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Wikipédia:Sélection/Macédoine du Nord

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Skopje

Le palais Ristitch
Le palais Ristitch

Skopje (en macédonien Скопје, prononcé [ˈskɔpjɛ] (skopié) Écouter, Shkup et Shkupi en albanais) est la capitale et la plus grande ville de la République de Macédoine. Elle compte aujourd'hui un peu plus de 500 000 habitants, soit le tiers de la population totale du pays, dont une forte minorité d'Albanais et des communautés turque et rom. Seule métropole macédonienne, elle concentre la majeure partie des fonctions administratives, économiques et culturelles du pays. Elle est située sur un important carrefour routier des Balkans, entre l'Égée et le Danube, et l'Adriatique et la mer Noire, et vit principalement de l'industrie métallurgique, agroalimentaire et textile.

Après avoir été le lieu de diverses occupations préhistoriques, Skopje naît véritablement au Ier siècle avec la fondation d'une Colonie romaine appelée « Scupi », qui est rattachée à l'Empire romain d'Orient en 395. La ville antique est détruite par un séisme en 518. Reconstruite quelques kilomètres plus loin et fortifiée, elle connaît de nombreuses invasions au cours des Xe et XIe siècles, devenant notamment bulgare pendant quelques années. La domination byzantine s'achève avec la conquête serbe en 1282, et Skopje devient capitale de l'Empire serbe en 1346. L’État s'affaiblit toutefois rapidement et la ville est conquise par les Ottomans en 1392.

La ville devient alors majoritairement musulmane et sa fonction commerciale est favorisée par sa situation entre l'Europe centrale et la mer Égée. Au XVIIe siècle, Skopje est l'une des plus grandes villes des Balkans. Mais elle est incendiée en 1689 au cours de la deuxième guerre austro-turque et elle périclite par la suite jusqu'au milieu du XIXe siècle. L'ouverture d'une voie ferrée permet une certaine croissance démographique, et Skopje devient chef-lieu du vilayet du Kosovo en 1877...

Géographie de la Macédoine du Nord

Carte de la Macédoine du Nord.
Carte de la Macédoine du Nord.

La géographie de la Macédoine du Nord est caractéristique de celle de la péninsule balkanique par l'emprise des massifs montagneux qui s'étendent sur le pays et les multiples climats qui s'y croisent. Classée parmi les plus petits États européens, la Macédoine connaît en effet aussi bien le climat de montagne que le climat méditerranéen, et elle reçoit autant l'influence de la mer Égée que celle de l'Adriatique ou de la mer Noire.

La Macédoine du Nord (41° 50′ N, 22° 00′ E) possède une superficie de 25 333 km2 et forme un ovale plutôt régulier. Elle partage 766 km de frontière avec la Serbie, le Kosovo, l'Albanie, la Grèce et la Bulgarie. Son territoire est traversé du nord au sud par le Vardar, qui se jette dans la mer Égée, comme la plupart des autres cours d'eau. Elle n'a aucun débouché sur la mer mais possède quelques lacs naturels et artificiels qui occupent 2 % de la surface totale du pays.

Ohrid

La ville et sa forteresse
La ville et sa forteresse

Ohrid (en macédonien : Охрид) est une ville du sud-ouest de la République de Macédoine, située en bordure du lac du même nom. À 700 m d'altitude, ce lac, dont une partie appartient à l'Albanie voisine, est entouré de montagnes, classées au sein du parc national de Galitchitsa. La municipalité, qui compte un peu plus de 40 000 habitants, est la capitale touristique du pays et possède son propre aéroport.

Le territoire de la ville est un des tout premiers sites européens occupés par l'hommme. Durant l'Antiquité, une grande cité, Lychnidos, émerge, avec son théâtre antique et son acropole. Après les invasions slaves du début du Moyen Âge, la ville devient au IXe siècle un grand centre religieux et culturel. Le Saint Clément d'Ohrid fonde alors son monastère et participe à l'établissement de l'alphabet cyrillique et de la culture bulgaro-macédonienne. Samuel Ier de Bulgarie fait même d'Ohrid la capitale de son Empire un siècle plus tard.

Conquise par les Ottomans, Ohrid connaît un certain déclin avant de devenir au XIXe siècle un foyer de développement du nationalisme macédonien. Au XXe siècle, la ville redevient le siège de l'Église orthodoxe macédonienne autocéphale, qui avait été supprimée par les Turcs au XVIIIe siècle. Le développement du tourisme ainsi que la prise de conscience pour ses richesses naturelles et historiques engagent en 1979 le classement de la ville au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Subdivisions de la Macédoine du Nord

Municipalités de Macédoine
Municipalités de Macédoine

L'organisation territoriale de la Macédoine du Nord est régie par la loi sur les divisions territoriales, adoptée le 11 août 2004, qui remplace un texte de 1996. L'unique échelon territorial est constitué par les municipalités, qui regroupent plusieurs villages autour d'un chef-lieu, ville ou village. Ces municipalités ne s'appuient pas sur un découpage historique, puisqu'avant 1996, existaient des communes yougoslaves, aux contours différents, qui succédaient elles-mêmes à une autre organisation, héritée de l'occupation ottomane.

Les municipalités sont régies par un maire et un conseil, ils ont autorité sur l'administration et l'organisation de leur territoire. Les minorités qui représentent au moins 20 % des habitants ont le droit de définir leur langue comme deuxième langue officielle de la municipalité après le macédonien. Sur les 84 municipalités du pays, 16 ont ainsi adopté l'albanais. Skopje, en tant que capitale et ville la plus peuplée du pays, est elle même divisée en dix autres municipalités.

L'État macédonien, pour compléter un système territorial très morcelé, a également mis en place des régions, qui regroupent une dizaine de municipalités. Ces régions n'ont cependant pas rôle administratif et n'ont qu'une fin statistique.

Lac d'Ohrid

Barque sur la rive du lac
Barque sur la rive du lac

Le lac d'Ohrid (en macédonien : Охридско Езеро, en albanais : Liqeni i Ohrit) est un lac sur la frontière sud-ouest de la Macédoine du Nord et est de l'Albanie, il a une superficie de 358 km carrés. C'est le lac le plus profond des Balkans (288 m) mais aussi un des plus vieux du monde, avec le Titicaca et le Baïkal.

Alimenté par le lac Prespa, situé au sud-est, grâce à des infiltrations, il s'évacue au nord par le Drin noir, qui se jette dans la mer Adriatique. Il est connu pour son eau claire, qui est quelquefois transparente jusqu'à une profondeur de 22 mètres, et pour sa faune riche et variée, qui comprend des espèces endémiques.

Son nom vient de la ville d'Ohrid, sur la rive du lac. Cette ville est la capitale touristique de la Macédoine du Nord, et le lac, entouré par quelques plages et des monastères byzantins, est une des plus grandes attractions du pays. Il a par ailleurs été classé au Patrimoine mondial de l'humanité pour son caractère naturel exceptionnel en 1979, puis, en 1980, le label a été étendu afin de classer également des lieux historiques et culturels.

Histoire de la Macédoine du Nord

Armoiries historiques de la Macédoine.
Armoiries historiques de la Macédoine.

La Macédoine du Nord, petit État du sud des Balkans, est devenue indépendante en 1991, en se séparant de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Le nom de « Macédoine » correspond toutefois à un ensemble géographique et historique beaucoup plus vaste et habité par de nombreux peuples différents. Cet ensemble a, au cours des siècles, maintes fois changé de forme, et fut inclus ou divisé dans plusieurs États successifs. La république actuelle n'occupe que 30 % de la région dans sa forme antique et regroupe la grande majorité du peuple slave macédonien.

L'histoire du pays commence au Néolithique : l'homme s'installe alors dans les petites vallées, et y fonde les premiers villages. Apparaissent par la suite quelques cultures propres au territoire de la République, influencées notamment par la civilisation illyrienne. Ce sont les Illyriens qui introduisent l'usage des métaux, et le pays est ensuite influencé par les Grecs, puis les premiers États structurés apparaissent à l'âge du fer. Le territoire de la République moderne est alors majoritairement inclus dans les royaumes de Dardanie et de Péonie, monarchies structurées avec des villes fortifiées. Ces États sont envahis au IVe siècle av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, et font donc désormais partie de la Macédoine antique, née dans le nord de la Grèce au IXe siècle av. J.-C.. Ce royaume est à son tour envahi par les Romains au IIe siècle av. J.-C.. Ceux-ci réorganisent la région, et laissent de nombreux monuments et plusieurs grandes villes. La région fait ensuite partie de l'Empire romain d'Orient (empire byzantin), auquel le pays doit sa tradition chrétienne orthodoxe.

Les Slaves, principaux ancêtres culturels de la nation moderne, s'installent au VIIe siècle, et forment leurs propres États, comme les royaumes de Serbie ou de Bulgarie, qui se substituent à l'autorité de Constantinople. Ces royaumes sont envahis au XIVe siècle par les Ottomans, qui conservent la Macédoine jusqu'en 1912. Ceux-ci encouragent le développement des villes, où se concentre l'élite économique musulmane, alors que les campagnes, où vivent les chrétiens, sont livrées à la pauvreté, à l'insécurité et à l'exode rural. Cette migration, d'abord vers les montagnes, entraîne l'émergence des haïdouks, hors-la-loi qui luttent contre la puissance ottomane. Cet exode s'oriente ensuite vers les villes, et fait naître une première élite économique slave à la fin du XVIIIe siècle. L'Empire ottoman est alors sur le déclin, et, après les indépendances grecque et bulgare, naît une première conscience slavo-macédonienne. La région est nettement sous-développée, et son identité culturelle reste incertaine. De plus, les Grecs, les Bulgares et les Serbes tentent d'inculquer aux Macédoniens un sentiment d'appartenance à leur pays respectif, afin de pouvoir facilement annexer la région. De grandes organisations de libération voient le jour à la fin du XIXe siècle et en 1903

Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale

Des Panzerkampfwagen III allemands en Yougoslavie, pendant l'invasion de 1941.
Des Panzerkampfwagen III allemands en Yougoslavie, pendant l'invasion de 1941.

Le Front yougoslave englobe l'ensemble des opérations militaires conduites en Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce pays des Balkans devient un théâtre d'opérations du conflit mondial au printemps 1941. Le gouvernement yougoslave s'allie à l'Allemagne nazie fin mars, mais il est renversé par un coup d'État deux jours plus tard. En réaction, les forces de l'Axe envahissent le royaume le . La Yougoslavie est ensuite démembrée, et son territoire annexé ou occupé par l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie et la Bulgarie. Deux parties du pays deviennent des États « indépendants » : la Croatie, où le mouvement fasciste des Oustachis est mis au pouvoir et installe une dictature particulièrement meurtrière, et la Serbie, où est proclamé un gouvernement collaborateur.

Les conditions d'occupation, et notamment les atrocités commises par les Oustachis, suscitent deux mouvements de résistance qui se trouvent cependant très vite en conflit l'un avec l'autre : les Tchetniks nationalistes et monarchistes commandés par Draža Mihailović, et les Partisans communistes commandés par Tito. Les Alliés apportent d'abord leur soutien aux Tchetniks, mais ceux-ci en arrivent à privilégier le combat contre les Partisans, et à nouer pour des raisons tactiques des alliances avec les occupants dans l'attente d'un débarquement des Britanniques. Jusqu'en , la guerre mondiale se double donc en Yougoslavie d'une guerre civile extrêmement violente, théâtre de nombreux massacres, de nettoyages ethniques et de crimes de guerre de toutes sortes.

Les Tchetniks sont un mouvement essentiellement serbe, associé à l'ancien régime. À l'opposé, les communistes parviennent à gagner à leur cause une partie de la population en proposant de reconstruire la Yougoslavie sur une base fédérale qui, au contraire de la monarchie serbe d'avant-guerre, mettrait ses différentes nationalités sur un pied d'égalité. Fin 1943, jugeant les Tchetniks trop compromis dans la collaboration et les Partisans plus efficaces contre les Allemands, les Britanniques reportent leur soutien sur les forces de Tito. En outre, l'idée d'une intervention anglo-américaine dans les Balkans est abandonnée pour ne pas disperser les forces au moment du débarquement en France, laissant le territoire yougoslave en proie à l'affrontement des différentes factions locales.

Après s'être emparé fin 1944 du territoire serbe avec l'aide des Soviétiques, Tito triomphe de l'ensemble de ses adversaires et s'assure très rapidement le monopole du pouvoir. La monarchie est officiellement abolie en , pour laisser place à un régime communiste qui dure ensuite jusqu'en 1992. Sous la Yougoslavie de Tito, la lutte des Partisans pendant le conflit mondial, appelée « Guerre de libération nationale », fait office de « mythe fondateur » du régime. Les souvenirs des haines ethniques et des atrocités de la guerre ne s'éteignent cependant pas, alimentant les ressentiments et les nationalismes qui conduisent, dans les années 1990, à l'éclatement définitif du pays.