Mazaugues
Mazaugues | |
Vue du village depuis le château féodal. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Var |
Arrondissement | Brignoles |
Intercommunalité | Communauté de communes du Val d'Issole |
Maire Mandat |
Denis Lavigogne 2014-2020 |
Code postal | 83136 |
Code commune | 83076 |
Démographie | |
Population municipale |
868 hab. (2014) |
Densité | 16 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 20′ 55″ nord, 5° 55′ 21″ est |
Altitude | Min. 312 m Max. 1 055 m |
Superficie | 53,79 km2 |
Élections | |
Départementales | Roquebrussanne |
Localisation | |
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Mazaugues est une commune française située dans le département du Var en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Géographie
Mazaugues est une commune rurale du département du Var, située au pied du contrefort nord du massif de la Sainte-Baume, à 15 km au sud-ouest de Brignoles et 40 km au nord de Toulon. Avec une superficie de 5 379 ha, son altitude moyenne est de 450 mètres. La commune est dominée par le plateau d'Agnis, dont le point culminant, le Mourré d’Agnis, s’élève à 916 mètres ; le Caramy et l'Issole prennent leur source sur ses flancs.
Communes voisines
Rougiers | Tourves | La Celle | ||
Plan-d'Aups-Sainte-Baume / Nans-les-Pins | N | La Roquebrussanne | ||
O Mazaugues E | ||||
S | ||||
Signes |
Géologie et relief
Le synclinal de Mazaugues est un fossé d’effondrement attribué au Crétacé supérieur. Il renferme des gisements de bauxite et présente du Turonien supérieur de caractère laguno-saumâtre et du Sénonien inférieur[1].
C'est sur le territoire de la commune que les sédiments du Santonien atteignent leur plus grande épaisseur. Ils sont formés par la succession de trois barres de calcaires à rudistes séparées l'une de l'autre par des grès arkosiques grossiers et des argilites sableuses d'origine deltaïque[2].
Toponymie
Mazaugues apparaît dans les archives dès le Xe siècle sous le nom de Madaligas, puis de Matalicas et Madalgas au XIe siècle et de Mazalgis et Mazalgas au XIIe siècle. L’origine de ce nom peut être germanique (grandes invasions du Ve siècle)[3].
Le nom de la commune est Maougo en provençal[réf. nécessaire].
Ses habitants sont appelés les Mazauguais.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La présence de l’homme au Néolithique est attestée sur le territoire de Mazaugues avec les abris-sous-roche ornés de peintures schématiques[4] dans les gorges du Caramy[5]. Plusieurs traces d’habitat de l’âge du fer avec des enceintes préhistoriques ont été découvertes au Castellas de la Tête du Baou et sur le site de l’oppidum de Meynarguette[6].
L’occupation romaine a laissé des vestiges abondants sur la commune avec des fragments de dolia, de tuiles à rebord et d'amphores, et des débris de vases samiens, sur le site de l'ancienne villa Matalica à Saint-Victor et dans les quartiers de Saint-Gall et La Venelle[7].
Moyen Âge
À partir du Xe siècle, le castrum de Mazaugues appartient aux vicomtes de Marseille et figure dans le cartulaire de l’Abbaye Saint-Victor[8] , parfois sous l’ancien nom de Mazalgas[9]. Le château féodal et une église sont construits au XIIe siècle sur le promontoire rocheux[7].
La seigneurie passe ensuite entre les mains de la famille d'Agoult[10] au XIIIe siècle et de la famille de Montauban[11] au XIVe siècle. Au XVe siècle et au XVIe siècle, elle est la propriété de la famille de Castellane ; entre 1583 et 1665, les Castellane-Mazaugues[12] fournissent huit chevaliers à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Au XVIe siècle, l'église est agrandie avec une deuxième abside mais la population commence à quitter le vieux village pour s'installer dans la plaine sur les bords du Caramy[7]. Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, la famille de Castellane et la famille de Thomassin[13] se partagent le fief de Mazaugues et possèdent leurs demeures dans le nouveau village.
En 1777, une grande fontaine[14] est construite sur la place près du Caramy et en 1784, c'est l'horloge et son beffroi hexagonal qui sont érigés contre l'ancienne maison commune[7].
Révolution française
Durant l’été 1789, les coseigneurs de Mazaugues émigrent à l'étranger. En 1790, leurs biens sont encadastrés, les forêts sont déclarées biens nationaux et les terres agricoles sont soit vendues, soit affermées.
En août 1790, les habitants de Mazaugues conduisent manu militari au Directoire de Toulon le curé Véran qui désapprouve la Constitution[15] ; même s'il est très vite libéré, le curé ne veut plus retourner au village.
Après la Révolution française
La construction de l'église paroissiale débute en 1808 à l'intérieur du village.
En 1839, la petite commune de Meinarguette est rattachée à Mazaugues qui connaît ainsi un accroissement territorial[16].
À la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, Mazaugues fait partie des communes insurgées[17] et une vingtaine d’hommes se rendent à Tourves le 7 décembre 1851 pour assister à l’installation d’une commission insurrectionnelle[18]. Des Mazauguais sont arrêtés et condamnés, mais ils sont indemnisés par la République en 1882[19],[20].
Durant la Seconde Guerre mondiale, douze Mazauguais composent le Comité local de libération qui s’occupe des tâches de résistance et prépare la libération[21]. Entre 1942 et 1944, une ancienne mine de bauxite sert de cache à un poste émetteur clandestin et à des armes parachutées pour le maquis[22].
En 1883, un nouveau bâtiment regroupe l'école, la mairie et la poste. Et à cette époque, pour des raisons de salubrité, la partie du Caramy qui passe dans le village est canalisée et recouverte.
Les glacières
À la fin du XVIIe siècle, les nombreuses sources et le climat particulièrement frais par endroits favorisent l’implantation des glacières et donnent naissance à l’artisanat de la glace qui consiste à stocker jusqu'à l'été la glace naturelle formée l'hiver dans les bassins de gel. Le massif de la Sainte-Baume abrite une vingtaine de ces réservoirs à glace[23], [24].
Il y a sur le territoire de la commune pas moins de 17 glacières qui alimentent en glace Toulon, puis Marseille, durant tout le XIXe siècle ; c'est pourquoi le Musée de la glace est implanté à Mazaugues[25]. Les visiteurs y sont amenés à remonter le temps et à découvrir comment l'homme a exploité, commercialisé et utilisé la glace. La plus grande de toutes les glacières, celle de Pivaut qui est inscrite monument historique, peut être visitée en compagnie d'un guide.
Les mines de bauxite
À partir de 1899, Mazaugues est un des hauts lieux de l’extraction de la bauxite avec dix sites exploités par l’Union des bauxites et la Société d’électro-métallurgie française. En 1914, les trois principaux sites sur la commune emploient près de huit-cents ouvriers ; certaines mines atteignent 300 mètres de profondeur[26].
Durant près d’un siècle, le village vit au rythme des travailleurs du sous-sol qui rentrent chez eux couverts de poussière rouge de bauxite, ce qui leur vaut le surnom de Gueules Rouges. L’exploitation de la dernière mine de Mazaugue cesse en 1985[27].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 868 habitants, en augmentation de 8,36 % par rapport à 2009 (Var : 2,98 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Économie
Mazaugues tire ses ressources de l’agriculture, de l’élevage et du tourisme, fait partie du territoire Provence Verte et de la communauté de communes du Val d'Issole.
Le programme de développement économique du village est basé sur la protection et l’usage des eaux souterraines (maraîchage biologique, spiruline, pisciculture). La commune occupe une position centrale au sein du futur parc naturel régional de la Sainte-Baume.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église paroissiale Saint-Christophe : elle abrite un triptyque de la Vierge à l'Enfant qui a été classé objet monument historique[32].
- Le monument aux morts pacifiste, dédié aux Enfants de Mazaugues victimes de la guerre[33], représente un poilu sans armes.
- Les ruines du château [34] et de l'église datent du Moyen Âge[35].
- Le musée de la glace peut être visité ainsi que la glacière de Pivot, inscrite monument historique[36].
- Le vaste plateau d’Agnis comporte de nombreux rochers aux formes mystérieuses.
- Le cirque des Escarettes est un impressionnant cirque calcaire qui domine la commune.
- Les gorges du Caramy, réputées pour ses 12 sources, présentent des lieux remarquables[37] comme la baume de Saint-Michel[38],[39], les Sauts du Cabri[40] et les abris-sous-roche peints datant du Néolithique.
- Les vestiges du pont du Diable[41] datent du Moyen Âge classique.
Personnalités liées à la commune
- Charles Fabre (1880-1977), instituteur et maire de Mazaugues[42],[43], aménage le square du monument aux morts pacifiste en 1935 et est l’initiateur de la délibération : À bas toutes les guerres ! Vive la République universelle des travailleurs ! Ardent soutien du Front Populaire, il fait ajouter un an plus tard les deux plaques suivantes : L’union des travailleurs fera la paix du monde (Anatole France) et L’humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement (Jean Jaurès)[44].
Héraldique
Pour approfondir
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- Photographies aériennes et cartes IGN
- Plans du cadastre
- Mazaugues sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Jean Philip, Les formations à Rudistes de Provence, Laboratoire de géologie historique et de paléontologie, Université de Provence Saint-Charles, Marseille, 1973.
- Le Crétacé supérieur de la Sainte-Baume, Bureau de recherches géologiques et minières, Notice de la carte géologique de Cuers, 1973.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Éditions Droz, 1991.
- Philippe Hameau, Implantation, organisation et évolution d’un sanctuaire préhistorique : La haute vallée du Carami (Mazaugues et Tourves, Var), Supplément n° 7 au cahier de l’Association de sauvegarde, d’étude et de recherche pour le patrimoine naturel et culturel (ASER) du Centre-Var, Éditions de l’ASER du Centre-Var, 2000.
- Philippe Hameau, Un sanctuaire de la Préhistoire récente : les gorges du Carami, Archéologia, octobre 2001.
- Commission d’étude des enceintes préhistoriques, Bulletin de la Société préhistorique de France, Volume 20, n° 9, 1923.
- Abbé Victor Saglietto, Mazaugues : Étude archéologique et historique, Éditions de la Société Nouvelle des Imprimeries Toulonnaises, 1933.
- M. Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, Éditions du Sénat et de la Cour de Cassation, Paris, 1857.
- J. H. Albanés et Louis Fillet, Gallia christiana novissima, Éditions de la Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.
- Jean-Baptiste Pierre Julien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, Volume 7, Éditions Arthus Bertrand, 1826.
- Michel Hébert, Registre des états généraux de Provence : 1347-1480, Comité des travaux historiques et scientifiques, Section d'histoire et philologie des civilisations médiévales, Éditions de la Bibliothèque Nationale, 2007.
- Abbé René Aubert de Vertot, Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Volume 7, Éditions Louis Janet, Paris, 1819.
- François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, Dictionnaire généalogique, héraldique, historique et chronologique, Volume 6, Éditions Duchesne, Paris, 1761.
- La gande fontaine sur la place publique est un site classé par arrêté ministériel du 23 mai 1935, DIREN PACA, septembre 2008.
- Hubert Lauvergne, Histoire de la Révolution dans le département du Var, Éditions Monge et Villamus, Toulon, 1839.
- Loi n° 8048 du 25 juillet 1839, Bulletin des Lois du Royaume de France, Imprimerie Royale, Paris, 1840.
- Maurice Agulhon, La République au village : les populations du Var de la Révolution à la Deuxième République, Éditions Plon, 1970.
- Claude Arnaud, Les évènements de 1851 à Tourves, Brochure Résistances, Association 1851, 2001.
- Noël Blache, Histoire de l’insurrection du Var en décembre 1851, Éditions Le Chevalier, Paris, 1869.
- Yannick Rossignol, Les insurgés Varois de 1851 à travers leur indemnisation, Éditions Serre, 2004.
- Angelin German, Les chemins de la mémoire : 65 ans au service social de la Résistance, Éditions Bonnaud, 2007.
- Jean-Marie Guillon, La Résistance dans le Var, Essai d'histoire politique, Thèse de doctorat d'État, Université de Provence, 1989.
- 'Ada Acovitsioti-Hameau, L’artisanat de la glace en Méditerranée occidentale, Supplément n° 1 au cahier de l’Association de sauvegarde, d’étude et de recherche pour le patrimoine naturel et culturel (ASER) du Centre-Var, Éditions de l’ASER du Centre-Var, 2001.
- Musée de la glace à Mazaugues
- 'Ada Acovitsioti-Hameau, Maxime Duminil et Cedric Rey, Génies givrés, Supplément n° 9 au cahier de l’Association de sauvegarde, d’étude et de recherche pour le patrimoine naturel et culturel (ASER) du Centre-Var, Éditions de l’ASER du Centre-Var, 2003.
- INERIS, Contraintes liées aux anciennes industries extractives souterraines en PACA, Réseau ferré de France, Rapport d'étude, juin 2008.
- Claude Arnaud et Jean-Marie Guillon, Les Gueules Rouges : Un siècle de bauxite dans le Var, Édition du Centre départemental de documentation pédagogique du Var, 1989.
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Le triptyque de la Vierge à l’Enfant sur le site Architecture et patrimoine du ministère de la culture et de la communication.
- Danielle et Pierre Roy, Autour de monuments aux morts pacifistes en France, Éditions de la Fédération nationale laïque des associations des amis des monuments pacifistes, républicains et anti-cléricaux, 1999.
- Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France, début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Éditions Publitotal, 1987.
- Les ruines du château sur le site Patrimages de la DRAC PACA.
- Site du Musée de la glace de Mazaugues
- Les gorges du Caramy classées à l'Inventaire du patrimoine naturel de Provence-Alpes Côte d'Azur, DIREN PACA, juillet 2008.
- Philippe Hameau, La Baume Saint-Michel dans la haute vallée du Carami (Var), Subterranea n°128, 2003.
- La baume Saint-Michel sur le site Patrimages de la DRAC PACA.
- Le site des Sauts du Cabri est classé par arrêté ministériel du 23 mai 1935, DIREN PACA, septembre 2008.
- Le pont du Diable sur le site Patrimages de la DRAC PACA.
- Jacques Girault, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Centre national de la recherche scientifique, Éditions Ouvrières, 1990.
- Qui était Charles Marius Fabre, maire de Mazaugues ?, Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen, La Seyne-sur-Mer, 2011.
- Jean-Baptiste Malet, A bas toutes les guerres, Le Ravi, n° 79, novembre 2010.
- Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, Éditions Bachelin-Deflorenne, Paris, 1866, [lire en ligne].