Régence d'Alger

Cette page est concernée par la règle R3R
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 7 janvier 2015 à 22:04 et modifiée en dernier par Monsieur Patillo (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Régence d'Alger
(ar) ايالة الجزائر
(ota) Eyalet-i Cezayir

15151830

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la Régence d'Alger et des Sultanats locaux au début du XVIIIe siècle.
Informations générales
Statut Monarchie élective investie par la Sublime Porte
État vassal autonome de l'empire ottoman[1],[2],[3],[4],[5]
Capitale Alger
Langue(s)

Arabe (administrations et gouvernements locaux, religieux, littérature et éducation) Langues berbères (véhiculaire), Turc osmanli (élite, diplomatie)

espagnol, judéo-arabe, lingua franca (issue de toutes les langues en présence)[6]
Religion

islam, (malékite (dominant), ibadisme, soufisme et hanafite)

judaïsme et christianisme (minorités)
Superficie
Superficie

Territoire souverain (Makhzen et Rayat) ~ 78 250 km2

Vassaux et alliés ~ 75 400 km2 (1830) [7]

Entités précédentes :

La Régence d'Alger (Iyalat el-Djezaïr en arabe) est un État d'Afrique du Nord[8],[9],[10],[11],[12],, indépendant de l'Empire ottoman « dans le cadre d'une vassalité réduite à des formes extérieures »[13], qui a existé de 1515 à 1830, date de l'expédition française en Algérie. Située entre le royaume du Maroc et la Tunisie beylicale, autre dépendance ottomane, la Régence s'étend à l'origine dans des limites qui vont des Trara à l'ouest jusqu’à La Calle à l'est et d'Alger à Biskra[10] pour s'étendre ensuite aux actuelles frontières telliennes de l'Algérie[14].

Dans un premier temps province de l'Empire ottoman placée sous l'autorité d'un pacha, la Régence dispose progressivement d'une autonomie de plus en plus large : à partir de la fin du XVIIe siècle, elle est désignée dans les traités comme « Royaume d'Alger » (Mamelakat el-Djezaïr[15]) ou « Cité-État d'Alger »[16] ; aux XVIIIe et XIXe siècles, elle est quasi-indépendante dans la gestion de ses affaires[17],[18], et sa vassalité est « réduite à des formes extérieures »[13].

La régence d'Alger brave à plusieurs reprises l'autorité de l'empire[19],[18] et entretient des relations diplomatiques directes avec les États-Unis et les puissances européennes notamment la France[20] par le biais d'ambassadeurs et de traités comme le traité de paix franco-algérien de 1802.

La régence, gouvernée par des pachas, des aghas, des beys et des Deys, est formée par plusieurs beyliks, qui sont sous l'autorité des beys : Alger, Constantine à l'Est, Médéa dans le Titteri et Mazouna puis Mascara et Oran à l'Ouest. Chaque beylik est divisé en outan (cantons) avec à leur tête des caïds relevant directement du bey. Pour administrer l’intérieur du pays, les Turcs s’appuient sur les tribus dites « Makhzen ». Ces tribus sont chargées d’assurer l’ordre et de lever l’impôt sur les régions tributaires du pays[21]. C’est par ce système que durant trois siècles l’État d’Alger étend son autorité sur le Nord de l’Algérie actuelle. Cependant, plusieurs régions du pays bravent de manière régulière l’autorité des beys, menant à des révoltes et sultanats.

La fondation de la régence

Contexte : la crise de l'Afrique du Nord (XIV°-XV° siècles)

À partir de la seconde moitié du XIVe siècle, le Maghreb connait une décadence. Au Maghreb central, le royaume zianide (capitale : Tlemcen) s’affaiblit du fait de querelles familiales et se fragmente : les émirs installés à Oran et Ténès luttent contre les souverains de Tlemcen. À l’est, Bougie et Constantine deviennent indépendants du pouvoir central de Tunis, les ports forment de petites républiques : Alger, Bône, Jijel, Dellys, etc.. Sur les Hauts plateaux et dans le Sud, les confédérations tribales sont indépendantes de tout pouvoir central et des principautés indépendantes se constituent en Kabylie. Sur le plan socio-économique, le commerce s'arrête, la vie urbaine recule et l’agriculture connait une régression[22].

Les Espagnols et l'Afrique du Nord après 1492

Après la disparition du royaume de Grenade en 1492, l'Espagne se trouve renforcée économiquement et militairement. Tout en se lançant dans la colonisation en Amérique, les Espagnols s’emparent de plusieurs ports du littoral algérien et obligent les villes de Ténès, Mostaganem et Cherchell à payer tribut. Les populations sont mécontentes de leurs chefs incapables de les défendre, des mouvements soufis émergent et leurs chefs qui deviennent de plus en plus influents aideront plus tard les frères Barberousse et les ottomans à s’installer dans la région[22].

Le cardinal Ximenès, primat d’Espagne, veut porter la Croisade au cœur des petits États barbaresques. Les Espagnols annexent plusieurs villes côtières : Mers El Kébir en 1505, Oran en 1509 et Bougie (Béjaïa) en 1510[23].

L’aristocratie marchande d’Alger va décider vers 1516 aux frères Barberousse pour stopper cette expansion[24].

Alger au début du XVIe siècle

Alger (El Djazaïr) est alors un petit port peuplé d'environ 20 000 habitants ; sa population s’est fortement accrue avec l’arrivée des Juifs et des Maures expulsés d’Andalousie à la suite de la chute de Grenade. Elle devient une « petite république municipale », et deviendra par la suite le centre d’un nouvel État[25].

Au début du XVIe siècle, l’oligarchie citadine commerçante d’Alger, désigne le chef de la tribu arabe des Tha'alibi, Salim at-Toumi émir de la ville et sera favorable à un compromis avec les Espagnols[26]. En 1510, les Espagnols construisent sur un des îlots face à Alger, une forteresse, le Peñon, qui menace la ville. Alger, qui n’a ni l'armée, ni l'artillerie suffisante pour affronter l'armée espagnole, commence à prendre crainte. Les habitants d’Alger, séduits par la protection dont bénéficiaient les habitants de Jijel et excités par les anciennes antipathies des monarchistes, font appel aux frères Barberousse[27], mercenaires albanais originaires de l’île de Mytilène, qui écument alors la Méditerranée et les côtes espagnoles au secours des populations musulmanes victimes de la Reconquista espagnole.

Les frères Barberousse à Alger et l'allégeance à l'Empire ottoman (1516-1518)

Arudj Barberousse.

Arudj Barberousse s'installe d'abord à Jijel ; il prend Alger en 1516 à la tête de 1 300 turcs et d’une flotte de 16 galiotes. Il devient maître de la ville après avoir fait assassiner l'émir Salim at-Toumi qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu pour se débarrasser des corsaires[26]. Il repousse d’Alger une expédition espagnole. Il organise l’administration de la ville dont il renforce le système de défense en construisant des fortifications. Il conquiert tout l’arrière-pays et l’Ouest algérien : la Mitidja, le Chélif, le Titteri, le Dahra, l’Ouarsenis et par la suite le royaume de Tlemcen. En 1518, au retour d’une expédition contre le souverain zianide Abou Hammou, il est tué à Rio Salado (El Malah), défait par les Espagnols[25].

Khayr ad-Din Barberousse.

Khayr ad-Din Barberousse succède à son frère. Pour asseoir son autorité, il fait allégeance au sultan de Constantinople Sélim Ier qui envoie à Alger 6 000 hommes dont 2 000 janissaires, troupe d’élite turque, et le nomme émir des émirs (beylerbey) du Maghreb central.

Il repousse une attaque espagnole menée par Hugo de Moncade en 1519 et s’empare de Constantine, Annaba, Ténès, Cherchell et Mostaganem.

En 1529, il rase le Peñon et fait construire avec les matériaux de démolition un môle qui relie les quatre îlots à la cité. Alger a désormais son port. C’est l’acte de naissance de la Régence d’Alger, « république militaire ».

Vue d'ensemble de l'histoire de la régence

La Régence d'Alger est d'abord gouvernée par des beylerbeys jusqu'en 1587, puis par des pachas (1587-1659), désignés par le sultan de Constantinople. Un rôle important est joué par les institutions locales : la milice (odjak), les armateurs corsaires (raïs de taifa, taifa) et les dignitaires et conseillers (diwan).

L'époque des beylerbeys (1518-1587)

Khayr ad-Din reste au pouvoir à Alger jusqu'en 1533 ; seuls quelques-uns de ses successeurs ont un règne conséquent : Hassan Agha (1534-1543), Hassan Pacha (1544-1551, 1557-1561 et 1562-1567), Salah Pacha (1552-1556).

Les Espagnols une fois repoussés, Alger, dotée d’un port et entraînée par un chef de guerre compétent, se livre avec succès à l'attaque de navires en mer (corso) et au pillage des régions côtières européennes. Devenue un grand port de guerre, elle gagne au fil des expéditions étrangères la réputation de ville « bien gardée » (المحروسة (al-maḥrūsa(t)) en arabe) et d'« imprenable ».

En 1540, le Pape Paul III lance une croisade contre les Algériens. Charles Quint, le souverain le plus puissant d'Europe, roi d'Espagne et empereur d'Allemagne, est le seul à répondre. En 1541, il réunit une flotte de 65 vaisseaux de guerre, 451 navires et 23 000 combattants dont 2 000 cavaliers et vient faire le siège de la ville. Mais les Ottomans interviennent et défont Charles-Quint.

Alger à l'époque de la Régence (1680)

L'État de Tlemcen est annexé à la régence d'Alger (1550), le royaume de Fès est conquis et devient tributaire de la régence[28],[29]. La ville de Bougie est restituée à la Régence en 1554. La ville d'Oran est assiégée et plusieurs villes de l'est de l'Algérie et du Sahara sont prises : Biskra, Ouargla et Touggourt[30].

Le dernier beylerbey est Uludj Ali ou Ochali Pacha (Uluç Ali Paşa), qui après avoir participé à la bataille de Lépante, et obtenu le grand étendard de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est désigné comme gouverneur d'Alger en 1568. Il conquiert le royaume de Tunis. Il reste officiellement beylerbey jusqu'à sa mort en 1587, mais n'exerce pas en général la fonction qui est dévolue à des suppléants, notamment Hassan Vénéziano à partir de 1577.

L'époque des pachas (1587-1659)

La fonction de pacha d'Alger est de durée limitée : en principe trois ans.

En 1601, les Deys sont élus pour contrecarrer le pouvoir des Pachas, à la suite de conflits internes. En 1603, les Arabes, les Berbères et les Kouloughlis se révoltent contre le pouvoir des Deys. Le complot fait plusieurs milliers de morts, mais le pouvoir reste le même.

Au cours du XVIIe siècle, Alger se dégage de l'autorité de la Sublime Porte. Des pouvoirs nouveaux émergent des conflits pachas-taïfa-odjaq : celui des aghas (1659-1671), puis des deys.

L'époque des aghas (1659-1671)

L'époque des deys (1671-1830)

De 1671 à 1689, les deys sont choisis par la taïfa des raïs (armateurs) et de 1689 à 1830 par l'odjaq, la milice des janissaires. Sur les trente deys qui se succédent de 1671 à 1818, quatorze sont imposés par l'émeute après l'assassinat de leur prédécesseur. En 1711, le dixième dey, Ali Chaouch, refuse d'accueillir l'envoyé de Constantinople et obtient du sultan l'autonomie.

Vers le début du XIXe siècle, le régence d'Alger subit plusieurs revers et signe alors des pactes et des traités de paix avec certains pays d'Europe et d'Amérique parmi ces traités: l'abolition de l'esclavage des chrétiens et leur remise en liberté[31].

La relation entre la régence d'Alger et la France se dégrade à la fin des années 1820, ce qui provoque l'expédition française à Alger en 1830. Les structures de la régence disparaissent à Alger, Médéa et Oran (l'émir Abd el-Kader ne gouverne pas et ne combat pas pour le compte de l'Empire ottoman) ; puis Constantine est occupée en 1837 et le Bey de Constantine, Ahmed Bey, finit par se rendre en 1848[32] sans s'être jamais allié à Abd el-Kader.

Population

Fichier:Old algiers 16th century.jpg
Alger au début de la Régence (XVIe siècle).

Population d'Alger

À la moitié du XVIe siècle, la capitale Alger était formée de 12 000 maisons, dont 6 000 habitées par des « renégats », anciens chrétiens européens ou Juifs convertis à l'islam, ce qui correspond à 25 000 citoyens de cette origine[33]. Le certificat de citoyenneté est délivré uniquement à ceux qui se convertissent à l'islam. La population totale était alors d'environ 50 000 habitants ; elle culminera à l'apogée de la course, vers 1610/1620, à 150 000 ou 200 000 personnes, et est estimée vers 1730 à 100 000 sans compter les esclaves[34].

Populations rurales

Les populations rurales étaient les plus importantes, plus de 90 % du total. Ces populations sont regroupées en tribus qui se distinguent selon leur mode d'administration : tribus de type féodale, maraboutique ou de tradition démocratique et selon leur lien avec l'autorité turque : r'ayas, makhzen, alliés, vassales, ou indépendantes[35]. L'économie sédentaire était prépondérante, toutefois, les tribus des hauts plateaux et du Sud préféraient l'élevage à l'agriculture pour échapper à l'impôt[35]. Elle se divisaient entre les populations arabophones et les populations berbèrophones. Ces dernières représentaient encore la moitié de la population algérienne[36].

Maures

Les Maures ou Hadars constituaient le groupe le plus important de la population urbaine[37]. Les Européens les appelaient Maures, parce que dans les ports, dominait une bourgeoisie d'origine andalouse[38]. Les populations des villes ont été ensuite identifiées aux populations chassées d’Espagne[37].

Les Morisques (musulmans d’Espagne) sont arrivés aux ports du Maghreb par des vagues successives avec l’appui des corsaires turcs : les Valenciens en 1609 qui sont accueillis principalement à Oran, suivi par les Aragonais en 1610 et les derniers en 1611. Les Andalous se distinguaient des autres éléments par leur physique, leur culture et leur coutume[39].

Ils ont joué un rôle économique important et sont à l’origine de la citadinité de plusieurs villes algériennes[37]. Ils ont relevé Cherchell, Ténès et Dellys de leurs ruines, repeuplé Blida, fondé Koléa et ont contribué à l’essor urbain d’Alger[40]. Ils sont à l’origine des progrès de l'arboriculture dans les campagnes et l'introduction de nombreuses cultures ; aux environs d'Alger, la Mitidja était une zone de colonisation andalouse. Plusieurs industries ont été également introduites par les Andalous, notamment la broderie, la fabrication du soi et le travail du cuir[39].

Kouloughlis

Les Kouloughlis étaient les enfants nés d'unions entre les janissaires de la milice et les femmes du pays. Ils avaient donc le caractère fondamental d'être rattachés aux populations autochtones par leur parenté maternelle. À ce titre, ils pouvaient mettre en péril le monopole de pouvoir que l'Odjak avait acquis sur la Régence d'Alger, et diverses étapes d'affrontement et d'apaisement entre les deux groupes vont se succéder pendant les trois siècles que durera la Régence[41].

On trouvait des forts noyaux Kouloughlis dans les villes tels que Tlemcen, Médéa, Mascara, Mostaganem, Miliana, Constantine, Annaba, etc[42]. Ils étaient recrutés pour les postes administratives et militaires des beyliks, à Tlemcen aux côtés de la population autochtone de souche citadine dite "Hadar", ils formaient la majorité de la population. De nombreux Beys étaient Kouloughlis[41]. La première mention officielle des Kouloughlis date de 1596, il existait déjà une vigoureuse minorité kouloughlie. Au XVIe siècle, qui est l'époque des Beylerbeys, leur influence n'est pas négligeable, et l'on compte 2 Kouloughlis sur 18 Beylerbeys se succédant de 1535 à 1586, dont Hassan Pacha, fils du célèbre Kheir ed Din, fondateur de la Régence. Cette époque est favorable aux Kouloughlis[41].

Cependant l'époque des pachas va changer la donne, en ouvrant la voie aux ambitions des Turcs immigrés, qui vont se retourner contre les Kouloughlis ressentis comme menaçants de réduire leur portion dans la milice.un conflit éclata en 1596 entre Kheder Pacha et la Milice, et un autre en 1629. Il semble que les Kouloughlis aient pensé renverser le pouvoir de la Milice. Mais la Milice réagit avec rapidité, qui les expulsera d'Alger, La plupart des expulsés rejoindront la Kabylie : certains d'entre eux y formeront la tribu des Zouathna, sur les bords de l'oued Zitoun, d'autres rejoindront les environs de Bordj Zemoura, d'autres encore le royaume de Kouko. La lutte ouverte durera une quinzaine d'années entre la Milice et les forces coalisées des Kabyles et des Kouloughlis, marquée par une amnistie donnée aux Kouloughlis en 1639, qui ne fut pas suivie d'effet[41].

Une trêve finalement s'instaura, mais la situation des Kouloughlis était bien diminuée jusqu'à 1693 où le Dey Chaban rétablie leurs droits .Leurs dernières actions d'éclat dans le cadre de la Régence seront l'appui apporté au Dey Ali Khodja dans l'écrasement de la milice des janissaires en 1817, qui verra l'abaissement politique définitif de cette milice, la participation du corps des 5 000 Kouloughlis sous les ordres d'Ibrahim Aga à Staoueli le 19 juin 1830 et les actions du Kouloughli Hadj Ahmed, bey de Constantine, qui maintiendra jusqu'en 1837 la souveraineté théorique du calif ottoman sur le beylik de l'est [41].

Juifs

Les communautés juives développent chacune leurs propres coutumes et leurs propres rites (algérois constantinois, oranais...), qu'on retrouve aujourd'hui encore puisque certaines synagogues sont, par exemple, de rite algérois ou d'autres de rite constantinois[43]. Ce judaïsme accorde une grande importance à la Kabbale et à la vénération des « saints » c'est-à-dire des rabbins fondateurs comme le Ribach et Rachbatz ou encore Ephraim Encaoua à Tlemcen dont la tombe est fréquentée par les Juifs comme par les musulmans. Certaines synagogues deviennent des lieux de pèlerinage, comme celles de Bône et de Biskra[43].

Dans chaque ville, on trouve à la tête de la communauté le « chef de la nation juive » (Mokdem), nommé par le pouvoir et chargé de la collecte des impôts. Malgré les risques que comporte cette fonction, elle est très recherchée pour son influence auprès du Dey. Les procès entre Juifs sont jugés par les juges des tribunaux rabbiniques mais ceux impliquant aussi des musulmans sont jugés par des musulmans. Autres notables importants, les Guizbarim sont chargés des œuvres de bienfaisance[44].

Les Juifs sont strictement soumis au statut de « dhimmi » qui leur assure à la fois une certaine protection. Ce statut leur octroie une très grande liberté de culte, mais leur impose de nombreuses interdictions (ne pas être armés, interdiction d’aller à cheval, et de porter des vêtements distinctifs de couleur sombre, obligation de résider dans les quartiers réservés, le mellah)[45]. Comme dhimmis, ils n'ont pas le droit d'être propriétaires fonciers sont le plus souvent artisans ou commerçants : tailleurs, brodeurs, cordonniers, mais orfèvres, bijoutiers ou joaillers. Ils peuvent même battre la monnaie du Dey. Comme commerçants, ils assurent les liaisons avec les provinces sahariennes et aussi grâce à leurs liens professionnels et familiaux avec les Juifs de Livourne, ils sont en relations d'affaires avec les ports européens de la Méditerranée comme Marseille[46]. Cette puissance commerciale et financière leur donne accès au Dey.

Esclaves

Débarquement et maltraitance de prisonniers à Alger au XVIIIe siècle.

Les caravaniers qui partent du Maroc vers l'Afrique alimentaient les marchés des villes du nord de la côte du nord du Maghreb, les esclaves étaient composés d'hommes et de femmes dans la régence d'Alger[47]. Comme la régence de Tunis, le protectorat ottoman et État barbaresque qu'est la régence d'Alger, pratique l'esclavage des chrétiens[48].

La situation des esclaves est bien connue pour la seule ville d'Alger, où elle a donné lieu à une abondante littérature [49].

Capturés à l'occasion des opérations du corso , leur nombre a varié en fonction de la prospérité de cette activité. « Alger regorgeait de captifs au temps de Kayr al Din (Barberousse) à telle enseigne que celui-ci appréhendait leur révolte » (Fatima Guechi), et durant les XVIe et XVIIe siècles, ils sont plus de 25 000[49], atteignant à l'apogée, au milieu du XVIIe siècle, le nombre de 25 000 à 35 000 esclaves chrétiens, alors que la ville d'Alger compte alors 100 000 habitants libres[50]. Avec le déclin de la course, la chute est fulgurante : 2 000 esclaves à la fin du XVIIIe siècle, 400 en 1830[49].

Ils sont de toutes nationalités, surtout européennes, donnant à la medina son aspect cosmopolite, et de toutes origines sociales[49]. Les classes aisées donnent les esclaves de rançon, bien traités en raison de leur valeur marchande. Les esclaves de travail sont logés dans les bagnes et servent dans les galères, l'entretien et la fabrication des bateaux. Les femmes servent de domestiques ou exercent la prostitution pour le compte de leur maître[51]. La chiourme sert trois ou quatre mois en mer, le reste du temps servant à quai ou dans les chantiers navals. Quelques-uns de ces esclaves bénéficient de revenus de la course, d'autres tiennent des tavernes ou des cabarets. La conversion à l'islam comme voie de libération fait beaucoup d'adeptes en leurs rangs[49], l'autre voie étant le rachat, organisé par des ordres religieux (Trinitaires, Ordre de la Merci…).

Le souvenir d'illustres captifs a été conservé, et certains d'entre eux ont laissé le témoignage de leur temps d'esclavage : Pierre Gilles, conservateur de la bibliothèque de François Ier, capturé en 1546, Cervantès, Diego de Haëdo ou encore Emanuel d'Aranda[49]'[52].

Autres

Avec l'arrivée des forces maritimes ottomane, plusieurs janissaires et Européens dit renégats ont pris le pouvoir de la régence d'Alger. De plus, plusieurs Turcs se sont installés dans la régence d'Alger.

Enfin, plusieurs colonies européennes s'installent dans la régence d'Alger soit à El Kala, à Collo, à Annaba[53] et à Oran (Plazas de soberanía).

Organisation de l’État

Organisation politique

Évolution générale

La Régence d'Alger est d'abord gouvernée par des beylerbeys (1529-1587), par des pachas (1588-1659), désignés par le sultan de Constantinople. Ils exercent leur suzeraineté sur les pachas de Tunis et de Tripoli.

Au cours du XVIIe siècle, Alger se dégage de l'autorité de la Sublime Porte. Des pouvoirs nouveaux émergent des conflits pachas-taïfa-odjaq : celui des aghas (1659-1671), puis des deys.

De 1671 à 1689, les deys sont choisis par la taïfa des raïs (armateurs) et de 1689 à 1830 par l'odjaq, la milice des janissaires. Sur les trente deys qui se succédent de 1671 à 1818, quatorze sont imposés par l'émeute après l'assassinat de leur prédécesseur. En 1711, le dixième dey, Ali Chaouch, refuse d'accueillir l'envoyé de Constantinople et obtient du sultan l'autonomie.

Institutions du gouvernement sous les Deys

Étendard personnel du dey, d'après la description d'un voyageur français, au statut incertain[54].

L’organe principal est le Divan dirigé par le Dey, entouré de conseillers, des puissances (ministres) et des multiples agents pour assurer leurs services[55] :

  • le Divan (ou Diwan), est divisé en deux parties : le Grand Divan regroupe un millier de membres représentants des intérêts religieux et des corsaires, assistés par un agha ; le Petit Divan dont la fonction est de régler les affaires courantes ;
  • le Dey, formellement désigné par le Grand Divan, mais en pratique choisi par la milice ;
  • le Khaznadji, chargé de la trésorerie de l’État ;
  • l’Agha de la mehalla, le général en chef de l’armée de terre ;
  • le Khodja-el-khelil, secrétaire des chevaux, assisté par un trésorier particulier (khasnadar), il collecte les impôts et gère les biens publics ;
  • les Beys, sont au nombre de trois installés à Oran (après Mazouna et Mascara), Médéa et Constantine pour gouverner les provinces de la régence.

Les puissances (ministres) sont assistées par de nombreux khodjas (secrétaires), chaouchs (huissiers), caïds (agents polyvalents aux compétences financières et administratives), etc.[55].

Organisation militaire

La cité, le port et le môle d'Alger circa 1690

L'organisation militaire repose d'une part sur les janissaires ou marins (selon les historiens), d'autre part sur les capitaines (raïs) des navires corsaires. Malgré leurs rivalités permanentes, ces deux puissants corps militaires sont indissociables : c'est avec le produit des prises des raïs que les janissaires sont payés. La milice contrôle l'intérieur de la régence, plusieurs bordjs sont construits. La milice désigne les Noubas qui sont sous le contrôle des Aghas et ont seulement un mandat de trois mois, après cela ils sont relevés de leur fonction [56].

La marine de la régence

Tableau montrant quelques navires en activité en face de la ville d'Alger

Après la libération de la totalité des régions de l’emprise espagnole, il est dès lors envisageable de fonder la Marine algérienne, ce qui est entrepris à travers la construction dans un premier temps de quatre petits navires de guerre, et au fil du temps, une véritable industrie militaire voit le jour à travers plusieurs chantiers navals (notamment à Cherchell, Bejaia et Alger) qui fournissaient à la Marine algérienne un nombre considérable de navires de guerre équipés de canons développés entièrement par des compétences algériennes. À partir de là une nouvelle page s’ouvre pour la Régence d’Alger qui à travers sa Marine peut imposer son leadership en Méditerranée durant près de trois siècles[réf. nécessaire].

Cette domination lui permet de repousser plusieurs attaques provenant d’un certain nombre de pays européens, notamment, en octobre 1541, celle de Charles Quint, dont les troupes sont sévèrement défaites par la flotte algérienne sous le commandement de Hassan Agha. D’autres attaques sont menées sans succès par les Espagnols aux XVIe et XVIIe siècles.

En 1588, la flotte algéroise compte 35 galères (Il n’en restera que quatre cinquante ans plus tard[réf. nécessaire]). Plus des deux tiers des galiotes algéroises sont commandées par des renégats européens (6 Génois, 2 Vénitiens, 2 Albanais, 3 Grecs, 2 Espagnols, 1 Français, 1 Hongrois, 1 Sicilien, 1 Napolitain, 1 Corse et 3 fils de renégats)[57],[58].

Deux attaques importantes sont l'expédition américaine de 1815, qui contraint la régence à accepter un droit de navigation aux Américains et celle des marines britannique et hollandaise sur Alger en août 1816. Ces dernières subissent de grandes pertes et sont empêchées d’accoster, mais l'armada algérienne perd également un très grand nombre de navires.

Tableau représentant la bataille qui opposa près d'Alger, la Marine algérienne aux Marines britannique et hollandaise

Par ailleurs l’Algérie imposait aux différentes flottes pénétrant en mer Méditerranée un impôt, avec protection contre toutes attaques de pirate ou de pays tiers.

Le Capitaine en:William Bainbridge rend hommage au Dey d'Alger, au nom des États-Unis ; vers 1800.

Ci-dessous la liste[59] des pays ayant souscrit à cet impôt :

Plusieurs bâtiments, des frégates, des corvettes et des bricks forment la flotte de la régence d'Alger et appartiennent au Bey.

L'odjaq

On appelle Odjaq la milice des janissaires. Pleins de morgue et de mépris pour les autres habitants de la ville, les janissaires forment une caste à part qui n'obéit qu'à ses chefs. Honnis par la population en raison de leurs exactions, leur rôle est grandissant à Alger dont ils finissent par devenir les maîtres. Turbulents et indisciplinés, faisant et défaisant les gouvernements, ils tiennent de moins en moins compte de l'autorité de la Porte. En 1817, la milice doit renoncer à ses prétentions sur le gouvernement du pays: le Dey Ali Khodja ayant annoncé son intention de faire rentrer les Janissaires dans le rang, ils se révoltent et s'avancent sur Alger pour en chasser le Dey, qui les écrase grâce à un contingent de 6 000 Kouloughlis encadrés de Turcs fidèles et renforcés des contingents Zouaoua. 1 200 d'entre eux périssent et parmi les autres, ayant demandé l'aman, beaucoup regagnent la Turquie. De 1817 à 1830, l'odjaq est reconstitué en une médiocre force armée[60].

Les raïs d'Alger (corsaires)

Ex-voto d'une bataille navale entre un navire Turc d'Alger et un navire de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem commandé par Langon en 1719.
Une porte du Palais du Dey d'Alger (en 2005)
Plaque du Rais Hamidou (1773-1815).

Ce sont les raïs qui arment les navires pour la « course ». Les plus grands raîs d'Alger se recrutent parmi les « renégats » (chrétiens convertis) qui ont souvent une grande connaissance des choses de la mer. Cette nouvelle caste de « Turcs de profession » se développe jusqu'à devenir puissante rivale des janissaires: c'est la Taïfa des Raïs. En 1558, la marine de la Régence est forte de 35 galères et 25 brigantins. Lorsque la flotte dispose de navires de haut bord, les écumeurs algériens portent la terreur jusqu'en Islande (1616). Les pays européens tels la France, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et même les États-Unis organisèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles des expéditions punitives contre les Algériens, mais sans résultats notables.

Les navires appartenaient aux raïs, membres de la puissante Taïfa. Les voiliers des corsaires sont tous de petite jauge et sacrifiaient à la vitesse la puissance de leur armement. C'étaient des chébecs, galiotes ou brigantins. Ils utilisaient plus souvent la rame que la voile afin d'éviter d'être vus de loin.

La chiourme était bien entraînée, disciplinée et maigrement nourrie : « la ration journalière se composait de trois biscuits et d'une mesure d'eau vinaigrée ». Les rameurs étaient enchaînés à leur place et n'en bougeaient pas pendant la manœuvre. Cette légèreté de manœuvre va faire la fortune de la « course » algérienne. Cervantès, captif à Alger de 1574 à 1580, nous la décrit par la bouche d'un marin algérien : « Nous autres, nous allons à la légère et aussi vite que le feu ». L'attaque se faisait à l'abordage et les combats à l'arme blanche.

Haëdo : « À leur retour, tout Alger est content. On partage le butin, vend les captifs au Batestan » (marché aux esclaves). « On ne fait que manger, boire et se réjouir ».

Place forte, hérissée de défenses contre les attaques maritimes, la ville était entourée d'une enceinte protégée par un fossé large et profond. Sur le parapet étaient pratiqués des créneaux et des embrasures pour les fusils et les canons. On accédait à la ville par 5 portes : Bab Jedid, Bab Azzoun, Bab El Oued, Bab Dzira et la Porte de la Pêcherie. Les deux dernières s'ouvraient sur le môle. Les maisons sont blanches, à terrasses, étagées. À la fin du XVIe siècle, les raïs édifièrent de somptueux palais dans la basse ville. Haëdo en 1580 recense 100 mosquées, chapelles ou zaouias. En 1660, l'odjaq éleva le plus important monument religieux de l'Alger turc : la mosquée de la Pêcherie. Les souverains français et de Grande-Bretagne étaient représentés auprès de la Régence par un consul.

Organisation territoriale

Les provinces de la Régence d'Alger avant la conquête française de 1830.

Les Ottomans ne se limitent pas au contrôle du littoral. Ils placent des garnisons à demeure dans les villes qui ont une position stratégique. Ils sont les artisans de la délimitation du futur territoire algérien par des frontières précises avec la Tunisie et le Maroc. Salah Raïs (1552-1556) oblige les caïds de Touggourt et Ouargla à payer tribut. Il conquiert le Sud grâce à l'aide des Béni-Abbès (kabyles).

La province d'Alger est le domaine propre du dey (Dar Es Sultan). Les provinces ou beyliks de l'Ouest, Médéa et Constantine ont à leur tête un bey. Chaque beylik était subdivisé en cantons (watan) comprenant plusieurs tribus et administrés par des commissaires ou caïds qui ont sous leurs ordres les chefs de tribus ou cheikhs. Pour qu'ils se soumettent à l'impôt et contrôler la région, les beys s'appuient sur les tribus alliés (maghzen)[61].

Alger était tenue par les émirs de la tribu des Biscaras, cette tribu avait un rôle de surveillance durant la nuit[62].

Organisation économique

La monnaie de la Régence d'Alger est constituée : du pataque-chique (ou réal-dirhem seghar), divisé en 8 mazounes, pour la monnaie de compte ; du sequin-soltani pour la monnaie en or ; du réal-boudjou pour la monnaie en argent ; du quaroub pour la monnaie en cuivre et enfin du aspre-chique[63]. D'autres monnaies étaient utilisées pour les échanges extérieurs à la fin du XVIe siècle : l'écu espagnol d'or et les réaux d'argent, ainsi que l'aspre turque. Un système d'unités de mesure facilitait la régularité des échanges : la livre algérienne pour les poids, le pik pour les longueurs et le sah pour les capacités[64].

L’agriculture était médiocre, les techniques et les outillages étaient obsolètes, la pratique de la jachère était répandue. Les cultures agricoles étaient variées : blé, maïs, coton, riz, tabac, pastèque et légumes. Aux environs des villes on cultivait des raisins et des grenadiers. Les montagnards faisaient pousser des arbres fruitiers, des figues et des oliviers. On exportait surtout du blé[65].

L’industrie était peu développée et restreinte aux chantiers navales, mais l’artisanat était riche et varié et présent partout dans le pays[65]. Les villes étaient le siège d'une grande activité artisanale et commerciale. Les citadins sont en majorité artisans et marchands notamment à Nedroma, Tlemcen, Oran, Mostaganem, Kalaa de Beni Rached, Dellys, Blida, Médéa, Collo, M'Sila, Mila et Constantine. On y pratique le tissage, le tournage sur bois, la teinture et la fabrication de la toile de coton, des cordes, des seuils et des brides[66]. À Alger, on y trouvait tous les métiers, la ville abritait de nombreux établissements publics : fonderies, chantiers navals, ateliers boutiques et échoppes. Tlemcen avait plus de 500 métiers à tisser. Même dans les petites villes où le lien avec le monde rural restait important, on y trouvait de nombreux artisans[67].

Le commerce était limité, une caravane annuelle venant du Maroc traversait toute l’Algérie par Oujda, Tlemcen, Mascara, Alger et Constantine avant d’arriver en Tunisie. C’est les Turcs qui introduisaient en Algérie le breuvage du café[65]. Toutefois, le commerce intérieur était important, du fait des échanges entre les collectivités intérieures, les relations entre les villes et campagnes, et celles de ville à ville[64]. Les transports se faisaient principalement à dos des animaux, mais les voitures étaient également utilisées. Les chemins étaient carrossables, et de nombreux postes tenus par les janissaires et les tribus makhzen assuraient la sécurité. En outre, des fondouks permettaient aux voyageurs de se reposer[64].

Les souks étaient globalement désignés par le nom du jour suivi par le nom de tribu. Ils se tenaient régulièrement le même jour, d'où les noms souk at Tnin (lundi) et souk al Khemis (jeudi). Un petit commerce de cabotage se faisait entre les ports : Mostagnem, Jijel, Collo et Cherchell. Chaque port avait une petite flottille sandale[68]. Les villes du M'zab, étaient des centres des lignes commerciaux, où les marchands d'Alger et de Bejaia se rencontrent avec ceux des pays noirs. Ouargla était une ville prospère par ses liens avec le royaume d'Agadez. Constantine était une ville marchande dans le domaine des tissus de laine fabriqués dans le pays[67].

Le commerce extérieur se fait majoritairement dans le bassin méditerranéen[64]. Il était entre les mains des étrangers. Alger n'avait pas de marine marchande, les Européens le lui interdisaient[69]. Le secteur souffrait de la monopolisation des Européens, et les droits et taxes de toute sorte institués par le Dey, ce dernier pouvait également interdire l'exportation de produits nécessaires surtout les céréales. Il fallait également des licences pour l'exportation[70]. Toutefois, l'État ne pouvait pas tout gérer, il accordait certains commerces à d'autres parties : le Mokadem des Juifs pour l'exportation de la laine, Oukil el Kharedj pour le cuir et la Compagnie royale d'Afrique pour les produits de l'Est[70].

Le commerce maritime le plus important se faisait avec la France. Même si des liens commerciaux existaient aussi avec les Anglais, Hollandais et Espagnols. Le commerce avec l’Orient était également important notamment avec Istanbul, Izmir et Alexandrie[71]. On exportait des céréales, des chevaux barbes, des cuirs, de la laine, de la cire[70] et même de l'or et des esclaves.

Oppositions à l'intérieur de la Régence

La Kabylie et le centre

Le royaume de Ait-Abbas contrôle le passage stratégique des Portes de Fer appelés Tiggoura par les Kabyles et Demir kapou par les Turcs qui est un point de passage obligatoire sur la route reliant Alger à Constantine. La Régence d'Alger devait payer un tribus pour le passage de ses troupes, dignitaires et commerçants. C'est d'ailleurs dans l'Algérie de l'époque le seul endroit où le pouvoir Makhzen payait un tribus à des populations locales insoumises[72].

Entre le XVIIe et le XIXe siècle il y aura plusieurs conflits entre les royaumes kabyles et la Régence d'Alger dont les principaux ont eu lieu en 1609 où les Kabyles ont dévasté la Mitidja et menacé Alger, entre 1758 et 1770 dans toute la Kabylie et entre 1805 et 1813 dans la vallée de la Soumam[73]. En 1816, il y a eu la révolte des Iflissen, leur chef Hadj Mohamed ben Zamoun conclu la paix avec les Turcs[74].

Constantine

Khayr ad-Din Barberousse a créé le Makhzen dans la province de Constantine. Les Zemoul furent alliés des Ottomans, leurs terres servaient à toute personne voulant être du Makhzen. Chaque membre du Maghzen est exempté d'impôt et reçoit un cheval et un fusil du Bey. Plusieurs tribus se rallient aux Turcs et plusieurs immigrants s'installent alors dans la province, ce qui formera des Zmalas (villages pour auxiliaires militaires et politiques ou hommes du gouvernement)[75]. En 1667, Redjeb Bey fait une expédition contre les Ouled Bou Aoun. Après une année, en 1668, le Bey Chaâbane organise une deuxième expédition contre les Ouled Bou Aoun. Après la prise de Constantine par les Tunisiens, vers 1705, Ibrahim Bey déclare la guerre aux Righas de Sétif, aux Ouled Sellam, aux Ouled Soltane et les force à la soumission. Vers 1707, Le Bey Hamouda mène une expédition dans les Aurès. En 1708, Ali ben Hamouda Bey fait une autre expédition contre les montagnard du Mont Babor dans les Aurès. En 1709, Hosseïn Chaouch Bey s'engage dans une expédition contre les montagnard de La Calle. 1710, Abd Rahmen ben Ferhat Bey supervise une expédition contre les Hanencha. En 1717, le Bey Kelian Hosseïn dit bou Kemia organise l'armée turque et à ce moment le caïd de Zmella est nommé par le Pacha d'Alger. Après la prise de Tunis en 1755, Kermiche ben Selama, caïd des Zemoul, où il a été à la tête de la cavalerie dans l'expédition de Tunis, entame 6 expéditions contre les montagnards des Ouled Soltane, mais il sera tué, il sera attaché à un arbre et les Ouled soltane le brûlent[76]. En 1720, le Bey Kelian Hosseïn déclare la guerre contre les Hanencha, les Ouled Abd Nour, les montagnards des Aurès. En 1746, le Bey Hassen Bou Hanak déclenche la guerre contre les Saoula. En 1754, Sigus est attaquée par le Bey Hosseïn dit Zerak Aïnou. En 1756, la tribu des Flissa en Kabylie est attaquée par le Bey Ahmed el Colli. En 1771, Saleh Bey attaque les Ouled Naïl, les Ouled Bou Aoun, les Ouled Seguen, la ville de Touggourt et des oasis du Sahara. 1794, Moustapha bey el Ouznadji attaque le mont Mestaoua et les Ouled Zerdazas. 1797, les Henancha sont attaqués par Ingliz Bey.

En 1804, le Bey Osman traque Chérif Bou Dali des Ouled Seguen. Car ce dernier a pris Constantine avec l'aide des Kabyles en absence du Bey. En 1805, Abd Allah Bey fait une expédition contre la révolte de Nememcha et aussi il fit une autre expédition en Kabylie.

En 1808, le Bey Toubbal attaque les Ouled Seguen, il rase leur village. En 1811, Naâman Bey entreprit une expédition contre les Ouled Seguen, il sera vaincu. En 1813, Tchaker Bey demande l'aide des tribus de Teleghma, des Zemoul, des Ouled Abd Nour pour attaquer les Ouled Seguen. Ces derniers, cernés, demandent la grâce. Les Ouled Oudjana des Aurès les attaquent, mais les Ouled Seguen ont pu les repousser. En 1817, les Saharis attaquent les Ouled Seguen. Les deux se rejoignent au mont Bouarif, il y aura plusieurs morts des deux côtés. En 1818, Brahim Bey et ses troupes s'engagent dans une bataille contre les Ouled Seguen, ces derniers gagnent le Bey. Sans réussir à vaincre les Ouled Seguen, Brahim Bey est remplacé par Hadj Ahmed Bey vers 1825-1826. Ce dernier décide de battre les Ouled Seguen, il tue 30 cavaliers parmi eux. À son retour de Constantine, 15 de ses cavaliers sont tués. En 1830, les Ouled Seguen refusent de combattre au côté de Hadj Ahmed Bey lors de la prise d'Alger. Alors les Ouled Seguen constituent leur propre chef dit Ben Djaber ou Bey el Oumma (le bey du peuple) et ils essayent de regrouper toutes les tribus pour combattre Hadj Ahmed Bey. Dès que ce dernier est revenu à Constantine, il invite les Ben Gana à le rejoindre pour faire la guerre contre les Ouled Seguen. Les Zemoul aussi se regroupent autour de Hadj Amed Bey. Mais cette fois-ci, les Ouled Seguen décident alors d'envahir les villages des Zemoul, ce qui conduit Hadj Ahmed Bey à demander la paix aux Ouled Seguen. Ces derniers acceptent, mais avec des conditions. Alors Hadj Ahmed Bey décide de les attaquer. À l'arrivée de l'Armée française, les Ouled Seguen furent les premiers à s'engager contre le Bey de Constantine.

Ouest

Oran fut un territoire espagnol. En 1792, le Bey d'Alger Mohammed el Kébir prend Oran et chasse les Espagnols Il construit alors la mosquée du Bey Mohamed el-Kébir. Et il sollicite les Juifs à s'installer.

En 1808, Mustapha dey d'Alger devait combattre une grande révolte dans le Constantinois soulevée par les tribus berbères et ordonnée par Ben Chérif. Ce dernier défait les armées du dey et fait trancher la tête de Mustpha dey. Le bey d'Oran attaque alors les troupes de Ben Chérif, ce qui provoque une deuxième défaite de la part des Ottomans. Ben Chérif devient maitre de Tlemcen, de Mazouna, de Callah, de Miliana jusqu'à Oujda. Un nouveau bey fut nommé, Mohammed Mekallech, ce dernier comprime cette révolte. Le père de l'émir Abdelkader se soulève alors contre le régime de la régence en 1815[77].

Sud

Dans la partie méridionale de l'Algérie entre 1515 à 1830, les Ottomans n'étaient pas en mesure d'étendre leur autorité aux régions sahariennes du pays.

En 1553, Salah Raïs fait la conquête de Biskra. Après avoir vaincu la résistance, il y construit un Bordj (citadelle). Au temps de Saleh Bey de Constantine, ce dernier fait quatre expéditions pour le contrôle de Biskra. Il détruit la ville de Touggourt[78]. Cependant, les tribu arabes du sud dont le chef nommé cheikh al arabe de la tribu des daouaouïda. Le Bey Ahmed el Colli fait opposer les deux tribus du sud le Bouakaz et les Ben Gana pour avoir le pouvoir[74].

Le Sahara était l'axe principal des échanges commerciaux entre l'Afrique noire et le Nord. La relation entre les Saadiens et les Ottomans se dégradait. Cela a amené Ahmad al Mansour à contrôler Gourara et Touat (région)[79]. Ensuite, Mulay M'hammed prend le pays de la Gourara avec l'aide des tribus locales. Par la suite, il lance une offensive militaire contre l'Atlas saharien[79]. À cette période, les Ouled Sidi Cheikh, une nouvelle force politiquo-religieuse émerge dans un espace intermédiaire situé aux confins algéro-marocains et entre les hauts plateaux et le Sahara, Sidi Cheikh, était le fondateur d’une nouvelle Tariqua et le rassembleur des tribus dans un ensemble nouveau[79]. À l'arrivée du pouvoir des Alaouites, ces derniers abandonnent les régions du Sahara: Gourara, Touat. Alors, les émirs locaux prennent en charge la gouvernance de leurs territoires. L'impôt était prélevé par les Caïds envoyés par les Alaouites, et celui qui ne voulait pas payer était emmené comme esclave[79].

À Ouargla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité des Zaouïas [79]. Les mouvements des Marabouts étaient fort implantés dans toutes les régions du Sud et dans une partie des Aurès. En revanche, le Mzab a gardé la pratique du dogme Ibadites. Au sud le Sultanat de Touggourt prit son indépendance en 1414. À la constitution du Beylic de Constantine, Touggourt devient rapidement tributaire de celui-ci. Les refus récurrents des Sultans de Touggourt de s'acquitter du tribut imposé par les Turcs provoquèrent de nombreuses expéditions des autorités de la Régence à leur encontre. Enfin dans l'extrême sud, une confédération targuie, les Kel Ahaggar, fut formée dans le Sahara algérien vers l'année 1750.

Relations extérieures et conflits

Alliance franco-ottomane

La flotte de Barberousse hiverne à Toulon en 1543.

En 1536, l'amiral français Bertrand d'Ornesan unit ses douze galères françaises à une petite flotte ottomane appartenant à Barberousse à Alger, faite d'une galère ottomane et de 6 galiotes, et attaque l'île d'Ibiza, dans les Baléares. Après avoir échoué dans la prise de la tour de Salé, la flotte attaque la côte espagnole entre Tortosa et Collioure, puis prend ses quartiers d'hiver à Marseille avec 30 galères à partir du 15 octobre 1536. C'est la première fois qu'une flotte turque séjourne pour l'hiver à Marseille.

Après le siège de Nice, François Ier propose aux Ottomans de passer l'hiver à Toulon. Au cours de l'hivernage de Barberousse, la cathédrale de Toulon est transformée en mosquée, l'appel à la prière a lieu cinq fois par jour, et les pièces ottomanes ont cours. Tout au long de l'hiver, les Ottomans peuvent utiliser Toulon comme base arrière pour attaquer les côtes espagnoles et italiennes.

Guerre et relation avec Tunis

La guerre entre la régence d'Alger et de Tunis fut un grand désastre pour les Tunisiens, elle se prolongea plusieurs années[80].

En 1689 et 1695, la régence d'Alger s'empare de Tunis sous le day Chaaban. Le day Chaaban fut averti d'une conspiration de l'intérieur de l'Algérie et des deux États voisins, la Tunisie et le Maroc, allaient le renverser, mais il réussit à gagner.

En 1675, Romdhane Bey expulse les Français du Cap Nègre mais fait face à une guerre contre le dey d'Alger. En 1700, Mourad bey de Tunis prend la ville de Constantine, mais il ne tardera pas, la régence d'Alger reprend le dessus et deux mille Tunisiens furent tués[81]. Ibrahim Cherif, l'agha des spahis, met fin au régime mouradites, il est nommé dey par la milice et fait pacha par le sultan ottoman. Il n'arrive toutefois pas à faire cesser les incursions algériennes et tripolitaines. Finalement vaincu par le dey d'Alger en 1705, il est capturé et emmené à Alger. 1720, le Bey Kelian Hosseïn organise une expédition contre Tunis.

En 1755, le Bey Hoseïn (de la province de Constantine) dit Zereg Aïnou (yeux bleus) s'empare de Tunis[82].

L'armée algérienne prend la ville de Tunis d'assaut le 31 août 1756[83]. Fait prisonnier par les Algériens, Ali I Pacha est déposé le 2 septembre[84]. Ramené à Alger enchaîné, il est étranglé par des partisans de son cousin et successeur Rachid le 22 septembre.

Alger a imposé un tribut en 1756 à Tunis, cette dernière devait envoyer de l'huile pour éclairer les mosquées d'Alger à chaque année. Hammouda Pacha, en 1805, organise une tentative de renversement et attaque des caravaniers de Constantine en sol tunisien. Alors Ahmed Khodja humilié et aussi préoccupé par la situation de révolte à Oran et de la famine de Constantine, décide d'envoyer seulement une frégate et fait razzier la Goulette en 1807. Au même moment, Hammouda Pacha et Mustapha Engliz (renégat chrétien britannique expulsé d'Alger et réfugié à Tunis), organisent une attaque de la province de Constantine avec 50 000 hommes sous le commandement de Soliman Kiahia. Ce dernier résista deux mois, mais les renforts d'Alger arrivent de plusieurs côtés. Le bilan des morts tunisiens reste lourd, leurs oreilles sont envoyés à dos d'âne vers Alger en signe de victoire. La ville de Constantine rassemble seulement 4000 hommes (envoyé d'Alger), d'une part la population locale se préparait à renverser le régime du bey, car les tribus arabes de Biskra et les chefs des Aurès et de Sétif aurait promis aux Tunisiens à leur passage à la frontière de les aider, d'autre part les Kabyles sous le commandement du roi Derkaoui, ce dernier fut opposant au régime de la régence d'Alger; il a plusieurs fois attaqué la garde de Constantine. Hammouda Pacha fut consterné après cette défaite, il rassemble toute son armée et marche vers la frontière avec 180 000 hommes, cette fois-ci vers le Sud au Kef. Les Algériens de leur côté rassemblèrent tous les hommes et marchèrent vers le Kef. Cette fois la victoire est du côté tunisien, l'armée algérienne fut battue 600 à 700 morts et plusieurs prisonniers. Après quelques négociations de prisonniers, la guerre reprend, mais cette-fois-ci en mer près de la côte de Sousse en 1811. Raïs Hamidou défait la frégate du raïs tunisien[85]. Les Tunisiens étaient sous le commandement du Raïs Mohammed el-Mourali. La flotte de Hamidou était composée de 6 gros navires et de 4 canonnières. En revanche, les forces tunisiennes étaient formées de 12 bâtiments de guerre.

Guerre et relation avec le Maroc

Reykjavik, l'une des avancées extrêmes en Atlantique des corsaires de Salé et de la Régence d'Alger. Ce n'était alors qu'un très petit village.
Avec la République de Salé

Dès les premières années, les corsaires de Salé menèrent également des raids audacieux et lointains : en 1624, unis aux pirates d'Alger, ils allèrent jusqu'à donner la chasse aux pêcheurs de Terre-Neuve[86]. En 1627, ils effectuèrent un raid contre la ville de Reykjavik, en Islande[87].

Il existait une véritable spécialisation entre les pirates d'Alger et ceux de Salé. Fort de leur nombre et de leur antériorité, les pirates algériens se réservaient en pratique la course en « mer du Levant » (la Méditerranée), les corsaires de Salé se réservant la « mer du Ponant », c'est-à-dire l'océan Atlantique, avec le détroit de Gibraltar pour frontière[88].

Avec l'Empire chérifien
Frontières entre la Régence et le Maroc

Sous le règne de la dynastie saadienne, la Moulouya sert de frontière entre le Maroc et la Régence d'Alger[89], arrêtant « l'hégémonie des Turcs ottomans » vers l'ouest[90]. Anthony S. Reyner fait démarrer cette délimitation à son embouchure, sans lui faire suivre l'ensemble du cours, la présentant comme la « frontière orientale traditionnelle du Maroc » mais aussi une zone de conflit pour la possession d'Oujda[91]. La Moulouya est une limite fixée d'un commun accord[92] même si Oujda (1549)[93] puis Debdou (1563)[94], à l'est de la Moulouya, sont prises par les Saadiens, la première pour un temps. La frontière de la Moulouya est respectée de part et d'autre pendant un siècle après l'assassinat de Mohammed ech-Cheikh[95] (1557).

En 1550, le sultan Abû Hasûn `Alî s'enfuit en Europe. Le Pacha d'Alger lui confie une armée pour chasser les Saadiens de Fès. Les Turcs dirigés par Abou Hassoun occupent Fès en janvier 1554. Mais ils se conduisent comme en pays conquis et s’opposent rapidement aux Wattassides. Cela permet à Mohammed ech-Cheikh de reprendre la ville à la fin de l’année. Le Maroc est réunifié et Mohammed ech-Cheikh installe sa capitale à Marrakech pour s’éloigner des Turcs[réf. nécessaire]. Il commence des négociations pour faire alliance avec les Espagnols d’Oran, dont le gouverneur est le comte d’Alcaudete, afin de mener campagne commune contre les Turcs d’Alger. Cette politique suscite l’opposition des zaouïas qui lui reprochent de s’allier avec des chrétiens contre d’autres musulmans.

Hassan Pacha, le fait assassiner en 1557, alors qu’il était en tournée dans l’Atlas, par l’officier qui commandait sa garde personnelle. Ce dernier le décapite et envoie sa tête à Constantinople.

Expéditions européennes contre Alger

En 1541, une expédition espagnole est menée par Charles Quint.

En 1620, une flotte britannique sous le commandement de l'amiral Robert Mansell, soutenu par Richard Hawkins et Thomas Button, est envoyée à Alger pour mettre fin aux prises des pirates barbaresques sur la route commerciale passant par le détroit de Gibraltar. Après avoir obtenu la libération de 40 captifs, à la suite de négociations, en novembre 1620, Mansell participe a une seconde expédition en 1621 durant laquelle il envoie des brûlots (vieux navires incendiés) contre la flotte pirate amarrée dans la baie. Cette seconde expédition est un échec et Mansell doit se retirer, il est rappelé en Angleterre le [96].

En 1766, une escadre française est expédiée à Alger et le Dey Ali se voit forcer de présenter des excuses au chevalier de Fabry[97]. En 1770, la flotte du Danemark entreprend une expédition à Alger[97]. Et en 1804, peu avant la bataille de Trafalgar, l'amiral Nelson vient menacer Alger avec sa flotte[97].

Sous le règne d'Omar Agha, une expédition anglo-hollandaise est menée en 1816, sous le commandement du britannique Lord Exmouth (lord Exmouth, 26 navires et Van Cappelen, 6 navires). Le 26 août 1816, un bombardement de la rade d’Alger est effectué par la flotte qui ne parvient pas à débarquer. Des conditions sont établies pour la levée du siège de la rade : la délivrance sans rançons des prisonniers chrétiens, et notamment des esclaves chrétiens, la restitution des rançons payées par les États de Savoie et le royaume de Naples pour le rachat de leurs sugets, l'abolition de l'esclavage et la paix avec les Pays-Bas. L'ultimatum est accepté et le traité définitif est signé avec le dey Omar, mais celui-ci est aussitôt assassiné par ses janissaires qui l'accusent de lâcheté[98].

Guerre franco-algérienne (1681-1688)

La Consulaire pièce utilisée par les Turcs d'Alger pour supplicier le Père Jean Le Vacher est érigée à Brest. Elle est surmontée par le Coq gaulois.

En 1681, les barbaresques capturent un navire de guerre français et emmènent à Alger le capitaine et l'équipage pour les réduire en esclavage[99]. Le , le Dey d'Alger déclare officiellement la guerre à Louis XIV[99].

En 1682-1683, l'amiral français Abraham Duquesne commande par deux fois le bombardement d’Alger, et força le dey à restituer tous les esclaves chrétiens. En représailles au bombardement de Duquesne les Turcs supplicie le consul de France, le Père Jean Le Vacher en l'utilisant comme boulet de canon humain. À la suite de la prise d'Alger en juillet 1830, la pièce d'artillerie est surnommée la « Consulaire »[100] et est expédiée à Brest par l'amiral Guy-Victor Duperré; elle est dressée à son emplacement actuel le [101].

En 1684, le vice-amiral de Tourville dirige une expédition contre Alger. Des négociations aboutirent et la paix fut signée[100]. En 1684, il bombarda de même Gênes (qui avait vendu quelques secours aux Algériens); ce bombardement contraint le doge à venir s'humilier aux pieds du roi de France (1684).

La paix que Tourville avait conclue avec les Algériens fut de nouveau rompue par ces derniers[100]. Le maréchal d'Estrées leur infligea, en 1688, un châtiment ses galiotes jetèrent dans la ville d'Alger près de 10 000 bombes[100]. Les Algériens usèrent en cette circonstance de représailles : ils attachèrent à la bouche de leurs canons plusieurs Français de distinction dont les membres mutilés vinrent tomber sur les bâtiments français[100]. À la suite de cette expédition, la paix fit définitivement conclue avec la Régence[100]. Elle dura plus d'un siècle[100]. Mais les corsaires algériens, tout en respectant le pavillon de la France, n'en continuèrent pas moins leur course; ils causèrent de grands ravages sur les côtes d'Espagne[100].

Modèle:Message galerie

Guerre hispano-algérienne (1775-1785)

En 1775, une expédition espagnole est commandée par l'amiral irlandais Alejandro O'Reilly (voir Oies sauvages). Elle est destinée à réduire les pirates de Méditerranée[réf. nécessaire] mais tourne au désavantage des assaillants. 4000 Espagnols sont tués à la bataille de Mustapha[97], le reste des troupes parvint à rembarquer.

Le au a lieu le bombardement d'Alger par une escadre espagnole de vingt-cinq navires. Le commandant de cette flotte et de celle de 1784 en est l'amiral espagnol Dom Antoine Barcelo. Une ligue européenne réunissant le Royaume d'Espagne, le Royaume du Portugal, la République de Venise et l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et composée de cent-trente navires débute le bombardement d'Alger le .

Relation américano-algérienne

Traité Américano-Algérien (1795)

À la suite de l'indépendance des États-Unis en 1776, les navires de commerce américains ne bénéficient plus de la protection des navires de la Royal Navy ce qui leur pose un problème en Méditerranée. Les navires américains se retrouvent alors attaqués par les corsaires de ce que l'Occident appelle alors la Barbarie, correspondant au provinces ottomanes du Maghreb, (actuelle Algérie, Tunisie, Libye). Le Sénat américain décide de proposer un « traité de paix et d'amitié avec les États de Barbarie » dont un avenant sera paraphé le 5 septembre 1795 à Alger puis de nouveau le 3 janvier 1797. Un traité similaire sera signé avec le bey de Tunis.

Le traité est ratifié à l'unanimité par le Sénat des États-Unis début juin puis signé par John Adams, second président américain et parait dans ce qui est le journal officiel américain de l'époque, le Philadelphia Gazette le 17 juin 1797.

L'article 11 de ce traité indique que :« Considérant que le gouvernement des États-Unis n'est en aucun sens fondé sur la religion chrétienne, qu'il n'a aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou à la tranquillité des musulmans et que lesdits États-Unis n'ont jamais participé à aucune guerre ni à aucun acte d'hostilité contre quelque nation mahométane que ce soit, les contractants déclarent qu'aucun prétexte relevant d'opinions religieuses ne devra jamais causer une rupture de l'harmonie régnant entre les deux nations ». Cet article 11 fera l'objet de controverses car il n'aurait pas figuré dans l'acte original du traité et la version arabe aurait été différente de la version anglaise. Il a été rédigé par John Barlows, consul général des États-Unis à Alger et adepte des Lumières. Néanmoins, la rédaction de ce traité n'a jamais été remise en cause par le gouvernement américain et sera toujours imprimé par la suite avec cet article 11.

Mort de Raïs Hamidou

Raïs Hamidou sillonna la Méditerranée et l’Océan. Il prit part entre 1808 et 1815 à des attaques en vue de butin contre des navires venant de Tunis, de la Grèce, du Portugal, des États-Unis, etc Le 17 juin 1815, alors qu’il écumait la mer à bord d’un bateau de guerre appartenant au prince du Brésil - l’un des 200 voiliers dont il s’était emparé durant sa carrière - il rencontra une puissante escadre américaine qui venait demander raison au dey Omar des insultes faites au pavillon américain. Au début du combat qui fut engagé, un boulet tua le Raïs Hamidou sur son banc de quart, et la flottille algérienne ne tarda pas à être dispersée, après avoir perdu deux de ses navires.

Seconde guerre de Barbarie (1815)

De 1801 à 1805, les États-Unis mènent une guerre aux états barbaresques pour arrêter la piraterie en méditerranée. À la suite de celle-ci, l'attention des américains est détournée du problème du fait de ses mauvaises relations avec la Grande-Bretagne.

Mais en 1815, les États-Unis peuvent de nouveau se concentrer sur la piraterie due aux barbaresques. Au printemps, le congrès autorise la levée d'une flotte pour mener la guerre à Alger. Les batailles se déroulent dans l'extrémité Ouest de la méditerranée. Rapidement, les forces navales américaines capturent deux navires algériens. Ceux-ci ouvrent la voie à des négociations avec le Dey. Les États-Unis obtiennent la libération de prisonniers, un droit de navigation et mettent ainsi fin au versement de rançons aux corsaires.

Colonies européennes dans la Régence d'Alger

Les présides espagnols (1509-1790)

Le Peñón de Argel (rocher d'Alger), forteresse espagnole prise par les janissaires de Barberousse en 1529 (XVIe siècle)

L'Espagne établit des présides ou « places de souveraineté » dans la Régence d'alger (ex-Barbarie), à Oran (1509 à 1708 puis 1732 à 1790), Alger (151029) et Bougie (151054).

Les comptoirs français (1518-1827)

Vue de la colonie de La Calle, chef-lieu des établissements de la Compagnie Royale d'Afrique sur la côte de Barbarie, 1788
Bastion de France, dans la côte de Barbarie. Les Français y étaient établis depuis 1560.

Les possessions françaises en Afrique sont enlevées à la France en 1806 et rendues en 1817[102]. Depuis quatre siècles, la France possédait des établissements sur la côte septentrionale de l'Afrique; son droit de possession, acheté primitivement des Arabes, avait été reconnu, en 1518, 1692, 1694 et 1801, par les sultans turcs suzerains du dey d'Alger, et par le dey d'Alger lui-même. La situation avantageuse des Concessions d'Afrique, leur richesse en grains, en bestiaux, en laines, en cire, en miel, etc., la facilité de répandre les marchandises de fabrique française dans l'intérieur de l'Afrique, enfin les produits de la pèche du corail, procuraient de grands avantages aux compagnies qui, avant la révolution, exploitaient les concessions. Ce commerce fut languissant et presque nul durant les longues guerres de la révolution et de l'empire. La force navale de l'Angleterre paralysa toutes nos relations d'outre-mer;[non neutre] mais les deys d'Alger restèrent neutres dans la lutte et ne contestèrent pas à la France ses droits de possession[102].

Cependant, en 1798, lors de la campagne d'Égypte, les Algériens, contraints par la Porte, déclarèrent la guerre à la République française et attaquèrent la Galle, établissement où se trouvaient alors environ 200 hommes et vingt canons. Ils s'en emparèrent et en détruisirent les fortifications. Mais cette hostilité forcée n'eut pas de suite, et en 1801, après la paix d'Amiens, les marchands français reparurent sans obstacle sur la côte africaine[102].

Contentieux financier franco-algérien

En 1801, Napoléon Ier fait la paix avec le Dey Mustapha[103].

Durant la Révolution française, deux négociants livournais, Bacri et Busnach[104] arrivent à nouer une relation privilégiée avec le Dey d’Alger, devenant son conseil financier et bénéficient de privilèges et monopoles commerciaux qui font leur fortune. Ils fournissent en blé les armées du Directoire vers 1795-1796, sans parvenir à s’en faire régler le prix, sauf de façon partielle sous la Restauration. Ce conflit commercial connaît de multiples rebondissements plus ou moins dramatiques et empoisonne les relations entre la France et la Régence pendant une trentaine d’années. David Bacri nommé par Napoléon consul général à Alger est décapité en 1811 par ordre du dey d’Alger[105]. Cet évènement est une première étape du conflit entre les Ottomans et les Français. Finalement, le Dey Hussein, ne pouvant prélever sa part majoritaire sur le produit de la transaction non réglée, convoque le consul français Deval pour régler les dettes de la France. C’est donc à la suite de ce conflit commercial que surviennent l’affaire du « coup d'éventail », la prise d'Alger et la conquête de l’Algérie[106].

Fin de la Régence (1827-1830)

Affaire de l'Éventail

L'Affaire de l'éventail.

L'Affaire de l'éventail entre Hussein Dey et le consul Français Pierre Deval, le 30 avril 1827, est le casus belli de la guerre déclarée par le Royaume de France à la Régence d'Alger, qui déclenche le blocus maritime d'Alger par la marine royale française en 1827.

En 1798, lors de la campagne d'Égypte de Bonaparte, deux négociants algériens, Busnach et Bacri, proposent au Directoire de ravitailler en blé l'armée française. Le contrat est signé et le dey d'Alger avance l'argent pour toute l'opération[107]. Les caisses du Directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la Restauration, le gouvernement de Louis XVIII refuse de reconnaître une dette contractée par la république. Trente ans après l'emprunt, en 1827, le dey d'Alger n'a toujours pas été payé.

Reçu en audience, le consul de France Pierre Deval refuse catégoriquement tout ultimatum et se montre méprisant au goût du Dey, qui lui donne un coup d'éventail. Cet incident diplomatique sert de prétexte à l'intervention française.

Ultimatum au Dey d'Alger (juin 1827)

En juin 1827, le gouvernement français envoie deux missions à Alger, la première est chargée d'évacuer le consul Deval ainsi que tous les ressortissants français d'Alger, la seconde doit adresser un ultimatum au dey d'Alger[102]. La mission d'évacuation est remplie le par la goélette La Torche, tandis que le capitaine Collet arrivé peu après, à bord de La Provence, est à la tête d'une division navale chargée de la mission de négociation[102]. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger étant rompues, le consul de Sardaigne Datili de la Tour fait office de médiateur en adressant un ultimatum de 24h au dey dont le rejet entraînerait le blocus et la guerre d'Alger[102].

Les conditions imposées par cet ultimatum étaient :

« 1° Tous les grands de la Régence, à l'exception du Dey, se rendront à bord du vaisseau La Provence, pour faire, au nom du chef de la Régence, des excuses au consul de France ;
2° À un signal convenu, le palais du Dey et tous les forts arboreront le pavillon français et le salueront de cent-un coups de canon ;
3° Les objets de toute nature, propriété française, et embarqués sur les navires ennemis de la Régence, ne pourront être saisis à l'avenir;
4° Les bâtiments portant pavillon français ne pourront plus être visités par les corsaires d'Alger;
5° Le Dey, par un article spécial, ordonnera l'exécution dans le royaume d'Alger des capitulations entre la France et la Porte ottomane ;
6° Les sujets et les navires de la Toscane, de Lucques, de Piombino et du Saint-Siège, seront regardés et traités comme les propres sujets du roi de France.[102] »

Le pacha Hussein Dey rejeta l'ultimatum, le blocus du port d'Alger fut ainsi formé.

Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

Bataille navale dans la baie d'Alger et bataille de Navarin (octobre 1827)

Le quelques embarcations de l'escadre de la régence tentent de forcer le blocus. Elles sont décimées par la marine française[108].

Le 20 octobre, une partie de la flotte de la Régence (4 frégates, 4 corvettes et 5 bricks), envoyée au cours de l'année renforcer la flotte ottomane, est détruite à la bataille de Navarin[109].

Jusqu'à la veille du débarquement français, de petites embarcations de la régence parviennent à se faufiler de nuit et à accoster sur le littoral de la baie d'Alger.

Massacre de la Duchesse de Berry

L'équipage d'une chaloupe de la frégate française Duchesse de Berry est massacré et décapité par un millier d'Algériens près de Dellys à l'est d'Alger, les têtes mutilées sont vendues au dey d'Alger 100 piastres la pièce[108].

Campagne d'Alger (1830)

Le débarquement de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 suit le plan de 1808 par l'espion Boutin et marque le début de la conquête française de l'Algérie.
Bombardement d'Alger par mer le 3 juillet 1830. La Provence (à droite) montée par l'amiral Duperré participe à la manœuvre.

La régence d'Alger possède en 1830 1 800 marins et 200 raïs au total[110].

Reconnaissance d'Alger par l'espion Boutin (1808)

L'État-major français bénéficie d'un plan de débarquement, Reconnaissance des forts et batteries d'Alger, dressé par un officier du génie sous le Premier Empire, Vincent-Yves Boutin. Le capitaine Boutin est envoyé en espion dans la régence en 1808 sur ordre de Napoléon[111]; celui-ci prépare l'après Campagne d'Égypte (1798-1801) avec un débarquement à Alger et une colonisation de l'Afrique du Nord[112]. Afin de ne point éveiller les soupçons des Ottomans, Boutin est officiellement envoyé auprès du consul général français à Alger Dubois de Thimville (le frère du général)[111].

Il accomplit sa mission d'espionnage du au , ses relevés lui permettent non seulement d'établir Sidi-Ferruch comme lieu propice au débarquement mais également d'élaborer un plan de contournement d'Alger dont l'itinéraire emprunte Staoueli, Sidi Khalef et le Fort de l'Empereur[111]. Du reste, son rapport suggère l'emploi d'une force d'invasion s'élevant à 35 000-40 000 et contient des recommandations à l'adresse de la future armée d'occupation[111]. Quinze ans après l'assassinat de Boutin par les Hashashins syriens, les commandants des forces terrestres et navales de Bourmont (Ministre de la guerre) et Duperré (Ministre de la Marine et des Colonies) mettent en application son travail de 1808; travail qui du reste sert de base au géographe Charles Picquet pour son Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger: à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique publié par le dépôt de la guerre en 1830[113]. À l'occasion du centenaire du débarquement français, les autorités d'Alger rendent hommage à Boutin avec l'inauguration d'une table d'orientation à son nom[111].

Chronologique
Bataille de Sidi Khalef

Les Troupes d'Afrique débarquent le 14 juin 1830 dans la presqu'île de Sidi Ferruch, située à 30 km de la ville d'Alger, afin de prendre à revers la forteresse d'Alger, réputée invincible depuis la tentative espagnole de Charles Quint de prendre la ville d'assaut au XVIe siècle. Le combat de Sidi-Ferruch s'engage dès le débarquement des pièces d'artillerie[réf. nécessaire] par les Français. Une seconde bataille a lieu le 19 juin dans la ville Staoueli, aux abords de Sidi Ferruch et une troisième bataille se déroule à Sidi Khalef le 24 juin.

La flotte française entreprend de bombarder la ville d'Alger en soutien des troupes débarquées. Les troupes françaises assiègent le Fort de l'Empereur le .

Prise de la ville d'Alger ()
Combat aux portes d'Alger en 1830

Alger est prise le 5 juillet, après des combats difficiles. Le Dey n'eut plus qu'à faire sauter son dispositif défensif à l'explosif (fort l'Empereur) et signer une reddition dans laquelle il s'efforça de sauvegarder les lois et coutumes de ses sujets. Charles X comptait d'ailleurs utiliser cette victoire pour renforcer sa légitimité de roi de France, à l'intérieur du pays, et faire plus facilement passer ses 4 ordonnances de Saint-Cloud. Mais il fut renversé en juillet (Trois Glorieuses).

L'armée française, composée de 37 612 soldats et 27 000 marins, commandée par le général de Bourmont, ministre de la guerre, quitte Toulon pour Palma de Majorque le 16 mai 1830 sur une flotte française composée de 567 navires, dont 103 bâtiments de guerre et 83 pièces de siège, commandée par le futur amiral Duperré. Grâce aux reconnaissances que Napoléon Ier a fait faire sur le terrain au commandant du génie Boutin une dizaine d'années auparavant, Bourmont peut préparer minutieusement le plan de débarquement. La flotte se dirige vers Alger qu’elle atteint le 31 mai, mais une partie des navires étant encore à Palma, Bourmont attend le 14 juin pour accoster près de la presqu’île de Sidi-Ferruch, 25 km à l’ouest d’Alger. L'apparition de cette flotte formidable dans la baie d'Alger fut à même de le faire capituler sans combat. Des milliers d'habitants quittent Alger à la hâte. Au cours du débarquement, les Français n'eurent à rencontrer qu'un petit détachement d'une batterie côtière vite submergé.

De son côté, Hussein Dey avait rassemblé une armée hétéroclite s'appuyant sur la milice janissaire et renforcée par les contingents fournis par les beys d'Oran, de Constantine et du Titteri. Son commandement a été confié à l'agha Ibrahim. Selon les sources, les estimations concernant l'effectif total de cette armée varient de 30 000 à 50 000 hommes[114],[115]. Cependant, cette armée était particulièrement mal préparée à l'expédition française. En effet les quelques milliers de janissaires constituaient les seuls véritables soldats de métier de cette armée. Pour le reste, l'essentiel des troupes disponibles fut composé de volontaires recrutés à la hâte parmi les tribus de l'intérieur du pays.

Jusqu’au 28 juin, Bourmont se contente de riposter, car le matériel de siège n’est pas encore débarqué. Le chef de la milice d'Alger, Agha Ibrahim, gendre du Dey, s'avéra un mauvais tacticien. Il lui faudra cinq jours pour diriger sa troupe vers l'Ouest alors qu'au départ il attend à El-Harrach, à l'Est d'Alger où il croit que les Français hésitent encore à débarquer. La milice parvient à stopper les forces françaises, notamment après l'arrivée de renforts plus aguerris du Bey de Constantine Hadj Ahmed, mais ces dernières reprennent leur progression sous le tir ralenti par le manque de munitions des quelques bouches à feu turques. Enfin, Le 29 juin, commence l’attaque décisive contre Fort l’Empereur (Sultan-Khalessi), principal ouvrage de défense d’Alger. les pièces d'artillerie françaises pilonnent Fort l'Empereur, dernier dispositif défensif sur la route d'Alger. Celui-ci, soumis à un feu d'enfer, tient mais les tobjis (artilleurs) qui tenaient le fort font tout sauter. occupé le 4 juillet après son dynamitage par les janissaires pour que l'armée française ou ses auxiliaires autochtones ne s'emparent pas des réserves de poudre et de salpêtre de la milice de la Régence. Le dey Hussein propose aussitôt des négociations et capitule le lendemain. Les troupes françaises entrent dans la ville. Le 7 juillet, ordre est donné d’évacuer la Casbah. Ce sera la première violation du Traité de capitulation conclu deux jours auparavant seulement. La gigantesque explosion de Fort l'Empereur fut telle qu'aussi bien les Français que les Algériens, stupéfaits, arrêtèrent le combat pendant un certain temps. Cette explosion frappe l'imagination de la population et conforte les défaitistes à l'intérieur du Sérail. Cet épisode déterminera la capitulation du Dey.

Après la capitulation

Le 15 juillet, le dey Hussein refuse l'offre du Bey de Constantine de l'accueillir dans sa province et de continuer le combat dans les montagnes du Beylicat de l'Est. Le Dey s’embarque avec l'ensemble de sa famille pour Naples en Campanie, et, les Janissaires qui ont choisi le départ, pour l’Asie mineure. Le trésor du Dey, évalué à l'équivalent actuel de 4 milliards d'euros est saisi par les vainqueurs mais sera vite détourné. Une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont remplacent l’administration turque. Le corps expéditionnaire a eu 415 morts et 2 160 blessés, dont Amédée, l'un des quatre fils de Bourmont.

Sitôt Alger prise, l'autorité turque s'effondre dans les deux tiers du pays, à l'exception du beylik de Constantine. L'historien Pierre Boyer y voit la conséquence des fortes tensions entre le pouvoir et les confréries maraboutiques, qui s'étaient manifestées par des révoltes apparemment matées à la veille de 1830 ; or, l'antagonisme avait été moins violent dans le Constantinois, où les confréries avaient connu un moindre développement[116].

Divers

Emblèmes

Il n'existe pas d'étude exhaustive sur les emblèmes de la Régence d'Alger, à l'exception d'une étude sur les sceaux utilisés de 1515 à 1745[117].

Aussi, divers auteurs prétendent-ils présenter le véritable drapeau officiel de la Régence d'Alger.

Drapeau de l'empire ottoman

Il s'agit, d'après certains, du drapeau ottoman lui-même[118], qui flottait sur Alger et sur toutes les villes de garnison turques disséminées le long de la côte, et dans l'intérieur (Constantine, Mazouna, Tlemcen, etc.)[119].

Dans l'« Islam Ansiklopedis » publiée en 1942, l'auteur Fuad Köprölü indique dans l'article « Les emblèmes » plusieurs drapeaux utilisés au temps de la Régence d'Alger: Barberousse utilisait en mer un pavillon au sabre Dul-Fikar sur fond vert; au XVIIIe siècle, le pavillon d'Alger était composé d'un fond rouge avec une paire de ciseaux blancs ouverts, ou à fond rouge orné d'une tête de mort et d'un bras nu porteur d'un sabre[120].

Des drapeaux à bandes horizontales en nombre variable, rouges et jaunes, sont également signalés comme relatifs à la Régence: ils apparaissent comme pavillon naval dans plusieurs iconographies, à diverses époques, et sont représentés parmi les drapeaux régimentaires pris par les Français en 1830[121].

Drapeau utilisé en tant que pavillon naval et en tant que fanion régimentaire

Pirates ou corsaires

Corso, course, piraterie

Le Corso méditerranéen, dans le cadre duquel opèrent les raïs d'Alger, est une activité de prédation ; il obéit à un certain cadre administratif qui ne constitue pas pour autant une véritable régulation ; l'on se référera à l'article dédié ; il se distingue de la course véritable, celle des Jean Bart et des Surcouf, qui obéit à des règles précises, et plus généralement aux lois de la guerre.

La course des lettres de marque et des Tribunaux de prise

Régulée par de grands États capables de se faire respecter, la course se distingue de la piraterie par des critères difficiles à contourner.

Le cadre légal de la course classique (celui qui sert à distinguer le corsaire du pirate) se trace, avec une certaine précision, comme suit :

  1. Un corsaire est titulaire d'une lettre de marque de l'autorité politique légitime ;
  2. Il rend compte de ses captures au cas par cas à un Tribunal des Prises ; le jugement obéit à la règle du contradictoire ; Les prisonniers sont interrogés en premier, hors de la présence de leurs capteurs, et peuvent signaler au juge tout fait de traîtrise ou de pillage ; Si le Tribunal juge que les règles ont été respectées, il déclare la capture « de bonne prise » ; Ce terme juridique précis n'est utilisé à bon escient qu'après un tel jugement
  3. Le corsaire ne s'attaque qu'aux navires ennemis ;
  4. Il agit dans le cadre d'une guerre formellement déclarée par l'autorité compétente ;
  5. Il respecte les « lois de la guerre », au sens de cette époque, ce qui implique le respect de la personne des prisonniers, qui sont protégés contre le pillage de leurs effets, sans même parler d'une réduction en esclavage totalement impensable.
Le corso algérien, données administratives
Le chébec du marin espagnol Dom Antoine Barcelo (au centre) face à deux galiotes de la Régence d'Alger. (1738)
Man'o'war espagnols engageant des corsaires de Barbarie. (1615)

L'archiviste Albert Devoulx (voir bibliographie) a trouvé de précieux documents. Il s'agit du registre des prises commencé en 1765, qu'il a magistralement exploité, ainsi que de nombreux documents consulaires. Ces documents lui permettent d'appréhender avec un bon degré de précision le cadre administratif dans lequel les raïs opéraient ; ce n'est pas le cadre légal de la course au sens généralement donné à ce mot à l'époque du registre (fin du XVIIIe siècle).

Les écumeurs d'Alger agissent dans un cadre administratif assez précis, matérialisé en particulier par le registre des prises. Cependant, les critères de la course classique ne sont pas présents :

  1. S'agissant de la lettre de marque :
    On n'a pas connaissance de lettres de marque algériennes, même si le Registre des Prises retrouvé par Devoulx permet à l'autorité politique locale d'avoir une connaissance bateau par bateau et sortie par sortie, de l'activité « corsaire » ; la reddition de compte se borne cependant exclusivement à apporter les preuves que le raïs partage le butin avec cette autorité ; l'autorité politique supérieure (la Sublime Porte) est tenue à l'écart de l'information opérationnelle (quel bateau, quels captifs de quelle nationalité), ce qui rend inopérants les "traités de paix" que les puissances occidentales pourraient passer avec l'autorité supposée supérieure.
  2. S'agissant de s'en remettre à un Tribunal de Prises :
    Un tel tribunal n'existe pas à Alger, et il n'existe pas non plus, même au sens très large, une autorité susceptible d'examiner les prises sans être elle-même partie prenante au partage du butin.
  3. S'agissant de ne s'attaquer qu'à des navires ennemis :
    Il devrait s'agit des navires ennemis de l'Empire ottoman, dont Alger fait partie à l'époque. Or, ce n'est clairement pas le cas. Les prises sont très éclectiques. Les ennemis attaqués peuvent être neutres, sujets de cet Empire (bateaux grecs ou tunisiens), voire être musulmans.
    On peut citer de nombreuses attaques portant sur des navires neutres, sur des vassaux de la Turquie ou sur des navires musulmans : D’après le registre des prises, le 12 décembre 1768, Hamidou et d’autres capturent un navire grec (la Grèce étant alors partie intégrante de l'Empire Ottoman) ; le 10 octobre 1810, Hamidou capture des marchandises tunisiennes (les Régences d'Alger et de Tunis s'étaient déclarées la guerre à nombreuses reprises); ) ; de même le 22 mai 1811.
    Les cibles sont choisies par les raïs algériens eux-mêmes, en fonction de l'occasion et du rapport de forces. La Sublime Porte s'en plaint en permanence, dans des lettres que Devoulx a retrouvées et cite parfois in-extenso.
    À l’époque de Napoléon, la France est jugée trop forte pour être ciblée par les écumeurs d’Alger, bien que la Sublime Porte soit particulièrement irritée par l’expédition d’Égypte ; Devoulx cite une lettre du 24 février 1801 écrite au nom du souverain turc : « Il a appris cependant qu’après avoir incarcéré le consul français pendant un mois, vous l’aviez relaxé ; et que, lorsque vos corsaires rencontrent des navires français, ils ne les traitent pas comme les traiteraient des navires de la Sublime-Porte. Vous les épargnez et ils sont à l’abri de vos attaques. Il y a plus, vous réservez vos sévices et vos agressions pour les sujets de la Sublime-Porte, bien que vous soyez vous-mêmes ses vassaux ! »
    Aux « premiers jours de ramadan de l’année 1230 » (du 7 au 16 août 1815), le souverain turc adresse un « firman » (décret) au Régent d’Alger pour exiger encore une fois que cessent les attaques contre les navires turcs ou amis de la Turquie : « Les corsaires de la Régence d’Alger capturent les navires de commerce appartenant soit aux sujets de la Sublime-Porte, soit à des nations qui sont en paix avec elle ; ils réduisent en captivité leurs capitaines et leurs marins et s’emparent de leurs cargaisons. Cependant la Sublime-Porte est responsable de ces navires ; ils sont munis de sauf-conduits et elle est en paix avec eux. »
  4. S'agissant de n'agir que dans le cadre d'une guerre :
    Là encore, il devrait s'agir d'une guerre déclarée par (ou contre) l'Empire Ottoman préalablement aux attaques « corsaires ».
    Or, les guerres dans le cadre desquelles les corsaires algériens sont supposées agir peuvent se situer à plusieurs niveaux : étatique (guerres déclarées par la Sublime Porte) ; infra-étatique (guerre entre vassaux, ici contre ce qui deviendra la Tunisie) ; supra-étatique (la guerre sainte) ; sachant que, dans le cadre de la « guerre sainte », il n'existe pas d'autorité musulmane centralisée qui pourrait refuser efficacement de la déclarer : la notion de « guerre sainte » se confond donc ici avec la notion de « guerre permanente ».
    Ce n'est donc pas la guerre qui vient provisoirement interrompre la paix, c'est le contraire. Le critère consistant à agir dans le cadre d'une guerre est entendu de façon si large qu'il a cessé d'être un critère, puisqu'il est supposé rempli en permanence.
    L'exemple, détaillé par Devoulx, de la guerre avec la jeune Amérique, est particulièrement illustratif.
    Lorsque les premiers navires arborant la bannière étoilée furent vus des raïs algériens, il n'y avait pas le moindre litige, et même, ces couleurs leur étaient totalement inconnues ; mais, justement pour cette raison, ces navires furent présumés non-musulmans et donc de bonne prise. Les algériens prirent donc l'habitude d'attaquer les navires américains. Un traité de paix, comme celui signé par les États-Unis en 1795, consistait à suspendre les risques d'attaque en payant un tribut.
    Ce n'est donc pas ici une guerre préexistante (sauf à faire appel à la notion de la « guerre sainte permanente ») qui déclenche les attaques de « corsaires » ; les premiers actes de guerre sont les attaques « corsaires » ; il n'y a pas de but de guerre autre que le butin, surtout pas avec les jeunes États-Unis que les « corsaires » ne sauraient sans doute pas situer sur la carte ; il n'y a pas d'autre objet au « traité de paix » que de prévoir un butin sans combat.
    Dès qu'ils se sentirent plus forts, les États-Unis dénoncèrent le traité de 1795 ; une expédition américaine contre Alger fut lancée en 1815 (c'est elle qui coûta la vie au raïs Hamidou).
Le tournant de 1816
la fin du corso
Navires marchands hollandais quittant Alger. (vers 1650)

Après une phase de déclin dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, liée à la consolidation des relations diplomatiques avec les États européens et à la tentative de la Régence de mieux s'insérer dans le commerce méditerranéen, le corso connaît trois sursauts successifs avec la contraction des échanges lors des guerres européennes de la Révolution et de l'Empire : en 1793, puis entre 1802 et 1810 et finalement après 1812, lorsque les navires de commerce algérois, tunisois et tripolitains sont définitivement exclus des ports européens. L'équilibre entre les deux rives de la Méditerranée qui ménageait la permanence du corso se rompt au début du XIXe siècle : après l'engagement de mettre fin à la traite pris au Congrès de Vienne et dans un contexte économique où le développement commercial ne s'accommode plus de l'insécurité maritime, les États européens agissent pour la première fois de concert. Comme le montre l'historien Daniel Panzac, l'expédition anglo-hollandaise menée en 1816 sous le commandement de Lord Exmouth marque un tournant décisif, mettant pratiquement fin au corso[122].

Notes et références

  1. Alain Spenatto, « La régence d 'Alger et le monde turc », sur Algerie ancienne
  2. Sophie Dulucq (dir.), Jean-François Klein (dir.), Benjamin Stora (dir.) et al., Les mots de la colonisation : XIXe – XXe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Les mots de », , 127 p., broché, couv. ill. (ISBN 2858168938 et 978-2-85816-893-4, ISSN 1629-5374, BNF 41227893, présentation en ligne, lire en ligne), p. 44
  3. Smaïl Goumeziane, Ibn Khaldoun : 1332-1406 : un génie maghrébin, Paris, Non lieu, coll. « Personna grata », , 189 p., carte, couv. ill. en coul. ; 21 cm (ISBN 9981-896-82-9, 2-35270-001-9 et 9973-827-32-5, BNF 40219343, présentation en ligne, lire en ligne), p. 144
  4. Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane, Office des publications universitaires, 1998, [lire en ligne]
  5. Charles-André Julien et Roger Le Tourneau (revue et mise à jour par), Histoire de l'Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc, vol. 2 : De la conquête arabe à 1830, Paris, Payot, , 2e éd., 367 p., In-8°, cartes, plans, couv. ill. (BNF 32379159, lire en ligne), p. 292
  6. Ambroise Queffélec, Yacine Derradji, Valéry Debov, Dalila Smaali-Dekdouk et Yasmina Cherrad-Benchefra, Le français en Algérie : lexique et dynamique des langues, Bruxelles, Duculot, coll. « Champs Linguistiques », , 590 p., broché, 24 cm (ISBN 2-8011-1294-1 et 978-2-8011-1294-6, BNF 38858608, présentation en ligne, lire en ligne), p. 16-18
  7. Louis Rinn, Le royaume d'Alger sous le dernier dey, 1900, p. 11
  8. Charles-André Julien, Histoire de l’Afrique du Nord : Des origines à 1830, Paris, Édition Payot, , 865 p. (ISBN 9782228887892), p. 635
  9. Chems Eddine Chitour, Algérie : le passé revisité, Casbah Editions, , 318 p. (ISBN 9789961644966), p. 79
  10. a et b Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, L'Algérie : histoire, société et culture, Casbah Editions, , 351 p. (ISBN 9961-64-189-2), p. 27
  11. Gilbert Meynier, L’Algérie, coeur du Maghreb clas­si­que : De l’ouver­ture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 9782707152312), p. 315
  12. Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane., Alger, Alger : O.P.U., , 239 p. (ISBN 9961000994), p. 3
  13. a et b André Raymond, « Les provinces arabes (XVIe-XVIIIe siècle) », dans Robert Mantran, Histoire de l'Empire ottoman, Fayard, , p. 409-411.
  14. Hélène Blais, « La longue histoire de la délimitation des frontières de l'Algérie », dans Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault, Histoire de l'Algérie à la période coloniale : 1830-1962, Éditions La Découverte et Éditions Barzakh, (ISBN 9782707173263), p. 110-113.
  15. Alger, Algérie : documents algériens Série culturelle : toponymie les appellations successives de l'Algérie 8 p., no 74 - 30 novembre 1954
  16. Mahfoud Kaddache, L’Algérie des Algériens, de la Préhistoire à 1954, EDIF, 2000, p. 411
  17. Robert Mantran, L'évolution des relations politiques entre le gouvernement ottoman et les odjaks de l'ouest du XVIe au XIXe siècle, Université d'Aix - Marseille, [en ligne http://dergiler.ankara.edu.tr/dergiler/18/817/10371.pdf], p. 55
  18. a et b Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, de la Préhistoire à 1954, EDIF 2000, p. 425
  19. Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, de la Préhistoire à 1954, EDIF 2000, p. 418-420
  20. Mahfoud Kaddache, L’Algérie des Algériens, de la Préhistoire à 1954, EDIF 2000, p. 416
  21. Kamel Kateb et Benjamin Stora : Européens, « indigènes » et juifs en Algérie (1830-1962), Institut national d'études démographiques (France), p. 9
  22. a et b Collectif, L'Algérie histoire, société et culture, Casbah, 2000 (ISBN 9961-64-189-2), p. 26-27.
  23. Louis Abadie, Oran et Mers el Kébir : vestiges du passé espagnol, Serre Éditeur, (ISBN 9782906431539, lire en ligne)
  24. [1]
  25. a et b Simon 2011, p. 185, note Alger : La fondation de l’État d’El-Djazaïr.
  26. a et b Gilbert Meynier, L’Algérie, cœur du Maghreb clas­si­que : De l’ouver­ture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 9782707152312), p. 313
  27. Kamel Filali, L'Algérie mystique : Des marabouts fondateurs aux khwân insurgés, XVe-XIXe siècles, Paris, Publisud, coll. « Espaces méditerranéens », , 214 p. (ISBN 2866008952), p. 56
  28. Muḥammad ibn Muḥammad al-Tilimsānī (trad. Alphonse Rousseau), Chroniques de la régence d'Alger, traduites d'un manuscrit arabe intitulé : « El-Zohrat-el-Nayerat », Alger, Imprimerie du gouvernement, , 240 p., in-8° (lire en ligne), p. 204
  29. Antoine de Juchereau de Saint-Denys, Considérations statistiques, historiques, militaires et politiques sur la régence d'Alger, Paris, Delaunay, , 328 p., In-8° (lire en ligne), p. 98
  30. Antoine de Juchereau de Saint-Denys, Considérations statistiques, historiques, militaires et politiques sur la..., p. 98
  31. A.-L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou…, p. 118 [lire en ligne]
  32. Au forgeron de Batna Par Jean-Pierre Marin, Jean Deleplanque, p. 37
  33. note, le nombre comprend aussi les enfants et les femmes, voir Pierre Boyer, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, p. 94
  34. Pierre Boyer, Les renégats et la marine de la Régence d'Alger, in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 39, 1985. p. 94, 96 et 99.lire en ligne
  35. a et b Kaddache 1992, p. 181
  36. Charles-Robert Ageron, L'Algérie algérienne de Napoléon III à De Gaule, p. 37, éd. Sindbad, 1980
  37. a b et c Kaddache 1992, p. 207.
  38. Jean-François Guilhaume, Les mythes fondateurs de l'Algérie française [lire en ligne]
  39. a et b Kaddache 1992, p. 208.
  40. Samia Chergui, « Les morisques et l’effort de construction d’Alger aux xviie et xviiie siècles », Cahiers de la Méditerranée [lire en ligne], no 79, 2009, en ligne le 16 juin 2010
  41. a b c d et e Pierre Boyer, « Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger », in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 8, 1970. p. 79-94. Lire en ligne
  42. Boyer Pierre. Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger..., article cité, p. 87
  43. a et b Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 18
  44. Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 19, 20
  45. Voir notamment pour ce paragraphe et le suivant : Taïeb 2000, p. 36-46.
  46. Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 21
  47. Claude-Antoine Rozet, Voyage dans la régence d'Alger, ou Description du pays occupé…, vol. 1 à 2, p. 137 [[137 sur Google Livres lire en ligne]]
  48. The Cruelties of the Algerine pirate: English slaves and other Européans at Algiers & Tunis, Captain Walter Croker, Londres, 1816
  49. a b c d e et f Fatima Z. Guechi, « Captifs sous la Régence turque », in Collectif, L'Algérie et la France, Robert Laffont 2009, p. 164-165 ; (ISBN 978-2-221-10946-5)
  50. Jeannine Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie, Arthème Fayard 2001, p. 106 ; (ISBN 2-7028-4685-8)
  51. Jacques Simon, L'Algérie au passé lointain, L'Harmattan 2011, p. 190 ; (ISBN 978-2-296-13964-0)
  52. Le récit de ce dernier est l'un des plus faciles à lire pour le lecteur moderne en raison de son style simple, enlevé, coloré. Relation de la captivité et liberté du sieur Emmanuel d'Aranda, jadis esclave à Alger. Paris 1665 [lire en ligne]
  53. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et…, vol. 5, [lire en ligne], p. 570
  54. Selon la description d'un voyageur français rapportée par Jaume Ollé, toutefois il est possible que cet insigne aurait servi juste de blason
  55. a et b Simon 2011, p. 194, note Les Institutions sous les Deys (1671-1830).
  56. Walsin Esterhazy, De la domination turque dans l'ancienne régence d'Alger, p. 168
  57. Roland Courtinat, La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe – XIXe siècle, Serre éditeur, 2003, p. 129
  58. Bruno, Les Problèmes juridiques des minorités européennes au Maghreb, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, (présentation en ligne)
  59. Algaf.bravehot
  60. Pierre Boyer, « Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger », in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 8, 1970. p. 92 - Lire en ligne
  61. Simon 2011, p. 195, note 1.
  62. Docteur Thomas Shaw (trad. J. Mac Carthy), Voyage dans la régence d'Alger ou Description géographique, physique, philologique, etc., de cet état, Paris, Marlin, , 405 p., 2 tomes en 1 vol. ; in-18 (BNF 31361705, lire en ligne)
  63. Youcef Djebari, La France en Algérie : La genèse d'un capitalisme d'État colonial, vol. 1, Alger, OPU, , 809 p. (lire en ligne), p. 47
  64. a b c et d Kaddache 1992, p. 218
  65. a b et c Catherine Belvaude, L'Algérie, Karthala, (ISBN 978-2-86537-288-1), p. 28.
  66. Kaddache 1992, p. 203
  67. a et b Kaddache 1992, p. 204
  68. Kaddache 1992, p. 219
  69. Kaddache 1992, p. 220
  70. a b et c Kaddache 1992, p. 221
  71. Kaddache 1992, p. 223
  72. Notices et Mémoires de la Société archéologique de la Province de Constantine, 5e volume de la Deuxième série 1871-1872, BnF, p. 249
  73. Youcef Allioui, Les Archs, tribus berbères de Kabylie : histoire, résistance, culture et démocratie, L'Harmattan, 2006, p. 369
  74. a et b Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830), t. 3, Paris, Ernest Leroux éditeur, , 627 p., in-8° (BNF 30928326, lire en ligne)
  75. Société archéologique du département de Constantine, Recueil des Notices et Mémoires, vol. 13, p. 41
  76. Recueil des Notices et Mémoires, Volume 13 Par Société archéologique du département de Constantine, p. 50
  77. Alfred Nettement, Histoire de la conquète d'Alger : écrite sur des documents inédits et… p. 136 lire en ligne
  78. lire en ligne
  79. a b c d et e Les oasis du Gourara (Sahara algérien) : Le Temps Des Saints, par Rachid Bellil, Institut national des langues et civilisations orientales Centre de recherche berbère. Édition : illustrated. Publié par Peeters Publishers, 1999,p. 128, 129 (ISBN 90-429-0721-5)
  80. Annales tunisiennes, ou Aperçu historique sur la régence de Tunis Par Alphonse Rousseau, p. 252
  81. Algérie Par Rozet (Claude Antoine, M.), Ernest Carette, p. 249 lire en ligne
  82. Recueil des Notices et Mémoires, Volume 13 Par Société archéologique du département de Constantine, p. 49
  83. (fr) Alphonse Rousseau, Annales tunisiennes ou Aperçu historique sur la régence de Tunis, éd. Bastide, Alger, 1864, p. 160
  84. Henri Cambon, Histoire de la Régence de Tunis, éd. Berger-Levrault, Paris, 1948, p. 72
  85. Annales tunisiennes, ou Aperçu historique sur la régence de Tunis Par Alphonse Rousseau, p. 268
  86. « Piraterie en Méditerranée au XVIIe siècle », sur algerie-ancienne.com (consulté le )
  87. Lamborn Wilson 2003, p. 151
  88. Roger Coindreau (préf. Mohamed Zniber), Les Corsaires de Salé, La Croisée des chemins, , 2e éd. (1re éd. 1948), p. 124 [détail des éditions] [lire en ligne]
  89. Chantal de La Véronne, Histoire sommaire des Saʼdiens au Maroc : la première dynastie chérifienne, 1511-1659, éd. Paul Geuthner, Paris, 1997, p. 29
  90. Georges Marçais, L'art musulman, éd. Presses universitaires de France, Paris, 1962, p. 171
  91. Anthony S. Reyner, « Morocco's International Boundaries: A Factual Background », The Journal of Modern African Studies, vol. 1, no 3, septembre 1963, p. 313-326
  92. Auguste Cour, L'établissement des dynasties des Chérifs au Maroc et leur rivalité avec les Turcs de la Régence d'Alger, 1509-1830, éd. Bouchène, Paris, 2004, p. 11
  93. Chantal de La Véronne, « Relations entre le Maroc et la Turquie dans la seconde moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle (1554-1616) », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1973, p. 391
  94. Louis Massignon, Le Maroc dans les premières années du XVIe siècle : tableau géographique d'après Léon l'Africain, éd. Paul Geuthner, Paris, 1906, p. 266
  95. Tayeb Chenntouf, La dynamique de la frontière au Maghreb, Des frontières en Afrique du XIIe au XXe siècle, éd. UNESCO, Paris, 2005, p. 204-205
  96. (en) Tony Jaques, Dictionary of Battles and Sieges : A-E, Greenwood Publishing Group, 2007, p. 32
  97. a b c et d A. Berthet, Les naufragés de la "Marie Elisabeth" (22 avril 1882), G. Téqui, Paris, 1884, p. 208
  98. Roland Courtinant, La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe – XIXe sièclee, Éditions Gandini, , 140 p. (lire en ligne), p. 64-65
  99. a et b Roland Courtinat, La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe – XIXe siècle, Serre Éditeur, 2003, p. 61
  100. a b c d e f g et h France. Ministère de la marine et des colonies, Revue maritime et coloniale / Ministère de la marine et des colonies, Librairie de L. Hachette (Paris), 1861-1896, page 663
  101. La Consulaire, Brest
  102. a b c d e f et g Abel Hugo, France militaire, "la conquête d'alger", p. 320, 1838 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « abelhugo5 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  103. A. Berthet, Les naufragés de la "Marie Elisabeth" (22 avril 1882.), G. Téqui, Paris, 1884, p. 208
  104. « Un contentieux à l’origine de la colonisation de l’Algérie - L'affaire Bakri-Busnach » (consulté le )
  105. Attal 1996, p. 24
  106. Tous les ouvrages relatant la conquête d’Alger par les Français en 1830 traitent de ce conflit commercial. Cf. plus particulièrement, sur le rôle des familles Bacri et Busnach. Maurice Eisenbeth, Les Juifs en Algérie, esquisse historique depuis les origines jusqu’à nos jours, in Encyclopédie coloniale et maritime, Paris, 1937, p. 17-18, et Claude Martin, Les Israélites algériens de 1830 à 1902, Paris, 1936, p. 20-21.
  107. Pierre Montagnon, La conquête de l'Algérie, Pygmalion, 1986, p. 50
  108. a et b Roland Courtinat, La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe – XVIIe siècle, p. 65, Serre éditeur, 2003
  109. Ministère de la marine et des colonies (France), Revue maritime et coloniale, vol. 76, Ministère de la marine, p. 619
  110. Revue maritime et coloniale, Volume 76 Par France. Ministère de la marine et des colonies, France. Ministère de la marine, p. 620
  111. a b c d et e Petite histoire de l'Algérie (1830-1962): comment formez-vous le futur?, Par André Micaleff, Éditions L'Harmattan, 1998, page 29
  112. Boutin : le Lawrence de Napoléon, espion à Alger et en Orient, pionnier de l'Algérie française, Jean Marchioni, Gandini, 2007, page 63
  113. Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger : à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique
  114. Léon Galibert, « L'Algérie ancienne et moderne », sur Algerie ancienne
  115. Article l’expédition d’Alger
  116. Pierre Boyer, « Contribution à l'étude de la politique religieuse des Turcs dans la Régence d'Alger (XVIe – XIXe siècle) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 1, no 1,‎ , p. 11-49 (DOI 10.3406/remmm.1966.910, lire en ligne)
  117. Abdeljelil Temimi, « Le drapeau constantinois à l'époque de Hadj Ahmed, dernier Bey de Constantine », in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1973, vol. 15, no 15-16, Note 2 p. 323, Lire en ligne
  118. Jaume Ollé, Regency of Algiers, (en) Site crwflags
  119. Et probablement sur le Fort l'Empereur le 4 juillet 1830. cf. A Temimi, opus cité, p. 325
  120. A.Temimi, opus cité, p. 325
  121. Cf. Jaume Ollé, (en) Site crwflags, et Firas Tayyib sur (ar) Site hukam
  122. « Bien sûr, dans les semaines qui suivent, Tripolitains, Tunisiens et Alégriens tentent à nouveau d'envoyer des corsaires mais cette fois l'élan est brisé et passé 1818, la course barbaresque est pratiquement morte ». Daniel Panzac, « La course barbaresque : les hommes, les navires, les pratiques (fin XVIIIe -début XIXe siècle) », dans Sophie Linon-Chipon et Sylvie Requemora (dir.), Les tyrans de la mer: pirates, corsaires et flibustiers, Presses Paris Sorbonne, 2002, p. 99-107.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Ouvrages généraux sur l'Algérie
  • Alain Blondy, Bibliographie du monde méditerranéen. Relations et échanges (1453-1835), Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, (1re éd. 2003) (ISBN 2-84050-272-0)
  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, Paris, Payot, (1re éd. 1931)
  • Jacques Simon, L'Algérie au passé lointain - De Carthage à la Régence d'Alger, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-13964-0, lire en ligne)
  • Hocine Mezali, Alger, 32 siècles d'Histoire, Alger, ENAG/Synergie Ed.,
  • Allouche-Benayoun et Doris Bensimon, les Juifs d’Algérie. Mémoires et identités plurielles, Paris, Stavit/Cerf, (ISBN 2-7089-5369-9)
  • (en) Peter Lamborn Wilson, Pirate utopias : Moorish corsairs & European Renegadoes, Brooklyn, Autonomedia, , poche (ISBN 978-1-57027-158-8, lire en ligne)
  • Robert Attal, Regards sur les juifs d’Algérie, l’Harmattan,
  • Taïeb, Sociétés juives du Maghreb moderne (1500-1900), Paris, Maisonneuve et Larose, (ISBN 2706814675)
  • Sophie Dulucq (dir.), Jean-François Klein (dir.), Benjamin Stora (dir.) et al., Les mots de la colonisation : XIXe – XXe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Les mots de », , 127 p., broché, couv. ill. (ISBN 2858168938 et 978-2-85816-893-4, ISSN 1629-5374, BNF 41227893, présentation en ligne, lire en ligne), p. 44
  • Smaïl Goumeziane, Ibn Khaldoun : 1332-1406 : un génie maghrébin, Paris, Non lieu, coll. « Personna grata », , 189 p., carte, couv. ill. en coul. ; 21 cm (ISBN 9981-896-82-9, 2-35270-001-9 et 9973-827-32-5, BNF 40219343, présentation en ligne, lire en ligne), p. 144 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles-André Julien et Roger Le Tourneau (revue et mise à jour par), Histoire de l'Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc, vol. 2 : De la conquête arabe à 1830, Paris, Payot, , 2e éd., 367 p., In-8°, cartes, plans, couv. ill. (BNF 32379159, lire en ligne), p. 292 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane, vol. 2, Alger, Office des publications universitaires, , 367 p. (lire en ligne), p. 239 Document utilisé pour la rédaction de l’article
Témoignages
  • Stephen Cleveland Blyth, Histoire de la guerre entre les États-Unis, Tripoli et les autres Puissances barbaresques à laquelle sont jointes une géographie historique et une histoire politique et religieuse des États barbaresques en général, 1805, traduit de l’anglais, présenté et annoté par Alain Blondy, Paris, Bouchene, 2009, 187 p.
  • Muḥammad ibn Muḥammad al-Tilimsānī (trad. Alphonse Rousseau), Chroniques de la régence d'Alger, traduites d'un manuscrit arabe intitulé : « El-Zohrat-el-Nayerat », Alger, Imprimerie du gouvernement, , 240 p., in-8° (lire en ligne)
  • Emmanuel d'Aranda Relation de la captivité et liberté du sieur Emanuel d'Aranda
  • Elizabeth Broughton, Six ans de résidence à Alger par Mrs Broughton (1806-1812), traduction, présentation et notes par Alain Blondy, Paris, Bouchène, 2011.
Histoire générale de la Régence
  • Mahfoud Kaddache, L'Algérie durant la période ottomane., Alger, O.P.U., , 239 p. (ISBN 9961000994)
  • Diégo de Haëdo (trad. H.D. de Grammont), Histoire des Rois d'Alger, Alger, éditions Grand-Alger-Livres, (1re éd. 1881).
  • Henri Delmas de Grammont, Histoire d'Alger sous la domination turque, Paris, E. Leroux, (lire en ligne)
Sujets particuliers
  • Corinne Chevallier, Les trente premières années de l'État d'Alger 1510-1541, Alger, OPU,
  • Jean-Louis Belachemi, Nous, les frères Barberousse, corsaires et rois d'Alger, Paris, Fayard,
  • Albert Devoulx, Le raïs Hamidou : notice biographique sur le plus célèbre corsaire algérien du XIIIe siècle de l'hégire, Dubos Frères, (Conservateur des Archives arabes du Service de l’Enregistrementet des Domaines, à Alger, Membre de la Société historique Algérienne, Correspondant de la Société Académique du Var)
  • Tal Shuval, La ville d'Alger vers la fin du XVIIIe siècle. Population et cadre urbain, Paris, CNRS Éditions, (lire en ligne)
Articles
  • Documents disponibles en ligne sur le site Algérie-Ancienne
    • Albert Devoulx, La Marine de la Régence d'Alger
    • Docteur Shaw, Voyage dans la Régence d'Alger, 1830
    • Correspondance des Consuls d'Alger (1690-1742)
    • Mémoires du Chevalier d'Arvieux, 1735, tome V
    • Haedo, de la captivité à Alger
    • E. Rouard de Card, Traités de la France avec les pays de l'Afrique du Nord, 1906