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L'article en cours d'écriture: Jean le Baptiste

Saint Jean Baptiste
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prophète

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Jean le Baptiste (hébreu : יוחנן המטביל Yo'hanan HaMatebil, arabe : يحْيى, Yaḥya, grec ancien : Ἰωάννης ὁ βαπτιστής, Ioannēs ho baptistēs ou Ἰωάννης ὁ βαπτίζων, Ioannēs ho baptizōn[1]), est un personnage des traditions chrétienne et musulmane connu respectivement sous les noms de saint Jean Baptiste et sous celui de Yahya ibn Zakariya (Jean fils de Zacharie). Il fut prédicateur en Judée au temps de Jésus de Nazareth. Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est aussi un solitaire à l'ascèse proverbiale. L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître au point de susciter la réaction d'Hérode Antipas.

L'évangile attribué à Jean localise l'activité de du Baptiste sur les rives du Jourdain et à Béthanie au delà du Jourdain. Jésus le Nazaréen semble avoir vécu un temps dans l'entourage de son cousin. Les premiers disciples de Jésus semblent issus de son entourage : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël. Les évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean.

Flavius Josèphe mentionne l'arrestation suivit de l'exécution de Jean Baptiste par Antipas, dans le contexte d'un conflit de succession au sujet de la tétrarchie de Philippe où le roi arabe Arétas IV réagit à la répudiation de sa fille Phasaélis en envahissant ce territoire et en écrasant l'armée d'Antipas. La population interprète cette défaite comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir de l'avoir mis à mort. Dans les évangiles synoptiques, le Baptiste est exécuté pour avoir fortement critiqué le mariage d'Antipas avec Hérodiade qui suit la répudiation de Phasaélis.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth. Il l'a baptisé sur les bords du Jourdain[N 1], laissant certains de ses disciples se joindre à lui. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles synoptiques comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[2], ce qu'il n'est pas dans l'évangile attribué à Jean.

La religion mandéenne en fait son prophète principal. C’est un saint chrétien, considéré par l'islam comme un prophète descendant de 'Îmran. Sa fête chrétienne est fixée six mois avant Noël, pour se conformer au récit d'enfance ajouté à l'évangile selon Luc.

Old version[modifier | modifier le code]

Jean le Baptiste (hb : Yo'hanan HaMatebil), est un personnage de la tradition chrétienne sous le nom de saint Jean-Baptiste et de la tradition musulmane sous celui de Yahyâ. Il fut prédicateur en Judée au temps de Jésus de Nazareth. Le personnage de Jean Baptiste est très important dans les Évangiles. L'historien juif Flavius Josèphe fait une mention de « Jean surnommé baptiste » un petit peu moins développée que celle des évangiles[3]. Les Actes des Apôtres en parlent très brièvement.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l'a désigné comme « l'agneau de Dieu ». Il lui a donné le baptême sur les bords du Jourdain [4] [N 2], et lui avoir donné ses propres disciples. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[5].

La religion mandéenne en fait son prophète principal.

C'est un saint chrétien et un prophète de l'islam descendant de 'Îmran.

Actuel[modifier | modifier le code]

Jean le Baptiste (hébreu : יוחנן המטביל Yo'hanan HaMatebil, arabe : يحْيى, Yaḥya, grec ancien : Ἰωάννης ὁ βαπτιστής, Ioannēs ho baptistēs ou Ἰωάννης ὁ βαπτίζων, Ioannēs ho baptizōn[1],), est un personnage de la tradition chrétienne et musulmane connu respectivement sous les noms de saint Jean Baptiste et sous celui de Yahya ibn Zakariya (Jean fils de Zacharie). Il fut prédicateur en Judée avant Jésus de Nazareth. Le personnage de Jean le Baptiste est très important dans les Évangiles. L’historien juif Flavius Josèphe fait une mention de « Jean, surnommé Baptiste », un petit peu moins développée que celle des évangiles[j 1]. Les Actes des Apôtres en parlent très brièvement.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète[v 1] qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l’a désigné comme l’« agneau de Dieu ». Il lui a donné le baptême sur les bords du Jourdain[v 2],[N 3], et a laissé ses propres disciples le suivre. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[6].

La religion mandéenne en fait son prophète principal.

C’est un saint chrétien, considéré par l'islam comme un prophète descendant de 'Îmran. Sa fête chrétienne est fixée au solstice d'été.

La grotte de Jean-Baptiste (À voir)[modifier | modifier le code]

En 2004, l'archéologue Shimon Gibson prétend avoir trouvé la grotte de Jean le Baptiste[7] dans la vallée sauvage du kibboutz Tzouba (en) près d'Ein Kerem où une tradition locale qui, selon le moine Theodericus du IIe siècle remonte à l'impératrice Hélène[8][pas clair], fixe le village de naissance de Jean-Baptiste. Mais cette découverte laisse sceptique les historiens[9]. Les fouilles archéologiques débutées en 1999, ont mis en évidence des poteries datées du Ier siècle, un bassin qui a servi selon Gibson de fonts baptismaux et des graffitis probablement de moines byzantins du IVe et Ve siècles dont un qui représente un personnage vêtu d'une peau de bête et tenant dans sa main gauche un bâton pastoral[10], rappelant la représentation de saint Jean Baptiste dans l'art byzantin[11].

Le personnage historique[modifier | modifier le code]

Saint Jean Baptiste (1513-1516), par Léonard de Vinci (musée du Louvre).

« Jean-Baptiste ne nous est connu que par des documents très incomplets : un passage des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, ouvrage achevé vers 93-94 de l'ère commune ; plusieurs passages du Nouveau Testament », la "Nativité de Marie" dont le nom moderne est protévangile de Jacques, des passages de la démonstration évangélique et de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée. Ces récits relatifs à Jean le baptiste « suffisent à attester l'existence et l'importance du personnage, mêmes s'ils laissent subsister d'immenses zones d'ombre, que des textes plus tardifs n'éclairent nullement[12]". » « Flavius Josèphe évoque brièvement Jean et son activité de baptiste : « non pour la rémission de certaines fautes (ce qui contredit les données des évangiles synoptiques), mais pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifiée par la justice » (Antiquités judaïques XVII, 118-119 ; Histoire ecclésiastique I, 11, 6 ; Dem. évang. IX, 5, 17)[13]. » Chez Flavius Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque[13],[N 4]. Il apparaît respecté de ses contemporains[13] et ayant une grande influence sur les foules au point qu'Hérode Antipas le fasse arrêter de peur qu'il ne suscite une révolution. La déroute d'Antipas face à Arétas IV est d'ailleurs considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir de l'avoir mis à mort[14].

Prêtre dissident et juif « observant »[modifier | modifier le code]

Jean est le fils de Zacharie un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale[15]. « Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est surtout un solitaire à l'ascèse proverbiale (Mt 11, 18) non sans parallèle à l'époque[16]. » Ses traits et ses mœurs rappellent d'assez près ceux de Bannos, dont Flavius Josèphe s'était fait l'émule dans sa jeunesse[17]. À partir de son analyse des Mandéens qui se donnent le nom de nasôrayya (observants) et ce que disent les Pères de l'Église de la secte des nasaréens — à ne pas confondre avec les nazôréens[N 5]. — André Paul estime que le nom Nasôréens (nasôrayya) fut peut-être donné aux disciples de Jean le Baptiste[18]. « En arabe selon T. Fahd dans la notice « Sabi'a » de l'Encyclopédie de l'Islam, natsoraye/observants désigne l'une des deux branches de la secte musulmane des Sabi'un ou Sabéens, des baptistes apparentés aux Elkasaïtes au VIIe siècle et considérés dans le Coran comme faisant partie des Gens du livre/ahl al-kitab[19]. » L'évangile attribué à l'apôtre Jean localise l'activité de Jean Baptiste sur les rives du Jourdain[20].

Bien que Jean le Baptiste n'apparaisse dans aucun des Manuscrits de la mer Morte, pour certains critiques il pourrait un temps avoir appartenu au groupe des Esséniens[21], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2)[15]. » Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé[15].

Jean, nouvel Élie[modifier | modifier le code]

Saint Jean Baptiste, par Auguste Rodin, 1878 (musée d’Orsay).

Les quatre Évangiles citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) « Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur[v 3] ».

Dans les évangiles, Jean est présenté comme un nouvel Élie ou comme un Élie redivivus, comme l'ont été bien d'autres à l'époque y compris Jésus de Nazareth[13]. Même s'il n'a peut-être pas eu de contact direct avec les Esséniens, « il a été tributaire de tout un courant de réflexion sur la littérature prophétique et plus spécialement sur les message d'Isaïe ou l'enseignement d'Ézéchiel[13]. » L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître au point de susciter la réaction « d'Hérode » « il est de ceux qui comme déjà Amos ou Osée prennent fait et cause pour les petites gens qu'une interprétation rigoriste et outrancière de la Torah, ainsi que l'aliénation résultant de la domination romaine, écrasent[16]. »

« Ceux à qui il s'en prend avec le plus de virulence sont les dépositaires du pouvoir[20] » ainsi que leurs subordonnés, soldats, collecteurs d'impôts et autres publicains[20]. Les autorités religieuses font aussi partie de ses cibles[20].

À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du « Messie fils de David » soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16)[22]. Dans l'évangile attribué à Marc (Mc 9, 9-13) et celui attribué à Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur annoncé sous la figure d'Élie : « Je vous le dit : Élie est bien déjà venu et ils l’ont traité à leur guise. » Dans l'évangile attribué à Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie car son auteur appartient à une communauté qui dans les années 90-100 considérait que Jésus n'était pas « le Messie fils de David qui vaincra à Jérusalem », mais « le Messie fils de Joseph qui sera vaincu à Jérusalem » (cf. Esdras, IV et Manuscrits de la mer Morte).

Dans le christianisme, comme il est le tout dernier prophète ayant annoncé et préparé la venue du Messie, Jean Baptiste occupe une place tout à fait spéciale dans le christianisme, qui l'appelle le Précurseur, c'est-à-dire le héraut qui annonce l'arrivée imminente du Messie.

Jean le Baptiste et Jésus[modifier | modifier le code]

Les évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean. Jésus le Nazaréen semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin[20]. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean-Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn I, 35-51)[20]. »

Dans les Evangiles, Jean reconnaît Jésus, son disciple, comme "plus grand" que lui, mais "les épisodes rapportés par les évangélistes pour montrer le Baptiste faisant allégeance à Jésus [Mt 3, 14 ; Lc 3, 16] ont un caractère légendaire" selon E. Trocmé. En effet, "la figure dont Jean-Baptiste annonçait la venue prochaine était Dieu lui-même et non un Messie plus ou moins humain". De plus, si l'on en croit Mt 11, 2-19, de sa prison, Jean aurait envoyé quelques-uns de ses disciples pour "savoir à quoi s'en tenir sur le sens d'une prédication et d'un comportement [ceux de Jésus] qu'il trouvait sympathiques mais déroutants" ; la réponse de Jésus a-t-elle convaincu Jean-Baptiste que son ancien disciple jouait un rôle messianique ? "On peut en douter, écrit E. Trocmé, vu le silence des Evangiles sur l'accueil fait par Jean à la réponse de Jésus[23]".

De même, pour Pierre Geoltrain, la "déclaration d'allégeance" de Jean produite dans les Evangiles constitue un "trait légendaire car Jean-Baptiste annonçait la venue de Dieu et non d'un prophète", mais un "trait révélateur. En effet, au dire du quatrième Evangile, Jésus recrute ses deux premiers disciples, André et Pierre, dans le cercle des disciples du Baptiste, puis, après un court séjour en Galilée, revient en Judée où il baptise (ou laisse ses disciples baptiser) indépendamment de Jean et rallie plus d'adeptes que lui, ce qui manifestement inquiète les disciples du Baptiste. Il y eut, de manière certaine, une rivalité entre les deux groupes[24]".

Naissance de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Si on a une idée de la période de la mort de Jean le Baptiste qui est en général située entre 29 et 35[25],[26],[27], on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste, il s'agit du récit d'enfance que l'auteur de l'évangile attribué à Luc a ajouté à la trame de celui attribué à Marc dans les années 80-90[28]. Ce texte à visée théologique est fortement légendé[29], au moins autant, sinon plus, que la partie centrale des évangiles synoptiques à laquelle il a été ajouté. Il indique qu'il serait né seulement six mois avant Jésus (Lc 1:26), qui lui même serait né au temps du « premier » recensement, alors que « Quirinius était gouverneur de Syrie (Lc 2:1-2) »[30]. Un recensement qui a eu lieu en 6 ap. J.-C.[30]. Toutefois, le même évangile place la naissance de Jean Baptiste « aux jours d'Hérode, roi de Judée (Lc 1:5) » qui est mort en 4 av. J.-C.[31]. De plus, la version slavonne de la Guerre des Juifs évoque une rencontre entre le Baptiste et l'ethnarque Hérode Archélaos qui est destitué en 6 ap. J.-C.[32],[N 6], ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né. Pour un ensemble de raisons, quelques historiens comme Gilbert Picard ou Étienne Nodet se demandent s'il ne faut pas rattacher Jean à la génération qui a précédé Jésus[31],[33], mais la plupart des critiques préfèrent dire que l'on ne sait rien de précis à ce sujet.

Le personnage de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

« Flavius Josèphe évoque brièvement Jean et son activité de baptiste : « non pour la rémission de certaines fautes (ce qui contredit les données des évangiles synoptiques), mais pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifiée par la justice » (Antiquités judaïques XVII, 118-119 ; Histoire ecclésiastique I, 11, 6 ; Dem. évang. IX, 5, 17)[13]. » Chez Flavius Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque[13],[N 7]. Il apparaît respecté de ses contemporains[13] et ayant une grande influence sur les foules au point qu'Hérode Antipas le fasse arrêter de peur qu'il ne suscite une révolution. La déroute d'Antipas face à Arétas IV est d'ailleurs considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis à mort Jean[14].

Jean est le fils de Zacharie un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale[15]. « Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est surtout un solitaire à l'ascèse proverbiale (Mt 11, 18) non sans parallèle à l'époque[16]. » Ses traits et ses mœurs rappellent d'assez près ceux de Bannos, dont Flavius Josèphe s'était fait l'émule dans sa jeunesse[17]. L'évangile attribué à l'apôtre Jean localise l'activité de Jean Baptiste sur les rives du Jourdain[20]. Les évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean. Jésus le Nazaréen semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin[20]. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean-Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn I, 35-51)[20]. »

Bien que Jean le Baptiste n'apparaisse dans aucun des Manuscrits de la mer Morte, pour certains critiques il pourrait un temps avoir appartenu au groupe des Esséniens[34], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2)[15]. » Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé[15].

Si on a une idée de la période de la mort de Jean le Baptiste qui est en général située entre 29 et 35[25],[26],[35], on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste, il s'agit du récit d'enfance que l'auteur de l'évangile attribué à Luc a ajouté à la trame de l'évangile attribué à Marc dans les années 80-90. Ce texte qui est fortement légendé indique qu'il serait né seulement six mois avant Jésus (Lc 1:26), qui lui même serait né au temps du « premier » recensement, alors que « Quirinius était gouverneur de Syrie (Lc 2:1-2) »[30]. Un recensement qui a eu lieu en 6 ap. J.-C.[30]. Toutefois, le même évangile place la naissance de Jean Baptiste « aux jours d'Hérode, roi de Judée (Lc 1:5) » qui est mort en 4 av. J.-C.[31]. De plus, la version slavonne de la Guerre des Juifs évoque une rencontre entre le Baptiste et l'ethnarque Hérode Archélaos qui est destitué en 6 ap. J.-C.[36], ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né. Pour un ensemble de raisons, des historiens comme Gilbert Picard ou Étienne Nodet estiment que Jean appartenait à la génération qui a précédé Jésus[31],[37], mais la plupart des critiques préfèrent dire que l'on ne sait rien de précis à ce sujet.

Jean Baptiste selon la tradition chrétienne[modifier | modifier le code]

La naissance de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Saint Jean Baptiste, par Auguste Rodin, 1878 (musée d'Orsay).

L'Évangile selon Luc est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste :

« Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. (…)” Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : “Non, il sera appelé Jean”[38]. »

Il était le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, une cousine de Marie, la mère de Jésus. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit saint et aura la puissance d'Élie.

(Pour plus de précisions sur la famille de Jean et de Jésus, voir plus bas: La famille 'Imran à l'époque de Jean et de Jésus)

Carrière publique[modifier | modifier le code]

Le Baptême du Christ, par Verrocchio.
Le baptême de Jésus (vitrail de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois)

Jean mena une vie d'ascèse « caché dans le désert », se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. La description que fait l'évangile de la vie de Jean est celle d'un nazir[39],[40]. Si on suit l'Évangile selon Luc pour dater vers l'an 29 le début de la carrière publique de Jésus, Jean Baptiste est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau prophétisé par Isaïe. Flavius Josèphe précise de son côté qu'il ne prétendait laver par ce baptême les âmes de leurs péchés, mais seulement le corps de ceux qui avaient préalablement purifié leurs âmes en pratiquant la justice[N 8].

Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).

Selon Matthieu (III:13-17), Jésus vint voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier reçoit l'Esprit saint sous la forme d'une colombe, tandis que Dieu fait entendre depuis le ciel une déclaration en faveur de Jésus, « mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »

Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus.

La mort de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.
Détail de la façade de la chapelle des Pénitents-Noirs d'Avignon : deux anges portent la tête de saint Jean le Baptiste.

Quelque temps après, la colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'abattit sur Jean, lequel lui reprochait son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Philippe.

Selon Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ».

Cependant lors de la fête donnée pour son anniversaire, la fille d'Hérodiade, Salomé, dansa tant que le gouverneur et tous ses convives furent subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé qui l'offrit à sa mère Hérodiade[N 9].

Rien dans cette anecdote n'est historiquement impossible, mais elle est isolée, présente les traits d'une légende populaire et est inconnue de l'historien Flavius Josèphe qui de son côté dit simplement que Hérode Antipas craignait que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte, et que ce fut à Machéronte qu'il fut exécuté après y avoir été incarcéré.

Les disciples de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

En 36, une défaite infligée à Hérode Antipas par le roi arabe Arétas IV fut interprétée par la population comme un châtiment divin pour l'exécution de Jean. La plupart des chrétiens estiment que cet événement eut lieu sept ans après sa mort, que conformément aux traditions ecclésiastiques avérées dès le VIe siècle, ils fixent donc en 29[41], l'année même du début de sa prédication. Cette datation est contradictoire avec ce qu'indique Flavius Josèphe.

Dans les évangiles, certains disciples s'interrogent sur la prédication de Jésus, pendant l'incarcération de Jean. Pour Laurent Guyénot, si Jésus a bien été le disciple de Jean Baptiste et l'a reconnu comme « plus qu'un prophète », en revanche, Jean Baptiste n'a jamais soutenu le ministère de Jésus, et ne l'a pas proclamé Messie[42]. En revanche, il est clair que le mouvement de Jésus s'est réclamé du sien.

Selon les Actes des Apôtres, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[43]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse (saint Paul) comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[44],[45] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste aurait atteint l'Égypte à peine 15 ans après sa mort. Selon François Blanchetière, Appolos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, du roi messianique, qui les délivreraient de la domination des Romains[45]. » Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adeptes de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus, qui ne s'appellent pas encore chrétiens, ni même Nazôréens[N 10]. Les communautés messianistes d'Égypte, qu'elles soient baptistes, Nazaréennes, thérapeutes ou autres ont de toute façon probablement disparu dans le quasi génocide qui a suivi la révolte des exilés (116 - 117 en Égypte).

Il est néanmoins vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout juif d'y pénétrer. Un phénomène antique que selon certains auteurs, il ne faudrait pas confondre avec l'existence de quelques groupes de Mandéens survivant actuellement en Irak et en Iran et dont la survivance est d'ailleurs fortement menacée, surtout depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak. Toutefois, ce point de vue est loin d'être unanime et des historiens ayant notamment particulièrement étudié le judéo-christianisme comme André Paul et Simon Claude Mimouni, estiment au contraire que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à aujourd'hui[46],[47]. (voir plus bas : Les mandéens, baptistes d’Iran et d’Irak).

Jean le Baptiste dans la théologie et liturgie chrétienne[modifier | modifier le code]

Les quatre Évangiles[48] citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) « Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur ».

Comme il est le tout dernier prophète ayant annoncé et préparé la venue du Christ, Jean Baptiste occupe une place tout à fait spéciale dans le christianisme, qui l'appelle le Précurseur, c'est-à-dire le héraut qui annonce l'arrivée imminente du Messie. Luc s'est fait aussi l'écho d'une tradition selon laquelle Jean et Jésus auraient été cousins, et nés à six mois d'intervalle.

À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du Messie soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16). Dans l'Évangile de Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie. Dans les Évangiles de Marc (Mc 9, 9-13) et Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur annoncé sous la figure d'Élie : « Je vous le dit : Élie est bien déjà venu et ils l’ont traité à leur guise. »

Fêtes de Saint Jean-Baptiste[modifier | modifier le code]

Les Églises chrétiennes fête sa nativité, aussi bien en Orient qu'en Occident, six mois avant Noël, le 24 juin, au moment du solstice d'été ; c'est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort[49],[N 11]. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes polythéistes du solstice d'été, reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental.

Comme la fête de Noël pour la date de naissance de Jésus, la date du 24 juin pour fêter celle de Jean Baptiste a été choisie au Ve siècle[50]. Les deux naissances sont ainsi placées à six mois d'écart, trois jours après chaque solstice, moment où avec un moyen d'observation rudimentaire, on peut voir que la durée des jours commence à augmenter (25 décembre), ou à diminuer (24 juin). Pour l'Église catholique romaine parvenue récemment au pouvoir, il s'agit à la fois de « recouvrir » deux fêtes païennes par des fêtes devenues chrétiennes, mais aussi d'illustrer la phrase qu'aurait prononcé le Baptiste en parlant de Jésus: « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse[51],[52]. » Pour Alexandre Najjar, « l'église a ainsi christianisé le vieux rite païen qui célébrait l'astre du jour: le soleil qui commence sa descente à partir du 21 juin symbolise Jean-Baptiste; quand il recommence sa montée à partir du 22 décembre, il représente Jésus[50]. » « Entre le Précurseur et le Messie, Luc s’attache d’ailleurs à construire une rigoureuse symétrie : ils naissent à six mois d’intervalle, ce que la tradition chrétienne a conservé en célébrant leurs naissances aux deux solstices opposés. L’un naît d’une femme réputée trop vieille pour enfanter, l’autre d’une vierge ; l’un est rempli du Saint-Esprit, l’autre est conçu du même Saint-Esprit[53]. » Pour Claudine Gauthier, cette opposition si complète les ramène à l’unité et en fait des quasi-jumeaux.

Icône orthodoxe de saint Jean Baptiste.

La fête de la Nativité de saint Jean Baptiste est aussi la fête nationale des Canadiens français depuis 1834 lors de la création de la Société Saint-Jean-Baptiste. Jean le Baptiste a été décrété patron des Canadiens français en 1908 par le pape Pie X. En 1977, la fête de la Saint-Jean devint la fête nationale du Québec, incluant les Québécois de toutes origines. La fête de la Saint-Jean-Baptiste est aussi une fête maçonnique importante à travers le monde.

La mort de Jean le Baptiste est célébrée le 29 août aussi bien en Orient qu'en Occident : c'est sa Décollation (ou décapitation). On fête aussi plusieurs anniversaires de l'invention (la découverte) de son chef (son crâne).

Reliques[modifier | modifier le code]

De nombreuses églises ont pensé détenir tout ou partie de la tête de Jean Baptiste, par exemple, pour ce qui concerne la France, entre autres Saint-Jean-d'Angély et Notre-Dame d'Amiens ; elle serait aussi conservée dans la Grande mosquée des Omeyyades à Damas.

En Bulgarie, lors de fouilles sur l'île Saint-Jean à côté de la ville de Sozopol, les archéologues ont mis à jour les vestiges d'une église orthodoxe qui date du IVeVe siècle. Sous son autel, ont été trouvées une partie de la face, une dent et une partie de la main d'un homme, qui pour certains chrétiens seraient celles de Jean le Baptiste.

Plusieurs textes anciens font état au IVe siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie. Certains écrits chrétiens et notamment saint Jérôme, Théodoret de Cyr, Rufin d'Aquilée[54] accusent même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés[55] et jetés au vent[56] ». Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques et tardives, émanant d'auteurs chrétiens contre un empereur qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse. En 333, le pèlerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau.

Minaret de Jésus de la Grande mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmanne, contient le tombeau de Jean Baptiste.

Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette « terrible profanation[56] ». D'après lui, des moines auraient toutefois sauvé une partie des ossements « qu'ils transportèrent à Jérusalem et qu'ils remirent à l'abbé Philippe qui les confia à son tour à saint Athanase, évêque d'Alexandrie[56]. »

En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur Nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976[56],[N 12]. Mais de nombreuses églises pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Un tombeau de Jean surnommé Baptiste (Yahya) se trouve même dans la mosquée de Damas. Les textes historiques, mentionnent à plusieurs reprises la destruction du tombeau de Jean Baptiste, dans divers points d'Europe ou au Moyen-Orient, au cours de conflits divers.

Une hypothétique main droite du prophète, constitue, avec l'icône de la Vierge de Philerme, le trésor des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle est aujourd'hui conservée au monastère de Cetinje au Monténégro.

Rappelons toutefois que Jean a été tué en Palestine et a probablement été enterré dans la région dont il était originaire dans l'ex-tétrarchie de Hérode Philippe Ier (c'est-à-dire soit en Batanée, soit en Auranitide, soit en Trachonitide, soit en Gaumalitide, soit en Iturée) en un endroit inconnu. S'il est donc logique, que la ville de Damas s'en réclame, au vu de la proximité géographique, il est bien-sûr improbable que ce soit le corps, ou la tête de Jean qui soit dans le catafalque de Damas. Les autres localisations sont encore plus improbables. Toutes les parties de son corps sont vraisemblablement à jamais perdues.

Cette liste est bien-sûr non-exhaustive, les reliques attribuées à Jean Baptiste, existent naturellement dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman.

Principales églises[modifier | modifier le code]

Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome

Jean surnommé Baptiste chez Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

Une succession convoitée[modifier | modifier le code]

Le personnage qui apparaît fortuitement au XVIIIe livre des Antiquités judaïques est assez différent des traditions ecclésiastiques. Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le tétrarque[57],[58] (en 34[59]). Jusqu'à cette date, Philippe, le demi frère d'Antipas, était tétrarque (gouverneur) de « la Batanée, avec la Trachonitide et l’Auranitide, une partie de ce qu’on appela le domaine de Zénodore[60] ».

Comme Philippe « était mort sans enfants, Tibère hérite de ses possessions et les annexe à la province romaine de Syrie, mais en ordonnant que les impôts levés dans sa tétrarchie y soient affectés[61] »[59]. Depuis la mort de Philippe (parfois improprement appelé Hérode Philippe), la succession est ouverte excitant les convoitises. Ce territoire de l'ancien royaume d'Hérode le Grand qui n'est pas dirigé par un juif, attise aussi une contestation provenant des Juifs messianistes[62]. Seul l'empereur romain Tibère a le pouvoir de le donner à qui il veut ou de le maintenir dans la province romaine de Syrie. Selon son habitude si on en croit Tacite, Tibère prend son temps pour faire connaître sa décision. Les prétendants à la succession ne semblent pas manquer. Il y a bien sûr Hérode Antipas, mais aussi Hérode Agrippa[63], qui d'ailleurs finira par l'emporter. Peut-être qu'Arétas IV fait lui aussi partie des prétendants, après tout, son prédécesseur (Obodas III) avait acheté le royaume de Zénodore et en avait été frustré sur décision de l'empereur Auguste. Il y en a probablement d'autres, on s'est même posé la question de savoir si Jean Baptiste était l'un d'entre eux.

Un mariage prometteur[modifier | modifier le code]

Les tétrarchies d'Hérode Philippe et d'Antipas:
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Philippe
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  • Province romaine de Judée
  • Possessions directes de l'empereur romain
  • Province romaine de Syrie
  • Citées autonomes (Decapolis)
  • Hérode Antipas rêve depuis longtemps de reconstituer à son profit l'ancien royaume de son père[57], il espère que le titre royal qui avait été promis à son frère Hérode Archélaos si celui-ci s'en montrait digne[64], lui sera remis un jour par l'empereur[57]. En 6 apr. J.-C., lorsque Auguste a révoqué son frère Archélaos, Antipas qui espérait récupérer les territoires de son frère a été bien déçu, car Auguste préfère y créer la province romaine de Judée[65]. « Dans les mois qui suivent la mort de Philippe, Antipas croit que son heure est enfin venue[57]. »

    Après les « obsèques somptueuses[61] » de Philippe, qu'Antipas a probablement présidées, celui-ci se prépare à aller à Rome, pour rencontrer Tibère[57],[66]. Pour être nommé à la tête de la tétrarchie de Philippe par l'empereur, Antipas a imaginé conforter sa position en se mariant avec Hérodiade[66], pourtant mariée à son demi-frère Hérode Boëthos[57]. Celle-ci est d'une lignée royale, nettement plus assurée que la sienne. Il se dit donc qu'un mariage avec Hérodiade pourrait renforcer sa prétention à obtenir le titre royal de la part de l'empereur[67]. « Partant pour Rome », là où tout se décide, Antipas « descend chez son frère » et « il a l'audace de parler à Hérodiade de l'épouser », ce qu'elle s'empresse d'accepter[68],[57]. Toutefois ce « pacte » doit rester secret, les deux futurs époux étant mariés chacun de leur côté[69]. Ils conviennent toutefois qu'elle cohabitera avec lui « dès son retour de Rome »[57] et qu'il répudiera la fille d'Arétas IV, roi de Pétra[70],[71],[69]. En effet, pour sceller une alliance diplomatique probablement arrangée par Auguste, Arétas IV a donné en mariage une de ses filles appelée Phasaelis à Hérode Antipas, qui est l'un des fils d'Hérode le Grand[58] et dont la Pérée — qui appartient à sa tétrarchie — possède une frontière commune avec la Nabatée. Selon Nikkos Kokkinos, au moment des faits ce mariage dure depuis plus de vingt ans[58].

    Hérodiade accepte de se séparer de son mari encore vivant[69], ce qui fait scandale dans la région dès que ce projet est connu. Cette princesse juive a été rendue célèbre par sa mention dans les évangiles synoptiques. Sa fille Salomé serait selon la tradition chrétienne celle qui danse lors du banquet évoqués dans les évangiles attribués à Marc et à Matthieu.

    Agrippa Ier[modifier | modifier le code]

    La manœuvre semble habile car Hérodiade est une descendante des Hasmonéens (la dynastie légitime) mais aussi la sœur du futur Hérode Agrippa Ier, adversaire potentiel, qui d'ailleurs gagnera finalement ce combat d'influence.

    Pourtant Hérode Agrippa s'est ruiné dans la vie luxueuse de Rome[72]. Rentré en Palestine, « il se retira dans un fort à Malatha d'Idumée »[72] et pense même au suicide. Toutefois sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade[72]. (« la sœur d'Agrippa »), pour qu'Antipas lui donne une fonction rémunérée[72] (probablement après le retour de Rome d'Hérode Antipas)[73].

    « [Antipas et Hérodiade] firent venir Agrippa, lui assignèrent comme résidence Tibériade avec une somme limitée pour vivre et l'honorèrent des fonctions d'agoranome (inspecteur des marchés) de Tibériade[74]. »

    Désormais Agrippa n'est plus un danger, il est devenu un obligé d'Antipas et il est quasiment assigné en Galilée. Mais cette belle stratégie va quand même être mise en défaut.

    L'honneur de Phasaelis[modifier | modifier le code]

    Antipas reste probablement quelques mois à Rome, pour y faire sa cour auprès de Tibère[N 13]. Pendant son séjour à Rome les informateurs, clients ou ambassadeurs d'Arétas IV ont dû avoir vent du projet de mariage[69], qui est un véritable camouflet pour lui, mais qui annonce peut-être aussi le viol de certaines dispositions des accords passés autrefois.

    Arétas en informe probablement sa fille, puis il se met en quête de trouver des alliés vers les royaumes d'Adiabène et d'Édesse[75], il construit aussi probablement des alliances avec les grandes familles de l'ancienne tétrarchie de Philippe. Pour cette préparation, Arétas profite du fait que les romains sont engagés dans un combat contre les Parthes et leur roi Artaban III[58] pour le contrôle de l'Arménie (du printemps 35 à la fin 36, avec des opérations militaires lors des deux été).

    Lorsque vers 34[58], Hérode Antipas rentre de Rome, tout est prêt. Phasaelis, sa femme, informée de « son accord avec Hérodiade », lui demande « avant qu'il eût découvert qu'elle savait tout » de l'envoyer à Machaero (Macheronte) au sud de la Pérée, « sur les confins du territoire d'Arétas et de celui d'Antipas, sans rien dévoiler de ses intentions. »

    « Hérode l'y envoya, supposant que sa femme ne se doutait de rien. Mais elle, qui avait envoyé quelque temps auparavant des émissaires à Machaero, lieu dépendant alors de son père, y trouva préparé par le commandant tout ce qui était nécessaire à son voyage. À peine y fut-elle arrivée qu'elle se hâta de gagner l'Arabie, en se faisant escorter par les commandants de postes successifs ; elle arriva aussi vite que possible chez son père et lui révéla les intentions d'Hérode[76]. »

    Intervention de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

    La Décollation de saint Jean-Baptiste (1608), par Le Caravage.

    Le projet de mariage est donc révélé et c'est là qu'intervient « Jean surnommé Baptiste » qui montre que probablement la population de l'ex-tétrarchie de Philippe, voyait aussi d'un très mauvais œil, le fait de passer sous le pouvoir d'Antipas. Jean le Baptiste rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[3] ».

    Il est possible que comme d'habitude, cette opposition ait été assise aussi sur des arguments religieux, particulièrement efficaces pour rassembler les Juifs à cette époque dans cette région. L'Évangile attribué à Marc retient un de ces arguments qui rendaient les gens « très exaltés en l'entendant parler ». Il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[77] », marquant ainsi son opposition au mariage avec Hérodiade, essentiel dans le dispositif mis en place par Antipas. En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement[78],[N 14]. Le scandale était encore renforcé par le fait que « Hérodiade, au mépris des lois nationales » avait épousé Antipas « après s'être séparée de son mari encore vivant ».

    « Hérode (Antipas) craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. A cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero, la forteresse dont nous avons parlé plus haut[N 15], et y fut tué (vers 35[58])[76]. »

    Chez les deux évangélistes, c'est Hérodiade qui est présentée comme la vraie coupable, à la fois de l'emprisonnement du Baptise et de sa mise à mort, alors que Flavius Josèphe ne parle de rien de semblable, même s'il évoque l'influence qu'Hérodiade a sur son mari[79] et qu'il parle du viol « des lois nationales » au sujet du remariage d'Hérodiade.

    L'armée d'Hérode est taillée en pièce en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste[modifier | modifier le code]

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)
    « Arétas chercha un prétexte d'hostilités dans une contestation au sujet des frontières du territoire de Gamala. Tous deux réunirent leur armée en vue de la guerre et y envoyèrent à leur place des généraux. Une bataille eut lieu et toute l'armée d'Hérode fut taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode (Antipas)[76] ».

    Les « transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode » sont probablement les habitants de la Batanée (que Flavius Josèphe appelle souvent des Babyloniens) et qui fournissent traditionnellement une « aile » de cavalerie aux rois ou tétrarques juifs. Moïse de Khorène nous apprend que le roi d'Adiabène, Izatès II[N 16] « fournit des auxiliaires » au roi Nabatéen, Arétas IV. Ceux-ci combattent « sous la conduite de Kosran[N 17] Ardzrouni[N 18], pour faire la guerre à Hérode (Antipas) »[80]. Cette bataille intervient en 36[58], probablement en été, alors que les Romains et Lucius Vitellius sont engagés dans un affrontement décisif contre les Parthes et leur roi Artaban III[58].

    Selon Flavius Josèphe, l'armée d'Hérode Antipas est « taillée en pièce à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe (Philippe le tétrarque qui est mort deux ans plus tôt (en 34)), étaient au service d'Hérode (Antipas) ». Cette trahison est intervenue « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste (Jean Baptiste)[76] » qui venait d'être exécuté par Hérode Antipas. La défaite d'Antipas est considérée par de nombreux juifs comme une vengeance divine dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[69].

    Date de sa mort[modifier | modifier le code]

    « Si l'on suit la chronologie de Flavius Josèphe, Arétas IV lance son expédition contre le tétrarque en 36[25]. » « La défaite d'Antipas ayant été considérée comme un châtiment divin que le tétrarque aurait subi pour avoir fait mettre à mort Jean le Baptiste, on en déduit que l'exécution de ce dernier a dû avoir lieu peu de temps auparavant[25]. » Or, « on place généralement la mort de Jean Baptiste en 28/29, avant la crucifixion de Jésus qui a lieu en 30. Arétas aurait-il attendu sept à huit ans pour venger l'affront fait à sa fille ? Ce n'est pas impossible, mais un peu douteux tout de même[25]. » Diverses solutions ont donc été proposées pour tenter de résoudre cette contradiction.

    (le reste expose en 2 lignes le point de vue de Nodet, que j'ai beaucoup plus développé dans l'article. J'ai quand même donné la conclusion de Schwentzell à ce sujet}}
    

    Si l'on suit la chronologie de Flavius Josèphe, Arétas IV lance son expédition contre le tétrarque en 36, quelques mois avant la mort de Tibère (mars 37). Mais la défaite d'Antipas ayant été considérée comme un châtiment divin que le tétrarque aurait subi pour avoir fait mettre à mort Jean le Baptiste, on en déduit que l'exécution de ce dernier a dû avoir lieu peu de temps auparavant. Or, à partir de la chronologie qu'on peut déduire des évangiles, on place généralement la mort de Jean Baptiste en 28/29, avant la crucifixion de Jésus qui a lieu en 30. Arétas aurait-il attendu sept à huit ans pour venger l'affront fait à sa fille ? Ce n'est pas impossible, mais un peu douteux tout de même. (le reste expose en 2 lignes le point de vue de Nodet, que j'ai beaucoup plus développé dans l'article. J'ai quand même donné la conclusion de Schwentzell à ce sujet}}

    Les disciples de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

    L'évangile attribué à Jean témoigne lors de son écriture dans les années 90-100 qu'il y eut rivalité entre le mouvement créé par Jésus et les baptistes[81] ne l'ayant pas reconnu comme Messie. « De multiples sources attestent que des groupes vénérant le Baptiste et le considérant, pour certains, comme le Messie, ont perduré et poursuivi la polémique : qui, de Jésus ou de Jean, est "le plus grand"[81] ? » La communauté des mandéens, composée de fidèles de Jean le Baptiste, verra en lui l'ennemi de Jésus Christ[82].

    « Outre Jn 1, 18-21[83], deux péricopes réaffirment catégoriquement à leur tour la supériorité de Jésus sur Jean (Jn 1, 27 ; 3, 22), ce qui renvoie sans aucun doute à une polémique, non pas entre Jésus et Jean, mais entre disciples de Jésus et disciples de Jean[84]. » Parmi ceux visés par la polémique se trouvent d'autres baptistes « dont peut-être les partisans de Simon le Mage ou de Dosithée en Samarie[84]. » Pierre Geoltrain estime toutefois que l'on ne peut pas savoir si la rivalité entre les deux groupes remontait à la période où le Baptiste était encore vivant[81].

    Juste après la mort de Jean[modifier | modifier le code]

    Selon la tradition des mandéens, leur communauté se serait formée autour de Jean Baptiste, ils pourraient faire partie de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Selon eux, et notamment le Haran-Gawaita[85], leur départ de Palestine aurait eu lieu en 37-38[86],[85]. Robert Eisenman, fait remarquer que cela suit de peu la répression que Ponce Pilate fait subir à un groupe de Samaritains qui se sont regroupés en prenant leurs armes sur le mont Garizim en suivant un leader dont Flavius Josèphe refuse de donner le nom, mais que certains Pères de l'Église appellent Dositheos, peut-être le Dosithée qui selon de nombreux auteurs chrétiens antiques, aurait tenté de succéder à Jean le Baptiste après son exécution, car il était l'un de ses trente disciples[87]. Finalement c'est Simon le Mage qui aurait pris la tête des baptistes refusant de reconnaître Jésus comme Messie et qui avaient pu rester en Palestine[87].

    Dans les années 50-90[modifier | modifier le code]

    On décèle par la suite tant dans l'évangile attribué à Jean que dans le document johannique « à l'arrière plan des Actes des Apôtres, une sorte de lutte d'influence pour ne pas parler d'antagonisme entre « les disciples de Jean (Mt 9, 14) », qui voient dans leur maître la personnification du Messie (Jn 3, 28) et ceux du Nazaréen[88]. » De même, dans les Reconnaissances pseudo-clémentines « certains des disciples de Jean s'imaginèrent être grands et se séparèrent du peuple et proclamèrent que leur maître était le Christ[v 4],[89]. » Pour Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, dans la « Geste de Pierre », le premier rédacteur des Actes des Apôtres (Act I) « va montrer que Jésus doit réaliser ce qu'une tradition juive, attestée dans la Bible, attribuait au prophète Élie : revenir sur la terre afin d'y effectuer la restauration politique du royaume d'Israël[90],[84]. » Ce rôle était aussi attribué à Jean le Baptiste par ses disciples, « comme le montre le Benedictus (Lc 1, 68-79)[84]. » Le « document Johannique » que le premier rédacteur des Actes des Apôtres a aussi utilisé pour rédiger son écrit exprimait aussi cette espérance eschatologique[90].

    Selon les Actes des Apôtres, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[v 5]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse (saint Paul) comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[v 6],[45] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste avait fait des adeptes en Égypte. Selon François Blanchetière, Appolos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux Thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, le roi messianique qui les délivrerait de la domination des Romains »[45]. Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adepte de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus[N 19]. Les communautés messianistes d'Égypte en ont probablement disparu — ou quasiment disparu — lors du massacre des Juifs d'Égypte sous Trajan qui a suivi la révolte des exilés (116-117).

    Elkasaïtes - Sabéens - Mandéens[modifier | modifier le code]

    Il est néanmoins vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout Juif d'y pénétrer.

    Pour certains historiens ayant particulièrement étudié le judéo-christianisme, à l'instar d'André Paul ou Simon Claude Mimouni, les groupes mandéens existant actuellement en Irak et en Iran[91] relèvent du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à aujourd'hui[46],[47].

    Jean Baptiste dans la tradition musulmane[modifier | modifier le code]

    Comme dans la tradition chrétienne, Jean Baptiste et Jésus (Yahya et Îsa) sont cousins. De même Zacharie, le père de Jean le Baptiste, élève Maryam la future mère de Jésus-Îsâ dans le Temple, alors que celle-ci est très jeune.

    La famille 'Imran à l'époque de Jean et de Jésus[modifier | modifier le code]

    Maryam[modifier | modifier le code]

    Le Coran fait référence à Maryam (la vierge marie chez les chrétiens) comme faisant partie de la maison d'Imran (en hébreu 'Amram). Maryam (Marie) y est appelée la « fille d'Imran »[92], ce qui est plus une référence à son ancêtre que le nom de son père réel, qui n'est pas nommé dans le Coran. La tradition musulmane interprète d'ailleurs le Coran, comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Le père ancestral dont il question est Amrân[93], haut fonctionnaire de pharaon, père de Moïse et de Aaron[94].

    Le Dictionnaire du Coran, tout comme la tradition musulmane, indiquent qu'une période de plus de mille ans séparerait l'ancêtre 'Imran et Maryam, la mère de Jésus-Îsâ. Indépendamment du fait de savoir si cela recouvre une réalité, ce qui semble recherché dans cette filiation, qu'elle soit réelle ou qu'elle ne se fonde que sur la similitude des noms et des situations, c'est de montrer que les êtres exceptionnels que sont Marie (Maryam), Jean le Baptiste (Yahya), Jésus (Îsâ), ont bien été élus par Dieu, puisque cela était écrit par avance dans le livre saint que deviendra la Bible. Les auteurs de cette comparaison, agissent ici comme les auteurs des évangiles canoniques.

    Les autres membres de la famille[modifier | modifier le code]

    Joachim[modifier | modifier le code]

    En revanche, la tradition chrétienne nous donne le nom juif du grand-père maternel de Jésus, dont le Coran nous dit seulement qu'il appartient à la famille 'Îram, il s'agit de Joachim. C'est ce que rapporte l'Évangile de Jacques, un évangile qui ne parle que de l'enfance de Jésus et qui pour cette raison est appelé protévangile de Jacques. Des pères de l'Église comme Origène, qui ont fait des études sur la généalogie de Jésus, nous rapportent aussi le même nom pour le père de Marie. Il convient de dire que ces études sur la généalogie de Jésus, ont peut-être été interdites très tôt dans l'église de Rome, comme le montre par exemple une phrase écrite dans une lettre faussement attribuée à saint Paul qui déconseille fortement « de faire des généalogies ». Les travaux d'Origène font peut-être ici figure d'exception. Ils contredisent frontalement les deux généalogies que l'on trouve dans les évangiles attribués à Matthieu et à Luc, celles-ci étant d'ailleurs incompatibles entre elles dès le grand-père paternel de Jésus. La plupart des éxégétes considèrent d'ailleurs ces deux généalogies comme contenant beaucoup plus d'éléments symboliques qu'historiques.

    Maryam et Élisabeth sont parentes[modifier | modifier le code]

    La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, c'est-à-dire Marie fille de Joachim et mère de Jésus selon les évangiles et Élisabeth la mère de Jean le Baptiste (Yahya), descendante d'Aaron dans l'Évangile de l'enfance ajouté à l'évangile attribué à Luc[95]. Ce qui n'est qu'un parallèle dans la tradition musulmane est plus précis dans l'évangile attribué à Luc, puisque Élisabeth est décrite comme une « parente » de Marie dans cet évangile.

    Dans la tradition chrétienne, Jean le Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, qui serait une cousine de Marie, la mère de Jésus (l'évangile attribué à Luc dit qu'Élisabeth est « une parente » de Marie, « cousine » serait une précision apportée par la tradition orale).

    Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est bien sûr, l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[96]. »

    Une famille de rang royal[modifier | modifier le code]

    Dans la tradition musulmane, la mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne, qui est le nom par lequel les chrétiens désignent la mère de Marie. Hannah est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille.

    Le lien familial entre Jean le Baptiste et Jésus est encore renforcé par le fait que selon la tradition chrétienne, Marie aurait été élevée par Zacharie, le père de Jean le Baptiste, probablement après la mort prématurée de Joachim. Le père de Jean le Baptiste est donc en quelque sorte, le grand-père adoptif de Jésus.

    De même dans la tradition musulmane, « dès sa conception, Marie est consacrée à Dieu[97] et confiée à sa naissance à Zacharie, le père de Jean le Baptiste[98]. Comme dans les évangiles apocryphes, Marie est élevée au Temple de Jérusalem[99] »

    Îmran est ici le nom de la famille ou de la dynastie, si l'on tient compte du fait que d'après les deux traditions, Jésus appartient à une famille pouvant prétendre à la royauté. Les pratiques de mariages entre membres proches de la famille que l'on retrouve dans les traditions chrétienne et musulmane, correspondent d'ailleurs aux pratiques des nombreux petits rois de la région à cette époque.

    Arbre généalogique de Jean et de Jésus[modifier | modifier le code]

    Nous pouvons déduire de ce qui précéde l'arbre généalogique suivant:


       'Îmran Joachim    Îsâ - Jésus;
         Maryam - Marie 
     (Hannah) Anne ° 
     (Ashâ`) Élisabeth ° 
         Yahyâ - Jean-Baptiste 
       Zacharie 
     ° Personnage non cité par son nom dans le Coran

    'Îmran : parallèle avec le père de Moïse dans le Coran[modifier | modifier le code]

    Le Coran se réfère au père de Moïse comme 'Îmran. 'Îmran est également, pour les musulmans, le nom du père de Marie et époux de Anne, qui n'apparaît pas dans le Nouveau Testament mais que les traditions chrétiennes appellent Joachim (Protévangile de Jacques[100]).

    La sourate III du Coran porte le nom de la famille de `Imrân ou `Imrân[101] (en arabe : al ʿimrān, آل عمران).

    Cette sourate fait l'éloge de la famille d'`Imrân. Elle crée un parallèle (d'aucuns disent une confusion), entre la famille de Jésus et celle de Moïse, Myriam, la sœur de Moïse étant comparée (confondue selon certains) avec Myriam (= Marie) la mère de Jésus. Jésus devenant un nouveau Moïse (Mūsā ou Moussa dans la tradition musulmane).

    Famille 'Îmran, généalogies parallèles[modifier | modifier le code]

    La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, et Élisabeth, descendante d'Aaron dans la Bible[102]. Ils interprètent ces deux phrases comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Dans l'islam, Maryam est aussi appelée la « sœur d'Aaron »[réf. nécessaire], ce qui serait une autre référence à l'ancêtre, dont elle descendrait. Le père littéral de Maryam porte aussi le nom d''Îmran dans la tradition musulmane, bien qu'il doive être distingué du père de Moïse et Aaron, et qu'il corresponde à Joachim dans le Nouveau Testament. Il est également considéré par les musulmans comme l'un des hommes vertueux présents à Jérusalem à cette époque. La mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne. Elle est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille.

         Aaron*
     `Amrâm 
       Moïse*
     Jokébed ° 
         Myriam * 
     et 
       'Îmran
    Joachim * 
       Îsâ - Jésus * 
         Maryam 
     (Hannah)
    Anne ° 
     Élisabeth ° 
         Yahyâ - le Baptiste
       Zacharie 
     ° Personnage non cité par son nom dans le Coran
     * Personnage cité sous un autre nom dans le Coran

    « (Rappelle-toi) quand la femme d'`Imran dit : « Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient ». Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille » ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. « Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni. » »

    — Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 35-36, (ar) آل عمران.

    Ces deux versets font penser à la mère de Marie mère de Jésus (Anne dans la tradition chrétienne), et dans ce cas `Imran est celui que la tradition chrétienne du Protévangile de Jacques, appelle Joachim.

    La sourate XIX (Marie / Myriam) est en principe consacrée à Marie la mère de Jésus :

    « Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée[N 20]. »

    — Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم.

    Dans d'autres passages du Coran, le mot « sœur » peut prendre le sens d'appartenance tribale ou clanique[réf. nécessaire], ainsi en traitant des autres prophètes le Coran mentionne parfois « Hûd, frère de ʿĀd ». Or ʿĀd est un nom de tribu, ainsi le prophète Hûd qui s'adressait à sa tribu fut qualifié de « frère » de sa tribu. Ainsi, Marie, dont la piété était bien reconnue peut être assimilée à la « sœur d'Haroun » du point de vue de son engagement spirituel. Ainsi, l'appellation « sœur d'Haroun »[103] serait un renvoi aux qualités et la proximité spirituelle avec Aaron qui à l'instar de Marie aussi adorait son Dieu avec piété et ferveur.

    Jean Baptiste dans le Coran[modifier | modifier le code]

    Le Coran parle de Jean le Baptiste qui se nomme Yahya en arabe, le Livre saint des musulmans décrit Jean le Baptiste comme un prophète d'Allah envoyé à son peuple.

    Voici le passage concerné (Sourate 19 : Marie, versets 2 à 15) :

    • 2. C'est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie,
    • 3. Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète,
    • 4. et dit : « Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs. [Cependant], je n'ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, ô mon Seigneur.
    • 5. « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi donc, de Ta part, un descendant
    • 6. « qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais en sorte, Seigneur, qu'il te soit agréable »
    • 7. « Ô Zacharie, Nous t'annonçons la bonne nouvelle d'un fils. Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme[104]. »
    • 8. Et [Zacharie dit] : « Ô mon Seigneur, comment aurai-je un fils, quand ma femme est stérile et que je suis d'un âge très avancé ? »
    • 9. [L'ange] lui dit : « Ainsi sera-t-il ! Ton Seigneur a dit : Ceci m'est facile. Et avant cela, Je t'ai créé alors que tu n'étais rien. »
    • 10. « Seigneur, dit [Zacharie], accorde-moi de Ta part un signe. » « Ton signe, lui a-t-on dit, sera que tu ne pourras point parler aux gens pendant trois nuits consécutives tout en étant bien portant. »
    • 11. Il sortit donc du sanctuaire et s'en alla vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir.
    • 12. ... « Ô Yahya, tiens fermement au Livre (la Torah) ! » Nous lui donnâmes de la sagesse dès son jeune âge,
    • 13. ainsi que de la tendresse de Notre part et de la pureté. Il était certes pieux,
    • 14. dévoué envers père et mère ; et ne fut ni violent ni désobéissant.
    • 15. Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant.


    Au verset 7, Allah dit : « Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme ». Pour Pierre Lory, « le Coran insiste sur le nom donné à l'enfant, nom qu'il serait le premier à porter. il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc[105]. Faut-il voir dans la tendresse ("hanân" ; sourate 19, verset 3) que lui accorde Dieu une allusion à son nom hébraïque Yohanan ? Quoi qu'il en soit, le nom coranique de Jean, Yahyâ, évoque des connotations très particulières, la racine h. y. y. signifiant la vie[106]. »

    Les mandéens, nasaréens, baptistes d’Iran et d’Irak[modifier | modifier le code]

    La rivière du Jourdain où certains hadiths racontent que Jésus y rencontra Yahya ibn Zakariya (Jean-Baptiste fils de Zacharie)[107].

    De la communauté qui s'est formée autour de Jean Baptiste, serait née une religion aujourd'hui ultra-minoritaire qui le reconnaît comme seul prophète et considère Jésus-Christ, puis Mahomet, comme des usurpateurs. Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. C'est en partie à cause de cette particularité qu'elle serait restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d'Iran et d'Irak. Les mandéens d'Irak se désignent sous le nom de nasaréens et affirment qu'ils trouvent leur origine à Jérusalem, d'où leurs lointains ancêtres se seraient enfuis. Ils pourraient être issus de la communauté qui s'est formée autour de Jean Baptiste et de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Toutefois, si André Paul estime « qu'ils avaient des liens idéologiques avec les mouvements évoluant en marge du judaïsme de Palestine, en Transjordanie exactement[108] ». Cela ne « peut nous mener [que] jusqu'au IIe siècle chrétien, mais guère plus haut[108]. »

    Jusqu'au déclenchement de la guerre d'Irak (2003), l’immense majorité des Mandéens vivait en Irak, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khuzestan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux. En 2007, il ne restait que 5 000 d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays[109]. La plupart des 50 000 mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés.

    La « secte » mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean»[110]. C'est une religion gnostique et baptiste. Le terme mandéen a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les Mandéens sont nommés Mandaiuta en mandéen (un dialecte de l'araméen), et en arabe Mandā'iyya مندائية‎. D’après l’étymologie, les «mandéens» (mandaya) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de "nasoraia" ("nasoréens")[110]. D'après André Paul: « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya [111]. » Un troisième nom leur est attribué, celui de sabéens,Sabiens ou sabaya صابئة‎ («baptistes»)[N 21], qui souligne l’importance prise dans cette « secte » par les rites du baptême. C’est de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence.

    André Paul et Simon Claude Mimouni estiment que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à nos jours[46]. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement Elkasaïte[47],[46].

    Ils ne semblent donc pas issus du mouvement Nazôréens créé par Jésus et qui le reconnaissait comme Messie. André Paul et François Blanchetière font remarquer qu'Epiphane de Salamine parle de Nasaréens distincts des Nazôréens qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus »[18]. Il est difficile de dire si la différence entre le nom de Nasôréens (nasôrayya) que se donnent les Mandéens et celui que nous connaissons depuis le grec nazoraios (Nazôréens), pour désigner le mouvement créé par Jésus, est significative.

    Pour André Paul, le nom Nasôréens (nasôrayya) fut peut-être donné aux disciples de Jean le Baptiste[18].

    Les éventuels sépultures de Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

    L'éventuel tombeau de Jean Baptiste à Sebaste (Samarie)[modifier | modifier le code]

    La mosquée du Nabi Yahya (du prophète Jean (le Baptiste)) à Sebastia, près de Naplouse (Cisjordanie), site traditionnel où se trouvait la tombe du Baptiste

    Plusieurs textes anciens font état au IVe siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie, saint Jérôme témoignant des miracles liés à ce lieu de pèlerinage qui avait vertu de chasser les démons et de guérir les possédés[112]. Certains écrits chrétiens et notamment saint Jérôme, Théodoret de Cyr, Rufin d'Aquilée[113] accusent même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés[114] et jetés au vent[56] ». Cet empereur est connu pour son écrit contre les chrétiens, qu'il appelle « les Galiléens »[115]. Par contrecoup, la dispersion des cendres et l'anéantissement du corps de saint Jean Baptiste rehausse la valeur de la relique insigne de son chef, possession revendiquée par plusieurs sanctuaires[116].

    Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques, émanant d'auteurs chrétiens très hostiles à cet empereur[N 22] qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse[117],[118],[119], avait mis en place une législation anti-chrétienne[120] et tenté d'organiser une « église païenne »[j 2],[121].

    En 333, le pèlerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau. Cette localisation près de Sébaste, impliquerait que la forteresse Machareous dont parle Flavius Josèphe ne serait pas Macheronte au fin fond sud de la Pérée, mais la forteresse Machareous, située par le même auteur au nord de la forteresse de l'Alexandrion dans d'autres de ses volumes.

    Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette « terrible profanation[56] ». D'après lui, des moines auraient sauvé une partie des ossements « qu'ils transportèrent à Jérusalem et qu'ils remirent à l'abbé Philippe qui les confia à son tour à saint Athanase, évêque d'Alexandrie[56]. » C'est en tout cas ce que relate Rufin d'Aquilée.

    En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur Nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976[56],[N 23]. Mais de nombreux édifices religieux pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Ainsi un tombeau qui pourrait contenir la tête de Jean Baptiste (Yahya) se trouve dans la Grande mosquée des Omeyyades de Damas, construite en 705 sur l'emplacement de la basilique byzantine dédiée à Saint-Jean-Baptiste[122].

    La tête de Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

    Le reliquaire de la Grande mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmanne, contient la tête de Jean Baptiste, ce qui correspond aussi à la tradition de certaines églises chrétiennes.

    La grande mosquée a été construite[123]

    Reliques[modifier | modifier le code]

    La liste qui suit est bien-sûr non-exhaustive, les reliques attribuées à Jean Baptiste, existent naturellement dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman.

    La tête de Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

    Cathédrale d'Amiens, le chef de saint Jean Baptiste dans son reliquaire, œuvre de Placide Poussielgue-Rusand (1876).

    De nombreuses églises ont pensé détenir comme relique insigne tout ou partie de la tête de Jean Baptiste (église Saint-Jean-Baptiste de l'Hebdomon[N 24], monastère de l'île Saint-Yvan, Dôme San Lorenzo de Gênes, basilique San Silvestro in Capite, Grande Mosquée des Omeyyades à Damas, mosquée d'al-Nouri d'Homs[124]), par exemple, pour ce qui concerne la France :

    Les doigts de Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

    La grotte de Jean Baptiste[modifier | modifier le code]

    En 2004, l'archéologue Shimon Gibson prétend avoir trouvé la grotte de Jean le Baptiste[128] dans la vallée sauvage du kibboutz Tzouba (en) près d'Ein Kerem où une tradition locale qui, selon le moine Theodericus du XIIe siècle remonte à l'impératrice Hélène[129], fixe le village de naissance de Jean Baptiste. Mais cette découverte laisse sceptique les historiens[130]. Les fouilles archéologiques débutées en 1999, ont mis en évidence des poteries datées du Ier siècle, un bassin qui a servi selon Gibson de fonts baptismaux et des graffitis probablement de moines byzantins du IVe et Ve siècles dont un qui représente un personnage vêtu d'une peau de bête et tenant dans sa main gauche un bâton pastoral[131], rappelant la représentation de saint Jean Baptiste dans l'art byzantin[132].

    Autres reliques[modifier | modifier le code]

    Une hypothétique main droite du prophète, constitue, avec l'icône de la Vierge de Philerme, le trésor des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle est aujourd'hui conservée au monastère de Cetinje au Monténégro.

    En Bulgarie, lors de fouilles sur l'île Saint-Yvan à côté de la ville de Sozopol, les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une église orthodoxe qui date du IVeVe siècle. Sous son autel, ont été trouvées dans un sarcophage une partie de la face, une dent et une phalange de la main d'un homme, qui pour certains chrétiens seraient celles de Jean le Baptiste[133].

    Rappelons toutefois que Jean a été tué en Palestine et a probablement été enterré soit sur un lieu proche de son exécution, soit dans la région dont il était originaire dans l'ex-tétrarchie de Philippe le Tétrarque (c'est-à-dire soit en Batanée, soit en Auranitide, soit en Trachonitide, soit en Gaumalitide, soit en Iturée) en un endroit inconnu. S'il est donc logique, que la ville de Damas s'en réclame, au vu de la proximité géographique, personne ne pourrait prouver que la tête de Jean a été mise dans le monument de la Grande mosquée des Omeyyades de Damas.


    En peinture[modifier | modifier le code]

    En sculpture[modifier | modifier le code]

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    Notes[modifier | modifier le code]

    1. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l'évangile selon Jean, Jean le Baptiste est « l'agneau de Dieu », ce qu'il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
    2. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l'évangile selon Jean, Jean le Baptiste est « l'agneau de Dieu », ce qu'il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
    3. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l’évangile selon Jean, Jean le Baptiste désigne Jésus comme l’« agneau de Dieu », ce qu’il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
    4. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
    5. Pour Simon Claude Mimouni, les nasaréens sont des juifs baptistes aux tendances hétérodoxes qu'il ne faut pas confondre avec les nazôréens cf. Simon Claude Mimouni, Un rituel « mystérique » des baptistes judéo-chrétiens, in Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, 2000, Leiden, éd. Brill, p. 59.
    6. « Il y avait alors un homme qui parcourait la Judée dans des vêtements étonnants, des poils de bête collés sur son corps aux endroits où il n’était pas couvert de ses poils, et de visage il était comme un sauvage. En abordant les Juifs, il les appelait à la liberté en disant : « Dieu m’a envoyé pour vous montrer la voie de la Loi, par laquelle vous serez sauvés d’avoir plusieurs maîtres et vous n’aurez plus sur vous de maître mortel (tout comme Judas le Galiléen et plus généralement des zélotes) , mais seulement le Très-Haut, qui m’a envoyé. » En entendant ces paroles, le peuple était heureux ; et toute la Judée le suivait, et les environs de Jérusalem. Et il ne leur faisait rien d’autre que les plonger dans le cours du Jourdain ; et il les renvoyait en leur enseignant de cesser de faire le mal, et qu’il leur serait donné un roi qui les libérerait et soumettrait tous les insoumis, et ne serait lui-même soumis à personne. Les uns se moquaient de ses paroles, les autres y ajoutèrent foi. Il fut amené auprès d’Archélaüs, et les docteurs de la Loi se réunirent, et on lui demanda qui il était et où il avait été jusque alors. Et il répondit en disant : « Je suis l’homme que l’Esprit de Dieu m’a assigné d’être, me nourrissant de roseaux et de racines et de copeaux de bois. » Comme ils menaçaient de le torturer s’il ne cessait ces paroles et ces actes, il dit : « C’est vous qui devez cesser vos actes impurs et adhérer au Seigneur votre Dieu. » Alors, se levant avec fureur, un scribe, Simon, essénien d’origine, dit : « Tous les jours nous lisons la divine écriture, et toi, sorti aujourd’hui de la forêt comme une bête, tu oses nous faire la leçon et séduire le peuple avec tes paroles impies ? » Et il s’élança pour déchirer son corps. Mais lui, leur faisant reproche, dit : « Je ne vous découvrirai pas le mystère qui est parmi vous, puisque vous ne l’avez pas voulu. Ainsi est venue sur vous une perdition invincible, et par votre faute. » Ayant ainsi parlé, il s’en alla de l’autre côté du Jourdain ; et, sans que personne osât l’en empêcher, il continua d’agir comme auparavant. » Guerre des Juifs (Version slavone), cité par Étienne Nodet, op. cit., p. 4.
    7. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
    8. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
    9. Alexandre Najjar écrit: « [Salomé] serait-elle donc un peu comme Judas, "l'instrument nécessaire" - imaginaire ou non - à l'accomplissement du destin de Jean Baptiste ? À la réflexion, Salomé n'a d'existence que parce qu'elle est, précisément, l'instrument prédestiné de la mort du saint. L'acte devait se réaliser et il fallait un coupable. Ce fut Salomé. »
    10. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »
    11. Augustin d'Hippone, Œuvres complètes de saint Augustin, vol. 20, Louis Vivès, Paris, 1873, sermon CXCVI, p. 326 : « La nativité de saint Jean Baptiste est la seule que l'Église solennise à côté de l'anniversaire trois fois sacré de la naissance de notre Seigneur. Pour les autres saints, pour les autres élus de Dieu, nous avons appris à fêter le jour où la vie présente les enfants aux joies éternelles, après la consommation de leur tâche, leur victoire et leur triomphe sur le monde ; c'est la fin glorieuse qui consacre leurs mérites que nous célébrons en eux ».
    12. Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.
    13. Le voyage prenait 15 jours, lorsque tout allait bien (autant pour le retour). Quand un roi client, se rendait à Rome c'était pour régler un ensemble d'affaires. De plus Tibère est réputé (cf. Tacite) pour faire attendre ses obligés avant de les recevoir.
    14. Lév. 18, 16; 20, 21; Voir aussi le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »
    15. Machaero est la forteresse de Machéronte. À noter que le texte de Flavius Josèphe semble nous raconter une histoire incohérente, puisque Jean surnommé Baptiste aurait été tué sur ordre d'Antipas dans cette forteresse, alors qu'il est aussi écrit que c'est Arétas IV qui en avait le contrôle. On voit mal comment Arétas IV aurait pu permettre à son ennemi de venir assassiner Jean dans cette forteresse. On voit mal aussi, comment la défaite d'Antipas aurait pu être considérée comme une juste vengeance du meurtre de Jean, si Arètas IV était à ce point impliqué dans ce meurtre. Plusieurs historiens ont considéré que c'était la preuve que le passage sur Jean Baptiste avait été remanié. Il faut dire qu'il se trouve à proximité de quatre autres passages qui sont eux aussi soupçonnés d'avoir été remaniés ou interpolés, dont le célèbre Testimonium flavianum.
    16. Moïse de Khorène appelle Abgar tous les rois d'Adiabène d'environ l'an 15, jusqu'à Sanatruk Ier, du nom de la dynastie à laquelle ils appartiennent. Izatès II est donc lui aussi appelé Abgar, pour autant il ne s'agit pas du roi Abgar V, puisqu'il fait de cet Abgar le roi légitime du royaume d'Arménie.
    17. Khosran est peut-être une altération pour Khouran qu’on lit dans Thomas Arçrouni.
    18. Probablement un ancêtre des Arçrouni, qui régneront sur la Sophène puis deviendront une des quatre grandes familles arméniennes (avec les Mamikonian, les Bagratouni et les Siouni).
    19. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquila, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »
    20. À comparer avec l'Évangile selon Thomas, où Jésus dit: « Celui qui connaît son père et sa mère, peut-on l'appeler fils de prostituée ? » ou l'Évangile selon Jean où les opposants Juifs à Jésus lui répondent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution. »
    21. Terme englobant un certain nombre de croyants de religions considérées comme non idolâtriques, et non seulement les Sabéens du Yémen.
    22. Selon Robert Browning, un auteur chrétien comme Grégoire de Nazianze va jusqu'à le considérer « comme un instrument du Diable » « Par une sélection rigoureuse des sujets, une présentation oblique, la caricature et l'exagération, il dépeint Julien comme entièrement mauvais, et se réjouit de sa mort prématurée. » La large diffusion que l'Église a fait de ses deux oraisons sur Julien, en a fait le point de vue dominant dans la partie orientale de l'Empire. Une version légendaire de la vie de Julien et l'Histoire de l'Église de Sozomène, écrite vers le milieu du Ve siècle, dont une version arménienne antérieure est connue, se réjouissent aussi de sa mort, après avoir présenté un débat allégorique entre des saints ressuscités qui attribuent à Julien tout un tas de méfaits. Même si un auteur comme Augustin d'Hippone émet un point de vue plus nuancé sur Julien lorsqu'il le mentionne incidemment dans sa Cité de Dieu, la charge initiée par Grégoire de Nazianze sera encore amplifié par l'imagination populaire par la suite.cf. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 224-226.
    23. Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.
    24. Sozomène raconte que l'empereur romain Théodose Ier (fin du IVe siècle) rapporte la tête de Jean Baptiste de Chalcédoine à Hebdomon où il lui consacre une église. Source : (en) Noel Quinton King, The Religious Policy of Theodosius the Great, 379-395 A.D., University of Nottingham, , p. 202

    Références[modifier | modifier le code]

    1. a et b Lang, Bernhard (2009) International Review of Biblical Studies Brill Academic Pub (ISBN 9004172548) Page 380 – "33/34 CE Herod Antipas's marriage to Herodias (and beginning of the ministry of Jesus in a sabbatical year); 35 CE – death of John the Baptist"
    2. Jean-Baptiste est-il Élie ?
    3. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 2.
    4. Évangile selon Jean
    5. Jean-Baptiste est-il Élie ?
    6. Jean-Baptiste est-il Élie ?
    7. (en) Shimon Gibson, The Cave of John the Baptist : The First Archaeological Evidence of the Truth of the Gospel Story, Arrow Books,
    8. Teddy Kollek, Moshe Pearlman, Pilgrims to the Holy Land : the story of pilgrimage through the ages, Weidenfeld and Nicolson, , p. 107
    9. Estelle Villeneuve, « La grotte de Jean le Baptiste ? », Le Monde de la Bible, no 162,‎ , p. 49-50
    10. Graffiti du personnage vêtu d'une peau de bête
    11. La grotte de Jean le Baptiste
    12. Etienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p. 25-26.
    13. a b c d e f g et h François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216.
    14. a et b Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
    15. a b c d e et f François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 213.
    16. a b et c François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216-217.
    17. a et b André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
    18. a b et c André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « NAZARÉENS, religion »
    19. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 240.
    20. a b c d e f g h et i François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217.
    21. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux Esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11), cf. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
    22. Émile Puech, Les manuscrits de la mer Morte et le Nouveau Testament, in Aux origine du christianisme, Dir. Pierre Geoltrain, 2000, Gallimard, Paris, p. 162.
    23. Etienne Trocmé]], L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p.27.
    24. Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, "Folio", 2000, p.XV.
    25. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    26. a et b Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 135.
    27. Etienne Nodet, Jésus et Jean-Baptiste, RB 92, 1985, p. 497-524; cité par Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    28. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 376.
    29. (de) Ulrich B. Müller, Johannes der Täufer : Jüdischer Prophet und Wegbereiter Jesu, Evangelische Verlagsanstalt, , p. 13
    30. a b c et d Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 139 (3), 1995, p. 800 [lire sur Persée].
    31. a b c et d Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 139 (3), 1995, p. 799 [lire sur Persée].
    32. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 3-4 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    33. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 14 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    34. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux Esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11), cf. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
    35. Etienne Nodet, Jésus et Jean-Baptiste, RB 92, 1985, p. 497-524; cité par Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    36. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 3-4 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    37. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 14 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    38. Évangile selon Luc, Lc 1. 13-60
    39. Cf. Évangile selon Luc, I, 13-15.
    40. (en) Talmud de Babylone, Tractate Nazir Folio 2a
    41. Voir par exemple: Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 87, ou du même auteur: Comme un aigle en dérive, Publisud, 1993, chap. 1.
    42. Laurent Guyénot, Jésus et Jean Baptiste: enquête historique sur une rencontre légendaire, Imago, 1999 - 381 pages.
    43. En 18, 24 du Texte occidental des Actes des Apôtres.
    44. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:25.
    45. a b c et d François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, p. 229.
    46. a b c et d André Paul, Les mouvements baptistes
    47. a b et c Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 228,229.
    48. Mt1, 3, Mc 1 1-8, Lc 3, 1-18, Jn 1, 19-34. Les citations sont dans la version des Septante.
    49. « Nativité de saint Jean-Baptiste », sur catholique.org.
    50. a et b Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 123.
    51. Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, 2008, p. 238.
    52. Jn 3. 30, Évangile attribué à Jean, 3, 30, Traduction de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf.
    53. Dominique Casajus, Au sujet du livre de Claudine Gauthier: Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Archives de sciences sociales des religions, n° 148, octobre-décembre 2009.
    54. Pour cette liste d'auteurs chrétiens voir: Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
    55. Alexandre Najjar qui cite ici: Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, pp. 35-36.
    56. a b c d e f g et h Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Najjar_108 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    57. a b c d e f g et h Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
    58. a b c d e f g et h Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 134.
    59. a et b Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 215.
    60. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVII, XI, 4.
    61. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, IV, 6.
    62. Voir aussi: Pierre-Joseph Proudhon, Écrits linguistiques et philologiques, Presses Universitaires Franc-Comtoises, 1999, p. 96.
    63. Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain, p. 804.
    64. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 186.
    65. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 202.
    66. a et b Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
    67. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, pp. 216-217.
    68. André Paul, Encyclopædia Universalis, article HÉRODIADE ou HÉRODIAS
    69. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
    70. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    71. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 133.
    72. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 226.
    73. Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, chapitre XV — Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49), sur http://www.histoiredesjuifs.com .
    74. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, VI, 2.
    75. Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, livre II chapitre XXIX, sur remacle.org.
    76. a b c et d Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    77. Évangile selon Marc, 6, 18.
    78. Étienne Trocmé, L'évangile selon Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172.
    79. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 221.
    80. Moïse de Khorène, « Histoire de l'Arménie », Livre II chapitres 29, sur http://remacle.org
    81. a b et c Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard et le Monde de la Bible, "Folio", 2000, p. XV.
    82. Simon Légasse, "Jean Baptiste et Jésus dans les Évangiles synoptiques", dans Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, "Folio", 2000, p. 183.
    83. « Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a fait connaître. Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : " Qui es-tu ? " Il confessa, il ne nia pas, il confessa : " Je ne suis pas le Christ. " - " Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? " Il dit : " Je ne le suis pas. " - " Es-tu le prophète ? " Il répondit : " Non. " » cf. Nouveau Testament, évangile selon Jean 1, 18-21.
    84. a b c et d François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 218.
    85. a et b (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 510.
    86. Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, tome II, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 21.
    87. a et b Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, tome II, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 21-22.
    88. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217-218.
    89. Jones, 1995, p. 88, cité par François Blanchetière, op. cit., p. 218.
    90. a et b Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre II, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs, p. 73.
    91. La survivance de ces minorités est fortement menacée, particulièrement depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak
    92. Voir la sourate 66, 12 du Coran.
    93. Bible, Exode 6, 18-20.
    94. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, p. 417.
    95. Luc 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
    96. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, Article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, pp. 417-418.
    97. Coran, sourate 3, 35.
    98. Coran, sourate 3, 37-39.
    99. Jean-Marc Moschetta, Jésus, fils de Joseph: comment comprendre aujourd'hui la conception virginale de Jésus, L'Harmatan, Paris, 2002, p. 153.
    100. Jacques le Mineur, « Protévangile de Jacques le Mineur. (chapitre IV) », sur « L'Antiquité grecque et latine ».
    101. Le Coran, « La Famille d’Imran », III, (ar) آل عمران.
    102. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
    103. Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم
    104. Selon Pierre Lory, « il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc (Lc 1. 59-64) » ; il rapproche le nom coranique de Jean, Yahyâ, à la racine h. y. y. signifiant la vie, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435..
    105. Évangile selon Luc, 1, 59-64.
    106. Pierre Lory in Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435.
    107. "Yahya ben Zakariyya", Encyclopædia of Islam.
    108. a et b André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
    109. "Save the Gnostics" par Nathaniel Deutsch, 6 Octobre 2007, New York Times.
    110. a et b Encyclopædia Universalis, Article « Mandéisme ».
    111. André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « NAZARÉENS, religion »
    112. Saint Jérôme, Ep. 103
    113. Pour cette liste d'auteurs chrétiens voir: Alexandre Najjar, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
    114. Alexandre Najjar qui cite ici: Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, pp. 35-36.
    115. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 139.
    116. Dany Sandron, Amiens. La cathédrale, Éditions Zodiaque, , p. 177
    117. Yannis Constantnidès, in Julen l'apostat, Défense du paganisme: Contre les Galiléens
    118. Salomon Frieder, La tolérance religieuse dans l'histoire sociale de l'Europe: (Du moyen âge à la Révolution française), Impr. des arts et métiers, 1957, p. 14.
    119. René Braun, Jean Richer, L'Empereur Julien: de la légende au mythe, 1981.
    120. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 171-176
    121. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 177-180
    122. Phillip K. Hitti, History of Syria, Including Lebanon and Palestine, Gorgias Press, 2004, p. 514.
    123. Jill Caskey, Adam S. Cohen,Linda Safran, Confronting the Borders of Medieval Art, p. 131.
    124. Hans Dieter Betz, Religion Past & Present, Brill, , p. 651
    125. Jean Prieur, Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, (ISBN 978-2-8420-6465-5), p. 20-23
    126. Abbé Truchet, Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne, [lire en ligne], p. 13-37, Chambéry, 1867
    127. a et b Pierre-Marie Auzas, Le trésor de Saint-Jean-du-Doigt, catalogue chronologique, t. LIX, Mémoires de la société d'histoire et archéologie de Bretagne, 1982
    128. (en) Shimon Gibson, The Cave of John the Baptist : The First Archaeological Evidence of the Truth of the Gospel Story, Arrow Books,
    129. Teddy Kollek, Moshe Pearlman, Pilgrims to the Holy Land : the story of pilgrimage through the ages, Weidenfeld and Nicolson, , p. 107
    130. Estelle Villeneuve, « La grotte de Jean le Baptiste ? », Le Monde de la Bible, no 162,‎ , p. 49-50
    131. Graffiti du personnage vêtu d'une peau de bête
    132. La grotte de Jean le Baptiste
    133. Les chercheurs se basent sur des inscriptions en grec ancien sur une boîte de tuf près du sarcophage mentionnant "Jean 24 juin" (jour de fête de Jean-Baptiste) et "notre serviteur Thomas", qui selon certaines théories aurait été chargé d'apporter ces reliques sur l'île. Source : « Interrogations sur des ossements de St Jean-Baptiste », sur lefigaro.fr,

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

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    Articles connexes[modifier | modifier le code]


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