Grecs
Έλληνες
2e rangée : Socrate • Platon • Aristote • Alexandre le Grand • Archimède.
3e rangée : Hypatie • Basile II • Alexis Ier Comnène • Gémiste Pléthon • Le Greco.
4e rangée : Rigas • Theódoros Kolokotrónis • Laskarína Bouboulína • Geórgios Karaïskákis • Ioánnis Kapodístrias.
5e rangée : Elefthérios Venizélos • Constantin Cavafy • Georgios Papanicolaou • Makários III • Pýrros Dímas
Grèce | 10 000 000 (2011) |
---|---|
États-Unis | 1 279 000 à 3 000 000 (2016)[1],[2] |
Chypre | 650 000 à 721 000 (2011)[3],[4],[5] |
Royaume-Uni | 290 000 à 345 000 (2011)[6] |
Allemagne | 395 000 (2011)[7] |
Australie | 378 300 (2011)[8] |
Canada | 252 960 (2011)[9] |
Albanie | 200 000 (2011)[10] |
Ukraine | 91 000 (2011)[11] |
Russie | 85 640 (2010)[12] |
Italie | 30 000 à 200 000 (2013)[13],[14],[15] |
Brésil | 50 000[16] |
Afrique du Sud | environ 45 000 (2011)[17] |
France | environ 35 000 (2013)[18] |
Belgique | environ 35 000 (2011)[19] |
Argentine | entre 20 000 et 30 000 (2011)[20] |
Population totale | entre 14 000 000 à 17 000 000[21],[22] |
Langues | Grec moderne |
---|---|
Religions | Principalement orthodoxie de rite grec byzantin |
Ethnies liées | Pontiques, Grikos, Diaspora grecque |
En français, les Grecs ou Hellènes sont :
- selon la constitution grecque, le droit du sol et le droit international, les citoyens de la Grèce et eux seuls, quelles que soient leurs langues, origines et traditions culturelles[23] ;
- selon la définition ethnique, le droit du sang et l'appartenance linguistique et culturelle, le groupe ethnique héllénique qui s'auto-désigne en grec comme Έλληνες soit ’Éllines, et qui vit principalement en Grèce, à Chypre, au sud de l'Albanie, en Italie et dans la diaspora[24].
Démographie
[modifier | modifier le code]La population hellénophone s'est développée et diffusée surtout dans les pays du pourtour de la mer Méditerranée mais il existe aussi une diaspora grecque notable dans de nombreux pays du monde ; outre la langue grecque, un second élément identitaire peut être l'appartenance au christianisme orthodoxe sous juridiction des patriarches de langue liturgique grecque d'Athènes, de Constantinople, de Nicosie ou d'Antioche qui ont à travers le monde des paroisses dont les registres permettent d'estimer les communautés helléniques de la diaspora lorsque leurs membres ont pris la nationalité des pays où ils résident[25] ou ont des patronymes sans consonances grecques[26].
Géographie historique
[modifier | modifier le code]Depuis l'Antiquité, des colonies et des communautés grecques se sont établies sur les rives des mers Méditerranée (Mésogée en grec) et Noire (Pont euxin en grec) mais le peuple grec a toujours été centré entre la mer Égée et la mer Ionienne où le grec est parlé depuis l'âge du bronze. Jusqu'au début du XXe siècle, les Grecs étaient dispersés entre la Péninsule grecque, l'ouest et les côtes de l'Anatolie (« Micrasiates »), les bords de la mer Noire (« Pontiques »), l'Égypte, Chypre et Constantinople.
De nos jours, la grande majorité des Grecs vivent en Grèce et sur 63% de l'île de Chypre. La présence grecque, remontant à plus de deux millénaires, est devenue insignifiante au XXe siècle en Asie mineure lors du génocide grec pontique et par l'échange de population entre la Grèce et la Turquie dans les années 1920, dans le sud de la Russie, de l'Ukraine et dans le Caucase à la suite des déportations staliniennes vers l'Asie centrale dans les années 1950, à Constantinople depuis le pogrom anti-grec de 1955, à Alexandrie depuis le Nassérisme panarabe des années 1960 et dans le nord de Chypre depuis la partition de l'île en 1974. En revanche, on peut encore trouver des communautés grecques anciennes en Albanie (Épire du Nord) et dans le Sud de l'Italie (Grikos, notamment en Calabre).
Histoire
[modifier | modifier le code]Ethnonymie
[modifier | modifier le code]De nos jours, les Grecs se désignent eux-mêmes comme Hellènes (grec moderne : Έλληνες, Hellênes). Ce terme a aussi donné en grec ancien et katharévousa Ἑλλάς, Hellás. Il est possible qu'il provienne de la racine indo-européenne ἑλλ / éll (« montagnard » ou « montagneux ») mais cela est discuté. Dans la mythologie grecque, ’Hellen (en grec ancien Ἕλλην, Héllên) est le héros éponyme des « Hellènes »[27], roi de Phthie, en Thessalie, où se trouve la ville d’Hellas près du fleuve Sperchiós[28].
En Orient (Anatolie signifie « Orient » en grec), la racine commune pour désigner les Grecs est Ἴων, Íōn (« impétueux », « plein d'allant »), qui a donné les termes Ioniens (grec moderne : Ἴωνες, Íōnes), langue ionienne et Ionie (Ἰωνία, Iōnia), qu'Eschyle, dans Prométhée, relie à la déesse Io[29],[27]. En persan ce mot devient 𐎹𐎢𐎴 (Yauno ou Yawnā)[30], en sanskrit यवन (Yavana, au sens secondaire d'étranger ou de barbare) et dans les langues sémitiques ܝܘܢ (Yun) en araméen, יון (Yawan, Yavane) en hébreu et يونان (Yūnān) en arabe[31].
Dans la plupart des langues, le nom de la Grèce découle du radical « gra » ou « gre » comme dans le latin graecus qui a été rapproché de Γραῖικός Graïkos, mot qui, selon Aristote, désignait les Doriens en Épire. Peut-être partage-t-il avec Γραῖα, Graïa, ville de Béotie, la racine γραῦς, graoûs (« dur, durable, endurant, résistant ») sémantiquement proche de δώριος, dṓrios (« dorien ») et du latin durus, durius[32],[33].
Homère, dans l'Iliade, pour désigner ceux qui, sous la conduite d'Agamemnon, attaquent la cité de Troie, n'utilise pas le mot « Grec » mais alterne plusieurs appellations dont « Achéens, Panachéens, Danéens, Argiens » ou « Panhellènes ». Avec la christianisation, le terme « Hellènes » change de sens dans l'Empire romain pour désigner les « gentils », c'est-à-dire les polythéistes. À la fin de l'Antiquité, les Grecs christianisés se désignaient comme romioi, c'est-à-dire « Romains », tandis qu'en grec médiéval Έλληνες - « Héllènes », désignait les païens. Au Moyen Âge, les Occidentaux appelaient « Grecs » tous les chrétiens non-catholiques romains, tandis que les Arabes, les Perses et les Turcs désignaient ces mêmes chrétiens non-latins comme Rum (« Romains » ou « Roumis »), dont ceux de langue grecque appelés Yunan (« Ioniens ») ; pour désigner les chrétiens catholiques de rite latin, le terme était Franghi (« Francs »). Ce n'est qu'au XIXe siècle, avec la renaissance culturelle grecque, que les mots « Hellène » et « Grec » perdirent leurs sens religieux pour prendre un sens national et linguistique, équivalent au mot turc Yunan. En Géorgie, les Grecs sont appelés « ბერძენი » / « berdzènes », venant du mot géorgien « ბერძ » signifiant « sage », en lien avec la philosophie grecque[34].
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) « Total ancestry categories tallied for people with one or more ancestry categories reported 2011–2013 American Community Survey 3-Year Estimates », American FactFinder, U.S. Department of Commerce: United States Census Bureau,
- (en) « U.S. Relations with Greece », Département d'État des États-Unis, (consulté le ) : « "Today, an estimated three million Americans resident in the United States claim Greek descent. This large, well-organized community cultivates close political and cultural ties with Greece." »
- (en) Statistical Service, « Preliminary Results of the Census of Population, 2011 », Republic of Cyprus, Ministry of Finance, Statistical Service, 2003–2016
- Cole 2011, Yiannis Papadakis, "Cypriots, Greek", pp. 92–95
- (en) « Where are the Greek communities of the world? », themanews.com, Protothemanews.com,
- (en) « United Kingdom: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "There are between 40 and 45 thousand Greeks residing permanently in the UK, and the Greek Orthodox Church has a strong presence in the Archdiocese of Thyateira and Great Britain ... There is a significant Greek presence of Greek students in tertiary education in the UK. A large Cypriot community – numbering 250–300 thousand – rallies round the National Federation of Cypriots in Great Britain and the Association of Greek Orthodox Communities of Great Britain." »
- (en) « Statistical Yearbook Germany Extract Chapter 2: Population, Families and Living Arrangements in Germany », Statistisches Bundesamt, , p. 21
- (en) « 2071.0 - Reflecting a Nation: Stories from the 2011 Census, 2012–2013 », Bureau australien des statistiques, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Ethnic Origin (264), Single and Multiple Ethnic Origin Responses (3), Generation Status (4), Age Groups (10) and Sex (3) for the Population in Private Households of Canada, Provinces, Territories, Census Metropolitan Areas and Census Agglomerations, 2011 National Household Survey », sur Statistics Canada, (consulté le )
- Jeffries 2002, p. 69: "It is difficult to know how many ethnic Greeks there are in Albania. The Greek government, it is typically claimed, says there are around 300,000 ethnic Greeks in Albania, but most Western estimates are around the 200,000 mark ..."
- (en) « Ukraine: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "There is a significant Greek presence in southern and eastern Ukraine, which can be traced back to ancient Greek and Byzantine settlers. Ukrainian citizens of Greek descent amount to 91,000 people, although their number is estimated to be much higher by the Federation of Greek communities of Mariupol." »
- (ru) « Итоги Всероссийской переписи населения 2010 года в отношении демографических и социально-экономических характеристик отдельных национальностей »
- (en) « Italy: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "The Greek Italian community numbers some 30,000 and is concentrated mainly in central Italy. The age-old presence in Italy of Italians of Greek descent – dating back to Byzantine and Classical times – is attested to by the Griko dialect, which is still spoken in the Magna Graecia region. This historically Greek-speaking villages are Condofuri, Galliciano, Roccaforte del Greco, Roghudi, Bova and Bova Marina, which are in the Calabria region (the capital of which is Reggio). The Grecanic region, including Reggio, has a population of some 200,000, while speakers of the Griko dialect number fewer that 1,000 persons." »
- (it) « Grecia Salentina », Unione dei Comuni della Grecìa Salentina, : « "La popolazione complessiva dell'Unione è di 54278 residenti così distribuiti (Dati Istat al 31° dicembre 2005. Comune Popolazione Calimera 7351 Carpignano Salentino 3868 Castrignano dei Greci 4164 Corigliano d'Otranto 5762 Cutrofiano 9250 Martano 9588 Martignano 1784 Melpignano 2234 Soleto 5551 Sternatia 2583 Zollino 2143 Totale 54278)." »
- Bellinello 1998, p. 53: "Le attuali colonie Greche calabresi; La Grecìa calabrese si inscrive nel massiccio aspromontano e si concentra nell'ampia e frastagliata valle dell'Amendolea e nelle balze più a oriente, dove sorgono le fiumare dette di S. Pasquale, di Palizzi e Sidèroni e che costituiscono la Bovesia vera e propria. Compresa nei territori di cinque comuni (Bova Superiore, Bova Marina, Roccaforte del Greco, Roghudi, Condofuri), la Grecia si estende per circa 233 kmq. La popolazione anagrafica complessiva è di circa 14.000 unità."
- Greeks in Brazil « https://web.archive.org/web/20090323095757/http://www.memorialdoimigrante.org.br/historico/index.htm »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?),
- (en) « South Africa: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "It is difficult to determine the precise number of Greeks due to constant comings and goings, although the estimated figure is above 45,000." »
- (en) « France: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "Some 15,000 Greeks reside in the wider region of Paris, Lille and Lyon. In the region of Southern France, the Greek community numbers some 20,000." »
- (en) « Belgium: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "Some 35,000 Greeks reside in Belgium. Official Belgian data numbers Greeks in the country at 17,000, but does not take into account Greeks who have taken Belgian citizenship or work for international organizations and enterprises." »
- (en) « Argentina: Cultural Relations and Greek Community », Hellenic Republic: Ministry of Foreign Affairs, : « "It is estimated that some 20,000 to 30,000 persons of Greek origin currently reside in Argentina, and there are Greek communities in the wider region of Buenos Aires." »
- Maratou-Alipranti 2013, p. 196: "The Greek diaspora remains large, consisting of up to 4 million people globally."
- Clogg 2013, p. 228: "Greeks of the diaspora, settled in some 141 countries, were held to number 7 million although it is not clear how this figure was arrived at or what criteria were used to define Greek ethnicity, while the population of the homeland, according to the 1991 census, amounted to some 10.25 million."
- Τexte traduit en français de la constitution grecque, sur le site du parlement grec (révision de 2008)[1]. Le code grec de la nationalité ne prend pas en compte l’origine ethnique des citoyens et considère, comme en France, qu’il n’existe qu’une seule et indivisible Έλληνική εθνικί κοινωνία - helleniki ethniki koinonia » : la nation grecque moderne. Seules en sont exclues, en raison et en application du Traité de Lausanne (1923), les populations musulmanes de Thrace occidentale, considérées selon ce traité comme turques quelles que soient leurs langues et origines. Il est donc difficile de chiffrer l’effectif des minorités ethniques de Grèce, car aucun recensement linguistique n’a été fait depuis 1951.
- Roberts 2007, p. 171–172, 222
- Dimitris Tziovas, (en) Diaspora grecque et migration depuis 1700 : Société, politique et culture, Ashgate Publ., Farnham, Royaume-Uni 2009.
- Georges Anagnostou, (en) Contours de l'ethnicité blanche, ethnographie populaire et la fabrication des passés utilisables en Amérique grecque, Ohio University Press, Athens, Ohio 2009, (ISBN 9780821443613).
- Apollodore[Lequel ?], I, 7, 3.
- Antonis Hatzis, Héllê, Hellas, Héllène, Athènes 1936, pp. 128-161.
- Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, 1994 (ISBN 285036195X), p. 230
- Darius I, DNa inscription, Line 28
- (en) Roger D. Woodard, article « Greek dialects », The Ancient Languages of Europe, Cambridge University Press, 2008, p. 51.
- Julius Pokorny, (de) « deru-, dōru-, dr(e)u-, drou-; drewə: drū- », dans Indogermanisches Etymologisches Woerterbuch, université de Leyde, pp. 214–217.
- Henry George Liddell et Robert Scott, (en) A Greek-English Lexicon, Clarendon Press, Oxford 1940.
- Panayotis Christou, (el) Les aventures des noms nationaux des Grecs, Thessalonique 1964.