Frontière entre la Belgique et la France
Frontière entre la Belgique et la France | |
Caractéristiques | |
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Délimite | ![]() ![]() |
Longueur totale | 620 km |
Particularités | Tracé continu |
Historique | |
Création | 1830 (proclamation d'indépendance de la Belgique) |
Tracé actuel | 1839 (reconnaissance de l'indépendance de la Belgique) |
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La frontière franco-belge est la frontière séparant la France et la Belgique. D'une longueur de 620 km, c'est la plus longue frontière terrestre de la Belgique et la seconde plus longue de la France métropolitaine.
Caractéristiques[modifier | modifier le code]
La frontière franco-belge s'étend sur 620 km, au nord-est de la France et au sud-ouest de la Belgique. C'est la deuxième plus longue frontière terrestre de la France métropolitaine après la frontière avec l'Espagne (plus longue de 3 km) ; c'est aussi la plus longue frontière terrestre de la Belgique, avant celle avec les Pays-Bas (450 km). Essentiellement en plaine et ne dépassant guère 504 mètres d'altitude en son point le plus haut sur le plateau ardennais, elle ne correspond à aucune limite naturelle, mis à part par exemple la Lys entre Armentières et Comines-Warneton.
Elle débute à l'ouest sur la mer du Nord au niveau de La Panne en Belgique et de Bray-Dunes en France.
La frontière suit ensuite une direction générale vers le sud-est, jusqu'au tripoint Belgique-France-Luxembourg (49° 32′ 47″ N, 5° 49′ 07″ E) situé dans les communes respectives d’Aubange, Mont-Saint-Martin et Pétange.
La frontière sépare quatre provinces belges (Flandre-Occidentale, Hainaut, Namur et Luxembourg) de deux régions françaises (Grand Est, Hauts-de-France) et cinq départements (Aisne, Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Nord).
Historique[modifier | modifier le code]
Une genèse complexe[modifier | modifier le code]
La frontière belge peut être divisée en plusieurs secteurs, d'ouest en est :
- la frontière flamande, de Bray-Dunes à Mouscron. La France est alors en contact avec la Belgique néerlandophone (sauf à Comines-Warneton, enclave francophone). Elle correspond à la limite des conquêtes de Louis XIV sur les Flandres. Le flamand est aussi une langue régionale française dans ce secteur ;
- la frontière entre le Hainaut français et le Hainaut belge, de Mouscron aux confins des départements du Nord et de l'Aisne. La France est alors en contact avec la Belgique francophone. Il s'agit là encore de la limite des conquêtes de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols, jusqu'en 1678 ;
- la frontière thiérachienne et ardennaise, de Fourmies à Rocroi, qui a beaucoup varié et qui fut fixée par le second Traité de Paris de 1815. La France perd à ce moment un petit territoire mais de nombreuses positions stratégiques (Philippeville, Mariembourg, Chimay, Couvin, Fagnolle, Bouillon) ;
- la pointe de Givet, marquant la volonté des rois de France de s'implanter dans la vallée de la Meuse[réf. nécessaire] ;
- la frontière avec la province de Luxembourg, marquée par l'histoire particulière de cette région (Voir Histoire du Luxembourg).
Récapitulatif[modifier | modifier le code]
La Belgique fit sécession du Royaume uni des Pays-Bas lors de la Révolution belge en 1830. Cette sécession fut reconnue en 1839 et la frontière entre la Belgique et la France date de cette époque.
Le tracé de la frontière découle des limites qui ont été précisées par le Traité des Limites (Traité de Courtrai) du 28 mars 1820 signé entre les Royaumes de France et des Pays-Bas. Il reprend plusieurs tracés précédents, entre divers pays ayant disparu en 1830 :
- Entre La Panne / Bray-Dunes et Poperinge/Godewaersvelde :
- 1697, au traité de Ryswick entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols (possession du roi d'Espagne)
- 1713, au traité d'Utrecht entre le royaume de France et les Pays-Bas autrichiens
- 1697, au traité de Ryswick entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols
- 1678, au traité de Nimègue entre le royaume de France et les Provinces-Unies
- 1678, au traité de Nimègue entre le royaume de France et la principauté de Liège
- 1697, au traité de Ryswick entre la France et les Pays-Bas espagnols
Outre-Quiévrain[modifier | modifier le code]
L'expression Outre-Quiévrain est utilisée en France comme figure de style pour désigner la Belgique. Contrairement aux expressions plus anciennes et plus usitées d'Outre-Manche (pour le Royaume-Uni) ou d'Outre-Rhin (pour l'Allemagne) désignant la géographie naturelle de la frontière, Outre-Quiévrain fait référence à la ville frontalière belge de Quiévrain, ancien important point de passage ferroviaire entre les deux pays. Du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale, Quiévrain abritait la gare-frontière de la ligne Paris-Bruxelles. Les trains s'arrêtaient et les voyageurs étaient soumis au contrôle de la douane, installée dans une aile du bâtiment. Passé la gare, on était « outre-Quiévrain »[1],[2].
Par symétrie, l'expression est également utilisée en Belgique pour désigner la France.
La frontière aujourd’hui[modifier | modifier le code]
La frontière terrestre entre la Belgique et la France s'étend sur plus de 620 kilomètres et se décompose en deux parties :
- une frontière entre la Région flamande et la France, peu étendue, qui est contiguë au département français du Nord. Cette frontière n'est pas continue car la commune de Comines-Warneton en région wallonne est enclavée entre la France et la région flamande ;
- une frontière entre la Région wallonne et la France qui forme la majeure partie de la frontière terrestre entre les deux pays.
La frontière se trouve à l'intérieur de l'Espace Schengen, c'est pourquoi en temps normal, aucun contrôle à la frontière n'est effectué. Cependant, le , en raison de la crise migratoire en Europe et de la possibilité du démantèlement de la Jungle de Calais, la Belgique décide temporairement de rétablir le contrôle aux frontières[3],[4],[5].
Communes françaises[modifier | modifier le code]
Nord[modifier | modifier le code]
Bray-Dunes, Ghyvelde, Les Moëres, Hondschoote, Oost-Cappel, Bambecque, Houtkerque, Winnezeele, Steenvoorde, Godewaersvelde, Boeschepe, Saint-Jans-Cappel, Bailleul, Nieppe, Armentières, Houplines, Frelinghien, Deûlémont, Warneton, Comines, Wervicq-Sud, Bousbecque, Halluin, Neuville-en-Ferrain, Tourcoing, Wattrelos, Leers, Toufflers, Sailly-lez-Lannoy, Willems, Baisieux, Camphin-en-Pévèle, Wannehain, Bachy, Mouchin, Aix-en-Pévèle, Rumegies, Lecelles, Maulde, Mortagne-du-Nord, Flines-lès-Mortagne, Hergnies, Vieux-Condé, Condé-sur-l'Escaut, Saint-Aybert, Crespin, Quiévrechain, Rombies-et-Marchipont, Sebourg, Eth, Bry, Wargnies-le-Petit, La Flamengrie, Bettrechies, Gussignies, Houdain-lez-Bavay, Hon-Hergies, Taisnières-sur-Hon, La Longueville, Gognies-Chaussée, Bettignies, Villers-Sire-Nicole, Vieux-Reng, Marpent, Jeumont, Colleret, Cousolre, Bousignies-sur-Roc, Hestrud, Beaurieux, Clairfayts, Eppe-Sauvage, Moustier-en-Fagne, Baives, Wallers-en-Fagne, Ohain, Anor.
Aisne[modifier | modifier le code]
Hirson, Saint-Michel, Watigny.
Ardennes[modifier | modifier le code]
Signy-le-Petit, Neuville-lez-Beaulieu, Regniowez, Taillette, Gué-d'Hossus, Rocroi, Fumay, Haybes, Fépin, Montigny-sur-Meuse, Vireux-Molhain, Hierges, Aubrives, Foisches, Givet, Fromelennes, Charnois, Landrichamps, Chooz, Hargnies, Thilay, Les Hautes-Rivières, Gespunsart, Bosseval-et-Briancourt, Donchery, Saint-Menges, Fleigneux, Illy, La Chapelle, Villers-Cernay, Francheval, Pouru-aux-Bois, Escombres-et-le-Chesnois, Messincourt, Pure, Matton-et-Clémency, Tremblois-lès-Carignan, Mogues, Williers, Puilly-et-Charbeaux, Auflance, Sapogne-sur-Marche, Margny.
Meuse[modifier | modifier le code]
Breux, Thonne-la-Long, Verneuil-Petit, Verneuil-Grand, Écouviez, Velosnes.
Meurthe-et-Moselle[modifier | modifier le code]
Épiez-sur-Chiers, Charency-Vezin, Allondrelle-la-Malmaison, Longuyon, Tellancourt, Saint-Pancré, Ville-Houdlémont, Gorcy, Cosnes-et-Romain, Mont-Saint-Martin.
Culture populaire[modifier | modifier le code]
- Le film Rien à déclarer se déroule à la frontière entre la Belgique et la France (dans deux villes fictives).
Passages[modifier | modifier le code]
Points de passages routiers[modifier | modifier le code]
Il existe de nombreux points de passages routiers traversant la frontière. Le tableau ci-dessous reprend ceux concernant les routes européennes, du nord-ouest au sud-est.
Route Européenne | Route de Belgique | Villes desservies | Point de passage | Villes desservies | Route de France |
---|---|---|---|---|---|
E 40 | ![]() |
Bruxelles - Gand - Ostende | Bray-Dunes | Calais | ![]() |
E 17 | ![]() |
Anvers - Gand - Courtrai | Tourcoing | Cambrai - Reims - Beaune | ![]() |
E 42 | ![]() |
Namur - Charleroi - Mons | Tournai | Lille - Dunkerque | ![]() |
E 19 | ![]() |
Anvers - Bruxelles - Mons | Crespin | Valenciennes - Paris | ![]() |
E 420 | ![]() |
Nivelles - Charleroi | Gué-d'Hossus | Charleville-Mézières - Reims | ![]() |
E 46 | ![]() |
Liège | Bouillon | Charleville-Mézières - Reims - Rouen | ![]() |
E 411 | ![]() |
Bruxelles - Namur - Arlon | Mont-Saint-Martin | Longwy - Metz | ![]() |
E 44 | ![]() |
Luxembourg | Mont-Saint-Martin | Charleville-Mézières - Amiens - Le Havre | ![]() |
Points de passage ferroviaires[modifier | modifier le code]
Le tableau ci-dessous reprend du nord-ouest au sud-est les lignes de chemin de fer qui traversent la frontière.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- À Quiévrain, la gare frontière -Les cahiers de l'urbanisme - no 40-41 - Septembre 2002 p. 144,145 consultables sur google book « Quiévrain devint donc un lieu de passage fréquenté pour les relations franco-belges, où tous les voyageurs devaient s'arrêter et se soumettre au contrôle de la douane. Cette fonction transparaît notamment dans divers témoignages relatifs à des personnalités du XIXe siècle telles Victor Hugo, Verlaine ou Rimbaud. De là vient l'expression "outre-Quiévrain", encore couramment utilisée pour qualifier le pays voisin. »
- Poème de Baudelaire - La Civilisation belge « Le Belge est très civilisé;Il est voleur, il est rusé;/ Il est parfois syphilisé;/ Il est donc très civilisé./ Il ne déchire pas sa proie/ Avec ses ongles; met sa joie/ À montrer qu'il sait employer/ À table fourchette et cuiller;/ Il néglige de s'essuyer, / Mais porte paletots, culottes, / Chapeau, chemise même et bottes;/ Fait de dégoûtantes ribottes;/ Dégueule aussi bien que l'Anglais;/ Met sur le trottoir des engrais;/ Rit du Ciel et croit au progrès/ Tout comme un journaliste d'Outre-/ Quiévrain; - de plus, il peut foutre/ Debout comme un singe avisé./ Il est donc très civilisé. »
- lefigaro.fr, « La Belgique rétablit des contrôles à la frontière française », sur Le Figaro (consulté le 24 février 2016)
- « "Jungle" de Calais : la Belgique rétablit des contrôles à la frontière française par crainte d'un afflux de migrants », sur francetv info (consulté le 24 février 2016)
- « Inquiète de l'évacuation de la "jungle" de Calais, la Belgique va rétablir les contrôles à la frontière », sur La Tribune (consulté le 24 février 2016)
- Les villes desservies sont celles citées dans le document de référence « ACCORD EUROPEEN SUR LES GRANDES ROUTES DE TRAFIC INTERNATIONAL(AGR) : Version consolidée » [PDF], Commission économique pour l'Europe des Nations unies, (consulté le 9 janvier 2019).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Formation territoriale de la Belgique
- Expression « outre-Quiévrain »
- Tripoint Belgique-France-Luxembourg
- Relations entre la Belgique et la France