X 4300

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X 4300
Description de cette image, également commentée ci-après
L'X 4356 non modernisé au dépôt de Chartres en 1999.
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation X 4301 à X 4451
Surnom EAD ou caravelles
Motorisation Diesel
Composition 2 caisses (M+R)
Couplage UM 3 entre eux et avec X 4500 à X 4900
Construction 151 exemplaires
Constructeur(s) ANF 1963 - 1970
Effectif 0 au (01/07/2020)
caractéristiques techniques rames
Type Rame d'origine Rame modernisée
Longueur:
Masse:
42,480 m
57 t
43,480 m
58,6 t
Caractéristiques techniques
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique 1 SSCM-Poyaud C 6150 SR T
Puissance 330 kW
à 1800 tr/min
Transmission mécanique
Puissance continue 295 kW
Capacité en carburant 800 L
Largeur 2,888 m
Hauteur 3,740 m
Empattement 15,200 m
Empattement du bogie 2,500 m
Diamètre des roues Ø860
Places assises selon version 141 ou 133 pl.
Vitesse maximale 120 km/h

[1],[2],[3],[4]

Les X 4300 sont des autorails bicaisses (comportant une motrice et une remorque), 1re série de la famille surnommée « caravelles », appartenant à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), qui les classifie dans les éléments automoteurs diesel (EAD). Ils ont circulé en service commercial sur le réseau ferroviaire français de 1963 à 2009. Depuis, outre un élément maintenu pour des essais, plusieurs chemins de fer touristiques ont conservé des exemplaires.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mise en service[modifier | modifier le code]

Leur sortie dans les années 1960 leur donne droit à la livrée des autorails de l'époque, rouge et crème. L'aménagement intérieur est constitué de banquettes à cinq places de front en 2e classe.

Construits en grande série, 151 exemplaires, ces engins marquèrent le début d'un renouvellement du parc automoteur à la SNCF. Ils ont par ailleurs donné naissance à une longue descendance avec les X 4500 (2e série), les X 4630 (3e série), les X 4750 (4e série, avec la sous-série des X 4790 et des X 94750) et les X 4900 (5e série). Ce sont l'ensemble de ces 5 séries qui sont surnommées « Caravelles ».

Modernisation[modifier | modifier le code]

X 4300 modernisé en gare de Saint-Lazare.

Dans les années 1980, leur confort ne supporte plus la comparaison avec celui de matériels récents et notamment les rames TGV et train Corail dont ils assurent la correspondance. Les critiques des usagers sont entendues et une remise à niveau est décidée.

La rénovation concerne les cabines de pilotage qui sont modifiées, avec un nouveau masque incliné, pour protéger le conducteur en cas de choc, et l'aménagement intérieur des espaces voyageurs. Des sièges individuels remplacent les banquettes et l'espace dévolu aux passagers augmente en passant de cinq à quatre places de front. La livrée extérieure est remise au goût du jour.

Le financement de ces aménagements lourds est assuré par la SNCF pour la partie technique - masque des cabines, motorisation, transmission, roulement...- et par des collectivités locales pour les sièges des salles voyageurs, ainsi que la mise en peinture de la caisse. Chaque entité régionale peut choisir sa couleur dans la palette proposée par la SNCF : bleu Isabelle, vert perroquet, rouge vermillon ou jaune lithos.

Finalement, cette modernisation apporte un confort mieux apprécié par la clientèle et un surcroit de sécurité pour les conducteurs avec l'aménagement des cabines de conduite. En revanche, l'opération alourdi les engins : de 36,2 à 40 tonnes pour la motrice et de 23,4 à 27,5 pour la remorque. Leur motorisation déjà limitée, a encore perdu en capacité d'accélération, ce qui leur vaut d'avoir le surnom de « caravelle » transformé en « caramelle - mou »[5] !

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Les X 4300 ne comptent plus d'éléments en service en 2009 à l'exception de l'X 4391, maintenu en utilisation spéciale pour essais ETCS. Quelques exemplaires ont été rachetés par des chemins de fer touristiques. Certains ont été vendus et exportés : on voit ainsi rouler en Roumanie des exemplaires non modernisés, dans leur livrée d'origine.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les X 4300 disposent d'un moteur SSCM-Poyaud six cylindres à plat placé sous la motrice. La transmission se fait au travers d'une boîte mécanique à huit vitesses. Leur puissance modeste de 295 kW a souvent limité cette série à des lignes au profil relativement plat, mais les bris de motorisation furent légion.

Services effectués[modifier | modifier le code]

Ces autorails ont été construits de 1963 à 1970 totalisant 151 exemplaires. Leur histoire, commune avec celle des X 4500 est détaillée sur la page Élément automoteur double.

Les années 2000 virent la fin des grandes révisions et le début des radiations massives, de nouvelles séries d'engins modernes faisant leur apparition, tels que les X 72500 ou X 73500.

Lignes desservies[modifier | modifier le code]

  • Paris-Saint-Lazare - Maisons-Laffitte (avant 1966)
  • Paris-Saint-Lazare - Evreux (avant 1966)
  • Chartres - Courtalain - Saint-Pellerin
  • Conflans-Sainte-Honorine - Pontoise (avant 1966)
  • Conflans-Sainte-Honorine - Mantes-la-Jolie (avant 1966)
  • Saintes - Royan
  • Saintes - Angoulême
  • Saintes - La Rochelle
  • Niort - Thouars
  • Angers - Le Mans
  • Nantes - Redon
  • Nantes - Tours
  • Rennes - Chateaubriant
  • Tours - Nevers
  • Lyon - Grenoble
  • Lyon Perrache - Peyraud
  • Lyon Perrache - Roanne
  • Valence - Grenoble
  • Dijon - Besançon
  • Amiens - Lille
  • Amiens - Le Havre
  • Douai - Arras
  • Paris-Nord - Laon - Hirson
  • Tours - Loches
  • Tours - Le Mans
  • Strasbourg - Sélestat via Molsheim
  • Strasbourg - Saales
  • Lille Flandres - Comines France
  • Dijon - Nevers - Clermont-Ferrand
  • Mulhouse - Thann (jusqu'en 2005)
  • Colmar - Metzeral
  • Paris-Bercy - Clamecy
  • Avallon - Etang-sur-Arroux
  • Nancy - Pont-Saint-Vincent - Chalindrey (jusqu'en 2007)
  • Nancy - Remiremont
  • Strasbourg - Sarreguemines - Forbach - Metz

(liste non exhaustive)

Dépôts titulaires[modifier | modifier le code]

  • Evreux (dès 1964)
  • Longueau (dès 1966)
  • Lyon-Vaise (dès 1963)
  • Marseille-Blancarde
  • Metz-lès-Sablons (dès 1964)
  • Montargis (dès 1965)
  • Nantes (dès 1965)
  • Nevers (par mutations à partir de 1985)
  • Nice-Saint-Roch (dès 1963)
  • Sotteville-lès-Rouen (avec 1 seul exemplaire au départ en 1970)
  • Strasbourg (dès 1963)
  • Tours-Saint-Pierre (dès )

Situation en décembre 1963[modifier | modifier le code]

  • Lyon-Vaise (avec 8 engins)
  • Nice-Saint-Roch (avec 7 engins)
  • Strasbourg (avec 3 engins)
  • Tours-Saint-Pierre (avec 3 engins)

(soit un total 21 engins en service)

Situation en décembre 1971[modifier | modifier le code]

  • Longueau (avec 45 engins)
  • Metz-lès-Sablons (avec 47 engins)
  • Sotteville-lès-Rouen (avec 15 engins)
  • Tours-Saint-Pierre (avec 48 engins)

(soit un total 150 engins en service)

Situation en décembre 1986[modifier | modifier le code]

  • Metz-lès-Sablons (avec 91 engins)
  • Nantes (avec 11 engins)
  • Nevers (avec 9 engins)
  • Tours-Saint-Pierre (avec 34 engins)

(soit un total 145 engins en service)

Situation en août 2008[modifier | modifier le code]

En 2008, il n'y a plus que le dépôt de Tours-Saint-Pierre qui possède cette série d'engins, avec 6 exemplaires en service.

Situation en juillet 2011[modifier | modifier le code]


Engins conservés[modifier | modifier le code]

  • X 4345 : vendu (1999) au CFV3V à Mariembourg (Belgique) puis revendu à un opérateur privé en Roumanie en .
  • X 4367 : vendu (1999) au CFV3V à Mariembourg (Belgique) puis revendu à un opérateur privé en Roumanie en .
  • X 4395 : vendu à l’association Train Thur Doller Alsace en . Jusqu’à 2017, l’association le fait circuler en tant que train touristique sur le réseau SNCF, cumulant 35000 km parcourus en dix ans. En décembre 2017, l’association l’achemine par camion à Burnhaupt, où il circule depuis sur la ligne Cernay-Sentheim.

Engins accidentés[modifier | modifier le code]

La série a connu deux radiations dues à des accidents (plus de détails dans la Liste des accidents ferroviaires en France) :

Autres

  • X 4419/XR 8587, détruit à la suite d'un incendie à Stiring-Wendel (57) par les mineurs HBL, le .

Culture[modifier | modifier le code]

Dans les premières secondes du film Tout va bien, on s'en va (2000) (version non modernisée en circulation sur les lignes du Nord-Lyonnais au moment du tournage à l'automne 1999 (numéro de série non visible)[6] et à la 79e minute, alors que Michel Piccoli attend sur le banc d'une gare, un autre X 4300 démarre de la gare de Lyon-Saint-Paul. Peu après, Michel Piccoli marche dans le tunnel de Loyasse attenant à la gare pour se suicider en se jetant sur un autre X 4300[7].

Ou encore dans la saison 1 de l'épisode 2 (Pirates de la route) de la série Une femme d'honneur (1997), on peut y voir dans les premières minutes du film un X4300 (version non modernisée) venant tout juste d'être reçu à quai en gare d'Auxerre Saint-Gervais en provenance de Lyon. À ce même moment L'adjudant-chef Isabelle Florent arrive en retard en voiture à la gare pour venir chercher son fils revenant de vacances, son fils l'attend avec son grand-père Bernard Florent  (colonel de gendarmerie à la retraite) sur le quai à côté de l'automoteur.

Modélisme[modifier | modifier le code]

Ces autorails ont été reproduits par les firmes HOrnby-acHO (en version d'origine), Jouef et LS Models en HO et par Transmondia en N.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1978
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, page 281, La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3)
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  5. Bernard Collardey, « La modernisation des caravelles en cours d'achèvement », Rail passion, no 14,‎ , p. 14 à 18 (ISSN 1261-3665)
  6. « Tout va bien On s'en va », sur rhone-alpes-cinema.fr via Wikiwix (consulté le ).
  7. « Tunnel », sur massifcentralferroviaire.com (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul-Henri Bellot, Raphaël Renauld, Vincent Mendret, Les Caravelles, La Vie du Rail, 2013
  • Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1969 et réédition 1978.
  • Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-915034-65-3).
  • Revue : Olivier Constant, « Encyclopédie du matériel moteur SNCF - Tome 4 : Les autorails des années 1950 à nos jours (2) », dans Le Train.
  • Revue : « Les autorails unifiés de la SNCF », tome 4, dans Le Train, no hors-série, 2/1999.
  • Revue : « Les Caravelles, une invincible armada », dans Rail Passion, no hors-série, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]