Théus

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Théus
Théus
Vue générale du village de Théus.
Blason de Théus
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Intercommunalité Communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance
Maire
Mandat
Gilbert Leydet
2020-2026
Code postal 05190
Code commune 05171
Démographie
Gentilé Théüsain, Théüsaine
Population
municipale
225 hab. (2021 en augmentation de 11,39 % par rapport à 2015)
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 28′ 38″ nord, 6° 11′ 21″ est
Altitude Min. 635 m
Max. 1 732 m
Superficie 16,71 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Gap
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Chorges
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Théus
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Théus
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Théus

Théus, aussi écrit Théüs, est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Géographie[modifier | modifier le code]

Théus est une commune de moyenne montagne située sur les pentes du mont Colombis, en rive droite de la Durance, à quelques kilomètres en aval du défilé de Serre-Ponçon.

La partie sud de la commune, dite « la Plaine », entre 650 et 700 mètres d'altitude, est une zone agricole riche, formée par la superposition, sur la plaine alluviale de la Durance, recreusée par celle-ci, des cônes de déjection du torrent de Théus[1] et du Merdaret, qui érodent fortement les pentes du mont Colombis. La partie centrale est contrastée : à l'ouest des hautes plaines cultivées et des pâturages, à l'est le ravin profond du Vallauria, où l'érosion dans des marnes friables a constitué une formation géologique remarquable de cheminées de fées, la célèbre « salle de bal des demoiselles coiffées ». Le nord de la commune, à plus de 1 500 mètres d'altitude, est moyennement accidenté et essentiellement couvert de forêts.

Contrairement à ses voisins, Remollon et Espinasses, qui se sont étalés dans la plaine le long de la route, le village de Théus est installé dans l'intérieur, en position défensive, à l'étroit sur une butte d'où la vue est large sur la plaine, mais qui communique mal avec la vallée.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 021 mm, avec 7,9 jours de précipitations en janvier et 5,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Turriers », sur la commune de Turriers à 8 km à vol d'oiseau[4], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 795,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Théus est une commune rurale[Note 2],[9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,2 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), cultures permanentes (6,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,9 %), terres arables (4,9 %)[14].

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

« Salle de bal des demoiselles coiffées ».

Le nom de la localité est attesté sous la forme Teuisium en 1152, Teucium en 1249[15].

L'étymologie de ce toponyme n'est pas parfaitement éclaircie. On peut penser qu'il a subi une aspiration de son préfixe Tab- rappelant un « trou », pouvant faire allusion à la « Salle de bal des demoiselles coiffées de Théus ». Ces demoiselles sont des formations géologiques dues à l'érosion de couches sédimentaires d'origine fluvio-glaciaire.

Le nom s'écrit Teüs en occitan.

Histoire[modifier | modifier le code]

La paroisse de Théus, avec une église dédiée à saint Nicolas, est mentionné dès le XIIe siècle. Comme celle de Remollon qui est voisine, elle dépend de l'abbaye Notre-Dame de Boscodon. Elle se dote de trois chapelles dédiées à saint Jean-Baptiste, saint Antoine et saint Nicolas[16].

Le premier seigneur connu est Rodolphe d'Orcière (1270-1297). En 1314, Henri Dauphin, régent du Dauphiné, vend la seigneurie à la famille Aynard (1314-1362). En 1371, la famille de Montorcier l'achète pour 1 371 florins ; elle la tient jusqu'en 1501[16]. Le seigneur de Théus avait droit de haute justice sur la paroisse de Rémollon qui dépendait du bailliage d'Embrun[17]. Au XVIe siècle, plusieurs entrepreneurs achètent des concessions à Théus pour des mines d'or, argent, cuivre et plomb[16]. La seigneurie de Théus repasse aux Aynard de 1501 à 1541 puis aux La Piarre qui, en 1605, la vendent pour 4 750 écus aux Bardel qui la gardent jusqu'en 1766. La seigneurie engagiste appartient de 1629 à 1680 à la famille de Bonne ; elle est rachetée par Pierre de Tholozan pour 29 600 livres[16].

Le culte protestant est pratiqué par les seigneurs de Théus dans leur château jusqu'à son interdiction en 1685 et maintenu par quelques familles jusqu'au début du XVIIIe siècle[18].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

  • Anciens élus par ordre alphabétique :
  • Philipe Aubert
  • Jean Jacques Chevallier
  • Joseph Izoard (1878-1892)
  • Moynier du Bourg
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 1983 mars 2004 Marcel Astier SE... Agriculteur ...
mars 2004 mars 2014 Claude Touche SE... Eaux et Forêts...
avril 2014 En cours Gilbert Leydet[19],[20]   Agriculteur sur petite exploitation

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Théus fait partie:

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].

En 2021, la commune comptait 225 habitants[Note 4], en augmentation de 11,39 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
439393456459531522537504481
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
501503446433421412431370334
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
298276270222200187200164146
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
145144132137140156171174216
2015 2020 2021 - - - - - -
202221225------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Santé[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Le château fort (en ruine), dominant le village. La base du rempart, préservée, entoure le cimetière communal.
  • L'église paroissiale Saint-Nicolas-et-Sainte-Luce de Théus, au village.
  • Chapelle Saint-Pierre de Théus.
  • Chapelle Saint-Jean de Mont Colombis.
  • Le mont Colombis : sommet (altitude 1734 mètres), vue panoramique, tables d'orientation, aire d'envol de parapente, relais hertzien, radar météo, chapelle Saint-Jean.
  • La chapelle Saint-Pierre, entre le village et le sommet du mont Colombis.
  • La « salle de bal des demoiselles coiffées », site géologique classé[26], dans le haut vallon de Valauria (vallée juste au-dessus de Théus).

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Théus Blason
Parti : au 1er d'azur à la fasce d'argent accompagnée en chef d'un croissant du même et en pointe de trois losanges cousus de gueules, au 2e aussi de gueules au serpent ondoyant et tortillé d'argent, posé en pal et couronné d'or de cinq rais[27]
Détails
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

  • Dans le roman Le Hussard sur le toit de Jean Giono, publié en 1951, une jeune noble, Pauline de Théus, voyage pour rejoindre le château de Théus où vit son mari ; le bâtiment et ses abords sont décrits à la fin du roman[28].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les Demoiselles coiffées de Théus
  • « Théus » in Joseph Roman, Tableau historique du département des Hautes-Alpes, 1887, p. 50-51 [2]
  • « Périmètre de Théus, Hautes-Alpes » in Ministère de l'agriculture et du commerce, Administration des Forêts, Reboisement et gazonnement des montagnes, 1878, p. 67-71 [3]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Curieusement, ce torrent, pourtant important aux plans hydraulique et géologique, n'est pas répertorié par le SANDRE
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Théus et Turriers », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Turriers », sur la commune de Turriers - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Turriers », sur la commune de Turriers - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Paul-Louis Rousset, Les Alpes & leurs noms de lieux: 6000 ans d'histoire? ch. « Les appellations d'origine pré-européenne », 1988, p. 356.
  16. a b c et d Joseph Roman, « Théus », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.50-51.
  17. Joseph Roman, « Remollon », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.49-50.
  18. Charles Charronnet, Les guerres de religion et la société protestante dans les Hautes-Alpes, 1560-1789, 1881, p. 477-480 [1]
  19. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
  20. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
  21. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes Serre-ponçon Val d'Avance par fusion des communautés de communes du Pays de Serre-ponçon et de la Vallée de l'Avance » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-014, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
  22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  26. voir liste des sites classés du département des Hautes-Alpes sur le site de la DREAL PACA, et [PDF] Texte de l'arrêté de classement (juin 1939), consultés le 24 septembre 2013.
  27. Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.
  28. Jacques Mény, « Giono-des-Châteaux », Lettre d'information Patrimoine en PACA, n°28, 28 septembre 2015