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CC 72000

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Les CC 72000 forment une série de locomotives Diesel-électriques, construites à 92 exemplaires, pour la Société nationale des chemins de fer français par Alsthom. Ce sont les locomotives Diesel les plus puissantes de la SNCF. Trente d'entre elles sont devenues des CC 72100, par remotorisation.

CC 72000

CC 72000
Description de cette image, également commentée ci-après
La CC 72084 en livrée bleue d'origine.
Identification
Exploitant(s) SNCF, ONCF
Désignation CC 72001 à 72092
Surnom Nez cassés / Grosses bleues
Type locomotive
Motorisation Diesel-électrique
Couplage inaptes au couplage en Unité Multiple
Construction 92 locomotives
Constructeur(s) Alsthom, SACM
Mise en service de 1967 à 1974
Effectif 3 (en 2020)
Service commercial depuis 1967
Retrait depuis 2003
Affectation Agence d'essais ferroviaire, cellule matériels radiés
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux C'C'
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique SACM AGO V16 ESHR
2 650 kW
 Alternateur triphasé simple étoile
Alimentation courant continu 1 500 V
(redresseurs à diodes)
Moteurs de traction 2 * TAO 656 B1
1 500 V à ventil. forcée
Transmission anneau dansant
Puissance continue 2 650 kW
Capacité en carburant 5 500 L
Consommation 3,33 L/km
Masse en service 114 t
Longueur 20,190 m
Largeur 2,952 m
Hauteur 4,290 m
Empattement 11,990 m
Bogies Y 218
Empattement du bogie 3,216 m
Diamètre des roues Ø1140
Vitesse maximale 140 km/h
CC 72001-16, 18-20
160 km/h
CC 72017, 72021-92

[1],[2],[3],[4]

Description

Elles ont été commandées le  ; la première a été mise en service le au dépôt de Rennes et la dernière le 21 juin 1974. Leur design est dû à Paul Arzens.

Les vingt premières de la série n’atteignaient que 140 km/h, la vitesse maximale des suivantes (ainsi que de la 72017 après une réparation à la suite d'un incendie[réf. nécessaire]) a été rehaussée à 160 km/h. Trente d’entre elles ont été remotorisées et renumérotées, entre 2002 et 2004, dans la tranche CC 72100 (en conservant leur numéro d'ordre initial) ; trente six autres ont été radiées, dont douze en 2005. Par ailleurs, les 72001 à 72020, plus lentes, ont été soit radiées soit affectées au Fret. Six d'entre elles (72003, 72009, 72018, 72020, 72027 et la 72085) ont été vendues à l'ONCF, les chemins de fer marocains. Les dernières CC 72000 françaises sont affectées à Nevers. Leur coût de maintenance élevé ainsi que leur limitation à 85 km/h sur le rapport de réduction marchandises ont accéléré la fin de leur carrière. La puissance de leurs moteurs SACM AGO était de 2650 kW avec 2250 kW aux jantes tout comme les CC 72100[5],[6].

En service international, les CC 72000 ont desservi régulièrement les villes suisses de Bâle et de Genève avec les dessertes Paris - Bâle via Mulhouse et Valence - Genève via Grenoble. Sur cette dernière relation les CC 72000 tractaient des compositions allant jusqu'à quatorze voitures Corail les vendredis et dimanches. Elles ont également tracté en service intérieur les trains allers et retours Grenoble - Nantes ou Grenoble - Bordeaux (« Le Ventadour »), relations assurées de bout en bout qui comptèrent parmi leurs plus longs parcours en service voyageurs.

En décembre 2009, les CC 72000 ont effectué leurs dernières prestations commerciales régulières sur la transversale Nantes - Tours - Lyon, où elles furent remplacées par des X 72500. Toutefois, une des principales raisons de leur retrait, outre leur âge, est la pollution générée par leurs moteurs Diesel non compatibles avec les nouvelles normes UIC européennes. Depuis 2009, seules subsistent au parc les 72049, 72074 et 72084, versées à l'activité Matériel. Elles sont utilisées principalement pour l'acheminement dans un dépôt ou à la casse de matériel radié ou lors des campagnes d'essais de nouveau matériel. De façon plus rare, elles remplacent, sur la ligne 4, les CC 72100 défaillantes jusqu'au retrait complet des compositions tractées en avril 2017.

Les CC 72000 sont reconnaissables au bruit de leur moteur, qui donne la mesure de leur puissance.

Histoire et service

Les premières locomotives diesels de lignes françaises des années 1960 ne permettent pas de remplacer de façon économique la traction vapeur : la puissance fournie est trop faible, ce qui complique le service sur les lignes non électrifiées qui voient passer des trains de passagers express de 850 tonnes et de marchandises de 1 500 tonnes. Il y a aussi le problème du chauffage des trains de voyageurs : pour augmenter la température de la rame de 15° par rapport à l’extérieur, il faut parfois abaisser la vitesse de 82 à 78 km/h. C’est pour satisfaire à ces problèmes que la CC 72000 fut mise en service. Le , la CC 72002 est venue à Grenoble pour y effectuer des essais sur la ligne des Alpes de Grenoble à Veynes.

Les CC 72001 à 72016 et 72018 à 72020 étaient aptes à 140 km/h, les CC 72017 et 72021 à 72092 étaient aptes à 160 km/h. On les voyait ainsi en tête de trains rapides, bien adaptées à prendre le relais de la traction vapeur sur les lignes non électrifiées. Cependant, elles furent surtout utilisées pour des trains de longue distance, comme Quimper - Toulouse via Nantes et Bordeaux, Lyon-Perrache - Marseille via Grenoble et Veynes (ligne des Alpes), Valence - Genève via Grenoble (ligne de Grenoble à Montmélian), Genève - Marseille et Genève - Nice via Grenoble (de Genève à Valence), Saint-Gervais - Nice (avec traction des trains de Chambéry à Valence), Grenoble - Nantes et Lyon - Nantes, Grenoble - Bordeaux et Lyon - Bordeaux, Reims - Dijon via Châlons-en-Champagne, Paris-Montparnasse - Nantes, Paris-Est - Belfort, Paris-Est - Bâle ou encore Paris-Austerlitz - Clermont-Ferrand.

Les CC 72000 ne connurent pendant leurs carrières que les dépôts de Rennes, Chalindrey, Vénissieux et Nevers. Les CC 72100 sont toutes basées à Chalindrey. En 2009, seuls les dépôts de Nevers et de Chalindrey étaient encore dotés de ce type de locomotives dont certaines ont été revendues au Maroc. Les CC 72000 connurent leurs heures de gloire avec la traction des Trans-Europ-Express (TEE) « Jules Verne » Paris-Montparnasse - Nantes (395,1 km) créé le 28 septembre 1975, et « L’Arbalète » Paris-Est - Zurich jusqu’à Bâle à partir du 28 septembre 1969 et jusqu’au 26 mai 1979, ainsi que du train « Ventadour » Bordeaux - Grenoble via Brive-la-Gaillarde et Lyon. Avant l’électrification, les CC 72000 assuraient la traction des grands rapides de la ligne Paris Gare de Lyon - Clermont-Ferrand : l’Arverne, le Bourbonnais, le Thermal et le Cévenol. En service international, les CC 72000 ont desservi régulièrement les villes suisses de Bâle et de Genève.

La CC 72000 avait quand même ses limites. Aux heures de pointe du vendredi soir et dimanche soir, où les trains sont généralement plus lourds car complets, il y avait un manque de puissance et il fallait fréquemment la remplacer par deux locomotives des séries BB 67400, avec pour conséquence le ralentissement de la marche de 160 à 140 km/h, en partie compensé par la nervosité plus importante des 67400, et une consommation accrue de carburant pour les deux machines.

À titre d’essai en 1987, le moteur fut remplacé sur quelques-unes des locomotives par un SEMT Pielstick de type V12 PA 6, qui peut fournir 3 100 kW à 1 050 tr/min. Seules les 72044 et 72075 ont été modifiées de la sorte.

  • En 1972, des CC 72000 du dépôt de Vénissieux effectuent la traction d’un train quotidien entre Lyon-Perrache et Marseille via Grenoble et Veynes par la ligne des Alpes. Ce service resta exceptionnel et n’aura duré qu’un seul été. En effet, en raison du grand gabarit des CC 72000, lors de leur passage dans le tunnel du Grand-Brion (long tunnel en « S » et à gabarit étroit) au-dessus de la gare de Vif, les gaz d’échappement refoulaient à l’intérieur des engins en étouffant le moteur thermique.
  • En 1974, la construction des CC 72000 est stoppée en raison du choc pétrolier de 1973. Les prix du kWh ont trop augmenté, passant de 4 centimes avant 73 à 12, 20, puis 30 centimes.
  • Le 1er octobre 1978, la CC 72084 pavoisée (et basée au dépôt de Vénissieux) a assuré la traction du train spécial du centenaire de la ligne des Alpes avec un aller-retour entre Grenoble et Veynes.
  • Le , la locomotive diesel CC 72067, en livrée bleue et blanche, tracte le train Corail Grenoble - Nantes via Lyon-Part-Dieu, Bourges, Vierzon, Tours, Saumur et Angers.
  • Le , la locomotive diesel CC 72070, en livrée bleue et blanche, tracte le train Corail Genève - Valence via Bellegarde, Aix-les-Bains, Chambéry et Grenoble.
  • Le , la locomotive diesel CC 72059, en livrée bleue et blanche, tracte le train 4490/1 « Le Ventadour » Bordeaux - Grenoble via Clermont-Ferrand et Lyon-Part-Dieu.
  • En 2009, les dernières CC 72000 en service sont utilisées pour le fret et les Intercités ; les CC 72100 tractent encore les Intercités sur Paris - Mulhouse via Troyes et Belfort ainsi que des TER Reims - Dijon via Châlons-en-Champagne.
  • Le , les CC 72000 restantes ont assuré leurs derniers trains réguliers sur la transversale Nantes - Lyon et ne sont plus utilisées à ce jour (août 2011) que comme machines de réserve.
  • À l’automne 2011, pour pallier l’indisponibilité des BB 15000 et CC 72100 sur les trains Intercités au départ de Paris-Est, les CC 72074 et 72084 effectuent un retour aussi remarqué qu’inattendu en tête de trains sur l’axe Paris - Mulhouse via Troyes et Belfort.

Avec les nouvelles réglementations UIC antipollution, les dernières CC 72000 sont retirées du service, la plupart d’entre elles ont été revendues à l'ONCF (Office National des Chemins de fer Marocains). Ne devraient subsister que les CC 72100 remotorisées.

  • Le , la CC 72084 assure à Paris un train exceptionnel composé d’une voiture Club 32 sur la Petite Ceinture. Acheminée depuis Juvisy par les voies du RER C, elle marque un arrêt à la station Invalides afin d’embarquer les membres de l'association propriétaires des voitures à dégarer et les agents de manœuvre et de sécurité SNCF. Au boulevard Victor-Pont du Garigliano, elle manœuvre pour emprunter la Petite Ceinture. Sa mission sera alors de récupérer les 4 voitures BAR Corail stationnées dans le tunnel de la gare de Vaugirard. Ces 4 voitures seront ensuite acheminées vers la gare de la Glacière-Gentilly. La CC 72084 et sa voiture Club 32 repartiront ensuite sur la Petite Ceinture vers le boulevard Victor avant d’emprunter de nouveau les voies du RER C afin de rentrer à son dépôt. Les quatre voitures Corail seront à terme repositionnées dans le tunnel de la porte d'Ivry[7].

Machines particulières

Moteur Diesel AGO V16 ESHR.
  • CC 72006 : cette machine est la seule locomotive de la série peinte en livrée Multiservices bleue Isabelle. Par la suite, elle a été repeinte en livrée Fret, avec laquelle elle finit sa carrière.
  • CC 72029 : livrée Fret, préservée à la cité du train de Mulhouse. Elle est exposée depuis peu dans le nouvel espace extérieur, ouvert au public tous les jours d'avril à septembre.
  • CC 72030 (blasonnée Chalindrey et devenue CC 72130) a reçu 4 livrées : la livrée bleue d'origine, la livrée Bleu Blanc Rouge (livrée unique sur un engin à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française, l'été 1989), la livrée Multiservices rouge et enfin la livrée En voyage en devenant CC 72130. Elle est également la locomotive diesel française totalisant le plus de kilomètres parcourus depuis sa mise en service (plus de 9 millions de km lors de sa radiation le [8]).
  • CC 72046 : cette machine fut la première CC 72000 retirée du service. Elle fut détruite lors d'une collision avec un convoi exceptionnel sur un passage à niveau à Ancenis[9]. Malgré les dégâts très importants (locomotive pliée et cabine avant enfoncée) le conducteur eut la vie sauve en se réfugiant dans le compartiment moteur. Le blason "Amplepuis" qu'elle portait fut alors apposé sur la CC 72061, puis la CC 72084[9].
  • CC 72061, 72062, 72064 : ont été équipées pour la traction du TGV Atlantique pour la desserte « TGV Vendée » des Sables-d'Olonne (attelage Scharfenberg…) qui a été supprimée le 11 décembre 2004. Du fait de leur moindre utilisation, ces trois machines ont fait partie du dernier carré de la série en service commercial le 13 décembre 2009.
La CC 72064, préservée par l'ARCET.
  • CC 72064 : machine préservée par l'ARCET depuis août 2010, elle est la dernière 72000 à moteur AGO à avoir roulé en service commercial régulier[10] entre Lyon et Tours. Après plus de cinq années d'arrêt, son moteur a été redémarré pour la première fois le 3 mars 2015[11]. Les travaux pour son habilitation à effectuer des circulations historiques sont en cours.
  • CC 72049 et 72074 : ces machines servent uniquement pour les trains de l'AEF (Agence d'Essais Ferroviaire) et font des acheminements spéciaux et des essais dans toute la France.
  • La 72075 : équipée du moteur 12PA6 280 de chez Pielstick d'une puissance de 4800CV. Remise au type avec le moteur AGO V16 elle servira de banc d'essai pour le moteur 16PA4-200. Elle sera de nouveau remise au type AGO V16. Lors de la transformation en 72100 elle recevra à nouveau un moteur 16PA4-200. Elle a donc eu 5 motorisations successives au cours de sa carrière.
  • CC 72084 : toujours en circulation et conservée en état d'origine, avec le macaron peint en rouge, seules les plaques latérales et le blason ont été ôtés. Cette machine a tracté le 1er octobre 1978 le train du centenaire de la ligne des Alpes entre Grenoble et Veynes. Affectée aux acheminements spéciaux, elle a également tracté le Train du Rugby, train-expo faisant la promotion de la Coupe du Monde 2007, pendant l'année 2006 dans toute la France, profitant de cette occasion pour être remise en peinture mais avec poses du nouveau logo SNCF et d'autocollants du rugby de façon transitoire, avant de retourner à l'état d'origine. Elle est affectée à l'Agence d'Essai Ferroviaire. À terme, elle devrait intégrer les collections de la Cité du Train de Mulhouse à la fin de son service[12].

Les dépôts titulaires

Répartition des 3 locomotives au 3 janvier 2018

STF Désignation Ville Nombre de machines
SLI STF Infrarail Chalindrey 3 locomotives

Lignes desservies

Anciens services de voyageurs

Anciens services de marchandises

Hommage architectural

À Sotteville-lès-Rouen, ville ayant un important passé ferroviaire, un immeuble a été construit en forme de CC 72000. Il est d'ailleurs nommé résidence CC[13].

Culture

La gare de La Souterraine apparaît dans le film de Patrice Chéreau Ceux qui m'aiment prendront le train. A la 25e minute de ce film, la première vue complète du train permet de constater qu'il est tracté par une CC 72000. Pourtant, à la 39e minute de ce film, l'unique vue complète du train qui repart de la gare de La Souterraine est tracté par une BB 67400 (gros plan sur la locomotive à la 40e minute sans que le numéro de série soit lisible).

Une CC 72000 bleue est visible en tête d'un train TEN dans le vidéoclip du titre Tes yeux noirs du groupe Indochine.

CC 72100

CC 72100
Description de cette image, également commentée ci-après
La CC 72121 en livrée « en voyage… »,
à la gare de Paris-Est.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation CC 72121 à 72190
Surnom Nez cassés
Type locomotive
Motorisation Diesel-électrique
Couplage non
Constructeur(s) Alsthom, SACM
Transformation 30 locomotives CC 72000
Mise en service 2002 – 2004
(transformation)
Effectif 0 (au 19/12/2017)
Retrait de 2016 à 2017
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux C'C'
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique SEMT Pielstick
V16 PA 4 V200 VGA
Moteurs de traction 2 moteurs TAO 656 B1 1215 V
à ventilation forcée
Transmission électrique triphasé continu
Puissance continue 2650 kW
Capacité en carburant 5 000 L
Consommation 3,33 L/km
Masse en service 109 t
Longueur 20,190 m
Largeur 2,952 m
Hauteur 4,290 m
Empattement 11,990 m
Bogies Y 218
Empattement du bogie 3,216 m
Diamètre des roues Ø1140
Vitesse maximale 160 km/h

[14],[3],[4]

Description

Les CC 72100 sont des CC 72000 (locomotives Diesel-électriques) modifiées : elles résultent de la transformation de trente d'entre elles, par remotorisation entre 2002 et 2004.

En effet, à la suite de plaintes récurrentes de riverains de la gare de l'Est pour des longs stationnements moteur en marche et pour correspondre aux nouvelles réglementations antipollution de l'UIC, mais aussi pour prolonger leur durée de vie, il a été décidé par la SNCF et les collectivités de re-motoriser 30 machines affectées au dépôt de Chalindrey, pour la ligne Paris – Mulhouse.

Les machines concernées portent les no 21, 30, 37 à 41, 43, 45, 47, 48, 51, 56 à 58, 60, 63, 66, 68, 72, 75 à 80, 82, 86, 89 et 90.

Cette opération a permis un prolongement de leur durée de vie, d'environ 15 années supplémentaires.

Carrière

Service

Lors de la transformation des machines, elles ont toutes été affectées à l'activité Grandes Lignes, à l'exception des CC 72176, 177 et 190 qui ont, quant à elles, été affectées au TER Champagne-Ardenne.

À la séparation comptable de Grandes Lignes et de Trains Inter-Régionaux (TIR), elles sont réparties entre Intercités (ex-TIR puis Corail Intercités) et TER Champagne-Ardenne.

Dans les années 2010, ces locomotives sont utilisées en service voyageurs sur la ligne 4 (Paris – Mulhouse). Elles ont en outre été utilisées sur l'axe Reims – Dijon (une partie de la ligne 4, ainsi qu'une section de la ligne 10), jusqu'au .

Fin de service

Les 17 locomotives en service en 2016, et les rames de voitures Corail Plus qu'elles tractent, sont progressivement remplacées par des Régiolis bimodes avec aménagement Intercités (B 85000). Ces derniers ayant du retard à la livraison, les locomotives sont passées à la maintenance au technicentre de Chalindrey, afin de prolonger leur durée de vie jusqu'en 2017 et de limiter les pannes[15]. Leurs dernières prestations entre Belfort et Paris-est ont eu lieu le 2 avril de cette année, et leur service régulier s'est arrêté à la fin du mois d'août (, avec l'Intercités no 11644 (Culmont-Chalindrey – Paris-Est à h 31, heure d'arrivée de la CC 72186)[16].

Caractéristiques du moteur Diesel

Les locomotives CC 72100 sont équipées du moteur Pielstick V16 PA 4 V200 VGA, expérimenté sur la 72075 à sa livraison dans les années 70, associé à un automate d'aide à la mise en puissance. Le prototype de la série fut la CC 72048, qui sortait de révision après un incendie, à l'automne 2002.

Ce moteur de 16 cylindres en V développe 2 650 kW, soit 3 604 chevaux à 1 500 tr/min. Chaque piston a un diamètre de 200 mm et une course de 210 mm, ce qui donne une cylindrée totale de 105,504 litres.

Machines particulières

Les engins particuliers sont :

  • la 72130 : pressentie pour être préservée. Au , elle avait parcouru 8 995 138 km, lui permettant de détenir le record mondial de kilométrage pour un engin thermique. Il est possible, à la date de son amortissement, que la barre des neuf millions de kilomètres ait été franchie[17]. Elle rejoindra prochainement les collections de la Cité du train ;
  • la 72137 : incendie lors d'un TER Reims – Dijon, avec heurt de véhicule au passage à niveau (PN) no 68, le à Saint-Martin-aux-Champs (Marne) ;
  • la 72141 : accident lors de la mission Intercités 1646 (Belfort – Paris-Est, sur la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville), le , en l'occurrence le heurt d'un convoi exceptionnel au PN — de type SAL 4 — no 41 (jouxtant la gare de Nangis, en Seine-et-Marne)[18] ;
  • la 72148 a servi de prototype à la transformation en 72100. Elle a été détruite par le feu lors d'une collision avec une voiture le à Ronchamp (Haute-Saône)[19] ;
  • la 72145, qui est passée en révision générale peu avant sa remotorisation, est sortie avec une livrée grise à base de gris métallisé, en attendant la livrée « en voyage… » qui accompagne la remotorisation ;
  • les 5 machines qui avaient reçu la livrée « Corail + » (à bande rouge) l'ont perdu à la transformation en 72100 avec la livrée « en voyage… ». Il s'agissait des 72030, 38, 40, 68 et 78 ;
  • la 72143 a subi un violent incendie le . Elle a été radiée le  ;
  • la 72156 a été radiée le (épuisement de potentiel) ;
  • la 72176 : incendie lors de la mission Intercités 11749 (Paris-Est – Troyes), le à Troyes (Aube)[20] ;
  • la 72180 : dégagement de fumée lié à un surrégime moteur, puis détonation provoquée par un court-circuit avec un isolateur de la caténaire, ladite fumée étant devenue conductrice. Cet incident est survenu lors de la préparation du train Intercités 11743 (à destination de Culmont-Chalindrey), le à Paris-Est[21],[22]. La machine a ensuite été remise en état.
  • la 72186 a assuré le tout dernier train commercial de la série, entre Culmont-Chalindrey et Paris-Est, le [16].
  • la 72190 a assuré son ultime train, juste avant sa radiation, entre Granville et Argentan le [23].

Dépôts titulaires

STF Champagne-Ardenne : 0 exemplaire.

Versions dérivées

DF 100

Les DF 100 sont des locomotives Diesel-électriques dérivées des CC 72000 et destinées à l'ONCF.

CP Série 1900 et 1930

Les séries 1900 et 1930 sont des locomotives Diesel-électriques dérivées des CC 72000 et destinées aux CP.

Modélisme

Ces locomotives ont inspiré plusieurs fabricants :

Galerie

Notes et références

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, .
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3), p. 257.
  3. a et b Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année.
  4. a et b Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre.
  5. « Fiche CC 72000 ».
  6. Frederic, « L’histoire de la CC 72064 », sur ARCET, (consulté le ).
  7. « Ce matin, la Petite Ceinture reprend du service », sur Le Parisien, (consulté le ).
  8. « CC72100 » [PDF], sur Trains du Sud-Ouest (consulté le ).
  9. a et b « CC 72046 à Saint Germain des Fossés (03) » (consulté le ).
  10. ARCET, « Bienvenue sur le site de l'ARCET, l'Association Rhône-alpine de Conservation d'Engins Thermiques! » (consulté le ) : « La première locomotive que nous sommes en train de sauvegarder est la CC 72064, dernière représentante de la série à avoir roulé en service commercial régulier. »
  11. ARCET, « Demarrage » [vidéo], sur dailymotion.com, (consulté le ).
  12. « Après 50 ans de service, les CC 72 000 tirent leur révérence | SNCF », sur www.sncf.com (consulté le ).
  13. « L'immeuble entre en gare », sur paris-normandie.fr, (consulté le ) : « L'immeuble respecte la forme et les couleurs la locomotive CC 72000 ».
  14. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, p. 259, La Vie du rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3).
  15. « Ligne 4: des locomotives remises sur les rails » [vidéo], sur canal32.fr, (consulté le ).
  16. a et b « Après 50 ans, fin de service pour les CC 72000 », sur sncf.com, (consulté le ).
  17. « Les Coradia Liner succèdent aux CC 72100 », Le Train, no 350,‎ , p. 46 à 50 (ISSN 0986-6663).
  18. « Seine-et-Marne - 7 blessés dont 2 dans un état sérieux après la collision entre un train et un poids lourd », sur larepublique77.fr, (consulté le ).
  19. Jacques Paté, « Ronchamp : collision entre le Paris-Bâle et une voiture », sur france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte, (consulté le ).
  20. « La motrice en feu à Troyes : le Paris-Troyes évacué, des retards sur la ligne », sur lest-eclair.fr, (consulté le ) ; cette page est une archive.
  21. D'après le témoignage du conducteur du train concerné (consulté le ), sur le forum cheminots.net.
  22. Cf. la vidéo de l'incident [vidéo] (consultée le ), publiée sur YouTube.
  23. Spirit Track, « Mon adieu aux CC72100 - Dernière journée et dernier train » [vidéo], sur youtube.com (consulté le ).

Bibliographie

  • Denis Redoutey, "Le matériel moteur de la SNCF", Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3).
  • Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1969, 1978 (réédition).
  • Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3).
  • Alain Blot, 72000, Grenoble, Presses & éditions ferroviaires, , 312 p. (ISBN 978-2-905447-31-9 et 2-905447-31-1).
  • Denis Redoutey, Le matériel moteur SNCF en 2012, Saint-Étienne, La Vie du Rail, , 400 p. (ISBN 978-2-918758-60-0).
  • Olivier Constant, « Les CC 72000, tome 1, spécial 84 », Le Train,‎ (ISSN 1267-5008).
  • Olivier Constant, « Les CC 72000/72100, tome 2, spécial 88 », Le Train,‎ (ISSN 1267-5008).
  • Olivier Constant, « Les Diesel de ligne », Le Train,‎ (numéro spécial incluant les CC 72000).
  • Jean Tricoire, « Les trains des Alpes », Le Train, no 57,‎ (numéro spécial)
  • Olivier Constant, « L’encyclopédie du matériel moteur, tome 7, les locomotives diesels », Le Train,‎ (ISSN 1296-5537) dont les CC 72000.
  • Alain Blot, livre "72000", Presses et Editions ferroviaires, Grenoble, 2012.
  • Livre: Clive Lamming, Au cœur des trains, Hachette Collections, Mateu Crosso, 2004.
  • Livre : Maurice Mertens et Jean-Pierre Malaspina, La Légende des Trans Europ Express, LR Presse, 2007.
  • Revues : Voies ferrées (plusieurs articles concernant les CC 72000 et 72100), Le Train (n° spécial CC 72000), La Vie du Rail (plusieurs articles), Rail Passion (plusieurs articles).
  • Quotidien : Dauphiné Libéré, éditions Isère et Hautes-Alpes (article sur le centenaire de la ligne Grenoble à Veynes paru le 02/10/1978).

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