Bénestroff

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Bénestroff
Bénestroff
Ancienne école de Bénestroff.
Blason de Bénestroff
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarrebourg-Château-Salins
Intercommunalité Communauté de communes du Saulnois
Maire
Mandat
Francis Jayer
2020-2026
Code postal 57670
Code commune 57060
Démographie
Gentilé Bénespériens
Population
municipale
519 hab. (2021 en diminution de 4,42 % par rapport à 2015)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 18″ nord, 6° 45′ 36″ est
Altitude Min. 222 m
Max. 330 m
Superficie 9,56 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Saulnois
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Bénestroff
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Bénestroff
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Bénestroff

Bénestroff [benɛstʁɔf] est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Géographie[modifier | modifier le code]

Bénestroff se trouve en Moselle, à proximité de Dieuze, dans le Saulnois.

Accès[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par l'Albe, le ruisseau le Brouque, le ruisseau de l'Étang de Devant et le ruisseau des Etangs Benestroff[Carte 1].

L'Albe, d'une longueur totale de 33,3 km, prend sa source dans la commune de Rodalbe et se jette dans la Sarre à Sarralbe, après avoir traversé douze communes[1].

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseaux hydrographique et routier de Bénestroff.

La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de l'Albe, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 921 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rodalbe », sur la commune de Rodalbe à 4 km à vol d'oiseau[4], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,1 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Bénestroff est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (41,2 %), forêts (30,9 %), prairies (11,4 %), zones urbanisées (8,8 %), eaux continentales[Note 3] (6,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Formation toponymique mérovingienne ou carolingienne, attestée en 1300 sous la forme Benestorf[15].
Puis: Bennestorf (1398)[16], Benschdorff (1513)[16], Benestorff (1793 et 1801)[17], Bensdorf (1871-1918).

L'appellatif vieil allemand -torf a le sens de « village » (allemand Dorf, « village ») et son équivalent en Lorraine romane est -ville. Le premier élément est, comme c'est le cas la plupart du temps, un anthroponyme germanique : Penno ou Benno. Homonymie avec Bendorf (Haut-Rhin, Pennendorf 1148)[18].

Le gentilé des habitants, les Bénespériens est en rapport avec la colline surplombant la commune : le Bénesperd (Benesberg).

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancien fief du bailliage d'Allemagne.
L'origine de Bénestroff remonte à l'époque gallo-romaine. La « table de Peutinger » et les vestiges retrouvés vers 1890 à l'emplacement de l'ancien cimetière autour de l'église attestent l'existence d'une communauté peu importante (une villa rustica ?) en un lieu appelé Bonconica. Toujours selon la table de Peutinger, Bonconica était la première halte sur le chemin menant de Moguntiacum (Mayence) à Argentoratum (Strasbourg).

Au fil des siècles la communauté s'est développée, toujours sous le même nom, jusqu'au haut Moyen Âge. Les fouilles archéologiques de 1890, ont également permis la découverte de tombeaux mérovingiens. Devenant un bourg du royaume d'Austrasie (511-751), c'est à cette période que le village est christianisé, les tombes retrouvées semblent l'attester.

Les écrits de saint Boniface à la même époque parleraient de Bonconica[réf. nécessaire]. Le saint aurait voulu édifier une abbaye dans la forêt surplombant le village. Finalement, l'abbaye est construite à Saint-Avold, à une trentaine de kilomètres de là. Cette anecdote nous est rapportée par Sigebert de Gembloux dans son Relevé des paroles de saint Boniface.

À partir de 751, Metz devient le berceau de la dynastie carolingienne. Bonconica devient à son tour un bourg de ce royaume. Cette période reste peu connue. Seules les traces de fours à chaux sont attestées vers 1093. Cette année-là, la localité change de nom et devient Bovenestroff[réf. nécessaire]. Passé sous le patronage des évêques de Metz, ces derniers demandent à un prénommé Gérard d'en être le seigneur.

En 1186 est sous l'autorité de Conrad et son nom est mentionné sous la forme Bennestorff.

Le XIIe siècle sera également marqué par un changement d'autorité supérieure. Les évêques échangent ou vendent le village aux ducs de Lorraine tout en se gardant le droit d'hommage-lige (en cas de conflit entre les ducs et les évêques, le seigneur du lieu doit se rallier aux évêques). En 1300, Jacques de Varsberg sera confronté à cela et reprend la seigneurie de Bénestroff au nom du duc de Lorraine[19].

En 1294, l'église est léguée aux sœurs bénédictines de Vergaville. Réalisé par Geoffroy, écuyer du duc de Meysenbach, et sa sœur Guepela, ce don est approuvé par l'évêque de Metz par trois fois : en 1294 donc, en 1308 et en 1383 où les sœurs ont la charge perpétuelle de l'église.

En 1348, une épidémie de peste noire touche le village. Les conséquences semblent importantes. La trace de cette période réside en le lieu-dit « la Maladrerie ».

La graphie actuelle du nom de Bénestroff apparaît pour la première fois dans les textes en 1376.

Au XVIIe siècle, le village subit la guerre de Trente Ans (1618-1648). C'est des conséquences de ce conflit qu'est ordonnée la reconstruction du clocher de l'église paroissiale.

Le XVIIIe siècle est marqué par un élan du christianisme. Mise sous le patronage des saints Côme et Damien depuis l'épisode de peste de 1348, la paroisse est alors dotée de deux statues en bois polychrômé des saints guérisseurs et médecins. En 1730 est érigée une croix dans le cimetière. Financée par le seigneur de l'époque et sa femme, le mécène y a laissé son empreinte : « Laurent Duhamel et son épouse l'ont érigé pour Dieu — 1730 ». À cette même époque, apparaissent les traces écrites de prêtres se faisant enterrer sous le maître-autel, bravant ainsi une interdiction du XIe siècle.

Les disettes et la Révolution passent. Restent les cahiers de doléances rédigés en 1789. Il y est rapporté que les villageois doivent toujours régler la dîme à l'évêque de Metz. Ils doivent également des tours de garde et d'autres services au seigneur comme la corvée au lieu-dit de « la Grande Corvée ».

Sous Napoléon, les Bénespériens sont favorables à l'Empereur. Certains sont décorés de la Légion d'honneur, 7 le suivront en exil à Sainte-Hélène.

Linguistiquement, cette commune était germanophone et francophone en 1843[20].

Au XIXe siècle, les benespériens étaient surnommés « les morious » (les maures en patois) du fait du nombre important de marchands de charbon (probablement dû à la place importante des chemins de fer sur la commune). Ce charbon était fait à l’aide du bois des forêts environnantes. (Source : Paul Rohr, Blasons populaires et autres survivances du passé. Curiosités folkloriques du pays messin et de la région lorraine, Nice, 1970).

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1971 mars 1989 Georges Steiner    
mars 1989 mars 2008 Jean-Marie Klysnin DVD  
mars 2008 2020 Paul Piotrowski    
2020 En cours Francis Jayer   Retraité de la SNCF

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[22].

En 2021, la commune comptait 519 habitants[Note 4], en diminution de 4,42 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
230233312211308375412400360
1856 1861 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
345350303335496386346368403
1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
381491418423397422457508557
1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
609554565587516497474533543
2020 2021 - - - - - - -
523519-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Fromagerie connue pour son munster, son brie, son ovale et d'autres fromages.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Édifices civils[modifier | modifier le code]

  • Statues de saint Côme et de saint Damien : bois polychromes du XVIIe siècle, inscrites aux Monuments historiques par la CRPA de mai 2019.
  • Verrières de Jacques le Chevallier (1957-1958-1959) inscrites au parcours De Mille éclats réalisé par la Fondation Solange Bertrand en 2007 ;
  • La gare (construite vers 1885) : complexe important de passage sur la ligne Strasbourg-Metz. Tombée malheureusement en désuétude... Monument architectural construit sous l'Empire allemand, de modèle « Bénestroff 1 ». Des études historique et photographique ont été réalisées par les services de l'Inventaire du département de la Moselle en septembre 2006. Fermeture de la gare (mais pas de l'arrêt) le 22 octobre 2006. Destruction du bâtiment commencée le 30 octobre 2007, à 8 h 30 du matin ;
  • Monument aux morts de la guerre 1914-1918 ;
  • Tombes du Commonwealth ;
  • Étangs du XIIIe siècle qui ont favorisé un temps le développement économique du village grâce à la pisciculture ;
  • Forêt domaniale ;
  • Bénéspert (de l’allemand « Bensberg » colline dominant le village), colline historique de la commune

Édifice religieux[modifier | modifier le code]

  • L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien (18e, remaniée aux 19e et 20e siècles), vitraux de Jacques Le Chevallier ;
L'église Saint-Cômes-et-Saint-Damien.

Patois[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Bénestroff Blason
De gueules à trois chevrons d'argent ; sur le tout, d'or au sautoir de sable.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes et cartes[modifier | modifier le code]

  • Notes
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. « Réseau hydrographique de Bénestroff » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sandre, « l'Albe »
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Bénestroff et Rodalbe », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Rodalbe », sur la commune de Rodalbe - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Rodalbe », sur la commune de Rodalbe - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968. p. 71.
  16. a et b Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage
  17. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cité.
  19. Dufourny, Inv. lorr., II, p. 408.
  20. Henri Lepage - Le département de La Meurthe : statistique, historique et Administrative - Volume 2 - 1843
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.