Philippeville

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Philippeville
Philippeville
La Place d’Armes
Blason de Philippeville
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Bourgmestre Jérémy De Martin (Agir Ensemble)
Majorité Agir Ensemble-MR
Sièges
MR
ECOLO
PS
Phil'Citoyens
Agir Ensemble
21
7
1
2
2
9
Section Code postal
Philippeville
Fagnolle
Franchimont
Jamagne
Jamiolle
Merlemont
Neuville
Omezée
Roly
Romedenne
Samart
Sart-en-Fagne
Sautour
Surice
Villers-en-Fagne
Villers-le-Gambon
Vodecée
5600
5600
5600
5600
5600
5600
5600
5600
5600
5600
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5600
5600
5600
5600
Code INS 93056
Zone téléphonique 071 - 060(Roly) - 082 (Romedenne)
Démographie
Gentilé Philippevillain(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
9 243 ()
49,81 %
50,19 %
58,74 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,82 %
61,68 %
17,50 %
Étrangers 3,82 % ()
Taux de chômage 17,60 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 18 337 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 11′ nord, 4° 32′ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
157,35 km2 (2021)
91,87 %
1,97 %
6,16 %
Localisation
Localisation de Philippeville
Situation de la ville dans l'arrondissement de Philippeville et la province de Namur
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Philippeville
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Philippeville
Liens
Site officiel philippeville.be

Philippeville (en wallon Flipveye) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie, dans la province de Namur.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une ville nouvelle créée à des fins défensives[modifier | modifier le code]

Contexte politique[modifier | modifier le code]

Carte
Fortifications édifiées par la France (en bleu) et l'Espagne (en rouge) au XVIe siècle.

La création de la ville fortifiée s'inscrit au cours des XVe et XVIe siècles dans une période d'affrontement entre le royaume de France et les ducs de Bourgogne qui se prolonge lorsque les territoires bourguignons passent à la maison de Habsbourg à la fin du XVe siècle à la suite du mariage de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne avec Maximilien Ier de la maison de Habsbourg. À cette même époque, la guerre de Succession de Bourgogne à la fin du XVe siècle a entrainé la perte de la Picardie pour les Pays-Bas bourguignons avec un déplacement de la frontière vers le nord à la frontière avec l'Artois resté bourguignon.

Mais c'est surtout l'invention puis la démocratisation de l'artillerie au XVe siècle ayant rendu caduques les fortifications médiévales qui va pousser ces deux puissances au cours du XVIe siècle à réaliser de nombreuses fortifications le long de leur frontière commune.

La perte de Mariembourg[modifier | modifier le code]

Philippeville, située au centre géographique de l’Entre-Sambre-et-Meuse, est une ville créée de toutes pièces en 1555 par décision de Charles-Quint, inquiet de voir la nouvelle ville fortifiée de Mariembourg aux mains des Français depuis un an. L'empereur laisse carte blanche au prince d'Orange à la seule condition qu'il fallait "que ce fort ne fût moindre que Mariebourg, puisqu'il se foisoit pour tenir à l'encontre."[1]

Quelques années auparavant, afin de surveiller les routes d’invasion et notamment la trouée de l’Oise, cette même Marie de Hongrie avait fait bâtir une place forte[2] — qui portera son nom : Mariembourg — à 11 km au sud. Le 26 juin 1554, huit ans à peine après son érection, la ville est prise par les troupes d’Henri II, roi de France, et sitôt rebaptisée Henribourg. Ayant les mains libres, le roi de France organise une campagne de dévastations dans la région et au-delà[3].

Il s’agit dès lors, pour les Habsbourg, de contrer les incursions françaises par la construction de deux nouvelles forteresses : le fort de Charlemont, près de Givet, sur la Meuse, et Philippeville qui porte le nom du fils aîné de l’Empereur. Guillaume de Nassau — le futur Guillaume le Taciturne, père de la nation des Pays-Bas indépendants —, alors jeune général de 22 ans, en choisit l’emplacement, tandis que l’ingénieur Sébastien van Noyen en trace la forme en pentagone. Une inscription sur un pilier de l’église rappelle que c’est le 1er octobre 1555 que furent « jetés » ou terminés les plans de la ville…[4] Quatre mois plus tard, le colonel Lazare de Schwendi, 1er gouverneur de la ville, en prend possession avec ses troupes allemandes.

Lors de la révolte des États-Généraux contre le pouvoir espagnol, Philippeville prend le parti des insurgés ; aussi, don Juan d’Autriche, gouverneur des Pays-Bas, fait le siège de la ville qui se rend le 21 mai 1578. Un an plus tard, ce sont des régiments wallons qui remplacent les troupes espagnoles de la garnison[5].

Sous le règne des archiducs (Albert d'Autriche et Isabelle, son épouse), les fortifications s’achèvent, l’église est élevée au rang de paroisse (1616) et des coutumes sont homologuées (1620)[6].

Période française (1660-1815)[modifier | modifier le code]

En 1659, à la suite du traité des Pyrénées entre la France et l’Espagne, la ville passe sous domination française. Philippeville, comme Mariembourg, sont des enclaves françaises en territoire des Pays-Bas espagnols[7].

C’est Jean Talon, futur intendant du Canada français, qui en reçoit les clés le 4 mai 1660. Dès 1668, Vauban est chargé par Louis XIV[Interprétation personnelle ?] de faire de la ville « une ville de guerre respectable et capable d’empêcher l’ennemi de pénétrer dans cette partie de la France ».

Le 15 août 1680[réf. souhaitée], accompagné de la reine, du dauphin et de la dauphine, Louis XIV[réf. souhaitée] fait son entrée dans la ville où il passe un jour et une nuit.

En 1790, la ville est versée dans le département des Ardennes, elle porte quelques mois à partir de pluviôse an II (février 1794) le nom révolutionnaire de Vedette républicaine et ses rues sont renommées : Surveillance, La Montagne, Sans Culottes, Réunion, Marat…

Au lendemain de Waterloo, Napoléon fait une halte de quelques heures dans la ville[8].

Le 21 juin 1815, la 8e brigade prussienne assiège la ville qui ne se rend que le 8 août ; deux jours plus tard, la garnison défile par la porte de France et dépose les armes sur le glacis tandis que 150 hommes peuvent se retirer, en emportant deux canons.

Du royaume uni des Pays-Bas au royaume de Belgique[modifier | modifier le code]

Intégrée au royaume uni des Pays-Bas conformément au traité de Paris du 20 novembre 1815, la ville est occupée dès le 24 décembre 1815 par une garnison hollandaise ; la place est restaurée dans un premier temps avant la destruction en 1820 de quelques ouvrages de défense.

Le 30 septembre 1830, dans le cadre de la révolution belge, la population désarme la garnison hollandaise.

Le chemin de fer fait son apparition à Philippeville en 1854. Une courte ligne en impasse reliant Florennes à Philippeville est inaugurée le 24 novembre 1854 par la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse[9]. La première gare de Philippeville est réalisée extra-muros à bonne distance de la ville, dans une plaine qui est encore aujourd'hui constituée de terrais agricoles.

De 1853 à 1856 est menée à bonne fin la démolition des ouvrages de fortification. Il n'en subsiste que les souterrains et un magasin à poudre devenu chapelle Notre-Dame-des Remparts[10].

Statue de la reine Louise-Marie vers 1900.

Les Chemins de fer de l'État belge, qui ont succédé en 1897 aux compagnies privées exploitant la ligne, acceptèrent de construire une seconde gare plus proche de Philippeville en construisant un tunnel et une tranchée à travers la colline. La nouvelle gare est inaugurée le 20 octobre 1908 en même temps que le reste de la ligne[9], qui continuait ensuite vers Senzeilles et se connectait à la ligne principale de Charleroi à Vireux. Il est désormais possible d'atteindre Walcourt et Charleroi sans passer par Florennes. Autour de la nouvelle gare, qui reste relativement excentrée[11], un quartier commence à se développer. Le bâtiment de la gare de 1854 existe toujours, reconverti en habitation.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Dès le 15 août 1914, l’ambulance no 9 du Xe Corps d’Armée français s’installe au pensionnat des Sœurs de Notre-Dame. Le 24, elle reçoit l’ordre de se replier en laissant sur place les grands blessés sous la garde d’un médecin et de deux infirmiers. Le jour suivant, les Allemands pénètrent en ville et font prisonniers soignants et blessés français ; le dernier blessé quittera les lieux en janvier 1915[12].

On ne compte aucune victime en ville mais uniquement un pillage de fond en comble.

En 1917, deux enfants du bourgmestre, Anne et Paul Gérard, sont envoyés en Allemagne, avec plusieurs moines de Maredsous, après un court procès à Namur pour avoir ravitaillé au début de l’invasion des soldats alliés cachés dans les bois[13].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Dès la déclaration de guerre, des bombardements sérieux dévastent des dizaines de maisons au centre de la ville. Comme en 1914, le pensionnat des sœurs de Notre-Dame sert de refuge pour des centaines de réfugiés et plusieurs dizaines de blessés, dont un certain nombre décédera. En outre jusqu’en mars 1941, plus de 4 000 soldats, sous-officiers et officiers allemands ont logé dans leurs bâtiments[14].

Période récente[modifier | modifier le code]

À cause de la concurrence de la route, les trains de voyageurs entre Florennes, Philippeville et Senzeilles sont supprimés le 17 octobre 1954 ; un trafic occasionnel de marchandises persiste depuis Senzeilles tandis que la ligne vers Florennes ne voit plus passer le moindre trafic. De nombreuses lignes de la région connurent le même sort entre les années 1950 et 1970[15].

Le chemin de fer à Philippeville doit son salut à la construction du barrage de l'Eau d'Heure, dont le lac inondera la vallée par laquelle passe la ligne principale de Charleroi à Mariembourg. Après avoir songé à fermer tout simplement la ligne au-delà de Walcourt[réf. nécessaire], la SNCB fit le choix créer une ligne nouvelle s'appuyant sur les lignes secondaires partant de Walcourt et la ligne passant par Philippeville. Au terme d'importants travaux, le nouvel itinéraire est mis en service le 31 août 1970[15],[9]. La gare de Philippeville est non seulement rouverte mais elle se trouve désormais sur l'itinéraire principal, à trois quarts d'heure de Charleroi.

Le réseau routier doit être également amélioré[Quand ?] :

  • la route nationale 5 est massivement transformée pour être proche des normes des autoroutes, la portion passant par Philippeville fait partie de la route européenne 420 (travaux terminés en 2018)
  • la route nationale 40 bénéficie d'un contournement immédiat de l’agglomération, équipé des mêmes infrastructures sur quelques kilomètres.
  • un échangeur entre la N 5 et la N 40 est également réalisé .

Principaux jalons de l'histoire de Philippeville[16][modifier | modifier le code]

  • 1546 : Fondation de Mariembourg par les Espagnols.
  • 1554 : Prise de cette ville par les Français. Henri II, roi de France, ravage l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il est urgent d’ériger une nouvelle place forte pour contrer l’ennemi français, ce sera Philippeville.
  • 1555 : Écherennes, village où sera édifiée la nouvelle place forte, est incendié par les Français.
    • 1er octobre : fondation de la ville, rattachée de fait au comté de Namur.
  • 1556 : Le colonel, Lazare de Schwendi, 1er gouverneur, établit une garnison de 2 500 hommes (17 janvier).
  • 1556 : Construction de l'église (qui sera dédiée à saint Philippe).
  • 1578 : La ville, passée aux États Généraux, est assiégée par Octavio Gonzague, général de cavalerie et lieutenant de don Juan (21 mai).
  • 1579 : Un régiment wallon de 200 hommes, commandés par le capitaine Anceau, bailli de Senzeilles, remplace les soldats espagnols.
  • 1616 : La paroisse d'Écherennes et Vodecée est transférée dans la place forte.
  • 1620 : Des coutumes sont accordées à la ville.
  • 1626 : Fondation du couvent des Récollectines.
  • 1660 : La ville devient française par le traité des Pyrénées (1659). Vauban la fortifiera.
  • 1661 : Philippeville dépend du bailliage d'Avesnes.
  • 1678 : La ville dépend du Conseil souverain de Tournai.
  • 1680 : Visite de Louis XIV (15 août).
  • 1704 : La ville dépend du siège présidial puis du Conseil provincial de Valenciennes.
  • 1721 : La ville dépend du Parlement (ou tribunal) de Douai.
  • 1790 : La ville est versée dans le département des Ardennes.
  • 1794 : La ville porte le nom révolutionnaire de Vedette-Républicaine.
  • 1801 : Chef-lieu de canton.
  • 1815 : Chef-lieu d'arrondissement administratif. Passage de Napoléon Bonaparte, vaincu la veille à Waterloo. La ville est définitivement perdue par la France (traité de Paris du 20 novembre 1815).
  • 1830 : Soulèvement contre la garnison hollandaise.
  • 1853 : Démolition des fortifications (jusqu'en 1856).
  • 1854 : Première gare de Philippeville.
  • 1878 : Inauguration de la statue de la reine Louise-Marie, œuvre de Joseph Jaquet.
  • 1970 : La gare de Philippeville rouvre et est désormais située sur l'itinéraire principal reliant Charleroi à Mariembourg (puis Couvin).
  • 1975 : Visite du Roi Baudouin et de la Reine Fabiola (16 octobre).
  • 1977 : Fusion des communes : l’entité compte 17 sections ou anciennes communes[17].
  • 2000 — Visite du Prince Philippe et de la Princesse Mathilde.

Héraldique[modifier | modifier le code]

La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 13 mars 1822 et confirmée le 28 août 1979. Les armoiries ont probablement été accordées en 1554 lorsque la ville a été fondée par l'empereur Charles Quint. Il a donné à la ville le nom de son fils, le futur Roi Philippe II d'Espagne. Les armoiries montrent donc quatre lettres P et la croix de Bourgogne comme indication de l'histoire de la dynastie. La croix de Bourgogne, formée de deux bâtons écotés[18] placés en sautoir, était l'attribut de la maison de Bourgogne et le signe de ralliement de ses partisans. Pendant plusieurs siècles, elle a continué de figurer dans l'héraldique belge, sur les monnaies, les sceaux, les monuments officiels aussi bien que sur les étendards des corporations.
Blasonnement : d'azur chargé d'une croix de Bourgogne cantonnée de quatre lettres P d'argent couronnées de même, l'écu sommé d'une couronne d'or[19].
Source du blasonnement : Heraldy of the World.



Sections[modifier | modifier le code]

# Nom Superficie.
(km²)
Habitants
(2020)
Habitants
par km²
Code INS
1 Philippeville 11,20 2.677 239 93056A
2 Vodecée 6,72 161 24 93056B
3 Villers-le-Gambon 11,99 656 55 93056C
4 Franchimont 7,57 375 50 93056D
5 Surice 12,71 474 37 93056E
6 Omezée 4,00 68 17 93056F
7 Romedenne 14,19 609 43 93056G
8 Merlemont 8,69 330 38 93056H
9 Sart-en-Fagne 3,73 246 66 93056J
10 Villers-en-Fagne 6,58 222 34 93056K
11 Fagnolle 12,48 193 15 93056L
12 Roly 18,04 774 43 93056M
13 Sautour 8,19 444 54 93056N
14 Samart 4,96 140 28 93056P
15 Neuville 14,07 1.337 95 93056R
16 Jamiolle 4,56 185 41 93056S
17 Jamagne 7,68 309 40 93056T

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de Philippeville
Walcourt Walcourt - Florennes
Cerfontaine Philippeville Doische
Couvin - Viroinval

Toponymie[modifier | modifier le code]

Peu après la Révolution française de 1789, la ville prit pour un court moment, le nom de Vedette Républicaine[20].

Démographie[modifier | modifier le code]

Au , la population totale de la commune était de 9 532 habitants (4 758 hommes et 4 774 femmes). La superficie totale est de 157,35 km2 ce qui donne une densité de population de 60,58 habitants par km2[21].

Population 2009[22]
Section Nbre d'habitants
Philippeville 2687
Fagnolle 213
Franchimont 373
Jamagne 270
Jamiolle 172
Merlemont 360
Neuville 1238
Omezée 67
Roly 632
Romedenne 597
Samart 112
Sart-en-Fagne 247
Sautour 388
Surice 452
Villers-en-Fagne 235
Villers-le-Gambon 661
Vodecée 149
Total 8853
Hommes 4401
Femmes 4452

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Démographie: Avant la fusion des communes[modifier | modifier le code]

  • Source: DGS recensements population

Démographie : Commune fusionnée[modifier | modifier le code]

En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1977, on peut dresser l'évolution suivante[23] :

Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

  • Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

De nombreux gouverneurs, chefs de guerre et autres personnages ont vécu à Philippeville.

  • Jean-Baptiste de Madaillan : gouverneur de Philippeville (de 1670 environ à 1688). D’abord lieutenant de roi en 1661. Originaire de la région de Bergerac. Son traitement comme gouverneur était de 12 000 livres (d’après la quittance de ses gages en 1684). Il fait son testament le 8 novembre 1693 et meurt peu après. Sa veuve reçoit une pension du roi. Il présente au Roy trois livres en manuscrit qui sont : Le portrait du gouverneur politique, La tranchée françoise, Le fantassin réformé. On[Qui ?] a retrouvé de lui un quatrième essai : La nouvelle défense des places. Un exemplaire de ces ouvrages est offert respectivement à Turenne et à Michel Le Tellier.

On[Qui ?] a conservé de lui, alors qu’il était gouverneur de Philippeville, 71 lettres et bulletins adressés à Condé pendant les campagnes de 1673-1674. La première date du 21 août 1673 et la dernière du 10 octobre 1674. En effet, un des premiers devoirs des gouverneurs était de renseigner le ministre de la guerre ou un de ses commettants sur les mouvements de l’ennemi, en envoyant des espions qui suivaient les armées ennemies[25].

  • Jean Anceau († 1606), bailli de Senzeilles et dont la pierre tombale subsiste dans l’église de Philippeville ; capitaine d’une compagnie de 200 soldats, qui a remplacé les soldats espagnols en 1579[26].
  • Jean-Baptiste Bouillot (Philippeville 1758 - Saint-Germain-en-Laye 1833) : Il fait ses humanités au collège des Jésuites de Dinant où il entre en octobre 1771 et loge chez l’habitant, comme c’en était l’usage. Ordonné prêtre à Liège le 22 septembre 1781. Il devient vicaire épiscopal de l’archevêque constitutionnel de Paris Gobel avec qui, il dépose le ses lettres de prêtrise devant l’Assemblée nationale. Il est employé en Mayenne par l’administration, et se marie après 1793. Sa femme, dont on ignore le nom, meurt peu avant la fin de floréal an IX (mai 1801). On le retrouve vers 1802 comme secrétaire à Paris de Mgr Hirn, évêque de Tournai. En 1811, il redevient curé aux Mureaux (diocèse de Versailles) puis aumônier de la Maison d’éducation de la Légion d‘honneur aux Loges, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Sa vie mouvementée se termine comme curé de Mesnil-Carrières (actuellement Carrières-sous-Bois à Mesnil-le-Roi). Il meurt le 30 août 1833 à Saint-Germain-en-Laye. En 1830, il fait paraître sa Biographie ardennaise, un ouvrage en deux volumes qui fait sa réputation[27].
  • Pierre-Guillaume Seron (Philippeville 28 juin 1772 - Bruxelles 23 décembre 1840) : parti à Paris à 19 ans où il devient secrétaire de correspondance au ministère de la Justice (où il aurait été remarqué par Danton). Il fut jacobin et le resta toute sa vie. Administrateur du département de Sambre-et-Meuse, membre du Conseil d’arrondissement de Rocroy, maire de Cerfontaine (le précédent ayant été limogé pour avoir fait disparaître en 1798 les listes de naissance de 1778 pour empêcher l’incorporation des jeunes gens), percepteur des contributions pour le district de Senzeilles, receveur du bureau de Bienfaisance de Philippeville, juge de paix suppléant du canton de Philippeville, membre du Conseil communal puis du Collège échevinal, puis, à l’indépendance du pays, bourgmestre de sa ville natale, membre des États provinciaux de Namur, agent de la Société générale pour l’encouragement de l’industrie et du commerce, député de Philippeville au Congrès national puis à la Chambre.

Francophile convaincu, il appuie à la Chambre le 29 décembre 1832 une demande de Gendebien : « Que le Lion de Waterloo tombe et disparaisse ! Que les armées françaises accourant à votre secours, à la défense de vos foyers, ne rencontrent plus sur leur passage ce signe qui ne peut rappeler que d'odieux souvenirs ». Ses discours ont été publiés en 1886 et réédités depuis[28].

À la même époque, il combat un sport régional qui avait pris naissance à Cerfontaine à l’époque française : les mariages anglais c'est-à-dire fictifs, ceux de futurs conscrits avec des vieilles femmes à qui l’on attribuait une somme d’argent. Les « mariés » ne cohabitaient pas mais « l’époux » échappait au service militaire[29].

Spécialité[modifier | modifier le code]

L’église Saint-Philippe.

Philippeville était jadis réputée pour ses exploitations de marbre rouge[10].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert de Robaulx de Soumoy, Notice historique sur Philippeville, Éditions Culture & Civilisation, , page 180.
  2. Albert de Robaulx de Soumoy, Recherches sur l'histoire de la ville de Marienbourg, Namur, A. Wesmael, fils, , 156 p., page 19.
  3. Albert de Robaulx de Soumoy, Notice historique sur Philippeville, ASAN 1859
  4. Albert de Robaulx de Soumoy, Notice historique sur la ville de Philippeville, Bruxelles, Éditions Culture & Civilisation, , (162-302), p. 194.
  5. André Lépine, « La garnison de 1579 : Notes sur Philippeville (5) », le cahier du Musée de Cerfontaine, no 218,‎
  6. Albert de Robaulx de Soumoy, Notice historique sur Philippeville, Bruxelles, Éditions Culture et Civilisation, , p. 291.
  7. p.141 Carte Frontières septentrionale de la France en 1659, après le traité des Pyrénées in Histoire de la France vol. II Dynasties et révolutions, de 1348 à 1852 sous la direction de Georges Duby, Ed. Larousse, 1971 (ISBN 2-03-519302-8)
  8. Jean Wodon, « Napoléon de passage dans la ville au lendemain de Waterloo », cahier du Musée de Cerfontaine, no 409,‎
  9. a b et c « 136A SENZEILLE - ERMETON 136A », sur users.pandora.be, (version du sur Internet Archive)
  10. a et b Guide Voyage Belgique, Michelin, , p.429.
  11. « Les gares belges d'autrefois. La gare de Philippeville. Guy Demeulder. », sur www.garesbelges.be (consulté le )
  12. Marcel Houyoux, « Philippeville 1914 : L'ambulance des Sœurs de N-D », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 234,‎
  13. « Souvenirs de captivité d’Anne-Marie Gérard (1914-1918) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 211,‎
  14. « Le début de la 2e guerre mondiale : Le journal des Sœurs de N-D », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 405,‎
  15. a et b « Ligne 132 : Charleroi – Mariembourg - Rixke Rail's Archives », sur rixke.tassignon.be (consulté le )
  16. André Lépine, Musée Cerfontaine
  17. André Lépine, « Superficie, population et surnom des communes », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 412,‎
  18. Écoté se dit de pièces honorables, ici les bâtons, qui portent des chicots.
  19. http://users.skynet.be/philippeville.entite/philippeville_armoiries.htm
  20. Longnon, Auguste, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations, Paris, Champion, , 480 p. (ISBN 978-2-7453-0046-1)
  21. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
  22. « Nombre d'habitants par section », sur Ville de Philippeville (consulté le )
  23. https://www.ibz.rrn.fgov.be/fr/population/statistiques-de-population/
  24. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
  25. André Lépine, « JB de Madaillan, gouverneur de Philippeville (ca 1670-1684) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 228,‎ , p. 1-10
  26. André Lépine, « La garnison de Philippeville en 1579 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 218,‎ , p. 1-8.
  27. André Lépine, « Un Philippevillain célèbre : JB Bouillot (1758-1833) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 228,‎ , p. 20
  28. Discours de P-G. Seron, ancien député de Philippeville au Congrès National et à la Chambre 1830-1840, édités par Léopold Fagnart — Séance du 29 décembre 1832, Éditeur : Henry Kistemaeckers, Bruxelles, , p. 146-147.
  29. André Lépine, « Mariages fictifs à Cerfontaine et environs au début du 19e siècle », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 148,‎ , p. 21-25
  30. B. Aderca, « Gilliard (Albert Alexandre J. G. R.) », Biographie Belge d'Outre-Mer, Bruxelles, Académie royale des sciences d'outre-mer, vol. VII, t. A,‎ , p. 268-271 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert de Robaulx de Soumoy, « Notice historique sur Philippeville », Annales de la Société archéologique de Namur, vol. VI,‎ (lire en ligne)
  • Clément Dimanche, Philippeville, place forte du XVIe siècle,
  • Olivier Berckmans, « Mariembourg et Philippeville, villes neuves et fortes de la Renaissance », Bulletin de la Commission royale des Monuments et des Sites, Commission royale des Monuments et des Sites, t. 6,‎ , p. 62-85 (lire en ligne)
  • Olivier Berckmans, « Mariembourg et Philippeville, villes neuves et fortes de la Renaissance (seconde partie) », Bulletin de la Commission royale des Monuments et des Sites, Commission royale des Monuments et des Sites, t. 8,‎ , p. 106-138 (lire en ligne)
  • André Lépine, « Les gouverneurs depuis 1555 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 211,‎ , p. 3
  • André Lépine, « Le qui est-ce ? des 16e et 17e siècles », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 243,‎
  • André Lépine, « Notes d'histoire sur Philippeville (6) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 228,‎
  • André Lépine, « Les registres paroissiaux de Philippeville 1700-1790 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 314,‎
  • André Lépine, « Philippeville vers 1740 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 414,‎
  • André Lépine, « Philippeville vers 1750 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 213,‎
  • André Lépine, « Philippeville vers 1760 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 406,‎
  • André Lépine, « Philippeville vers 1770 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 256,‎
  • André Lépine, « Philippeville vers 1780 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 288,‎
  • André Lépine, « État civil de Philippeville au XIXe siècle (1795 à 1869) », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 315,‎
  • André Lépine et Joseph Gonze, « Deux généraux, Philippevillains d’adoption, honorés à l’Arc de Triomphe », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 307,‎
  • J. Delmarche, « Les soirées du grenadier, 1806-1815 », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 413,‎
  • Jean Evariste, « Soldats de Napoléon des villages belges des cantons de Bouillon, Couvin, Givet & Philippeville », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 426,‎ , p. 352
  • Norbert Nieuwland et Jean Schmitz, Documents pour servir à l'histoire de l'invasion allemande dans les provinces de Namur et de Luxembourg, vol. 6, t. VI : L'Entre-Sambre-et-Meuse, Bruxelles, G. van Oest, , 234 p.
  • André Lépine et Guy Heynen, « Rommel traverse l’Entre-Sambre-et-Meuse, de Dinant à Landrecies, par Philippeville », Cahier du Musée de Cerfontaine, no 415,‎
  • Itinéraire des gares rurales, vol. 4, Société Royale Belge de géographie, coll. « Hommes et paysages », , 45 p.