Wikipédia:Sélection/De l'an 500 à l'an 1000
Ine de WessexIne est roi du Wessex de 688 ou 689 à 726. Il est principalement connu pour son œuvre législative. Il se révèle incapable de conserver les gains territoriaux réalisés par son prédécesseur Cædwalla, qui avait soumis une grande partie du Sud de l'Angleterre à son autorité. À la fin du règne d'Ine, les royaumes du Kent, du Sussex et d'Essex se sont libérés de la domination des Saxons de l'Ouest. Il parvient toutefois à garder le contrôle de l'actuel Hampshire, et il étend son royaume vers le sud-ouest aux dépens des Bretons de Cornouailles. Ine est le premier roi du Wessex, et le premier roi anglo-saxon en dehors du Kent, à émettre un code de lois. Son texte offre un éclairage important sur l'histoire de la société anglo-saxonne et illustre la foi chrétienne d'Ine. Le commerce connaît une croissance importante sous son règne, ce dont témoigne l'expansion de la ville d'Hamwic, l'actuelle Southampton. Les premières pièces de monnaie frappées au Wessex datent vraisemblablement de cette période, bien qu'il n'en subsiste aucune portant le nom d'Ine. Ine abdique en 726 pour se rendre en pèlerinage à Rome, suivant l'exemple de son prédécesseur. Æthelheard lui succède sur le trône du Wessex. |
CharlemagneCharles Ier dit Charles le Grand (en latin Carolus Magnus, en français Charlemagne, en allemand Karl der Große) est vraisemblablement né le 2 avril 742, sans certitude quant au lieu. Il est mort à Aix-la-Chapelle (actuellement en Allemagne), le 28 janvier 814. Il fut roi des Francs (768-814), devint par conquête roi des Lombards (774-814), et fut couronné empereur d’Occident par le pape le 25 décembre 800, relevant une dignité prestigieuse disparue depuis l'an 476. Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes successives, en particulier par la lente mais violente soumission des Saxons païens (772-804). Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protégea les arts et les lettres, et initia dans son vaste empire le brillant mouvement ultérieurement qualifié de renaissance carolingienne. |
Renaissance carolingienneDepuis le VIIe siècle le royaume franc comme les autres royaumes barbares traverse une profonde crise économique, politique et culturelle. Le modèle économique issu de l'antiquité sur lequel ils sont fondés est remis en cause par l'expansion musulmane en Méditerranée. Cette crise entraîne la prise de contrôle de l'Europe par les Pippinides. Ceux-ci, autant pour justifier leur nouveau statut vis-à-vis des Mérovingiens puis de Byzance que pour unifier leur empire, tentent de restaurer institutionnellement et culturellement l'Empire romain avec le soutien de l'Église. Cette tentative appelée renovatio par les contemporains puis renaissance carolingienne plus tardivement, est surtout visible par des nouveautés artistiques et architecturales, mais elle entraîne aussi des mutations économiques et structurelles profondes qui seront la base de la renaissance de l'an mil. De fait l'Europe change profondément : elle quitte définitivement l'antiquité et entre dans l'âge féodal. |
CeawlinCeawlin, également orthographié Ceaulin ou Caelin (mort vers 593) est un roi du Wessex, dans le Sud-Ouest de l'actuelle Angleterre. Il est peut-être le fils de Cynric et le petit-fils de Cerdic, qui, selon la Chronique anglo-saxonne, a conduit les premiers Saxons sur le territoire du futur royaume de Wessex. L'époque de Ceawlin correspond à l'achèvement de l'invasion anglo-saxonne de la Bretagne ; à sa mort, les Bretons ont été presque entièrement chassés du Sud de l'Angleterre. La chronologie de la vie de Ceawlin est très incertaine : selon les sources, son règne a duré sept, dix-sept ou trente-deux ans, et l'exactitude, voire la véracité de certaines dates de la Chronique anglo-saxonne ont été remises en question. La Chronique mentionne plusieurs batailles de Ceawlin entre 556 et 592, parmi lesquelles le premier affrontement connu entre différents groupes d'Anglo-Saxons. Il semble néanmoins que, sous le règne de Ceawlin, le Wessex ait connu une expansion territoriale importante, bien qu'elle ait été, en partie, perdue par la suite au profit d'autres royaumes anglo-saxons. La Chronique le liste également comme l'un des huit bretwaldas, nom donné aux souverains ayant exercé la suzeraineté sur tout le Sud de l'Angleterre ; on ignore cependant l'étendue exacte de son pouvoir. Ceawlin meurt vers 593, un an après avoir été déposé, peut-être par son successeur Ceol. Diverses sources lui donnent deux fils, Cutha et Cuthwine, mais les généalogies présentant ce détail ne sont pas fiables. |
Childéric IerChildéric Ier, mort en 481, fut roi des Francs saliens à partir de 457 ou 458. Childéric, dont le nom signifie « puissant à la guerre » (Hilde-Rik) en vieux francique, est le père de Clovis Ier. Il est le premier roi de la dynastie des Mérovingiens dont l'existence et la filiation sont attestées. Les sources littéraires et les recherches archéologiques le définissent à la fois comme un « rex », roi des Francs, et un gouverneur romain de la province de Belgique seconde. Il est l'exemple type d'une élite franque ayant opéré la fusion entre les cultures germano-romaines et païennes des tribus danubiennes. Païen, Childéric avait cependant l'avantage d'être le seul des rois barbares à ne pas être arien, ce qui lui procura l'attention des élites locales et de l'épiscopat. |
JustinienJustinien Ier dit Justinien le Grand (en latin, Imperator Caesar Flavius Petrus Justinianus Sabbatius Augustus, en grec ancien : Φλάβιος Πέτρος Σαββάτιος Ἰουστινιανός) est un empereur romain d'Orient, né vers 482 à Tauresium (Macédoine) et mort le à Constantinople. Ayant régné de 527 jusqu'à sa mort, il est l'une des principales figures de l'Antiquité tardive. Que ce soit sur le plan du régime législatif, de l'expansion des frontières de l'Empire ou de la politique religieuse, il a laissé une œuvre considérable. D’origine modeste, il parvient aux faîtes du pouvoir grâce à l’action de son oncle et empereur Justin Ier dont il est l’un des principaux conseillers avant de devenir son successeur. Si son arrivée au pouvoir n’est pas sans troubles, puisqu’il doit faire face à la sédition Nika, il impose progressivement son autorité sur un Empire qui, depuis sa fondation, est constamment sur la défensive face aux assauts de nombreux adversaires et tente de faire perdurer l’héritage de Rome, au travers du projet de la restauration de l'Empire. Justinien est souvent considéré comme le plus grand empereur de l’histoire byzantine ou encore comme le dernier grand empereur romain, avant que l'Empire romain d'Orient ne commence à se différencier de l’Empire romain dont il est le continuateur direct. Il est le dernier empereur à chercher à rétablir l’unité et l’universalité de l’Empire romain, ce qui l’amène à mener des guerres expansionnistes, principalement en Italie et en Afrique, tout en défendant victorieusement les frontières contre les Perses ou les Slaves. Au-delà de ses succès militaires, il entreprend une œuvre de codification législative de grande ampleur qui influence profondément l’évolution du droit en Europe pour les siècles à venir. Très pieux, il intervient fortement dans les affaires religieuses. |
Livre de KellsLe livre de Kells (latin : Codex Cennanensis ; anglais : Book of Kells ; irlandais : Leabhar Cheanannais), également connu sous le nom de Grand Évangéliaire de saint Colomba, est un manuscrit illustré de motifs ornementaux et réalisé par des moines de culture celtique aux alentours de l'année 800. Considéré comme un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon, il constitue malgré son inachèvement l'un des plus somptueux manuscrits enluminés ayant pu survivre à l'époque du Moyen Âge. En raison de sa grande beauté et de l'excellente technique de sa finition, le manuscrit est considéré par beaucoup de spécialistes comme l'un des plus remarquables vestiges de l'art religieux médiéval. Rédigé en langue latine, le Livre de Kells contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament ainsi que des notes liminaires et explicatives, l’ensemble étant accompagné de nombreuses illustrations et enluminures colorées. Le manuscrit fait aujourd'hui l'objet d'une exposition permanente à la bibliothèque du Trinity College de Dublin, en Irlande, sous la référence MS 58. |
Bataille_de_SvolderLa bataille de Svolder, ou bataille de Swold, est une bataille navale qui s'est déroulée en l'an 999 ou 1000 dans la mer Baltique, opposant le roi de Norvège Olaf Tryggvason à une alliance de ses ennemis. Les enjeux de la bataille concernent le processus d'unification de la Norvège en un État unique, la volonté de longue date des Danois de contrôler le pays et la diffusion du christianisme en Scandinavie. L'emplacement de la bataille n'est pas clairement établi, notamment du fait de la profonde modification des côtes de la Baltique au cours des siècles ; les historiens la situent généralement soit dans l'Øresund, soit près de l'île de Rügen. En expédition sur les côtes sud de la Baltique, Olaf, le roi de Novège, tombe dans une embuscade tendue par une alliance composée du roi de Danemark Sven à la Barbe Fourchue, du roi de Suède Olof Skötkonung et du Norvégien Éric Håkonsson, jarl de Lade. Pris par surprise, Olaf doit affronter une force largement supérieure d'au moins 70 navires avec seulement 11 navires. Arrimés les uns aux autres en une formation défensive, ses navires sont capturés l'un après l'autre jusqu'à la prise de son navire amiral, le Grand Serpent (Ormen Lange, en vieux norrois), par le jarl Éric. Olaf se jette alors à la mer, mettant fin aux combats. Après la bataille, la Norvège est confiée à la gestion des jarls de Lade, en tant que fief des rois de Danemark et de Suède. Les écrits les plus détaillés sur l'événement, les sagas royales, sont rédigés environ deux siècles après son déroulement. Historiquement peu fiables, elles offrent un récit littéraire détaillé de la bataille et des événements qui l'ont entraînée. Les sagas attribuent les causes de la bataille à la proposition malheureuse de mariage d'Olaf Tryggvason à Sigrid Storråda et à son mariage problématique avec Tyra, la sœur de Sven de Danemark. Au début de la bataille, Olaf est mis en scène injuriant les flottes danoises et suédoises à coup de bravades et d'insultes ethniques, tandis qu'il reconnaît qu'Éric Håkonsson et ses hommes sont dangereux, étant norvégiens comme lui. L'épisode le plus connu de la bataille est le bris de l'arc d'Einarr Þambarskelfir, qui annonce la défaite d'Olaf. Dans les siècles qui suivent, la description de la bataille faite par les sagas, notamment par la Heimskringla de Snorri Sturluson, inspire de nombreuses œuvres littéraires. Magnifié par ces récits, le roi Olaf devient un personnage mythique de la littérature nordique. |
ÆthelflædÆthelflæd ou Ethelfleda, probablement née dans les années 870 et morte en 918, est la fille aînée du roi de Wessex Alfred le Grand. Épouse de l'ealdorman Æthelred de Mercie, elle règne à ses côtés jusqu'à sa mort, en 911, après quoi elle gouverne seule la Mercie, cas extraordinaire pour l'époque. Elle poursuit avec succès la lutte contre les Vikings en collaboration avec son frère Édouard l'Ancien et fonde plusieurs forteresses dans les Midlands pour défendre son pays contre les Vikings. Elle dirige également une campagne contre les Gallois. Après s'être emparée des forteresses vikings de Derby et Leicester, Æthelflæd meurt à Tamworth le . Elle ne laisse qu'une fille, Ælfwynn, qui est rapidement déposée par Édouard. Celui-ci unit ainsi la Mercie au Wessex, préparant la naissance du royaume d'Angleterre. |
Abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-LieuL'abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu est l'abbatiale de l'ancienne abbaye fondée au IXe siècle par des moines bénédictins et située à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu en France. L'abbatiale, édifice de style carolingien, a accueilli un temps le corps de saint Philibert dont la commune tirera son nom. Suite à l'attaque du site par les Normands, les moines s'enfuient avec le corps du saint et se réfugient à Tournus. La communauté se reforme alors pour fonder un prieuré. Utilisée au XIXe siècle comme marché couvert, l'abbatiale ne sert alors plus à la célébration du culte. Des fouilles mettent à jour le sarcophage du saint et l'édifice est classé au titre des Monuments historiques en 1896. L'abbatiale est réaffectée au culte depuis 1936. C'est aujourd'hui l'un des monuments importants du pays de Retz ouvert aux visiteurs. |
AttilaAttila, né aux alentours de 395 dans les plaines danubiennes et mort en 453 dans la région de la Tisza dans l'Est de la Hongrie actuelle, est le roi des Huns de 434 jusqu'à sa mort en 453, selon l'historiographie romaine. Durant les cinquante années précédant son avènement, l'Empire hunnique s'étend de l'Asie centrale à l'Europe centrale et soumet de nombreux peuples germains. Son règne marque le début d'une grande confrontation avec l'Empire romain. Cette guerre tourne court avec la mort précoce d'Attila au retour d'une campagne victorieuse dans la péninsule italienne. Son empire n'a pas survécu à sa mort, mais il est parfois considéré comme l'évènement déclencheur des « invasions barbares » et indirectement de la chute de Rome et de la fin de l'Empire d'Occident. La culture des Huns et la personnalité d'Attila ont fasciné ses contemporains. L'historiographie chrétienne a créé une légende noire autour du personnage mais d'autres traditions scandinaves et germaniques l'ont érigé en figure positive. Les Hongrois le célèbrent comme un héros fondateur. Ces mythes divergents se retrouvent dans les nombreuses représentations artistiques d'Attila, de l'Antiquité à nos jours. |