pays mentonnais serait occitan[réf. nécessaire] et qu'il en est de même pour[réf. nécessaire] le royasque avec des traits hybridés. Des influences piémontaises sont perceptibles dans le parler de Tende par ailleurs assez similaire aux précédents.

La frontière linguistique est relativement étanche avec les villages occitans maralpins (parlers appelés aussi vivaro-alpins ou gavots maritimes) limitrophes à l'ouest de Moulinet, Sospel, Castillon et Castellar. En revanche, les deux villes suivantes : Menton et Roquebrune-Cap-Martin ont un parler assez difficile à classer mais qui est majoritairement ligurien et non vivaro-alpin maritime avec une forte "coloration" occitane (phonologie, vocabulaire). Voir mentonasque.

Par ailleurs, il a existé des isolats figoun : Monaco (13-14e, Malizia Grimaldi s'empare du château de Monaco) et ceux disparus de Biot, Vallauris, Mons et Escragnolles (17e)[19] dus à des repeuplements ligures, ces villages étant dévastés par les guerres de religion et la peste.

Langues et parlers germaniques

Rattachés au haut-allemand

Moyen-allemand

Les trois langues suivantes font partie du groupe linguistique du francique lorrain, appelé traditionnellement le platt.

Avec le francique ripuaire, présent en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, ces parlers, moins vivaces désormais en Lorraine thioise qu'en Sarre, Luxembourg voir Rhénanie-Palatinat, constituent le continuum moyen-francique.

Allemand supérieur
L'alsacien et les autres dialectes parlés en Alsace.
  • alémanique (alsacien)
    • bas alémanique alsacien (majeure partie de l'Alsace, traditionnellement subdivisé par l'"esprit populaire" entre bas-rhinois et haut-rhinois et par les linguistes entre bas-alémanique(s) du Nord et du Sud)
    • alémanique supérieur
      • Sundgauvien, en fait continuum allant progressivement du bas-alémanique au haut-alémanique alsacien - (3/4 du Sundgau, Sud haut-rhinois), proche du Schwyzerdütsch bâlois.
      • walser ou valaisan, parler disparu en France, autrefois usité à Vallorcine (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie).
(autour de Wissembourg et Lauterbourg, extrême Nord-Est bas-rhinois).
Langue mixte à base germanique

La communauté yéniche d'Alsace use comme celles d'Allemagne (Bade-Wurtemberg, Bavière, Rhénanie-Palatinat, Rhénanie-du-Nord-Westphalie), d'Autriche et de Suisse d'un idiome intégrant à une base alémanique un important thésaurus extérieur emprunté tant à l'hébreu, qu'au sociolecte rotwelsch ou aux langues roms (principalement le sinti). Des influences celtiques, yiddish occidentales, romanes ou slaves imprègnent aussi cette langue à codes.

Également appelés Vanniers, ces catholiques sont semi-nomades et sont plusieurs milliers à maîtriser une langue réputée "secrète", un cryptolecte, où certains mots simples (Papa, gens, maison, bon…) diffèrent totalement de leurs équivalents alsaciens.

Rattachés au bas-allemand

Bas-francique

Carte linguistique dans le Westhoek français en 1874 et en 1972

Le flamand occidental est parlé en France dans un territoire compris entre la Lys (rivière) et la Mer du Nord, c'est-à-dire entre Bailleul et Dunkerque. On qualifie aussi cette petite région de Westhoek (coin occidental) ou de Flandre Maritime. Du point de vue administratif, la Flandre flamandophone correspond à l'arrondissement de Dunkerque.

Breton

Distribution relative des brittophones, d'après le diagnostic de l'état de la langue bretonne mené par l'Office de la langue bretonne en 2004.

Le breton est une langue celtique du groupe brittonique. Actuellement, environ 260 000 personnes parlent le breton. Il est courant de distinguer dans la langue bretonne quatre dialectes principaux différents[20] :

On peut y ajouter à titre historique le breton guérandais parlé jusqu'à très récemment à Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique.

Cependant, de nombreux linguistes considèrent cette approche comme simpliste et préfèrent parler d'un continuum linguistique entre les deux pôles archaïsants que sont les dialectes bas-léonard et haut-vannetais.

Une approche alternative découpe la langue en 2 grandes zones : - le KLT (cornouaillais de l'ouest et du centre de la Bretagne, léonard et trégorrois), parlé traditionnellement dans le Finistère et l'ouest des Côtes d'Armor - . - le Vannetais (vannetais de l'ouest, vannetais de l'est), parlé traditionnellement à l'ouest du Morbihan ; celui parlé à l'extrême ouest de la Loire Atlantique a aujourd'hui pratiquement disparu.

Famille indique

Plus de cent mille descendants - très majoritairement sédentarisés - d'une population ayant fui le Nord de l'Inde au XIe siècle usent des parlers romani et sinté. Lors de sa pérégrination vers l'Europe, ce groupe humain a effectué des emprunt lexicaux au persan, aux populations du Sultanat de Roum où elle a séjourné trois siècle puis atteignant l'Europe au tournant du XIVe siècle aux langues balkaniques.

Romani

Présent en France dans les mêmes régions depuis des siècles, le romani se perpétue au sein d'une population désormais largement sédentarisée. Cette langue indo-iranienne du sous-groupe groupe indo-aryen est parlée sous des formes diverses par plusieurs dizaines de milliers de locuteurs. Elle est considérée dans le rapport Cerquiglini comme un « idiome non territorialisé ». On notera que récemment plus de vingt mille roms venus des Balkans et de Hongrie ont émigré en France. Leurs idiomes diffèrent des dialectes romani déjà présent sur le territoire français.

Sinté (manouche)

Issus des pays germanophones, présents en Alsace depuis le XVe siècle, les Manouches ont souvent rejoint le restant du territoire français après l'annexion allemande de 1871. En Europe centrale, la langue s'étant progressivement distancée de la matrice romani en adoptant certains traits morphologiques germaniques, l'intercompréhension entre locuteurs romani et sinté n'est pas possible spontanément. Dans l'Hexagone, quelques dizaines de milliers de manouches parlent cet idiome, toujours concurremment avec le français mais souvent avec une langue locale. Ainsi, en Alsace, les Manouches sont souvent trilingues (français, sinté, alsacien) et pour certains, peuvent, du fait de déplacements professionnels fréquents outre-Rhin, également très bien maîtriser l'allemand.

Basque

  • Le navarro-labourdin
  • Le souletin
  • Scolarité en basque.

    Le basque ou euskara est la seule langue non indo-européenne présente traditionnellement sur le territoire métropolitain. Le basque unifié, désormais enseigné partout au Pays basque[21], est le seul isolat d'Europe et issu d'un continuum linguistique de cinq dialectes. Deux de ces derniers se situent en France sous les formes suivantes[22] :

    Quant au basque unifié (Euskara batua), construit principalement sur les dialectes centraux du guipuscoan et du navarrais, puisant aussi ses racines dans le labourdin classique du XVIIe siècle, il sert de base à la langue écrite d'aujourd'hui et est la forme enseignée dans les écoles, notamment dans les Ikastolak en France ou dans le système public d'enseignement de la Communauté autonome basque et de Navarre[21].

    Ce basque standard ne se substitue nullement aux dialectes locaux, son objectif étant d'investir tous les secteurs formels tels que les émissions de radio-télévision, presse écrite, Internet, recherche, enseignement, littérature, administration, doublage de films, informations générales, panneaux de signalisation, etc. Dans les domaines informels, en revanche, le dialecte local est utilisé, tout particulièrement dans les espaces où se trouvent les bascophones natifs. Malgré tous ces changements, il semble bien qu'à moyen terme, les dialectes navarro-labourdin et souletin risquent de disparaitre avec ses locuteurs et d'être remplacé par une langue unie : le batua[23].

    Langues de Corse

    Corse

    La langue corse appartient au groupe italo-roman. On y distingue deux grands rameaux (it) (cf carte) auxquels il est possible de rattacher toutes les formes locales de corse :

    • parler traditionnel cismuntincu, au Nord, de plus grande proximité avec les dialectes toscans ;
    • parler traditionnel pumuntincu, au Sud, également, quoique de manière plus distante, rattaché à la famille toscane, qui utilise comme le sarde et le sicilien le son cacuminal.

    Le pumuntincu se prolonge jusqu'en Sardaigne par le gallurais, parler proche de la variante méridionale dite "sartenaise" (laquelle est parlée presque à l'identique sur les îles de la Maddalena), du fait de migrations successives des corses dans l'île, du XVIIIe siècle au XVIIIe siècle.

    Au nord-ouest de la Sardaigne, le sassarais, également défini comme "corso-sarde", est réputé transitionnel au sein d'un diasystème corse / sarde (logoudorais central). Sa naissance se situe bien-avant au XIIe siècle, en tant que dialecte mercantile entre les différentes peuples de la nouvelle ville de Sassari (notamment sardes, corses, génois et pisans, après catalans et espagnols). Il a eu une évolution autonome du corse et du gallurais.

    Parlers liguriens

    • bonifacien : parler de Bonifacio, proche du génois (ligurien ou ligure, mais cette fois-ci oriental (La Spezia). Quelque 600 à 800 personnes peuvent user de cet idiome appartenant comme le calvais et le tabarquin à la famille du ligurien colonial (voir (it) Dialetto ligure coloniale).
    • calvais : comme Bonifacio, Calvi, cité du Nord-ouest côtier, utilisait probablement, de par son ancienne qualité de ville de garnison génoise, un dialecte ligure (bien que cette hypothèse ne soit pas prouvée par des écrits, alors qu'elle l'est pour Bonifacio). Aujourd'hui éteint, ce dialecte persiste par certains mots et expressions de la forme corse locale.

    Grec de Cargèse

    Alternativement avec le corse, le grec populaire présent à Cargèse depuis 1676 reste compris par une minorité des septuagénaires d'ascendance hellénique. Il ne se transmet que de manière très résiduelle à des jeunes qui souvent revendiquent une identité multiple. Le grec subsiste toutefois par la langue classique de la liturgie byzantine (celle des évangiles)[24] ou à travers quelques expressions populaires utilisées comme marqueurs du particularisme local. La dhimotikí (grec moderne contemporain) n’est pas naturellement comprise.

    Langues d'outre-mer

    Créoles caraïbes et réunionnais

    Créoles à base lexicale française

    Créoles à base lexicale anglo-portugaise

    Ces créoles sont parlés par les Bushi-Nengué de Guyane.

    Anglais saint-martinois

    Il s'agit d'un créole à base lexicale anglaise dont l'usage est largement majoritaire sur les zones d'administration française et néerlandaise. À l'écrit, l'anglais est, comme dans la partie néerlandaise, utilisé préférentiellement[25]. Le français garde une forte importance administrative dans ce petit territoire longtemps rattaché à la Guadeloupe où l'espagnol créolisé, le néerlandais et le papiamento sont également courants.

    Devenue en juillet 2007, à l'instar de Saint-Barthélemy, collectivité d'outre-mer, Saint-Martin n'a, en raison de l'opposition du parlement estimant l'anglais local (patois) manifestement langue étrangère, nullement acquiescé à la demande du conseil municipal de l'établir en "langue régionale"[réf. nécessaire][pas clair].

    Langues amérindiennes

    Langues des Amérindiens de Guyane.

    Langues hmong

    Parlées par les réfugiés Hmong installés en Guyane (Cacao, Javouhey, Saint-Laurent-du-Maroni, Rococoua, Corrossony).

    Langues kanak

    Parlées en Nouvelle-Calédonie.

    Langues polynésiennes

    Parlées en Polynésie française

    Parlées à Wallis-et-Futuna

    Parlées en Nouvelle-Calédonie

    Langues de Mayotte

    Langues minoritaires de France

    Définition selon le Rapport Cerquiglini

    En 1999, Bernard Cerquiglini, dans un rapport au gouvernement Lionel Jospin en vue d'une ratification éventuelle de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, a dressé une liste de 75 langues régionales et minoritaires en France métropolitaine et d'outre-mer. La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) s'en est largement inspirée pour établir sa propre liste[26]. Treize de ces langues font aujourd'hui l'objet d'un enseignement public :

    Depuis 2008, l'article 75-1 de la Constitution française de 1958 reconnaît les langues régionales comme appartenant au patrimoine de la France. Aucune n'a cependant statut de langue officielle, qui est celui du seul français.

    De nombreux habitants des départements français d'Afrique du Nord parlaient l'arabe dialectal ou le berbère et se sont installés en métropole sans cesser d'être des ressortissants français (ce qui est le cas des Harkis). Bernard Cerquiglini, auteur du rapport (voir infra), considère que cette situation correspond à ce que stipule la charte et intègre ces deux langues dans la liste des langues minoritaires de France.

    Il fait de même avec l'arménien occidental, du fait de l'implantation de population arménienne en France après le génocide des Arméniens de l'empire ottoman en 1915-1916[27]. Dans son rapport les langues minoritaires sans territoires sont donc :

    La DGLFLF a, elle, rajouté deux langues :

    De constitution récente (XIXe siècle - XXe siècle), la langue des signes française (LSF) est perçue par nombre de ses utilisateurs comme un idiome minoritaire non (re)connu par la population entendante. Constitutive d'un phénomène tant culturel que sociologique, la LSF compte plus de 100 000 utilisateurs (signeurs) ; à savoir : l'extrême majorité des 80 000 sourds de France et une appréciable proportion des grands malentendants.

    Définition de la Charte européenne

    « Au sens de la présente Charte :
    par l'expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues :

    1. pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État ; et
    2. différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État ;

    elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants ;  »

    Quoi que la Charte insiste sur la notion de territoire pour chaque langue, elle définit néanmoins, ce que l'on appelle les langues minoritaires qui sont

    «  pratiquées par des ressortissants de l'État qui sont différentes de la (des) langue(s) pratiquée(s) par le reste de la population de l'État, mais qui, bien que traditionnellement pratiquées sur le territoire de l'État, ne peuvent pas être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci.  »

    À voir aussi

    Annexes

    Notes et références

    1. http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/catalanite/charte.html
    2. Proposition de loi sur le site du Sénat.
    3. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires établit que :

      « Au sens de la présente Charte par l'expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues pratiquées traditionnellement […] elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants. »

    4. Informations lexicographiques et étymologiques de « patois » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
    5. « Il n'y a aucune hiérarchie de valeur à établir entre langue, dialecte et patois. » Henriette Walter, Le français dans tous les sens.
    6. Langues de France sur le site du Bureau européen pour les langues moins répandues (EBLUL).
    7. "Les Langues de la France, Rapport au Ministre de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie"
    8. a b et c Charles Coquebert de Montbret, « Essai d'un travail sur la géographie de la langue française », (consulté le ), p. 5 à 29
    9. a et b Patrick Charlot, Pierre Guenancia et Jean-Pierre Sylvestre, « Continuité et transformations de la nation », Éditions Universitaires de Dijon, (consulté le ), p. 76
    10. Somme des populations au recensement de 1806 des actuels départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes de l'Ardèche, de l'Ariège, de l'Aude, de l'Aveyron, des Bouches-du-Rhône, du Cantal, de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne, de la Drôme, du Gard, de la Haute-Garonne, du Gers, de la Gironde, de l'Hérault, des Landes, de la Haute-Loire, du Lot, du Lot-et-Garonne, de la Lozère, du Puy-de-Dôme, des Pyrénées-Atlantiques (moins les 109 306 habitants des communes bascophones indiqués par Coquebert de Montbret), des Hautes-Pyrénées, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Var, du Vaucluse et de la Haute-Vienne, ainsi que les 23 communes occitanophones des Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales). Voir base de données Cassini : [1].
    11. Population du département des Pyrénées orientales au recensement de 1806 moins les 23 communes occitanophones des Fenouillèdes. Voir base de données Cassini : [2].
    12. Somme des populations au recensement de 1806 des actuels départements de l'Ain, de l'Isère, du Jura, de la Loire, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Voir base de données Cassini : [3].
    13. 29 648 000 habitants de la France métropolitaine (dans ses frontières de 2013) au recensement de 1806 moins les habitants de toutes les autres zones linguistiques précédemment mentionnées.
    14. Population des départements français au recensement de 1806 dans la base de données Cassini : [4].
    15. Après une éclipse entre 2007 et fin 2009, le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : "poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais]". Voir site de la DGLFLF : DGLF - Ministère de la Culture
    16. « De fait, le nombre des locuteurs de l’occitan a pu être estimé par l’INED dans un premier temps à 526 000 personnes, puis à 789 000, » Philippe Martel, "Qui parle occitan ?" in Langues et cité no 10, décembre 2007.
    17. Différentes évaluations selon les sources: voir Occitan#Question du nombre de locuteurs
    18. a et b Données de l'Institut d'Estudis Catalans
    19. [5]
    20. Voir la carte -ouvrir le lien "langue bretonne-)
    21. a et b La standardisation de la langue : La récupération de la langue basque II Un livre de l'association Garabide Elkartea basée à Durango (Biscaye), coordinateur: Alberto Barandiaran, Gertu, (ISBN 978-84-613-6836-5).
    22. (eu) Atlas des dialectes basques publié par Koldo Zuazo.
    23. L'expérience du basque : clés pour la récupération linguistique et identitaire Un livre de l'association Garabide Elkartea basée à Durango (Biscaye), coordinatrice: Lore Agirrezabal Pertusa, Gertu, (ISBN 978-84-613-6642-2). L'ouvrage traite notamment de l'histoire de l'euskara et des différentes expériences menées pour sa récupération.
    24. L'église grecque de Cargèse
    25. (en) « St. Maarten information. »
    26. Liste qui s'est d'ailleurs rallongée par rapport à celle de Cerquiglini, lorsque la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLF), service du Ministère de la Culture a séparé le saintongeais du poitevin en 2007DGLF - Ministère de la Culture.
    27. Online Encyclopedia of Mass Violence : http://www.massviolence.org/The-Extermination-of-Ottoman-Armenians-by-the-Young-Turk-Regime

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes