Éourres

Éourres | |||||
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Hautes-Alpes | ||||
Arrondissement | Gap | ||||
Canton | Laragne-Montéglin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Sisteronais-Buëch | ||||
Maire Mandat |
Caroline Yaffee 2014-2020 |
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Code postal | 05300 | ||||
Code commune | 05047 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
128 hab. (2015 ![]() |
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Densité | 4,8 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 12′ 47″ nord, 5° 42′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 759 m Max. 1 613 m |
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Superficie | 26,47 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes Géolocalisation sur la carte : France Géolocalisation sur la carte : France |
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Liens | |||||
Site web | eourres.fr | ||||
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Éourres est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La commune fait partie du parc naturel régional des Baronnies provençales, créé en 2015.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune d’Éourres se situe au sud du département des Hautes-Alpes et aux confins de la Drôme et des Alpes de Haute Provence, entre la vallée de la Méouge (affluent du Buech) et celle du Jabron (affluent de la Durance). Le village, à 980 m d’altitude, est entouré d’un cirque de montagnes avec, au nord, la montagne de Chanteduc (alt. 1 542 m) et au sud, les montagnes de Mare (1 603 m) et du Pied de Mulet (1 537 m). Outre le village d’Éourres, la commune comprend les hameaux des Damias (ou Damians), de la Beylonne, des Peyres et de Rougnouse (ce dernier étant aujourd’hui réduit en ruines).
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous les formes Helris en 1365, Cura de Euris en 1500.
Eoras en occitan haut-alpin.
Histoire[modifier | modifier le code]
Les premières traces d’habitation humaine sur l’actuelle commune d’Éourres, au néolithique, ont été trouvées dans une grotte située au-dessous de la Crête de Chanteduc, au nord de la commune.
Au Moyen Âge, Éourres appartenait à la seigneurie de Lachau, laquelle faisait partie du fief des Mévouillon, famille qui a régné sur la région pendant quatre siècles sous la suzeraineté des comtes de Provence. Au Xe siècle, les conquêtes d’Adhémar de Monteil (Montélimar) ont amené un partage de la seigneurie. À Éourres, le seigneur des lieux fut évincé par Adhémar, dont les descendants y ont construit un important château au XIe ou XIIe siècle. On n’en trouve plus de traces aujourd’hui, mais la butte de son emplacement s’appelle « le château » encore de nos jours.
En l’an 1200, le seigneur de Lachau, Reybaud, a accordé la charte dite de Reybaud, charte accordant libertés et franchise à tous hommes placés sous sa juridiction et à leur héritiers. Cette charte fut ratifiée par le seigneur Raymond de Mévouillon.
1298, le 10 juillet : le baron Raymond de Mévouillon se reconnaît vassal du Dauphin pour toutes les terres qu’il possède, parmi lesquelles celles d’« Euris », au canton de Ribiers.
En 1641, la lignée des Mévouillon s’éteint. Éourres passe avec tout le Val de Barret aux Valbelle, qui en font un comté en 1711.
Une étude des registres paroissiaux faite par Gilberte et Raymond Manent de Laragne révèle qu’à la fin du XVIIe et début XVIIIe, les métiers du village, outre une majorité d’agriculteurs, comprenaient : un tisserand, un tailleur d’habits, un cardeur de laine et un cordonnier, ainsi qu’un meunier et un maréchal à forge. Les personnalités « dominantes » (par leur fonction ou par leur argent) étaient : le châtelain, le bayle, le juge, le notaire, le prêtre, puis le « régent de la jeunesse », maître d’école toujours issu d’une « bonne famille ».
En 1789, les réponses de la commune aux questions posées par les Procureurs généraux révèlent que les récoltes consistaient en froment, seigle, épeautre et avoine, ainsi que les produits des pommiers, poiriers et noyers. En 1803, il y avait un moulin à huile (de noix) dans un hameau aujourd’hui disparu, celui de la Confrérie de l’Auzance (ce moulin existait toujours au début du XXe siècle).
La population d’Éourres atteint son maximum avec 591 habitants en 1831, plus que celle des communes voisines de Salérans et de Barret. Victime du déclin dû à l’exode rural avec l’avènement de la révolution industrielle, sa population décroît jusqu’à 250 en 1901, et à peine 190 en 1913. Ensuite, deux guerres et l’exode rural continu ont laissé la commune exsangue, avec seulement 17 habitants en 1962. Cependant, deux nouveautés ont affecté la vie du village entre les deux guerres : l’arrivée de l’eau courante au robinet, puis l’électrification du village en 1935.
Dans les années 1960 et 1970, l’arrivée d’une communauté, « Terre Nouvelle », d’orientation « New Age », et de deux familles pratiquant le maraîchage biologique, a redynamisé la commune en y créant une école (de pédagogie proche de Steiner[1]). Deux studios d'enregistrement (Muance et Labora), une association culturelle (Egora) produisant le FestiVal de Méouge, des artistes (Pema Trachy, Mildup, Jean-Marie Bevort) se sont également installés dans le village. D'autres artistes, mais peu, y résident encore.
L'épisode communautaire semble à présent terminé. De nouveaux arrivants cherchent régulièrement à s'installer au village qui doit à présent faire face à des problèmatiques de logements. Le village dispose de nombreux logements communaux.
Outre les exploitations, il y a en 2006 sur la commune un élevage biologique de moutons et un autre de chèvres (avec production de fromages et de viandes), un élevage d’ânes de bât proposant des randonnées pédestres et un ranch organisant des balades à cheval.
En 2015, trois conseillers municipaux démissionnent du conseil municipal.
Les ruines du village de Rougnouse[modifier | modifier le code]
Habité du Moyen Âge et jusqu'aux années 1960, le village de Rougnouse a finalement été déserté, victime de l'exode rural (le dernier berger l'a quitté dans les années 1980). Il est progressivement tombé en ruines avant d'être méticuleusement démantelé (cimetière inclus) au début des années 2000 pour la récupération de matériaux de construction. Le seul moyen d'accès qui permet encore d'y parvenir est un chemin de terre qui part de Ribiers et rejoint le village d'Éourres. Par le col Saint-Pierre, il est possible également de rejoindre la vallée du Jabron.
Gentilés[modifier | modifier le code]
Les gentilés sont appelés soit Éourriens, soit Bacalars[2].
En provençal, bacalar est un terme méprisant pour désigner de jeunes hommes[3], l'étymologie de ce terme pourrait également désigner un vassal rural d'un ordre inférieur, un jeune guerrier qui n'est pas encore chevalier, un ecclésiastique d'un degré inférieur ou un jeune célibataire[4].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
À l'élection présidentielle de 2002, Jacques Chirac a obtenu 100 % des suffrages exprimés (31 voix), contre 0 pour Jean-Marie Le Pen. Au premier tour, Noel Mamère et Olivier Besancenot avaient obtenu dix voix, contre deux pour Le Pen et aucune pour Chirac. Le taux de participation au second tour s'élevait à 68,52 % (37 votants sur 54 inscrits)[5].
En 2007, Ségolène Royal (battue au niveau national) a recueilli 55 voix (90,16 %), contre six (9,84 %) pour Nicolas Sarkozy. Au premier tour, José Bové avait obtenu 32 voix, Ségolène Royal douze et Nicolas Sarkozy cinq. Le taux de participation au second tour s'élevait à 82,67 % (62 votants sur 75 inscrits)[6].
En 2012, François Hollande (élu au niveau national) a recueilli 61 voix (89,71 %), contre sept (10,29 %) pour Nicolas Sarkozy : 7 voix (10,29 %). Au premier tour, Eva Joly avait obtenu 25 voix (42,37 %, ce qui fut le score le plus élevé de France[7]), Jean-Luc Mélenchon 14 voix et François Hollande douze voix. Le taux de participation au second tour s'élevait à 83,53 % (71 votants sur 85 inscrits)[8].
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Intercommunalité[modifier | modifier le code]
Éourres fait partie :
- de 1993 à 2017, de la communauté de communes du canton de Ribiers Val de Méouge ;
- à partir du , de la communauté de communes Sisteronais-Buëch.
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[11].
En 2015, la commune comptait 128 habitants[Note 1], en diminution de 15,23 % par rapport à 2010 (Hautes-Alpes : +2,88 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]
La semaine musicale[modifier | modifier le code]
Depuis 20 ans, l'association Les Trois Sources organise une semaine de concerts au mois d'août : musiques classiques et du monde.
L’association So Divine Sound System[modifier | modifier le code]
Elle a organisé sous l'impulsion du DJ/Selecta Selectsam des soirées dansantes de plein air durant la saison estivale. La dernière soirée, intitulé « hope party », a eu lieu à la fin de l'été 2015.
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
M. Gérard Schmitt, photographe naturaliste de faune sauvage, expose ses photographies chaque année dans sa commune de résidence.
Claire Strauss, auteur de plusieurs romans, dont Sur les Pas de Jesse édité chez Cécile Langlois en 2015, élève aussi des ânes de bâts sur la commune et propose des randonnées avec ses ânes.
Tithouan, musicien et artisan maroquinier.
Pour approfondir[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Pierre Magnan, Laure du bout du monde (2006)
qui prend le village et la campagne d'Éourres pour arrière-plan.
- Éric Dupin, Les défricheurs (2014)
Voyage dans la France qui innove vraiment.l'auteur dresse un tableau idyllique de village innovant, parfois loin de la réalité.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
Références[modifier | modifier le code]
- Site de l'association de l'école d'Éourres École Éveil et Loisirs.
- office de tourisme du pays de Séderon, « Éourres (05300 Hautes Alpes) en Vallée de la Méouge », sur www.sederonenbaronnies.fr (consulté le 27 mars 2017)
- (en) « Full text of "Petit dictionnaire Provencal-Francais" », sur www.archive.org (consulté le 27 mars 2017)
- Émile Littré ; François Gannaz (mise en forme), « Littré - bachelier - définition, citations, étymologie », sur www.littre.org (consulté le 27 mars 2017)
- « Résultats de l'élection présidentielle 2002 », Ministère de l'Intérieur (consulté le 25 septembre 2016).
- « Résultats de l'élection présidentielle 2007 », Ministère de l'Intérieur (consulté le 25 septembre 2016).
- http://www.data.gouv.fr/Communaute/Forum/Resultats-valides-par-le-Conseil-Constitutionnel
- « Résultats de l'élection présidentielle 2012 », Ministère de l'Intérieur (consulté le 25 septembre 2016).
- « Liste des maires du département des Hautes-Alpes (mise à jour 15 mai 2014) », Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le 14 mars 2015).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.