Islamophobie

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L'islamophobie est un terme polysémique qui se définit étymologiquement comme la peur ou la crainte de l'islam, mais dont le sens peut aussi désigner la notion d'une hostilité envers l'islam, voire envers les musulmans[1], sans qu'un consensus ne soit aujourd'hui dégagé.

La définition de ce mot, né dans la première moitié du XXe siècle et devenu fréquent au cours des années 2000, varie suivant les milieux et les périodes. De nombreuses divergences quant à son origine existent, et certains y voient une manipulation sémantique visant à empêcher toute critique de l'islam. Une partie de la presse francophone, ainsi que certaines institutions et organisations internationales de lutte contre les discriminations, utilisent le terme pour désigner un phénomène sociétal de stigmatisation à l’encontre des musulmans[2].

Étymologie

Le terme « islamophobie » s'est formé à partir du mot « islam » et du suffixe « phobie », qui dérive de phobos — du grec ancien φόβος / phóbos, « frayeur »[3] ou « crainte »[4]. En français, le terme « phobie » qui relève du champ psychique peut signifier, d'après le Trésor de la langue française informatisé :

  • dans son sens le plus fort (médical) : « symptôme prévalent des névroses obsessionnelles, caractérisé par une réaction d'angoisse ou une répulsion ressentie devant le même objet, la même personne ou une situation bien déterminée » ;
  • de manière atténuée sur le plan du comportement psychique et émotionnel : « aversion très vive, irraisonnée ou peur instinctive ».

Origines et usages

Plusieurs chercheurs ont montré que le mot « islamophobie » est utilisé en France dès le début du XXe siècle[5],[6],[7].

L'expression apparaît par exemple, en 1910, dans l'ouvrage La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, de Alain Quellien — haut fonctionnaire du ministère des colonies[8]. Il se retrouve dans d'autres publications de la même époque[note 1], comme dans l'ouvrage Haut-Sénégal-Niger (1912) de Maurice Delafosse[note 2].

Le journaliste Alain Gresh, ainsi que les sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed[11],[12] notent, notamment, l'utilisation de l'expression « délire islamophobe » dès 1925 en France[13].

Caroline Fourest et Fiammetta Venner affirment, en 2003, que le mot a pour la première fois été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens, puis réactivé « au lendemain de l'affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission »[14],[note 3], pour justifier en 1990 la fatwa contre l'écrivain Salman Rushdie, pour condamner à mort Taslima Nasreen et plusieurs autres intellectuels musulmans pour des écrits jugés blasphématoires[16]. Elles ajoutent que le terme est toujours utilisé par le régime iranien pour condamner toute production artistique jugée blasphématoire, comme l'accusation d'islamophobie lancée en 2007 par Mehdi Halhor contre le dessin animé Persepolis, réalisé d'après le bande dessinée de Marjane Satrapi.

Toutefois, selon Sébastien Fontenelle ou le collectif des Indigènes de la République, l'argument de Caroline Fourest, repris par Pascal Bruckner, Éric Zemmour ou encore Manuel Valls, est une contre-vérité historique destinée à discréditer tout usage de ce terme[17],[18].

Alice Géraud écrit, dans Libération, en 2013, que Caroline Fourest « balaie aujourd’hui cette histoire de référence aux mollahs iraniens » — elle leur avait précédemment attribué la première utilisation de l'expression en 1979 —, et déclare :

« L’important, ce n’est pas de savoir si quelqu’un a parlé d’islamophobie il y a un siècle dans sa salle de bain, c’est le sens de ce mot. Elle concède cependant avoir l’impression d’avoir perdu la bataille sémantique. “Le mot va gagner parce qu’il est court, parce que personne ne prend le temps de réfléchir à son sens et que celui de 'racisme' est devenu ringard”. Elle regrette “qu’avec ce mot, les laïcs deviennent des racistes et les racistes passent pour des héros de la liberté d’expression”[19]. »

Le sens contemporain du terme émerge en Grande-Bretagne dans les années 1990, sous la plume de l’organisation antiraciste Runnymede Trust[20].

Son usage se répand dans le langage médiatique essentiellement à partir des attentats du 11 septembre 2001, à New York, des attentats de Madrid du 11 mars 2004 et des attentats des 7 et 21 juillet 2005 à Londres, qui, revendiqués par des islamistes[21] provoquent des réactions de rejet envers des musulmans dans plusieurs pays, principalement occidentaux[22],[23].

Ainsi, dans une tribune du Monde du 22 décembre 2001, intitulée « Existe-t-il un antisémitisme islamique ? », Tariq Ramadan écrit :

« Au nom d'une commune éthique citoyenne, notre dignité sera fonction de notre capacité à savoir critiquer, au-delà de toute appartenance confessionnelle, tout État et toute organisation à l'aune des principes du droit sans considérer qu'il s'agit d'une manifestation d'antisémitisme ou d'islamophobie[24]. »

Selon Caroline Fourest, Tariq Ramadan a apporté au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) le concept de lutte contre l'islamophobie pour faire condamner le blasphème et les critiques de l'islam en France. Pour Caroline Fourest et Fiammetta Venner, fondatrices de la revue ProChoix et auteures de Tirs croisés. La laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman[25] :

« [le] mot “islamophobie” a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. Il est urgent de ne plus l’employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l’islam[26],[27]. »

Définition et sens

Définitions

  • Le Petit Robert introduit le mot dans son édition 2006. Dans celle de 2014, de même que dans Le Grand Robert dans son édition 2015[28], il le définit, comme le dictionnaire Larousse, comme l'« hostilité envers l'islam, les musulmans[1] ».
  • Pour le collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), il s'agit de :
    « l’ensemble des actes de rejet, de discrimination ou de violence perpétrés contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à la religion musulmane[29] ».
  • La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) retient comme définition :
    « attitude d'hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme telles ou envers l'islam[30] ».
  • L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) définit la notion comme :
    « une forme contemporaine de racisme et de xénophobie motivée par la peur infondée, la méfiance et la haine des musulmans et de l'islam. L'islamophobie se manifeste aussi par l'intolérance, la discrimination, l'inégalité de traitement, les préjugés, les stéréotypes, l'hostilité et le discours public défavorable. Différencier du racisme et de la xénophobie classique [sic], l'islamophobie est principalement basée sur la stigmatisation d'une religion et ses adeptes, et en tant que telle, l'islamophobie est un affront aux droits de l'homme et de la dignité des musulmans[31] ».
  • Le Conseil de l'Europe présente l'ouvrage « L'islamophobie et ses conséquences pour les jeunes » (2005), en résumant :
    « L'islamophobie peut se définir comme la peur, ou une vision altérée par des préjugés, de l'islam, des musulmans et des questions en rapport. Qu'elle se traduise par des actes quotidiens de racisme et de discrimination ou des manifestations plus violentes, l'islamophobie est une violation des droits de l'homme et une menace pour la cohésion sociale[32] ».

Le Conseil de l'Europe, l’OSCE et l’UNESCO — qui éditent une brochure destinée à aborder l'islamophobie en milieu scolaire — écrivent que les termes « islamophobie » et « racisme anti-musulman » renvoient à la même notion d’« intolérance et de discrimination envers les musulmans » — cette dernière expression étant la plus fréquemment employée par les organisations inter-gouvernementales. « Le mot « islamophobie » est très courant dans les ONG, et apparaît fréquemment dans les médias ; il évoque la peur, la haine ou les préjugés à l’encontre de l’islam et des musulmans. L’expression « racisme anti-musulman » place l’intolérance envers les musulmans dans le cadre plus large du racisme, et assimile implicitement la religion à une race » Les rédacteurs précisent ; « Ces désignations sont souvent utilisées l’une pour l’autre, bien qu’elles ne soient pas synonymes et fassent ressortir des aspects différents du phénomène[33] ».

Des sens multiples

Le terme d'islamophobie recouvre de nombreuses significations suivant ses locuteurs et les milieux ou il est employé.

Il est employé pour désigner la haine supposée de l'islam comme dans l'article du journal Le Reflet[34] ou le terme « islamophobie » désigne « des attaques sataniques et intolérables contre l'Islam » lors de l'affaire des caricatures de Mahomet.

Dans les pays occidentaux, le terme peut désigner une attitude xénophobe, à l'encontre des musulmans (d'où le néologisme d'« islamalgame » inventé par de jeunes français d'ascendance nord-africaine[35]) et par amalgame, des résidents et nationaux d'origine arabe ou maghrébine, voire française comme les Harkis[36]. En pratique, les concepts d'islamophobie et de racisme peuvent se trouver associés par une partie de la population et par suite difficiles à dissocier pour ces personnes.

Une étude du Runnymede Trust utilise le terme islamophobique pour caractériser un certain point de vue sur la religion musulmane, puis considère que l'islamophobie est source de danger pour la communauté musulmane et finalement pour l'ensemble de la société[37].

Pour Doudou Diène, rapporteur spécial des Nations unies, le terme islamophobie se « réfère à une hostilité non fondée et à la peur envers l’islam, et en conséquence la peur et l’aversion envers ceux qui se réclament de cette mouvance. Il se réfère également aux conséquences pratiques de cette hostilité en termes de discrimination, préjugés et traitement inégal dont sont victimes des musulmans (individus et communautés) et leur exclusion de sphères politiques et sociales importantes. Ce terme a été inventé pour répondre à une nouvelle réalité: la discrimination croissante contre les musulmans qui s’est développée ces dernières années »[38].

Critique de la religion

Un autre sens peut être donné à Islamophobie : celui de critique de la religion. Pour Thomas Deltombe[39], « En fonction des définitions possibles des mots utilisés, on doit bien distinguer deux positions : l'islamophobie de type raciste (« musulman » comme catégorie ethnique) ou « xénophobe » (l'islam comme élément « étranger ») et la critique légitime des dogmes religieux, quels qu'ils soient. »

Le Haut Conseil à l'intégration, fondé par Michel Rocard, se prononce en 2003, votant unanimement une motion rappelant que : « en République, la critique de la religion, comme de toutes les convictions, est libre, est constitutionnellement garantie et fait partie de la liberté d'opinion et d'expression, et ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie[40] ».

Critiques du terme

Critique du terme de « phobie »

La construction du néologisme à partir du suffixe « phobie » est critiquée car elle associe la notion d'idéologie et son corollaire démocratique : le débat, à un concept de maladie mentale[41],[42],[43]. Anne-Marie Le Pourhiet a analysé la tendance de certains à « qualifier de « phobie » (homophobie, lesbophobie, handiphobie, islamophobie, judéophobie, mélanophobie, etc.) toute expression d'une opinion contraire à leurs prétentions ou revendications. […] on comprend bien qu'il s'agit de traiter le dissident en malade dont l'accompagnement psychiatrique devrait sans doute être recommandé en parallèle à la répression pénale »[44].

Flemming Rose, rédacteur en chef du journal Jyllands-Posten qui a publié les caricatures de Mahomet déclare :

« Comme c'est astucieux qu’ayant créé le mot « islamophobie », les pays musulmans puissent ainsi insinuer que critiquer l’islam - distincte de toute discrimination à l'encontre des personnes musulmanes - est une maladie, un fantasme malsain qui nécessite d'être soigné médicalement[45]. »

Ainsi, la répression de l’expression d’opinion en la qualifiant de maladie mentale est une méthode qui a été employée par l’Union soviétique à l’époque de Brejnev pour réprimer la dissidence et enfermer arbitrairement des opposants[46].

Caroline Fourest soutient que le mot homophobie (et par extension lesbophobie, xénophobie, handiphobie ou mélanophobie) n'a rien à voir avec le terme islamophobie (et donc par extension judéophobie) car le premier stigmatise une phobie envers des individus pour ce qu'ils n'ont pas choisi, ce qui constitue un racisme, et le dernier confond la haine de l'islam (et non des musulmans) avec le choix qu'il représente. L'hostilité envers une croyance, une religion, une idéologie relève des appréciations personnelles et de la simple liberté d'expression[47]. Sa position est donc la même que celle du HCI citée plus haut.

Évoquant la mode contemporaine des phobies à combattre, Philippe Muray parlait de « cage aux phobes »[48].

Interdire la critique de l'islam au prétexte de défendre les musulmans

Le concept d'islamophobie, ainsi que le terme lui-même, ont été critiqués sur plusieurs aspects. Des opposants au concept soulignent que le terme mélange la critique d'une religion à celle de ses adeptes. Ainsi pour Régis Debray, l'usage du terme islamophobie s'apparente à un chantage qui amalgame la critique d'une religion avec l'injure faite aux fidèles de cette religion[49].

Didier Delaveleye, pour le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX), rappelle la construction du mot et le sens qui en découle :
« En voilà un qui est au hit-parade des mots problèmes : l’islamophobie. Ce terme s’est imposé aujourd’hui pour désigner l’hostilité spécifique vis-à-vis de la population de religion ou d’origine musulmane. Toutefois, cette simple définition pose déjà un problème puisque littéralement, l’islamophobie ne désigne pas la crainte du musulman, mais la crainte d’une religion particulière, l’islam. »[50]

Pour Meïr Waintrater, ancien directeur de la revue juive L'Arche, il ne faut toutefois pas se laisser « piéger par les mots » car « le terme d'islamophobie ne renvoie pas à une controverse au sujet de l'islam, mais à une mise en accusation systématique des musulmans, en tant que collectivité ou en tant que personnes – tout comme le terme d'antisémitisme a été inventé par des agitateurs antijuifs, dans le dernier quart du XIXe siècle, pour persécuter non pas d'hypothétiques « sémites » mais les Juifs et eux seuls. Islamophobie et antisémitisme, qui diffèrent par les conditions historiques de leur développement et par leurs logiques, ont ceci en commun que la mise en cause des individus y est dialectiquement liée à la représentation paranoïaque d'une collectivité[51]. »

Le dessinateur Charb, assassiné dans l'attentat perpétré en janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo, dresse un « réquisitoire virulent » contre l'utilisation du mot « islamophobie » avec la « complicité des médias », dans un livre posthume intitulé Lettres aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes :
« Si demain les musulmans de France se convertissent au catholicisme ou bien renoncent à toute religion, ça ne changera rien au discours des racistes : ces étrangers ou ces Français d'origine étrangère seront toujours désignés comme responsables de tous les maux. […]
Les militants communautaristes qui essaient d'imposer aux autorités judiciaires et politiques la notion d' « islamophobie » n'ont pas d'autre but que de pousser les victimes de racisme à s'affirmer musulmanes[52],[53]. »

Pour le politologue spécialisé de l'islam Gilles Kepel, l'islamophobie « est un concept récent qui repose sur une ambiguïté dans la mesure où il se présente comme le symétrique de l’antisémitisme. Alors que la lutte contre l'antisémitisme criminalise ceux qui s'attaquent aux juifs sans empêcher pour autant la libre critique des textes sacrés, le combat contre l'islamophobie fait de toute réflexion critique sur l'islam un interdit absolu. L'ambiguïté entretenue par le CCIF et certaines associations antiracistes qui tendent à confondre antisémitisme et islamophobe est donc une imposture. La lutte contre l'islamophobie consiste à faire encore que la vision la plus rigoriste de l'islam ne puisse plus être mise à distance, y compris par les musulmans eux-mêmes, lesquels, le cas échéant, se font traiter d'apostats »[54].

Pour le philosophe Pascal Bruckner, l'islamophobie relève de l’illusion et d'un « racisme imaginaire »[55].

Pour l'universitaire Bernard Rougier, auteur des Territoires conquis de l'islamisme, « le terme islamophobie a précisément pour fonction d'empêcher de distinguer islam et islamisme »[56].

Critique traditionnelle des religions et critique de l'islam

Il existe en France une longue tradition de critique de la religion. La figure de Voltaire, souvent évoquée dans les débats (par Alexandre del Valle[57], Claude Imbert, Alain Gresh…), trouve des appuis célèbres et anciens. Cette tradition se retrouve dans des formes variées, allant de la simple critique philosophique ou sociologique, jusqu'à des formes très militantes de lutte contre toute forme de religion, héritières des grands débats anticléricaux du début du XXe siècle.[réf. souhaitée]

La critique de la religion est « constitutionnellement » légitime et, en conséquence, son libre exercice garanti tant qu'il reste dans un cadre légal (les propos injurieux ou calomnieux sont bien entendu punissables). L'usage du terme « islamophobie » risque de couvrir une condamnation active de cette attitude, donc de facto une censure interdisant, sous couvert de respect, toute critique envers l'islam. Une telle censure serait contraire à la loi comme aux traditions démocratiques, qui autorisent l'expression de toutes les opinions sur tous les sujets, y compris religieux, dès lors que leur forme répond aux formes admises du débat d'idées.[réf. souhaitée]

Cette critique, exprimée par exemple par le Conseil de l'Europe, s'adresse moins à l'islam en tant que tel qu'à l'intégrisme. On quitte dès lors le débat « l'islam est-il dangereux ? » pour le remplacer par : « pratiquer les lois de sa religion particulière en violant celles de la République est-il tolérable ? »[réf. souhaitée]

Pour Caroline Fourest, le monde revendiqué par les intégristes musulmans ressemble fort à celui demandé par des intégristes juifs et chrétiens. La critique du terme « islamophobie » relève ainsi d'une lutte contre la tendance qu'auraient ces intégristes de mettre leur religion à l'abri de la critique, s'appuyant notamment sur la lutte contre le blasphème (que la loi n'entend ni ne peut interdire, le nombre de religions et de leurs variantes ainsi que de leurs tabous particuliers rendant le concept indéfinissable).[réf. souhaitée]

C'est dans le sens de rejet de certains choix de société de la religion musulmane ou de certaines de ses formes[réf. nécessaire] que l'islamophobie est revendiquée : « [C]e terme d'islamophobie n'exprime rien d'autre que le dégoût et le rejet de l'islam en tant que religion, en tant que système de pensée totalisant. L'islamophobie c'est le rejet de l'islam, pas le rejet des musulmans ni le rejet des arabes ou des maghrébins » déclare le site atheisme.org[58] :

« Les lecteurs d'atheisme.org qui se reconnaissent dans l'opposition radicale aux religions sont vivement encouragés à se déclarer publiquement islamophobes afin de créer un mouvement courageux de contestation de cette religion qui ne vaut pas mieux que les autres[59]. »

La critique de l'islam en tant que religion est rendue difficile par la variété de ses formes[réf. nécessaire]. Selon l'intellectuel américain Edward Said, le terme « islam », tel qu'il est utilisé par les médias et les « experts », recouvre en effet des réalités politiques, sociales, géographiques extrêmement variées (et parfois contradictoires)[60]. Mais puisque, par définition, toutes ces formes ont au moins le Coran et la figure du prophète Mahomet en commun, la critique de ceux-ci rend possible celle de l'islam en général sous l'angle théologique et philosophique.

Claude Imbert, membre du Haut Conseil à l'intégration (HCI), fondateur et éditorialiste de l'hebdomadaire Le Point, affirme, le 24 octobre 2003[61] :

« Moi, je suis un peu islamophobe. […] Nous avons le droit de combattre le racisme, d’accepter une pratique paisible de l’islam. Et j’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme [et] en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe[62]. »

Éric Conan, journaliste à L’Express, estime que le terme relève de la « guerre des mots »[63], qui serait prise dans une lutte idéologique, voire une guerre, au sein de l'islam lui-même, où l'islamisme en sous-main tendrait à imposer un point de vue contraire à la fois à la tendance strictement religieuse de l'islam et sa composante libérale.

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) et certains défenseurs de la laïcité étaient opposés à l'usage du terme au nom de la défense des principes de la liberté d'expression inscrits dans la Constitution et dans les Déclarations des droits de l'homme. La CNCDH, après une longue discussion, reprend le terme à son compte. Elle s'en explique dans son rapport annuel relatif à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie de l'année 2013[64] :

« La CNCDH est d’avis qu’il convient de nommer ce que l’on dénonce et souhaite combattre. C’est pourquoi, sans pour autant faire fi des impropriétés sémantiques ni occulter les risques d’instrumentalisation, elle a pris pour parti de désigner par le terme « islamophobie » ce phénomène rampant, dangereux, qui menace le « vivre ensemble » et appelle à toutes les vigilances[65]. »

Le Mouvement des musulmans laïques de France (MMLF) avec Kebir Jbil soutient qu’« en Iran et au Soudan, pour éliminer les musulmans progressistes, il suffit de les qualifier d’islamophobes. Ainsi, ce terme ne désigne pas un racisme, mais stigmatisme toutes celles et tous ceux qui résistent à l’islam radical et archaïque. »[réf. nécessaire]

Pour Dominique Sopo, le concept d'islamophobie est « extrêmement problématique » car il est susceptible « de réinstaurer le délit de blasphème dans les ordres juridiques[réf. nécessaire] ».

Dévoiement du terme et entrave à la possibilité d'intégration

Pour le sociologue Jean-Pierre Le Goff, « tout un courant intellectuel gauchisant » aurait, au nom de la lutte contre l'islamophobie, accusé « la République, la laïcité et notre propre histoire de tous les maux, renforçant le sentiment victimaire et le ressentiment existant chez une partie de nos compatriotes musulmans. » De cette manière se serait créée « une police de la pensée et de la parole » traitant nombre d'intellectuels et de journalistes d'« islamophobie », « faisant pression et rendant plus difficile toute critique, toute réflexion et débat sur l'islam et son adaptation difficile à la civilisation européenne, réflexion et débat indispensables à son intégration[66]. »

Rapport entre islamophobie et racisme

Dans son rapport de mars 2008, l’observatoire de l’Organisation de la coopération islamique sur l’islamophobie estime que celle-ci a pris récemment de l'ampleur dans les pays occidentaux. Il se peut qu'il fasse référence à la période qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001 à New York, du 11 mars 2004 à Madrid, du 7 juillet 2005 à Londres[67]

Le terme est dénoncé par de nombreuses personnes et associations comme permettant de qualifier de raciste, qui donc tombe sous le coup de la loi, les critiques formulées à l’encontre de l’islam. L'usage du terme constituerait également une transformation indue de la lutte antiraciste, comme l'affirme par exemple le site athéisme.org, pour qui le MRAP assure désormais la défense de l'islam, ceci au nom de la lutte contre l'islamophobie et quitte à délaisser la lutte contre le racisme[68].

La raison de l'opposition à l'usage du terme est explicitement énoncée lors du désaccord entre le MRAP et le syndicat d'enseignants, Unsa-Education, qui comme d'autres syndicats et organisations laïques, telle la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), ont refusé la demande du MRAP en faveur de l'usage du terme islamophobie, et ce, à l'occasion de la semaine d'éducation contre le racisme à l'école (21-26 mars 2005).

En France, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) remet en mars 2004 un rapport au premier ministre où on peut lire que « certains courants intégristes tentent d'obtenir la requalification du racisme anti-maghrébin en islamophobie pour mieux tirer bénéfice des frustrations, jouer sur les replis identitaires religieux de la population d'origine maghrébine et faire du religieux le critère absolu de différenciation, de partage. Il faut donc manier ce terme avec la plus grande précaution. »[69].

L'extrême gauche antiraciste et tiers-mondiste a également été critiquée ; Pascal Bruckner interprète ainsi l'assimilation au racisme : « Il s'agit donc de réhabiliter le délit d'opinion afin de clouer le bec aux contradicteurs et déplacer la question du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou réticence étant immédiatement passible de poursuites. […] Or l'assimilation de l'esprit d'examen avec le racisme est trompeuse sachant que celui-ci s'adresse aux personnes en tant qu'elles existent et pour ce qu'elles sont, le Juif, le Noir, l'Arabe, autant la discussion critique porte sur de notions mobiles, variables, les idées, les dogmes, les principes, toujours susceptibles de transformations[70]. »

Le Haut Conseil à l'intégration français rappelle qu'« en République, la critique de la religion, comme de toutes les convictions, est libre, est constitutionnellement garantie et fait partie de la liberté d’opinion et d’expression, et ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie[40]. »

Certains refusent l'assimilation au racisme qui est parfois faite, expliquant que l'islam se choisit, à l'inverse des origines ethniques. Des observateurs et analystes, qui contestent l'emploi du terme, considèrent que cette notion contribue à propager un amalgame voulu entre religion, ethnie, et culture, amalgame qui contribue à transformer la crainte initiale en racisme. Entretenant la confusion dans les esprits et amalgamant la religion à l’origine ethnique, le concept d’islamophobie, sous couvert de lutte contre le racisme, sanctuarise l'islam[71].

Selon Anne-Marie Thiesse, le terme « musulman » aurait longtemps désigné, en France, durant la période coloniale, non pas une catégorie religieuse mais une catégorie ethno-raciale : les Arabo-Berbères d'Afrique du Nord, qu'ils soient ou pas de confession musulmane[72]. Cette définition ethno-raciale est encore parfois utilisée pour désigner des personnes qui ne sont pas de confession musulmane mais en référence à leur origine arabo-berbère. Ainsi, selon Vincent Ferry et Piero-Galloro, pour Nicolas Sarkozy, le terme « musulman » « n'a aucune connotation religieuse » mais une connotation ethnique[73].

Ce type de proposition, où la foi religieuse individuelle disparaît derrière une catégorisation ethnicisante, favorise les glissements sémantiques entre, par exemple, « arabes », « musulman » et, par suite, « islamistes ». Ainsi peut se développer, sous couvert d'une critique de la foi et des dogmes religieux, ce que le sociologue Saïd Bouamama appelle « un racisme respectable »[74]. De même, pour Rokhaya Diallo, « l'islamophobie est une reformulation polie et respectable d'une arabophobie ancienne et très ancrée[75]. »

Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe (IREMAM et CNRS) est l'auteur du livre La Nouvelle Islamophobie. L'ouvrage, plaidoyer en faveur de l'adoption du terme d'islamophobie en France. Selon lui, celle-ci « s'ancre très profondément dans la mémoire de l'Algérie coloniale ». Pour lui[76],[77], « l'islamophobie n'est pas une résurgence de la vieille problématique croisade/jihad - même si l'on peut relever ici ou la des traces théologiques - mais constitue bien un racisme antimusulman profondément moderne. » C'est dans ce sens qu'elle est dénoncée en France[78]. Tout comme l'anti-sémitisme, l'islamophobie inciterait à des profanations[réf. nécessaire].

Pour Olivier Roy, « la critique de l’islam comme religion permet de reprendre un discours anti-immigration en le déracialisant. Au lieu de critiquer les immigrés ou les Arabes, on se réfère aux « musulmans », mais il s’agit bien sûr de la même population. »[79].

De même, le journaliste Alain Gresh du Monde diplomatique estime quant à lui au sujet de l'usage du terme que « il est vrai que certains musulmans peuvent brandir l'islamophobie pour bannir toute critique de l'islam, cela ne doit pas nous décourager : la judéophobie ou l'antisémitisme est aussi utilisé par certains pour interdire toute critique de la politique israélienne. Faut-il bannir l'usage de ces mots pour autant ? », mais il considère surtout que « c’est ce nouveau masque du vieux fond de racisme anti-arabe et anti-Maghrébin conjugué avec l’idée d’une « menace » internationale que le terme « islamophobie » recouvre… Il est évident qu’il y a un recoupement entre racisme anti-Maghrébin et islamophobie, sans doute renforcé par la visibilité d’une partie de la jeune génération, qui s’affirme musulmane sur la scène publique et ne rase plus les murs. Il se développe ainsi un nouveau racisme anti-Arabe, porté par une partie des intellectuels et des médias, qui se camoufle sous le drapeau de la lutte contre l’islam[11]. »

Pour Pascal Boniface, géopolitologue et fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, « on ressort aujourd'hui, sur les musulmans, le même type d'arguments que l'on réservait aux Juifs dans les années 1930. Ils ne sont pas comme nous, ils font peser un danger sur la République. Ils ont un plan secret pour imposer leur loi. Leur religion est incompatible avec notre société. Ils ne seront jamais français et resteront étrangers, et ce, quelle que soit la mention figurant sur leurs passeports. Dans les années 1930, même s'il en avait la nationalité, un Juif n'était pas considéré comme tout à fait français. Aujourd'hui, cet argument est servi pour les musulmans[80]. »

Riposte laïque est association très critique envers ce concept d'islamophobie mais se défendant de tout racisme envers les gens d'origine musulmane.

Organisations contre l'islamophobie et pour la défense des victimes

Des organisations, contre les discriminations ou le racisme en général, luttent contre l'islamophobie ; d'autres ont été créées spécifiquement dans ce but. Après le 11 septembre 2001, en réaction à une recrudescence d'agressions islamophobes contre les musulmans, des associations ont été créées pour en défendre les victimes[réf. nécessaire].

États-Unis

L’association Council on American-Islamic Relations (en) (CAIR) a pour but, entre autres, de lutter contre la haine dont les musulmans peuvent être la cible aux États-Unis[81].

Europe

Belgique

  • Collectif contre l'islamophobie en Belgique (CCIB)

France

Le Collectif contre l'islamophobie en France (2003), la Coordination contre le racisme et l'islamophobie (2008)[82] et Contre-attaques[83] (1er septembre 2015).

Royaume-Uni

Organisations islamophobes

Il existe à travers le monde des organisations qui militent contre l'islamisation, créées selon des motivations diverses, avec des discours plus ou moins haineux, voire des actes de violence. Elles peuvent être qualifiées d'islamophobes.

Birmanie

Chine

États-Unis

Le CAIR (en) et l'université de Californie à Berkeley ont publié un rapport identifiant une trentaine d'organisations contribuant à la promotion de la haine envers l'islam et les musulmans aux États-Unis[85], parmi lesquelles :

Europe

Danemark

Norvège

Sri Lanka

Perceptions mondiales

Selon le rapport spécial[38] du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, — établi en 2008 par Doudou Diène — l'islamophobie, bien que le terme soit récent, a existé dès les « premiers contacts de l’islam avec les autres religions et cultures » et a augmenté sensiblement après certaines réactions aux attentats du 11 septembre 2001. L'islamophobie, dans l'acception de «racisme anti-musulman», est sous-jacente à l'utilisation du terme de « choc des civilisations », utilisé par Samuel Huntington, par nombre d'hommes politiques et d'intellectuels qui opposent un « islam global » respectant à la lettre les prescriptions de la charia, à un « Occident » mettant l'accent sur les droits de l'homme.

En 2004, une conférence des Nations unies[86] a eu pour thème les phénomènes de violence envers des musulmans et la recherche de moyens pour combattre l'islamophobie.

Australie

En 2006, le Sunday Herald Sun a publié un sondage commandé auprès de l'institut Gallup, publié le 30 juillet, indiquant que 40 % des Australiens interrogés estiment que l'« islam est une menace à leur mode de vie », et qu'un sondé sur trois craint davantage les musulmans depuis le 11 septembre 2001[87]. Un sondage similaire de mars 2006 établit qu'un quart des personnes interrogées voient l'islam comme « une croyance intolérante ou fondamentaliste ». Cependant, l'un des chercheurs à l'origine de cette étude, Kevin Dunn, de la New South Wales University, affirme que ces personnes se sentent moins menacées par l'islam quand elles ont des contacts directs avec les pratiquants de cette religion[88].

États-Unis

Le panneau au premier plan : « Aucune mosquée dans la zone du ground zero. Préservons la dignité de nos morts en ce lieu. »
Au second plan : « Qu'est-ce qui rendrait le terroriste Oussama ben Laden plus heureux qu'une mosquée bâtie sur les cendres de ses victimes ? »

Cette islamophobie progresse aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Les actes islamophobes se sont multipliés à travers les États-Unis, comme des magasins qui refusent de servir les clientes qui portent le voile islamique[89], ou encore des cas d'extrêmes violences allant parfois à la tentative de meurtre contre les musulmans à cause de leur religion[90],[91].

Une étude sortie en 2006 montre que l'islamophobie aux États-Unis était en expansion fulgurante, alors qu'avant le 11 septembre 2001, 24 % des américains déclaraient avoir une attitude anti-islamique, c'est ensuite plus de 46 % d'entre eux qui, en 2006, déclaraient être anti-islamiques[92].

En 2015, 55 % des Américains ont une opinion défavorable des musulmans selon un sondage[93].

L'islamophobie se ressent à travers les actions médiatiques de pasteur Terry Jones, créateur en 2010 de la International Burn a Koran Day (journée internationale du brûlage de Coran)[94] qui consiste à brûler le Coran chaque 11 septembre[95],[96],[97].

Europe

La Commission européenne et l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC) ont organisé à l'automne 2003 une table ronde de réflexion sur l'antisémitisme, l'islamophobie et les possibilités de réconciliations entre les communautés[98]. Le terme est aussi utilisé par le Conseil de l'Europe[99] à la demande de la Turquie qui introduit le terme à la fin de la conférence[réf. nécessaire].

L'EUMC dans une étude intitulée « Les musulmans au sein de l'Union européenne: discrimination et islamophobie » et publiée courant décembre 2006, souligne que certains musulmans de l'Union européenne sont victimes de discrimination en matière d'emploi, de logement et d'éducation. Les actes islamophobes, allant d'insultes à des agressions physiques et incendies criminels[100].

Le sociologue Raphaël Liogier dénonce le mythe paranoïaque de l’islamisation, lequel conduit à une obsession collective qui voit « un complot musulman visant à détruire l’Europe, à faire disparaître sa culture », d'où des réactions islamophobes[style à revoir][101].

Le Conseil de l’Europe, l’OSCE et l’UNESCO publient une brochure destinée à lutter contre l’intolérance et les discriminations envers les musulmans dans le monde scolaire[102].

Allemagne

Selon un sondage réalisé en avril 2016, pour 43 % des Allemands interrogés, la présence d’une communauté musulmane est « plutôt une menace pour l’identité de l'Allemagne »[103]. En 2010, cette proportion était de 40 %[104].

Belgique

Dans ce pays où les questions relatives à la place de l'islam dans la société sont fréquemment abordées, le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX, homologue belge du MRAP français), fait de la lutte contre l'islamophobie une de ses priorités et a organisé en 2009 et en 2010 plusieurs colloques sur le sujet, les Assises sur l’islamophobie, dans le cadre des Assises de l'interculturalité voulues par le gouvernement fédéral[105],[106].

Espagne

Une enquête du Real Instituto Elcano en Espagne indique que 68 % des personnes interrogées considèrent les sociétés musulmanes comme « violentes », et 79 % comme « non tolérantes ». 74 % pensent également qu'il existe déjà un choc des civilisations entre les pays occidentaux et le monde musulman[107].

France

Dans son livre L'Islam imaginaire, la construction médiatique de l'islamophobie en France (1975-2005)[108], Thomas Deltombe pense que si le terme « islamophobie » était peu utilisé à l'époque, certains journalistes étaient conscients, dès les années 1980, de la montée du phénomène. Le patron du Nouvel Observateur, Jean Daniel, accusa par exemple en 1983 le gouvernement socialiste de

« nourrir cet anti-islamisme indistinct et de moins en moins honteux que l'on voit refleurir, surtout d'ailleurs, hélas !, dans les couches populaires, en France et en Europe[109]. »

De même, à la suite de l'affaire des « tchadors » de Creil en 1989, Jacques Julliard estima que :

« l'argument anti-islamique est de longue date un alibi commode qui habille de respectabilité la haine de l'Arabe et le refus de l'accueillir[110]. »

Thomas Deltombe décrit l'implication des médias français dans ce qu'il appelle « la peur, souvent haineuse » de la religion musulmane. Selon lui, il y a « trois éléments clés de la peur de l'islam : le traumatisme de la guerre d'Algérie, la visibilité de la religion musulmane et la crainte de l'islamisation des modes de vie[111] » qui auraient repris de la vigueur avec l'émergence du terrorisme islamiste dans les années 1990 en France (campagne terroriste des Groupes islamiques armés, ou GIA algériens) et après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Des personnalités telles que Alain Gresh[112] ou Jean Baubérot dénoncent l'islamophobie, qu'ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, fondée sur une interprétation belliciste du Coran[113], et qui sous prétexte de protection de la liberté d'expression, dégénère en xénophobie.

Le Front national diffuse sa première affiche islamophobe en 1987 à l'initiative de Jean-Pierre Stirbois ; celle-ci est cependant dépourvue du logo du FN. Le parti réinvestit la thématique à partir de 2010[114].

En 2003, Caroline Fourest estime que le terme d'islamophobie est instrumentalisé à des fins de prosélytisme en vue d'interdire le blasphème[115]. La même année, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) publie une étude Intolérance et violences à l'égard de l'islam dans la société française :

« À travers cette étude spécifique aux phénomènes d'hostilité à l'égard de l'islam, la CNCDH s'attache à étudier en toute neutralité les rapports complexes entre racisme, xénophobie et islam. Il s'agit de faire la part des fantasmes et d'identifier, dans ce débat piégé, s'il existe une dimension spécifiquement religieuse qui permettrait d'isoler une réelle « islamophobie », notion qui ne semble pas avoir trouvé de définition précise et qui tend souvent à se confondre avec le racisme anti-maghrébin. Cette étude aborde successivement la question de la terminologie concernant l'islamophobie, celle de l'évaluation de l'hostilité française à l'égard de l'islam, celle de la liberté d'expression religieuse pour les musulmans, puis définit les causes et vecteurs de cette hostilité ainsi que les moyens de lutter contre elle[116]. »

À Alger, le 3 décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy fait un parallèle entre l'islamophobie et l'antisémitisme :

« En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. […] Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde[117]. »

En 2008, dans l'affaire des caricatures de Mahomet par le journal Charlie Hebdo, la justice n'a pas retenu de caractère délictuel à cette publication que certains ont estimé « islamophobe ».

Jean-Paul Gourévitch définit en 2011, dans son ouvrage La Croisade islamiste : pour en finir avec les idées reçues[118], les « grands axes de la stratégie islamophobe » qui, selon lui, « s'apparente largement par ses procédés à la stratégie des islamistes » :

  • « La certitude de mener le bon combat pour l'avenir de la République et du monde tout entier. »
  • « La dénonciation systématique de l'entrisme de l'islamisme dans les organisations musulmanes. »
  • « La dénonciation systématique des complaisances des médias vis-à-vis de l'islamisme, quand ils passent sous silence des faits avérés, les maquillent, ou montent en épingle des anecdotes lourdes de symboles. »
  • « La dénonciation systématique des complaisances que les politiques et les administrations auraient à l'égard des islamistes. »
  • « La diabolisation de l'adversaire à qui on ne prête qu'un seul dessein, la domination du monde, et dont on grossit l'influence en amalgamant au noyau dur la constellation de ses satellites et la nébuleuse de ses réseaux. »
  • « Le refus du compromis. Il n'y a pas d'islamistes modérés. Ceux qui se prétendent tels font le jeu des radicaux. Islam et islamisme sont semblables et tous deux à combattre. »

Alain Finkielkraut déclare en 2013 :

« La haine ou le rejet des musulmans existent et doivent être combattus sans relâche. Mais le concept d'islamophobie relève de la terreur intellectuelle. Est aujourd'hui considéré comme islamophobe celui qui veut que les musulmans se soumettent aux lois de la République. Car il s'agit pour ceux qui manient ce vocable comme un gourdin de soumettre la République à leurs exigences[119]. »

Dans son essai de 2017, Un racisme imaginaire, Pascal Bruckner écrit :

« L'accusation d'islamophobie n'est rien d'autre qu'une arme de destruction massive du débat intellectuel. Nous sommes les témoins depuis vingt ans de la fabrication d'un nouveau délit d'opinion, analogue à ce qui se faisait, jadis, dans l'Union soviétique contre les « ennemis du peuple ». Les gardiens du dogme veillent de façon sourcilleuse sur la moindre transgression ou allusion. Le simple fait d'évoquer un « problème musulman » vous vaut les foudres des censeurs et des menaces de procès[120]. »

Sondages

Selon un sondage réalisé en 2012 par l'IFOP, 43 % des Français interrogés jugent que « la présence d’une communauté musulmane en France est une menace pour l’identité de la France »[121].

En 2013, selon un sondage Ipsos, 74 % des Français interrogés estiment que l’islam est une religion intolérante et incompatible avec les valeurs de la société française[122].

Selon un sondage réalisé en 2015 par l'IFOP, 41 % des Français interrogés considèrent que « même s'il ne s'agit pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui les germes de violence et d'intolérance »[123].

Selon un sondage réalisé en avril 2016, pour 47 % des Français interrogés, la présence d’une communauté musulmane est « plutôt une menace pour l’identité de la France »[103].

Montée de l'islamophobie post-attentats

Suite aux attentats islamistes en France en janvier et en novembre 2015. Selon Gilles Clavreul, les actes racistes, antisémites et antimusulmans ont triplé par rapport à l’année 2014. Ils sont passés de 133 en 2014 à 429 en 2015. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme rapporte dans son bilan le 21 janvier 2016 que les actes islamophobes ont augmenté de 281 % par rapport à l’année précédente[124].

Au premier semestre 2015, la France a connu 274 actes et menaces antimusulmans[125] ; ce qui selon certains aurait occasionné l’interdiction du port du burkini sur les plages en France notamment en Corse. Pour la Süddeutsche Zeitung, quotidien de Munich, par exemple :

« L’interdiction du burkini n’est pas le résultat d’un consensus forgé par un débat éclairé. Elle est le produit d’une islamophobie nourrie par les attentats terroristes […][126]. »

Les chiffres annoncés par le CCIF[127] corroborent également cette corrélation entre attentats et augmentation des actes islamophobes mais s'avèrent supérieurs à ceux avancés par le Ministère sachant que ce dernier ne comptabilise que les plaintes déposées et ne considère pas les actes discriminatoires comme étant des actes islamophobes. Ainsi sur 588  discriminations, 42 agressions verbales et 55 agressions physiques recensées ; seulement 20, 18 et 37 ont respectivement eu droit à des plaintes déposées. Par ailleurs, le collectif note qu'aussi bien les agressions verbales que physiques ont été 2,5 fois plus nombreuses en 2015 qu'en 2014. De plus, dans un graphique où le Collectif illustre l'évolution du nombre d'actes islamophobes en 2015, un grand nombre d'actes islamophobes est relevé après les attentats de janvier 2015. Après une forte baisse, une nouvelle hausse est observée après les attentats du 10 avril 2015 à l'aéroport d'Orly et du 19 avril avec l'affaire Sid Ahmed Ghlam. On remarque alors un schéma répétitif : un attentat est commis, les actes islamophobes deviennent plus nombreux, pour ensuite revenir à leur chiffre habituel.

Pays-Bas

Le premier personnage politique à dénoncer l'islam dans ce pays[réf. nécessaire], était Pim Fortuyn, qui l'a qualifié de « culture arriérée »[réf. souhaitée], et pointé du doigt plusieurs imams. Un de ses ouvrages s'intitule Contre l'islamisation de notre culture[128]. Il a été assassiné en mai 2002, en raison de ses positions sur l'islam.

La « question musulmane » devient un sujet de discussion et de remises en question d'une tradition libérale et de tolérance après l'assassinat de Theo van Gogh (le ) qui fait reparler de l'islamisme dans les médias. Sylvain Ephimenco, éditorialiste au quotidien chrétien « progressiste » Trouw, publie un recueil de chroniques intitulé Contraint à la résistance où il développe l'idée d'une nécessaire résistance à ce que l'islamisme veut détruire dans la démocratie, et où il recommande :

« la résistance pour défendre des valeurs normalement de gauche comme la liberté de pensée, d'expression, l'égalité des hommes et des femmes, tout ce que le fondamentalisme islamique essaie de détruire ». Il énonce qu'« une partie de la gauche refuse la critique de l'islam, qu'elle assimile à de l'islamophobie et donc à du racisme. Cette gauche-là ne veut pas admettre que nous nous sommes trompés en nous battant pour la fraternité multiculturelle. Le multiculturalisme, c'est un instrument du repli sur soi et de la ghettoïsation voulue. Le laisser-faire des dernières décennies fait que, désormais, parler d'intégration, c'est proférer une insulte. »

Après l'assassinat de van Gogh il s'est trouvé certains députés, dont Ayaan Hirsi Ali, pour demander au Parlement, d'instaurer une laïcité « à la française ». Les opposants à cette proposition ont protesté au nom de l'islamophobie.[réf. nécessaire]

Une contribution importante au débat est considérée d'être celle de Ayaan Hirsi Ali, chercheuse à l'American Enterprise Institute. Elle considère l'islam comme « gros problème » aujourd'hui, et recommande de lutter contre lui. Elle admet que le problème vient du radicalisme, mais s'inquiète que « trop de musulmans tolèrent l'islam radical ».[réf. souhaitée] En 2006-2007 sa pensée était en phase avec celle du critique littéraire américain Bruce Bawer, auteur du livre While Europe Slept: How Radical Islam Is Destroying the West from Within. Elle se sert de sa comparaison avec le nazisme, où l'islam radical est le nazisme, et ceux qui cherchent la conciliation, commettent l'erreur de Chamberlain[129].

En 2017, Shirin Musa, militante associative hollandaise, musulmane voilée, est accusée d'islamophobie par des musulmans et des relativistes à la suite d'une campagne d'affichage promouvant les mariages mixtes et métis envers les communautés musulmanes néerlandaises[130]

Sondages

En 2008, un sondage du TNS NIPO, a trouvé que 62 % des Hollandais interrogés favorisaient l'interdiction de construction de nouvelles mosquées. 55 % estimaient qu'il fallait interdire aux musulmans, résidents au pays, de faire venir leurs époux/ses de leur pays d'origine, pour s'y installer. 71 % de la population estime qu'il faut interdire le port, en public, de la burqa afghane[131].

En 2011, 44 % des Hollandais interrogés pensent que la présence d'une communauté musulmane aux Pays-Bas est une menace pour l'identité de leur pays, et 77 % estiment que les musulmans et les personnes d'origine musulmane ne sont pas bien intégrés dans la société[132].

Royaume-Uni

L'islamophobie n'est pas dénoncée en tant que telle avant 1997, date à laquelle l'organisation antiraciste Runnymede Trust (en) publie un document intitulé Islamophobie, un défi pour nous tous (Islamophobia: A Challenge for Us All)[133]. Dans la partie Nature de l'islamophobie, le rapport souligne huit points caractéristiques que cet institut associe à l'islamophobie. Les six premiers portent sur la perception de l'islam ou du discours critique que celui-ci tient sur l'Occident ; les deux derniers portent également sur l'hostilité envers les musulmans :

  • Les critiques de l'Occident formulées par l'islam sont rejetées de but en blanc.
  • L'islam est perçu comme une idéologie politique, utilisée à des buts politiques et militaires.
  • L'islam est perçu comme inférieur à l'Occident. Il est perçu comme barbare, irrationnel, primitif et sexiste.
  • L'islam est perçu comme violent, agressif, menaçant, soutenant le terrorisme et engagé dans un choc des civilisations.
  • L'islam est perçu comme séparé et autre, sans valeurs communes avec les autres cultures, n'est pas affecté par celles-ci et lui-même n'ayant aucune influence sur celles-ci.
  • L'islam est vu comme un bloc monolithique, statique et incapable de répondre aux changements.
  • l'hostilité anti-musulmane est perçue comme naturelle et normale.
  • l'hostilité envers l'islam est utilisée pour justifier des pratiques discriminatoires à l'égard des musulmans ainsi que leur marginalisation dans la société.

L'éditorialiste britannique Josie Appleton critique cette définition donnée par le Runnymede Trust : « Ce rapport parle de l'augmentation du préjugé anti-musulman, qui doit être abordée politiquement. Mais la section intitulée « nature de l'islamophobie » suggère une définition très large du préjugé ; les exemples d'islamophobie donnés par ce rapport à savoir que la vision d'un islam inférieur à l'Occident, plutôt que simplement différent ; la vision d'un islam monolithique et statique plutôt que varié et progressiste, la perception de l'islam comme un ennemi plutôt que comme un partenaire. Tout cela semble relever d'une sensibilité exacerbée, d'une tentative de disqualifier toute critique de l'islam. Plutôt que d'inviter les musulmans au débat, les non-musulmans seraient supposés marcher sur des œufs de crainte de causer une offense. Depuis le 11 septembre 2001, nous avons vu comment cette attitude empêche toute discussion.»

En 2004, le Runnynede Trust a publié un autre rapport décrivant l'institutionnalisation de l'islamophobie dans plusieurs corps publics[134].

Kenan Malik, auteur d'une étude statistique des phénomènes de racisme envers les musulmans en Grande-Bretagne, tempère largement ce que soutiennent les partisans de cette dernière acception du terme. Selon cet auteur, l'existence d'une haine largement répandue envers les musulmans « est un mythe ». Ce qui amène l’auteur à conclure que « Les accusations d'islamophobie, sont destinées « à faire taire les critiques de l'islam, voire les musulmans qui luttent en faveur de réformes dans leurs communautés »[135]. Un point de vue proche est soutenu par le commentateur politique Douglas Murray qui juge que les accusations d'islamophobie « sont une tentative de faire passer l’Europe pour un continent raciste ». Soutenant qu'il s'agit avant tout d'un chantage moral, il affirme a contrario que « les personnes d’origine musulmane qui sont réellement en danger dans nos pays ne sont pas des salafistes, mais des libres penseurs comme Ayaan Hirsi Ali ou Hamed Abdel-Samad, qui vivent sous protection policière alors qu’eux croient réellement dans les principes des Lumières et exercent leur droit démocratique dans une société libre et laïque »[136].

La confédération syndicale la plus importante, la TUC, a mis en place un travail commun avec le Conseil musulman de la Grande-Bretagne visant explicitement à combattre l'islamophobie. Les deux organisations ont, par exemple, organisé un colloque commun en avril 2007.

En août 2007, parait un sondage selon lequel 59 % des Britanniques interrogés pensent qu'il est possible d'être à la fois musulman et citoyen britannique[137].

Après l'attentat du 22 mai 2017 à Manchester, la presse révèle que l'auteur de l'attentat-suicide, Salman Ramadan Abedi, faisait partie d'une « clique » parlant l'arabe à l'école qui avait accusé un professeur d'islamophobie après que celui-ci avait interrogé les élèves pour savoir ce qu'ils pensaient de quelqu'un qui s'attacherait une bombe et ferait sauter des personnes avec lui. Le groupe était allé se plaindre à leur enseignant d'éducation religieuse en disant qu'il était islamophobe[138].

Suède

En 2006, un sondage de Swedes by Demoskop, rapporté dans le Dagens Nyheter, montre que 33 % des personnes de plus de 65 ans pensent que les musulmans menacent la culture suédoise, 15 % des sondés de 15 à 27 ans répondent oui à la même question[139].

Notes et références

Notes

  1. Dahou Ezzerhouni cite par exemple : « la Revue du Monde Musulman en 1912 et 1918, la Revue du Mercure de France en 1912, Haut-Sénégal-Niger de Maurice Delafosse en 1912 et dans le Journal of Theological Studies en 1924 »[9].
  2. Maurice Delafosse y écrit : « Quoi qu'en disent ceux pour qui l'islamophobie est un principe d'administration indigène, la France n'a rien de plus à craindre des musulmans au Soudan que des non musulmans »[10].
  3. Cette affirmation a été contestée par plusieurs chercheurs qui notent qu'il n'existe aucune preuve démontrant un usage du mot par des mollahs ; « Ces intellectuels médiatiques n’ont aucune preuve à l’appui de leur assertion. Il n’existe pas de réel équivalent à +islamophobie+ en persan et en arabe, ce genre de néologisme étant très rare dans les deux langues", expliquent-ils, épinglant notamment Caroline Fourest et Pascal Bruckner » « "Mais il est vrai qu’après la révolution islamique de 1979, le régime iranien a joué de cette peur de l’islam, ou de cette prétendue peur de l’islam, de cette thématique de l’islamophobie, comme un outil de propagande, outil politique et géopolitique, mais comme la plupart des grands pays musulmans dont l’Arabie saoudite", précise le chercheur (Vincent Geisser) à l'AFP » , « Ce sociologue souligne que l’usage du terme "islamophobie" pour désigner un racisme anti-musulman est notamment "contesté par des essayistes et intellectuels français qui y voient une opération de ‘manipulation logomachique’ [manipulation verbale, NDLR] orchestrée par les mouvements islamistes pour faire taire toute critique à l’égard de la religion musulmane" »[15]

Références

  1. a et b « Définitions de islamophobie - Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. CNCDH, « Rapport d’Activité 2013 », sur cncdh.fr, (consulté le ).
  3. Larousse, Dictionnaire d'étymologie, 2001.
  4. Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse en 10 volumes, 1984.
  5. A. Hajjat, M. Mohammed, « “Islamophobie” : une invention française », Hypothèses.org, 23 mai 2012.
  6. (en) Fernando Bravo Lopez, « Towards a definition of Islamophobia: approximations of the early twentieth century », Ethnic and Racial Studies, Volume 34, Issue 4, 2011.
  7. Houda Asal, « Islamophobie : la fabrique d’un nouveau concept », Sociologie, no 1, vol. 5,‎ (ISSN 2108-8845, lire en ligne, consulté le ).
  8. Alain Quellien, La Politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Larose, (1re éd. 1910), 304 p. (ISBN 2012892019, lire en ligne), « Reproches adressés à l'Islam dans l'Afrique occidentale », p. 133,

    « L'islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l'Islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d'aucuns, le musulman est l'ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l'Européen, l’islamisme est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans. »

  9. Dahou Ezzerhouni, « L'islamophobie, un racisme apparu avec les colonisations », sur algerie-focus.com,
  10. Maurice Delafosse, Haut-Sénégal-Niger : sous la direction de F. Clozel, Paris, Larose, (lire en ligne), p. 211.
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  13. Cette occurrence attestée du mot « islamophobe » se trouve dans l'ouvrage L’Orient vu de l'Occident, écrit par le peintre et essayiste Étienne Dinet et l'essayiste Sliman ben Ibrahim (Piazza-Geuthner, 1921, Paris). Les auteurs parlent alors de « délire islamophobe » au sujet d'une biographie de Mahomet écrite par le père jésuite Henri Lammens.
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  37. « The overall intention of the Commission is twofold:
    (a) to counter Islamophobic assumptions that Islam is a single monolithic system, without internal development, diversity and dialogue, and;
    (b) to draw attention to the principal dangers which Islamophobia creates or exacerbates for Muslim communities, and therefore for the well-being of society as a whole. »

    Traduction :
    « L'objectif général de la Commission est double :
    (a) combattre les croyances islamophobes selon lesquelles l'islam est un système monolithique unique, sans développement interne, diversité ni dialogue, et
    (b) attirer l'attention sur les principaux dangers créés ou exacerbés par l'islamophobie pour les communautés musulmanes, et en conséquence pour le bien-être de la société dans son ensemble. »

    Voir sur runnymedetrust.org.
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  41. Philippe Muray, dans son livre Exercices spirituels, tome 3 : « Je suis frappé depuis quelques années par l'opération de médicalisation systématique dont sont l'objet tous ceux qui ne pensent pas dans la juste ligne : on les taxe de phobie »
  42. Le psychanalyste Daniel Sibony : « Homophobie, xénophobie, judéophobie… autant de mots détournés de leur sens. Ne pas aimer n'est pas phobie », article de Libération « Que fait-on en parlant de « phobie » ? On prétend, en pointant ces « phobies », interdire aux gens d'avoir telle ou telle peur. Mais peut-on interdire d'avoir peur ? […] »
  43. Selon l’Observatoire de l’OCI sur l’islamophobie : « Les préjugés et l’intolérance envers l’Islam sont une vieille phobie et ont toujours constitué un trait distinctif de la société occidentale et du psychisme européen depuis le VIIe siècle. » in Premier rapport de l’Observatoire de l’OCI sur l’Islamophobie pour présentation au 11e Sommet islamique, Dakar - République du Sénégal 13-14 mars 2008. Chapitre I, Introduction, section 1.1 Contexte historique, 1er §, p. 8
  44. « L'esprit critique menacé », Anne-Marie Le Pourhiet, Le Monde du 3 décembre 2005.
  45. The Jerusalem Post.
  46. Schizofrénia, une maladie soviétique, CNRS, EHESS, 2001.
  47. Elle déclare dans La Tentation obscurantiste, au chapitre « Le piège du mot islamophobie » :

    « Pourtant ces deux mots [islamophobie et homophobie] n'ont rien à voir. Le terme «homophobie» stigmatise une phobie envers des individus pour ce qu'ils sont, ce qui doit logiquement être dénoncé comme raciste. Tandis que «islamophobie» confond la haine envers les musulmans pour ce qu'ils sont (ce qui doit être dénoncé comme raciste) avec l'hostilité envers une croyance, une religion, une idéologie (ce qui relève de la liberté d'expression). »

  48. « La liste de nos phobies », Le Figaro, 28 juin 2014.
  49. « Régis Debray : « Le chantage à l'islamophobie est insupportable », marianne.net, 28 janvier 2016.
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  67. Selon l’Observatoire de l’OCI sur l’islamophobie :

    « L’islamophobie existe depuis l’apparition de l’islam. Mais au cours des dernières années le phénomène a pris des proportions alarmantes et est devenu une principale cause de préoccupation pour le monde musulman. La stigmatisation de l’Islam et l’intolérance raciale envers les musulmans des sociétés occidentales se sont accentuées. […] ces groupes d’intérêt islamophobes sont en train de donner une image négative tendant à faire croire que l’islam et les musulmans soutiennent le terrorisme et l’extrémisme. […] Avec la montée de l’islamophobie, les musulmans des différentes parties du monde, d’occident en particulier, sont en train d’être victimes de divers stéréotypes racistes et de toutes sortes de traitements discriminatoires. »

    — in Premier rapport de l’Observatoire de l’OCI sur l’Islamophobie pour présentation au 11e Sommet islamique, Dakar - République du Sénégal 13-14 mars 2008. Résumé exécutif, 1er §, p. 4

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Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Articles

Liens externes