Jean-Luc Bouilleret

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Jean-Luc Bouilleret
Image illustrative de l’article Jean-Luc Bouilleret
Bouilleret, lors de la célébration du mercredi des Cendres en la cathédrale de Besançon.
Biographie
Nom de naissance Jean-Luc Marie Maurice Louis Bouilleret
Naissance (70 ans)
Arbois (France)
Ordination sacerdotale
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Jacques Noyer
Archevêque métropolitain de Besançon
Depuis le
Évêque d'Amiens

Blason
« Sagesse-Humilité »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean-Luc Bouilleret, né le à Arbois dans le Jura, est un archevêque catholique français. Évêque d'Amiens de à , il est nommé archevêque de Besançon le [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Il est né à Arbois dans le Jura en tandis que sa famille est originaire du village voisin de Pupillin.

Au terme d'un parcours de formation effectué au grand séminaire de Dijon, à l'Université pontificale grégorienne à Rome, à l'Institut catholique de Paris et à l'Université catholique d'Amérique à Washington DC (États-Unis), Jean-Luc Bouilleret est titulaire d'une licence de sociologie et d'un DEA de théologie. Il a par ailleurs étudié les mathématiques et les sciences humaines à Marseille de à .

Principaux ministères[modifier | modifier le code]

Ordonné prêtre le pour le diocèse de Saint-Claude, il a enseigné la théologie morale fondamentale au grand séminaire inter-diocésain de Dijon de à tout en gardant des ministères en paroisse, en particulier comme curé de plusieurs paroisses jurassiennes dont Orchamps et Étrepigney de à .

De à sa nomination comme évêque d'Amiens en , il a été appelé à Lyon, comme directeur spirituel au séminaire universitaire et enseignant en théologie morale à la l'université catholique de Lyon et au séminaire Saint-Irénée. Dans le même temps, il est accompagnateur de Chemins d'humanité, ainsi que conseiller spirituel d'une équipe EDC à Lyon[2].

Nommé évêque d'Amiens le , il a été consacré le par son prédécesseur Jacques Noyer, assisté de Thierry Jordan, archevêque de Reims et Yves Patenôtre, évêque du Saint-Claude. Il nomme en vicaire général du diocèse, le père Jean-Paul Gusching[3],[4].

Il est nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur le pour la promotion de Pâques[5].

Au sein de la Conférence des évêques de France, il est membre du Conseil permanent. Il a été élu en président de la Commission épiscopale pour les ministères ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale[6].

Il est nommé archevêque de Besançon le par le pape François[7], et est installé en la cathédrale Saint-Jean de Besançon le [8]. Conformément au code de droit canonique, en tant que nouvel archevêque métropolitain, il reçoit le pallium des mains du pape le suivant[9].

Le à l'occasion de la célébration de l'Immaculée Conception, patronne du diocèse de Besançon, il convoque un synode diocésain dont le thème s'intitule « Osons un nouvel élan vers une Église disciple-missionnaire ». Une période de large consultation précède l'ouverture solennelle un an plus tard le . Après deux ans de travaux et trois sessions de l'assemblée synodale, l'archevêque clôt le synode le et en publie officiellement les actes[10]. La mise en application des décrets, articles et chantiers est rythmée par les visites pastorales de l'archevêque.

Devise et armoiries[modifier | modifier le code]

Il a pour devise épiscopale : « Sagesse-Humilité ».

Ses armoiries se décrivent ainsi : « Parti, à dextre de gueules au pampre tigé et feuillé d’argent fruité de deux pièces d’or ; à senestre d’azur à trois épis d’or rassemblés, tigés et feuillés d’argent ». Depuis sa nomination comme archevêque de Besançon son blason est timbré d’un chapeau d’archevêque (de couleur verte portant vingt houppes – usage remontant au XVIe siècle) et surmonté en pal de la croix archépiscopale[11]. On retrouve sous l'écu le pallium que les nouveaux archevêques métropolitains reçoivent des mains du pape.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Opposition à la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X[modifier | modifier le code]

En , Jean-Luc Bouilleret a refusé d'accéder à la demande de la communauté traditionaliste Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X de bénéficier d'une église du diocèse afin d'y célébrer des messes traditionnelles avec ses propres officiants. À la suite de ce refus, la fraternité Saint-Pie-X organise depuis le des manifestations dominicales sous forme de messe sur le parvis de la cathédrale ou devant l'église Saint-Germain[12],[13]. Le , Jean-Luc Bouilleret a pourtant autorisé la célébration, un dimanche sur deux, de messes traditionnelles à Amiens par un prêtre diocésain s'adressant aux catholiques traditionalistes qui sont en pleine communion avec le pape et l'évêque du lieu. Le , l'évêque précise : « Je crains et regrette que certains ne comprennent pas la dimension des enjeux qui fondent l'unité de toute notre Église. Il ne s'agit pas ici simplement d'un lieu ou d'un local pour célébrer la messe » et affirme : « Je reste en contact avec les responsables de la Fraternité Saint-Pie-X sur Paris pour trouver ensemble une solution qui respecte la vérité de nos convictions »[14].

Abus sexuels[modifier | modifier le code]

Affaire Stéphane Gotoghian[modifier | modifier le code]

En , le curé Stéphane Gotoghian exerçant dans la paroisse de Fressenneville est déféré devant un juge d’instruction du parquet d’Amiens pour des agressions sexuelles sur des mineurs commises entre et , et plus récemment entre et . Il reconnaît rapidement des faits d'attouchements sexuels lors de cours d'enseignement particuliers durant sa garde à vue. À la suite de ces révélations, Jean-Luc Bouilleret confirme par communiqué de presse la suspension immédiate de Stéphane Gotoghian de toute fonction liée à son ministère[15]. En trois prêtres alertent Bouilleret, après avoir recueilli les témoignages de jeunes garçons traumatisés. À l’audience du , le témoignage de Bouilleret admet avoir eu connaissance de ces alertes en déclarant « Je ne suis pas un inquisiteur, je suis là pour écouter. On ne savait pas exactement ce qui s’était passé… »[16]. Stéphane Gotoghian est condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Lors du réquisitoire, la procureure regrette le signalement tardif de Stéphane Gotoghian en pointant la responsabilité de Jean-Luc Bouilleret qui malgré des rumeurs persistantes et des signalements a simplement retiré Stéphane Gotoghian des fonctions en contact avec des adolescents, mais ne l'a jamais suspendu. Celui-ci défend sa position en déclarant « Je n'ai pas l'impression d'avoir été léger, j'ai l'impression de ne pas avoir eu suffisamment d'informations »[17].

En , une enquête de Médiapart relève une liste d’évêques dans laquelle figure Jean-Luc Bouilleret, qui aurait protégé des prêtres accusés d’abus sexuels en n'alertant pas intentionnellement les autorités judiciaires sur les événements[18] lorsqu'il était évêque d'Amiens[19]. Il réfute cette accusation et reconnaît avoir été alerté par une famille dès du comportement de Stéphane Gotoghian et aurait encouragé la famille à porter plainte. Il affirme avoir « pris conseil auprès du procureur général d’Amiens » et signalé au procureur de la République « oralement tous les éléments en [sa] possession »[19],[20].

Affaire Raymond Jaccard[modifier | modifier le code]

À la suite de plusieurs plaintes pour abus sexuels, Jean-Luc Bouilleret suspend Raymond Jaccard de ses ministères en . L'affaire est révélé au public en , plus de deux ans après les premières plaintes, afin de connaître d'autres éventuelles victimes [21],[22].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Mgr Jean-Luc Bouilleret, nouvel archevêque de Besançon », sur www.la-croix.com, (consulté le )
  2. Christian Terras, « Trombinoscope des évêques Editions 2020-2021 », Golias,‎ , p. 25
  3. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le )
  4. qu'il aura l'occasion de consacrer quand celui-ci sera nommé évêque de Verdun
  5. « Extrait du Journal Officiel du 4 avril 2010 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  6. Communiqué sur le site des évêques français
  7. (it) Vatican, « Renoncement et nominations du 10 octobre 2013 », sur press.vatican.va, (consulté le )
  8. « Mgr Jean-Luc Bouilleret, nouvel archevêque de Besançon », La Croix, 10 octobre 2013.
  9. E. Nghiap, « Mgr Bouilleret : « Le Pape nous invite à la confiance » », sur eglise.catholique.fr, (consulté le )
  10. Jean-Luc Bouilleret, Actes synodaux : Synode du diocèse de Besançon 2019, Ornans, Imprimerie Simon, , 42 p. (lire en ligne), p. 3-5.
  11. « Photo et explications des armoiries de sur le site du diocèse d'Amiens », sur cef.fr (consulté le )
  12. « L'évêque s'oppose aux traditionalistes », L'Union, 15 novembre 2007.
  13. « Traditionalistes : la situation reste bloquée », L'Union, 21 janvier 2008.
  14. « [Mgr Bouilleret, évêque d'Amiens] À propos de la Fraternité St-Pie X », TradiNews. Actualité(s) du Traditionalisme catholique, 15 janvier 2008.
  15. « Vimeu - Bresle : le curé avoue les agressions sexuelles », sur actu.fr (consulté le )
  16. « Pédophilie: deux anciens évêques cités », sur Courrier picard (consulté le )
  17. « Amiens: prison ferme pour un prêtre après dix années d'agressions sexuelles », sur CharenteLibre.fr (consulté le )
  18. (en) Daphné Gastaldi, Mathieu Martinière, Mathieu Périsse (We Report) et Donatien Huet, « Revealed: the 25 bishops who covered up sex crimes », sur Mediapart, (consulté le )
  19. a et b « L'ancien évêque d'Amiens a-t-il couvert un prêtre auteur d'abus sexuels ? », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le )
  20. « Mgr Bouilleret : "Je n'ai jamais couvert de prêtres soupçonnés de pédophilie" », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )
  21. « Abus sexuels dans l'Eglise : des accusations contre l'abbé Raymond Jaccard, un missionnaire du Haut-Doubs », sur Est Républicain, (consulté le )
  22. « Un prêtre accusé d'abus sexuels, le diocèse de Besançon lance un appel aux potentielles victimes », sur France 3 régions, (consulté le )