Luc Ravel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Luc Ravel
Image illustrative de l’article Luc Ravel
Luc Ravel en 2018.
Biographie
Nom de naissance Luc Marie Daniel Ravel
Naissance (66 ans)
Paris (France)
Ordre religieux Congrégation des chanoines réguliers de Saint-Victor
Profession solennelle
Ordination sacerdotale
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le cardinal Vingt-Trois
Dernier titre ou fonction Archevêque émérite de Strasbourg
Archevêque de Strasbourg
Évêque aux Armées françaises
Autres fonctions
Fonction laïque

Signature de Luc Ravel

Blason
« Est, Est » (Mt 5,37)
(« Que votre oui soit oui »)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Luc Ravel est un prélat catholique français né le à Paris, archevêque de Strasbourg de 2017 à 2023.

Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Par son père, le général Roger Ravel, Luc Ravel est d’ascendance martiniquaise (Fort-de-France) et réunionnaise (Le Tampon) et par sa mère, Juliette Fabre, du village de Callas (Var). Il est le troisième enfant d’une fratrie de trois filles et quatre garçons, parmi lesquels Jean-Gabriel, moine de l’abbaye d’Ourscamp[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Polytechnicien (promotion X77), et ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs, il étudie la philosophie et la théologie à l’abbaye Saint-Pierre de Champagne, en Ardèche, et à l’université de Poitiers. Il prononce sa profession solennelle le chez les chanoines réguliers de Saint Victor, ordre affilié à la confédération des chanoines réguliers de saint Augustin, puis est ordonné prêtre le .

Principaux ministères[modifier | modifier le code]

Prieur de Saint-Charles de Porrentruy dans le canton du Jura en Suisse, puis de Montbron au prieuré « Marie médiatrice », au sein du doyenné Tardoire et Bandiat, en Charente, il rejoint l’abbaye de Champagne, où il est maître des novices de 1996 à 2007, et sous-prieur à partir de 2003. Il fonde Notre-Dame de l’Écoute, pour les veufs, séparés et célibataires.

Évêque aux Armées françaises[modifier | modifier le code]

Benoît XVI le nomme évêque aux Armées françaises le .

La consécration épiscopale lui a été conférée le à Notre-Dame de Paris par le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, assisté de Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, et de Patrick Le Gal, ancien évêque aux Armées et évêque auxiliaire de Lyon. Il devient aumônier militaire en chef du culte catholique à compter du 30 novembre 2009.

Au sein de la Conférence des évêques de France, il est membre depuis 2011 de la Commission doctrinale[2].

Archevêque de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Le pape François le nomme, par bulle apostolique en date du 9 décembre 2016, archevêque de Strasbourg, en remplacement de Jean-Pierre Grallet, atteint par la limite d’âge imposée par le droit canonique (75 ans).

Conformément au Droit local en Alsace et en Moselle, cette nomination est agréée par décret du président de la République du , publié au Journal officiel le lendemain[3],[4]. La cérémonie d’installation dans son nouveau siège épiscopal a eu lieu le 2 avril suivant.

Démission[modifier | modifier le code]
Luc Ravel en 2017.

En juin 2022, l’archidiocèse de Strasbourg fait l’objet d’une visite apostolique sur ordre du pape François, à la suite d’informations parvenues au Saint-Siège «relatives au gouvernement pastoral» de Luc Ravel. Celle-ci est menée par l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, assisté de Joël Mercier, secrétaire émérite du dicastère pour le clergé[5].

Le 4 avril 2023, il écarte son évêque auxiliaire Christian Kratz de son conseil épiscopal et lui retire sa délégation de vicaire général, en invoquant la mauvaise gestion de l’affaire de l’ex-prêtre suicidé Emmanuel Walch[6],[7]. Cela conduit à une manifestation demandant sa démission[8]. Il aurait été prié « par Rome de présenter sa démission »[9]. Le lendemain, Luc Ravel écarte du conseil épiscopal le chanoine Hubert Schmitt, vicaire général, et lui retire ses fonctions à la suite de la révélation d’une affaire judiciaire le concernant sur un servant de messe[10],[11]. Le , son 2e évêque auxiliaire, Gilles Reithinger, est entendu par la justice dans une affaire de viols présumés sur des adultes concernant un de ses anciens collaborateurs, alors qu’il était le supérieur des Missions étrangères de Paris[12].

Le , La Croix révèle que sa démission est imminente, à la suite de la visite apostolique de 2022. Celle-ci aurait révélé un « gouvernement autoritaire »[13]. Le même jour, les Dernières nouvelles d’Alsace révèlent que le chancelier du diocèse, Bernard Xibaut, est sous le coup d’une enquête canonique, depuis l’automne 2022, pour des gestes déplacés envers un séminariste[14]. Luc Ravel annonce sa démission dès le lendemain[15].

Par décret du Président de la République en date de 24 mai 2023, publié au Journal officiel le 27 mai, sa démission est agréée[16]. Elle est acceptée par le Pape François le même jour[17].

Académie des sciences morales et politiques[modifier | modifier le code]

Luc Ravel est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques le dans la section « morale et sociologie » au fauteuil précédemment occupé par Jean Cluzel. Cette élection est approuvée par décret du président de la République en date du [18].

Il est installé officiellement le 2 octobre 2023 sous la coupole de l'Institut de France.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Sur la République laïque[modifier | modifier le code]

En février 2015, un mois après l’attentat terroriste perpétré contre Charlie Hebdo, dans le mensuel d’information de l’aumônerie catholique aux Armées EGMIL, Luc Ravel signe, en sa qualité d’évêque aux Armées françaises, un éditorial dans lequel il déclare :

« D’un côté, des adversaires déclarés et reconnus : les terroristes de la bombe, vengeurs du prophète. De l’autre côté, des adversaires non déclarés mais bien connus : les terroristes de la pensée, prescripteurs de la laïcité, adorateurs de la République.»[19]

À la suite de cette publication, le ministère des Armées fait retirer son logo de la publication[20].

En avril 2017, lors de la cérémonie d’installation dans son nouveau siège épiscopal, il plaide pour « une laïcité de convergence », et affirme son attachement au régime concordataire d’Alsace-Moselle[21].

Sur l’interruption volontaire de grossesse, la natalité et le concept de « grand remplacement »[modifier | modifier le code]

En février 2015, dans le même éditorial du mensuel EGMIL exprime son opposition à l’IVG en établissant un parallèle avec les attentats qui viennent d’avoir lieu :

« Dans quel camp se situer comme chrétien ? Nous ne voulons pas être pris en otage par des islamistes. Mais nous ne souhaitons pas être pris en otage par des bienpensants. L’idéologie islamique vient de faire 17 victimes en France. Mais l’idéologie de la bienpensance fait chaque année 200 000 victimes dans le sein de leur mère. L’IVG devenue droit fondamental est une arme de destruction massive. Alliés pour la France avec d’autres, nous devons faire front contre les attaques terroristes explicites. Mais, pour autant, nous ne devons pas cautionner les folies de l’euthanasie, du mariage pour tous et autres caricatures de Charlie Hebdo. »[19]

En juillet 2017, lors d’une entrevue donnée au journal Dernières Nouvelles d’Alsace, il déclare qu’en France, l’IVG « n’est pas seulement concédé mais promu »[20]. Parlant également du taux de fécondité en France, Luc Ravel évoque le « grand remplacement » dans le même entretien[22].

Élection présidentielle de 2022[modifier | modifier le code]

Luc Ravel a exprimé publiquement son soutien à Emmanuel Macron sans appeler explicitement à voter pour lui au second tour de l’élection présidentielle de 2022 mais en précisant cependant que tel était son choix à titre personnel[23].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Cérémonie de remise de la Légion d’honneur.

Distinction[modifier | modifier le code]


Héraldique[modifier | modifier le code]

Blasonnement[modifier | modifier le code]

Blason archiépiscopal de Luc Ravel.

Signification personnelle des armoiries[modifier | modifier le code]

Le bœuf y symbolise l’évangéliste Luc, son saint patron, l’escarboucle, signe de la charité, y rappelle son appartenance à la congrégation des chanoines réguliers de Saint Victor, les deux rameaux d’olivier jaillissant de la croix plantée, signe de paix, y évoquent l’enracinement familial de Luc Ravel au service de l’Armée française[25].

Devise épiscopale[modifier | modifier le code]

Sa devise épiscopale est en latin « Est, Est », qui se traduit par « Oui, Oui » et qui fait référence à un passage de l’évangile de Matthieu, dans la version latine de la Vulgate : « sic autem sermo est est non non quod autem his abundantius est a malo est ») : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du démon » (Mt 5,37)[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Terras, Trombinoscope des évêques 2020 -2021, Golias, p. 30
  2. « Elections lors de l'Assemblée Plénière des évêques de France - Église Catholique en France », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. « Décrets des 17 novembre 2016 et 16 février 2017 relatifs à la démission d'un archevêque et à la nomination de son successeur », Journal officiel de la République française, no 42,‎ , article no 67 (lire en ligne)
  4. « Nommé samedi archevêque de Strasbourg. Mgr Luc Ravel : « Un gigantesque défi » », sur www.dna.fr (consulté le )
  5. « Diocèse de Strasbourg : le pape François ordonne une inspection générale », sur Le Point, (consulté le )
  6. Christophe Henning, « L’archevêque de Strasbourg Luc Ravel écarte son évêque auxiliaire Christian Kratz », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Raphaël Zbinden, « Mgr Ravel, archevêque de Strasbourg, rétrograde son évêque auxiliaire », Le Point,‎ (lire en ligne)
  8. C.PI., « Une quinzaine de manifestants, laïcs et prêtres, ont manifesté devant la cathédrale de Strasbourg mardi soir pour demander la démission de l’archevêque Mgr Luc Ravel, juste avant qu’il ne célèbre la messe chrismale de la Semaine sainte. », Dernières nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Guillaume Krempp, « « Non à un évêque qui flingue » : devant la cathédrale, une manifestation pour la démission de l’archevêque Luc Ravel », Rue89 Strasbourg,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Catherine Piettre, « L’archevêque de Strasbourg évince un vicaire général », L'Alsace,‎ (lire en ligne)
  11. Thibaut Déléaz, « L'archevêque de Strasbourg écarte un deuxième membre de son conseil épiscopal », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  12. Catherine Piettre, « L’évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Reithinger, s’explique après la garde à vue d’un prêtre », L'Alsace,‎ (lire en ligne)
  13. Loup Besmond de Senneville et Christophe Henning, « Diocèse de Strasbourg : contraint par le Vatican, Mgr Luc Ravel va démissionner », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Antoine Bonin et Catherine Piettre, « Gestes déplacés du chancelier envers un séminariste : le silence des évêques », Dernières nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Matthieu Lasserre, « Diocèse de Strasbourg : Mgr Luc Ravel démissionne », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Décret du 24 mai 2023 portant agrément de la démission de l'archevêque de Strasbourg, NOR: IOMD23132730, Journal officiel de la République française du 27 mai 2023.
  17. « Le Saint-Père et le Président de la République acceptent la démission de Mgr Luc Ravel — KTOTV », sur KTO TV, (consulté le )
  18. « Décret du 19 décembre 2022 portant approbation d'une élection à l'Académie des sciences morales et politiques - Monseigneur RAVEL (Luc) », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  19. a et b Luc Ravel, Évêque aux Armées françaises et Ministère de la Défense, « Eglise dans le monde militaire », EGMIL : Le mensuel d’information de l’Aumônerie Militaire Catholique des Armées,‎ , p. 2 (ISSN 2257-2686, lire en ligne)
  20. a et b « Je ne supporterais pas de ne pas être libre », Dernières nouvelles d'alsace,‎ (lire en ligne)
  21. Yolande Baldeweck, « Mgr Luc Ravel plaide pour « une laïcité de convergence » », l'Alsace,‎ (lire en ligne)
  22. « L’archevêque de Strasbourg évoque “le Grand Remplacement” », Valeurs Actuelles,‎ (lire en ligne)
  23. « Présidentielle : l'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, votera Emmanuel Macron, "plus capable de fédérer" », sur France info, (consulté le )
  24. « Légion d'honneur : les Alsaciennes et Alsaciens de la promotion exceptionnelle du 1er janvier », sur Derrière Nouvelles d'Alsace,
  25. Évêques émérites et anciens évêques de Strasbourg
  26. « Mgr Ravel : « Entrer dans une succession apostolique » - Église Catholique en France », sur web.archive.org, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]