Wikipédia:Sélection/Monde arabo-musulman

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Céramique islamique

Coupe aux chasseurs, Iran du Nord-Ouest, XIIe ‑ XIIIe siècle, musée du Louvre.
Coupe aux chasseurs, Iran du Nord-Ouest, XIIe ‑ XIIIe siècle, musée du Louvre.

La céramique, considérée comme un « art mineur » en Europe, est l'un des médias artistiques les plus utilisés dans les arts de l'Islam à toutes les époques et dans toutes les régions.

Le statut de la céramique dans les mentalités du monde islamique est assez difficile à établir, d'autant que les pièces sont de qualité très variable, depuis la vaisselle commune jusqu'aux objets réservés à une élite. Les productions les plus coûteuses et les plus délicates ont évidemment un rôle de luxe, destiné à la cour, et ne sont pas forcément utilitaires.

La céramique est un art d'atelier, c'est pourquoi les noms de potiers restent le plus souvent inconnus, les pièces ne recevant pas de signatures. En revanche, on connaît un certain nombre de marques d'ateliers. Les lieux de production restent également souvent assez flous, d'autant que les céramiques sont fréquemment exportées, parfois sur de grandes distances, comme produits de valeurs ou comme contenants.

Grande mosquée de Kairouan

Galerie devant la salle de prière de la mosquée.
Galerie devant la salle de prière de la mosquée.

La Grande Mosquée de Kairouan (arabe : الجامع الكبير بالقيروان), également appelée mosquée Oqba Ibn Nafi (arabe : جامع عقبة بن نافع) en souvenir de son fondateur, est l'une des principales mosquées de Tunisie située à Kairouan, parfois considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam. L'édifice reste le sanctuaire le plus ancien et le plus prestigieux de l'Occident musulman. Il a été classé, avec la ville de Kairouan, au patrimoine mondial de l'Unesco en 1988.

Élevée par Oqba Ibn Nafi al-Fihri à partir de 670 (correspondant à l'an 50 de l'hégire), alors que la ville de Kairouan est fondée, elle est considérée, dans le Maghreb, comme l'ancêtre de toutes les mosquées de la région aussi bien que l'un des plus importants monuments islamiques et un chef-d'œuvre universel d'architecture. D'un point de vue esthétique, la Grande mosquée de Kairouan apparaît comme le plus bel édifice de la civilisation musulmane au Maghreb. Son ancienneté et la qualité de son architecture font d'elle un joyau de l'art islamique. Nombreux sont les ouvrages et les manuels d'art musulman qui font référence à la mosquée…

Mosquée

Une mosquée est un lieu de culte où se rassemblent les musulmans pour les prières communes. L’ensemble architectural est le plus souvent entouré d’une ou plusieurs tours, ou minarets, dont le nombre est limité à six pour ne pas excéder celui de la mosquée de La Mecque qui en comporte sept. Le toit est souvent en forme de dôme. C’est du haut d’un des minarets que le muezzin (Moadhin) appelle à la prière au cours de l’adhan. Une mosquée est plus qu’un lieu de culte, c'est, également, une institution sociale, éducative et politique : elle peut, ainsi, être accompagnée d’une madrasa (école), d’un centre de formation, voire d’une université. Elle sert aussi de lieu de rencontres et d’échanges sociaux.

Le nom mosquée, attesté en 1550 dans la langue française, est un emprunt à l’italien mosche(t)a, par le truchement de l'espagnol mezquita, venant lui-même de l’arabe مسجد masjid, lui-même emprunté à l'araméen masged. Il dérive d’une racine proto-sémitique signifiant « poser le front au sol » et rappelle qu’il s’agit d’un lieu de prosternation.

La première construite pendant le règne de l’islam serait la mosquée de Quba à Médine. Elle aurait été édifiée lors de l’hégire, fuite de Mahomet et ses compagnons de la Mecque à Médine. Quelques jours après avoir commencé sa construction, Mahomet aurait entamé la construction d’une deuxième mosquée à Médine, connue aujourd’hui sous le nom de masjid al-Nabawi, ou « mosquée du prophète ». D'après la tradition, son emplacement serait celui de la première prière de vendredi effectuée à Médine. Selon cette tradition, prié par les habitants de Médine d’accepter plusieurs terrains, Mahomet, pour ne froisser personne, laissa à sa monture, Qoçoua, le soin de déterminer le lieu d’arrivée en lui relâchant la bride. C’est ainsi qu’après nombre de détours elle s’arrêta enfin sur un large terrain vide et s’agenouilla. C’est sur ce terrain que la mosquée de Médine aurait été bâtie

Histoire de l'Ouzbékistan

Samarcande. Madrassa Cher-Dor

Situé au cœur de l’Asie centrale, entre les steppes, les déserts et les montagnes majestueux, au croisement de grandes routes de communication et de commerce, l’Ouzbékistan a connu d’importantes migrations au cours de son histoire, qui ont causé des modifications de son peuplement, suivant les montées et les chutes de dynasties et d’empires aussi puissants que variés.

Les Ouzbeks, de langue turque, ne sont que parmi les derniers de ces migrants… Aujourd’hui, ce pays indépendant le plus peuplé de la région tente à se faire le chemin autour des grandes puissances et d’affirmer son identité propre qu’il est en train de forger.

Tapis persan

Détail d'un tapis persan détenu par le musée du Louvre à Paris.
Détail d'un tapis persan détenu par le musée du Louvre à Paris.

Le tapis persan est un élément essentiel de l’art et de la culture perses, et son tissage est devenu un art. Le tissage du tapis est sans doute une des manifestations les plus distinguées de la culture et de l’art perse, et on le fait remonter à l’Âge du bronze.

Le luxe auquel est associé le tapis persan fournit un contraste saisissant avec ses débuts modestes parmi les tribus nomades de Perse. Le tapis était alors article nécessaire contre les hivers rudes. Depuis, il est devenu un mode d’expression artistique par la liberté qu’autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication sont passés de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d’autres matières comme source d’inspiration.

À partir du XVIe siècle, la fabrication des tapis s’est développée jusqu’à devenir un art à part entière.

Théorème d'Al-Kashi

Le théorème d'Al-Kashi est un théorème de géométrie du triangle couramment utilisé en trigonométrie. Il généralise le théorème de Pythagore aux triangles non rectangles : il relie le troisième côté d'un triangle aux deux premiers ainsi qu'au cosinus de l'angle formé par ces deux côtés.

Soit un triangle ABC, dans lequel on utilise les notations usuelles exposées sur la Fig. 1 : d'une part α, β et γ pour les angles et, d'autre part, a, b et c pour les côtés respectivement opposés à ces angles. Alors, le théorème d'al-Kashi stipule que :
.

Dans la plupart des autres langues, ce théorème est connu sous le nom de loi des cosinus, appellation toutefois relativement tardive. En français, cependant, il porte le nom du mathématicien perse Ghiyath al-Kashi qui unifia les résultats de ses prédécesseurs.

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Histoire de l'Iran

Le Roi des Rois Darius Ier représenté à Persépolis.
Le Roi des Rois Darius Ier représenté à Persépolis.

L'Iran possède l'une des civilisations continues les plus anciennes du monde. L'histoire de l'Iran couvre des milliers d'années, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en Azerbaïdjan, de Shahr-i Sokhteh (« Ville brûlée ») dans le Sistan, et l'ancienne civilisation de Jiroft, suivie du royaume d'Élam, de l'empire Achéménide, des Parthes, des Sassanides jusqu'à l'actuelle République islamique d'Iran.

L'Iran entre dans l'histoire avec le royaume élamite, successeur de la période proto-élamite, qui atteste d'une incroyable longévité, puisque c'est une puissance notable de la fin du IIIe millénaire, jusqu'au milieu du Ier millénaire, quand son héritage est repris par l'Empire perse naissant, à la riche et tumultueuse histoire.

En 1953, le Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh, qui entreprend la nationalisation du pétrole, est éloigné du pouvoir à la suite d'un complot orchestré par les services secrets britanniques et américains, l'opération Ajax. Après la chute de Mossadegh, Mohammad Reza Shah Pahlavi met progressivement en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l'appui américain.

Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre le régime du Shah, Mohammad Reza Pahlavi quitte l'Iran le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Rouhollah Khomeini revient en Iran après un exil de quinze ans. Il renverse le gouvernement du Shah le 11 février et instaure une République islamique

Arts de l'Islam

Riza-i Abbasi, Deux amants, Iran, 1630.
Riza-i Abbasi, Deux amants, Iran, 1630.

L'expression arts de l'Islam (ou art islamique) s'applique à la production artistique ayant eu lieu depuis l'hégire (622 de l'ère chrétienne) jusqu'au XIXe siècle dans un territoire s'étendant de l'Espagne jusqu'à l'Inde et habité par des populations de culture islamique.

L'art produit dans le contexte du monde islamique présente une certaine unité stylistique due aux déplacements des artistes, des commerçants, des commanditaires et des œuvres. L'emploi d'une écriture commune dans toute la civilisation islamique et la mise en valeur particulière de la calligraphie renforcent cette idée d'unité. D'autre éléments ont été mis en valeur, comme l'attention portée au décoratif et l'importance de la géométrie et des décors tapissants. Toutefois, la grande diversité des formes et des décors, selon les pays et les époques, amène souvent à parler plus d'« arts de l'Islam » que d'un « art islamique ». Pour Oleg Grabar, l'art d'Islam ne peut d'ailleurs se définir que par « une série d'attitudes vis-à-vis du processus même de la création artistique ».

En architecture, des bâtiments aux fonctions spécifiques, comme des mosquées et des madrasas, sont créés dans des formes très variées mais suivant souvent un même schéma de base. S'il n'existe quasiment pas d'art de la sculpture, le travail des objets de métal, d'ivoire ou de céramique atteint fréquemment une grande perfection technique. Il faut aussi souligner la présence d'une peinture et d'une enluminure présentes dans les livres sacrés et profanes.

Les arts de l'Islam ne sont pas proprement religieux : l'Islam est ici considéré comme une civilisation plutôt que comme une religion. Contrairement à une idée reçue, il y existe des représentations humaines, animales et même de Mahomet : celles-ci ne sont bannies que dans les lieux ou ouvrages religieux (mosquées, madrasas, Corans), en dépit de quelques exceptions.