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« Dieudonné » : différence entre les versions

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Jean-Jacques Georges (discuter | contributions)
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'''Dieudonné M'bala M'bala''', [[nom de scène|dit]] '''Dieudonné''', est un humoriste, acteur et militant politique [[France|français]] né le {{Date|11|février|1966}} à [[Fontenay-aux-Roses]].
'''Dieudonné M'bala M'bala''', [[nom de scène|dit]] '''Dieudonné''', est un [[humoriste]], [[acteur]] et [[Militantisme|militant politique]] [[France|français]] né le {{Date|11|février|1966}} à [[Fontenay-aux-Roses]].

Il se fait d'abord connaître dans les années 1990 grâce au duo [[Élie et Dieudonné]] qu'il forme avec [[Élie Semoun]]. Il se lance ensuite en solo, monte une quinzaine de spectacles et participe à plusieurs longs métrages.

Parallèlement à sa carrière d'artiste, Dieudonné s'engage en [[politique]] à partir de la fin des [[années 1990]]. D'abord engagé à gauche, son image publique se modifie à compter du début des [[années 2000]] : plusieurs de ses déclarations lui valent des premières accusations de [[racisme anti-blanc]] puis d'[[antisémitisme]] et déclenchent de vives [[polémique]]s, qui vont croissant dans les années suivantes. Progressivement marginalisé au sein des [[industrie du spectacle|milieux du spectacle]], il se rapproche du [[Front national (parti français)|Front national]] qu'il avait auparavant combattu et multiplie les provocations publiques, allant jusqu'à inviter sur scène et donner la parole au [[négationnisme|négationniste]] [[Robert Faurisson]] à un de ses spectacles. Il connaît de nombreux procès et une dizaine de condamnations, notamment pour [[diffamation]] et [[incitation à la haine raciale]].


Il se fait d'abord connaître en formant, avec [[Élie Semoun]], le [[duo comique]] [[Élie et Dieudonné]], puis se produit en solo. Parallèlement, il s'engage en [[politique]] à partir de la fin des [[années 1990]]. Dieudonné est d'abord marqué à [[Gauche (politique)|gauche]], mais son image publique se modifie à compter du début des [[années 2000]] : plusieurs de ses déclarations lui valent des premières accusations d'[[antisémitisme]] et déclenchent de vives [[polémique]]s, qui vont croissant dans les années suivantes. Progressivement marginalisé au sein des [[industrie du spectacle|milieux du spectacle]], il se rapproche du [[Front national (parti français)|Front national]] qu'il avait auparavant combattu et, plus largement, de l'[[extrême droite]]. Il multiplie les provocations publiques, allant jusqu'à côtoyer les milieux [[négation de la Shoah|négationnistes]], et connaît de nombreux procès et plusieurs condamnations pour [[incitation à la haine raciale]].
Dieudonné est dans les [[années 2010]] considéré par l'essentiel des [[média]]s, des [[Science politique|politologues]] et de la classe politique française comme un militant antisémite, représentatif du [[nouvel antisémitisme]]. Dieudonné lui-même se présente comme {{citation|[[antisionisme|antisioniste]]}} et {{citation|antisystème}}. Malgré les polémiques qui l'entourent, il continue d'être soutenu par un public hétéroclite important.


Dieudonné est, dans les [[années 2010]], considéré par l'essentiel des [[média]]s, des [[Science politique|politologues]] et de la classe politique française, comme un militant antisémite, et plus particulièrement comme un représentant du [[nouvel antisémitisme]] ; lui-même se présente comme {{citation|[[antisionisme|antisioniste]]}} et {{citation|antisystème}}. Malgré les polémiques qui l'entourent, l'humoriste continue d'être soutenu par un public à la composition hétéroclite.
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== Biographie ==
==Biographie==
Dieudonné naît en [[1966]] d'une union entre Josiane Grué, [[sociologue]] [[France|française]] originaire de [[Bretagne]], et Dieudonné Joseph M'Bala, [[expert-comptable]] [[cameroun]]ais originaire du village Ollama et de l'[[Groupes ethniques du Cameroun|ethnie]] [[Ewondo (peuple)|Ewondo]]. Il grandit en [[banlieue parisienne]] et habite successivement à [[Antony]], [[Bagneux (Hauts-de-Seine)|Bagneux]] et [[Verrières-le-Buisson]]<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-joue-son-nouveau-spectacle-asu-zoa-lundi-soir-a-paris-13-01-2014-1779798_23.php Dieudonné joue son nouveau spectacle "Asu Zoa" lundi soir à Paris], ''Le Point'', 13 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name=dreux>[http://www.liberation.fr/portrait/1999/04/29/dieudonne-33-ans-a-l-affiche-au-cinema-et-a-l-olympia-installe-dans-l-eure-et-loir-le-comique-s-y-es_271856 Nom de Dreux : Dieudonné, 33 ans, à l'affiche au cinéma et à l'Olympia. Installé dans l'Eure-et-Loir, le comique s'y est fait beaucoup d'ennemis], ''Libération'', 23 avril 1999</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-07/dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme »], ''Le Point'', 7 mai 2009</ref>{{,}}<ref name=par1/>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine/les-hauts-de-seine-c-est-toute-mon-enfance-dieudonne-demain-soir-a-la-salle-des-fetes-07-12-2000-2001810217.php « Les Hauts-de-Seine c'est toute mon enfance » DIEUDONNÉ, demain soir à la salle des fêtes], ''Le Parisien'', 7 décembre 2000</ref>.
Dieudonné M'bala M'bala est né le 11 février 1966 à [[Fontenay-aux-Roses]], dans les [[Hauts-de-Seine]]<ref name="staragora"/>, d'une mère<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-07/dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme »], sur ''[[Le Point]]'' (consulté le 29 janvier 2014).</ref> [[Bretagne|bretonne]], Josiane Grué, [[sociologue]] à la retraite et [[peintre]], et d'un père [[cameroun]]ais [[expert-comptable]]<ref name="staragora">[http://www.staragora.com/star/dieudonne/biographie Biographie de Dieudonné], sur ''staragora.com'' (consulté le 29 janvier 2014).</ref>.


Dieudonné passe sa jeunesse au sein d'une famille plutôt sympathisante de [[gauche (politique)|gauche]]. Sorti du lycée sans diplôme, il ne fait pas d'études supérieures et commence à travailler comme [[Commercial (métier)|commercial]] polyvalent. Lui-même décrit ses débuts dans la vie active en ces termes : {{citation|Six mois dans chaque boîte, pas plus. Juste ce qu'il faut pour toucher les [[Assedic]]}}. Durant ses périodes de chômage, il s'essaie à l'écriture de [[sketch]]es comiques<ref name=dreux/>{{,}}<ref>[http://www.technikart.com/archives/3447-laughin-to-me- LAUGHIN’ TO ME ?], ''Technikart'', 14 février 2009</ref>.
{{refnec|Ce père serait originaire du village Ollama et de la tribu des [[Ewondo (peuple)|Ewondo]]}}. Dieudonné aurait grandi en [[banlieue parisienne]], à [[Antony]], [[Bagneux (Hauts-de-Seine)|Bagneux]] et [[Verrières-le-Buisson]]<ref name="staragora"/>.
===Débuts avec Élie Semoun===
{{voir aussi|Élie et Dieudonné}}


Dieudonné fait ses débuts sur scène dans des [[café-théâtre]]s, où il se produit avec [[Élie Semoun]], un ami qu'il a rencontré en [[Terminale (lycée)|terminale]]. En [[1991]], une participation à une {{citation|scène ouverte}} au café de la gare leur permet de se faire remarquer. Dans les [[années 1990]], le duo ''[[Élie et Dieudonné]]'' accède rapidement à la notoriété, notamment grâce à ses passages à la [[télévision]]. Les deux partenaires tournent volontiers en dérision leurs propres origines et les tensions entre communautés, notamment dans des sketchs mettant en scène {{citation|Cohen}}, interprété par Élie, et {{citation|Bokassa}}, interprété par Dieudonné<ref name=dreux/>{{,}}<ref name=metronews>[http://www.metronews.fr/info/dieudonne-avant-les-quenelles-l-humour/mmlE!PE6LWEQU83Q/ Dieudonné : avant les quenelles l'humour], ''Métro'', 2 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name=prem1>[http://www.premiere.fr/Star/Elie-et-Dieudonne-3147288 Elie et Dieudonné], ''Premiere.fr'', 1er mars 2012</ref> : Élie et Dieudonné apparaissent comme un duo comique [[antiracisme|antiraciste]], ayant pour habitude de reprendre au second degré les discours et les attitudes [[Racisme|racistes]] comme les diverses intolérances, pour mieux les parodier et les dénoncer<ref name=BFM>[http://www.bfmtv.com/societe/dieudonne-histoire-dune-derive-681492.html Dieudonné, histoire d'une dérive], ''BFM TV'', 8 janvier 2014</ref>. Leurs spectacles, ''Élie et Dieudonné'', puis ''Élie et Dieudonné en garde à vue'', rencontrent d'importants succès publics<ref name=prem1/>.
=== Parcours ===
{{section non neutre}}
Dieudonné se fait connaître comme humoriste dans les [[années 1990]]. Il forme avec [[Élie Semoun]] le duo comique [[Élie et Dieudonné]], jusqu'à leur séparation en 1997. Depuis il poursuit sa carrière d'humoriste en solo. Vers la fin des [[années 1990]], il devient de plus en plus engagé en politique, participant à plusieurs scrutins électoraux. En [[1997]], il se présente aux élections législatives à [[Dreux]] en tant que candidat opposé au [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>[http://www.ina.fr/video/CAB97106651 Interview de Dieudonné], journal de France 2, 5 mai 1997</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/12/23/l-humoriste-dieudonne-serait-candidat-a-la-presidentielle-2007_724058_3224.html L'humoriste Dieudonné serait candidat à la présidentielle 2007], ''Le Monde'', 23 décembre 2005</ref>. Son discours politique s'oriente ensuite vers une dénonciation du passé colonial et esclavagiste de la France et de l'Occident, ainsi que du {{citation|[[sionisme]]}}, de son {{citation|lobby}} et de sa mainmise prétendue sur les affaires de la France et du monde.


Dieudonné crée en [[1993]] avec Élie Semoun la société Bonnie productions ; l'essentiel du capital en est cependant détenu par Dieudonné et son frère. L'humoriste crée par la suite plusieurs autres sociétés de production et d'édition<ref name=par1>[http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Dieudonne-sa-petite-entreprise-ne-connait-pas-la-crise-544159 Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise], ''Paris Match'', 14 janvier 2014</ref>. Dieudonné assure le management du duo, et se montre de plus en plus pointilleux sur le plan professionnel, qu'il s'agisse des aspects financiers - exigeant qu'ils soient rémunérés pour se produire dans des émissions auxquelles, à leurs débuts, ils participaient gratuitement - ou du contenu artistique - il refuse ainsi d'interpréter une caricature d'Africain dans l'émission ''[[Coucou c'est nous !]]''. Dieudonné acquiert ainsi dans les années 1990, dans les milieux du spectacle, une réputation de personne intransigeante, voire d'{{citation|emmerdeur}}<ref name=dreux/>.
Particulièrement controversé en raison de plusieurs de ses prises de position jugées [[antisémite]]s, Dieudonné voit son image publique se modifier progressivement au cours des [[années 2000]]<ref name="Libération">{{lien web|url=http://www.liberation.fr/societe/0101308981-dieudonne-cote-obscur|titre=Dieudonné, côté obscur|auteur=Christophe Forcari|site=le site de [[Libération (journal)|Libération]]|jour=2|mois=1|année=2009}}</ref> : alors qu'il était classé à [[gauche (politique)|gauche]] dans les années 1990<ref name="Amitiés">Abel Mestre et Caroline Monnot, [http://www.rue89.com/2009/02/24/les-etranges-amities-de-dieudonne « Les étranges amitiés de Dieudonné »], ''[[Le Monde]]'', 25 février 2009.</ref>, après avoir été un organisateur de ''La marche des peuples noirs de France'' en 2000 et avoir été candidat à Dreux allié aux écologistes en 2001<ref>René Naba, ''Du bougnoule au sauvageon : voyage dans l’imaginaire français''</ref>, il se rapproche publiquement du [[Front national (parti français)|Front national]] et réunit autour de lui les divers courants de l'extrême-droite négationniste et de l'islamisme radical dans une même lutte contre ce qu'il appelle {{citation|le système americano-sioniste}}. Les thèmes qu'il adopte alors et leur source ainsi que les relations qu'il noue font l'objet d'analyses de plusieurs observateurs<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Dieudonne,-ses-amis,-son-public,-ses-obsessions_a287.html « Dieudonné, ses amis, son public, ses obsessions»], conspiracywatch, 27 février 2009; [http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-09/portrait-dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 « Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme » »] sur ''Le Point'', 7 mai 2009. + ouvrages cités en bibliographie, Mercier, Briganti-Gautier</ref>.


En [[1994]], le duo remporte un franc succès en interprétant sur [[France 2]] une émission spéciale, '' L'Avis des bêtes : une certaine idée de la France'', pour laquelle la chaîne leur avait donné carte blanche. Ils y interprètent divers sketches, et partagent la vedette avec d'autres artistes comme [[Franck Dubosc]], [[Dany Boon]] et [[Tom Novembre]]<ref name=prem2>[http://www.premiere.fr/Star/Dieudonne-103703 Dieudonné], ''Premiere.fr'', 30 août 2012</ref>. La même année, Dieudonné apparaît dans le clip du titre ''Ça fait partie de mon passé'' de [[Fabe]]. C'est également en 1994 qu'il s'installe en [[Eure-et-Loir]] avec sa femme et ses enfants, à [[Saint-Lubin-de-la-Haye]], dans une ferme qui sert également de lieu de travail aux permanents de sa société de production ; Dieudonné utilise la ferme pour loger un collectif artistique informel, et produire du spectacle vivant<ref name=dreux/>. Il acquiert également au [[Le Mesnil-Simon (Eure-et-Loir)|Mesnil-Simon]] une demeure, qui devient ensuite son domicile principal et le siège de sa société<ref name=lec>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/10/10/dieudonne-doit-887-000-aux-impots-1290796.html « Justice : Dieudonné doit {{unité|887.000|€}} aux Impôts »], François Feuilleux, ''[[L'Écho républicain]]'', 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.</ref>{{,}}<ref name=20m>[http://www.20minutes.fr/societe/1271539-20140108-dieudonne-si-discret-voisin Dieudonné, un si discret voisin], ''20 Minutes'', 9 janvier 2014</ref>.
Ses positions sont désormais condamnées par des associations antiracistes<ref> dont [[SOS Racisme]] (cf. [http://www.sos-racisme.org/Dieudonne-propagandiste-du.html « Dieudonné, propagandiste du négationnisme »]) ou le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]], cf. [http://www.mrap.fr/communiques/dieudo « Dieudonné ne fait plus rire », « Dieudonné recycle les pires thèmes de l'extrême-droite »], par l'association de Noirs afro-caribéens "Total respect" pour qui{{Citation| Dieudonne est une honte pour les Noirs de France}} Total respect, une association afro-caribéenne a publié un communiqué affirmant que Dieudonné M'Bala M'Bala était [http://tjenbered.fr/2011/20110317-00.pdf « une honte pour les Noir(e)s de France »]</ref> et il est considéré comme une personnalité d'[[extrême droite en France|extrême droite]] par la plupart des formations politiques, UMP, Modem, Verts, PS, PC, Parti de gauche, NPA<ref>Par l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] : [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20081229.OBS7475/dieudonnefaurisson__scandaleux_pour_lump.html « Dieudonné/Faurisson : « scandaleux » pour l'UMP »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 31 décembre 2008. Par le [[Mouvement démocrate (France)|Modem]] : pour [[Marielle de Sarnez]], « Il ne faut pas banaliser les propos de Dieudonné. Il faut les combattre !! » ([http://www.rmc.fr/blogs/lesgrandesgueules.php?tag/marielle%20de%20sarnez%2013h%202%20modem%20moment%20dieudonn%C3%A9 Déclaration sur RMC, 4 mai 2009]). Par [[Les Verts (France)|Les Verts]] : cf. [http://www.vertsdescatiches.org/article401.html « Dieudonné, venue non souhaitée à Villeneuve d’Ascq »]. Par le [[Parti communiste français]] : cf. [http://www.pcf.fr/spip.php?article3690 « Interdiction des listes Dieudonné : à quoi joue la droite ? »]. Par divers mouvements [[antiracisme|antiracistes]], dont [[SOS Racisme]] (cf. [http://www.sos-racisme.org/Dieudonne-propagandiste-du.html « Dieudonné, propagandiste du négationnisme »]) ou le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] (cf. [http://www.mrap.fr/communiques/dieudo « Dieudonné ne fait plus rire »]), « Dieudonné recycle les pires thèmes de l'extrême-droite ». Par le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] : dans ''Le Parisien'' ([http://www.leparisien.fr/politique/dieudonne-veut-passer-a-la-tele-02-04-2009-463619.php « Dieudonné veut passer à la télé »], 2 avril 2009), [[Malek Boutih]], membre du bureau national du PS, juge ainsi que « Dieudonné fait partie de la famille lepéniste », tandis que [[Harlem Désir]], tête de liste PS en Île-de-France, considère Dieudonné « à l’extrême droite de l’extrême droite » ; [[Laurent Fabius]] se dit {{citation|révulsé}} par les {{citation|thèses pas acceptables}} de Dieudonné, cf. [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090504.OBS5552/dieudonne__le_ps_demande_a_quoi_joue_lelysee.html « Dieudonné : le PS demande “à quoi joue l'Élysée ?” »], ''Le Nouvel Observateur'', 5 mai 2009. Par le [[Parti de gauche (France)|Parti de gauche]], qui estime que la liste de Dieudonné aux européennes 2009 pratique un {{citation|mélange d'intégrisme religieux et d'extrême droite}}, cf. [http://93.lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=475:communique-comite-de-romainville&catid=42:actualite&Itemid=90 communiqué] du comité de Romainville le 27 mai 2009. Par plusieurs mouvances d'[[extrême gauche]] : [http://www.npa2009.org/content/dieudonn%C3%A9-une-liste-dextr%C3%AAme-droite-en-plus « Dieudonné, une liste d'extrême droite en plus… »], communiqué du [[Nouveau Parti anticapitaliste]] ; [http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article441 « Dieudonné tel qu’il est »], ''[[REFLEXes]]'', {{1er juin}} [[2009]].</ref>,
[[Fichier:Elie Sémoun Cannes 2011.jpg|thumb|upright=0.8|[[Élie Semoun]] forme jusqu'en 1997 avec Dieudonné le duo [[Élie et Dieudonné]].]]
ainsi que par une grande partie de la presse nationale qui l'accuse d'[[antisémitisme]]<ref>le Nouvel Observateur, Marianne par exemple [[Claude Askolovitch]], [http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2103/articles/a263557-dieudonne_enquete_sur_un_antisemite.html « De la cause noire à la haine des juifs. Dieudonné : Enquête sur un antisémite »], ''Le Nouvel observateur'', 24 février 2005, [[Jean-François Kahn]], [http://www.marianne2.fr/La-double-defaite-des-antiracistes_a104731.html?start_liste=0&paa=1 « La double défaite des antiracistes »], ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'', 19 février 2005.</ref>, ce pour quoi il est condamné en justice à plusieurs reprises ultérieurement<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/27/dieudonne-condamne-a-10-000-euros-d-amende-pour-injures-antisemites_1259460_3224.html, Dieudonné condamné à {{unité|10000|€}} d'amende pour injure antisémite] sur Le Monde 27/10/2009 ; [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/27/97001-20121127FILWWW00612-dieudonne-condamne-pour-antisemitisme.php.] Dieudonné condamné pour antisémitisme] sur Le Figaro 27/11/2012, [http://www.humanite.fr/societe/dieudonne-encore-condamne-pour-provocation-la-haine-509750c Dieudonné encore condamné pour provocation] sur l'Humanité, [http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121017.OBS6006/dieudonne-definitivement-condamne-pour-son-spectacle-avec-faurisson.html Dieudonné définitivement condamné pour son spectacle avec Faurisson] Le Nouvel Observateur 17/10/2012, [http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral Comment Dieudonné est devenu antisémite], sur ''Slate'', 7 mai 2009, [http://www.liberation.fr/societe/2012/10/19/dieudonne-de-nouveau-devant-la-justice_854593 Dieudonné de nouveau devant la justice], [http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/27/dieudonne-condamne-a-20-000-euros-d-amende-pour-provocation-a-la-haine_1796651_3224.html, Dieudonné condamné à {{unité|20000|€}} d'amende pour provocation à la haine] Le Monde 27/11/2012</ref>. En 2006, dans une interview accordée à ''[[Le Choc du mois]]'', une revue d'extrême-droite qui fut interdite pour cause de négationnisme à la suite d'une interview de Faurisson, il affirme représenter {{citation|la vraie [[gauche (politique)|gauche]]}}<ref>Interview parue dans ''[[Le Choc du mois]]'', deuxième série, {{n°}}1, avril 2006</ref> et en 2009, il se décrit comme un [[république|républicain]] [[antisionisme|antisioniste]] [[Communautarisme (sociologie)|anticommunautariste]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2009/03/22/01002-20090322ARTFIG00076-dieudonne-candidat-aux-elections-europeennes-.php « Dieudonné candidat aux élections européennes »], ''[[Le Figaro]]'', 22 mars 2009.</ref>.
En [[1995]], Dieudonné interprète en solo un single, ''J’m’en cure le zen''. Il sort l'année suivante ''Le chant du muet'', recueil de poèmes et de chansons humoristiques. Dans le même temps, ses relations avec Élie Semoun se détériorent ; le fait que Dieudonné assure la gestion financière du duo finit par entraîner une brouille avec son partenaire ; en [[1997]], peu après le tournage du film ''[[Le Clone]]'', premier et dernier long-métrage à mettre le duo en vedette, les deux compères se séparent. Élie Semoun dénonce par la suite l'attitude en affaires de Dieudonné, à qui il reproche d'être {{citation|un vendeur de bagnoles, totalement obnubilé par l'argent}}<ref name=dreux/>{{,}}<ref name=prem2/>{{,}}<ref name=BFM/> et d'avoir réparti les revenus du duo de manière inéquitable<ref name=parenthese>Témoignage d'Élie Semoun dans l'émission ''[[La parenthèse inattendue]]'', [[France 2]], 14 novembre 2012</ref>.


===Carrière en solo===
Outre ses sympathies affichées il promeut [[Robert Faurisson]], l'auteur, révisionniste dont il croise le chemin à la suite de la participation de ce dernier à la conférence révisionniste de Téhéran en 2007<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/084/article_48114.aspet, Dieudonné sur RFI] ; [http://latelelibre.fr/2007/02/19/dieudonne-on-tour/, Dieudonné on tour] le 19/2/2007, [http://www.conspiracywatch.info/Et-Dieudonne-fit-applaudir-Robert-Faurisson_a260.html, « Et Dieudonné fit applaudir Robert Faurisson » sur conspiracywatch.info] ; [http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html#xtor=AL-32280184, « Les bons amis de Dieudonné »] Le Monde 24/2/2009, [http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral, comment Dieudonné est devenu antiraciste] sur Slate.fr</ref>, ce pour quoi il sera condamné en justice<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121017.OBS6006/dieudonne-definitivement-condamne-pour-son-spectacle-avec-faurisson.html, « Dieudonné définitivement condamné pour son spectacle avec Robert Faurisson »] Le Nouvel Observateur 17/10/2012 </ref>. Il se rapproche des différents courants dits « antisionistes » qui vont de l'extrême-droite à l'islamisme radical sur un fond antisémite : {{Citation|Dieudonné n’a eu de cesse de se rapprocher de groupes ou de personnes à l’antisémitisme à peine dissimulé sous couvert de pourfendre « l’axe américano-sioniste »}}<ref>analyse de Michel Briganti, André Déchot et Jean-Paul Gautier, ''La Galaxie Dieudonné'', sous-titré « Pour en finir avec les impostures » aux éditions Syllepse 2011. L'ouvrage analyse « l’humour » et les dérapages de Dieudonné qui, selon les auteurs, masquent mal son {{citation|obsession}} envers les juifs, avec qui {{citation|nous sommes en guerre}} dit Dieudonné</ref> et qui joue sur la rivalité entre les communautés et les tensions intercommunautaires, comme l'analysent plusieurs spécialistes<ref>[http://www.liberation.fr/societe/0101308981-dieudonne-cote-obscur « Dieudonné côté obscur »]Libération</ref>.
En 1997, peu après la séparation du duo, Dieudonné interprète son premier spectacle en solo, ''Dieudonné tout seul''<ref name=dreux/>. Ce [[one-man-show]] ambitieux a pour thème un faits divers criminel raconté par divers témoins, chacun ayant sa propre version de l'histoire : il bénéficie dans la presse française d'un accueil très positif, parfois même dithyrambique, certains chroniqueurs saluant en Dieudonné un comique {{citation|social}}, voire {{citation|intello}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=133-134}}</ref>. En [[1998]], Dieudonné participe à la chanson ''Je crois que ça va pas être possible'' de l’album ''[[Essence ordinaire]]'' du groupe [[Zebda]]<ref name=sud>[http://www.sudouest.fr/2012/07/16/au-taquet-comme-toujours-770778-722.php Francofolies : Zeba, "Au taquet, comme toujours"], ''Sud-Ouest'', 16 juillet 2012</ref>. Il continue également d'investir dans des projets artistiques en Eure-et-Loir : en [[1999]], il achète la ferme de la Moufle à [[Vert-en-Drouais]] pour la transformer en plate-forme culturelle et accueillir des jeunes, notamment issus des [[Grand ensemble|cités]], dans {{citation|un endroit un peu roots}} ; ce projet suscite une polémique locale, et n'aboutit finalement pas, semble-t-il faute d'implication sérieuse de la part de Dieudonné. Le maire du village, qui avait soutenu le projet malgré l'opposition d'une partie des riverains, accuse par la suite Dieudonné de n'avoir cherché qu'à entretenir sa propre publicité<ref name=dreux/>{{,}}<ref name=lib99>[http://www.liberation.fr/societe/1999/02/22/volee-de-racistes-sur-le-bar-de-dieudonne-dans-un-village-pres-de-dreux-une-petition-s-oppose-au-pro_265535 Volée de racistes sur le bar de Dieudonné], ''Libération'', 22 févier 1999</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=121-123}}</ref>. A partir de [[1999]], Dieudonné loue à [[Paris]] le [[théâtre de la Main d'or]], où il se produit régulièrement lui-même, tout en accueillant, produisant et mettant en scène des représentations d'autres artistes<ref name=par1/>.


Au début des [[années 2000]], Dieudonné écrit et interprète à intervalles réguliers des [[one-man-show]]s qui lui valent une réputation d'humoriste talentueux, doué notamment pour la provocation et capable d'aborder des thèmes ambitieux. En [[2001]], son deuxième spectacle en solo, ''Pardon Judas'', a pour sujet les [[monothéisme|religions monothéistes]], auxquelles l'humoriste réserve un traitement particulièrement critique, adressant notamment des piques féroces à l'[[islam]]<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=85-86}}</ref>. ''[[La Dépêche du Midi]]'' parle à l'époque du {{citation|phénomène Dieudonné}}, capable d'amuser comme de déranger, et qui {{citation|a une façon de passer les bornes qui rappelle le ''[[Charlie Hebdo]]'' de la première heure}}<ref name=dep>[http://www.ladepeche.fr/article/2001/01/19/115492-le-phenomene-dieudonne.html Le phénomène Dieudonné], ''La Dépêche du Midi'', 19 janvier 2001</ref>. Revenant en [[2014]] sur la carrière de Dieudonné, ''[[Le Figaro]]'' juge que ce dernier, avant son évolution politique, a {{citation|peut-être été le meilleur}} des humoristes français, et cite en exemple son one-man-show de 2003, ''Le Divorce de Patrick'', {{citation|un spectacle culte, drôle et méchant}}<ref name=lef>[http://www.lefigaro.fr/culture/2014/01/24/03004-20140124ARTFIG00232-dieudonne-etrangle-le-rire.php Dieudonné étrangle le rire], ''Le Figaro'', 24 janvier 2014</ref>. Dressant un bilan similaire, ''[[L'Express]]'' juge également que Dieudonné était {{citation|un des meilleurs comiques de sa génération, avant de basculer dans une autre dimension}}<ref name=lex>[http://www.lexpress.fr/culture/videos-dieudonne-etait-drole-mais-ca-c-etait-avant_1313087.html#68wAHRGEmMtTzOXQ.99http://www.lexpress.fr/culture/videos-dieudonne-etait-drole-mais-ca-c-etait-avant_1313087.html Dieudonné était drôle, mais ça c'était avant], ''L'Express'', 10 janvier 2014</ref>.
L'évolution de Dieudonné ne se résume pas au rapprochement avec le Front National et avec l'extrême-droite française historique. Il prend clairement parti pour l'islamisme politique et entretient des relations étroites avec Téhéran et avec le président iranien [[Mahmoud Ahmadinejad]] dont il partage l'antisionisme<ref>[http://latelelibre.fr/2007/02/19/dieudonne-on-tour/ voyage en Iran en 2007 Dieudonné rencontre Ahmadinedjad] sur latelelibre.fr, le 19/2/2007 ; [http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20091128.OBS9083/dieudonne-en-iran-pour-recolter-des-fonds-et-liberer-reiss.html « Dieudonné en Iran pour récolter des fonds et libérer Reiss »] sur Le Nouvel Observateur 28/11/2008 ; [http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Actualite/Dieudonne-face-a-Ahmadinejad-152495 « Dieudonné face à Ahmadinejad »] sur le JDD ; [http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/11/29/1815248_dieudonne-rencontre-ahmadinejad-en-iran-qu-il-y-reste.html « Dieudonné rencontre Ahmadinejad en Iran »] sur le Huffington Post 29/11/2009 ; [http://www.lepoint.fr/monde/soutien-a-sakineh-arrivee-de-l-humoriste-dieudonne-a-teheran-13-09-2010-1235582_24.php « soutien à Sakineh arrivée de l'humoriste Dieudonné à Téhéran »] sur Le Point 13/9/2010</ref>.


Dieudonné continue en parallèle d'apparaître au [[cinéma]] ; il tient des rôles dans diverses comédies, comme ''[[Le Derrière]]'', réalisé par [[Valérie Lemercier]], ou ''[[Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre]]'', réalisé par [[Alain Chabat]]. Il multiplie les collaborations artistiques, comme en [[2000]] un [[duo]] avec [[Gad Elmaleh]] dans une chanson [[rap]] intitulée ''J’ai la haine'', ou des participations à des albums d'artistes comme [[La Brigade (groupe)|La Brigade]], [[Saïan Supa Crew]], [[Tom Novembre]], [[Oxmo Puccino]] ou [[Disiz La Peste]]<ref name=lep13>[http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/dix-ans-de-provocations-28-12-2013-3444983.php Dix ans de provocations], ''Le Parisien'', 28 décembre 2013</ref>{{,}}<ref name=prem2/>.
À plusieurs reprises il relaie tout un tissu d'informations fausses en faveur du régime iranien actuel, qu'il exonère de son image négative, présentée comme le fruit d’une gigantesque manipulation sioniste<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Mais-puisqu-on-vous-dit-que-la-lapidation-n-existe-pas-en-Iran-_a569.html?com « mais puisqu'on vous dit que la lapidation n'existe pas en Iran »] sur conspiracywatch.info</ref> et il se rapproche de l'islamisme politique, pour leurs orientations « antisionistes ». Il noue des contacts avec le [[Hezbollah]] libanais dont il se proclame un représentant et avec le régime syrien, via ses alliances avec Yahia Gouasmi dont les sympathies anciennes pour la Syrie, pour l'Iran et le Hezbollah sont affichées<ref>[http://dailynord.fr/2009/11/yahia-gouasmi-et-dieudonne/ « Yahia Gouasmi et Dieudonné »] sur dailynord.fr, novembre 2009</ref> Les buts du groupe de ce dernier (Zahra) sont {{citation|éradiquer toutes les formes de sionisme dans la nation}}, {{citation|libérer l'État, le gouvernement et les médias de la mainmise sioniste}} et {{citation|redonner le pouvoir à la France et aux Français}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-amis-tres-particuliers-du-centre-zahra_743285.html« les amis très particuliers du centre Zahra »] sur l'Express</ref>.


===Premiers engagements en politique===
Depuis 2003 et certains scandales qui ont fait parler de lui, Dieudonné se produit principalement au [[théâtre de la Main d'Or]] (Paris), dont il est le gérant. Certains de ses spectacles ont été annulés ou interdits dans plusieurs municipalités en France, en Suisse, en Belgique où la police interrompt un de ses spectacles pour cause de xénophobie<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/05/10/la-police-de-bruxelles-interrompt-un-spectacle-de-dieudonne_1699361_3214.html « la police de Bruxelles interrompt un spectacle de Dieudonné »] Le Monde 10/5/2012</ref> ou au Canada, les autorités déclarant craindre des troubles à l'ordre public<ref>[http://www.liberation.fr/theatre/0101311241-delanoe-prive-dieudonne-de-theatres-parisiens « Delanoë prive Dieudonné de théâtres parisiens »], ''Libération'', 12 janvier 2009, [http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-spectacle-annule-a-montreal-apres-les-protestations-d-une-association-juive-11-05-2012-1460690_264.php « Dieudonné spectacle annulé à Montréal après les protestations d'une association juive »], ''Le Point'', 11 mai 2012,; [« Spectacle de Dieudonné à Bordeaux : Alain Juppé va saisir le préfet »], ''Sud Ouest'', 25 janvier 2013, [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/05/03/97001-20130503FILWWW00371-dieudonne-interdit-de-spectacle.php « Dieudonné interdit de spectacle ?» ], ''Le Figaro'', 3 mai 2013</ref>.
Dieudonné, qui dit n'avoir, dans sa jeunesse, {{citation|jamais vraiment souffert}} du [[racisme]], commence à s'intéresser à la politique en [[1995]], à l'occasion de l'[[affaire Ibrahim Ali]] : sa rencontre avec les parents de ce jeune d'origine [[Comores (pays)|comorienne]], tué par un militant du [[Front national (parti français)|Front national]], est pour lui {{citation|comme un déclic}}, qui le pousse à prendre position contre l'[[extrême droite]]. Son installation non loin de [[Dreux]], terre d'élection traditionnelle du Front national, l'amène notamment à s'engager contre ce parti qu’il dit alors considérer comme un {{citation|cancer}}<ref name=dreux/>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2009/01/02/dieudonne-cote-obscur_299708 Dieudonné, côté obscur], ''Libération'', 2 janvier 2009</ref>. Dieudonné lance une formation politique, le {{citation|parti des utopistes}} et, lors des [[élections législatives françaises de 1997|législatives de 1997]], il se porte candidat dans la [[deuxième circonscription d'Eure-et-Loir]], à [[Dreux]], pour s'opposer à [[Marie-France Stirbois]], représentante locale du FN. Dieudonné s'adresse presque exclusivement, durant sa campagne, aux jeunes des cités, à qui il promet des stages sportifs et des projets culturels. Selon divers témoignages, Dieudonné mène à l'époque une campagne très superficielle, sans permanence de campagne ni réelle présence sur le terrain, se semble essentiellement avoir voulu {{citation|apporter sa popularité}} en se basant sur son succès auprès de la jeunesse locale. Il obtient 7,74% des suffrages<ref name=jdd>[http://www.lejdd.fr/Societe/Dieudonne-chronique-d-un-tete-a-queue-politique-647982 Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique], ''Le Journal du dimanche'', 11 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name=dreux/>{{,}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=119-121}}</ref>.{{,}}<ref name=an>[http://www.assemblee-nationale.fr/elections/circ97-2/245.html Résultats de l'élection 1997]</ref>. Le combat de Dieudonné contre Marie-France Stirbois, alors personnalité très en vue du Front national, permet à l'humoriste d'être encensé par une certaine gauche : [[Noël Mamère]] le rencontre et fait son éloge, l'humoriste [[Marc Jolivet]], proche des [[Les Verts (France)|Verts]], lui présente [[Daniel Cohn-Bendit]]. Parmi les autres humoristes, [[Guy Bedos]] fait part à l'époque de son admiration pour Dieudonné et [[Édouard Baer]], qui fait sa connaissance à cette occasion, pense un temps monter avec lui un projet de film sur l'Afrique<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=135-136}}</ref>.


Dieudonné revendique le sérieux de ses engagements, ce qui contraste avec son image de comique et surprend parfois les médias<ref name=dreux/>; il prend notamment position en faveur de la régularisation des [[Étranger en situation irrégulière|sans-papiers]] et du droit de vote des [[Immigration en France|immigrés]], ainsi que du [[droit au logement]], pour lequel il soutient activement le [[Droit au logement (association)|DAL]]<ref name=nouvelobs>{{Article| titre =Un métisse pas maté | journal =Le Nouvel Observateur | date =6 novembre 1997 | texte =http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p1722/articles/a16505-un_m%C3%A9tisse_pas_mat%C3%A9.html}}</ref>. En [[1998]], il est candidat aux [[Élections régionales françaises de 1998|élections régionales]] dans le [[Région Centre|Centre]], à la tête de la liste divers gauche ''Les Utopistes'' ; il déclare à l'époque : {{citation|Mon obligation de résultat, c'est de participer à faire barrage au Front national}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=149}}</ref>. Sa liste obtient 4,77 % des suffrages<ref name=int>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/reg1998/024/2428.html Résultats des élections régionales] sur le site du [[Ministère de l'Intérieur (France)|Ministère de l'Intérieur]].</ref>. En [[1999]], il participe, avec la romancière [[Calixthe Beyala]], au collectif ''Égalité'', qui contribue à lancer en France le débat sur la [[discrimination positive]], les quotas de minorités, et la visibilité des personnes de couleur dans les médias<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=73-74}}</ref>. En [[2000]], il rejoint un collectif d’humoristes européens anti-[[Jörg Haider|Haider]]<ref>[http://www.fidh.org/COLLECTIF-DES-HUMORISTES-EUROPEENS Collectif des humoristes européens], FIDH.org</ref>. La même année, il reçoit de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] le titre honorifique d'{{citation|homme de bonne volonté dans sa lutte contre le racisme}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=82}}</ref>. Lors des [[Élections municipales françaises de 2001|élections municipales de 2001]], il soutient la liste des [[Motivé-e-s]] à [[Toulouse]]<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=150}}</ref>.
Il a d'ailleurs gagné un procès contre la ville de [[Genève]] qui lui avait refusé de lui louer une salle pour les 26 et 27 mars 2010<ref>[http://debats.terrafemina.com/sport/autres/335/4765-dieudonne-gagne-son-proces-contre-geneve-pour-quotcensure-prealablequot Dieudonné gagne son procès contre Genève pour "censure préalable"]</ref>, et un autre procès contre la ville de [[La Rochelle]] ou la société gérant le palais des congrès de la ville, l’Espace Encan a été condamné à verser plus de {{formatnum:40000}} euros à Dieudonné au titre de préjudices d’image et d’ordre financier, après avoir annulé une de ses représentations<ref>[http://www.saphirnews.com/Dieudonne-gagne-son-proces-contre-La-Rochelle_a15151.html « Dieudonné gagne son procès contre La Rochelle »], ''Saphirnews''</ref>. En 2013 il repart en tournée ayant trouvé une productrice. Le maire de Perpignan prend un arrêté interdisant son spectacle. L'arrêté sera annulé par le tribunal administratif. La réponse de Dieudonné au maire use d'un vocabulaire fleuri et lui souhaite {{citation|un cancer généralisé avant la fin du mois}}<ref>[http://www.midilibre.fr/2013/06/05/dieudonne-souhaite-un-cancer-generalise-avant-la-fin-du-mois-au-maire-de-perpignan,710964.php « Dieudonné souhaite "un cancer généralisé avant la fin du mois" au maire de Perpignan » ], ''Le Midi libre'', 5 mai 2013</ref>. C'est alors que pour diverses raisons (non-respect du contrat et propos antisémites), sa productrice refuse de continuer à le produire et porte plainte contre lui pour {{citation|escroquerie}}<ref>[http://www.lasemaineduroussillon.com/actualites/2013/rebondissement-dans-laffaire-dieudonne-la-production-se-retourne-contre-lhumoriste-8512.html « rebondissement dans l'affaire Dieudonné la production se retourne contre l'humoriste »]</ref>.


Le {{Date|30|novembre|2000}}, il annonce son intention d'être le candidat des ''Utopistes'' à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]]<ref name=nouvelobs2>[http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20010823/articles/a47844-.html « Dieudonné. Pas de quoi rire »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{numéro}}1920, semaine du {{Date|23|août|2001}}.</ref>. Il échoue finalement à réunir les [[élection présidentielle en France#Les candidats|parrainages]] nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Dans le cadre de cette candidature, Dieudonné se revendique de la {{citation|troisième gauche verte}}. Il présente par ailleurs l’esclavage comme la {{citation|tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité}} et met en garde contre {{citation|un deux poids deux mesures}} dans l’indemnisation des descendants des victimes de crimes historiques<ref name=uto>[http://web.archive.org/web/20021015153512/http://www.lesutopistes.com/puisque.html#6 Programme des Utopistes - Élection 2002], archive lesutopistes.com, 2002, {{citation|Si la France a décidé d’indemniser les descendants des déportés, il doit en être de même pour les descendants d’esclaves, il ne peut y avoir deux poids deux mesures.}}</ref>.
=== Vie privée ===


Après sa candidature présidentielle avortée, il se présente aux [[Élections législatives en France|législatives]] dans la [[huitième circonscription du Val-d'Oise]] - avec comme suppléante la chanteuse Joby Valente, vice-présidente du Collectif des Filles et Fils d'Africains Déportés, COFFAD — pour affronter le député [[Parti socialiste (France)|PS]] sortant, [[Dominique Strauss-Kahn]]<ref name=blog>[http://www.fxgpariscaraibe.com/article-5841078-6.html Grand témoin : Joby Valente], blog « fxgpariscaraibe », {{1er}} mars 2007</ref>. Il vise alors l'électorat de la communauté afro-antillaise. Accusé de [[communautarisme]], il réplique en renvoyant Dominique Strauss-Kahn {{citation|à son propre communautarisme}} et en ajoutant {{citation|Il a été ministre des Finances, mais j'aurais aussi aimé qu'il apporte une aide au peuple palestinien qui subit des humiliations terribles}}. Durant sa campagne, il déclare également {{citation|Je me défie de tout communautarisme, contrairement à DSK, qui soutient les intérêts d'[[Israël]]}}<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-19/dieudonne/917/0/45883 Le Point - brèves d'actualité politique], 7 juin 2002</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=152}}</ref>. Dieudonné revendique par ailleurs à cette occasion le soutien que lui apporte le [[Parti des musulmans de France]]. Il recueille finalement 2,18 % des suffrages<ref>[http://www.leparisien.fr/val-d-oise/dieudonne-j-ai-choisi-sarcelles-pour-ses-communautes-18-05-2002-2003076603.php Dieudonné : « J'ai choisi Sarcelles pour ses communautés »], ''Le Parisien'', 18 mai 2002</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/val-d-oise/l-etrange-campagne-de-dieudonne-04-06-2002-2003127094.php L'étrange campagne de Dieudonné], ''Le Parisien'', 6 juin 2002</ref>{{,}}<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/avotreservice/resultats-elections/LG2002/095/circons08.html Résultats des élections législatives] sur le site du [[Ministère de l'Intérieur (France)|Ministère de l'Intérieur]].</ref>. Dans la première moitié des [[années 2000]], Dieudonné semble notamment viser à unifier, par son action politique, les différentes communautés [[Noir (humain)|noires]] de France<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=48-50}}</ref> : il attire autour de lui différentes associations et personnalités, notamment [[Antilles françaises|antillaises]], qui voient en lui un porte-parole médiatique. Ses partisans s'expriment sur internet, notamment via le site ''Les Ogres'' ({{citation|Ouvertures géographique religieuse ethnique sociale}}). Le parallélisme entre la traité négrière et la Shoah tient une place importante dans le discours du COFFAD, qui fait partie du {{citation|noyau dur}} de l'entourage de Dieudonné<ref>[http://www.liberation.fr/grand-angle/2005/11/10/la-nebuleuse-dieudonne_538535 La nébuleuse Dieudonné], ''Libération'', 10 novembre 2005</ref>{{,}}<ref group="Note">Le COFFAD s'est également illustré en participant, avec le soutien de Dieudonné, aux attaques contre l'historien [[Olivier Pétré-Grenouilleau]] sous prétexte que celui-ci considère que la traite négrière ne relève pas du [[génocide]], et parle par ailleurs dans ses travaux de la traite intra-africaine. Joby Valente, qui déclare en 2005 {{citation|en symbiose}} être avec Dieudonné, affirme qu'il est {{citation|faux}} que des Noirs aient participé à la traite et qu'écrire cela relève d'une {{citation|volonté de [diviser les Noirs]}} ; elle considère également que l'ensemble des calamités, politiques, économiques et naturelles, dont sont victimes les Noirs, relèvent d'un {{citation|vaste plan}}. Cf {{harvsp|Mercier|2005|p=66-70}}</ref>.
Dieudonné vit avec la productrice Noémie Montagne, née à [[Bordeaux]] le 15 février 1976, avec qui il aurait eu quatre enfants{{refnec}}. Ils se sont unis par « une parodie de mariage » le 13 juillet 2012<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://www.lesoir.be/397943/article/actualite/france/2014-01-09/noemie-montagne-compagne-l-ombre-qui-fait-tourner-business-dieudonne |titre=Noémie Montagne, la compagne de l’ombre qui fait tourner le business Dieudonné|site=lesoir.be |auteur=Olivier Mougeot |jour=9 |mois=janvier |année=2014 |consulté le=10 janvier 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue= fr|url=http://www.directmatin.fr/france/2014-01-09/qui-est-noemie-montagne-la-compagne-de-dieudonne-647899 |titre=Qui est Noémie Montagne la compagne de Dieudonné |site=directmatin.fr |auteur=Direct Matin |jour=9 |mois=janvier |année=2014 |consulté le=10 janvier 2014 }}.</ref>. Il a par ailleurs trois autres enfants issus d'un premier mariage{{refnec}}.


=== De 2000 à 2003 : premiers propos controversés ===
Noémie Montagne assure la gestion de presque toutes les finances du couple, et notamment celles des spectacles de Dieudonné. Elle est [[gérant]]e de la [[société à responsabilité limitée]] ''Les Productions de la plume'', qui exploite (apparemment sans la licence « de catégorie 1 » pourtant obligatoire<ref name="Monde20140117">[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/16/dieudonne-ne-dispose-pas-de-licence-pour-se-produire-au-theatre-de-la-main-d-or_4349496_3224.html Dieudonné ne dispose pas de licence pour exploiter le Théâtre de la Main d'Or], sur ''[[Le Monde]]'' (consulté le 17 janvier 2014).</ref>) le [[théâtre de la Main d'or]]. Elle détient la moitié des parts sociales des ''Productions de la plume''<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/03/comment-dieudonne-gere-sa-petite-entreprise_4342601_823448.html |titre=Comment Dieudonné gère sa petite entreprise |site=lemonde.fr |auteur=Abel Mestre et Caroline Monnot |jour=3 |mois=janvier |année=2014 |consulté le=12 janvier 2014 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr |url=http://www.planet.fr/societe-dieudonne-noemie-montagne-sa-discrete-epouse.529280.29336.html |titre=Dieudonné : Noémie Montagne, sa discrète épouse |site=planet.fr |auteur= |jour=8 |mois=janvier |année=2014 |consulté le=10 janvier 2014 }}.</ref>.
En [[2000]], Dieudonné projette de se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un film sur l'histoire de la [[Traites négrières|traite négrière]], centré autour du [[Code noir]]. A la même époque, il commence à se rapprocher de certains mouvements [[Noir (humain)|noirs]] radicaux, notamment la [[Nation of Islam]] américaine qui tente alors de s'implanter en France. Dieudonné permet à l'aile française de la NOI d'organiser un meeting au [[théâtre de la Main d'or]]. Il croise à cette occasion [[Kémi Seba]], alors âgé de 18 ans<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=98}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=466}}</ref>. Le 21 mars [[2000]], Dieudonné accorde à ''[[France-Soir]]'' une interview dans laquelle il déclare : {{citation|Les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d'expression : le sport et l'humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités car les [[Noir (humain)|Noirs]] ne sont que des grands enfants, des clowns pour le [[Blanc (Humain)|Blanc]] esclavagiste, le capitaliste puissant ; il n'y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir [...] Le [[Béké]] (le "Gros Blanc") est fini... La survie ne tient que dans le [[métissage]]. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa déchéance [...] Lutter contre la discrimination raciale, c'est aussi demander au garant de cette soi-disant morale, le pape Jean-Paul II, de démissionner ; car il n'est pas l'envoyé de Dieu, c'est un homme comme les autres ; l'Église catholique cautionne l'argent, la différence et le racisme ; après avoir demandé pardon à Dieu, le pape aurait dû dire à l'humanité : “vous êtes libres”, car aujourd'hui, les hommes n'ont plus besoin de leader.}} Ces propos lui valent un procès pour {{citation|diffamation raciale et religieuse}} de la part de l'[[Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne|AGRIF]] - une association proche du [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>[[Erwan Lecoeur]] (dir), ''[[Dictionnaire de l'extrême droite]]'', Paris, [[Éditions Larousse]], coll. À présent, 2007 {{ISBN|978-2-03-582622-0}}.</ref>. - qui accuse l'humoriste de [[racisme anti-blanc]] et anti-catholique. Condamné en première instance, Dieudonné est finalement relaxé en appel en mars 2002<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/quand-dieudonne-derape-et-recidive_728589.html Quand Dieudonné dérape et récidive], ''L'Express'', 29 décembre 2008</ref>{{,}}<ref>Décision de la Cour de cassation du 25 mars 2003 rejetant le pourvoi de l'AGRIF et reprenant les motifs de la {{Légifrance|base=CASS|numéro=inconnu|texte=relaxe prononcée par la cour d'appel|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007613516}}.</ref>.


Dieudonné demande pour son film sur le Code noir une aide à l'écriture au [[Centre national de la cinématographie|CNC]] ; celle-ci lui est finalement refusée en janvier [[2002]]<ref>[http://www.lejdd.fr/Societe/Dieudonne-chronique-d-un-tete-a-queue-politique-647982 Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique], ''Le Journal du Dimanche'', 11 janvier 2014</ref>. Dieudonné reviendra à plusieurs reprises sur ce refus, accusant {{citation|les sionistes du CNC}} de pratiquer un {{citation|deux poids, deux mesures}}, comparant le [[Concurrence des victimes|mauvais sort mémoriel]] fait selon lui à la traite des Noirs par rapport à la Shoah. Ces propos de Dieudonné seront perçus comme de l'antisémitisme par des associations antiracistes telles l'[[UEJF]], la [[LICRA]], la [[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|LDH]]<ref>[http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article513 « La LDH n’a pas signé l’appel “nous sommes les indigènes de la République” »], site de la LDH-Toulon, 22 février 2005.</ref>. Ce refus du CNC est selon Dieudonné le déclencheur de ses prises de position ultérieures<ref>[http://www.uejf.org/uejf_detail.php?sid=$sid&id_type=3&id_art=836 « Dieudonné, la Shoah et “les neuf sionistes” du CNC »], ''[[L'Arche (revue)|L’Arche]]'', {{numéro}}573, janvier 2006.</ref>.
Au-delà de l'importance de Noémie Montagne dans la gestion des finances du ménage, certains lui attribuent une influence négative sur Dieudonné : {{citation|Si on écoutait [Noémie Montagne], ce serait grâce à elle que Dieudonné existe !}}, déclare l'ancienne productrice de celui-ci<ref>{{Lien web|langue= fr |url=http://www.francetvinfo.fr/societe/dieudonne/dans-l-ombre-de-dieudonne-sa-compagne-noemie-montagne-gere-les-affaires_499974.html |titre=Dans l'ombre de Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne gère les affaires |site=francetvinfo.fr |auteur=Fabien Magnenou |jour=9 |mois=janvier |année=2014 |consulté le=11 janvier 2014 }}.</ref>.


Le 29 janvier 2002, alors qu'il tente de se porter candidat à l'élection présidentielle, Dieudonné accorde une interview à ''[[Lyon Capitale]]'' dans laquelle il déclare : {{citation|Le racisme a été inventé par Abraham. “Le peuple élu”, c’est le début du racisme. Les musulmans aujourd’hui renvoient la réponse du berger à la bergère. Juifs et musulmans pour moi, ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe pas parce que juif n’existe pas. Ce sont deux notions aussi stupides l’une que l’autre. Personne n’est juif ou alors tout le monde. Je ne comprends rien à cette histoire. Pour moi, les juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première. Certains musulmans prennent la même voie en ranimant des concepts comme “la guerre sainte”<ref>Interview pour ''Lyon Capitale'', {{numéro|360}} du 23 janvier 2002 au 29 janvier 2002, « Entretien : Dieudonné, humoriste et candidat aux présidentielles. Dieudonné existe-t-il ? »</ref>.}} Des associations de lutte contre l'antisémitisme ([[UEJF]], [[LICRA]]) et le [[Consistoire central|Consistoire]] décident de porter plainte pour injure raciale. [[Élie Semoun]], de son côté, l'accuse de devenir une {{citation|sorte de Le Pen de gauche<ref>''Le Monde'', 22 février 2002.</ref>}}. L'humoriste est initialement relaxé, puis cette relaxe est confirmée par la [[cour d'appel de Paris]] en février 2006, et finalement un pourvoi aboutit à la [[Assemblée plénière de la Cour de cassation française|cassation en assemblée plénière]] de cette relaxe en février 2007, la cour lui reprochant l'expression {{citation|les juifs, c'est une secte, une escroquerie. C'est une des plus graves parce que c'est la première}} qui constituerait une {{citation|injure visant un groupe de personnes en raison de son origine}}<ref>[http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/assemblee_pleniere_22/arrets_travaux_preparatoires_24/br_arret_9911.html Décision de la Cour de cassation réunie en assemblée plénière de casser la relaxe de Dieudonné]</ref>.
== Dieudonné humoriste ==
[[Fichier:Elie Sémoun Cannes 2011.jpg|thumb|upright=0.8|[[Élie Semoun]] forma jusqu'en 1997 avec Dieudonné le duo [[Élie et Dieudonné]].]]
Dieudonné démarre dans le spectacle d’abord seul par l’écriture, puis avec [[Élie Semoun]] au sein du duo [[Élie et Dieudonné]], dénonçant les hostilités communautaires dans plusieurs de leurs sketchs et dans celui, caractéristique, où Dieudonné jouant le rôle de Bokassa, un Noir, est opposé à Élie incarnant Cohen, un Juif.


En février 2002, interviewé par ''[[L'Écho des savanes]]'', il déclare {{citation|[[Oussama ben Laden|Ben Laden]] restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine. Il a réussi à changer les rapports de force. Il est seul contre la plus grande puissance du monde. Donc forcément cela impose le respect.}} ; ces propos provoquent une nouvelle controverse<ref>[http://www.humanite.fr/2002-02-19_Politique_-Le-journal-des-presidentielles « Dieudonné pète les plombs »], ''L'Humanité'', 19 février 2002.</ref> et lui valent d'être poursuivi par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme ». Il est définitivement relaxé en juin 2004<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20040602.OBS0234/charisme-de-ben-laden-dieudonne-relaxe-en-appel.html "Charisme" de ben Laden : Dieudonné relaxé en appel], ''Le Nouvel Observateur'', 7 juin 2004</ref>.
En [[1993]], il crée la société Bonnie production, la maison Merlin éditions en [[1995]] et les Ateliers de la Ganasphère en [[1996]]. En [[1994]], il apparaît dans le clip du titre ''Ça fait partie de mon passé'' de [[Fabe]]. En [[1995]], il sort un single, ''J’m’en cure le zen''. Son album ''Le chant du muet'', recueil de poèmes et de chansons humoristiques, paraît le 9 février 1996.


En octobre 2002, dans un entretien accordé au [[site internet]] ''blackmap'' et qui passe inaperçu dans un premier temps, Dieudonné parle des [[Juifs]] comme d'un {{citation|peuple qui a bradé l'holocauste, qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de l'argent}}. Interrogé sur {{citation|l'amélioration de la visibilité des Noirs en France, que ce soit dans le domaine artistique ou dans d'autres domaines}}, il se plaint ainsi de la situation : {{citation|Non, je pense que les Noirs font toujours peur. Il existe toujours un lobby très puissant qui a le monopole de la souffrance humaine et qui ne nous reconnaît absolument aucune existence ! [...] le lobby juif déteste les Noirs, vraiment ! Étant donné que le Noir, dans l'inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c'est leur business ! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance<ref>[http://web.archive.org/web/20021022134311/www.blackmap.com/contenus/art_culture/moment_dieudo.htm « Moment ! Dieudonné ! »], blackmap par archives.org, Oman D./K2C, 22 octobre 2002</ref>.}}
Il loue le théâtre de la Main d’Or à [[Paris]] depuis la fin des [[années 1990]].


=== Intervention sur France 3 en 2003 ===
En [[1997]], Élie et Dieudonné se séparent pour des raisons qui apparaissent être autant professionnelles que personnelles<ref>[http://aubonsketch.ifrance.com/elieetdieudonne.htm « La séparation »], aubonsketch.com</ref>, Élie reprochant notamment à Dieudonné, qui gère les finances du duo, de partager leurs revenus de manière inéquitable. En [[1998]], il participe à la chanson ''Je crois que ça va pas être possible'' de l’album ''[[Essence ordinaire]]'' du groupe [[Zebda]], dénonçant les discriminations raciales et religieuses.
La polémique médiatique reprend lorsque, le {{date|1|décembre|2003|à la télévision}}, sur le plateau de l’émission ''[[On ne peut pas plaire à tout le monde]]'', Dieudonné interprète au cours d’un sketch un activiste extrémiste sioniste, portant un "chapeau de Juif" orthodoxe à papillotes, une cagoule et un [[Treillis (vêtement militaire)|treillis militaire]], qualifiant d’acte antisémite la présence de [[Jamel Debbouze]] sur le plateau<ref>[http://soutiendieudo.free.fr/breve.php3?id_breve=33 Soutiendieudo.free.fr]</ref>, avant de lancer un appel aux jeunes des cités : {{citation|Convertissez-vous comme moi. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira beaucoup de débouchés<ref>[http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftMfo.html Voir le sketch sur Wideo.fr].</ref>}}. Le personnage interprété par Dieudonné conclut son discours par un cri, que la plupart des médias retranscrivent par {{citation|Isra-heil !}}<ref>[http://www.liberation.fr/portrait/0101478926-la-ou-la-blague-blesse Là où la blague blesse.], ''Libération'', 20 février 2004</ref>{{,}}<ref>Dieudonné s’empêtre dans l’antisémitisme au nom des Noirs'', ''[[Le Monde]]'', 21 février 2005.</ref>{{,}}<ref>L’exclamation a également été retranscrite, de manière erronée, comme {{citation|Heil Israël}}. Cf. « L’indifférence », point de vue de Yonathan Arfi, président de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]], publié dans ''[[Le Monde]]'', 7 janvier 2004. Voir aussi [http://www.leparisien.fr/politique/comment-dieudonne-s-est-rapproche-de-le-pen-08-01-2009-365566.php « Comment Dieudonné s'est rapproché de Le Pen »], ''Le Parisien'', 8 janvier 2009.</ref>, et par une parodie de [[Salut fasciste|salut nazi]]. Ce sketch, qui avait fait rire Jamel Debbouze et le public<ref>[http://ma-tvideo.france3.fr/video/iLyROoaftMfo.html Voir la vidéo en ligne], sur le site de {{nobr|France 3}}.</ref>, est condamné par diverses personnalités politiques<ref>[http://www.pipole.net/prison-avec-sursis-requise-contre-dieudonne-pour-son-sketch-sur/1242/ « Prison avec sursis requise contre Dieudonné pour son sketch sur France 3 »], Pipole.net, 11 mai 2005.</ref> et entraîne un avertissement du [[Conseil supérieur de l'audiovisuel (France)|CSA]] à {{nobr|[[France 3]]}}<ref>« La justice confirme la relaxe de Dieudonné poursuivi pour diffamation raciale » : article du journal ''[[Le Monde]]'' du {{date|7|septembre|2005}}.</ref>, ainsi qu’une plainte de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] et du [[Consistoire central|Consistoire]] pour diffamation raciale pour laquelle Dieudonné est relaxé une première fois par le tribunal de première instance, puis également par la cour d’appel en septembre 2005<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007607845&dateTexte= Décision de la Cour de cassation rejetant le pourvoi des parties civiles]</ref>. Dieudonné affirmera devant la justice avoir simplement crié {{citation|Israël !}}. La justice française estime finalement que l’expression est inaudible, mais n'est « en toute hypothèse pas Israheil » (selon le compte-rendu du jugement) et que le geste est trop mal exécuté pour être assimilé à un vrai salut nazi, déboutant ainsi les plaignants<ref>Cf. [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/culture/20040401.OBS6942/accuse-dieudonne-levez-vous.html « Accusé Dieudonné, levez-vous ! »], ''Le Nouvel Observateur'', 4 avril 2004.</ref>{{,}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007607845&dateTexte= Décision de la Cour de cassation], 3 avril 2007.</ref>. Dans une interview à la suite de la plainte de l’UEJF, Dieudonné reprend pourtant à son compte l’expression {{citation|Isra-heil !}} et qualifie son geste de {{citation|salut fasciste, plus impérialiste dans [son] esprit que fasciste}}<ref>[http://hermaphrodite.fr/article498 Interview]</ref>. Ce sketch et les réactions qu’il a suscitées sont à l’origine du spectacle « Mes excuses », que Dieudonné avait initialement prévu d’intituler « Mes excuses, dans ton cul », et qu’il a renommé dans « un souci d’apaisement »<ref>[http://lesogres.org/article.php3?id_article=924 « Interview de Dieudonné »] lors de l’émission ''[[Tout le monde en parle (Québec)|Tout le monde en parle]]'' diffusée le {{date|16|septembre|2005}} au [[Québec]].</ref>. Suite à l’épisode du sketch sur {{nobr|France 3}}, la polémique enfle, alimentée par de nouveaux propos controversés<ref>Le spectacle « Mes excuses », en raison du premier sketch se terminant par un bras d’honneur adressé au {{citation|peuple élu}} [http://www.debriefing.org/16152.html Interview d’Anne-Sophie Mercier par Laurent Chickly], sur le site Debriefing.org, 23 décembre 2005.</ref>{{,}}<ref>Des propos rapportés dans [http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=834413 « Dieudonné saisit la justice dans son différend avec Marc-Olivier Fogiel »] (''Le Monde'', 8 janvier 2004) feront l’objet d’une plainte conduisant à une relaxe [http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechExpJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007638203&fastReqId=1498605992&fastPos=8 Rejet du pourvoi par la Cour de cassation].</ref>.


Cet épisode marque le début d'un tournant dans l'image publique de Dieudonné. Ses opposants lui reprochent dès lors, non seulement de pratiquer le [[communautarisme (sociologie)|communautarisme]] en [[Concurrence des victimes|mettant en concurrence les mémoires]], mais également de mêler son discours d'[[antisémitisme]]. [[Pierre-André Taguieff]] juge en 2004 que le discours de l'humoriste relève des {{Citation|thèmes récurrents qui structurent l’imaginaire antijuif moderne<ref>[http://www.debriefing.org/17832.html « Sources antisémites du “racisme juif” »], 25 novembre 2004.</ref>}}. Ses partisans avancent pour leur part son {{citation|[[anticommunautarisme]]}} et son {{citation|[[antisionisme]]}} revendiqués. Dieudonné, lui, affirme qu’après le succès en 2003 de son sketch ''La fine équipe du 11'' dans lequel il se moquait des terroristes islamistes, il souhaitait également faire ce sketch chez Fogiel et se moquer de certains Juifs pour montrer qu’il n’avait pas de parti pris anti-musulman<ref>{{YouTube|DnCt8HZtxLI|Dieudonné dans l’émission ''Arrêt sur images''|fr}}.</ref>. Il se défend des accusations d'antisémitisme et<ref>[http://www.liberation.fr/portrait/0101478926-la-ou-la-blague-blesse Là où la blague blesse.], ''Libération'', 20 février 2004</ref> porte plainte contre [[Marc-Olivier Fogiel]] pour la diffusion d'un SMS écrit par un assistant de l'émission et qui réagissait à son sketch en disant ({{citation|Dieudo, ça te ferait rire si on faisait des sketches sur les odeurs des blacks ?}}. L'animateur est finalement condamné en 2005 pour {{citation|injure à caractère racial}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/09/29/mm-fogiel-et-tessier-condamnes-pour-injure-a-caractere-racial-apres-une-plainte-de-dieudonne_694376_3224.html MM. Fogiel et Tessier condamnés pour "injure à caractère racial" après une plainte de Dieudonné], ''Le Monde'', 29 septembre 2005</ref>.
En [[2000]], il chante en [[duo]] avec [[Gad Elmaleh]] dans une chanson [[rap]] ''J’ai la haine''. En [[2000]] et [[2002]], il participe aux interludes des deux albums de [[La Brigade (groupe)|La Brigade]] : ''Le Testament (2000)'' et ''Il était une fois… (2002)''. En [[2001]], il fait une apparition dans le clip ''X Raisons'' du collectif de rap [[Saïan Supa Crew]]. En [[2002]], il fait une apparition sur l'album de [[Tom Novembre]] ''Bande de pions'' sur la chanson du même nom. En [[2003]], il retrouve le groupe Zebda, pour faire une apparition dans le clip de leur chanson ''L’erreur est humaine''. La même année il participe au clip de [[Dadoo]] dans la chanson ''Sales Gosses''. Il fait également les interludes de plusieurs morceaux de l'album ''[[Jeu de société (album)|Jeu de société]]'' de [[Disiz La Peste]]. En [[2004]], il apparaît dans l'album d'[[Oxmo Puccino]] le ''[[Cactus de Sibérie]]'' sur la chanson ''Warriorz''. Il crée la même année le spectacle ''Mes excuses'', qui se veut une réponse aux [[#Engagement politique et polémiques|polémiques entourant ses positions politiques]]. Le spectacle ''1905'', créé l'année suivante, traite de la laïcité et du voile. En mars [[2006]], Dieudonné débute un spectacle intitulé ''Dépôt de bilan''. De ce spectacle est extrait le clip de la chanson ''Petit poney''.


===Nouvelles controverses et radicalisation politique en 2004-2005===
En [[2007]], Dieudonné présente un nouveau spectacle, ''Best-of : le meilleur de Dieudo'' au théâtre de la Main d’Or et au [[Québec]] : festival [[Juste pour rire]], impérial de Québec, national de Montréal, Grand Rire de Gatineau.
En janvier 2004, Dieudonné accorde au magazine {{lang|en|''The Source''}} une interview dans laquelle il accuse l’animateur [[Arthur (animateur)|Arthur]] de {{citation|financer de manière très active [avec sa société de production] l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens}}. Arthur porte plainte, et la justice, reprochant à Dieudonné de lier l’animateur à {{citation|un lobby très puissant ayant fait main basse sur les médias}}, le condamne en juin 2006 pour diffamation envers l’animateur<ref>[http://www.minorites.org/article.php?IDA=16595 « Dieudonné condamné à {{formatnum:3000}} euros d’amende pour avoir diffamé Arthur »], ''Le Monde'', 13 juin 2006 : {{citation|Dieudonné a porté atteinte à son honneur et à sa considération en raison de son appartenance à la religion juive, a considéré le tribunal}} ; [http://www.ladepeche.fr/article/2007/09/19/17381-Dieudonne-renonce-a-faire-appel-de-sa-condamnation-pour-diffamation-envers-Arthur.html « Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation envers Arthur »], AFP, 19 septembre 2007.</ref>.


En février 2004, Dieudonné joue à la Bourse du Travail de Lyon. Une manifestation<ref>[http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/2490750001024/echauffourees-lors-d-un-spectacle-de-dieudonne.fr.html Échauffourées à Lyon lors d'un spectacle de Dieudonné] sur ina.fr</ref>, regroupant des membres du [[Consistoire central|Consistoire]], de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] et de la Fédération sioniste de France, est organisée en opposition à l’humoriste devant le théâtre ; d’abord pacifique, elle tourne mal lorsque des manifestants entrent dans le théâtre et perturbent la représentation. Quelqu'un allume une mèche dans une bouteille contenant de l'acide, ce qui diffuse de la fumée dans la salle. Deux personnes sont légèrement blessées lors des échauffourées dans le public. Le lendemain, l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] condamne ces incidents<ref>[http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/dieudonne-pris-a-parti-06-02-2004-2004737853.php Dieudonné pris à parti], ''Le Parisien'', 6 février 2004</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/0101477502-dieudonne-chahute-a-lyon Dieudonné chahuté à Lyon], ''Libération'', 7 février 2004</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/video/2495493001012 19.20 France 3 Lyon], 6 février 2004, lien sur ina.fr</ref>{{,}}<ref name="Agression Lyon">[http://archquo.nouvelobs.com/cgi/idxlist2?a=art&aaaammjj=200402&aaaammjj2=20051225&amjg=200502&num=000000339&m1=dieudonné&m2=&m3=&rubrique=&rubrique_sci=&amj1=01.01.2003&amj2=25.12.2005&host=http://permanent.nouvelobs.com/&debut=20030101 « Le spectacle de Dieudonné perturbé par un incident chimique »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 6 février 2004.</ref>.
En [[2008]], il interprète le spectacle ''J'ai fait l'con''. À cette occasion, son ancien complice, Élie Semoun, lui fait une visite surprise en montant sur scène au mois de juin. Élie Semoun déclare plus tard regretter de s’être laissé aller à monter sur scène, poussé par la nostalgie de son ancienne amitié pour Dieudonné. En février [[2009]], il déclare ainsi : {{citation|C'est terrible, Dieudonné est ailleurs, dans le monde de la haine. Pour moi, c'est un traumatisme. C'est comme si j'avais vécu aux côtés d'un psychopathe ou d'un pédophile sans m'en apercevoir<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2009/02/22/562903-ELIE-SEMOUN-Etre-comique-un-don-rare.html « Élie Semoun “Être comique : un don rare” »], ''[[La Dépêche du Midi]]'', 22 février 2009.</ref>.}} Il se déclare également convaincu de l'antisémitisme de son ancien complice et exprime son inquiétude quant au discours et aux alliances politiques de ce dernier<ref>[http://www.rmc.fr/blogs/lesgrandesgueules.php?post/2009/02/23/Elie-Semoun-Dieudonne-est-antisemite-il-ne-demandera-jamais-pardon Élie Semoun : "Dieudonné est antisémite, il ne demandera jamais pardon !"]</ref>, en [[2012]], il se dit incapable d'expliquer l'évolution de Dieudonné, qui lui semble être devenu un homme radicalement différent de celui qu'il a connu. En octobre 2013, Dieudonné publie une vidéo contre Élie Semoun dont le contenu suscite les mêmes critiques<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/953763-dieudonne-repond-a-elie-semoun-sur-youtube-des-propos-indignes-aux-relents-haineux.html]</ref>.


Quelques jours plus tard, Dieudonné donne une interview au ''[[Le Journal du dimanche|Journal du dimanche]]''<ref>Édition du 8 février 2004, {{nobr|page 27}}.</ref> et revient sur la manifestation et l’agression lors du spectacle. À une question d’un journaliste qui lui demandait comment il avait vécu les manifestations avant son spectacle, il répond : {{citation|Les ligues juives insultaient les spectateurs, ils m’insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] ne condamne pas et excuse même ! Un homme a été arrêté, qui fait partie de ces mouvements d’extrême droite [[sionisme|sionistes]], racistes et xénophobes. « Sale nègre », « les Juifs auront ta peau », voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces [[Traites négrières|négriers]] reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’[[Ariel Sharon]]. Ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la [[traite des Noirs]] et l’esclavage. Ils m’accusent d’être antisémite. Ça n’a aucun sens, personne dans ma famille n’a servi dans la [[Wehrmacht]]. Mais c’est Israël qui a financé l’[[Apartheid]] et ses projets de solution finale.}} Ses propos relancent la polémique et valent par la suite à Dieudonné d'être condamné, en novembre 2007, pour {{citation|provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071115.OBS5000/dieudonne_condamne_en_appel_a_5.000_euros_damende.html « Dieudonné condamné en appel à {{formatnum:5000}} euros d’amende »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 15 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>[http://www.licra.org/index.php?section=detail&start=0&id=841 « Dieudonné antisémite : c’est confirmé »], communiqué de presse, LICRA, « attendus du jugement ».</ref>.
En décembre [[2009]], le [[Conseil administratif de Genève|conseiller administratif]] de la ville de Genève, [[Patrice Mugny]], refuse de lui louer la salle de l'Alhambra pour son spectacle ''[[Sandrine (spectacle)|Sandrine]]'' en estimant que les infrastructures culturelles publiques ne doivent pas servir à un personnage « clairement antisémite ». Saisi d'un recours en justice du producteur de Dieudonné, le tribunal administratif de Genève donne raison à ce dernier le 11 mai [[2010]]. Contre cette décision, l'exécutif de la ville de [[Genève]] fait recours au [[Tribunal fédéral (Suisse)|Tribunal fédéral]] qui, en décembre [[2010]], juge que la décision de la ville de Genève constitue une « [[censure]] préalable, qui n'est pas compatible avec la [[liberté d'expression]] » et, dès lors, il y a violation de l'article 36 de la [[Constitution suisse]]<ref>[http://www.tsr.ch/info/suisse/2849971-liberte-d-expression-a-geneve-dieudonne-vainqueur.html Liberté d'expression à Genève : Dieudonné vainqueur], TSR.ch</ref>.


À la suite de l'incident de Lyon, le spectacle qu'il devait donner à l'[[Olympia (Paris)|Olympia]] est annulé<ref>[http://www.liberation.fr/portrait/0101478926-la-ou-la-blague-blesse Là où la blague blesse.], ''Libération'', 20 février 2004</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&num_notice=1&total_notices=3&mc=Monteiro,%20Melissa ''Soir 3''], 19 février 2004.</ref>{{,}}<ref name="Mercier140152">{{harvsp|Mercier|2005|p=140-152}}</ref>. Dans le courant de l'année 2004, Dieudonné en butte à l'hostilité de divers militants juifs, notamment ceux de la Fédération sioniste de France qui réussit à faire annuler plusieurs de ses représentations en menant des actions parfois violentes<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=22-23}}</ref>. Dieudonné prétend avoir, dès cette époque, fait l'objet d'un {{citation|lynchage}} médiatique. La journaliste [[Anne-Sophie Mercier]], qui a rédigé un livre d'enquête sur lui, souligne au contraire qu'en 2004, l'humoriste faisait encore l'objet, de la part d'une grande partie des médias et du monde du spectacle, d'une {{citation|étonnante mansuétude}}. En effet, si ses invitations dans les médias se raréfient durant quelques mois à la suite de ses propos, elles reprennent ensuite dans le courant de l'année ; [[Thierry Ardisson]] le reçoit à deux reprises dans ses émissions sur [[France 2]]. Des personnalités comme [[Édouard Baer]], [[Gérard Miller]] ou [[Ariel Wizman]] s'éloignent de lui dès cette époque, mais d'autres, comme [[Laurent Ruquier]], [[Bruno Gaccio]], [[Christophe Alévêque]] ou [[Guy Bedos]], lui conservent leur soutien. [[Noël Mamère]], l'homme politique dont il est alors le plus proche, reconnaît qu'il a {{citation|totalement déraillé}} dans son sketch, mais lui trouve à l'époque des circonstances atténuantes. Les attaques dont Dieudonné fait l'objet ont en outre pour effet de le mettre dans la position de la victime, et lui valent des soutiens au nom de la [[liberté d'expression]]. L'[[Union juive française pour la paix]] dénonce à l'époque les menaces qu'une {{citation|frange d'extrémistes}} fait peser sur Dieudonné<ref name="Mercier140152"/>.
En [[2010]], il présente un nouveau spectacle ''Mahmoud'' nommé ainsi en hommage à [[Mahmoud Ahmadinejad]], qu'il a rencontré plusieurs fois, et aux connotations très ciblées qui consiste entièrement à s'en prendre aux Juifs<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hmBpipLLP_LXo5IpdbrdLhmJR6Xw "Dieudonné de retour dans un spectacle qui s'en prend ouvertement aux juifs] AFP</ref>. Par ailleurs il participe, en tant qu'acteur et scénariste, à la première saison de la mini-série ''Les Douaniers'', en compagnie de Nicolas Metrich. La première saison est composée de 24 épisodes de moins de 10 minutes chacun.


A partir d'avril 2004, Dieudonné interprète un nouveau one-man-show, ironiquement intitulé ''Mes excuses'' : il y expose de manière récurrente une vision du monde où les [[Juifs]] règnent sur la pensée et le discours. Des acolytes, déguisés en militaires, incarnent une {{citation|police de l'esprit}}, qui vient régulièrement le rappeler à l'ordre durant le spectacle. On lui interdit notamment de prononcer le mot {{citation|Palestinien}} et on lui rappelle que {{citation|lécher le cul du CRIF est recommandé}}. Dieudonné présente durant le spectacle ses {{citation|excuses}} au {{citation|peuple élu}}, mais enchaîne ensuite sur un [[bras d'honneur]]<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=24-25}}</ref>.
=== Thèmes politiques dans ses spectacles ===
Dieudonné se moque des religions dans des sketchs satiriques tels ''Les religieux m’énervent'' ou ''La fine équipe du 11'', comme il se moque de tous les sujets qu'il aborde, souvent politiques.


Toujours en 2004, le rabbin [[Haïm Korsia]], conseiller du [[Liste des grands rabbins de France|grand-rabbin de France]] [[Joseph Sitruk]], souhaite emmener l’humoriste à [[Auschwitz (camps)|Auschwitz]]<ref>[http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=3606&returnto=articles_display/detail_th_type&thid=42&artyd=5 « Dieudonné à Auschwitz »], crif.org, 28 septembre 2004.</ref>{{,}}<ref>[http://www.debriefing.org/0609.html « Un antisémite à Auschwitz : Dieudonné tel qu’en lui-même »], [[UPJF|upjf]].org, 28 septembre 2004.</ref>. Ce projet est annulé la même année, à la suite notamment de réactions négatives du Grand-rabbinat et de la commission Shoah du [[Consistoire central israélite de France|Consistoire]]<ref>[http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=3621&returnto=articles_display/detail_th_type&thid=4&artyd=5 « Haïm Korsia renonce à inviter l’humoriste Dieudonné »], crif.org, 4 octobre 2004.</ref>{{,}}<ref>[http://www.upjf.org/fr/362-soulagement-:-dieudonn%C3%A9-n%27est-plus-invit%C3%A9-%C3%A0-auschwitz.html Soulagement : Dieudonné n'est plus invité à Auschwitz ], site de l'Union des Patrons et professionnels juifs de France, 4 octobre 2004</ref>. Dieudonné se rend par la suite seul à Auschwitz, à titre privé<ref>Documentaire ''La Bête noire'', présent sur le DVD du spectacle ''1905''.</ref>.
Il s'engage cependant dans une lutte « antisioniste », sous des formes qui ont souvent fait parler d'antisémitisme à son propos.


En février 2004, l'association [[Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient — EuroPalestine|Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient]], organisation à la fois pro-palestinienne mais également radicalement anti-israélienne, apporte son soutien à Dieudonné, dénonçant le fait que celui-ci soit privé de sa liberté d'expression {{citation|parce qu'il ose brocarder la politique d'Israël et le communautarisme juif}}<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=427}}</ref>. Il figure sur la liste ''EuroPalestine'', présentée par l’association aux [[élections européennes de 2004|élections européennes de juin]], dans la circonscription Île-de-France ; il n’est pas élu, la liste ayant obtenu 1,83 % des suffrages exprimés ({{nombre|50037|voix}}) dans les huit départements de la circonscription<ref name="europennes_2004">{{lien web|url=http://www.france-politique.fr/elections-europeennes-2004.htm|titre=Élections européennes 2004|site=le site France-politique.fr}}</ref>. Après cet échec, Dieudonné s’éloigne en octobre de ses anciens colistiers, estimant que {{citation|le projet, ponctuel au départ, se transforme en mouvement politique<ref>[http://www.dieudo.net/sommaire.php?lien=curric.php Site de Dieudonné]</ref>}}. L’association justifie, quant à elle, la rupture par le fait que l'humoriste suive {{citation|une pente très glissante}} en fréquentant des personnalités comme [[Alain Soral]], habitué des {{citation| propos antisémites}} et [[Ginette Skandrani]], {{citation|antisémite et négationniste connue}}<ref name="Euro-Palestine">[http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=1410 « Dieudonné sur une pente très glissante »], communiqué Euro-Palestine/CAPJPO, {{Date|29|octobre|2004}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Ginette Hess-Skandrani, cofondatrice des [[Les Verts (France)|Verts]], a depuis été exclue en [[2005]] de ce parti pour sa participation aux activités d'un {{citation|un groupe de révisionnistes et d'antisémites avérés}}</ref>.
À partir des [[années 2000]], les polémiques politiques qui entourent Dieudonné concernent désormais également ses prestations d’humoriste. Dans son spectacle ''Mes excuses'', il s’en prend aux « sionistes qui pleurnichent sous prétexte que mémé et pépé en ont chié et qui s'croient tout permis<ref>[http://archives.lesoir.be/dieudonne-la-croisade-du-bouffon-ic%F4nes-trash-4-4-_t-20100723-00ZZX5.html Le Soir du 23/07/2010] Dieudonné la croisade du bouffon sur Le Soir belge</ref> », qui {{citation|attaquent toujours par derrière}}. En [[2004]], le [[B'nai B'rith|B’nai B’rith]], d’abord inquiet de voir Dieudonné se produire au Festival ''Juste pour rire'', au [[Canada]], juge en définitive que le spectacle ne relève pas de la plainte en justice, et qu'il n'est {{citation|pas raciste}} mais qu'il est {{citation|de mauvais goût}} et généralement insultant pour tout le monde<ref>[http://www.ledevoir.com/societe/59367/finalement-dieudonne-n-est-pas-raciste-s-amende-le-b-nai-brith « Finalement, Dieudonné n’est “pas raciste”, s’amende le B’nai Brith], Le Devoir.com, publié le 19 juillet 2004.</ref>.


Il cofonde ensuite l’association ''Les OGRES Utopistes Concrets'' (leur site internet<ref>[http://lesogres.org/article.php3?id_article=3 Statuts de l’association Les OGRES Utopistes Concrets], [http://lesogres.org/article.php3?id_article=1902 Biographie Dieudonné]</ref> est mentionné dans un rapport de [[Jean-Yves Camus]] sur l’[[antisémitisme en France]] comme étant le {{citation|plus virulent}} en la matière<ref>lesogres.org est décrit par [http://www.iris-france.org/cv.php?fichier=cv/cv&nom=camus Jean-Yves Camus] comme un site publiant des propos antisionistes, des théories de complots et des discours anti-Juifs : {{en}} [http://www.tau.ac.il/Anti-Semitism/asw2007/france.html Rapport annuel 2007 du ''{{lang|en|Stephen Roth Institute}}'' sur l’antisémitisme en France]. Voir également : [http://archivesgb.mediatiquementoff.net/birenbaum/la-propagandastaffel-des-ogres-continue-a-emettre.html « La ''{{lang|de|Propagandastaffel}}'' des Ogres continue à émettre ! »], [[Guy Birenbaum]], 30 mars 2006 ; [http://sylvainattal.20minutes-blogs.fr/archive/2006/03/27/antisemitisme-dieudonnesque-suite.html « Antisémitisme dieudonnesque »], [[Sylvain Attal]], 27 mars 2006, [http://blog.mendes-france.com/2007/06/10/liste-de-juifs-dans-les-medias-bis-repetita « Liste de Juifs dans les medias ''{{lang|la|bis repetita}}'' »], [[Tristan Mendès France]], 10 juin 2007.</ref>). Le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] porte plainte contre le site, parlant de la diffusion de {{citation|propos infâmes qui rappellent les pires heures de l’occupation nazie et de l’antisémitisme français}}<ref>[http://mrapnancy.over-blog.com/article-24519110.html « Le MRAP porte plainte contre le site « Les Ogres » pour antisémitisme »], 6 novembre 2008.</ref>. Dieudonné parraine dans le même temps l’association ''La Banlieue s’exprime'' : ce groupement qui prétend, via son site internet éponyme, apporter une réponse aux [[Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises|{{citation|révoltes}} de 2005]], mais fonctionne dans les faits comme une caisse de résonance des positions de Dieudonné<ref name="Briganti167168">{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=167-168}}</ref><ref>[http://lesogres.org/article.php3?id_article=1370 « Opération La Banlieue S’exprime ! »], lesogres.org, 24 janvier 2006.</ref>{{,}}<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article316 « La Rance en Action »], 6 août 2007, {{citation|Le Pen n’est ni raciste ni idiot.}} [http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2214/dossier/a339146-les_beurs_lep%C3%A9nistes.html « Les beurs lepénistes »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 12 avril 2007. [http://hebdo.nouvelobs.com/p2207/articles/a333851.html « Voyage au cœur de l’électorat frontiste »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 22 février 2007.</ref>.
=== Accusations d'antisémitisme ===
[[Jean-François Kahn]], dans ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'', évoque en [[2005]] l’{{citation|immonde rhétorique de Dieudonné}} et parle de {{citation|jamais vu depuis {{nombre|60|ans}} : une salle de {{nombre|5000|personnes}} a fait une ''standing ovation'' à des propos répétitivement et ouvertement antisémites}}<ref>[http://www.marianne2.fr/La-double-defaite-des-antiracistes_a104731.html?start_liste=0&paa=1 « La double défaite des antiracistes »], ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'', 19 février 2005. L’article critique également l’attitude du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] dans cette affaire.</ref>.


Après l'aventure de la liste EuroPalestine, Dieudonné s'efforce de se présenter comme un porte-parole des revendications, non seulement des [[Noir (humain)|Noirs]], mais également des [[Arabes]]. Son succès auprès de la communauté arabo-musulmane est cependant nettement plus mitigé qu'auprès des Afro-antillais<ref name="Mercier9697">{{harvsp|Mercier|2005|p=96-97}}</ref>.
Son spectacle de 2010 ''Mahmoud'' ainsi intitulé en l'honneur du président Ahmadinedjad qui l'a reçu personnellement, laisse une large place aux attaques envers les Juifs et pose à nouveau la question de son antisémitisme. Les medias relèvent que {{citation|Dieudonné s'en prend encore aux Juifs}} et ''[[Libération (journal)|Libération]]'' titre même {{citation|Faut-il interdire le nouveau spectacle de Dieudonné ?}}<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hmBpipLLP_LXo5IpdbrdLhmJR6Xw, "Dieudonné de retour dans un spectacle qui s'en prend ouvertement aux juifs"] AFP, et [http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20100618.OBS5778/dieudonne-s-en-prend-encore-aux-juifs.html ''Dieudonné s'en prend encore aux juifs''] [[Nouvel Observateur]]18/6/2010,; [http://www.liberation.fr/societe/2010/06/18/-_660123 ''Faut-il interdire le nouveau spectacle de Dieudonné''] [[Libération (journal)|Libération]]18 juin 2010? ] ; [http://kamerunscoop.wordpress.com/2010/04/14/le-retour-de-dieudonne-avec-mahmoud-son-nouveau-spectacle/ le retour de Dieudonné avec Mahmoud]L'affiche du spectacle est à soi seule un programme comprenant les logos du Hamas, du Hezbollah, des brigades des martyrs al-Aqsa, organisations classées comme terroristes, ainsi que le drapeau iranien, le portrait d'Ahamdinedjad, et autres sigles encore</ref>


Le 11 novembre 2004, Dieudonné organise au théâtre de la Main d'Or une rencontre avec quatre rabbins de [[Neturei Karta]] (groupe marginal<ref name=belaich>{{chapitre |nom1=Bélaïch |prénom1=Sophie |titre chapitre=Les Neturei Karta, une position marginale |titre ouvrage= Les Cahiers de L'Orient n°96 |mois=10 |année=2009}}</ref> de Juifs [[Haredim|ultra-orthodoxes]] [[antisionisme|antisionistes]]) venus à Paris prier pour le dirigeant [[palestinien]] [[Yasser Arafat]], alors hospitalisé<ref>[http://www.prochoix.org/frameset/news_2004/netourei.html « Dieudonné n'est pas antisémite : il aime les Juifs intégristes »], ''ProChoix'', 24 novembre 2004.</ref>. [[Jean-Yves Camus]] voit à l'époque dans cette rencontre « la preuve tangible de la radicalisation de Dieudonné »<ref>« Les juifs ultra-orthodoxes et antisionistes de Neturei Karta récupérés par Dieudonné », Jean-Yves Camus, Proche Orient Infos, novembre 2004.</ref>.
Au fur et à mesure des années, les positions politiques de Dieudonné ont pris une place de plus en plus importante dans ses spectacles. Critique d'Israël et du sionisme, de l’impérialisme américain et du colonialisme, et du thème repris à Alain Soral d'un {{citation|système mondial}} plus ou moins dissimulé par des complots, sont au centre de ses sketches et en occupent l'essentiel. À la suite de Thierry Meyssan et des réseaux adeptes du conspirationnisme, il remet en cause la version couramment admise des attentats du 11 septembre 2001<ref>[http://www.jolpress.com/affaire-dieudonne-symptome-nouvel-antisemitisme-pierre-andre-taguieff-article-823876.html Antisémitisme: de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme?], Jolpress, janvier 2014, compte-rendu d'un entretien avec Pierre-André Taguieff</ref> avant de se raviser et d'écrire le sketch ''La fine équipe du 11'' très caustique sur l'Islam totalitaire<ref>[http://www.dailymotion.com/video/x8hsjg_dieudonne-la-fine-equipe-du-11-spec_fun Dieudonné la fine équipe du 11]</ref>.


Le [[29 décembre]] [[2004]], Dieudonné donne au [[Zénith de Paris]] la dernière représentation de la tournée de ''Mes Excuses'', en présence de plusieurs de ses soutiens comme [[Jamel Debbouze]], [[Daniel Prévost (acteur)|Daniel Prévost]], [[Djamel Bouras]], [[Guy Bedos]] et [[Noël Mamère]]. Jouant devant cinq mille spectateurs, Dieudonné fait huer par la salle diverses personnalités juives du show-business et des médias ; [[Anne-Sophie Mercier]] voit dans cette représentation {{citation|le plus grand meeting antisémite qu'on ait vu en France depuis soixante ans}}, animé par {{citation|un homme de gauche, longtemps proche des Verts, héros de l'antiracisme}}. Les médias français réagissent assez peu sur le moment ; ce n'est que le [[3 février]] [[2005]] que la polémique rebondit vraiment quand [[Bernard-Henri Lévy]], l'une des personnalités visées durant le spectacle, signe dans ''[[Le Point]]'' une tribune qui dénonce en Dieudonné un {{citation|fils de Le Pen}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=147-156}}</ref>{{,}}<ref>[[Bernard-Henri Lévy]], [http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2007-01-17/dieudonne-fils-de-le-pen/989/0/35478 Dieudonné, fils de Le Pen], ''Le Point'', 3 février 2005</ref>. [[Jean-François Kahn]] dénonce à son tour, dans ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'', l’{{citation|immonde rhétorique de Dieudonné}} et parle de {{citation|jamais vu depuis {{nombre|60|ans}} : une salle de {{nombre|5000|personnes}} a fait une ''standing ovation'' à des propos répétitivement et ouvertement antisémites}}<ref>[http://www.marianne2.fr/La-double-defaite-des-antiracistes_a104731.html?start_liste=0&paa=1 « La double défaite des antiracistes »], ''[[Marianne (journal)|Marianne]]'', 19 février 2005. L’article critique également l’attitude du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] dans cette affaire.</ref>. [[Claude Askolovitch]], dans ''[[Le Nouvel Observateur]]'', résume à la même époque le parcours de Dieudonné comme celui d'un homme passé {{citation|de la cause noire à la haine des juifs}}<ref>[[Claude Askolovitch]], ''De la cause noire à la haine des juifs. Dieudonné : Enquête sur un antisémite'', ''Le Nouvel observateur'', 24 février 2005.</ref>{{,}}<ref>[http://www.jolpress.com/affaire-dieudonne-symptome-nouvel-antisemitisme-pierre-andre-taguieff-article-823876.html Antisémitisme: de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme?], Jolpress, janvier 2014, compte-rendu d'un entretien avec Pierre-André Taguieff</ref>.
Avec le temps ses propos sont toujours plus considérés comme relevant de l'injure raciale et de l'antisémitisme. Il a été condamné à plusieurs reprises pour ces motifs<ref>[http://www.denistouret.net/constit/Dieudonne.html ; le site de ce professeur de philosophie récapitule les principaux événements qui jalonnent le parcours de Dieudonné] ; [http://www.denistouret.net/constit/Dieudonne.html#17%20mars%202011%20libert%C3%A9%20appel, ''Dieudonné condamné en appel pour son spectacle avec Faurisson''] Ouest-france.com jeudi 17 mars 2011 condamnation confirmée en appel</ref>.


Le 16 février [[2005]], lors d’une conférence de presse à [[Alger]], Dieudonné qualifie la commémoration de la [[Shoah]] de {{citation|pornographie mémorielle}}<ref>{{Dailymotion|x1a7bj|extraits de la conférence de presse|fr}}</ref>{{,}}<ref>''Le Nouvel Observateur'', article du 22 février 2005, et ''Le Monde'' dans plusieurs articles des 18 et 19 février 2005.</ref>. Ces propos entraînent une nouvelle polémique et un procès. Dans un même temps, il s’en prend au {{citation|lobby sioniste, qui cultive l’unicité de la souffrance}} et se plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des {{citation|autorités sionistes}}<ref name="condamnation_alger"/> qui dominent, selon lui, le [[Centre national de la cinématographie|CNC]]. Lors de cette même conférence de presse, Dieudonné s'en prend également au [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] et au Premier ministre d’alors, [[Jean-Pierre Raffarin]], à qui il reproche d'avoir condamné les artistes qui cherchent à {{citation|faire applaudir la haine}} au cours d’un discours prononcé lors du dîner du CRIF : {{citation|Il y a le CRIF, cet organe d'inquisition qui est là –&nbsp;il y avait dix-sept ministres de la République et Raffarin en personne qui étaient au CRIF le week-end dernier&nbsp;– qui m'accuse maintenant parce que, évidemment, le CRIF, faut toujours leur lécher le cul, à cette équipe de malfrats, cette mafia qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile, s'ils continuent à faire ça<ref>{{Dailymotion|xgpl6_dieudonne-conf-presse-alger-1702200_news|Conférence de presse de Dieudonné à Alger le 17 février 2005|fr}}. [http://www.aidh.org/antisem/dieud02.htm Transcription]</ref>.}} Dieudonné est finalement condamné, en 2008, à {{unité|7000|euros}} d’amende pour diffamation publique à caractère racial<ref name="condamnation_alger">[http://afp.google.com/article/ALeqM5hnk4Q1vDcwMxv6FMmqPqizZ2zFbg « Propos sur la mémoire de la Shoah : condamnation de Dieudonné confirmée en appel »], dépêche AFP, 26 juin 2008.</ref>. Dieudonné prétend à l'époque avoir emprunté l'expression {{citation|pornographie mémorielle}} à une historienne israélienne, Idith Zertal ; [[Pierre-André Taguieff]] souligne que celle-ci n'a jamais employé ce terme, qui lui a été attribué par un militant d'extrême-gauche {{citation|antisioniste}}, dans un texte diffusé sur internet qui est probablement la source consultée par Dieudonné<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=432}}</ref>.
À l'étranger également, on lui impute des discours antisémites qui contreviennent aux lois sur la haine raciale.
En Belgique ses spectacles sont interdits à répétition pour cause d'incitation à la haine raciale, car estimés contraires aux lois belges sur ce point. Un spectacle fut même interrompu par la police à Bruxelles en mai 2012<ref>[http://www.rtbf.be/info/societe/detail_un-spectacle-de-dieudonne-interrompu-par-la-police-de-bruxelles?id=7766895 ''Un spectacle de Dieudonné interrompu par la police de Bruxelles'']sur rtbf.be.</ref>. Au Québec son spectacle est également interdit en 2012 pour les mêmes motifs<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-interdit-de-spectacle-a-montreal_1113842.html ''Dieudonné interdit de spectacle à Montréal''] sur l'Express</ref> mais tant la justice belge abandonne les charges<ref>[http://www.lesoir.be/357298/article/actualite/belgique/2013-11-08/justice-abandonne-charges-contre-dieudonne La justice abandonne les charges contre Dieudonné]</ref> qu'au Canada le [[B'nai B'rith#Canada|B'nai B'rith]] qui a tenté de monter un dossier sur son antisémitisme finit par se rétracter et de se déclarer ''déçu'' de son succès public en 2004 et 2007 déjà<ref>[http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/59367/finalement-dieudonne-n-est-pas-raciste-s-amende-le-b-nai-brith Finalement, Dieudonné n'est «pas raciste», s'amende le B'nai Brith]</ref>.


En mars 2005, peu après la polémique sur ses propos tenus à Alger, Dieudonné se rend en [[Martinique]] pour y donner une représentation de ''Mes excuses''. Immédiatement après son arrivée, il est agressé et frappé par quatre Juifs d'extrême droite, tous proches de la [[Ligue de défense juive]]. Ceux-ci expliqueront ensuite avoir reconnu fortuitement Dieudonné à l'aéroport et avoir décidé de lui {{citation|donner une leçon}}<ref name="Mercier3840">{{harvsp|Mercier|2009|p=38-40}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/03/02/agression-de-dieudonne-a-fort-de-france_400003_3224.html agression de Dieudonné à Fort-de-France] Le Monde 2/3/05, [http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-09/portrait-dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 « Dieudonné, le possédé de l'“antisionisme” »] ''Le Point'', 7 mai 2009.</ref>. L'affaire fait grand bruit en Martinique, où Dieudonné reçoit le soutien de plusieurs élus indépendantistes comme [[Garcin Malsa]], et profite notamment de ses contacts au sein de l'[[extrême gauche]] locale. Le [[4 mars]], alors que les agresseurs sont jugés en comparution immédiate, une manifestation de soutien a lieu devant le tribunal de [[Fort-de-France]]. Les manifestants scandent {{citation|Dieudonné est mon frère, Dieudonné est mon sang}} ; certaines personnes crient {{citation|Mort aux Juifs !}} Lors du procès, Dieudonné assure que les ancêtres de ses agresseurs auraient acheté des esclaves noirs, et présente les quatre hommes comme un {{citation|commando d'élite de l'armée israélienne}}. Les agresseurs sont condamnés à un mois de prison ferme<ref name="Mercier3840"/>{{,}}<ref>Journal télévisé [[France Ô]], édition jeudi 3 mars 2005.</ref>. Le lendemain du procès, l'écrivain martiniquais [[Aimé Césaire]] reçoit Dieudonné ; il déclare {{citation|il est jeune, il va à l'essentiel, il a mon soutien}}, et désigne ensuite l'humoriste par ces mots : {{citation|la jeunesse, l'avenir et cela me réconforte<ref>Francis Carole, [http://www.africamaat.com/LA-MARTINIQUE-ET-DIEUDONNE « La Martinique et Dieudonné. Résister à la campagne de manipulation et maintenir le cap de la dignité »], ''Africamaat'', mars 2005.</ref>}}. Des proches d'Aimé Césaire dénoncent par la suite l'instrumentalisation de ce dernier par Dieudonné, et affirment que Césaire, alors âgé de 92 ans, ignorait tout de l'humoriste<ref>Patrick Girard, [http://www.marianne2.fr/NON,-DIEUDONNE-NE-NOUS-REPRESENTE-PAS_a107722.html « Non, Dieudonné ne nous représente pas »], ''Marianne'', 19 mars 2005.</ref>. L'historien [[Pap Ndiaye]] va jusqu'à parler de {{citation|captation d'héritage}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=78}}</ref> et de {{citation|détournement de vieillard<ref>[http://www.debriefing.org/16152.html « L’auteur de “La vérité sur Dieudonné”, interviewée par L. Chickly (Primo-Europe) »], ''debriefing.org'', 23 décembre 2005.</ref>}}.
Malgré ses multiples condamnations et une certaine unanimité des observateurs sur la réalité de l'antisémitisme de ses propos et déclarations, Dieudonné dément à plusieurs reprises être antisémite, ce qui ne convainc pas pour autant les commentateurs<ref>[http://www.bbc.co.uk/news/magazine-25563233 Hugh Schofield, ''Dieudonne: The bizarre journey of a controversial comic'', [[BBC News]], 31 décembre 2013], [http://www.nytimes.com/2014/01/03/world/europe/concern-over-quenelle-gesture-grows-in-france.html Scott Sayare, ''Concern Over an Increasingly Seen Gesture Grows in France'', [[New-York Times]], 2 janvier 2014], [http://www.haaretz.com/jewish-world/jewish-world-news/1.568079 ''Controversial French comedian drops anti-Semitic show'', [[Haaretz]], 12 janvier 2014], [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/valls-dieudonne-m-bala-m-bala-est-sous-surveillance_1313427.html ''Valls: "Dieudonné M'bala M'bala est sous surveillance"'', [[L'Express]], 13 janvier 2014]</ref>.


Le [[28 mars]], Dieudonné est interrogé à l’antenne de la radio ''[[Beur FM]]'' ; l'essentiel de ses propos tourne autour du {{citation|complot sioniste}}. Pierre-André Taguieff, analysant son discours, juge qu'il se fonde sur {{citation|une vision conspirationniste du monde, où ceux qu'il appelle "les sionistes", incarnation du Mal, tiennent le rôle principal}}<ref name="Taguieff429">{{harvsp|Taguieff|2008|p=429-430}}</ref>. Durant l'émission, Dieudonné revient notamment sur le grand profit qu’auraient tiré certains Juifs de la [[traite négrière]], et plus globalement sur le rôle de la communauté juive : {{citation|Il y a eu des Juifs négriers qui s’en sont foutu plein les fouilles avec le commerce des Noirs. […] C’est une communauté qui a particulièrement bien gagné sa vie mais ça n’est pas la seule, les protestants, les chrétiens ont bien gagné leur vie. La communauté juive avait, aux États-Unis, quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux. […] Le premier article du Code noir, c’est : Nous interdisons le commerce aux Juifs. Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est-à-dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça<ref>{{Dailymotion|x68d6g_dieudonne-sur-beurfm-24_news|Dieudonné sur BeurFM 2/4|fr}}, au micro de Beur FM le 28 mars 2005 (Propos retranscrits dans ''Dieudonné : Dans les livres de classe de mes enfants, j’ai arraché les pages sur la Shoah'', ''L’Arche'' {{numéro}}565, mai 2005.</ref>.}} Il déclare également : {{citation|dans le livre de classe de mes enfants, j'ai arraché les pages sur la [[Shoah]]. Je le ferai tant que notre douleur ne sera pas reconnue}}<ref>harvsp|Mercier|2005|p=33}}</ref>. Les propos de Dieudonné, outre le fait d'imputer aux Juifs un comportement génocidaire à l'égard des Noirs, sont historiquement faux, les Juifs n'ayant bénéficié d'aucun monopole dans le commerce de l'esclavage<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=29}}</ref>. Interviewé trois jours plus tard sur ''Méditerranée FM'', il déclare : {{citation|La vérité, c'est qu'effectivement, ce peuple juif qui se dit persécuté de toujours a aussi participé à des persécutions ignobles. Il faut aussi qu'il assume}}<ref>[http://www.csa.fr/actualite/decisions/decisions_detail.php?id=31141 « Propos antisémites : Méditerranée FM mise en demeure »], 6 septembre 2005.</ref>. Dans les jours qui suivent son interview sur Beur FM, Dieudonné diffuse sur internet un appel à lutter contre le {{citation|racisme anti-[[goy]]}}<ref name="Taguieff429"/>.
=== Son public ===
À la suite de chercheurs tels Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, des journalistes se sont intéressés à son public.


Le politologue [[Pascal Boniface]], qui avait jusque-là défendu le droit de l'humoriste à la liberté d'expression, se souvient avoir constaté, en [[2005]], que les références aux juifs devenaient {{citation|systématiques}} dans ses spectacles. Il date de cette période la radicalisation de Dieudonné, jugeant que le {{citation|déferlement hostile}} que ce dernier a subi et {{citation|l’interdiction de fait de sa présence dans les médias}} l'ont amené à une {{citation|radicalisation extrême}}, notamment en faisant évoluer son entourage politique. Pour Pascal Boniface, l'humoriste a fini par donner {{citation|raison a posteriori à ses contradicteurs}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1121199-dieudonne-passe-de-comique-a-antisemite-en-10-ans-les-raisons-de-sa-popularite.html Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité], ''Le Nouvel Observateur'', 9 janvier 2014</ref>. Le contenu politique est de plus en plus présent dans les sketches de Dieudonné. La critique d'[[Israël]], du [[sionisme]], de l’[[impérialisme américain]] et du [[colonialisme]], ainsi que le thème, repris à [[Alain Soral]], d'un {{citation|système mondial}} soutenu par des complots, sont au centre de nombre de ses sketches. [[Pierre-André Taguieff]] voit dans l'affaire Dieudonné {{citation|l'un des symptômes d'une politisation dangereuse des haines intercommunautaires}} ; le politologue souligne à cet égard la tactique de Dieudonné qui consiste à employer systématiquement le terme {{citation|sioniste}} pour éviter celui de {{citation|juif}}, jugeant cependant que si cette {{citation|ruse lexicale}} a protégé Dieudonné de sanctions judiciaires, elle n'a {{citation|pas trompé ceux qui connaissent les tours et détours de la rhétorique anti-juive dans la période post-nazie}}<ref>{{harvsp|Taguieff|2008|p=427}}</ref>.
''L'Express'' en 2009 montre de jeunes musulmans enthousiastes, qui ne voient pas d'antisémitisme chez Dieudonné et ne sont choqués ni par la contestation des explications des attentats du 11 septembre, ni par la présence d'un négationniste tel Faurisson aux côtés de Dieudonné. Celui-ci se produit devant un public qui lui est acquis a constaté la journaliste. Ce public est {{citation|cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes rasés en bombers}}<ref> Julie Joly [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-dans-ses-oeuvres_743279.html Dieudonné dans ses œuvres] L'Express 26/2/2009</ref>.


Le [[8 mai]] [[2005]], Dieudonné participe à une manifestation organisée par les [[Indigènes de la République]], dont l'appel contre le {{citation|colonialisme}} contemporain qui sévirait dans les Banlieues françaises correspond à sa stratégie intracommunautaire. Sa participation au défilé ne fait cependant pas l'unanimité : [[Francine Bavay]] et [[Gilles Manceron]] quittent la manifestation en découvrant la présence de Dieudonné<ref name="Mercier9697"/>.
En 2013, Nolwenn Le Blevennec, journaliste de [[Rue89]] interroge les spectateurs à la sortie du dernier spectacle de Dieudonné pour essayer de cerner le niveau d'information et de conscience qui est le leur quant aux événements et aux thèmes auxquels il est fait allusion. En l'occurrence pour ce spectacle ce sont les Juifs et la Libye pour l'essentiel. Elle s'aperçoit alors que ces derniers sont extrêmement peu informés de ces sujets dans leur dimension de politique et d'histoire<ref>[http://www.rue89.com/2013/04/12/fans-quand-dieudonne-fait-sketch-fait-encore-sketch-241418 quand Dieudonné fait sketch, fait encore sketch]</ref>.


Dans le courant de 2005, divers soutiens de Dieudonné dans les milieux du spectacle se désolidarisent progressivement de lui. [[Jamel Debbouze]] dit avoir réalisé l'évolution de Dieudonné en le voyant, lors de son spectacle au Zénith en décembre 2004, s'en prendre à des personnalités juives, et alimenter {{citation|le fantasme d'une France livrée aux "sionistes"}}<ref>''Djamel Debbouze se désolidarise de Dieudonné'', ''Le Figaro'', 13 février 2005</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20051021.OBS2995/des-artistes-dementent-soutenir-dieudonne.html Des artistes démentent soutenir Dieudonné], ''Le Nouvel Observateur'', 9 novembre 2005</ref>. [[Thierry Ardisson]] décide de {{citation|siffler la fin de la récréation}} et de cesser de l'inviter, commentant : {{citation|Dieudonné est a priori plus sympathique que [[Marcel Déat]] mais s'il parle comme lui, il n'a pas sa place chez moi}}. Dieudonné accuse de son côté Ardisson de s'être {{citation|couché devant les Juifs}}<ref name="Mercier140152"/>. En décembre 2005, différentes personnalités, parmi lesquelles des historiens et des sociologues, cosignent une tribune dans ''[[Le Monde]]'' pour souligner que {{citation|lutter contre les séquelles du colonialisme n’autorise pas les discours antisémites}} ; les auteurs jugent que dans les {{citation|discours inacceptables}} de Dieudonné - qui dérivent en partie des certaines [[Les Juifs et l'esclavage#Allégations et réfutations en Amérique|théories antisémites]] colportées notamment aux États-Unis par [[Louis Farrakhan]] - la {{citation|matrice antisémite}} est là, {{citation|avec son centre paranoïaque}}<ref>[http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1064 « Démons français »], ''Le Monde'', 5 décembre 2005, par près de vingt auteurs dont : Salah Amokrane, [[Nicolas Bancel]], [[Benjamin Stora]], [[Christiane Taubira]], [[Pierre Vidal-Naquet]], [[Michel Wieviorka]], [[Laurent Mucchielli]], [[Pap Ndiaye]].</ref>.
Un même constat est fait par Slate. Le site relève que le public est jeune, composé de jeunes musulmans, de jeunes issus de l'immigration et de militants politiques d'extrême-droite, à propos desquels il s'interroge sur leur degré de conscience<ref name="slate74429">[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>.


Le {{Date|23|décembre|2005}}, Diéudonné annonce être candidat à l’[[élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle de 2007]]<ref>[http://tf1.lci.fr/infos/france/2005/0,,3274763,00-dieudonne-candidat-presidentielle-2007-.html « Dieudonné candidat à la présidentielle de 2007 »], ''[[La Chaîne Info|LCI]]'', {{Date|23|décembre|2007}}.</ref> ; il présente comme {{citation|anticommunautariste}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20051229.OBS0364/ Nouvel Obs.com]</ref> et se réclame du projet de {{citation|république sociale universelle}} du président vénézuelien [[Hugo Chávez]], affirmant souhaiter que la France devienne {{citation|le [[Vénézuela]] de l'Europe}} en rejoignant {{citation|le camp des nations résistantes au Nouvel ordre mondial}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=55}}</ref>. En octobre [[2006]], il annonce renoncer faute de moyens à sa candidature présidentielle<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20061011.OBS5301/dieudonne-renonce-a-etre-candidat.html Dieudonné renonce
Durant les polémiques autour du geste de la quenelle et de la tenue du spectacle ''Le Mur'', de nombreux universitaires ont décrit le public de Dieudonné et dénoncé la nature, les méthodes et les dangers de la propagande de celui-ci.
à être candidat], ''Le Nouvel Observateur'', 12 octobre 2006</ref>.


=== Évolution de son entourage ===
Jean-Paul Gautier, historien et auteur du livre ''La Galaxie Dieudonné'', estime que Dieudonné s’adresse :
* d'abord aux jeunes de banlieue : {{Citation|Ils sont issus de l'immigration, ils ne sont pas riches, ils n'ont pas forcément fait de longues études, ils peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi… Ce sont des personnes qui se sentent lésées par la société, qui ont du mal à se faire une place. En résumé, il leur dit : « Regardez, pendant que vous galérez, les juifs s'en mettent plein les poches ! » Et cela marche}} ;
* puis plus largement aux conspirationnistes, aux négationnistes, aux personnes ancrées à l'extrême droite depuis longtemps, ou encore des fondamentalistes musulmans qui se sont tournés vers lui avec le conflit israélo-palestinien<ref>[http://www.francetvinfo.fr/societe/quelle-ideologie-se-cache-derriere-la-quenelle-de-dieudonne_486924.html FranceTvinfo].</ref>.


Au milieu des [[années 2000]], l'entourage de Dieudonné évolue sensiblement. [[Pascal Boniface]] juge que les polémiques autour de Dieudonné, sa {{citation|visibilité}} sur un {{citation|sujet sensible}} n'ont {{citation|pas attiré autour de lui que des défenseurs de la liberté d’expression, mais également des gens qui avaient un agenda politique bien arrêté et ouvertement raciste et antisémite<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1121199-dieudonne-passe-de-comique-a-antisemite-en-10-ans-les-raisons-de-sa-popularite.html Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité], ''Le Nouvel Observateur'', 9 janvier 2014.</ref>.}}
[[Jean-Yves Camus]] estime que Dieudonné, situé {{citation|à la lisière entre la politique, le show-business et tout simplement le mercantilisme}}, se comporte comme le {{citation|gourou}} d'un groupement sectaire qui a ses codes et ses lieux de rassemblement<ref>[http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/antisemitisme/mythes-judeophobes/quand-l-humour-ne-fait-plus-rire-17-12-2013-56016_137.php "Quand l'humour ne fait plus rire..."], sur le site Akadem</ref>. Le politologue affirme que le comédien est en réalité un commerçant de l'idéologie antijuive qu'il propage<ref name="CamusJDD">[http://www.lejdd.fr/Societe/La-quenelle-un-geste-transgressif-d-une-betise-insondable-645892 "La quenelle, un geste transgressif d'une bêtise insondable"], Le JDD, 28 décembre 2013</ref>.
[[File:Soral Lyon.jpg|thumb|left|L'écrivain [[Alain Soral]] devient en 2004 un proche de Dieudonné.]]
Dans son ouvrage ''[[Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante]]'', paru en [[2002]] avant la polémique du sketch de France 3, [[Alain Soral]] s'en était pris vivement à Dieudonné, à qui il reprochait alors de fustiger {{citation|l'esclavagisme blanc}}. Qualifiant l'humoriste d'{{citation|inculte et désormais pas drôle}}, Soral écrivait : {{citation|Si Dieudonné s'énerve sur le populo français, celui-là même qui en fait une vedette dans notre beau pays si peu raciste, c'est peut-être parce qu'il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d'une plus juste représentation des “minorités visibles” ? Une “communauté invisible” certes sur-représentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo<ref>Édition de 2002, {{p.|102-104}}.</ref>.}} Ayant pris connaissance de ces écrits, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. Courant [[2004]], les deux hommes font connaissance ; ils deviennent finalement amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, à propos de « l’[[antisionisme]] et du [[lobby juif]]<ref>Azzeddine Ahmed-Chaouch, [http://www.leparisien.fr/politique/comment-dieudonne-s-est-rapproche-de-le-pen-08-01-2009-365566.php « Comment Dieudonné s’est rapproché de Le Pen »], ''[[Le Parisien]]'', 8 janvier 2009</ref> ».


Alain Soral participe dès lors à des meetings de la liste Euro-Palestine, au cours desquels il fait huer des personnalités juives : ces incidents contribuent à la rupture entre Dieudonné et [[Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient — EuroPalestine|CAPJPO-EuroPalestine]], dont les responsables refusent également que les rabbins de [[Neturei Karta]] prennent la parole lors d'une de leurs réunions<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=94-95}}</ref>. Soral demeure par la suite un très proche allié de Dieudonné, dont il fait figure d'{{citation|éminence grise}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=55}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/alain-soral-ennemi-public-n-2_1314383.html Alain Soral, ennemi public n°2], ''L'Express, 16 janvier 2014.</ref>.
[[Michel Wieviorka]] explique que Dieudonné, qui est avant tout une figure du [[nouvel antisémitisme]] qui se développe parmi les pro-palestiniens et les musulmans en voie de radicalisation, a réussi paradoxalement à rallier un public d'extrême droite séduit par des formes de racisme plus anciennes : {{citation|Le paradoxe se résout grâce à l'antisémitisme, qui subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par ailleurs.}} Ce sociologue insiste sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux, qui ont offert à Dieudonné un important public virtuel « antisystème »<ref>[http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-l-essor-d-un-public-antisysteme_4341646_3232.html "Derrière l'affaire Dieudonné, l'essor d'un public « antisystème »"], Le Monde, 31 décembre 2013</ref>.


D'autres personnalités controversées rejoignent bientôt l'entourage de Dieudonné, parmi lesquelles [[Ginette Skandrani]] (militante politique cofondatrice des [[Les Verts (France)|Verts]], régulièrement accusée d'antisémitisme et de négationnisme, et admiratrice de [[Mouammar Kadhafi|Kadhafi]]<ref name="Mercier3536">{{harvsp|Mercier|2005|p=33-36}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=100}}</ref>), Pierre Panet (co-animateur du site Les Ogres, ancien syndicaliste retraité devenu un partisan de [[Thierry Meyssan]] et des [[Théories du complot à propos des attentats du 11 septembre 2001|théories du complot sur le 11 septembre]]) qui interprète en 2005 un ''one-man-show'' produit et mis en scène par Dieudonné<ref name="Mercier3536"/>, ou encore [[Israël Shamir]] (écrivain, lui aussi objet d'accusations d'antisémitisme<ref name="Mercier3536"/>).
=== Sa défense, sa tactique ===


Dieudonné qui, au temps de son spectacle ''Pardon Judas'', fustigeait tous les monothéismes, se rapproche désormais de certaines personnalités et organisations associées à l'[[islam]] conservateur ou radical. En mars [[2005]], il fait sur son site internet l'éloge de [[Tariq Ramadan]]. Le mois suivant, il fait une apparition discrète au meeting annuel de l'[[Union des organisations islamiques de France]]<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=103-107}}</ref>. Il fait huer lors d'un de ses spectacles l'association anti-islamiste [[Ni putes ni soumises]], et apporte son soutien à une collégienne musulmane qui refusait d'enlever son [[Hijab|voile]] en cours<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=83-84}}</ref>. Il défend par ailleurs [[Al-Manar]], la chaîne du [[Hezbollah]], lorsque celle-ci est interdite d'émettre sur le territoire français<ref>''Dieudonné et Bouras manifestent pour Al-Manar'', ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{Date|8|décembre|2004}}.</ref>. Dans les années qui suivent, les fréquentations de Dieudonné comptent diverses personnes et organisations liées à l'[[islam]] radical, qu'il soit [[Sunnisme|sunnite]] ou [[Chiisme|chiite]] ; lors de sa campagne pour la présidentielle de 2007, son bureau de campagne compte parmi ses membres l'imam Abdelhakim Sefrioui, responsable du {{citation|Collectif Cheikh Yassine}}, un groupe se réclamant du [[Hamas]] palestinien. Dieudonné est également en relation avec les diverses associations chiites dirigées par [[Yahia Gouasmi]] et liées à l'[[Iran]], dont le [[Parti antisioniste]] est la vitrine politique<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=149}}</ref>
Dieudonné se positionne systématiquement derrière la liberté d'expression et prend une posture anti-communautariste, anti-religieuse et anti-système. Cette confusion entre ses revendications de pouvoir rire de tout et des interviews dans des organes d'information<ref>{{en}}[http://www.nytimes.com/2012/06/24/movies/dieudonne-french-comic-behind-the-anti-semite.html?_r=0 A French Jester Who Trades in Hate], par MAÏA de la BAUME</ref><ref>[http://blogs.mediapart.fr/blog/rasta/050114/interview-de-dieudonne-new-york-times-2012 Interview au New York Times]</ref>parfois à l'étranger met le trouble, car il semble inconcevable qu'il soit en train de faire de l'humour dans des émissions d'information ou de politique au [[Maghreb]]<ref>[http://www.algeriepatriotique.com/article/dieudonne-algeriepatriotique-israel-est-la-nation-du-racisme-du-mensonge-et-de-la-domination Dieudonné à Algeriepatriotique : «Israël est la nation du racisme, du mensonge et de la domination»]</ref>et en [[Iran]]<ref>[http://www.atlantico.fr/pepites/quand-dieudonne-jouait-avec-religions-television-iranienne-947105.html Quand Dieudonné "jouait" avec les religions à la télévision iranienne]</ref>. Il va donc prétendre sans cesse qu'il se moque de tout et ne s'attaque qu'à une élite manipulatrice<ref>[http://blog.francetvinfo.fr/scenes-politiques/2013/12/30/se-pretendant-antisioniste-de-quoi-dieudonne-est-il-vraiment-le-nom.html Se prétendant antisioniste, de quoi Dieudonné est-il vraiment le nom ?] par Olivier Biffaud</ref> tout en utilisant lui-même un montage savant de la langue française pour exprimer ce qui semble et a déjà été condamné comme opinions antisémites à quelques reprises malgré un florilège de déclarations impressionnant<ref>[http://jssnews.com/2014/01/15/discours-compare-dieudonne-ou-linspiration-hitlerienne/ Discours comparé: Dieudonné ou l’inspiration hitlérienne…] par Samuel Binyamin]</ref>(il n'a jamais été condamné pour des opinions anti-catholique ou anti-musulman malgré plusieurs procès<ref>[http://www.la1ere.fr/2014/01/07/dieudonne-et-les-outre-mer-un-passe-tumultueux-98615.html Dieudonné et les Outre-mer : une histoire tumultueuse, Dieudonné, habitué des tribunaux]</ref>). Les sorties de Dieudonné sont indubitablement provocantes mais beaucoup des procès ont été perdus parce que faits sur une transformation ou un résumé de ses dires ce qui contribue encore plus à augmenter la confusion et pose question sur les stratégies de ceux qui prétendent le combattre car bien qu'ayant gagné l'écrasante majorité de ses procès, il est difficile de se prononcer puisque la majorité lui ont été faits en transformant ses paroles<ref>[http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/quand-jacubowicz-cite-dieudonne-146149 Quand Jacubowicz cite Dieudonné]</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131227.OBS0807/quand-dieudonne-s-allie-a-robert-faurisson-et-youssouf-fofana.html Quand Dieudonné s’allie à Robert Faurisson et Youssouf Fofana]</ref> et que certaines cours de justice ont fini par avaliser que les paroles transformées étaient bien ce qu'il avait voulu dire.
[[File:Dieudonne2.jpg|thumb|Dieudonné en 2005, à la conférence ''Axis For Peace'' organisée par le [[Réseau Voltaire]].]]
Les 17 et 18 novembre 2005, Dieudonné participe à la conférence {{lang|en|''Axis For Peace''}} organisée à [[Bruxelles]] par le [[Réseau Voltaire]] et son dirigeant [[Thierry Meyssan]] ; il en signe la déclaration finale qui dénonce la politique [[néoconservatisme|néo-conservatrice]] américaine colonialiste axée sur le contrôle des ressources énergétiques. Il y déclare qu'[[Internet]] peut être utilisé comme un vecteur d'information et de mobilisation propalestinien, au contraire des médias traditionnels qu'il accuse de diffuser message sioniste et raciste<ref>[http://www.voltairenet.org/article131194.html#article131194 « Dieudonné : “Il y a une parole raciste libérée qui va plus loin que ce qu’osait dire l’extrême-droite” »], site du réseau Voltaire, 18 novembre 2005.</ref>.


Plusieurs personnes qui avaient jusque-là soutenu Dieudonné s'inquiètent, dès 2005, de l'évolution de son entourage : [[Noël Mamère]] croit l'humoriste victime de sa propre volonté d'être reconnu comme politique, mais également de son {{citation|inculture}} en la matière, qui lui ferait méconnaître Ginette Skandrani et sous-estimer la {{citation|dangerosité}} de l'[[Union des organisations islamiques de France|UOIF]]. [[Pascal Boniface]] partage cette analyse et souligne la {{citation|naïveté}} de Dieudonné<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=106-107}}</ref>.
Cependant son récent positionnement à défendre ou à mettre en scène des criminels condamnés depuis l'intellectuel antisémite [[Robert Faurisson]] en passant par la [[tribu Ka]] jusqu'au chef de gang [[Affaire du gang des barbares#Youssouf Fofana|Youssouf Fofana]] - [[criminel]] de droit commun condamné à la [[Emprisonnement à perpétuité|réclusion criminelle à perpétuité]], notamment pour [[enlèvement]], [[Séquestration (crime)|séquestration]] en bande organisée avec actes de [[torture]] et de [[barbarie]], [[assassinat]] - recouvre encore une autre dimension allant jusqu'à faire des dépôts de plainte contre par exemple le président de la [[LICRA]] pour antisémitisme et lui vaut un nouveau procès pour injure, diffamation et apologie de crime suite à sa chanson ''Libérez Fofana''.


Si [[Calixthe Beyala]], après avoir vivement soutenu Dieudonné, prend ses distances avec lui ; l'humoriste côtoie désormais des personnalités plus radicales. Le Parti kémite, un groupuscule [[Noir (humain)|noir]] radical, tient des réunions au [[théâtre de la Main d'or]] et assure occasionnellement la sécurité de Dieudonné ; la [[tribu Ka]], une scission du Parti kémite dirigée par [[Kémi Séba]] (et dissoute en 2006 par le gouvernement pour antisémitisme), soutient également l'humoriste<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=74-75}}</ref>. Tout en tenant un discours étroitement communautariste à l'attention d'une partie de ses alliés, et en fréquentant des groupes radicaux, voire [[racialisme|racialistes]], Dieudonné continue de se présenter comme {{citation|universaliste}} et opposé au communautarisme. Il fait notamment l'apologie du [[métissage]], dont il se félicite d'être lui-même issus<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=115-116}}</ref>.
Toute sa tactique est donc fondée sur un paradoxe, celui de dénoncer une [[concurrence des victimes]] et de l'instrumentaliser à toutes les sauces<ref>[http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-le-4e-antisemitisme-dieudonne-et-la-concurrence-des-memoires-20 L'antisémitisme de Dieudonné : le multiculturalisme en cause ?]</ref>{{,}}<ref>[http://www.rfi.fr/emission/20140110-edwy-plenel-journaliste-president-co-fondateur-mediapart Edwy Plenel, journaliste, président et cofondateur de Médiapart]</ref> tout en multipliant les provocations avec une escalade continue.
Cependant, il est également un supporter d'une certaine opposition juive<ref>[http://jacobdemeknes.blogspot.be/2014/01/jacob-cohen-laffaire-dieudonne-est.html Jacob Cohen: L'affaire Dieudonné est révélatrice de la puissance du lobby judéo-sioniste] par [[Jacob_Cohen_(écrivain)|Jacob Cohen]]</ref> telle les [[haredim]] à une époque, tant en France qu'en Israël, en leur offrant régulièrement des tribunes comme lors de la mort d'[[Ariel Sharon]], en s'associant avec eux en politique dans le [[Parti antisioniste]] ou en leur faisant de la promotion comme pour le film israélien ''defamation'' dont il a aidé à réaliser le sous-titrage français et aidé à la diffusion<ref>[http://www.youtube.com/watch?v=Bcb3U0fmLF0 Diffamation!]</ref>, ou en reprenant les thèses de [[Yakov M. Rabkin]] envers le sionisme. Il est également accusé de reprendre les discours d'un [[Louis Farrakhan]]<ref>[https://histoireetsociete.wordpress.com/2014/01/08/dieudonne-et-louis-farrakhan-analogie-nest-pas-raison-mais-elle-est-parfois-troublante/ Dieudonné et Louis Farrakhan, analogie n’est pas raison, mais elle est parfois troublante] par Paul Moreira</ref>{{,}}<ref>[http://www.crif.org/fr/tribune/de-quoi-dieudonn%C3%A9-est-il-le-nom/48438 De quoi Dieudonné est-il le nom?] par Michèle Tribalat (démographe), [[Pascal Bruckner]] (écrivain), le {{Dr}} [[Richard Prasquier]] (Président d'honneur du CRIF) et [[Jacques Tarnero]] (essayiste)</ref>.


Dieudonné commence, à la même époque, à se rapprocher du [[Front national (parti français)|Front national]], qu'il avait combattu durant la décennie précédente. Il prend ainsi la défense de [[Bruno Gollnisch]] après les [[Affaire des propos de Bruno Gollnisch d'octobre 2004|propos controversés]] tenus par ce dernier en [[2004]], et déclare : {{citation|J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées [à celles de M. Gollnisch], mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch : retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus<ref name="defense_gollnisch">[http://www.minorites.org/article.php?IDA=7204 « Un homme interpelé après avoir agressé verbalement Dieudonné à Orly »], AFP, 6 mars 2005, {{citation|Je me suis battu politiquement contre l’extrême droite en France, à Dreux. J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées, mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch, retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays… ce n’est pas pour défendre les opinions politiques (de Bruno Gollnisch), mais je trouve ça incroyable. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus.}}</ref>}}. En [[2005]], avant même que le rapprochement entre Dieudonné et le Front national ne soit officiel, [[Anne-Sophie Mercier]] trouve {{citation|saisissante}} la convergence entre les discours de l'humoriste et de [[Jean-Marie Le Pen]], notamment quand il s'agit d'employer {{citation|une rhétorique datant d'avant-guerre quand il s'agit d'évoquer la puissance supposée des Juifs}}<ref>{{harvsp|Mercier|2005|p=162}}</ref>. En avril [[2006]], Dieudonné accorde une interview au premier numéro de la nouvelle formule du journal d'extrême droite ''[[Le Choc du mois]]'' : il s'y présente comme {{citation|la vraie gauche}}, tandis que Jean-Marie Le Pen serait, lui, le champion de {{citation|la vraie droite}}<ref>[http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2006/04/25/1037-dieudonne-dans-le-choc-du-mois Dieudonné dans le Choc du mois], ''prochoix'', 25 avril 2006</ref>. Parmi les membres de l'entourage de Dieudonné, [[Alain Soral]] officialise fin 2006 son engagement au Front national, rejoignant l'équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen ; Marc George, coordinateur de la campagne présidentielle avortée de Dieudonné et coresponsable d'[[Égalité et Réconciliation]], l'association d'Alain Soral, est lui-même un ancien militant du FN. Dieudonné et Soral fréquentent également l'homme d'affaires [[Frédéric Chatillon]], ancien chef du [[Groupe union défense|GUD]]. Ils accompagnent Chatillon à l'été 2006 lors d'un voyage au [[Liban]] et en [[Syrie]], où ce dernier a de nombreux contacts haut placés<ref>[http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html Les étranges amitiés de Dieudonné], ''Le Monde'', 24 février 2009</ref>.
Un épilogue de l'affaire Dieudonné en 2014 est de voir des appels à réviser la manière d'enseigner l'Histoire de la Shoah ou d'en faire vivre le souvenir<ref>[http://www.lexpress.fr/education/apres-l-affaire-dieudonne-oui-on-peut-enseigner-la-shoah-a-l-ecole_1312950.html Après l'affaire Dieudonné: "Oui, on peut enseigner la Shoah à l'école"] par Olivier Monod sur interview de Sophie Ernst auteure de '' Quand les mémoires déstabilisent l'école, mémoire de la Shoah et enseignement''</ref>{{,}}<ref>[http://www.causeur.fr/dieudo-fini-de-rire-et-si-on-pensait,25739 Dieudo : fini de rire! Et si on pensait?] par [[Élisabeth Lévy]]</ref> ce qui ne manque pas d'augmenter une confusion qu'il exploite et de voir des auteurs séparer le personnage de Dieudonné du phénomène qu'il représente<ref>[http://www.lalibre.be/debats/opinions/dieudonne-et-le-triomphe-du-vide-52c1889035701baedaad1786 Dieudonné et le triomphe du vide] par François De Smet</ref> tel [[Éric Zemmour]]<ref>[http://www.7sur7.be/7s7/fr/1527/People/article/detail/1771747/2014/01/10/Zemmour-avocat-inattendu-de-Dieudonne.dhtml Zemmour avocat inattendu de Dieudonné]</ref>risquant de reforcer certains pans de son discours mais démontrant par contre que contrairement à ses prétentions, il existe bien des gens qui pensent sans tabous et qu'il n'y avait pas de censure réelle seulement des crispations qu'il ne contribue pas à atténuer.


Le {{Date|11|novembre|2006}}, Dieudonné se rend à la [[Fête des Bleu-blanc-rouge]] du [[Front national (parti français)|FN]] au Bourget et y rencontre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]]<ref>[http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=965761 « Dieudonné rencontre Jean Marie Le Pen à la fête Bleu-Blanc-Rouge »], ''[[Le Monde]]'', {{Date|14|novembre|2006}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/218130.FR.php « Dieudonné à la fête du FN : une visite pas si mystérieuse »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|20|novembre|2006}}.</ref>. La visite de l'humoriste à la fête du FN est notamment organisée par [[Alain Soral]] et d'autres relations de l'humoriste comme le conseiller régional FN [[Farid Smahi]] et [[Frédéric Chatillon]]. ''[[Le Canard enchaîné]]'' souligne qu'il s'agit là de l'aboutissement d'un long processus de rapprochement entre Dieudonné et une partie de l'état-major du FN<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=84-85}}</ref>. Dieudonné s’exprime ensuite à plusieurs reprises sur cette visite ; il assure s’inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à {{citation|la main tendue [par [[Jean-Marie Le Pen]]] aux Français d’origines étrangères et plus particulièrement aux Français d’origine africaine}}<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/216917.FR.php « Dieudonné se fait l’avocat de Le Pen »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|14|novembre|2006}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.francecourtoise.info/radio/page.php?id=291106 Interview] sur [[Radio courtoisie]] (29 novembre 2006) au micro de laquelle il revient sur les actions qu’il a menées contre le Front national dans les années 1990.</ref>. Alain Soral et Marc George, deux proches collaborateurs de Dieudonné, deviennent par la suite tous deux membres du comité central du Front national<ref>[http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html Les étranges amitiés de Dieudonné], ''Le Monde'', 24 février 2009</ref>. Ahmed Moualek, le responsable de ''La Banlieue s'exprime'', approuve également le rapprochement entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, et publie une longue interview de ce dernier sur son site internet<ref name="Briganti167168"/>{{,}}<ref>[http://lesogres.org/article.php3?id_article=1370 « Opération La Banlieue S’exprime ! »], lesogres.org, 24 janvier 2006.</ref>{{,}}<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article316 « La Rance en Action »], 6 août 2007, {{citation|Le Pen n’est ni raciste ni idiot.}} [http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2214/dossier/a339146-les_beurs_lep%C3%A9nistes.html « Les beurs lepénistes »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 12 avril 2007. [http://hebdo.nouvelobs.com/p2207/articles/a333851.html « Voyage au cœur de l’électorat frontiste »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 22 février 2007.</ref>
== Engagement politique ==
[[Fichier:Dieudonne2.jpg|thumb|upright=0.7|Dieudonné en 2005 à la conférence {{citation|Axis for Peace}} organisée par le [[Réseau Voltaire]].]]
{{refnec|Dans un premier temps, Dieudonné s'intéresse plus modérément aux questions d’ordre social et identitaire. Il dénonce un « continuum colonial et esclavagiste » ainsi que le rôle des religions.}}


En mars 2007, Dieudonné accompagne [[Jany Le Pen]], épouse de Jean-Marie Le Pen et présidente d'une association humanitaire, pour voyage au [[Cameroun]] destiné à alerter l'opinion sur le sort des Pygmées menacés par la déforestation<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/241407.FR.php « Dieudonné vante les mérites de Jany Le Pen »], ''Libération'', 16 mars 2007.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=85-86}}</ref>. En septembre 2007, il assiste à l’université d’été d'[[Égalité et Réconciliation]], le club politique dirigé par [[Alain Soral]]<ref name="Camus">{{pdf}} [[Jean-Yves Camus]], [http://www.tatamis.fr/documents/oct2007actualite%20juive_droit_de_reponse.pdf « Alain Soral rassemble Le Pen, Dieudonné et des islamistes »], ''Actualité juive'', {{numéro|994}}, {{date|3|octobre|2007}}.</ref>.
Mais son positionnement et son image publique évoluent dans les [[années 2000]] : il adopte un discours [[antisioniste]] qui s'en prend systématiquement à ce qu'il appelle « le lobby sioniste » à qui il attribue le « projet d’installer une domination de la vision sioniste sur la planète », et à propos duquel il dit employer le mot sioniste pour éviter le mot juif et le risque de procès<ref>« je ne prononce pas le mot juif. Après mes différents procès, j’ai compris » [http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-1-3_a261.html Les démons de Dieudonné]sur conspiracywatch.info</ref>. Ses prises de position politiques et ses propos sur les [[Juifs]] et la [[Shoah]] ont provoqué de nombreuses réactions et poursuites judiciaires à la suite desquelles il fut condamné à de multiples reprises<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/27/dieudonne-condamne-a-20-000-euros-d-amende-pour-provocation-a-la-haine_1796651_3224.html Dieudonné condamné à {{unité|20000|€}} d'amende pour provocation à la haine] sur Le Monde 27/11/2012</ref>. Il connaît ses premières condamnations définitives pour injures raciales dans la deuxième moitié de la décennie<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20040526.OBS9919/dieudonne-condamnepour-injures-raciales.html Dieudonné condamné pour injures raciales], sur tempsreel.nouvelobs.com, 27 mai 2004 et [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-09-22/dieudonne-devant-la-justice-pour-injures-raciales/920/0/379219 Dieudonné devant la justice pour « injures raciales »], lepoint.fr, 22 septembre 2009.</ref>.


En juillet 2008, Dieudonné fait baptiser sa fille par l’abbé [[catholicisme traditionaliste|traditionaliste]] [[Philippe Laguérie]], avec pour parrain [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-pen-parrain-d-un-enfant-de-dieudonne_531093.html « Le Pen reconnaît être le parrain d’un enfant de Dieudonné »], ''L'Express'', [[16 juillet]] [[2008]].</ref>{{,}}<ref>Valérie Zoydo, [http://www.20minutes.fr/article/242082/France-Le-Pen-a-20minutes-fr-Je-suis-le-parrain-de-la-troisieme-fille-de-Dieudonne-devant-Dieu-et-devant-les-hommes.php « Je suis le parrain de la troisième fille de Dieudonné devant Dieu et devant les hommes »], in ''20Minutes.fr'', 16 juillet 2008.</ref>{{,}}<ref>[http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/09/saint-eloi-le-b.html « La fille de Dieudonné a bien été baptisée par un prêtre traditionaliste »], ''libebordeaux.fr'', [[15 septembre]] [[2008]].</ref>. Apprenant cette nouvelle, [[Élie Semoun]] déclare qu’il coupe définitivement les ponts avec Dieudonné et exclut toute reformation de leur duo<ref>« Là je crois que ça suffit maintenant ! Cette fois c’est fini et bien fini avec Dieudonné. Certains évoquaient la reformation de notre duo, mais je dois vous dire que c’est clairement hors de question ! C’est fini… », déclaration sur [[RTL]], 17 juillet 2008.</ref>. Dieudonné déclare que ce parrainage comme un {{citation|coup de pub}} en introduction de son dernier spectacle ''J'ai fait l’con'', et assure avoir voulu se moquer des médias français et de la « censure » ou « boycott » dont il se dit victime<ref>{{Dailymotion|x70er9_dieudonne-remercie-les-medias_news|Dieudonné à ''Ce soir ou jamais''|fr}}, octobre 2008.</ref>. Les auteurs du livre ''La Galaxie Dieudonné'' voient dans ce rapprochement une opération conjointe de Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, l'un cherchant à faire parler de lui, et l'autre à démontrer que son parti n'est pas racistes<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=87}}</ref>. Le politologue [[Jean-Yves Camus]] y voit également la traduction d'une volonté commune de {{citation|dynamiter le système<ref>[http://www.iris-france.org/Interviews-2006-12-20.php3 « Une volonté de transgression très forte »], ''Libération'', 20 décembre 2006.</ref>}}, ce que semblent illustrer les propos de Dieudonné lui-même : {{citation|Il y a quelques années nous nous sommes beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord<ref>[http://www.rfo.fr/article1831.html « Comédie. Dieudonné confesse : J’ai fait l’con »]</ref>}}.
Par la suite, il soutient le régime iranien et rencontre plusieurs fois Ahmadinedjad<ref>[http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral, comment Dieudonné est devenu antisémite] sur Slate.fr</ref>, pour soutenir le Hezbollah au Liban<ref>[http://www.iran-resist.org/article2542.html sur Dieudonné]</ref>, ainsi que Bachar el Assad en Syrie ; il manifestera son soutien à [[Hugo Chávez]]<ref name="chavez">http://www.voltairenet.org/article143256.html Dieudonné Mbala Mbala rencontre le président Hugo Chavez à Damas] réseau Voltaire</ref> se réconciliera avec Le Pen et dira le préférer à Sarkozy pour les élections présidentielles de 2007<ref>[http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral Comment Dieudonné est devenu antisémite] sur Slate.fr 7/5/2009</ref>, et il poursuit sans relâche sa lutte qu'il appelle « antisioniste » en opposant les communautés<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Guerres-traite-negriere-crise-economique-Dieudonne-accuse-les-sionistes_a512.html traite négrière Dieudonné accuse les "sionistes"] sur www.conspiracywatch.info</ref> jusqu'à se faire financer par l'Iran qui a tenté de présenter à Cannes en 2012, son film (nommé l'Antisémite). Celui-ci a été refusé de projection car « clairement antisémite » selon [[Le Monde]] et contrevenant aux règles du Festival selon son responsable<ref>[http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2012/05/24/l-iran-introduit-dieudonne-en-catimini-au-festival_1706375_766360.html L'Iran introduit Dioeudonné en catimini au festival de Cannes] Le Monde 24/5/2012</ref>.


Le FN loue également, pour une somme de {{formatnum:60000}} euros, le [[Théâtre de la Main d'or|théâtre de la Main d’or]], pour les besoins d'une session de formation à la recherche des 500 signatures d'élus pour l’élection présidentielle de 2007<ref>[http://www.leparisien.fr/abo-politique/le-genereux-coup-de-pouce-de-le-pen-a-dieudonne-16-09-2008-227722.php « Le généreux coup de pouce de Le Pen à Dieudonné »], ''Le Parisien'', [[16 septembre]] 2008. </ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=85}}</ref>. Par ailleurs, en décembre 2008, le théâtre de la Main d’Or devient officiellement et ouvertement le QG d’[[Égalité et Réconciliation]]<ref>{{citation|[E&R] Partenariat E&R/Théâtre de la Main d’Or : Grande soirée d’inauguration samedi 6 décembre. Le théâtre de la Main d’Or deviendra officiellement samedi 6 décembre le point de ralliement d’Égalité et Réconciliation à Paris et pour la France. À cette occasion, ce partenariat sera inauguré en présence d’Alain Soral et de Dieudonné à partir de 19h.}} [http://www.egaliteetreconciliation.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=2919&Itemid=115 Communiqué publié sur le site d'Égalité et Réconciliation], 6 décembre 2008.</ref>.
Quant à la défense des Noirs en 2007, Dieudonné présente le CRAN - le [[Conseil représentatif des associations noires]] - comme {{citation|une imposture}} qui, selon lui, pratiquerait un communautarisme éloignant de la République. De son côté, le CRAN a dénoncé les prises de position de l'humoriste<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-17/associations-a-quoi-sert-le-cran/920/0/25010 « Association : À quoi sert le CRAN ? »], ''Le Point'', 17 janvier 2007. [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/12/30/01011-20081230FILWWW00278-dieudonnefaurisson-effroyable-cran.php « Dieudonné/Faurisson : “effroyable” (Cran) »], ''Le Figaro'', 30 décembre 2008.</ref>. Une analyse reprise par le sociologue [[Michel Wieviorka]], qui s'est félicité de la création du CRAN, « un mouvement anti-Dieudonné » selon lui<ref>Charlotte Rotman, [http://www.liberation.fr/politiques/010146809-un-mouvement-anti-dieudonne « Politiques. “Un mouvement anti-Dieudonné” »], ''Libération'', 29 avril 2006.</ref>.


Lors du scrutin présidentiel, Dieudonné appelle à voter [[José Bové]] au premier tour et [[Ségolène Royal]] au deuxième<ref>[http://lesogres.info/article.php3?id_article=3208 « Interview de Dieudonné : Le Pen, Bové, Royal et Charléty… (exclusif pour tous les sites OGRES et les autres non marchands) »], LesOgres.info, {{date|3|mai|2007}}.</ref>. José Bové annonce pour sa part qu’il refusait le soutien de Dieudonné<ref>[http://www.grioo.com/info8973.html « José Bové refuse le soutien de Dieudonné »], grioo.com, {{Date|17|janvier|2007}}.</ref>. Dieudonné ajoute cependant qu'en cas d’affrontement entre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Nicolas Sarkozy]] au second tour, il déclare pouvoir voter pour Le Pen {{citation|sans problème}}, ajoutant que celui-ci n’ayant pas de majorité à l’assemblée, il ne pourrait gouverner, ceci dans une volonté de créer une situation révolutionnaire<ref>[http://www.saphirnews.com/Dieudonne-vote-Le-Pen-contre-Sarkozy-au-second-tour_a6554.html « Dieudonné vote Le Pen contre Sarkozy au second tour »], entretien saphirnews aux Rencontres de l’UOIF, avril 2007.</ref>.
Les partisans de Dieudonné, comme Olivier Mukuna, son représentant en Belgique, le disent « [[antisionisme|antisioniste]] », et non « antisémite ». En revanche [[Anne-Sophie Mercier]], auteur de ''La vérité sur Dieudonné'', ne tire pas les mêmes conclusions du traitement médiatique de Dieudonné et l'accuse de {{citation|diffuser l'antisémitisme}}<ref>[http://www.debriefing.org/16152.html « L’auteur de ''La vérité sur Dieudonné'', interviewée par L. Chickly (Primo-Europe) »], debriefing.org, {{Date|23|décembre|2005}}</ref>.


Lors des [[Élections législatives françaises de 2007|élections législatives]], Dieudonné se déplace à [[Reims]] pour soutenir Patrick Bourson, candidat du Front national, considérant important que les {{citation|hommes de bonne volonté se réunissent<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elections_2007/20070522.OBS8319/dieudonne_soutientun_candidat_lepeniste.html « Dieudonné soutient un candidat lepéniste »], ''Le Nouvel Observateur'', {{date|22|mai|2007}}.</ref>}}.
En 2011, les Éditions Syllepse publient l'ouvrage ''La Galaxie Dieudonné. Pour en finir avec les impostures''. Les auteurs de ce livre analysent le parcours, le discours et l'entourage de Dieudonné ainsi que ses liens avec certains courants de l’[[extrême droite]] et de l’[[islamisme]] radical, concluant que les positions {{citation|antisionistes}} de l'humoriste masquent mal une obsession de la {{citation|[[Shoah|question juive]]}} et un antisémitisme virulent<ref>[[Stéphane François]], [http://tempspresents.wordpress.com/2011/08/16/stephane-francois-dieudonne/] Les Mondes de Dieudonné, recension de l'ouvrage sur le blog ''Fragments sur les temps présents'', 16 août 2011.</ref>.


En septembre 2007, Dieudonné met en scène et accueille au théâtre de la Main d'Or un one-man-show de [[Kémi Séba]], intitulé ''Sarkophobie''<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=96-97}}</ref>.
=== Premiers engagements et combat contre le Front national ===
Partisan de la régularisation des sans-papiers, du droit de vote des immigrés et du droit au logement, il soutient activement le [[Droit au logement (association)|DAL]]. Il est résolument engagé contre le Front national qu’il considère comme un {{citation|cancer}}<ref>{{Article| titre =Un métisse pas maté | journal =Le Nouvel Observateur | date =6 novembre 1997 | texte =http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p1722/articles/a16505-un_m%C3%A9tisse_pas_mat%C3%A9.html}}</ref>.


Dieudonné bénéficie par ailleurs, notamment via les relations d'Alain Soral, de réseaux politiques en [[Belgique]] et en [[Suisse]]. Le journaliste [[Olivier Mukuna]], auteur d'un livre et d'un documentaire prenant la défense de Dieudonné, devient son principal propagandiste en Belgique, où l'humoriste est soutenu par personnalités comme [[Michel Collon]] et [[Jean Bricmont]]<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=131-138}}</ref>.
Ainsi, lorsqu'il s'engage plus sérieusement dans la politique lors des [[élections législatives françaises de 1997|législatives de 1997]], dans la [[deuxième circonscription d'Eure-et-Loir]] (à [[Dreux]]), c’est pour s’opposer à [[Marie-France Stirbois]], candidate du FN. Il obtiendra 7,74 % des suffrages au premier tour, quand cette dernière se qualifiera avec 31,41 % des suffrages pour un deuxième tour d'où elle sortira finalement perdante<ref>http://www.assemblee-nationale.fr/elections/circ97-2/245.html Résultats de l'élection 1997</ref>.


Bien que moins présent dans les médias français, Dieudonné continue encore de bénéficier de certaines invitations : le [[7 octobre]] [[2008]], il figure parmi les invités de l'émission ''[[Ce soir (ou jamais !)]]'', présentée par [[Frédéric Taddeï]], sur le thème ''Humour et politique''. A l'animateur qui lui demande si le baptême de sa fille avec Le Pen pour parrain est {{citation|de l'humour ou de la politique}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=146-147}}</ref>, Dieudonné met l'accent sur sa volonté de provocation en déclarant {{citation|moi, rejoindre Le Pen au hit parade des enculés, vous imaginez pour un humoriste ?}} [[Anne-Sophie Mercier]] met pour sa part nettement en doute le fait que la démarche de Dieudonné ait un quelconque caractère humoristique et souligne, en 2009, le caractère dangereux de l'humoriste, qui libère {{citation|la parole antisémite, pardon, antisioniste}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=171-173}}</ref>.
En [[1998]], il est candidat aux élections régionales du [[Région Centre|Centre]]. Il obtient 4,77 % des suffrages avec la liste divers gauche ''Les Utopistes''<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/reg1998/024/2428.html Résultats des élections régionales] sur le site du [[Ministère de l'Intérieur (France)|Ministère de l'Intérieur]].</ref>.


A la fin des [[années 2000]], la nouvelle compagne de Dieudonné, Noémie Montagne - qu'il rencontre en [[2006]] ou [[2007]] - acquiert un rôle déterminant dans l'entourage professionnel de l'humoriste, dont elle gère les affaires et produit les spectacles via sa société Les Productions de la Plume (qui succède à Bonnie production, finalement radiée en 2013)<ref>[http://www.elle.fr/Societe/News/Noemie-Montagne-la-patronne-de-Dieudonne-2653384 Noémie Montagne, la patronne de Dieudonné], ''Elle'', 29 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.directmatin.fr/france/2014-01-09/qui-est-noemie-montagne-la-compagne-de-dieudonne-647899 Qui est Noémie Montagne, la compagne de Dieudonné ?], ''Direct Matin'', 21 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lyoncapitale.fr/Journal/France-monde/Actualite/France/Dieudonne-la-societe-de-production-n-a-pas-la-licence-pour-la-Main-d-Or Dieudonné: la société de production n'a pas la licence pour la Main d'Or], ''Lyon capitale'', 17 janvier 2014</ref>.
En 2000, il rejoint un collectif d’humoristes européens anti-[[Jörg Haider|Haider]] fondé par {{Lien|fr=Christoph Grissemann|lang=de|trad=Christoph Grissemann}} et {{Lien|fr=Dirk Stermann|lang=de|trad=Dirk Stermann}}<ref>[http://www.fidh.org/COLLECTIF-DES-HUMORISTES-EUROPEENS FIDH.org]</ref>.


=== Relations avec les milieux négationnistes ===
=== Candidatures en 2002 ===
Dans la seconde moitié des [[années 2000]], Dieudonné se rapproche de la mouvance [[négation de la Shoah|négationniste]], d'abord de manière allusive. En mai [[2006]], le magazine ''[L'Arche]]'' relève sur le site de campagne de Dieudonné un article signé {{citation|Serge Noith}} et suggérant que l'assassinat d'Ilan Halimi relèverait d'une manipulation de {{citation|la droite hypersioniste}} ; ''L'Arche'' reconnaît en {{citation|Serge Noith}} [[Serge Thion]], militant négationniste connu<ref>''L’assassinat d’Ilan Halimi, «c’est un complot sioniste» !'', ''L'Arche'' n° 577, 5 mai 2006</ref>. Le [[18 décembre]] [[2006]], Dieudonné se produit au [[Zénith de Paris]] dans son nouveau one-man-show, ''Dépôt de bilan''<ref group="Note">Sont présents comme invités [[Alain Soral]], [[Bruno Gollnisch]], [[Frédéric Chatillon]] et [[Thierry Meyssan]]</ref>. Dans un sketch de ce spectacle, Dieudonné imagine un dialogue avec le négationniste [[Robert Faurisson]], auquel il déclare : {{citation|Ne revenez jamais ! J'essaye de remonter dans le show-biz. Vous dites des choses insensées. Vous êtes en Isra... Vous êtes en France !}}. Il raconte ensuite une {{citation|[[blague de Toto]]}} contestant l'existence des {{citation|chambres à air}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=365-366}}</ref>.
{{refnec|Le {{Date|30|novembre|2000}}, il annonce son intention d'être le candidat des ''Utopistes'' à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]] Il ne recueille pas les [[élection présidentielle en France#Les candidats|parrainages]] nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.}}


L'essayiste [[Paul-Éric Blanrue]], soutien de Robert Faurisson, suscite finalement une rencontre entre ce dernier et Dieudonné<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=378}}</ref>. Le vendredi {{Date|26|décembre|2008}}, lors de la dernière représentation au [[Zénith de Paris]] de son spectacle ''J’ai fait l’con'', et en présence de nombreuses personnalités, dont [[Kémi Séba]], [[Jean-Marie Le Pen]]<ref name="lepenintéressant">[http://www.leparisien.fr/politique/le-pen-juge-le-show-de-dieudonne-interessant-30-12-2008-357458.php « Le Pen juge le show de Dieudonné “intéressant” »] sur le site du journal ''[[Le Parisien]]''.</ref> et d’autres membres du [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>[http://www.rue89.com/2009/01/11/dieudonne-faurisson-le-pen-decryptage-du-trio-infernal?page=1 « Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage du trio infernal »], ''[[Rue89]]'', 11 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://lesogres.info/article.php3?id_article=4153 « DIEUDONNE avec Faurisson POUR LES NULS (de journalistes) - Faux-Vrai indispensable pour pas mourir abruti »], ''lesOgres.info'', 13 janvier 2009.</ref>, Dieudonné organise une apparition surprise de [[Robert Faurisson]] sur scène. Après que le négationniste soit arrivé par les coulisses à l'insu de la direction du Zénith, Dieudonné annonce la venue d'un homme qui est {{citation|un scandale à lui tout seul}}, invite la salle à saluer ce dernier par un {{citation|tonnerre d'applaudissements}} et lui fait remettre un {{citation|Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20081228.OBS7411/un_negationniste_gueststar_de_dieudonne_au_zenith.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17 « Albanel consternée par la provocation de Dieudonné »], sur le site du journal ''[[Le Nouvel Observateur]]'', consulté le {{date|28|décembre|2008}}.</ref>}}. Le comédien Jacky Sigaux, par ailleurs régisseur du théâtre de la main d'or, vêtu d'un costume de déporté juif (pyjama rayé et [[étoile jaune]]) remet à Faurisson le {{citation|trophée}}, en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes. Faurisson, lui, s'abstient de faire allusion à ses propres thèses, mais prédit à Dieudonné qu'il risque d'encourir des poursuites. L'humoriste répond {{citation|Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi. C'est même la plus grosse connerie que j'ai faite mais la vie est trop courte. Déconnons et désobéissons le plus vite possible !}} Il invite ensuite la salle à crier {{citation|Vive la Palestine !}}. La vidéo de la brève rencontre entre Dieudonné et Faurisson - qui ne reste sur scène que quelques minutes - circule bientôt sur internet, notamment mise en ligne par ''La Banlieue s'exprime''<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/28/l-humoriste-dieudonne-derape-une-nouvelle-fois_1135912_3224.html « L’humoriste Dieudonné dérape une nouvelle fois »] sur le site du journal ''[[Le Monde]]'', consulté le {{date|28|décembre|2008}}.</ref>{{,}}<ref>[[Michel Wieviorka]], [http://www.rue89.com/wieviorka/2008/12/29/dieudonne-le-negationnisme-le-fn-et-ses-penseurs-en-declin « Dieudonné : le négationnisme, le FN et ses “penseurs” en déclin »], [[Rue89]], 29 décembre 2008.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=366-370}}</ref>.
Il entend incarner la {{citation|troisième gauche verte}}. Il présente par ailleurs l’esclavage comme la {{citation|tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité}} et met en garde contre {{citation|un deux poids deux mesures}} dans l’indemnisation des descendants des victimes de crimes historiques{{citation|Si la France a décidé d’indemniser les descendants des déportés, il doit en être de même pour les descendants d’esclaves, il ne peut y avoir deux poids deux mesures.}} Ce n'est que 5 ans plus tard que le thème prendra une place si importante qu'il sera accusé de mise en concurrence des victimes par antisémitisme, ignorant la [[loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l'humanité|loi Taubira]] de 2001 qui établit l'[[esclavage]] et la [[traite négrière]] comme un [[crime contre l'humanité]]<ref>[http://www.mafhoum.com/press7/228C34.htm "Dieudonné s’empêtre dans l’antisémitisme au nom des Noirs"] Le Monde cité par le site mafhoum</ref>.


Dieudonné déclare par la suite : {{citation|Je ne suis pas d’accord avec toutes les thèses de Faurisson. Il nie par exemple la [[traites négrières|traite des esclaves]] organisée depuis l’[[île de Gorée]], au large de [[Dakar]]. Mais pour moi, c’est la [[liberté d’expression]] qui compte<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/29/nouvelle-provocation-negationniste-de-dieudonne-m-bala-m-bala_1136043_3224.html « Nouvelle provocation négationniste de Dieudonné M’Bala M’Bala »] sur le site du journal ''[[Le Monde]]''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200852/dieudonne-derape-encore_175242.html « Dieudonné dérape encore »], ''[[Le Journal du dimanche]]'', 28 décembre 2008.</ref>.}}
Toutefois ne parvenant pas à réunir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle, il participe aux [[Élections législatives en France|législatives]] à [[Sarcelles]], en compagnie de Joby Valente — vice-présidente du COFFAD — pour affronter [[Dominique Strauss-Kahn]]. Il se présente comme le candidat de {{citation|l’avant-garde de tout un continent en train de mourir<ref>''Le Parisien'', 3 juin 2002, {{citation|Nous sommes l'avant-garde de tout un continent en train de mourir. À nous de prendre nos responsabilités et de gagner du pouvoir ici. C'est ici que l'on va gagner le combat pour l'Afrique car la France fait la politique africaine}}</ref>}}. Accusé de communautarisme, il renvoie [[Dominique Strauss-Kahn]] à son propre communautarisme supposé<ref>Dans ''Le Parisien'', 3 juin 2002, {{citation|je suis un homme noir fier de ma couleur, mais me défiant de tout communautarisme, contrairement à [[Dominique Strauss-Kahn]] qui soutient les intérêts d’Israël}}. Dans ''Le Parisien'', 4 juin 2002, {{citation|Il a été ministre des Finances, mais j'aurais aussi aimé qu'il apporte une aide au peuple palestinien qui subit des humiliations terribles}}.</ref> et met en avant le soutien que lui apporte le [[Parti des musulmans de France]]<ref>« J’ai choisi Sarcelles pour ses communautés », ''Le Parisien'', 18 mai 2002, {{citation|J'ai reçu le soutien du Parti des musulmans de France, qui voit en moi un moyen d'ouvrir le dialogue}}</ref>. Il recueillera 2,18 % des suffrages, sous l'étiquette « Divers gauche »<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/avotreservice/resultats-elections/LG2002/095/circons08.html Résultats des élections législatives] sur le site du [[Ministère de l'Intérieur (France)|Ministère de l'Intérieur]].</ref>.


Le ministère public et plusieurs associations (MRAP, LDH, SOS Racisme, UEJF…) considèrent que Dieudonné, en appelant avec insistance les applaudissements du public et en faisant remettre un prix au principal négationniste français par un technicien déguisé en déporté juif, a commis un délit d’injure raciale. La [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme]] (LICRA) estime de surcroît que le discours prononcé par Faurisson constitue une « [[apologie]] de [[négationnisme]] » et demande l’application de la [[Loi Gayssot|loi]] en la matière<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-licra-demande-au-parquet-de-poursuivre-dieudonne_728605.html « La Licra demande au parquet de poursuivre Dieudonné »], sur le site du journal ''[[L'Express|L’Express]]'', consulté le {{date|29|décembre|2008}}.</ref>. [[Serge Klarsfeld]], président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, se montre plus dubitatif, aucun propos explicitement négationniste n'ayant été tenu au Zénith<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20081229.OBS7514/klarsfeld_ne_voit_pas_de_propos_negationnistes_au_zenit.html Klarsfeld ne voit pas de propos négationnistes au Zénith], Nouvelobs.com, publié le 31 décembre 2008.</ref>.
=== Rencontre avec Alain Soral ===
{{article détaillé|Alain Soral}}
Dans son ouvrage ''[[Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante]]'', paru en [[2002]] avant la polémique due au sketch sur France 3, [[Alain Soral]] s'en prend à Dieudonné<ref>Édition de 2002, {{p.|102-104}}.</ref>, et lui reproche de fustiger {{citation|l'esclavagisme blanc}}. Qualifiant l'humoriste d'{{citation|inculte et désormais pas drôle}}, l'auteur écrit {{citation|Si Dieudonné s'énerve sur le populo français, celui-là même qui en fait une vedette dans notre beau pays si peu raciste, c'est peut-être parce qu'il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d'une plus juste représentation des « minorités visibles » ? Une « communauté invisible » certes sur-représentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo.}}


Sur le plan médiatique, cette affaire provoque un tollé<ref>[http://www.lesechos.fr/info/france/4813741-affaire-dieudonne-tolle-de-la-classe-politique-et-des-associations.htm « Affaire Dieudonné : tollé de la classe politique et des associations »], sur le site du journal ''[[Les Échos]]'', consulté le {{date|30|décembre|2008}}.</ref>, de nombreux partis politiques, du [[Parti communiste français|Parti communiste]] à l’[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], condamnent l'initiative de Dieudonné. De son côté, le maire de Paris, [[Bertrand Delanoë]], suivant les décisions d’annulation de spectacles de Dieudonné, que ce soit à [[Montpellier]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gPFD_xntVkTmIfQLZ2-NTD86pU0A « Montpellier : la ville demande la déprogrammation d’un spectacle de Dieudonné »], dépêche de l’[[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Besançon]] ou [[Belfort]], a fait savoir, lors de ses vœux à la presse, qu’il interdirait aux théâtres publics de la capitale d’accueillir le spectacle de l’humoriste<ref>[http://www.liberation.fr/theatre/0101311241-delanoe-prive-dieudonne-de-theatres-parisiens « Delanoë prive Dieudonné de théâtres parisiens »], ''Libération'', 12 janvier 2009.</ref>.
À la suite de ces écrits, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. En [[2004]], les deux hommes font connaissance et deviennent finalement amis et politiquement proches, se rejoignant, selon Soral, à propos de « l’antisionisme et du [[lobby juif]]<ref>Azzeddine Ahmed-Chaouch, [http://www.leparisien.fr/politique/comment-dieudonne-s-est-rapproche-de-le-pen-08-01-2009-365566.php « Comment Dieudonné s’est rapproché de Le Pen »], ''[[Le Parisien]]'', 8 janvier 2009</ref> ».


Dieudonné interprète ensuite un sketch avec Robert Faurisson — ce dernier jouant une « parodie » de [[Serge Klarsfeld]] — pour les besoins d’une vidéo figurant dans les bonus du [[DVD]] de ''J’ai fait l’con''<ref>Claude Guillon, [http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=256 « Céline, Dieudonné, Faurisson : toujours les maux pour rire »], {{date|16|mai|2009}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lesogres.info/article.php3?id_article=4241 « SCOOP INTERDIT : Dieudonné Faurisson Kippa le sketch !!! THE FAURISSON CASE BONUS DVD J’AI FAIT L’CON au zenith » ''(sic)''], ''LesOgres.Info'', 25 mars 2009.</ref>.
Dès lors associés les deux hommes vont se rapprocher du [[Front national (parti français)|Front national]] et développer ensemble leur « antisionisme », créer ensemble une liste « antisioniste » lors des élections européennes, allant jusqu'à soutenir l'[[Iran]], le [[Hezbollah|Hezbollah libanais]], et [[Bachar el-Assad]] en [[Syrie]], comme en témoigne nombre de documents sur le site de Soral (égalité et réconciliation)par exemple lorsqu'il se fait le relai du discours du Hezbollah dans cet article<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-victoire-en-Syrie-est-une-victoire-sur-Israel-19694.html La victoire en Syrie est une victoire sur Israël]</ref> parmi de nombreux autres en soutien à ce courant.


Alors que Robert Faurisson, également poursuivi, est relaxé, Dieudonné est condamné le 27 octobre 2009 à {{nombre|10000|euros}} d’amende par la {{XVII}}{{e}} chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris pour ses propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à Faurisson. À cette occasion, le magazine Reflexes relève dans un article du 30 septembre 2009 que de nombreuses personnalités négationnistes sont venues marquer leur soutien à Dieudonné et Faurisson<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444 Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes !!]</ref>. Le tribunal a estimé qu’il avait proféré : {{citation|des injures commises à l’encontre d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en l’espèce des injures antisémites<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-pour-injures-antisemites_824298.html « Dieudonné condamné pour "injures" antisémites »], ''L’Express'', 27 octobre 2009.</ref>}}. La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/dieudonne-condamne-en-appel-pour-un-spectacle-avec-le-negationniste-faurisson_973427.html « Dieudonné condamné en appel pour un spectacle avec le négationniste Faurisson »], ''L’Express'', 17 mars 2011.</ref>, et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012<ref>[http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-definitivement-condamne-pour-son-spectacle-avec-faurisson-17-10-2012-1517947_264.php Dieudonné définitivement condamné pour son spectacle avec Faurisson], Le Point en ligne, 19 octobre 2012</ref>. Peu après sa condamnation en première instance, Dieudonné diffuse sur internet une vidéo dans laquelle il qualifie l'apparition de Faurisson de {{citation|performance artistique historique}}, et lance un appel aux dons à ses partisans. Il interprète ensuite, accompagné de Jacky Sigaux qui porte son costume de déporté, la chanson {{citation|Shoananas}}, sur l'air de ''Chaud Cacao'' par [[Annie Cordy]]<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=384-385}}</ref>.
Il partage en effet avec Alain Soral ce que les auteurs du livre ''La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures''<ref>[Michel Briganti, André Déchot & Jean-Paul Gautier, Éditions Syllepse, 2011 ''La galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures'', [http://www.conspiracywatch.info/La-galaxie-Dieudonne-pour-en-finir-avec-les-impostures_a683.html]</ref> appellent {{citation|l'obsession politique de l’« antisionisme »}} visant à masquer, mais de moins en moins, l'antisémitisme où se retrouvent et se fondent des idées d’extrême-droite et de l’[[islamisme radical]], selon la thèse des auteurs.


[[Valérie Igounet]], analysant la position politique de [[Robert Faurisson]], juge que ce dernier, un temps marginalisé, se trouve désormais au centre d'une {{citation|nébuleuse}} dont les figures principales sont Dieudonné et [[Paul-Éric Blanrue]], et dont le {{citation|point de ralliement [...] est un « [[antisionisme]] » radical paravent d'un [[antisémitisme]] déguisé, qui trouve aujourd'hui son aboutissement discursif dans le [[négationnisme]]}}. L'historienne ajoute que {{citation| La dénonciation du « complot américano-sioniste », l'axe du mal, figure au centre de cette rhétorique}}. Dieudonné et Blanrue apparaissent désormais comme les principaux diffuseurs des idées de Faurisson<ref name=Igounet>{{Lien web |langue=français |auteur=Valérie Igounet |lien auteur=Valérie Igounet |url=http://www.huffingtonpost.fr/valerie-igounet/robert-faurisson-historie_b_1305920.html |titre=Robert Faurisson, "historien" officiel de l'Iran ? |jour=29 |mois=02 |année=2012 |site=Huffington Post |consulté le= 29 mai 2013 |id=Igounet }}</ref>. Interrogé sur sa proximité avec des négationnistes, Dieudonné se déclare en 2010 {{citation|pas très au fait}} du négationnisme ; il assure ne pas pouvoir comprendre qu'on puisse contester l'existence de la [[Shoah]], mais dit préférer le débat avec les négationnistes plutôt que leur criminalisation<ref name="toutdire7778">Bruno Gaccio et Dieudonné, ''Peut-on tout dire ?'', Mordicus, 2009, pages 77-78</ref>. Les auteurs du livre ''La Galaxie Dieudonné'' jugent au contraire que Dieudonné {{citation|patauge (...) allègrement dans la fange négationniste}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=108}}</ref>.
Un article du ''Monde''<ref>[http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html#xtor=AL-32280184 de Abel Mestre et Caroline Monnot en février 2009 "les bons amis de Dieudonné"]</ref> étudie « les étranges amitiés de Dieudonné ».
Les auteurs écrivent :
{{Citation|Au centre de cette galaxie, un club politique : Egalité et Réconciliation, [fondé par Alain Soral...] Dieudonné s'affiche aujourd'hui comme une sorte de compagnon de route d'Égalité et Réconciliation. Cette association entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires, et notamment ceux issus de l'immigration. La matrice idéologique d'Égalité et Réconciliation emprunte à la ligne politique du GUD, impulsée par M. Chatillon au tournant des années 1990, quand ce dernier avait imposé un positionnement violemment antisioniste au nom de la défense de l'identité. Lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens, à Paris, le 24 janvier, Alain Soral et une partie de ses troupes ont ainsi tenté de défiler aux cris de : « Sioniste, casse-toi, la France n'est pas à toi ! » À cette occasion, M. Soral déclarera : « Nous, patriotes français, (...) sommes traités en Palestiniens dans notre propre pays. » Et il saluera « partout, au Venezuela, en Iran, en Russie, la nouvelle résistance qui se lève contre le nouvel ordre mondial sous imperium américain ». Ce jour-là, Egalité et Réconciliation était hébergée dans le cortège du tout nouveau Parti antisioniste créé par le centre chiite radical Zahra, souvent représenté au Théâtre de la Main d'or de Dieudonné et assidûment courtisé par l'extrême droite.}}


Outre [[Ginette Skandrani]] et [[Serge Thion]] - dont il dit ignorer les opinions négationnistes<ref name="toutdire7778"/> - Dieudonné compte également dans son entourage l'universitaire [[María Poumier]], proche de [[Roger Garaudy]] et traductrice d'[[Israël Shamir]], auteure en 2009 d'un livre hagiographique consacré à Robert Faurisson. Pierre Panet signe quant à lui un texte intitulé {{citation|Faurisson, un humaniste}}<ref>{{harvsp|Igounet|2012|p=375}}</ref>.<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=107}}</ref>. En juin 2012, Dieudonné assiste avec Ginette Skandrani aux obsèques de [[Roger Garaudy]]<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/rue89-politique/2012/06/18/dieudonne-et-son-rire-aux-obseques-de-roger-garaudy-233134 Dieudonné et son rire aux obsèques de Roger Garaudy], ''Rue89'', 18 juin 2012</ref>.
=== Neturei Karta ===
Le 11 novembre 2004, Dieudonné organise une première rencontre avec quatre rabbins de [[Neturei Karta]], ce groupe marginal<ref name=belaich>{{chapitre |nom1=Bélaïch |prénom1=Sophie |titre chapitre=Les Neturei Karta, une position marginale |titre ouvrage= Les Cahiers de L'Orient n°96 |mois=10 |année=2009}}</ref> de Juifs [[Haredim|ultra-orthodoxes]] [[antisionisme|antisionistes]] au théâtre de la Main d'Or, venus à Paris prier pour le dirigeant [[palestinien]] [[Yasser Arafat]], alors hospitalisé. Sont présentes les militantes [[Maria Poumier]] et [[Ginette Skandrani]]. {{citation|Dieudonné aime les juifs intégristes}}<ref>[http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2004/11/24/7-dieudonne-aime-les-juifs-integristes « Dieudonné n'est pas antisémite : il aime les Juifs intégristes »], ''ProChoix'', 24 novembre 2004.</ref> La CAPJO d'orientation pro-palestinienne, se désolidarise<ref>[http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=1410, communiqué CAPJO 29 octobre 2009 « Dieudonné sur une pente très glissante »],
« Euro-Palestine et l’association CAPJPO (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient) ont choisi de prendre leurs distances avec Dieudonné, à la suite d’une série d’incidents sérieux, survenus au cours des dernières semaines, et notamment en raison du fait que celui-ci s’affiche avec Alain Soral, qui a tenu récemment des propos antisémites sur France 2 (« Complément d’Enquête », 14 septembre 2004).
Nous avons en outre été très choqués d’apprendre la récente présence de Dieudonné à un rassemblements d’éléments douteux initié par Ginette Skandrani, antisémite et négationniste connue, qui se répand en propos dégoûtants sur des sites internet. » (Europalestine).</ref>.


=== Liste antisioniste aux élections européennes de 2009 ===
Selon Jean-Yves Camus, cet accueil est « la preuve tangible de la radicalisation de Dieudonné »<ref>[« Les juifs ultra-orthodoxes et antisionistes de Neturei Karta récupérés par Dieudonné », Jean-Yves Camus, Proche Orient Infos, novembre 2004.]</ref>.
La liste {{citation|[[antisionisme|antisioniste]]}} pour les [[élections européennes de 2009]] est montée du fait d'une conjonction d'intérêts entre les différents membres de l'entourage de Dieudonné. [[Alain Soral]] ayant quitté le FN après avoir échoué à obtenir la tête de liste en Île-de-France, [[Égalité et Réconciliation]] doit trouver une autre stratégie électorale. De son côté, [[Yahia Gouasmi]] - responsable du Centre Zahra pro-iranien, de la Fédération des chiites de France et du [[Parti antisioniste]] - approche Dieudonné pour monter une projet politique commun<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=158-168}}</ref>. Le 21 mars [[2009]], Dieudonné annonce, lors d’une conférence de presse<ref>{{Dailymotion|x8r0hv|Conférence de presse de la candidature|fr}}</ref> organisée au [[théâtre de la Main d'Or]], qu’il entend conduire, pour les [[élections européennes de 2009 en France|élections du 7 juin]], une liste de 26 noms dans la [[circonscription Île-de-France]]<ref name="circonscription_IDF">En 2009, sur 72 sièges dévolus à la France au sein du [[Parlement européen]], la circonscription Île-de-France est représentée par 13 députés.</ref> ; il met l’accent sur le caractère {{citation|anticommunautariste}}, mais surtout [[antisionisme|antisioniste]] de sa candidature, accusant les « esclavagistes » du « système sioniste » de dominer la métropole tout comme le feraient les [[Békés]] en [[Martinique]]<ref name="AFP_candidature_européennes_2009">{{lien web|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gdtPjVDwf7FFksM-F7oAozAua4TQ|titre=Dieudonné se déclare candidat "antisioniste" aux européennes|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|jour=21|mois=3|année=2009}}</ref>. [[Alain Soral]] répond à la proposition de Dieudonné. [[Kémi Séba]], sollicité, décline, de même que le syndicaliste guadeloupéen [[Élie Domota]], qui présente à Dieudonné une fin de non-recevoir<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=158-168}}</ref>.


La ''Liste antisioniste''<ref>[http://elections.interieur.gouv.fr/07/C07.html Candidats aux élections européennes 2009] sur le site du ministère de l'intérieur.</ref>, que Dieudonné a définie, lors de sa conférence de presse, comme un rassemblement de {{citation|tous les insoumis de ce système}} {{citation|tous les infréquentables}}, prend des allures d'objet politique hétéroclite. Dieudonne, tête de liste, y côtoie [[Alain Soral]], [[Yahia Gouasmi]], ainsi que d'autres membres de son entourage comme [[Ginette Skandrani]], [[María Poumier]], Pierre Panet ou Ahmed Moualek. [[Thierry Meyssan]], un temps annoncé sur la liste, n'y figure pas, sa domiciliation au [[Liban]] le rendant inéligible au parlement européen. Dieudonné figure sur les affiches électorales en compagnie d'Alain Soral, de Yahia Gouasmi, et d'un personnage habillé en [[rabbin]] : ce dernier est Shmiel Mordche Borreman, un Belge (non membre de [[Neturei Karta]]) converti à la fois à une forme hétérodoxe de judaïsme et à l'antisionisme radical, et très proche de Gouasmi<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=92-93}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=158-168}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-amis-tres-particuliers-du-centre-zahra_743285.html « Les amis très particuliers du centre Zahra »], ''L'Express'', 26 février 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://20minutes.bondyblog.fr/news/200904140001/congres-de-l-uoif-dieudonne-et-soral-en-vedettes-americaines « Congrès de l'UOIF : Dieudonné et Soral en vedettes américaines »], Bondy Blog, 14 avril 2009 : {{citation|À l’entrée du Parc des expositions, une jeune femme distribue des tracts aux participants, annonçant la candidature de Dieudonné, Alain Soral et Yahia Gouasmi, président de la Fédération chiite de France, aux élections européennes du 7 juin sous les couleurs d’un Parti anti sioniste (PAS)}}.</ref>{{,}}<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article369#nb4 « La géopolitique pour les nuls II - Session de rattrapage »] (note 4), ''[[REFLEXes]]'', 25 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mercier|2009|p=171-172}}</ref>.
=== Traite des Noirs ===


En réaction, le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples]] (MRAP) accuse Dieudonné de {{citation|recycler les pires thèmes de l’extrême-droite}} en développant des théories qui {{citation|rappellent celles des conspirationnistes et des antisémites de toujours}}<ref>[http://www.mrap.fr/communiques/dieudo « Dieudonné ne fait plus rire »], MRAP, 24/03/2009.</ref>. [[Houria Bouteldja]], du Mouvement des [[indigènes de la république]], accuse Dieudonné de s’allier avec l’extrême droite et de faire ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre<ref>[http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=558 Houria Bouteldja dénonce le rapprochement de Dieudonné avec l’extrême-droite], 20 mai 2009</ref>. L’[[Union des étudiants juifs de France]] (UEJF) proteste vivement en se disant {{citation|choquée}} par cette candidature visant à {{citation|réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale}} et portée par un {{citation|vaste programme politique haineux}}<ref>{{lien web|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hp8SuLMBJecEVt1cmimeaR_hApJQ|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné aux élections européennes|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|jour=22|mois=3|année=2009}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090322.OBS9981/europeennes__luejf_choquee_par_la_candidature_de_dieudo.html|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné|site=le site du [[Le Nouvel Observateur|Nouvel Observateur]]|jour=22|mois=3|année=2009}}</ref>. Elle s’étonne en outre que {{citation|bien qu’ayant été condamné à plusieurs reprises, Dieudonné puisse encore se présenter aux élections européennes<ref group="Note">Dieudonné avait déjà été plusieurs fois été condamné à des peines d'amende pour {{citation|provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse}}, mais la justice ne lui avait pas infligé de peine entraînant son inéligibilité.</ref>}}. Le 3 mai 2009, le secrétaire général de l’Élysée [[Claude Guéant]] déclare sur [[Radio J]], à propos des listes {{citation|anti-sionistes}} de Dieudonné, que {{citation|les pouvoirs publics sont en train de voir si ces initiatives tombent sous le coup de la loi. Je ne suis pas sûr que nous parvenions à les interdire, nous ne pouvons interdire que ce que le droit permet d’interdire<ref>[http://fr.news.yahoo.com/4/20090503/tts-france-europeennes-dieudonne-ca02f96.html « Les listes “antisionistes” de Dieudonné menacées d'interdiction »], 3 mai 2009.</ref>}}. Le terroriste [[Ilich Ramirez Sanchez|Carlos]], en détention à la prison de [[Poissy]], adresse à la liste de Dieudonné un courrier l'assurant de son soutien et de son {{citation|vote symbolique<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/0101570158-le-terroriste-carlos-soutient-dieudonne « Le terroriste Carlos soutient Dieudonné »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 29 mai 2009.</ref>}}.
==== Au cinéma ====
Dieudonné débute en [[1996]] une carrière cinématographique avec le film ''[[Didier (film)|Didier]]'' d’[[Alain Chabat]] et joue dans de nombreuses comédies entre 1996 et [[2004]]<ref>http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-14563/biographie/ fiche allociné de Dieudonné</ref>.


Le 7 juin 2009, la Liste antisioniste obtient 1,30 % des suffrages en Île-de-France, avec une pointe à 2,83 % en [[Seine-Saint-Denis]]. Son meilleur score est atteint à [[Gennevilliers]] où elle obtient 6,35 % des voix<ref>[http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/la-liste-anti-sioniste-de-dieudonne-obtient-1-30-en-ile-de-france-08-06-2009-541320.php « La liste “anti-sioniste” de Dieudonné obtient 1,30 % en Île-de-France »], ''[[Le Parisien]]'', 8 juin 2009.</ref>{{,}}<ref>Score à Gennevilliers ; [http://www.rue89.com/jean-yves-camus/2009/06/09/pari-manque-pour-la-liste-antisioniste-de-dieudonne « Pari manqué pour la liste “antisioniste” de Dieudonné »], ''rue 89'', [[9 juin]] [[2009]].</ref>. La liste connaît des pointes à deux chiffres dans certains bureaux de vote de quartiers populaires, notamment 25,39% au bureau 20 de [[Gennevilliers]]{{Ref nec}}. [[Jean-Yves Camus]] constate que la liste antisioniste a échoué à mordre sur l'électoral traditionnel du Front national, peu sensible à son {{citation|aspect black-blanc-beur}} ; les politologues restent prudents quant à la structuration en France d'un {{citation|vote ethnique}} dont aurait pu bénéficier la liste<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=176-186}}</ref>. Une controverse se fait par ailleurs jour sur le financement de la liste, que l'on dit venir de l'[[Iran]] : Alain Soral déclare à l'époque que {{citation|l'argent n'est pas venu d'Iran, mais de la communauté chiite française et de son leader [[Yahia Gouasmi]]}}. La polémique est néanmoins relancée par la suite, notamment en 2013 par Ahmed Moualek qui, désormais brouillé avec Soral, publie sur internet une vidéo dans laquelle ce dernier évoque un financement iranien<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/2013/10/21/les-iraniens-ont-ils-finance-liste-antisioniste-dieudonne-246809 Les Iraniens ont-ils financé la liste antisioniste de Dieudonné ?], ''rue89'', 21 octobre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/video-valls-et-puis-dieudonne-est-finance-par-l-iran-07-01-2014-1777938_23.php Valls : "Et puis Dieudonné est financé par l'Iran"], ''Le Point'', 7 janvier 2014</ref>.
Deux de ses projets de film, l’un sur Judas<ref>[http://www.lefilmfrancais.com/310502/dejeuners2.htm Déjeuners du film français] sur le film français.com</ref> et l’autre sur l’esclavage (''Le [[Code noir]]''), n’ont pas abouti auprès du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]]. D'après lui, cet événement fut décisif et jouera un rôle déterminant pour orienter ses prises de position politiques ultérieures, qui vont [[Concurrence des mémoires|mettre en concurrence les victimes]] des grands [[Génocide|crimes historiques]]<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-3-3_a263.html&title=Les démons de Dieudonné] sur le site conspiracywatch.info</ref>.


=== Prises de position internationales ===
C'est ainsi qu'il s'exprimera dans une conférence de presse à Alger, le 16 février 2005, pour déclarer que les {{citation|sionistes}} seraient responsables du fait qu'il n'a pu obtenir les subventions du CNC : {{citation|Quand je travaille pour faire un film sur la traite négrière et que les autorités sionistes - parce qu’aujourd’hui ce sont les autorités sionistes - qui me répondent : ce n’est pas un sujet de film. Avec l’argent public on fait {{nombre|150|films}} sur la Shoah, moi je demande à faire un film sur la traite des Noirs, et on me dit que ce n’est pas un sujet. C’est une guerre qui est déclarée […] au monde noir […] {{nombre|400|ans}} d’esclavage, et je ne vous parle même pas de la décolonisation… Et on essaie de nous faire pleurer. Soyons raisonnables. Soit on partage tout […]. On dit : c’est la souffrance de l’humanité, et chaque fois qu’il y a un problème, on en parle, mais qu’on n’essaie pas de cette façon-là, de cette manière. Moi je parle aujourd’hui de pornographie mémorielle. Ça devient insupportable. Ça devient… [un journaliste lui suggère le mot « overdose »], une overdose, oui, et puis ça devient malsain. Je crois que cette parole-là, au sein d’une république et d’une démocratie, elle a le droit d’exister.}} Dieudonné estime que le CNC ayant subventionné plusieurs films sur la Shoah, {{citation|c’est une guerre qui est déclarée, culturellement, au monde noir}} et que le CNC est dirigé par des « sionistes ». Dieudonné prétend contester un supposé « monopole de la souffrance » comme si l'extermination des Juifs par le nazisme empêchait de dénoncer l'[[esclavage]] sous toutes ses formes. Évoquant la population antillaise sous l’esclavage, il déclare en outre : {{citation|La population antillaise est, elle, née du fruit du viol sur {{nombre|400|ans}}}}.


S'agissant des questions internationales, Dieudonné se veut en premier lieu [[antisionisme|antisioniste]]<ref>[http://tf1.lci.fr/infos/france/2005/0,,3203237,00-suis-politiquement-antisioniste-.html http://lci.tf1.fr/france/2005-02/suis-politiquement-antisioniste-4859735.html "Je suis politiquement antisioniste"], ''[[La Chaîne Info|LCI]]'', {{Date|19|février|2005}}.</ref> et dénonce la politique d’occupation et de colonisation de la [[Palestine]] par Israël. Sa solidarité avec les Palestiniens demeure néanmoins à un niveau verbal ; il n'entretient aucun contact avec des organisations palestiniennes. Sa présence, lors des européennes 2004, sur la liste EuroPalestine et sa dénonciation, à cette occasion, de l'axe {{citation|glouton}} américano-sioniste, n'ont pas été du goût de [[Leïla Shahid]], alors représentante en France de l'[[Autorité Palestinienne]], qui a préféré prendre ses distances. La majorité des associations pro-palestiniennes ont également préféré garder leurs distances vis-à-vis de Dieudonné<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/pourquoi-dieudonne-nuit-a-la-palestine-14-01-2014-1780117_24.php Pourquoi Dieudonné nuit à la Palestine], 14 janvier 2014</ref>.
Anne-Sophie Mercier présente une autre version reposant sur un entretien avec la direction de la communication du CNC, en date du 27 juillet 2005 : « Dieudonné n’a jamais demandé le moindre financement au CNC. Il a postulé pour une aide à l’écriture du scénario qui lui a été refusée, comme cela est arrivé à des personnalités qui avaient pourtant quelques états de service à faire valoir, comme la cinéaste Tonie Marshall. Ces refus sont monnaie courante, puisque 10 % à 15 % seulement des demandes aboutissent. Débouté de sa demande, Dieudonné pouvait, comme le permettent les statuts du CNC, et comme l’ont fait d’autres avant lui, représenter son dossier pour une aide au financement. Mais il ne l’a pas fait. »<ref>''La vérité sur Dieudonné'' de Anne-Sophie Mercier, et le compte rendu et l'analyse de cette histoire complétés par cette étude qui fournit les citations de Dieudonné [http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-2-3_a262.html ''Les démons de Dieudonné''.] et [http://www.conspiracywatch.info/Guerres-traite-negriere-crise-economique-Dieudonne-accuse-les-sionistes_a512.html « traite négrière Dieudonné accuse les sionistes »] sur conspiracywatch.info</ref>.


En janvier 2006, il adresse ses félicitations au [[Hamas]] lors de sa [[Élections législatives palestiniennes de 2006|victoire électorale]] dans les territoires palestiniens<ref>[http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2006/01/30/1038-dieudonne-felicite-le-hamas Dieudonné félicite le Hamas] prochoix.org, 30 janvier 2006</ref>. Du [[27 août|27]] au {{Date|30|août|2006}}, peu après le [[conflit israélo-libanais de 2006|conflit israélo-libanais]], il participe, à l'initiative de [[Thierry Meyssan]], à un voyage au [[Liban]] et en [[Syrie]] ; outre Meyssan et Dieudonné, la délégation comprend [[Alain Soral]], Ahmed Moualek, Marc George et [[Frédéric Chatillon]]<ref group="Note">A noter que Frédéric Chatillon affirmera avoir rencontré ses compagnons de voyage de manière fortuite</ref>. Cette délégation rencontre le président libanais [[Émile Lahoud]], des représentants du [[Hezbollah]] et le [[général Aoun|Michel Aoun]], opposant chrétien libanais allié au Hezbollah. Lors de son passage à [[Damas]], le groupe rencontre le président du Venezuela [[Hugo Chávez]]. À cette occasion, Dieudonné salue en dernier de {{citation|chef de la résistance mondiale à l’[[impérialisme américain]]}}<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=139-141}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.directmatin.fr/france/2014-01-10/de-dreux-teheran-une-geographie-de-dieudonne-648157 De Dreux à Téhéran : une géographie de Dieudonné], ''Direct Matin'', 10 janvier 2014</ref>.
À la suite de ces déclarations au sujet de la [[traite des Noirs]] et ce qu'en dit Dieudonné un texte collectif intitulé « Démons français », publié le 6 décembre 2005 par le quotidien [[Le Monde]] (et dont l’une des signataires est [[Christiane Taubira]], à l’origine de la ''loi de 2001'' reconnaissant la [[traites négrières|traite des Noirs]] et l’[[esclavage]] comme [[crime contre l’humanité]]) lui répond pour dénoncer « les discours inacceptables de l’humoriste Dieudonné » relatifs au prétendu rôle des Juifs dans la traite. Ces discours sont, disent les signataires, « une machine infernale à énoncer des idées antisémites ». L’obsession de Dieudonné pour le thème des « Juifs négriers » est ainsi situé par ces auteurs dans le contexte [[conspirationniste]]<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-3-3_a263.html les démons de Dieudonné] et [http://www.conspiracywatch.info/Guerres-traite-negriere-crise-economique-Dieudonne-accuse-les-sionistes_a512.html « traite négrière Dieudonné accuse les sionistes »] sur conspiracywatch.info</ref>.


Dans la deuxième moitié des [[années 2000]], Dieudonné développe des liens avec le régime islamique [[Iran|iranien]]. Il se rend en Iran à plusieurs reprises, à la suite de l’invitation du ministère de la Culture<ref>[http://www.elwatan.com/Je-suis-issu-de-ces-peuples-qui « Je suis issu de ces peuples qui ont souffert et souffrent… »], entretien avec Hayet-Eddine Khaldi, ''[[El Watan]]'', 4 juin 2007, « Comment vous est venue l’idée d’aller en Iran ? J’ai été invité par le ministère de la Culture ».</ref> : du 14 au {{Date|16|avril|2006}}, à l’occasion d’une conférence d’État sur la Palestine<ref>[http://fr.altermedia.info/general/dieudonne-en-iran-pour-la-conference-sur-la-palestine_8906.htmll « Dieudonné en Iran pour la conférence sur la Palestine »], communiqué de presse du bureau de campagne de Dieudonné M’Bala M’Bala, sur [[Altermedia]], {{Date|7|avril|2006}}.</ref>, puis en février 2007, où il rencontre Mohammad Honardoost, alors vice-président de l’{{lang|en|''[[Islamic Republic of Iran Broadcasting]]''}} (IRIB)<ref>[http://latelelibre.fr/index.php/2007/02/dieudonne-on-tour « Dieudonné on tour »], LaTeleLibre.fr, {{Date|19|février|2007}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/08/01016-20140108ARTFIG00409-les-etranges-liens-de-dieudonne-avec-l-iran.php?pagination=21 Les étranges liens de Dieudonné avec l'Iran], ''Le Figaro'', 8 janvier 2014</ref>.
Le texte souligne {{citation|Le ressassement, par exemple, du fait que des « Juifs » auraient été au centre ou auraient joué un rôle prédominant dans la traite transatlantique. Cette polémique, issue pour partie de mouvements radicaux tels que Nation of Islam de [[Louis Farrakhan]] et de certains secteurs des African Studies, a duré plus de dix ans aux États-Unis, et elle a été tranchée depuis, les études les plus sérieuses démontrant, sans aucune ambiguïté, que les Juifs n’avaient joué globalement qu’un rôle marginal dans la traite. Dieudonné rappelle sans cesse que la participation supposée des « Juifs » à la traite leur aurait permis de fonder des « banques ». Le pouvoir, aux origines monstrueuses, des « Juifs » se poursuivrait donc aujourd’hui par leur puissance financière ou leur omniprésence dans les médias (...) La matrice antisémite est donc là, avec son centre paranoïaque. Les dangers d’une telle dérive sont évidents. L’[[antisémitisme]] [[paranoïaque]] a des effets potentiellement dévastateurs parce qu’il offre une explication « totale » de l’histoire : tout proviendrait de la suprématie des « Juifs »}}<ref>[http://www.lemonde.fr/idees/article/2005/12/05/demons-francais_717596_3232.html Démons français], [[Christiane Taubira]], [[Pierre Vidal-Naquet]] et autres, Le Monde, 5 décembre 2005</ref>.


Le {{date|21|novembre|2009}}, grâce à [[Yahia Gouasmi]], Dieudonné est reçu par le président iranien [[Mahmoud Ahmadinejad]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/dieudonne-ahmadinejad-nouveau-tandem-tragi-comique_830665.html Dieudonné-Ahmadinejad, nouveau tandem tragi-comique], ''L'Express'', 24 janvier 2009</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/08/01016-20140108ARTFIG00409-les-etranges-liens-de-dieudonne-avec-l-iran.php?pagination=21 Les étranges liens de Dieudonné avec l'Iran], ''Le Figaro'', 8 janvier 2014</ref>. Lors d'une conférence de presse, Dieudonné déclare avoir reçu des fonds en Iran pour son {{citation|combat culturel}} contre le sionisme : {{citation|Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films<ref group="Note">Dieudonné mentionne à cette occasion deux films, l'un sur le [[Code noir]] et l'autre sur la [[guerre d'Algérie]].</ref> à la hauteur de ceux d'Hollywood qui est le bras armé de la culture sioniste<ref name="Reiss">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20091128.OBS9083/dieudonne-en-iran-pour-recolter-des-fonds-et-liberer-reiss.html « Dieudonné en Iran pour récolter des fonds et libérer Reiss »], ''nouvelobs.com'', 29 novembre 2009.</ref>.}}. Dieudonné et Gouasmi déclarent également avoir voulu intervenir pour la libération de l'étudiante française [[Clotilde Reiss]], alors détenue en Iran. Ils assurent que l'ambassade de France en Iran les a empêchés de la rencontrer<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/dieudonne-ahmadinejad-nouveau-tandem-tragi-comique_830665.html Dieudonné-Ahmadinejad, nouveau tandem tragi-comique], ''L'Express'', 24 janvier 2009</ref>. Mais Dieudonné ajoute que {{citation|Si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-nouvelle-provocation-de-dieudonne-de-retour-d-iran_831786.html « La nouvelle provocation de Dieudonné, de retour d'Iran »], ''L'Express'', 28 novembre 2009</ref>{{,}}<ref name="Reiss"/>.
Par la suite Dieudonné obtient que ses films soient financés par la société de production iranienne Haft Aseman (HACC).


Le {{date|12|septembre|2010}}, Dieudonné se rend à nouveau [[Téhéran]] pour demander au gouvernement iranien la clémence pour [[Sakineh Mohammadi Ashtiani]]<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Dieudonne-a-Teheran-pour-demander-la-clemence-pour-Sakineh-4102.html « Dieudonné à Téhéran pour demander la clémence pour Sakineh »], [[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Peine de mort|condamnée à mort]] pour « adultère et complicité de meurtre contre son mari ». À son retour en France après avoir consulté le dossier, il indique avoir appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu'aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la révolution islamique<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Conference-de-presse-de-Dieudonne-de-retour-d-Iran-4130.html « Conférence de presse de Dieudonné, de retour d’Iran »]</ref>. Il estime également que le dossier contient {{citation|des preuves irréfutables, des preuves matérielles}} de la culpabilité de l'accusée. Bien que rappelant son opposition au principe de la peine de mort, il regrette que ce dossier ait été, selon lui, instrumentalisé en France<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/International/Sakineh-Mohammadi-Ashtiani-une-video-et-Dieudonne-l-accusent-152217 « Lapidation. Dieudonné s'en prend à Sakineh »], ''[[Paris Match]]'', 17 septembre 2010. ; [http://www.conspiracywatch.info/Mais-puisqu-on-vous-dit-que-la-lapidation-n-existe-pas-en-Iran-_a569.html?com [archive] « mais puisqu'on vous dit que la lapidation n'existe pas en Iran »] sur le site conspiracywatch</ref>.
Le 23 mai 2011, le ''[[Tehran Times]]'' que cite Libération<ref>[http://next.liberation.fr/cinema/01012340900-dieudonne-fait-financer-son-film-l-antisemite-en-iran Dieudonné fait financer son film en Iran.] sur Liberation.fr]</ref> annonce que la société de production « Les films de la plume » — qui appartient conjointement à Dieudonné — et la société de production iranienne Haft Aseman (HACC), ont trouvé un accord pour produire un film intitulé ''L'Antisémite''. Le film, réalisé et interprété par Dieudonné, avec l'apparition de [[Robert Faurisson]], se concentre autour d'un homme déguisé en officier nazi pour un bal costumé et qui joue de manière sadique avec les prisonniers d'un camp de concentration traités comme des animaux au zoo qu'il excite avec de la nourriture montrée derrière les grillages. La Shoah y est représentée par une actrice en costume de sainte intouchable. À la suite de la présentation du film en janvier 2012 au Théâtre de La Main d'Or, la LICRA demandait en référé le retrait de la bande-annonce sur YouTube et l'interdiction de la diffusion du film<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/04/10/la-licra-demande-l-interdiction-du-film-l-antisemite-de-dieudonne_1683153_3224.html La LICRA demande l'interdiction du film ''L'Antisémite''.] sur Lemonde 10/4/2012.fr</ref>. Le film ne doit pas être diffusé en salles mais commercialisé sur internet et vendu aux seuls « abonnés » de Dieudonné. Le 13 avril 2012 la LICRA a été déboutée de sa demande d'interdiction du film. La juge constate que la vidéo litigieuse {{Citation|a été retirée du site Youtube et que le film ''L'Antisémite'' n'a pas été communiqué à ce jour}} de sorte que la justice n'a pu en prendre connaissance. La juge précise qu'il n'y a par conséquent pas lieu à référé sur les demandes de la Licra, le film n'étant plus présenté sur internet. C'est à l'association {{Citation| qu'il appartiendra, le cas échéant, de saisir la juridiction du fond pour qu'il soit statué sur les infractions invoquée}}, ce qu'a dit se réserver l'avocat de la Licra en commentaire du jugement. Par ailleurs la juge relève que {{Citation|la plupart des images et propos peuvent être ressentis comme particulièrement choquants et provocateurs}} mais {{Citation|il n'est pas pour autant établi, avec l'évidence requise ''en référé'', qu'elles constituent un négationnisme ou une provocation à la haine contre les juifs}} car {{Citation|malgré son caractère insidieux et particulièrement outrancier, la séquence n'est nullement présentée comme une thèse scientifique ou sérieuse et nul ne peut se tromper sur son aspect parodique, étant rappelé que le juge n'a pas à se prononcer sur le bon ou le mauvais goût de ce qui est présenté comme humoristique}}<ref>[http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/la-justice-n-interdit-pas-le-film-de-dieudonne-l-antisemite-13-04-2012-1953362.php La justice n'interdit pas le film de Dieudonné] sur Leparisien.fr le 13-04-2012, et [http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/la-justice-n-interdit-pas-le-film-de-dieudonne-l-antisemite_1104387.html, l'Express la justice n'interdit pas le film de Dieudonné ''L'Antisémite''.] L'Express, 13 avril 2012</ref>. En référé (procédure de saisie en urgence) le juge ne prononce pas un jugement sur le contenu, car il n'a pas à se prononcer sur le fond de l'affaire. Pour cela le plaignant doit saisir les juges du fonds par la voie normale.


Dieudonné met ensuite en scène son {{citation|amitié}} avec le président Ahmadinejad dans le spectacle ''Mahmoud''. Il s'exprime également à plusieurs reprises dans des médias iraniens. Interviewé par le quotidien pro-gouvernemental en langue anglaise ''[[Tehran Times]]'', il se plaint de {{citation|l'impossibilité d'aborder le thème de l'holocauste en France}} et de l'annulation de {{citation|200}} de ses spectacles à cause du {{citation|lobby sioniste}}. En 2011, interrogé sur [[Sahar TV]], il fait l'éloge de la révolution islamique iranienne et, plus généralement, des valeurs de l'[[islam]], déclarant notamment : {{citation|[Les chrétiens français] doivent comprendre que [[Jésus-Christ|Jésus]] était prophète de l’islam. Il a annoncé la venue du messager [[Mahomet|Mohammed]]. Il l’a anticipée. Il est très important que les chrétiens arrivent naturellement dans l’islam. C’est le chemin naturel de la révolution qui est en train de s’organiser. Les valeurs de l’islam, c’est les valeurs du Christ !}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/08/01016-20140108ARTFIG00409-les-etranges-liens-de-dieudonne-avec-l-iran.php?pagination=21 Les étranges liens de Dieudonné avec l'Iran], ''Le Figaro'', 8 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lavie.fr/actualite/societe/comment-dieudonne-joue-avec-les-religions-07-01-2014-48337_7.php Comment Dieudonné joue avec les religions], ''La Vie'', 7 janvier 2014</ref>.
Selon Mohsen Ali-Akbari (directeur de HACC), le film n'a pas le potentiel pour sortir en salle, mais sera distribué en DVD. L'accord porte aussi sur le développement du film ''Le code noir'', « l'histoire du film, qui se déroule en 1714 et qui insiste sur la participation des « sionistes » (sic) à l'esclavage en Europe », indique Mohsen Ali-Akbari<ref>[http://next.liberation.fr/cinema/2011/06/01/dieudonne-fait-financer-son-film-l-antisemite-en-iran_739908 Dieudonné fait financer son film « L'Antisémite » en Iran.], Libération, {{1er}} juin 2011</ref>.


En mars 2011, dans le contexte de la [[guerre civile libyenne]], Dieudonné se rend en [[Jamahiriya arabe libyenne|Libye]], accompagné de [[María Poumier]] et [[Ginette Hess-Skandrani]] « pour rencontrer le [[Mouammar Kadhafi|colonel Kadhafi]], afin de protester contre {{citation|[[Intervention militaire de 2011 en Libye|l'agression occidentale]]}}<ref name="r89kadhafi"/>. Il déclare à cette occasion que « Kadhafi est bien plus honnête que Nicolas Sarkozy », affirmant que ce dernier agit sous l'influence de [[Bernard-Henri Lévy]], représentant du « lobby juif français, [du] lobby sioniste, [du] lobby américain »<ref name="r89kadhafi">Blandine Grosjean, « [http://www.rue89.com/2011/03/28/dieudonne-est-en-libye-pour-soutenir-kadhafi-197257-0 Dieudonné est en Libye pour soutenir Kadhafi] », ''Rue89'', 28 mars 2011.</ref>. Sur place, il poste sur son blog une photo devant une affiche du « guide » à Tripoli et répond aux journalistes. À son retour, il déclare être allé « pour dénoncer les frappes de l'impérialisme colonisateur […], pas pour soutenir Kadhafi », précisant ne pas avoir rencontré ce dernier. Il déclare cependant : {{citation|Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président}}<ref>AFP, [http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-en-libye-pour-denoncer-les-frappes-pas-pour-soutenir-kadhafi-01-04-2011-1314278_264.php Dieudonné : “les Libyens aiment leur président”], ''Le Point'', {{1er}} avril 2011</ref>, et affirme, lors d'une conférence tenue le {{1er}} avril dans son théâtre, que Kadhafi a versé 4 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy<ref>France Soir Vidéos, {{YouTube|lm75YyMKUdg|Conférence de presse|fr}}, {{1er}} avril 2011.</ref>.
==== Mise en concurrence en 2005 de la Shoah et des traites négrières ====
{{article détaillé|Shoah|Traites négrières}}
Le 16 février, des propos tenus lors d’une conférence de presse à [[Alger]] et qui lient la commémoration de la [[Shoah]] à l’expression {{citation|pornographie mémorielle}} entraînent une nouvelle polémique et un procès<ref>[http://www.liberation.fr/societe/0101519727-dieudonne-s-enlise-dans-la-confusion, Dieudonné s'enlise dans la confusion] Libération</ref>.


Durant la [[guerre civile syrienne]], Dieudonné proclame son soutien à [[Bachar al-Assad]]<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>.
Dieudonné attribue cette expression de {{citation|pornographie mémorielle}} à [[Idith Zertal]], qui nie avoir jamais employé cette expression dans son livre ''La Nation et la mort : la Shoah dans le discours et la politique d'Israël'', pas plus qu'elle ne figure dans ses traductions. Elle accuse Dieudonné de n'avoir pas lu son livre et de ne pas savoir de quoi il parle<ref>I. Zertal ''La Nation et la mort : la Shoah dans le discours et la politique d'Israël'', Éditions La Découverte, 2004, rééd. en 2008., [http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20050224.OBS9589/zertal-nie-la-paternite-de-pornographie-memorielle.html Zertal nie la paternité de la "pornographie mémorielle"] Nouvel Observateur, nouvelobs.com ; en revanche elle serait imputable au traducteur en langue anglaise
[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20050223.OBS9528/idith-zertal-reponda-dieudonne.html Idith Zertal répond à Dieudonné] Nouvel Observateur ; [« L'historienne israélienne Idith Zertal nie avoir parlé de pornographie mémorielle pour la Shoah »], ''Le Monde'', 26 février 2005. L’expression vient en fait du traducteur du livre de l'historienne, Marc Saint Upery, qui la lui attribue dans un article publié sur [[Indymedia]]. Le 3 décembre 2004, une lettre ouverte de Marc Saint Upery à [[Jean-Christophe Rufin]], intitulée « Je suis antisémite », est publiée sur Indymedia. Dans une note en bas de page, Marc Saint Upery attribue l'expression {{citation|pornographie mémorielle}} à Idith Zertal.</ref>.). Dans un même temps, Dieudonné s’en prend au {{citation|lobby sioniste, qui cultive l’unicité de la souffrance}} et se plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des {{citation|autorités sionistes}}<ref name="condamnation_alger"/> qui dominent, selon lui, le [[Centre national de la cinématographie|CNC]].
cf. + haut ''Dieudonné et le cinéma''.


===Autres controverses de 2009 à 2013===
Lors de cette même conférence de presse, Dieudonné accuse également le Premier ministre d’alors, [[Jean-Pierre Raffarin]], qui a condamné les artistes qui cherchent à {{citation|faire applaudir la haine}} au cours d’un discours qu’il vient de prononcer au dîner du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]], en ces termes : {{citation_bloc|Il y a le [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]], cet organe d'inquisition qui est là – il y avait dix-sept ministres de la République et Raffarin en personne qui étaient au CRIF le week-end dernier – qui m'accuse maintenant parce que, évidemment, le CRIF, faut toujours leur lécher le cul, à cette équipe de malfrats, cette mafia qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile, s'ils continuent à faire ça.}}
[[File:P1070922 Paris XI passage de la Main-d'Or rwk.JPG|thumb|Le [[théâtre de la Main d'or]], à Paris.]]
En [[2009]], Francesco Condemi, membre du bureau de campagne de la liste « [[antisioniste]]» et son associée Béatrice Pignède [[réalisent]] ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', [[film documentaire]] explorant les projets et motivations politiques de Dieudonné et de plusieurs personnalités proches de l'humoriste. Y sont interviewés Ahmed Moualek, Marc George, Abdelhakim Sefrioui, [[Ginette Skandrani]] et [[Alain Soral]]<ref>[http://www.clap36.net Site officiel de CLAP36, producteur du film]</ref>. Prévue le 3 juin, la projection du film au cinéma parisien l'Entrepôt est finalement annulée<ref>[http://www.clap36.net/index.php?option=com_content&view=article&id=43:combien-coute-lindependance-dun-cinema-&catid=8:blog-note&Itemid=29 La présentation des faits par Clap36, l'association productrice du film].</ref>. Un jour auparavant, le maire PS de Paris, [[Bertrand Delanoë]], avait fait connaître sa « totale désapprobation<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-06-02/projection-d-un-film-sur-dieudonne-totale-desapprobation-de/917/0/348825 « Projection d'un film sur Dieudonné : “totale désapprobation” de Delanoë »], ''Le Point'', 2 juin 2009.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-film-sur-dieudonne-banni-d-un-cinema-parisien_764721.html « Un film sur Dieudonné banni d'un cinéma parisien »], ''L'Express'', 3 juin 2009.</ref> » à l'exploitant de la salle et avait fait rappeler par son porte-parole que le cinéma recevait une subvention de la ville. Le maire du XIV{{e}} arrondissement avait également demandé au responsable de la salle d'annuler la projection<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3iqrUUOSyoUfvzgfcDARaW2oN1Q « Le maire PS du XIV{{e}} demande la non diffusion d'un film sur Dieudonné »], dépêche AFP, 2 juin 2009.</ref>. À la suite de cette affaire, le producteur du film l'a rendu disponible sur le site de vidéo DailyMotion<ref>{{Dailymotion|xbhv56|Film ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné''|fr}}</ref>.


En [[2011]], Dieudonné réalise le long-métrage ''L'Antisémite'', dont il tient également le rôle principal. Le film, co-écrit par Dieudonné avec l'humoriste Olivier Sauton, est co-produit par une société iranienne. Jacky Sigaux, Ahmed Moualek, [[María Poumier]], [[Alain Soral]] et [[Robert Faurisson]] y font tous des apparitions. Dieudonné présente son film en {{citation|avant-première}} en janvier [[2012]], lors d'une projection au théâtre de la Main d'or ; ''L'Antisémite'', dont la LICRA tente en vain d'obtenir l'interdiction, n'est finalement pas distribué en salles, mais uniquement aux abonnés de ''Dieudosphere'', le site commercial de Dieudonné<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/08/01016-20140108ARTFIG00409-les-etranges-liens-de-dieudonne-avec-l-iran.php?pagination=21 Les étranges liens de Dieudonné avec l'Iran], ''Le Figaro'', 8 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.20minutes.fr/ledirect/859916/dieudonne-presente-film-l-antisemite-co-produit-iran Dieudonné présente son film «L'antisémite» co-produit par l'Iran], ''20 minutes'', 15 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/le-film-l-antisemite-de-dieudonne-ne-sera-pas-interdit-13-04-2012-1451416_23.php
Dieudonné est condamné, pour ces propos, à {{unité|7000|euros}} d’amende pour diffamation publique à caractère racial<ref name="condamnation_alger">[http://afp.google.com/article/ALeqM5hnk4Q1vDcwMxv6FMmqPqizZ2zFbg « Propos sur la mémoire de la Shoah : condamnation de Dieudonné confirmée en appel »], dépêche AFP, 26 juin 2008.</ref>.
Le film "L'antisémite" de Dieudonné ne sera pas interdit], ''Le Point'', 13 avril 2012</ref>. La société de production iranienne tente ensuite, lors du [[festival de Cannes 2012]], d'organiser au [[Marché du film de Cannes|marché du film]] une projection de ''L'Antisémite'', mais celle-ci est annulée à la demande des responsables du marché<ref>[http://next.liberation.fr/cinema/2012/05/25/la-projection-du-film-de-dieudonne-annulee-a-cannes_821299 La projection du film de Dieudonné annulée à Cannes], ''Next Libération'', 25 mai 2012</ref>.


Fin [[2012]], le fisc réclame {{unité|887000|€}} à Dieudonné pour non paiement de {{citation|ses impôts sur le revenu entre 1997 et 2005, ses contributions sociales entre 1997 et 2003, ainsi que [de] sa taxe foncière entre 2008 et 2009}}<ref name="feuilleux">François Feuilleux, [http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/10/10/dieudonne-doit-887-000-aux-impots-1290796.html « Justice : Dieudonné doit {{unité|887000|€}} aux Impôts »], ''[[L'Écho républicain]]'', 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/2012/10/11/dieudonne-poursuivi-par-le-fisc-serait-pris-a-la-gorge_1291920.html Dieudonné, poursuivi par le fisc, serait pris à la gorge], ''L'écho républicain'', 11 octobre 2012</ref>. Dieudonné lui-même conteste la somme<ref>[http://obsession.nouvelobs.com/people/20130131.AFP2314/dieudonne-sa-compagne-rachete-aux-encheres-son-complexe-immobilier.html Dieudonné : sa compagne rachète aux enchères son complexe immobilier], ''Obsession - Nouvel Obs'', 31 janvier 2013</ref>. Le {{date|10|octobre|2012}}, le tribunal ordonne la vente aux enchères de son ensemble immobilier de [[Saint-Lubin-de-la-Haye]], pour payer les sommes réclamées par le fisc<ref name="feuilleux"/>, qui atteint le montant de {{unité|501000|€}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/18/97001-20121018FILWWW00702-dieudonne-un-bien-vendu-a-501000-euros.php Le bien vendu {{unité|501000|€}}], dans Le Figaro</ref>. Fin janvier [[2013]], Dieudonné, grâce à un appel aux dons sur Internet (il déclare qu'il s'agit d'un prêt qu'il remboursera après la tournée ''Foxtrot 2013''), réunit les fonds nécessaires et fait racheter son propre bien par les ''Productions de la plume'', dirigées par sa compagne, pour la somme de {{unité|551000|€}}. La justice enquête sur l'origine de cet argent<ref>[http://obsession.nouvelobs.com/people/20130131.AFP2314/dieudonne-sa-compagne-rachete-aux-encheres-son-complexe-immobilier.html Dieudonné : sa compagne rachète aux enchères son complexe immobilier], ''Obsession - Nouvel Obs'', 31 janvier 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.franceinfo.fr/justice/exclu-la-justice-enquete-sur-les-appels-aux-dons-de-dieudonne-1277099-2014-01-10 EXCLU | La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné]</ref>.
==== Agression en Martinique ====
En mars 2005, lors d'un déplacement en [[Martinique]], il est agressé par quatre individus entrés sur l'île avec des passeports [[France|français]] selon l'AFP 2/3/05<ref>[http://www.assemblee-martinique.com/nuke/html/modules.php?name=News&file=print&sid=197 Assemblée Martinique]</ref> ou [[Israël|israéliens]] selon d'autres sources telles que ''Le Point'' et le ''Monde'', discordantes<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/03/02/agression-de-dieudonne-a-fort-de-france_400003_3224.html agression de Dieudonné à Fort-de-France] Le Monde 2/3/05, [http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-09/portrait-dieudonne-le-possede-de-l-antisionisme/917/0/341440 « Dieudonné, le possédé de l'“antisionisme” »] ''Le Point'', 7 mai 2009.</ref>, peu après la polémique sur ses propos tenus à Alger. Les responsables sont arrêtés et condamnés à un mois de prison ferme.
L'affaire amène l'écrivain martiniquais [[Aimé Césaire]] à le recevoir. Des proches d'Aimé Césaire, cités par ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'', dénoncent par la suite l'instrumentalisation de Césaire par Dieudonné, et affirment que l'écrivain ignorait tout de l'humoriste<ref>[http://www.marianne2.fr/NON,-DIEUDONNE-NE-NOUS-REPRESENTE-PAS_a107722.html « Non, Dieudonné ne nous représente pas »], Patrick Girard, ''Marianne'', 19 mars 2005.</ref>. L'historien [[Pap Ndiaye]], cité par [[Anne-Sophie Mercier]], va jusqu'à parler de {{citation|détournement de vieillard<ref>A.-S. Mercier, ''La vérité sur Dieudonné'', Plon, 2005, page 78. Voir aussi [http://www.debriefing.org/16152.html « L’auteur de “La vérité sur Dieudonné”, interviewée par L. Chickly (Primo-Europe) »], ''debriefing.org'', 23 décembre 2005.</ref>}}.


En [[2013]], Dieudonné réalise une tournée de son one-man-show ''Foxtrot'', dont la chanson ''Shoananas'' constitue l'un des clous. Il est accompagné de divers faire-valoirs, dont Jacky Sigaux qui reprend régulièrement son rôle de déporté juif<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>. En février, Dieudonné donne en marge de sa tournée une interview dans laquelle il s'exprime sur les polémiques alors en cours autour de la [[Mariage homosexuel en France|loi sur le mariage homosexuel]], qualifiant projet de loi sur le mariage homosexuel de {{citation|projet sioniste qui vise à diviser les gens}}<ref>[http://www.slate.fr/france/68991/dieudonne-mariage-pour-tous-sioniste Pour Dieudonné, le mariage pour tous est un «projet sioniste qui vise à diviser»], ''Slate'', 4 mars 2013</ref>.
=== Rapprochements avec le Réseau Voltaire, Kémi Séba et Jean-Marie Le Pen ===


En juillet [[2013]], dans le cadre de l'[[affaire Clément Méric]], Dieudonné diffuse sur sa chaîne [[YouTube]] une longue interview de [[Serge Ayoub]], qui prend la défense de l'assassin présumé ; Dieudonné y approuve les propos de son interlocuteur, et dénonce dans l'affaire un {{citation|complot sioniste}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/915227-dieudonne-interviewe-serge-ayoub-sur-clement-meric-l-humoriste-se-roule-dans-la-fange.html Dieudonné interviewe Serge Ayoub sur Clément Méric : l'humoriste se roule dans la fange], ''Le Plus Nouvel Obs'', 31 juillet 2013</ref>.
Les 17 et 18 novembre 2005, il est invité à la conférence {{lang|en|''Axis For Peace''}}<ref>[http://www.axisforpeace.net/article228.html Les participants. Les panélistes. Dieudonné M'Bala M'Bala], site d'Axis For Peace.</ref> organisée à Bruxelles par le [[Réseau Voltaire]], dont il signe la déclaration finale qui dénonce la politique [[néoconservatisme|néo-conservatrice]] américaine colonialiste axée sur le contrôle des ressources énergétiques. Il y présente le projet d'utiliser internet comme un vecteur d'information et de mobilisation propalestinien, au contraire de ce que font les medias, d'après ce qu'il affirme, qui diffuseraient un message sioniste. Il assimile sionisme et racisme, faisant un synonyme des deux termes<ref>[http://www.voltairenet.org/article131194.html#article131194 « Dieudonné : “Il y a une parole raciste libérée qui va plus loin que ce qu’osait dire l’extrême-droite” »], site du réseau Voltaire, 18 novembre 2005.</ref>.


En novembre [[2012]], Dieudonné est condamné en première instance à 20000 euros d'amende pour {{citation|diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale}} pour son interprétation de la chanson ''Shoananas''. La condamnation est confirmée en appel en novembre [[2013]], mais l'amende réduite à 8000 euros. La justice ordonne le retrait de la vidéo de [[YouTube]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/27/97001-20121127FILWWW00612-dieudonne-condamne-pour-antisemitisme.php Dieudonné condamné pour antisémitisme], ''Le Figaro'', 27 novembre 2012</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/18/audience-agitee-au-proces-en-appel-de-dieudonne_3498023_3224.html Ananas, humour et antisémitisme : audience agitée au procès de Dieudonné], ''Le Monde'', 18 octobre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/17/youtube-retire-une-video-de-dieudonne-qui-chante-shoananas-1432669-6011.php Affaire Dieudonné : YouTube bloque une vidéo antisémite], ''Sud Ouest'', 17 janvier 2014</ref>.
À partir de 2005 et bien qu’il ait combattu le [[Front national (parti français)|Front national]] dans les [[années 1990]], Dieudonné commence à se rapprocher ouvertement des membres de ce parti.


Malgré les polémiques qui l'entourent et bien qu'il soit désormais exclu des grands médias, Dieudonné continue de faire salle comble lors de ses spectacles, qu'il s'agisse de ses représentations au [[théâtre de la Main d'or]] ou lors de ses tournées<ref>[http://culturebox.francetvinfo.fr/foxtrot-de-dieudonne-fait-le-plein-de-spectateurs-a-bordeaux-134487 La tournée Foxtrot de Dieudonné fait le plein de spectateurs malgré la polémique], ''France TV Info'', 30 mai 2013</ref>. Ses sketches évitent, au-delà du discours antisioniste, d'attaquer les Juifs dans leur ensemble, mais il s'en prend très fréquemment à des personnalités juives, séduisant un public acquis à sa cause en revendiquant l'auto-dérision ; il affirme cependant sur son blog le sérieux de son message politique, écrivant que sa mission est d'{{citation|éveiller les consciences}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-dans-ses-oeuvres_743279.html Dieudonné dans ses oeuvres], ''L'Express'', 26 février 2009</ref>. Le public de Dieudonné le suit également beaucoup via [[internet]] et les [[réseaux sociaux]]. Les vidéos qu'il poste sur ses comptes internet, et qui incluent aussi bien des sketches que des règlements de compte avec ses différents adversaires, sont très suivies : certaines totalisent plusieurs millions de clics<ref>[http://culturebox.francetvinfo.fr/foxtrot-de-dieudonne-fait-le-plein-de-spectateurs-a-bordeaux-134487 La tournée Foxtrot de Dieudonné fait le plein de spectateurs malgré la polémique], ''France TV Info'', 30 mai 2013</ref>{{,}}<ref>[[Michel Wieviorka]], [http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-l-essor-d-un-public-antisysteme_4341646_3232.html Derrière l'affaire Dieudonné, l'essor d'un public « antisystème »], ''Le Monde'', 31 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.rfi.fr/france/20131230-dieudonne-polemique-racisme-antisemitisme-derapages-verbaux-quenelle-anelka-semoun Dieudonné : aux origines d’une polémique née pour durer], ''RFI'', 30 décembre 2013</ref>.
Il prend ainsi la défense de [[Bruno Gollnisch]] après ses [[Affaire des propos de Bruno Gollnisch d'octobre 2004|propos controversés de 2004]]<ref name="defense_gollnisch">
{{citation|Je me suis battu politiquement contre l’extrême droite en France, à Dreux. J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées, mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch, retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays… ce n’est pas pour défendre les opinions politiques (de Bruno Gollnisch), mais je trouve ça incroyable. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus.}}]</ref>.


===Public de Dieudonné===
Le {{Date|11|novembre|2006}}, Dieudonné se rend à la [[Fête des Bleu-blanc-rouge]] du [[Front national (parti français)|FN]] au Bourget et y rencontre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]]. Cette visite, comprise comme un rapprochement avec l’extrême droite est largement répercutée par les médias qui évoquent l’entourage frontiste de Dieudonné<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/politiques/218130.FR.php « Dieudonné à la fête du FN : une visite pas si mystérieuse »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|20|novembre|2006}}, [http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/216917.FR.php « Dieudonné se fait l’avocat de Le Pen »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{Date|14|novembre|2006}}. [http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-15/2006-11-15-840336 « La navrante dérive d’un pseudo-humoriste »], ''[[L'Humanité]]'', {{Date|15|novembre|2006}}</ref>. Dieudonné s’exprimera à plusieurs reprises sur cette visite, déclarant s’inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à {{citation|la main tendue [par [[Jean-Marie Le Pen]]] aux Français d’origines étrangères et plus particulièrement aux Français d’origine africaine}}. En septembre 2007, il assiste à l’université d’été du club politique [[Égalité et Réconciliation]], un groupe de réflexion dirigé par [[Alain Soral]], alors membre du comité central du Front national. À cette occasion [[Jean-Yves Camus]] observe que « Alain Soral rassemble Le Pen, Dieudonné et des islamistes »<ref name="Camus">{{pdf}} [http://www.tatamis.fr/documents/oct2007actualite%20juive_droit_de_reponse.pdf « Alain Soral rassemble Le Pen, Dieudonné et des islamistes »], ''Actualité juive'', {{numéro|994}}, {{date|3|octobre|2007}}</ref>. En juillet 2008, Dieudonné fait baptiser sa fille par l’abbé [[catholicisme traditionaliste|traditionaliste]] [[Philippe Laguérie]] un prêtre intégriste, avec pour parrain [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-pen-parrain-d-un-enfant-de-dieudonne_531093.html « Le Pen reconnaît être le parrain d’un enfant de Dieudonné »], ''L'Express'', [[16 juillet]] [[2008]], Valérie Zoydo, [http://www.20minutes.fr/article/242082/France-Le-Pen-a-20minutes-fr-Je-suis-le-parrain-de-la-troisieme-fille-de-Dieudonne-devant-Dieu-et-devant-les-hommes.php « Je suis le parrain de la troisième fille de Dieudonné devant Dieu et devant les hommes »], in ''20Minutes.fr'', 16 juillet 2008., [http://www.libebordeaux.fr/libe/2008/09/saint-eloi-le-b.html « La fille de Dieudonné a bien été baptisée par un prêtre traditionaliste »], ''libebordeaux.fr'', [[15 septembre]] [[2008]].</ref>. Apprenant cette nouvelle, [[Élie Semoun]] déclare qu’il coupe définitivement les ponts avec Dieudonné et exclut toute reformation de leur duo<ref>« Là je crois que ça suffit maintenant ! Cette fois c’est fini et bien fini avec Dieudonné. Certains évoquaient la reformation de notre duo, mais je dois vous dire que c’est clairement hors de question ! C’est fini… », déclaration sur [[RTL]], 17 juillet 2008.</ref>. Dieudonné présente cependant ce parrainage comme un {{citation|coup de pub}} en introduction de son dernier spectacle ''J'ai fait l’con'' et déclare avoir voulu se moquer des médias français et de la « censure » ou « boycott » dont il se dit victime.
Dieudonné fidélise et fédère autour de lui un public à la fois nombreux et très hétéroclite. ''L'Express'', étudiant en 2009 le public d'une représentation au théâtre de la Main d'or, note une assistance {{citation|cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes rasés en bombers}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-dans-ses-oeuvres_743279.html Dieudonné dans ses oeuvres], ''L'Express'', 26 février 2009</ref>. ''[[Rue89]]'' note également la variété du public, au sein duquel certains adhèrent entièrement au discours du comique et le croient victime du {{citation|lobby juif}} tandis que d'autres viennent apprécier l'artiste et gardent leur distance vis-à-vis du discours politique, exprimant parfois leur gêne sur certains points<ref>[http://rue89.nouvelobs.com/2008/08/11/dans-le-public-de-dieudonne-le-seul-qui-nous-fasse-rire Dans le public de Dieudonné, « le seul qui nous fasse rire »], ''Rue89'', 11 août 2008</ref>.


''[[Slate]]'', en 2013, revient sur la variété du public, où se côtoient militants d'extrême droite (qui ne représentent pas la majorité), jeunes musulmans, mais aussi {{citation|tout un petit peuple de rastas blancs, qu'on imaginerait plutôt dans un festival reggae ou une free party}} et {{citation|une frange de l’extrême gauche altermondialiste, qu’on reconnaîtra facilement au port du tee-shirt à l’effigie d’Hugo Chavez ou au total look joueur de diabolo à Rennes}}, soit une jeunesse {{citation|plutôt arrivée là par le biais de la critique radicale des médias, de l'oligarchie et du «nouvel ordre mondial» que par le prisme du conflit israélo-palestinien, encore que les deux logiques aient tendance à s'entrecroiser}}. Le journal en ligne s'interroge à cette occasion sur le processus de {{citation|dieudonnisation des esprits}} qui serait à l'oeuvre via la diffusion des idées et des thématiques de l'humoriste<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>.
Le FN aurait également loué pour une somme de {{formatnum:60000}} euros le théâtre de la Main d’Or, propriété de la maison de production de l’humoriste, pour les besoins d'une session de formation à la recherche des 500 signatures d'élus pour l’élection présidentielle de 2007<ref>[http://www.leparisien.fr/abo-politique/le-genereux-coup-de-pouce-de-le-pen-a-dieudonne-16-09-2008-227722.php « Le généreux coup de pouce de Le Pen à Dieudonné »], ''Le Parisien'', [[16 septembre]] 2008. </ref>. {{refnec|Le vice-trésorier du FN, [[Jean-Michel Dubois]], confirme cette information au ''Parisien''}}. Par ailleurs, en décembre 2008, le théâtre de la Main d’Or devient officiellement et ouvertement le QG d’[[Égalité et Réconciliation]]<ref>{{citation|[E&R] Partenariat E&R/Théâtre de la Main d’Or}}. Le théâtre deviendra officiellement samedi 6 décembre 2008 le point de ralliement d’Égalité et Réconciliation à Paris et pour la France.</ref>.


Jean-Paul Gautier, historien et auteur du livre ''La Galaxie Dieudonné'', estime que Dieudonné s’adresse d'une part aux jeunes de banlieue : {{Citation|Ils sont issus de l'immigration, ils ne sont pas riches, ils n'ont pas forcément fait de longues études, ils peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi… Ce sont des personnes qui se sentent lésées par la société, qui ont du mal à se faire une place. En résumé, il leur dit : « Regardez, pendant que vous galérez, les juifs s'en mettent plein les poches ! » Et cela marche}} ; puis plus largement aux conspirationnistes, aux négationnistes, aux personnes ancrées à l'extrême droite depuis longtemps, ou encore des fondamentalistes musulmans qui se sont tournés vers lui avec le conflit israélo-palestinien<ref>[http://www.francetvinfo.fr/societe/quelle-ideologie-se-cache-derriere-la-quenelle-de-dieudonne_486924.html FranceTvinfo].</ref>.
En septembre 2007, Dieudonné met en scène et accueille [[Kémi Séba]], lors d'un one-man-show ''Sarkophobie'', au théâtre de la Main d'Or<ref>[http://politikstreetshow.skyrock.com/1146262292-POLITIK-STREET-ou-l-emergence-de-la-politique-HORS-SYSTEME.html « Arrêt du spectacle », sur le blog de Kemi Seba], 17/08/2007</ref>. Kémi Séba était alors le leader de la Tribu ka, précédemment interdite, en 2006, pour cause d'antisémitisme<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B3D9EC5CF7A1EFE7494AF78124F32575.tpdjo11v_3?cidTexte=JORFTEXT000000607539&dateTexte=&oldAction=rechJO Texrte de la décision sur Legifrance]</ref> et membre de [[Nation of Islam]], organisation suprématiste et raciste dirigée par [[Louis Farrakhan]].


''[[Le Monde]]'', en janvier 2014, revient sur le caractère très composite du public du théâtre de la Main d'or, que Dieudonné compare lui-même à {{citation|une boîte à crayons de couleurs}} : {{citation|il est peu de salles en France dans lesquelles on retrouve – côte à côte et riant des mêmes blagues – des Arabes, des Noirs, des Blancs, des jeunes de cités, des électeurs de gauche, d’extrême gauche, d’extrême droite, des racistes, des antiracistes, des antisémites et des antisionistes}}. Le quotidien note la présence, dans son public, de spectateurs politiquement modérés, opposés à l'antisémitisme, et qui continuent d'apprécier l'humoriste tout en explicitant sa démarche et en trouvant des circonstances atténuantes à sa radicalisation<ref>[http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/01/08/dieudonne-son-argent-ses-fans-ses-reseaux_4344614_3208.html Jeunes, de gauche et fans de Dieudonné], ''Le Monde'', 8 janvier 2014</ref>.
Selon [[Anne-Sophie Mercier]], 2005 marque un tournant dans les relations entre le FN et Dieudonné<ref>Anne-Sophie Mercier, ''La vérité sur Dieudonné'', Plon, octobre 2005.</ref>. Le politologue [[Jean-Yves Camus]] considère en 2006 que {{citation|les convergences entre les amis de Le Pen et de Dieudonné (...) peuvent se rejoindre sur l'antisionisme. (...) Dieudonné opère un transfert : il plaque le passé colonial de la France sur le conflit israélo-palestinien... Cela entraîne une détestation commune d'Israël et de la France, ramenée à son passé colonial. En outre, il évoque une prétendue «sionisation» de la politique française.}} Ce rapprochement politique traduirait également une commune volonté de {{citation|dynamiter le système<ref>[http://www.iris-france.org/Interviews-2006-12-20.php3 « Une volonté de transgression très forte », ''Libération'', 20 décembre 2006].</ref>}}. Comprendre « le système américano-sioniste »<ref> [http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html Les bons amis de Dieudonné] Le Monde</ref>. Dieudonné déclare pour sa part : {{citation|Il y a quelques années nous nous sommes beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord.}}


[[Jean-Yves Camus]] estime que Dieudonné, situé {{citation|à la lisière entre la politique, le show-business et tout simplement le mercantilisme}}, se comporte comme le {{citation|gourou}} d'un groupement sectaire qui a ses codes et ses lieux de rassemblement<ref>[http://www.akadem.org/sommaire/themes/politique/antisemitisme/mythes-judeophobes/quand-l-humour-ne-fait-plus-rire-17-12-2013-56016_137.php "Quand l'humour ne fait plus rire..."], sur le site Akadem</ref>. Le politologue affirme que le comédien est en réalité un commerçant de l'idéologie antijuive qu'il propage<ref name="CamusJDD">[http://www.lejdd.fr/Societe/La-quenelle-un-geste-transgressif-d-une-betise-insondable-645892 "La quenelle, un geste transgressif d'une bêtise insondable"], Le JDD, 28 décembre 2013</ref>.
=== Campagne présidentielle de 2007 ===
Le {{Date|23|décembre|2005}}, il annonce sa candidature à l’[[élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle de 2007]]<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/12/23/l-humoriste-dieudonne-serait-candidat-a-la-presidentielle-2007_724058_3224.html Dieudonné candidat à la présidentielle] Le Monde 23/12/2005</ref>, et se présente comme un candidat « contre le libéralisme » et « au service des citoyens »<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20060125.OBS3549/dieudonne-sera-biencandidat-en-2007.html.] Dieudonné sera bien candidat; Le Nouvel Observateur</ref>.


[[Michel Wieviorka]] souligne que Dieudonné est avant tout une figure du [[nouvel antisémitisme]] qui se développe parmi les pro-palestiniens et les musulmans en voie de radicalisation, a réussi paradoxalement à plaire à la fois {{citation|à l'extrême droite nationaliste autant qu'aux populations issues de l'immigration récente (maghrébine, subsaharienne), sans parler des Antillais – qui ne constituent pas spécialement le fonds de commerce du FN}}. Sa spécificité, selon Wieviorka, tient à sa capacité à rassembler {{citation|trois publics, l’un issu de l’extrême droite, un autre de l’immigration, un troisième composé de jeunes rebelles au système}} Ce paradoxe se résout {{citation|grâce à l'antisémitisme, qui subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par ailleurs.}} Le sociologue insiste sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux, qui ont offert à Dieudonné un important public virtuel « antisystème »<ref>[[Michel Wieviorka]], [http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-l-essor-d-un-public-antisysteme_4341646_3232.html Derrière l'affaire Dieudonné, l'essor d'un public « antisystème »], ''Le Monde'', 31 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c5401bc0-7960-11e3-a6a7-73aa85943843/Le_nouvel_antis%C3%A9mitisme Le nouvel antisémitisme], ''Le Temps'', 10 janvier 2014</ref>.
Son entourage se compose alors de personnalités issues de la gauche radicale rejoignant le [[négationnisme]] via des positions pro-palestiennes telles que [[Ginette Hess-Skandrani]] devenue une des principales porte-parole du négationnisme, ou encore [[Maria Poumier]], toutes deux exclues de leurs organisations respectives pour antisémitisme et situées aujourd'hui à l'extrême-droite<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/0101531242-une-verte-trop-brune-exclue-du-parti Un verte trop brune exclue du parti], ''Libération'', 2 juin 2005., [http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article313 « Dieudonné par Le Pen repris »], ''[[REFLEXes]]'', {{date|24|mars|2007}}.</ref> et de personnalités comme Alain Soral, ancien du [[Parti communiste français]] (PCF) - selon ses dires {{refnec|sérieusement mis en doute par les communistes}} - et passé depuis au Comité central du FN avant de le quitter, et Frédéric Chatillon, ancien responsable du [[Groupe union défense]] et ancien cadre du FN et avec Robert Faurisson, l'auteur négationniste.


L'anthropologue [[Jean-Loup Amselle]] juge quant à lui que si Dieudonné représente bien le [[nouvel antisémitisme]], c'est aussi parce que sa proximité avec des idées plus généralement racistes lui attire la sympathie de certains membres du FN : {{citation|Ce qui unit paradoxalement des idéologues comme Dieudonné et Kemi Séba à des essayistes comme Alain Soral ou à des leaders politiques comme [[Florian Philippot]] du Front national, c'est une même haine du mondialisme et la défense d'une sorte de développement séparé, visant à ériger des frontières entre les peuples noir, arabe et blanc.}}<ref>[http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-un-antisemitisme-postcolonial_4341645_3232.html « Dieudonné fait ressurgir un antisémitisme postcolonial »], Le Monde, 31 décembre 2013</ref>.
Au niveau international, il prend des positions anti-américaines - qu'il présente comme [[anti-impérialistes]] - et anti-israéliennes - qu'il présente comme [[antisionisme|antisionistes]] - son thème central étant la dénonciation de l'« axe américano-sioniste » et la politique d’occupation et de colonisation de la Palestine par l’État israélien, ce pour quoi il défend les extrémiste du [[Hamas]] et du [[Hezbollah]]. Il soutient en effet le [[Hezbollah]] lors de la [[conflit israélo-libanais de 2006|Guerre du Liban de 2006]]<ref name="tvlib">[http://latelelibre.fr/index.php/2007/02/dieudonne-on-tour « Dieudonné on tour »], LaTeleLibre.fr, {{Date|19|février|2007}}.</ref>.
Il défend la chaîne [[Al-Manar]] lors de son interdiction<ref>[http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=culture/20041208.OBS3170.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/ « Dieudonné et Bouras manifestent pour Al-Manar »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', {{Date|8|décembre|2004}}.</ref>. Il félicite le [[Hamas]] lors de son élection. Dans le même temps, il publie sur son site les textes d’auteurs tels [[Israël Shamir]] ou [[Serge Thion]]<ref name="négationnistes">[http://www.amnistia.net/news/articles/negdoss/dieudon/dieudon_2207.htm « Antisémitisme : Dieudonné condamné, ses amis en rajoutent… »], ''Amnistia.net'', 15 mars 2006</ref>. Du [[27 août|27]] au {{Date|30|août|2006}}, il fait partie, avec [[Alain Soral]], [[Thierry Meyssan]], Ahmed Moualek (président de l’association "La banlieue s’exprime", de tendance extrême-droite), et les cadres du FN que sont Marc Robert et Frédéric Chatillon, lui-même fondateur du GUD, de la délégation qui se rend au [[Liban]] puis en [[Syrie]]. Cette délégation rencontra le président libanais [[Émile Lahoud]], le [[général Aoun]], opposant chrétien libanais, et, lors d’un passage à [[Damas]], le président du Venezuela [[Hugo Chávez]]<ref>[http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2009/12/18/comment-un-ancien-du-gud-fait-la-promo-de-la-syrie/ Comment un ancien du GUD fait la promo de la Syrie] sur ''droites extrêmes'' blog Le Monde ; [http://www.voltairenet.org/article143256.html « Dieudonné Mbala Mbala rencontre le président vénézulien Hugo Chávez à Damas »]. [[Réseau Voltaire]], {{Date|30|août|2006}}.</ref>. À cette occasion, Dieudonné qualifiera Hugo Chávez de {{citation|chef de la résistance mondiale à l’[[impérialisme américain]]}}.


Contournant les grands médias grâce à son usage habile de l'[[internet]], Dieudonné réussit à constituer autour de lui une sorte de {{citation|contre-culture}} ; il fidélise via le web un public important, qui contribue à diffuser, de manière [[viralité|virale]], ses vidéos, ses leitmotiv et divers signes de reconnaissance ou messages codés, dont le plus connu est celui de la {{citation|quenelle}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1124875-dieudonne-maitre-du-web-la-haine-a-l-heure-du-2-0-et-du-do-it-yourself.html Dieudonné : comment Valls s'est fait avoir en méprisant la communication sur internet], ''Le Plus Nouvel Obs'', 13 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lesinrocks.com/2013/12/04/actualite/quenelle-le-bras-arme-de-dieudonne-11450062/ Quenelle : le bras armé de Dieudonné], ''Les Inrockuptibles'', 4 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/30/01016-20131230ARTFIG00404-d-o-vient-la-quenelle-de-dieudonne.php D'où vient la «quenelle» de Dieudonné], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>.
Depuis 2006 il se rend en Iran à plusieurs reprises et rencontre le Président Ahmadinedjad<ref name="tvlib" /> et le responsable de la Télévision iranienne en février 2007, Mohammad Honardoost, vice-président de l’{{lang|en|''[[Islamic Republic of Iran Broadcasting]]''}} (IRIB) ce qui lui donnera l'occasion de donner des interviews à la TV iranienne pour exposer son « antisionisme » et son soutien à l'islam politique


=== Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement===
Cependant étant loin de l’obtention des parrainages nécessaires pour accéder au premier tour de l’élection, il annonce renoncer à sa candidature le {{Date|11|octobre|2006}}. Néanmoins, en cas d’affrontement entre [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Nicolas Sarkozy]] au second tour, il déclare pouvoir voter pour Le Pen {{citation|sans problème}}, ajoutant que celui-ci n’ayant pas de majorité à l’assemblée, il ne pourrait gouverner, ceci dans une volonté de créer une situation révolutionnaire<ref>[http://www.saphirnews.com/Dieudonne-vote-Le-Pen-contre-Sarkozy-au-second-tour_a6554.html « Dieudonné vote Le Pen contre Sarkozy au second tour »], entretien saphirnews aux Rencontres de l’UOIF, avril 2007.</ref>. Il ira également soutenir en personne [[Patrick Bourson]], candidat du Front national aux législatives à Reims, considérant important que les {{citation|hommes de bonne volonté se réunissent<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elections_2007/20070522.OBS8319/dieudonne_soutientun_candidat_lepeniste.html « Dieudonné soutient un candidat lepéniste »], ''Le Nouvel Observateur'', {{date|22|mai|2007}}.</ref>}}.
[[Fichier:Quenelle Dieudonné Graffiti.JPG|thumb|220px|Graffiti à [[Bruxelles]], de Dieudonné faisant le geste de la « quenelle ».]]
Le geste dit de la {{citation|quenelle}} est le signe de ralliement le plus connu utilisé par Dieudonné et ses fans. Consistant à tendre un bras vers le bas tout en posant la main de l'autre bras sur l'épaule, il est comparé alternativement à une variante de [[bras d'honneur]] ou de [[fist-fucking]], la signification du geste étant de [[sodomie|sodomiser]] symboliquement quelqu'un mimant le fait de lui enfoncer le bras dans l'anus<ref>[http://www.slate.fr/france/78142/equipe-de-basket-elysee-dieudonne Quenelle collective (et hommage à Dieudonné) de l'Équipe de France de basket à l'Élysée ?], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', 24 septembre 2013</ref>{{,}}<ref>Cour d'appel de Paris, 17 mars 2011 : {{citation|joignant par deux fois le geste à la parole, remontant sa main droite le long de son bras gauche jusqu'à l'épaule, M. Dieudonné M'Bala M'Bala explique au public qu'il s'agit de « leur glisser une quenelle », une expression imagée évoquant à l'évidence la [[sodomie]] : « si ça glisse, c'est plus souple, c'est plus agréable qu'une gifle » a-t-il déclaré devant la cour}}. Passage cité dans [http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000026520559&fastReqId=1299829726&fastPos=1 arrêt cour de cassation, chambre criminelle du 16/10/2012]</ref>. Dieudonné utilise pour la première fois ce geste dans un sketch en 2005, dans un sketch de son spectacle ''1905'', pour accompagner la phrase {{citation|il va nous la foutre jusque-là}}. Dieudonné aurait choisi le nom de [[quenelle]] à cause de la forme de ce plat, qui lui rappelait un [[suppositoire]]. Le geste, d'abord dénué de toute signification politique, devient récurrent dans les sketches de Dieudonné<ref>[http://www.20minutes.fr/societe/1268329-20131230-dieudonne-origines-quenelle Dieudonné: Aux origines de la quenelle], ''20 minutes'', 30 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/30/01016-20131230ARTFIG00404-d-o-vient-la-quenelle-de-dieudonne.php D'où vient la «quenelle» de Dieudonné], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>. L'expression est en effet progressivement utilisée par Dieudonné pour viser ses adversaires, dont il indique volontiers qu'il va {{citation|leur glisser une quenelle}}. A l'époque de la Liste antisioniste, il déclare : {{citation|l'idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher}}<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2009/05/09/-_556920 Dieudonné fait parader sa troupe «antisioniste»], ''Libération'', 9 mai 2009</ref>. Il présente le geste comme représentant avant tout une forme de défi à l'adversaire : {{citation|c’est une sorte de bras d’honneur au système avec une dimension, heu … dans le cul, quoi ; carotte dans le cul}}<REF name="Mukuna">[http://www.femmesdechambre.be/dieudonne-je-veux-aller-en-prison/ Dieudonné : « Je veux aller en prison »], ''Femmes de chambre'', 31 décembre 2013</ref>.


Le geste est peu connu du grand public jusqu'en [[2009]], date à laquelle Dieudonné l'utilise sur les affiches de la Liste antisioniste. Il acquiert alors une portée politique<ref>[http://www.20minutes.fr/societe/1268329-20131230-dieudonne-origines-quenelle Dieudonné: Aux origines de la quenelle], ''20 minutes'', 30 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/30/01016-20131230ARTFIG00404-d-o-vient-la-quenelle-de-dieudonne.php D'où vient la «quenelle» de Dieudonné], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>. Le président de la LICRA le compare en 2013 à un {{citation|[[salut fasciste|salut nazi]] inversé}}<ref>[http://www.lesinrocks.com/2013/12/04/actualite/quenelle-le-bras-arme-de-dieudonne-11450062/ Quenelle : le bras armé de Dieudonné], ''Les Inrockuptibles'', 4 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.bfmtv.com/societe/definition-quenelle-dieudonne-porte-plainte-diffamation-674416.html Définition de la "quenelle": Dieudonné porte plainte pour diffamation], BFMT TV, 26 décembre 2013</ref>. ''[[Slate (magazine)|Slate]]'' juge la ressemblance avec une esquisse de salut nazi {{citation|évidemment volontaire}}<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>Les partisans de Dieudonné nient que ce geste {{citation|antisystème}} ait une portée [[antisémitisme|antisémite]], mais la quenelle, alors qu'elle gagne en notoriété, est progressivement associée dans l'opinion au contenu des discours de Dieudonné. [[Jean-Yves Camus]] analyse la quenelle comme un {{citation|geste antisystème tout court et aussi un geste antisystème contre le complot juif}}, ce qui en fait un geste antisémite qui, s'il n'a rien à voir avec le néonazisme, {{citation|risque de devenir un signe de ralliement, une forme juridiquement acceptable de certains préjugés}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/que-signifie-vraiment-la-quenelle_1310550.html Que signifie vraiment la quenelle ?], ''L'Express'', 29 novembre 2013</ref>. Il commente également : {{citation|difficile de dire que tous aient conscience de la portée de ce geste, mais leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington–Tel-Aviv. Il y a la conviction qu’au fond, ce sont les Juifs qui tirent les ficelles}} <ref name="liberation20130912">[http://www.liberation.fr/societe/2013/09/12/les-quenelles-de-dieudonne-laissent-un-sale-gout_931523 Les « quenelles » de Dieudonné laissent un sale goût], Guillaume Gendron, Libération, 12 septembre 2013</ref>.
=== Dieudonné, Robert Faurisson et le négationnisme ===
{{article connexe|Robert Faurisson#Une nouvelle nébuleuse « antisioniste » autour de Faurisson}}
Le vendredi {{Date|26|décembre|2008}}, lors de la dernière représentation de son spectacle ''J’ai fait l’con'', et en présence de nombreuses personnalités, dont [[Kémi Séba]], [[Jean-Marie Le Pen]]<ref name="lepenintéressant">[http://www.leparisien.fr/politique/le-pen-juge-le-show-de-dieudonne-interessant-30-12-2008-357458.php « Le Pen juge le show de Dieudonné “intéressant” »] sur le site du journal ''[[Le Parisien]]''.</ref> et d’autres membres du [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>[http://www.rue89.com/2009/01/11/dieudonne-faurisson-le-pen-decryptage-du-trio-infernal?page=1 « Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage du trio infernal »], ''[[Rue89]]'', 11 janvier 2009.</ref> Dieudonné a invité le [[Négation de la Shoah|négationniste]] [[Robert Faurisson]] sur scène, a demandé à la salle de l’applaudir et lui a décerné {{citation|le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20081228.OBS7411/un_negationniste_gueststar_de_dieudonne_au_zenith.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17 « Albanel consternée par la provocation de Dieudonné »], sur le site du journal ''[[Le Nouvel Observateur]]'', consulté le {{date|28|décembre|2008}}.</ref>}}. Sur scène, Faurisson s’est vu remettre un trophée en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes par un technicien<ref group="Note">Le personnage est interprété par le régisseur de Dieudonné, Jacky Sigaux. Ce dernier, dans [http://www.youtube.com/watch?v=b0IK4aFzKOw un entretien sur RMC datant du 6 janvier 2014], a indiqué avoir pourtant un père de confession juive.</ref> habillé en pyjama à carreaux, avec une [[étoile jaune]] sur la poitrine et le mot juif inscrit dessus, évoquant un déporté juif<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/28/l-humoriste-dieudonne-derape-une-nouvelle-fois_1135912_3224.html « L’humoriste Dieudonné dérape une nouvelle fois »] sur le site du journal ''[[Le Monde]]'', consulté le {{date|28|décembre|2008}}.</ref>{{,}}<ref>[[Michel Wieviorka]], [http://www.rue89.com/wieviorka/2008/12/29/dieudonne-le-negationnisme-le-fn-et-ses-penseurs-en-declin « Dieudonné : le négationnisme, le FN et ses “penseurs” en déclin »], [[Rue89]], 29 décembre 2008.</ref>.


La reprise de la quenelle devient un jeu pratiqué par les fans de Dieudonné, qui s'emploient à la reproduire sur le web dans des photos ou des vidéos, sur les réseaux sociaux, voire dans les médias lors d'émission de télévision. Le geste, dont la signification reste jusqu'en 2013 peu connue, acquiert rapidement, en tant que [[viralité|contenu viral]], une certaine popularité : il est repris par des sportifs ou des candidats d'émission de télévision qui n'en connaissent pas forcément le lien ave Dieudonné. Une cérémonie des « Quenelles d'or » est organisée régulièrement par Dieudonné pour distinguer les personnalités s'étant opposées à [[Israël]], au {{citation|[[sionisme]]}}, ou bien tout simplement au {{citation|système}}<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lesinrocks.com/2013/12/04/actualite/quenelle-le-bras-arme-de-dieudonne-11450062/ Quenelle : le bras armé de Dieudonné], ''Les Inrockuptibles'', 4 décembre 2013</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-les-reseaux-de-la-quenelle_1310292.html Dieudonné: les réseaux de la "quenelle"], ''L'Express'', 27 décembre 2013</ref>. Des célébrités sont {{citation|piégées}} par des personnes qui se font photographier avec elles en exécutant des quenelles ou en leur demandant de reproduire le geste. Dieudonné se fait lui-même photographier avec des sportifs comme [[Tony Parker]] ou [[Yannick Noah]] tandis qu'ils reproduisent des quenelles ou d'autres signes de ralliement<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref> ; Tony Parker est ainsi contraint en 2013 de s'excuser, expliquant qu'il avait exécuté le geste quatre ans plus tôt alors qu'il ignorait tout de sa signification<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/12/30/97001-20131230FILWWW00454-tony-parker-s-excuse-apres-sa-quenelle.php Tony Parker s'excuse après sa "quenelle"], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>. Dieudonné lui-même encourage ses fans à diffuser le geste, en déclarant {{citation|Aujourd'hui, cette formule magique ne m'appartient plus. Elle appartient à la révolution. Soyez subversifs, glissez des quenelles, désobéissez !}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2013/10/11/la-quenelle-le-geste-sulfureux-de-dieudonne-aux-idees-subliminales-1195240-710.php La quenelle, le geste sulfureux de Dieudonné aux idées subliminales], ''Sud Ouest'', 11 octobre 2013</ref>. Noémie Montagne, compagne de l'humoriste, a par ailleurs déposé les marques {{citation|Quenelle}} et {{citation|Quenelle +}} à l'[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]], pour en tirer d'éventuels produits dérivés<ref>[http://www.metronews.fr/info/qui-est-noemie-montagne-l-epouse-de-dieudonne/mnaf!VDYnewRviK7rU/ Qui est Noémie Montagne, la femme de Dieudonné ?], ''Métro'', 9 janvier 2014</ref>.
Pour expliquer cette présence, Dieudonné a déclaré : {{citation|Je ne suis pas d’accord avec toutes les thèses de Faurisson. Il nie par exemple la [[traites négrières|traite des esclaves]] organisée depuis l’[[île de Gorée]], au large de [[Dakar]]. Mais pour moi, c’est la [[liberté d’expression]] qui compte<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/29/nouvelle-provocation-negationniste-de-dieudonne-m-bala-m-bala_1136043_3224.html « Nouvelle provocation négationniste de Dieudonné M’Bala M’Bala »] sur le site du journal ''[[Le Monde]]''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200852/dieudonne-derape-encore_175242.html « Dieudonné dérape encore »], ''[[Le Journal du dimanche]]'', 28 décembre 2008.</ref>.}}


En septembre 2013, le ministre des armées [[Jean-Yves Le Drian]] réagit à l'image diffusée sur internet de deux militaires photographiés en faisant ce geste devant une [[synagogue]] et l'armée envisage des sanctions déclarant ne pouvoir tolérer une éventuelle « apologie de doctrine interdite »<ref name="liberation20130912"/>. En octobre 2013, [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]] sont photographiés faisant le geste de la quenelle<ref>[http://www.sudouest.fr/2013/10/11/la-quenelle-le-geste-sulfureux-de-dieudonne-aux-idees-subliminales-1195240-710.php La quenelle, le geste sulfureux de Dieudonné aux idées subliminales], ''Sud Ouest'', 11 octobre 2013</ref>. Fin décembre 2013, [[Nicolas Anelka]] effectue une quenelle après un but durant le championnat anglais ; le footballeur explique ensuite avoir voulu, non seulement célébrer son but, mais également rendre hommage à Dieudonné<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/28/quenelle-dieudonne-nicolas-anelka-but-photos_n_4511894.html?utm_hp_ref=france&ir=France huffingtonpost 28décembre 2013]</ref>. À cette occasion la presse anglaise parle pour la première fois de cette affaire en France en désignant le geste comme un « Nazi Salute »<ref>[http://www.dailymail.co.uk/sport/football/article-2530377/West-Brom-coach-Downing-claims-Anelka-paying-homage-comedian-controversial-celebration.html Anelka's 'Nazi' salute storm: Striker could face lengthy FA ban for offensive goal celebration along with sanctions in France], ''The Daily Mail'', 28 décembre 2013</ref>, ou « Nazi Gesture »<ref>[http://www.theguardian.com/football/2013/dec/28/west-bromwich-nicolas-anelka-nazi-gesture Nicolas Anelka faces sanction for 'disgusting' gesture in West Brom draw], ''The Guardian'', 28 décembre 2013</ref>.
Dieudonné interprète ensuite un sketch avec Robert Faurisson — ce dernier jouant une « parodie » de [[Serge Klarsfeld]] — pour les besoins d’une vidéo figurant dans les bonus du [[DVD]] du spectacle ''J’ai fait l’con'' au Zénith<ref>Claude Guillon, [http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=256 « Céline, Dieudonné, Faurisson : toujours les maux pour rire »], {{date|16|mai|2009}}.</ref>


Dieudonné lance d'autres [[mème]]s issus de ses divers sketches, et qui deviennent autant de signes de ralliement : l'expression {{citation|au-dessus, c’est le soleil}}, accompagnée d'un doigt levé et d'une mimique caractéristique, censée exprimer sur le ton de la dérision, que l'on aborde la chose la plus haute et la plus sacrée possible (soit, selon le contexte, la [[Shoah]], [[Bernard-Henri Lévy]], [[Mahmoud Ahmadinejad]], ou tout autre sujet) ; ou encore la chanson « Shoananas », sur l'air du ''Chaud Cacao'' d'[[Annie Cordy]], voire tout simplement un [[ananas]] qui peut suffire à évoquer la chanson<ref>[http://www.slate.fr/story/74429/dieudonne-quenelle La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas], ''Slate'', 27 juin 2013</ref>.
Le ministère public et plusieurs associations (MRAP, LDH, SOS Racisme, UEJF…) considèrent que Dieudonné appelant avec insistance les applaudissements du public et faisant remettre un prix au principal négationniste français par un technicien déguisé en déporté juif a commis un délit d’injure raciale à caractère antisémite. Dieudonné est effectivement condamné le 27 octobre 2009 à {{nombre|10000|euros}} d’amende par la {{XVII}}{{e}} chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris pour ses propos.
À cette occasion, le magazine REFLEXes relève dans un article du 30 septembre 2009 que de nombreuses personnalités négationnistes sont venues marquer leur soutien à Dieudonné et Faurisson<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444 Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes !!]</ref>.
La [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme]] (LICRA) estime de surcroît que le discours prononcé par Faurisson constitue une « [[apologie]] de [[négationnisme]] » et demande l’application de la [[Loi Gayssot|loi]] en la matière<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-licra-demande-au-parquet-de-poursuivre-dieudonne_728605.html « La Licra demande au parquet de poursuivre Dieudonné »], sur le site du journal ''[[L'Express|L’Express]]'', consulté le {{date|29|décembre|2008}}.</ref>. Cet avis n’est pas partagé par [[Serge Klarsfeld]], président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20081229.OBS7514/klarsfeld_ne_voit_pas_de_propos_negationnistes_au_zenit.html Klarsfeld ne voit pas de propos négationnistes au Zénith], Nouvelobs.com, publié le 31 décembre 2008.</ref>.


=== Bras de fer avec les autorités en 2013-2014 ===
Sur le plan médiatique, cette affaire provoque un certain tollé<ref>[http://www.lesechos.fr/info/france/4813741-affaire-dieudonne-tolle-de-la-classe-politique-et-des-associations.htm « Affaire Dieudonné : tollé de la classe politique et des associations »], sur le site du journal ''[[Les Échos]]'', consulté le {{date|30|décembre|2008}}.</ref> et de nombreux communiqués désapprobateurs émanent de la plupart des partis politiques, du [[Parti communiste français|Parti communiste]] à l’[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]. De son côté, le maire de Paris, [[Bertrand Delanoë]], suivant les décisions d’annulation de spectacles de Dieudonné, que ce soit à [[Montpellier]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gPFD_xntVkTmIfQLZ2-NTD86pU0A « Montpellier : la ville demande la déprogrammation d’un spectacle de Dieudonné »], dépêche de l’[[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Besançon]] ou [[Belfort]], a fait savoir, lors de ses vœux à la presse, qu’il interdirait aux théâtres publics de la capitale d’accueillir le spectacle de l’humoriste<ref>[http://www.liberation.fr/theatre/0101311241-delanoe-prive-dieudonne-de-theatres-parisiens « Delanoë prive Dieudonné de théâtres parisiens »], ''Libération'', 12 janvier 2009.</ref>.
{{Voir aussi|Ordonnance Dieudonné du Conseil d'État du 9 janvier 2014}}
[[File:Dieudonné - November 2013.jpg|thumb|Dieudonné en novembre 2013, durant une représentation de son spectacle ''Le Mur'', au théâtre de la Main d'or.]]
Fin 2013, le gouvernement décide alors de réagir. [[François Hollande]] sans jamais citer Dieudonné, dénonce : {{citation|le sarcasme de ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés}}. Le président de la République assure agir, « avec le gouvernement de [[Jean-Marc Ayrault]], pour que, sur Internet, nous puissions éviter la tranquillité de l'anonymat, qui permet de dire des choses innommables sans être retrouvé »<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1084943-hollande-defie-les-humoristes-antisemites-patentes-peut-il-en-finir-avec-dieudonne.html Hollande défie les humoristes « antisémites patentés » : peut-il en finir avec Dieudonné], Bruno Roger-Petit, Le Nouvel Observateur, 17 décembre 2013</ref>.


Au même moment, Dieudonné se produit dans un nouveau one-man-show, intitulé ''Le Mur''. Aucune information ne filtre tout d'abord sur le contenu du spectacle, mais, le [[19 décembre]], des journalistes de ''[[Complément d'enquête]]'', sur [[France 2]], filment le spectacle en [[caméra cachée]]. Les images d'un one-man-show dont les Juifs sont la cible principale, montrent notamment Dieudonné s'en prendre à [[Patrick Cohen]], animateur de [[France Inter]] qui l'avait dénoncé quelque temps auparavant. L'humoriste déclare : {{citation|Tu vois lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire ses valises. Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage !}}. [[Radio France]] dépose aussitôt plainte<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131220.OBS0356/antisemitisme-dieudonne-derape-a-nouveau-radio-france-attaque.html Dieudonné regrette les chambres à gaz, Radio France attaque], '''Le Nouvel Observateur'', 20 décembre 2013</ref>.
Selon l'historienne [[Valérie Igounet]], Robert Faurisson se trouve au centre d'une {{citation|nébuleuse}} dont les figures principales sont Dieudonné et [[Paul-Éric Blanrue]], et dont le {{citation|point de ralliement [...] est un « [[antisionisme]] » radical paravent d'un [[antisémitisme]] déguisé, qui trouve aujourd'hui son aboutissement discursif dans le [[négationnisme]]}}. L'historienne ajoute que {{citation| La dénonciation du « complot américano-sioniste », l'axe du mal, figure au centre de cette rhétorique}}<ref name=Igounet>{{Lien web |langue=français |auteur=Valérie Igounet |lien auteur=Valérie Igounet |url=http://www.huffingtonpost.fr/valerie-igounet/robert-faurisson-historie_b_1305920.html |titre=Robert Faurisson, "historien" officiel de l'Iran ? |jour=29 |mois=02 |année=2012 |site=Huffington Post |consulté le= 29 mai 2013 |id=Igounet }}</ref>.


Dieudonné partant en tournée avec ''Le Mur'', le ministre de l'intérieur [[Manuel Valls]] annonce son intention d'étudier « toutes les voies juridiques » pour interdire les « réunions publiques » de l'humoriste, dont ils jugent qu'elles « n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public »<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/12/27/le-gouvernement-voudrait-interdir-les-reunions-publiques-de-dieudonne_4340714_3224.html Manuel Valls durcit le ton face à Dieudonné], ''Le Monde'', 27 décembre 2013</ref>. Manuel Valls dénonce les propos de Dieudonné les qualifiant de contraires à la loi, antisémites et offensants pour les victimes de la [[Shoah]]. Dans une [[Circulaire (droit)|circulaire]] aux [[Préfet (France)|Préfets]], le ministre donne ses instructions afin que les spectacles de Dieudonné soient interdits là où cela semble nécessaire<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/06/la-circulaire-contre-les-spectacles-de-dieudonne-envoyee-aux-prefets_4343625_3224.html Premier spectacle de Dieudonné interdit après l'envoi de la circulaire Valls], ''Le Monde'', 6 janvier 2014</ref>. Le ministère de l'Intérieur précise que la décision sera régionale et qu'il appartiendra aux Préfets d'évaluer les risques de troubles à l'ordre public<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131227.OBS0786/le-gouvernement-envisage-d-interdire-les-spectacles-de-dieudonne.html Dieudonné : "Aux préfets d'évaluer les risques de trouble à l'ordre public"], ''Le Nouvel Observateur'', 27 décembre 2013</ref>.
=== Campagne européenne de 2009 ===
Le 21 mars [[2009]], Dieudonné annonce, lors d’une conférence de presse organisée au [[théâtre de la Main d'Or]], dont il est le locataire, qu’il entend conduire, pour les [[élections européennes de 2009 en France|élections européennes du 7 juin]], une liste de 26 noms dans la [[circonscription Île-de-France]]


Début janvier, [[Serge Klarsfeld|Serge]] et [[Beate Klarsfeld]], et leur fils [[Arno Klarsfeld|Arno]] au nom de l'association des [[Fils et filles de déportés juifs de France]] appellent à manifester contre la tenue du spectacle de Dieudonné à Nantes<ref>http://www.liberation.fr/societe/2014/01/04/les-klarsfeld-appellent-a-manifester-contre-dieudonne_970566, Libération, 4 janvier 2014, les Klarsfeld appellent à manifester à Nantes</ref>. Le FN répond par la voix de son vice-président [[Florian Philippot]] qu'il s'agit d'une {{Citation|dérive extrêmement préoccupante pour la [[liberté d'expression]] en France}}<ref>{{Lien web |auteur=Grégory Rozières |url=http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/27/dieudonne-spectacles-valls-interdire_n_4506986.html?utm_hp_ref=france |titre=Dieudonné: Valls cherche à interdire ses spectacles et « réunions publiques » |jour=27 |mois=12 |année=2013 |site=[[Le Huffington Post]] |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>. A l'exception du Front national, qui ne soutient cependant pas explicitement ses propos<ref group="Note">Seul [[Jean-Marie Le Pen]], président d'honneur du FN, soutient plus franchement l'humoriste, dont il juge qu'il incite avant tout {{citation|à la rigolade}}, cf [http://www.bfmtv.com/politique/jean-marie-pen-dieudonne-incite-a-rigolade-688842.html Pour Jean-Marie Le Pen, "Dieudonné incite à la rigolade"], BFM TV, 16 janvier 2014</ref>, Dieudonné est condamné par l'ensemble du monde politique français<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/30/01002-20131230ARTFIG00280-dieudonne-droite-et-gauche-a-l-unisson.php Dieudonné : droite et gauche à l'unisson], ''Le Figaro'', 30 décembre 2014</ref>.
Dieudonné met l’accent sur le caractère [[antisionisme|antisioniste]] de sa candidature, accusant les « esclavagistes » du « système sioniste » de dominer la métropole tout comme le feraient les Békés en [[Martinique]]. Il affirme que {{citation|Le seul ennemi de cette République, c'est le sionisme, qui est là et qui nous divise depuis toujours, qui organise en fait les guerres un peu partout, dans le monde et en France}}. Il s'en prend au CRIF qu'il qualifie de {{citation|mafia}}<ref name="AFP_candidature_européennes_2009">{{lien web|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gdtPjVDwf7FFksM-F7oAozAua4TQ|titre=Dieudonné se déclare candidat "antisioniste" aux européennes|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|jour=21|mois=3|année=2009}}] ; [http://www.lefigaro.fr/politique/2009/03/22/01002-20090322ARTFIG00076-dieudonne-candidat-aux-elections-europeennes-.php], [[Le Figaro]] 22 mars 2009 </ref>.


Le [[9 janvier]] [[2014]], alors que Dieudonné doit se produire au [[Zénith de Nantes Métropole|Zénith de Nantes]], le bras de fer de l'humoriste avec le gouvernement atteint son paroxysme. A 14h20, le [[Tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de [[Nantes]] annule l'arrêté préfectoral interdisant le spectacle de Dieudonné, jugeant que {{citation|le spectacle ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine. Par ailleurs, le risque de trouble public causé par cette manifestation […] ne pouvait fonder une mesure aussi radicale que l’interdiction de ce spectacle}}. Manuel Valls saisit immédiatement en appel le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]. A 18h40, alors que les spectateurs commençaient à se rassembler autour du Zénith, le Conseil d'État annule la décision du tribunal administratif, estimant qu'{{citation|au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles (...) relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine}}<ref name="ordonnance">[http://www.conseil-etat.fr/09012014_ordonnance_refere.pdf, Ordonnance {{n°|374508}} du 9 janvier 2014 du Conseil d'État en référé]</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/09/nantes-et-orleans-vont-ils-interdire-les-spectacles-de-dieudonne_971572 A Nantes : «Libérez Dieudonné, Valls démission»], ''Libération'', 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-ce-qu-a-dit-le-tribunal-administratif-de-nantes-09-01-2014-3477627.php Dieudonné : ce qu'avait dit le tribunal administratif de Nantes], ''Le Parisien'', 9 janvier 2014</ref>.
Il se présente sur la « Liste antisioniste<ref>[http://elections.interieur.gouv.fr/07/C07.html Candidats aux élections européennes 2009] sur le site du ministère de l'intérieur.</ref> », aux côtés d'[[Alain Soral]], président d'[[Égalité et Réconciliation]], et Yahia Gouasmi, directeur du centre Zahra pro-iranien et chiite radical, président de la Fédération des chiites de France et créateur du [[Parti anti sioniste]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-amis-tres-particuliers-du-centre-zahra_743285.html « Les amis très particuliers du centre Zahra »], ''L'Express'', 26 février 2009., [http://20minutes.bondyblog.fr/news/200904140001/congres-de-l-uoif-dieudonne-et-soral-en-vedettes-americaines « Congrès de l'UOIF : Dieudonné et Soral en vedettes américaines »], Bondy Blog, 14 avril 2009 : {{citation|À l’entrée du Parc des expositions, une jeune femme distribue des tracts aux participants, annonçant la candidature de Dieudonné, Alain Soral et Yahia Gouasmi, président de la Fédération chiite de France, aux élections européennes du 7 juin sous les couleurs d’un Parti anti sioniste (PAS)}}., [http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article369#nb4 « La géopolitique pour les nuls II - Session de rattrapage »] (note 4), ''[[REFLEXes]]'', 25 janvier 2009.</ref>.


Cette ordonnance donne lieu à des analyses favorables<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-apporte-une-reponse-adaptee-a-une-situation-extraordinaire_4346331_3224.html "Une réponse adaptée à une situation extraordinaire"], ''Le Monde'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="rolin">[http://actu.dalloz-etudiant.fr/le-billet/article/lordonnance-dieudonne-du-conseil-detat-une-decision-logique-dans-le-contexte-contemporain-de//h/91ff9b4a2df7cd063b868833ed6b6c43.html Dalloz, le Billet, Fréderic Rolin, L'ordonnance Dieudonné du Conseil d'État : une décision logique dans le contexte contemporain de la liberté d'expression, 10 janvier 2014]</ref>{{,}}<ref>[[Michaël Prazan]], [http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/22/le-rire-et-l-outrance-caracterisent-la-tradition-francaise-de-l-antisemitisme_4352256_3232.html Le rire et l'outrance : la tradition française de l'antisémitisme], ''Le Monde'', 23 janvier 2014</ref> mais aussi défavorables, celles-ci faisant notamment remarquer qu'elle infléchit la [[jurisprudence]] touchant à la [[Liberté d'expression#France|liberté d'expression en France]]<ref>[http://www.philippebilger.com/blog/2014/01/sous-dieudonn%C3%A9-la-libert%C3%A9-.html Sous Dieudonné, la liberté ?], Blog de Philippe Bilger, billet daté du 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140109.OBS1905/dieudonne-c-est-une-boite-de-pandore-qui-est-ouverte.html Dieudonné : "C'est une boîte de Pandore qui est ouverte"], entretien [[Maître Eolas]], nouvelobs.com, 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-pourquoi-la-decision-du-conseil-d-etat-est-tres-contestable-11-01-2014-1779137_23.php "Dieudonné: pourquoi la décision du Conseil d'État est (très) contestable], article du ''Point'', 10 janvier 2014</ref>.
Yahia Gouasmi aux côtés de Dieudonné énonce l'objectif de la liste, faire « front uni contre le sionisme, qui gangrène notre société ; il gère les médias, l’éducation de nos enfants, notre gouvernement (…) tout ça pour l’entité sioniste israélienne. »


Le lendemain de la décision du Conseil d'État, Dieudonné donne une conférence de presse annonçant qu'il interrompt définitivement sa tournée et renonce à son spectacle, tout en assurant vouloir {{citation|continuer à déranger beaucoup de monde par le rire}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/11/01016-20140111ARTFIG00270-son-spectacle-interdit-a-orleans-dieudonne-veut-jouer-a-paris.php Dieudonné renonce définitivement à son spectacle «Le mur»], ''Le Figaro'', 11 janvier 2014</ref>. Il annonce son intention d'enchaîner sur nouveau spectacle, intitulé ''Asu Zoa'' ; celui-ci, donné peu après au théâtre de la Main d'or, s'avère en définitive avoir un contenu quasiment identique à celui du ''Mur'', mais expurgé de ses charges ouvertement antisémites<ref>[http://obsession.nouvelobs.com/politique/20140113.AFP7444/le-nouveau-spectacle-de-dieudonne-joue-lundi-soir-a-paris.html Dieudonné rejoue le même spectacle, expurgé des charges antisémites], ''Obsession Nouvel Obs'', 15 janvier 2014</ref>.
{{refnec|Cette initiative va être condamnée de toutes parts, par les partis de tout l'échiquier politique}}.


[[Élie Semoun]] choisit de répondre à son ancien compère par le biais d'un sketch, qu'il décrit comme étant {{citation|presque la lettre d'un ami trahi et trompé}}. Il conclut : {{citation|Quand on a débuté avec Dieudonné, on était le symbole même de l'antiracisme, à tel point que j'avais oublié que j'étais Noir et qu'il était Juif ! On s'en foutait à l'époque de tout ça, maintenant c'est un problème pour tout le monde... Dommage, moi j'aimais bien être Noir.}}<ref>[http://www.sudouest.fr/2014/01/11/elie-semoun-repond-a-dieudonne-1426377-6011.php Élie Semoun répond à Dieudonné], ''Sud-Ouest'', 11 janvier 2014</ref>. L'humoriste [[Nicolas Bedos]] réalise quant à lui une chronique télévisuelle tournant en dérision l'humour de Dieudonné, et durant laquelle il arbore successivement une barbe islamique et la moustache d'Hitler, faisant enfin un salut nazi. A la suite de cette chronique, Nicolas Bedos dit avoir été menacé de mort par la {{citation|véritable secte}} que forment les fans de Dieudonné<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/nicolas-bedos-apres-sa-chronique-sur-dieudonne-j-ai-recu-des-menaces-de-mort_1315922.html Nicolas Bedos après sa chronique sur Dieudonné: "J'ai reçu des menaces de mort"], ''L'Express'', 21 janvier 2014</ref>.
Également de la part de diverses organisations, d'extrême-gauche, anti-racistes aux sympathies pro-palestiniennes et associations pro-palestiniennes qui dénoncent l'antisémitisme de Dieudonné qui fait de lui un allié de l'extrême-droite :


Alors même que se déroule son affrontement avec le gouvernement, Dieudonné est la cible de la justice française, qui le soupçonne d'avoir organisé frauduleusement son insolvabilité<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-justice-soupconne-dieudonne-d-avoir-orchestre-son-insolvabilite_1312528.html La justice soupçonne Dieudonné d'avoir orchestré son insolvabilité], ''L'Express'', 8 janvier 2014</ref>, notamment pour éviter de payer ses amendes, dont aucune n'a été réglée. L'humoriste, en effet, ne possède officiellement rien en propre, tous ses biens et ses sociétés étant au nom de Noémie Montagne, ou le cas échéant d'autres membres de sa famille<ref>Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, ''Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème'', ''Le Canard enchaîné'', 8 janvier 2014</ref>. Le 7 janvier 2014, ''[[Le Monde]]'' révèle que l'humoriste, qui doit encore 887 135 euros au Trésor public, aurait expédié depuis 2009 plus de 400 000 euros au [[Cameroun]], où il possède une société, Ewondo Corp Sarl, gérée par l'un de ses fils. L'argent aurait notamment transité par un compte de la première épouse de Dieudonné<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/07/blanchiment-dieudonne-a-envoye-plus-de-400-000-euros-au-cameroun-depuis-2009_4344202_3224.html Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun], ''Le Monde'', 7 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-justice-soupconne-dieudonne-d-avoir-orchestre-son-insolvabilite_1312528.html La justice soupçonne Dieudonné d'avoir orchestré son insolvabilité], ''L'Express'', 8 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20140108-france-justice-dieudonne-fraudre-blanchiment-argent-cameroun-quenelle-business/ La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné], France24.com, 8 janvier 2014</ref>.. Selon ''[[Le Canard enchaîné]]'', [[Jean-Marc Ayrault]] aurait annoncé à ses ministres son intention d'avoir Dieudonné {{citation|au portefeuille}}, {{citation|comme les Américains ont fait tomber [[Al Capone]]}}<ref>Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, ''Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème'', ''Le Canard enchaîné'', 8 janvier 2014</ref>. Une enquête est en cours, portant sur des soupçons de {{citation|blanchiment}}, d'{{citation|organisation d’insolvabilité}} et de {{citation|fraude fiscale}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20140108-france-justice-dieudonne-fraudre-blanchiment-argent-cameroun-quenelle-business/ La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné], France24.com, 8 janvier 2014</ref>.
* Le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] par un communiqué du 24 mars 2009 : « Dieudonné ne fait plus rire » : « Au nom de la provocation, Dieudonné recycle les pires thèmes de l’extrême droite et offre une tribune inespérée aux falsificateurs de l’histoire. La condamnation de la politique israélienne, la lutte contre les discriminations dont sont victimes notamment les habitants des quartiers populaires, sont instrumentalisées pour déboucher sur une condamnation d’un “système sioniste”, fourre-tout démagogique et non-sens politique incluant tous les partis politiques, les médias, etc. Ces théories rappellent trop celles des conspirationnistes et des antisémites de toujours pour que tous les démocrates et les anti-racistes ne s’en inquiètent pas »<ref>[http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/dieudonne-ne-fait-plus-rire?searchterm=Dieudonn%C3%A9 Contre le racisme sous toutes ses formes]</ref>, suivi par d'autres communiqués dénonçant l’antisémitisme des propos de Dieudonné : « le Mrap condamne les provocations de Dieudonné et de ses acolytes »<ref>[http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/le-mrap-condamne-les-provocations-de-dieudonne-et-de-ses-acolytes?searchterm=Dieudonn%C3%A9 Le Mrap condamne les provocations de Dieudonné et de ses acolytes] Communiqué MRAP</ref>. Il taxe Dieudonné d'« imposteur au service de l’extrême-droite »<ref>[http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/le-mrap-condamne-dieudonne-imposteur-au-service-de-lextreme-droite?searchterm=%3EDieudonn%C3%A9+ « Le MRAP condamne Dieudonné, imposteur au service de l'extrême-droite» ]communiqué du MRAP 4 juin 2009</ref>. Le MRAP considère « Quand Dieudonné répond à des injures racistes par d'autres injures racistes, antisémites au cas particulier, cela montre les limites de la vraie nature de son pseudo combat. » La réplique à laquelle appelle le MRAP « doit nécessairement se faire dans la clarté, en ne confondant pas critique de la politique d'un État ou d'une institution avec l'antisémitisme ».


Le paparazzi [[Jean-Claude Elfassi]] révèle en outre sur son [[blog]] que les propriétaires du [[théâtre de la Main d'or]], juifs, souhaiteraient se débarrasser de leur locataire<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/06/01016-20140106ARTFIG00571-les-proprietaires-du-theatre-de-la-main-d-or-souhaitent-expulser-dieudonne.php Les propriétaires du Théâtre de la Main d'Or souhaitent expulser Dieudonné], ''Le Figaro'', 7 janvier 2014</ref>. Jean-Claude Elfassi diffuse également l'information, confirmée par la [[Direction régionale des Affaires culturelles|DRAC]], selon laquelle la société ''Les Productions de la plume'', dirigée par la compagne de l'humoriste et gérant le [[théâtre de la Main d'or]], ne dispose pas de la licence de catégorie 1, obligatoire pour tout exploitant d'un lieu de spectacle. La licence était détenue par une autre société de Dieudonné, Bonnie production, aujourd'hui dissoute, et la situation n'avait pas été régularisée par les Productions de la Plume<ref>[http://www.europe1.fr/France/Dieudonne-n-a-pas-la-licence-pour-ses-spectacle-1775247/ Dieudonné n'a pas de licence pour ses spectacles à la Main d'Or], ''Le Figaro'', 17 janvier 2014</ref>.
* L'[[Union juive française pour la paix|UJFP]], 18 mai 2009 : « Dieudonné/Soral abordent quelquefois la Palestine, mais ce n’est que pour mieux s’en servir d’entrée pour une de leurs thématiques préférées : celle du complot (le complot des juifs maîtres du monde étant un des thèmes les plus éculés de l’antisémitisme). Il s’agit d’un élément très classique de la panoplie d’extrême droite qui consiste à se souder contre un ennemi extérieur au territoire ou aux conventions sociales, rendu responsable de tous les maux. Pour les uns, la menace sera les sans-papiers envahisseurs, pour d’autres (dont Soral) les féministes et les homosexuels militants dissolvant la société, pour d’autres encore le sionisme venu de l’étranger dont les juifs seraient (à l’exception de quelques illuminés ratissés par Dieudonné) les vecteurs»<ref>[http://www.ujfp.org/spip.php?article1277&lang=fr communiqué] 18 mai 2009</ref>. Désormais l'[[Union juive française pour la paix|UJFP]] se prononce contre la tenue de ses spectacles ainsi que d'autres organisations<ref>[http://www.ujfp.org/spip.php?article2310&lang=fr Contre la venue de Dieudonné], [http://www.ujfp.org/spip.php?article2629&lang=fr]</ref>.


Fin janvier 2014, lors d'une perquisition au domicile de Dieudonné, environ 650 000 euros et 15 000 dollars en liquide sont saisis<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/29/600-000-euros-en-liquide-saisis-au-domicile-de-dieudonne_4356385_3224.html Plus de 650 000 euros en liquide saisis au domicile de Dieudonné], ''Le Monde'', 29 janvier 2014</ref>.
* Le [[Nouveau Parti anticapitaliste|NPA]] : Le 12 mai 2009, le [[Nouveau Parti anticapitaliste]] communique « Dieudonné, une liste d’extrême droite en plus » : « Après la liste du Front national et celle des amis de Carl Lang, l’extrême droite «antisioniste» aura également sa tribune, sortant ainsi de la confidentialité, pour la première fois depuis les années 1940. La liste francilienne, conduite par Dieudonné, regroupe des néo-fascistes, des illuminés sectaires, des extrémistes religieux, des adeptes de la théorie du complot, des nationaux-catholiques antimusulmans, un cadre régional du FNJ ainsi que des révisionnistes. Cette liste de prétendus «anticommunautaristes», pour beaucoup partisans de l’assimilation et du colonialisme, dénonce la «sionisation» de la société évitant ainsi les débats sur les difficultés économiques et sociales auxquelles sont confrontés les travailleurs et la jeunesse des quartiers populaires. Et pour cause, ces questions pourraient la faire voler en éclats. Cette liste distille un antisémitisme, plus ou moins explicite selon ses composantes, favorisant une nouvelle offensive amalgamant antisionisme et antisémitisme.»<ref>[http://www.npa2009.org/content/dieudonn%C3%A9-une-liste-dextr%C3%AAme-droite-en-plus Pour le NPA : Dieudonné une liste d'extrême-droite en plus]</ref>.


Le 3 février 2014, le [[Home Office]] britannique confirme que Dieudonné est interdit d'entrée au [[Royaume-Uni]] car considéré comme prêcheur de haine et d'antisémitisme. Cette décision est prise de manière discrétionnaire par le Home Office, après que Dieudonné ait annoncé qu'il viendrait soutenir en personne son ami [[Nicolas Anelka]] après l'affaire de la « quenelle » effectuée par ce dernier. Toute personne qui transporterait Dieudonné au Royaume-Uni est passible d'une amende de {{formatnum:10000}} [[Livre sterling|livres sterling]]<ref>[http://www.euronews.com/2014/02/03/controversial-french-comedian-dieudonne-banned-from-the-uk/ ''Controversial French comedian Dieudonné banned from the UK''], ''Euronews'', 3 février 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/03/dieudonne-interdit-d-entree-sur-le-territoire-britannique_977452 Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une « quenelle » à la reine], ''Libération'', 3 février 2014</ref>.
* [[Houria Bouteldja]], du Mouvement des [[indigènes de la république]], accuse Dieudonné de s’allier avec l’extrême droite et de faire ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre<ref>[http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=558 Houria Bouteldja dénonce le rapprochement de Dieudonné avec l’extrême-droite], 20 mai 2009</ref>.


===Vie privée===
* L’[[Union des étudiants juifs de France]] (UEJF) proteste vivement en se disant {{citation|choquée}} par cette candidature qui, selon elle, viserait à {{citation|réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale}} et serait portée par un {{citation|vaste programme politique haineux}}<ref>{{lien web|url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hp8SuLMBJecEVt1cmimeaR_hApJQ|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné aux élections européennes|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|jour=22|mois=3|année=2009}}, {{lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090322.OBS9981/europeennes__luejf_choquee_par_la_candidature_de_dieudo.html|titre=L'UEJF "choquée" par la candidature de Dieudonné|site=le site du [[Le Nouvel Observateur|Nouvel Observateur]]|jour=22|mois=3|année=2009}}</ref>. Elle s’étonne en outre que {{citation|bien qu’ayant été condamné à plusieurs reprises, Dieudonné puisse encore se présenter aux élections européennes<ref group="Note">Dieudonné, s'il avait déjà été plusieurs fois condamné à des peines d'amende pour {{citation|provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse}}, mais la justice ne lui avait pas infligé de peine entraînant son inéligibilité.</ref>}}. Le terroriste [[Ilich Ramirez Sanchez|Carlos]], en détention à la prison de [[Poissy]], adresse à la liste de Dieudonné un courrier l'assurant de son soutien et de son {{citation|vote symbolique<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/0101570158-le-terroriste-carlos-soutient-dieudonne « Le terroriste Carlos soutient Dieudonné »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 29 mai 2009.</ref>}}.
Dieudonné a quatre enfants, issus d'un premier mariage avec Marine Lutinier. Le couple s'est séparé dans les [[années 2000]]. L'humoriste a ensuite refait sa vie avec Noémie Montagne, qui est également sa productrice, et avec qui il a eu trois autres enfants<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Dieudonne-sa-petite-entreprise-ne-connait-pas-la-crise-544159 Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise], ''Paris Match, 15 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.metronews.fr/info/qui-est-noemie-montagne-l-epouse-de-dieudonne/mnaf!VDYnewRviK7rU/ Qui est Noémie Montagne, la femme de Dieudonné ?], ''Métro'', 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-drouais/2014/01/09/dieudonne-vit-en-toute-discretion-dans-une-imposante-propriete-du-mesnil-simon_1829002.html Dieudonné vit en toute discrétion dans une imposante propriété du Mesnil-Simon], ''L'écho républicain'', 9 janvier 2014</ref>. Le couple formé par Dieudonné et Noémie Montagne - qui fait très peu d'apparitions publiques - laisse filtrer peu d'éléments sur sa vie privée, comme sur son statut légal. En [[2012]], les conjoints ont diffusé des images de leur mariage religieux, sans que l'on sache si cette cérémonie était authentique ou non<ref>[http://www.linternaute.com/actualite/personnalites/noemie-montagne-vraie-ou-fausse-epouse-de-dieudonne-0114.shtml Noémie Montagne : vraie ou fausse épouse de Dieudonné ?], L'Internaute, 23 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.francetvinfo.fr/societe/dieudonne/dans-l-ombre-de-dieudonne-sa-compagne-noemie-montagne-gere-les-affaires_499974.html Dans l'ombre de Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne gère les affaires], France TV Info, 9 janvier 2014</ref>.


== Spectacles ==
* Le [[Conseil représentatif des associations noires de France|CRAN]] Conseil représentatif des associations noires de France parle « d'effroyable mise en scène » après son spectacle avec Faurisson<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/12/30/01011-20081230FILWWW00278-dieudonnefaurisson-effroyable-cran.php Dieudonné Faurisson, effroyable mise en scène]</ref> et condamne l'antisémitisme de Dieudonné par la voix de son président Patrick Lozès<ref>[http://patricklozes.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/12/28/dieudonne-une-abjecte-provocation.html Dieudonné une abjecte provocation] Nouvel Observateur, [http://patricklozes.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/04/23/provocation-antisemite-de-dieudonne-sans-consequence.html Provocation antisémite de Dieudonné] idem</ref>.

* ''[[Le Monde]]'' publie à la suite du spectacle ''J’ai fait l’con'' : « Outre les négationnistes, plusieurs courants de l’extrême droite radicale, qui ont tous en commun un antisémitisme virulent, ont leurs représentants. ». « Dieudonné s’affiche aujourd’hui comme une sorte de compagnon de route d’Égalité et Réconciliation. Cette association entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires, et notamment ceux issus de l’immigration. Ces jeunes sont une des composantes principales du public de Dieudonné, »<ref>[http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/24/les-bons-amis-de-dieudonne_1159703_823448.html, « Les étranges amitiés de Dieudonné» un article d’Abel Mestre et Caroline Monnot, le 24 février 2009 Les bons amis de Dieudonné] Le Monde, et le 9 mai 2009, [http://www.lemonde.fr/elections-europeennes/article/2009/05/09/dieudonne-presente-un-assemblage-heteroclite-aux-elections-europeennes_1190942_1168667.html, Dieudonné présente un assemblage hétéroclite aux élections européennes] Le Monde 9/5/09</ref>.

En 2009, Francesco Condemi, membre du bureau de campagne de la « liste antisioniste » et Béatrice Pignède, des proches de Dieudonné, réalisent ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', [[film documentaire]] explorant les projets et motivations politiques de Dieudonné et de plusieurs personnalités présentes sur la liste antisioniste Ahmed Moualek (président de « La banlieue s'exprime »), Marc George (cadre du FN), Abdelhakim Séfrioui un islamiste radical<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/l-islamiste-qui-mene-la-fronde_857200.html l'islamiste qui mène la fronde] [[L'Express]]</ref>, [[Ginette Hess-Skandrani]] et [[Alain Soral]]<ref>[http://www.clap36.net Site officiel de CLAP36, producteur du film]</ref>. {{refnec|Prévue le 3 juin, la projection du film au cinéma parisien l'Entrepôt est finalement annulée.}}

Un jour auparavant, le maire PS de Paris, [[Bertrand Delanoë]], avait fait connaître sa « totale désapprobation<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-06-02/projection-d-un-film-sur-dieudonne-totale-desapprobation-de/917/0/348825 « Projection d'un film sur Dieudonné : “totale désapprobation” de Delanoë »], ''Le Point'', 2 juin 2009., [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-film-sur-dieudonne-banni-d-un-cinema-parisien_764721.html « Un film sur Dieudonné banni d'un cinéma parisien »], ''L'Express'', 3 juin 2009.</ref> » à l'exploitant de la salle et avait fait rappeler par son porte-parole que le cinéma recevait une subvention de la ville. Le maire du {{XIVe}} arrondissement avait également demandé au responsable de la salle d'annuler la projection.

Le 7 juin 2009, la Liste antisioniste obtient 1,30 % des suffrages en Île-de-France, avec une pointe à 2,83 % en [[Seine-Saint-Denis]]<ref>{{lien web|éditeur=[[Agence France-Presse|AFP]]|titre= La liste "anti-sioniste" de Dieudonné n'a pas mobilisé dans les banlieues |jour=8 |mois=6 |année=2009 |url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h3nfTWdy3lig-4K7FCgw9sIzZIBA |consulté le=23 février 2012}} ; [http://www.rue89.com/jean-yves-camus/2009/06/09/pari-manque-pour-la-liste-antisioniste-de-dieudonne « Pari manqué pour la liste “antisioniste” de Dieudonné »], ''rue 89'', [[9 juin]] [[2009]]. ; Son meilleur score est atteint à [[Gennevilliers]] où elle obtient 6,35 % des voix [http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/la-liste-anti-sioniste-de-dieudonne-obtient-1-30-en-ile-de-france-08-06-2009-541320.php « La liste “anti-sioniste” de Dieudonné obtient 1,30 % en Île-de-France »], ''[[Le Parisien]]'', 8 juin 2009., Score à Gennevilliers</ref>.

=== Contacts avec les gouvernements de Chávez, Ahmadinejad et Kadhafi ===
En 2006, Dieudonné rencontre [[Hugo Chávez]] à Téhéran et déclare : « À mes yeux, Hugo Chávez est le chef de la résistance mondiale à l’impérialisme américain »<ref name="chavez"/>.

Depuis 2006, il se rend régulièrement à Téhéran où il est reçu par les plus hautes autorités et par les responsables de la TV iranienne qui lui ouvre ses portes et ses studios.

Le {{date|28|novembre|2009}}, Dieudonné et Yahia Gouasmi, président du Parti anti sioniste, alors en visite en [[Iran]], déclarent avoir voulu intervenir auprès de l'[[ayatollah]] [[Ali Khamenei]] pour la libération de [[Clotilde Reiss]]. Ils assurent que l'ambassade de France en Iran les a empêchés de la rencontrer<ref name="Reiss"/>. Mais Dieudonné ajoute que {{citation|Si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran}}, ce que retransmet l'Express de sa conférence de presse, sous le titre « La nouvelle provocation de Dieudonné, de retour d'Iran » parmi d'autres déclarations fortes<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-nouvelle-provocation-de-dieudonne-de-retour-d-iran_831786.html « La nouvelle provocation de Dieudonné, de retour d'Iran »], ''L'Express'', 28 novembre 2009</ref>. Le {{date|12|septembre|2010}}, il part à [[Téhéran]] pour demander au gouvernement iranien la clémence pour [[Sakineh Mohammadi Ashtiani]]<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Dieudonne-a-Teheran-pour-demander-la-clemence-pour-Sakineh-4102.html « Dieudonné à Téhéran pour demander la clémence pour Sakineh »], [[Agence France-Presse|AFP]].</ref>, [[Peine de mort|condamnée à mort]] pour « adultère et complicité de meurtre contre son mari ». À son retour en France après avoir consulté le dossier, il indique avoir appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu'aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la révolution islamique<ref>[http://www.egaliteetreconciliation.fr/Conference-de-presse-de-Dieudonne-de-retour-d-Iran-4130.html « Conférence de presse de Dieudonné, de retour d’Iran »]</ref>. Il estime également que le dossier contient {{citation|des preuves irréfutables, des preuves matérielles}} de la culpabilité de l'accusée. Bien que rappelant son opposition au principe de la peine de mort, il regrette que ce dossier ait été, selon lui, instrumentalisé en France<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/International/Sakineh-Mohammadi-Ashtiani-une-video-et-Dieudonne-l-accusent-152217 « Lapidation. Dieudonné s'en prend à Sakineh »], ''[[Paris Match]]'', 17 septembre 2010. ; [http://www.conspiracywatch.info/Mais-puisqu-on-vous-dit-que-la-lapidation-n-existe-pas-en-Iran-_a569.html?com [archive] « mais puisqu'on vous dit que la lapidation n'existe pas en Iran »] sur le site conspiracywatch</ref>.

En 2009, il est reçu par le président iranien [[Mahmoud Ahmadinejad]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/23/01011-20091123FILWWW00417-dieudonne-recu-par-ahmadinejad-.php « Dieudonné reçu par Ahmadinejad ? »], ''Le Figaro'', 23 novembre 2009. [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/dieudonne-ahmadinejad-nouveau-tandem-tragi-comique_830665.html « Dieudonné-Ahmadinejad, nouveau tandem tragi-comique »], ''L'Express'', 24 novembre 2009.</ref>. Lors d'une conférence de presse, Dieudonné déclare avoir reçu des fonds en Iran pour son {{citation|combat culturel}} contre le sionisme : {{citation|Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films<ref group="Note">Dieudonné mentionne à cette occasion deux films, l'un sur le [[Code noir]] et l'autre sur la [[guerre d'Algérie]].</ref> à la hauteur de ceux d'Hollywood qui est le bras armé de la culture sioniste<ref name="Reiss">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20091128.OBS9083/dieudonne-en-iran-pour-recolter-des-fonds-et-liberer-reiss.html « Dieudonné en Iran pour récolter des fonds et libérer Reiss »], ''nouvelobs.com'', 29 novembre 2009.</ref>.}}

En mars 2011, dans le contexte de la [[guerre civile libyenne]], Dieudonné se rend en [[Jamahiriya arabe libyenne|Libye]], accompagné de [[María Poumier]] et [[Ginette Hess-Skandrani]] « pour rencontrer le [[Mouammar Kadhafi|colonel Kadhafi]], afin de protester contre l'agression occidentale »<ref name="r89kadhafi"/>. Il déclare que « Kadhafi est bien plus honnête que Nicolas Sarkozy », affirmant que ce dernier agit sous l'influence de [[Bernard-Henri Lévy]], représentant du « lobby juif français, [du] lobby sioniste, [du] lobby américain »<ref name="r89kadhafi">Blandine Grosjean, « [http://www.rue89.com/2011/03/28/dieudonne-est-en-libye-pour-soutenir-kadhafi-197257-0 Dieudonné est en Libye pour soutenir Kadhafi] », ''Rue89'', 28 mars 2011.</ref>. Sur place, il poste sur son blog une photo devant une affiche du « guide » à Tripoli et répond aux journalistes. À son retour, il déclare être allé « pour dénoncer les frappes de l'impérialisme colonisateur […], pas pour soutenir Kadhafi », précisant ne pas avoir rencontré ce dernier. Il déclare cependant : {{citation|Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président}}<ref>AFP, [http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-en-libye-pour-denoncer-les-frappes-pas-pour-soutenir-kadhafi-01-04-2011-1314278_264.php Dieudonné : “les Libyens aiment leur président”], ''Le Point'', {{1er}} avril 2011</ref>, et affirme, lors d'une conférence tenue le {{1er}} avril dans son théâtre, que Kadhafi a versé 4 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy<ref>France Soir Vidéos, {{YouTube|lm75YyMKUdg|Conférence de presse|fr}}, {{1er}} avril 2011.</ref>.

== Polémiques ==

=== De 2000 à 2003 : premiers propos controversés ===

==== Propos mettant en cause l'Église catholique et le Pape ====
Le 21 mars [[2000]], Dieudonné donne pour le journal ''[[France-Soir]]'' une interview dans laquelle il déclare :

{{citation_bloc|Les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d'expression : le sport et l'humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités car les Noirs ne sont que des grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste, le capitaliste puissant ; il n'y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir [...] Lutter contre la discrimination raciale, c'est aussi demander au garant de cette soi-disant morale, le pape Jean-Paul II, de démissionner ; car il n'est pas l'envoyé de Dieu, c'est un homme comme les autres ; l'Église catholique cautionne l'argent, la différence et le racisme ; après avoir demandé pardon à Dieu, le pape aurait dû dire à l'humanité : « vous êtes libres », car aujourd'hui, les hommes n'ont plus besoin de leader.}}

Ces propos lui vaudront un procès pour {{citation|diffamation raciale et religieuse}} de la part de l'[[AGRIF]], association de lutte contre le [[racisme anti-blanc]] et pour le respect de l'identité française et chrétienne, proche de l'extrême droite<ref>[[Erwan Lecoeur]] (dir), ''[[Dictionnaire de l'extrême droite]]'', Paris, [[Éditions Larousse]], coll. À présent, 2007 {{ISBN|978-2-03-582622-0}}.</ref>. Condamné en première instance, Dieudonné est finalement relaxé en appel en mars 2002<ref>Décision de la Cour de cassation du 25 mars 2003 rejetant le pourvoi de l'AGRIF et reprenant les motifs de la {{Légifrance|base=CASS|numéro=inconnu|texte=relaxe prononcée par la cour d'appel|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007613516}}].</ref>.

==== Propos sur les Juifs ====
En 2000, Dieudonné souhaite se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un film sur le [[Code noir]] et demande une {{citation|aide à l'écriture}} au [[Centre national de la cinématographie|CNC]] qui lui sera finalement refusée<ref>[[Anne Sophie Mercier]], ''La Vérité sur Dieudonné'' (Plon, 2005).</ref>. Dieudonné reviendra à plusieurs reprises sur ce refus, accusant {{citation|les « sionistes » du CNC}}, comparant le mauvais sort mémoriel fait selon lui à la traite des Noirs par rapport à la Shoah. Ce refus du CNC est selon Dieudonné le déclencheur de ses prises de position ultérieures<ref> [http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-3-3_a263.html Les démons de Dieudonné] ; ''[[L'Arche (revue)|L’Arche]]'', {{numéro}}573, janvier 2006.; "cf + Haut, Dieudonné et le cinéma"</ref>.

Le 29 janvier 2002, alors qu'il est candidat à la candidature pour l'élection présidentielle, Dieudonné donne une interview pour le magazine ''[[Lyon Capitale]]'' dans laquelle il déclare :
{{citation_bloc|Le racisme a été inventé par Abraham. « Le peuple élu », c’est le début du racisme. Les musulmans aujourd’hui renvoient la réponse du berger à la bergère. Juifs et musulmans pour moi, ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe pas parce que juif n’existe pas. Ce sont deux notions aussi stupides l’une que l’autre. Personne n’est juif ou alors tout le monde. Je ne comprends rien à cette histoire. Pour moi, les juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première. Certains musulmans prennent la même voie en ranimant des concepts comme « la guerre sainte »<ref>Interview pour ''Lyon Capitale'', {{numéro|360}} du 23 janvier 2002 au 29 janvier 2002, « Entretien : Dieudonné, humoriste et candidat aux présidentielles. Dieudonné existe-t-il ? »</ref>.}} Des associations de lutte contre l'antisémitisme ([[UEJF]], [[LICRA]]) et le [[Consistoire central|Consistoire]] décident de porter plainte pour injure raciale et son ancien partenaire Élie Semoun, de son côté, l'accuse d'être devenu une {{citation|sorte de Le Pen de gauche<ref>''Le Monde'', 22 février 2002.</ref>}}. L'humoriste est initialement relaxé, mais ces relaxes sont cassées par la cour de cassation qui juge de façon définitive que l'expression {{citation|les juifs, c'est une secte, une escroquerie. C'est une des plus graves parce que c'est la première}} {{citation|ne relève pas de la libre critique du fait religieux, participant d’un débat d’intérêt général mais constitue une injure visant un groupe de personnes en raison de son origine}}<ref>[http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/assemblee_pleniere_22/arrets_travaux_preparatoires_24/br_arret_9911.html Décision de la Cour de cassation réunie en assemblée plénière de casser la relaxe de Dieudonné]</ref>{{,}}<ref>Analyse juridique sur le blog de Maitre Eolas [http://www.maitre-eolas.fr/post/2007/02/21/553-dieudonne-a-t-il-ete-condamne-pour-injure-raciale : Dieudonné a-t-il été condamné pour injure raciale ?] et [http://www.maitre-eolas.fr/post/2007/02/22/554-pourquoi-dieudonne-ne-sera-pas-penalement-condamne-pour-injure-raciale Pourquoi Dieudonné ne sera pas pénalement condamné pour injure raciale (apostille au billet précédent)]</ref>.
En octobre 2002, dans un entretien pour le site ''blackmap'' qui passe inaperçu dans un premier temps, Dieudonné parle de : {{citation|peuple qui a bradé l'holocauste, qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de l'argent}}. Interrogé sur {{citation|l'amélioration de la visibilité des Noirs en France, que ce soit dans le domaine artistique ou dans d'autres domaines}}, il se plaint ainsi de la situation : {{citation_bloc|Non, je pense que les Noirs font toujours peur. Il existe toujours un lobby très puissant qui a le monopole de la souffrance humaine et qui ne nous reconnaît absolument aucune existence ! [...] le [[lobby juif]] déteste les Noirs, vraiment ! Étant donné que le Noir, dans l'inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c'est leur business ! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance<ref>[http://web.archive.org/web/20021022134311/www.blackmap.com/contenus/art_culture/moment_dieudo.htm « Moment ! Dieudonné ! »], blackmap par archives.org, Oman D./K2C, 22 octobre 2002</ref>.}}

==== Propos sur Ben Laden ====
En février 2002, des propos sur [[Oussama Ben Laden|Ben Laden]] tenus dans ''[[L'Écho des savanes]]'' provoquent un certain émoi : {{citation|Ben Laden restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine. Il a réussi à changer les rapports de force. Il est seul contre la plus grande puissance du monde. Donc forcément cela impose le respect}}<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2002/02/23/dieudonne-repris-de-volee-par-l-echo-des-savanes_394824 « Dieudonné repris de volée par “l'Écho des savanes” »], ''Libération'', 23 février 2002.</ref> et lui valent d'être poursuivi par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme ». Il sera définitivement relaxé en juin 2004<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20040602.OBS0234/charisme-de-ben-laden-dieudonne-relaxe-en-appel.html « “Charisme” de ben Laden : Dieudonné relaxé en appel »], ''Le Nouvel Observateur'', 7 juin 2004.</ref>.

==== Intervention sur France 3 et amplification de la polémique ====
La polémique médiatique reprend lorsque, le {{date|1|décembre|2003|à la télévision}} sur le plateau de l’émission de [[Marc-Olivier Fogiel]] ''[[On ne peut pas plaire à tout le monde]]'', Dieudonné interprète au cours d’un sketch un activiste extrémiste sioniste, portant un chapeau de juif orthodoxe à papillotes, une cagoule et un [[Treillis (vêtement militaire)|treillis militaire]], levant le bras et criant «IsraHeil !» avant de lancer un appel aux jeunes des cités : « Convertissez-vous comme moi. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira beaucoup de débouchés ». Dieudonné déclare qu'il n'a prononcé que « Israël », malgré l'image enregistrée<ref>[http://www.liberation.fr/portrait/0101478926-la-ou-la-blague-blesse, Là où la blague blesse] Libération ; également « L’indifférence », point de vue de Yonathan Arfi, président de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]], publié dans ''[[Le Monde]]'', 7 janvier 2004. [http://www.col.fr/article.php3?id_article=417], Voir aussi [http://www.leparisien.fr/politique/comment-dieudonne-s-est-rapproche-de-le-pen-08-01-2009-365566.php « Comment Dieudonné s'est rapproché de Le Pen »], ''Le Parisien'', 8 janvier 2009.</ref> et la parodie de [[Salut fasciste|salut bras tendu]]. Ce sketch entraîna par la suite des réactions d’hostilité de la part de personnalités politiques, un avertissement du [[Conseil supérieur de l'audiovisuel (France)|CSA]] à {{nobr|[[France 3]]}} ainsi qu’une plainte de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]], de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] et du [[Consistoire central|Consistoire]] pour diffamation raciale pour laquelle Dieudonné est relaxé une première fois par le tribunal de première instance, puis également par la cour d’appel en septembre 2005, les pourvois des parties civiles en cassation seront finalement rejetés par la Cour de cassation<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007607845&dateTexte= : Décision de la Cour de cassation rejetant le pourvoi des parties civiles]</ref>. Dans une interview à la suite de la plainte de l’UEJF, Dieudonné reprend pourtant à son compte l’expression {{citation|Isra-heil !}} et qualifie son geste de {{citation|salut fasciste, plus impérialiste dans [son] esprit que fasciste}}. Ce sketch et les réactions qu’il a suscitées sont à l’origine du spectacle « Mes excuses », qui continue à s'en prendre aux « sionistes »<ref>(voir + haut « thèmes politiques dans ses spectacles »)</ref>. À la suite de l’épisode du sketch la polémique enfle, alimentée par de nouveaux propos controversés<ref>Le spectacle « Mes excuses », en raison du premier sketch se terminant par un bras d’honneur adressé au {{citation|peuple élu}} [http://www.debriefing.org/16152.html Interview d’Anne-Sophie Mercier par Laurent Chickly], sur le site Debriefing.org, 23 décembre 2005.</ref>. Les critiques adressées à Dieudonné lui reprochent une forme de [[communautarisme (sociologie)|communautarisme]] et la volonté de mettre en concurrence les mémoires, l’accusant désormais d’antisémitisme, à l’instar de [[Pierre-André Taguieff]] qui estime que son discours relève des {{Citation|thèmes récurrents qui structurent l’imaginaire antijuif moderne<ref>[http://www.debriefing.org/17832.html « Sources antisémites du « racisme juif » »], 25 novembre 2004.</ref>}}. Ses partisans avancent pour leur part son {{citation|[[anticommunautarisme]]}} et son {{citation|[[antisionisme]]}} revendiqués. Au-delà de son engagement antisioniste, Dieudonné, lui, affirme qu’après le succès en 2003 de son sketch ''La fine équipe du 11'' dans lequel il se moque de certains musulmans, il souhaitait également faire ce sketch chez Fogiel et se moquer de certains Juifs pour montrer qu’il n’avait pas de parti pris anti-musulman<ref>{{YouTube|DnCt8HZtxLI|Dieudonné dans l’émission ''Arrêt sur images''|fr}}.</ref>.

{{refnec|À la suite de ces polémiques, certaines représentations de l'humoriste sont annulées. Dieudonné, par la suite, se voit de moins en moins invité pour faire la promotion de ses spectacles dans les médias.}}
En janvier 2004, des propos de Dieudonné tenus au magazine {{lang|en|''The Source''}} sont cités par ''Le Monde'' : il accuse l’animateur [[Arthur (animateur)|Arthur]] de {{citation|financer de manière très active [avec sa société de production] l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens}}. Arthur porte plainte, et la justice, reprochant à Dieudonné de lier l’animateur à {{citation|un lobby très puissant ayant fait main basse sur les médias}}, le condamne en juin 2006 pour diffamation envers l’animateur<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2006/06/13/dieudonne-condamne-a-3-000-euros-d-amende-pour-avoir-diffame-arthur_783157_3224.html « Dieudonné condamné à {{formatnum:3000}} euros d’amende pour avoir diffamé Arthur »], ''Le Monde'', 13 juin 2006 : {{citation|Dieudonné a porté atteinte à son honneur et à sa considération en raison de son appartenance à la religion juive, a considéré le tribunal}} ; [http://www.ladepeche.fr/article/2007/09/19/17381-Dieudonne-renonce-a-faire-appel-de-sa-condamnation-pour-diffamation-envers-Arthur.html « Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation envers Arthur »], AFP, 19 septembre 2007.</ref>».

En février 2004, Dieudonné joue à la Bourse du Travail de Lyon. Une manifestation pour contester le spectacle est organisée devant le théâtre. La manifestation, pacifique, regroupait des personnes se disant {{Citation|citoyens anti-racistes}} choqués par les propos de Dieudonné. Parmi ceux-ci certains se réclamant de l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]]. Des manifestants entrent dans le théâtre et perturbent la représentation qui tourne mal lorsque quelqu'un allume une mèche dans une bouteille contenant de l'acide, ce qui diffuse de la fumée dans la salle et force la police à intervenir, qui demande l'évacuation. Le spectacle se poursuit néanmoins. Le lendemain, l’[[Union des étudiants juifs de France|UEJF]] condamne ces incidents<ref> [[Le Parisien]] 6 février 2004, [http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/dieudonne-pris-a-parti-06-02-2004-2004737853.php « Dieudonné pris à parti » ], ''Le Parisien'', 6 février 2004, [[Libération (journal)|Libération]] [http://www.liberation.fr/societe/0101477502-dieudonne-chahute-a-lyon « Dieudonné chahuté à Lyon »], ''Libération'', 7 février 2004, [[Libération (journal)|Libération]] 7 février 2004, INA [http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/2490750001024/echauffourees-lors-d-un-spectacle-de-dieudonne.fr.html « Échauffourées à Lyon lors d'un spectacle de Dieudonné »]6 février 2004, lien sur ina.fr</ref>.

Quelques jours plus tard, Dieudonné donne une interview au ''[[Le Journal du dimanche|Journal du dimanche]]''<ref>Édition du 8 février 2004, {{nobr|page 27}}.</ref> et revient sur la manifestation et l’agression lors du spectacle. À une question d’un journaliste qui lui demandait comment il avait vécu les manifestations avant son spectacle, il répond :

{{citation|Les ligues juives insultaient les spectateurs, ils m’insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] ne condamne pas et excuse même ! Un homme a été arrêté, qui fait partie de ces mouvements d’extrême droite [[sionisme|sionistes]], racistes et xénophobes. « Sale nègre », « les Juifs auront ta peau », voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces [[Traites négrières|négriers]] reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’[[Ariel Sharon]]. Ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la [[traite des Noirs]] et l’esclavage. Ils m’accusent d’être antisémite. Ça n’a aucun sens, personne dans ma famille n’a servi dans la [[Wehrmacht]]. Mais c’est Israël qui a financé l’[[apartheid]] et ses projets de solution finale.}} Propos qui le ramèneront devant la justice et lui vaudront une condamnation.

Ses propos relancent la polémique et les actions en justice contre Dieudonné : un procès a lieu et Dieudonné est condamné pour {{citation|provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071115.OBS5000/dieudonne_condamne_en_appel_a_5.000_euros_damende.html « Dieudonné condamné en appel à {{formatnum:5000}} euros d’amende »], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 15 novembre 2007.</ref>. À ce moment-là, plusieurs de ses anciens soutiens se désolidarisent de lui<ref>[[Jamel Debbouze]], qui avait soutenu Dieudonné au Zénith en décembre 2004, s’en désolidarise dans ''Le Figaro'' du 13 février 2005 et dans ''Le Parisien'' du 21 décembre 2005. Son ancien partenaire [[Élie Semoun]] publie dans ''Libération'' du 23 février 2004 une lettre à Dieudonné : {{citation|Salut Bouffon, Lettre à Dieudonné pris dans la polémique}}.</ref>.

En 2003-2004 Dieudonné se rapproche de l’association CAPJPO-Europalestine. Il est initialement candidat sur la liste [[Euro-Palestine]], présentée par l’association aux [[élections européennes de 2004|élections européennes de juin]], dans la circonscription Île-de-France ({{nombre|14|sièges}}), il n’est pas élu, la liste ayant obtenu 1,83 % des suffrages exprimés ({{nombre|50037|voix}}) dans les huit départements de la circonscription<ref name="europennes_2004">{{lien web|url=http://www.france-politique.fr/elections-europeennes-2004.htm|titre=Élections européennes 2004|site=le site France-politique.fr}}</ref>. Après l’échec rencontré par cette liste au scrutin de juin 2004, Dieudonné s’éloigne de ses anciens colistiers, en octobre, en même temps qu’[[Alain Soral]]. L’association pour sa part, justifie la rupture par les fréquentations qui sont reprochées à l’humoriste<ref name="Euro-Palestine">[http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=1410 « Dieudonné sur une pente très glissante »], communiqué Euro-Palestine/CAPJPO, {{Date|29|octobre|2004}}.</ref>.

Il cofonde ensuite l’association ''Les OGRES Utopistes Concrets''. Le site internet lesogres.org, dont toutes les traces ont depuis été effacées sur internet, est mentionné dans un rapport de [[Jean-Yves Camus]] sur l’antisémitisme en France comme étant le {{citation|plus virulent}} en la matière. Lesogres.org est décrit par Jean-Yves Camus comme un site publiant des propos antisionistes, des théories de complots et des discours anti-Juifs<ref>[http://www.iris-france.org/cv.php?fichier=cv/cv&nom=camus], {{en}} [http://www.tau.ac.il/Anti-Semitism/asw2007/france.html Rapport annuel 2007 du ''{{lang|en|Stephen Roth Institute}}'' sur l’antisémitisme en France]. Voir également : [http://archivesgb.mediatiquementoff.net/birenbaum/la-propagandastaffel-des-ogres-continue-a-emettre.html « La ''{{lang|de|Propagandastaffel}}'' des Ogres continue à émettre ! »], [[Guy Birenbaum]], 30 mars 2006 ; [http://sylvainattal.20minutes-blogs.fr/archive/2006/03/27/antisemitisme-dieudonnesque-suite.html « Antisémitisme dieudonnesque »], [[Sylvain Attal]], 27 mars 2006, [http://blog.mendes-france.com/2007/06/10/liste-de-juifs-dans-les-medias-bis-repetita « Liste de Juifs dans les medias ''{{lang|la|bis repetita}}'' »], [[Tristan Mendès France]], 10 juin 2007.</ref>. Le [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]] porte plainte contre le site, parlant de la diffusion de {{citation|propos infâmes qui rappellent les pires heures de l’occupation nazie et de l’antisémitisme français}}<ref>[http://mrapnancy.over-blog.com/article-24519110.html « Le MRAP porte plainte contre le site « Les Ogres » pour antisémitisme » site du MRAP], 6 novembre 2008.</ref>. Dieudonné parraine dans le même temps l’association ''La Banlieue s’exprime''<ref>[http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article313 "Dieudonné par Le Pen repris"] Reflexes ; [http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article316 « La Rance en Action », 6 août 2007, {{citation|Le Pen n’est ni raciste ni idiot.}}] ; [http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2214/dossier/a339146-les_beurs_lep%C3%A9nistes.html « Les beurs lepénistes »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 12 avril 2007. [http://hebdo.nouvelobs.com/p2207/articles/a333851.html « Voyage au cœur de l’électorat frontiste »], Claude Askolovitch, ''Le Nouvel Observateur'', 22 février 2007.</ref>.

À l’antenne de la radio « Méditerranée FM », le 28 mars 2005 il accuse les Juifs pour leur rôle dans la traite négrière :

{{citation_bloc|Il y a eu des Juifs négriers qui s’en sont foutu plein les fouilles avec le commerce des Noirs. […] C’est une communauté qui a particulièrement bien gagné sa vie mais ça n’est pas la seule, les protestants, les chrétiens ont bien gagné leur vie. La communauté juive avait, aux États-Unis, quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux. […] Le premier article du [[Code noir]], c’est : Nous interdisons le commerce aux Juifs. Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est-à-dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça.}}
Ces propos, ont été démontrés par les historiens comme étant historiquement faux, puisque sans aucun rapport avec les traites des Noirs car l'interdit fait aux Juifs d'habiter les îles, remonte à Louis XIII, avant que ne commence les [[traites négrières]] et relève du fait que ceux-ci sont considérés comme {{citation|ennemis déclarés du nom chrétien}}. Les propos de Dieudonné entraînent une mise en demeure de ''Méditerranée FM'' pour racisme, et vaudront à Dieudonné ultérieurement, une condamnation en justice<ref>[http://www.csa.fr/Juridical-area/Decisions-du-CSA/Propos-tenus-par-le-comedien-Dieudonne-lettre-a-Mediterranee-FM CSA Lettre à Méditerranée] ; [http://www.csa.fr/actualite/decisions/decisions_detail.php?id=31141 « Propos antisémites : Méditerranée FM mise en demeure »], 6 septembre 2005.</ref>. Des historiens et des sociologues lui reprochent de reprendre à son compte les [[Les Juifs et l'esclavage#Allégations et réfutations en Amérique|théories antisémites]] des Noirs racistes de [[Louis Farrakhan]], leader de « Nation of islam »<ref>[http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1064 « Démons français » article signé par près de vingt auteurs dont : Salah Amokrane, Nicolas Bancel, Benjamin Stora, Christiane Taubira, Pierre Vidal-Naquet.], ''Le Monde'', 5 décembre 2005.</ref> et ils réfutent ces assertions sur la base des références aux études historiques qui démentent ces allégations, à partir des faits historiques. Parmi d'autres le rappel de l'article 1 du Code Noir édicté par Louis XIV rappelant l'interdit fait aux juifs d'habiter les îles qui avait été édicté par Louis XIII, {{citation| Voulons et entendons que l'édit du feu roi de glorieuse mémoire notre très honoré seigneur et père, du 23 avril 1615, soit exécuté dans nos îles. Ce faisant, enjoignons à tous nos officiers de chasser hors de nos îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d'en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens}}<ref>[http://les.traitesnegrieres.free.fr/38_esclavage_code_noir_fr.html les traites négrières, esclavage Code noir] ; [http://www.conspiracywatch.info/Les-demons-de-Dieudonne-3-3_a263.html les démons de Dieudonné] sur conspiracywatch.info ; voir ci-dessus note</ref>.

=== Le geste de la « quenelle » ===
[[Fichier:Quenelle Dieudonné Graffiti.JPG|thumb|220px|Graffiti à [[Bruxelles]], de Dieudonné faisant le geste de la « quenelle ».]]
==== Origine, description et signification ====
Dieudonné utilise un geste associé au terme de {{citation|quenelle}} : consistant à tendre un bras vers le bas et à poser la main opposée sur l'épaule, il symboliserait une variante de [[bras d'honneur]] ou de [[fist-fucking]]<ref>[http://www.slate.fr/france/78142/equipe-de-basket-elysee-dieudonne Quenelle collective (et hommage à Dieudonné) de l'Équipe de France de basket à l'Élysée ?], [[Slate (magazine)|Slate]], 24 septembre 2013</ref>. La [[Cour d'appel de Paris]] considère ce geste comme évocatif de la {{citation|[[sodomie]]}}<ref>Cour d'appel de Paris, 17 mars 2011 : {{citation|joignant par deux fois le geste à la parole, remontant sa main droite le long de son bras gauche jusqu'à l'épaule, M. Dieudonné M'Bala M'Bala explique au public qu'il s'agit de « leur glisser une quenelle », une expression imagée évoquant à l'évidence la [[sodomie]] : « si ça glisse, c'est plus souple, c'est plus agréable qu'une gifle » a-t-il déclaré devant la cour}}. Passage cité dans [http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000026520559&fastReqId=1299829726&fastPos=1 arrêt cour de cassation, chambre criminelle du 16/10/2012]</ref>. Dieudonné indique avoir utilisé pour la première fois ce geste dans un sketch en 2005<ref name="Mukuna" />. Se limitant d'abord au registre potache, celui-ci est ensuite passé au registre politique<ref name="Licourt">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/12/30/01016-20131230ARTFIG00404-d-o-vient-la-quenelle-de-dieudonne.php D'où vient la «quenelle» de Dieudonné], ''Le Figaro'', 30 décembre 2013</ref>. L'expression est en effet progressivement utilisée par Dieudonné envers ceux qu'il vise : {{citation|Je vais leur glisser une quenelle}}, {{citation|L’idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher}}<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2009/05/09/-_556920 Libération 9/05/2009 Dieudonné]</ref>.

Quelques commentateurs y voient une esquisse de [[salut nazi]] inversé afin de le rendre plus discret<ref name="slate74429"/>{{,}}<ref name="liberation20130912"/>{{,}}<ref name="Lepointaout2013"/>{{,}}<ref name="lelab"/>. Dieudonné définit ainsi ce geste : {{citation|Glisser une petite quenelle, c’est une sorte de bras d’honneur au système avec une dimension, heu … dans le cul, quoi ; carotte dans le cul. [...] Puis, il y a une première évolution où j’ai repris le geste durant la campagne de la liste antisioniste aux [[élections européennes de 2009]]. Ce n’était pas un signe de ralliement des antisionistes à ce moment-là, mais disons que c’était une virgule supplémentaire dans cette démarche antisioniste}}. Il ajoute que {{citation|la meilleure définition que l’on peut en donner, c’est celle qu’en a donné Romain}}, jeune homme adepte du geste alors qu'il était atteint d'un cancer<REF name="Mukuna">[http://www.femmesdechambre.be/dieudonne-je-veux-aller-en-prison/ Dieudonné : « Je veux aller en prison »], ''Femmes de chambre'', 31 décembre 2013</ref> :

* Une cérémonie des « Quenelles d'or » est organisée régulièrement par Dieudonné pour distinguer les personnalités s'étant opposées à [[Israël]] et à ses alliés<ref>[http://www.lacapitale.be/754884/article/regions/bruxelles/actualite/2013-06-25/bruxelles-chichah-prend-ses-distances-avec-dieudonne-apres-que-ce-dernier- Bruxelles: Chichah prend ses distances avec Dieudonné après que ce dernier se soit affiché avec Laurent Louis] sur lacapitale.be du 25 juin 2013.</ref>. Parmi les nominés ou les récipiendaires figurent [[Alain Soral]], [[Laurent Louis]], Salim Laïbi, Bernard Junod (pour une « plaisanterie » faite devant l'entrée du camp d'[[Auschwitz]]<ref>[http://www.20min.ch/ro/videotv/?vid=263476&cid=120 Les Quenelles d'or 2012] sur 20min.ch</ref>), [[Lars von Trier]] (pour ses propos sur Hitler au festival de Cannes 2011) ou encore [[Bachar el-Assad]] (récompensé par la Quenelle d'Or de « l'antisionisme et de l'anti-impérialisme »).

* En septembre 2013, le ministre des armées [[Jean-Yves Le Drian]] réagit à l'image diffusée sur internet de deux militaires photographiés en faisant ce geste devant une [[synagogue]] et l'armée envisage des sanctions déclarant ne pouvoir tolérer une éventuelle « apologie de doctrine interdite »<ref name="lelab"/>{{,}}<ref name="Lepointaout2013"/>{{,}}<ref name="liberation20130912">Guillaume GENDRON, [http://www.liberation.fr/societe/2013/09/12/les-quenelles-de-dieudonne-laissent-un-sale-gout_931523 Les « quenelles » de Dieudonné laissent un sale goût], Libération, 13 septembre 2013</ref>{{,}}<ref name="lefigaro20130910"/>{{,}}<ref name="lemonde20130911"/>.
* En octobre 2013, [[Jean-Marie Le Pen]] et [[Bruno Gollnisch]] sont photographiés au parlement de Strasbourg faisant le geste de la quenelle<ref>[http://www.sudouest.fr/2013/10/11/la-quenelle-le-geste-sulfureux-de-dieudonne-aux-idees-subliminales-1195240-710.php SudOuest le 11 octobre 2013 la quenelle : le geste sulfureux de dieudonne aux idees subliminales]</ref>. [[Bruno Gollnisch]] a expliqué qu’il n’était pas au courant des sanctions décidées contre les deux militaires et qu’il ne regrettait pas son geste<ref>[http://www.rue89.com/2013/10/12/gollnisch-sexplique-quenelle-facon-dieudonne-pen-246557Rue89 le 12 octobre 2013]</ref>.
* En décembre 2013, deux expéditions punitives sont effectuées par six jeunes, s'improvisant justiciers de la communauté juive<ref>[http://www.leparisien.fr/lyon-69000/lyon-les-6-justiciers-anti-quenelle-mis-en-examen-25-12-2013-3439099.php Le Parisien 25 décembre 2013]</ref> contre des « quenelliers » à Lyon<ref>[http://www.franceinfo.fr/faits-divers/expeditions-punitives-contre-des-quenelliers-a-lyon-1261031-2013-12-24 France Info le 28 décembre 2013]</ref>.
* En décembre 2013, le PDG du [[Parc Astérix]] condamne les photos d'employés faisant une quenelle<ref>[http://www.europe1.fr/France/Quenelles-au-Parc-Asterix-le-PDG-condamne-1755721/ Europe 1 le 27 décembre 2013]</ref>.
* Fin décembre 2013, [[Nicolas Anelka]] effectue une quenelle après un but dans le championnat anglais. Il est félicité par Dieudonné mais condamné par la ministre des Sports [[Valérie Fourneyron]]<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/28/quenelle-dieudonne-nicolas-anelka-but-photos_n_4511894.html?utm_hp_ref=france&ir=France huffingtonpost 28décembre 2013]</ref> et par l'ancienne ministre des Sports [[Chantal Jouanno]]<ref>[http://www.europe1.fr/Politique/Jouanno-la-quenelle-est-un-geste-nazi-1756237/ Europe 1], 29/12/2013</ref>. À cette occasion la presse anglaise parle pour la première fois de cette affaire en France en désignant le geste comme un « Nazi Salute »<ref>[http://www.dailymail.co.uk/sport/football/article-2530377/West-Brom-coach-Downing-claims-Anelka-paying-homage-comedian-controversial-celebration.html Dailymail 28 décembre 2013]</ref>, ou « Nazi Gesture »<ref>[http://www.theguardian.com/football/2013/dec/28/west-bromwich-nicolas-anelka-nazi-gesture Guardian le 28 décembre 2013]</ref>. L'émoi provoqué par sa quenelle est à rapprocher de la récente controverse sur l'utilisation par les supporters de [[Tottenham Hotspur Football Club|Tottenham Hotspurs]] du cri de guerre « Yids » (littéralement « youpins »)<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/29/la-quenelle-d-anelka-s-inscrit-dans-un-regain-d-antisemitisme-dans-les-stades-anglais_4341147_3214.html La quenelle d'Anelka s'inscrit dans un regain d'antisémitisme dans les stades anglais], Le Monde, 29 décembre 2013</ref>. Un autre motif de l'émotion suscitée par le geste d'Anelka est que West Bromwich Albion jouait en déplacement à West Ham, dont l'un des propriétaires est de confession juive<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/29/la-quenelle-d-anelka-s-inscrit-dans-un-regain-d-antisemitisme-dans-les-stades-anglais_4341147_3214.html Le Monde 29 décembre 2013]</ref>.Le contrat de sponsoring entre le club d'Anelka et Zoopla, possédée en partie par l'homme d'affaires juif Alex Chesterman est annulé, en raison de son geste, le 20 janvier 2014<ref>[http://www.lepoint.fr/sport/football/quenelle-d-anelka-west-bromwich-albion-lache-par-son-sponsor-zoopla-20-01-2014-1782396_1858.php ""Quenelle"" d'Anelka : West Bromwich Albion lâché par son sponsor Zoopla - Le Point "Zoopla a réexaminé sa position ces dernières semaines à la lumière des actions de l'attaquant Nicolas Anelka lors du match contre West Ham pendant la période de Noël et a décidé de se concentrer sur d'autres activités marketing à la fin de cette saison"]</ref>.
* Le 23 janvier 2014, en Tunisie, un élu du parti Wafa (centre-gauche), Rabii Abdi fait une « quenelle » à l'Assemblée nationale constituante lors de l'étude et l'adoption du projet de Constitution après s'être exprimé en faveur de la criminalisation du sionisme dans la future Loi fondamentale<ref>Benjamin Roger, [http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20140123181608/tunisie-dieudonne-m-bala-m-bala-quenelle-assemblee-nationale-constituante-tunisienne-tunisie-tunisie-un-depute-fait-une-quenelle-a-l-assemblee-nationale-constituante.html « Tunisie : un député fait une “quenelle” à l'Assemblée nationale constituante »], ''jeuneafrique.com'', 23 janvier 2014.</ref>.

==== Réactions ====
La diffusion du geste de la quenelle est interprétée par ''[[Slate (magazine)|Slate]]'' en juin 2013 comme une {{citation|dieudonnisation des esprits}} dont {{citation|la référence au salut hitlérien est évidemment volontaire}}. Le geste est repris dans les médias et les [[Réseau social|réseaux sociaux]] par des personnes dont il est parfois soupçonné qu'elles ne sont pas conscientes de sa signification : la {{citation|quenelle}} appartient ainsi à un ensemble de signes cryptés (gestes, symboles, citations de ses sketches…) via lesquels Dieudonné a formé une {{citation|petite contre-culture}} autour de lui. Slate relève que son public est jeune, composé de jeunes musulmans, ou issus de l'immigration et de militants politiques d'extrême-droite, à propos desquels il s'interroge sur leur degré de conscience<ref name="slate74429" />{{,}}<ref name="Lepointaout2013">[http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-une-quenelle-qui-reste-sur-l-estomac-de-l-armee-10-09-2013-1722700_23.php Une "quenelle" qui reste sur l'estomac de l'armée] sur lepoint.fr du 10 septembre 2013</ref>{{,}}<ref name="lelab"> [http://lelab.europe1.fr/t/jean-yves-le-drian-tres-remonte-contre-les-militaires-admirateurs-de-dieudonne-et-de-ses-quenelles-ces-saluts-nazis-inverses-10849 Jean-Yves Le Drian très remonté contre les militaires admirateurs de Dieudonné et de ses "quenelles", ces saluts nazis inversés] sur lelab.europe1.fr du 10 septembre 2013</ref>{{,}}<ref name="lefigaro20130910"> [http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/10/01016-20130910ARTFIG00810-l-armee-va-sanctionner-deux-militaires-pour-un-geste-repute-antisemite.php] </ref>{{,}}<ref name="lemonde20130911">[http://www.lemonde.fr/international/article/2013/09/11/l-armee-va-sanctionner-deux-militaires-pour-un-geste-repute-antisemite_3475367_3210.html]</ref>.

Certains commentateurs se demandent si ceux qui font ce geste, des candidats de télé réalité, des soldats, des footballeurs, des basketteurs, ont conscience de sa signification. Ils déclarent que Dieudonné utilise des célébrités en publiant leur photo alors que les adeptes de cette gestuelle ignoreraient souvent sa signification cachée<ref name="liberation20130912" />{{,}}<ref name="liberation20130924">[http://www.liberation.fr/sports/2013/09/24/non-les-basketteurs-n-ont-pas-rendu-hommage-a-dieudonne_934352 ; non les basketteurs n'ont pas rendu hommage à Dieudonné] Libération 24/9/2013</ref>. {{citation|Difficile de dire que tous aient conscience de la portée de ce geste, mais leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington–Tel-Aviv. Il y a la conviction qu’au fond, ce sont les Juifs qui tirent les ficelles}}, estime le politologue [[Jean-Yves Camus]]<ref name="liberation20130912">[http://www.liberation.fr/societe/2013/09/12/les-quenelles-de-dieudonne-laissent-un-sale-gout_931523 Les « quenelles » de Dieudonné laissent un sale goût], Guillaume Gendron, Libération, 12 septembre 2013</ref>, pour qui la quenelle serait comme un « geste transgressif d'une bêtise insondable »<ref name="CamusJDD"/>.

Pour l'avocate Anne-Sophie Laguens{{qui}}, intervenant sur la question d'éventuelles poursuites pénales pour incitation à la haine liées à ce geste, la « quenelle » de Dieudonné, si elle appelle à l'imaginaire [du] salut [nazi], a une portée bien plus ambiguë, parfois signe de ralliement à l'humoriste et à sa pensée, parfois signe de désapprobation et d'insoumission, parfois encore simplement signe de victoire (on pense au joueur de foot qui l'avait fait après un but) […]<ref>Anne-Sophie Laguens, [http://leplus.nouvelobs.com/contribution/936283-quenelle-de-dieudonne-par-des-militaires-juridiquement-ils-ne-risquent-pas-grand-chose.html "Quenelle" de Dieudonné par des militaires: juridiquement, ils ne risquent pas grand-chose], leplus.nouvelobs.com, 11 septembre 2013.</ref>. »

Dieudonné affirme en décembre 2013, qu'il aurait pris ses distances avec le geste : {{citation|ça ne m'appartient plus, cette formule magique appartient à la révolution qui arrive}}<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/29/quenelle-dieudonne-geste-antisemitisme-anti-systeme_n_4515740.html?utm_hp_ref=France Pour Dieudonné, la quenelle n'est pas un geste antisémite. Sur Internet, des photos prouvent le contraire], Huffington Post, 29 décembre 2013</ref>. Cependant Noémie Montagne, épouse de Dieudonné, aurait quelques semaines plus tôt déposé à l'[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]] par l'intermédiaire de sa société « Productions de la plume » les marques « Quenelle » et « Quenelle + » après un échange de courriels acrimonieux entre l'intéressée et [[Alain Soral]]<ref>[http://www.slate.fr/france/80913/quenelle-dieudonne-depose-marque-inpi-vin La quenelle de Dieudonné déposée comme marque par sa femme], Slate.fr, 7 décembre 2013.</ref>. Au cours de cette querelle, Soral aurait notamment écrit à sa correspondante : « J'espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite ? »<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-soral-querelle-pour-une-quenelle-26-11-2013-1762139_23.php Dieudonné-Soral : querelle pour une quenelle], Marie-Sandrine Sgherri, Le Point, 26 novembre 2013</ref>. Dieudonné indique de son côté : {{citation|Notre équipe a déposé deux projets bien précis sous deux catégories [de l'[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]]]. Et si vous ne faites pas ce dépôt vous ne pouvez pas réaliser votre projet… Mais le mot « quenelle » n’ a pas été déposé comme marque : c’est impossible, ça n’a pas sens et ne veut rien dire}}<REF name="Mukuna"/>.

En [[Israël]], la polémique autour de la « quenelle » a suscité l’inquiétude de politiciens et des médias. Le ministre israélien des Affaires étrangères [[Avigdor Lieberman]] s'est inquiété « d'une montée de l'antisémitisme en Europe ». Il a dénoncé ce geste comme étant {{citation|le condensé de la situation problématique de l'Europe dans ses relations avec les Juifs et avec Israël}}. Un des éditorialistes du quotidien ''[[Maariv (journal)|Maariv]]'' a estimé que « Dieudonné n'est pas seul » et qu'il est « la face visible de l'iceberg ». Selon lui, {{citation|tant que des gens continueront de remettre en question la légitimité de l'existence d'Israël, l'industrie de l'antisémitisme continuera de progresser}}<ref>http://www.lepoint.fr/monde/affaire-dieudonne-israel-craint-une-montee-de-l-antisemitisme-31-12-2013-1775775_24.php</ref>.

À l'instar de la quenelle, Dieudonné a lancé d'autres [[mème]]s dans lesquels de nombreux commentateurs voient souvent un sous-texte antisémite{{note|texte=« On retrouve le geste sur des photos de classe et de mariage. D’autres, prises devant des synagogues en France ou à l’étranger et jusqu’au mémorial de la Shoah à Berlin, ne cachent pas leur sous-texte antisémite »<ref name="liberation20130912"/>}}, tels que le doigt levé associé à l'expression {{citation|au-dessus, c’est le soleil}}, signifiant qu'on désigne la chose la plus haute ou la plus sacrée possible<ref name="slate74429" /> ; ou encore la chanson « Shoananas », sur l'air du « Chaud Cacao » d'[[Annie Cordy]], qui se moque des commémorations de la Shoah et qui a valu à l'humoriste une condamnation pour provocation à la haine<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/27/dieudonne-condamne-a-20-000-euros-d-amende-pour-provocation-a-la-haine_1796651_3224.html Le Monde 27/11/2012 Dieudonné condamné à {{unité|20000|euros}} d'amende pour incitation à la haine]</ref>.

En janvier 2014, une chronique de [[Nicolas Bedos]] dans l'émission ''[[On n'est pas couché]]'', qui a été vue plus de 2,5 millions de fois sur internet en une semaine suscite {{citation|aussi bien les applaudissements que les critiques des internautes}} et a valu des menaces au chroniqueur. Grimé d'une barbe et d'une moustache [[Adolf Hitler|hitlérienne]], Bedos y tient une « chronique aux quenelles » dans laquelle il parodie une discussion avec un fan de Dieudonné, {{citation|qu'il incarne avec un accent de banlieue}} le représentant comme {{citation|totalement inculte et voyant des Juifs partout}} remplaçant la « quenelle » par une [[merguez]] brandie de façon obscène. Nicolas Bedos a déclaré au journal ''[[Le Monde]]'' {{citation|Je caricature leur maître, ça rend les "dieudonnistes" dingues}}<ref>http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/01/18/nicolas-bedos-je-caricature-leur-maitre-ca-rend-les-dieudonistes-dingues_4350520_3246.html#xtor=AL-32280515</ref>. Il a aussi imité le style d'[[Alain Soral]] l'incarnant faisant un discours à la manière d'un membre de la [[gestapo]], faisant des « blagues antisémites » et un [[salut fasciste|salut nazi]]<ref>[[Sipa média]], [http://www.lepoint.fr/medias/video-nicolas-bedos-se-paie-dieudonne-dans-on-n-est-pas-couche-12-01-2014-1779345_260.php « Nicolas Bedos se paie Dieudonné dans "On n'est pas couché" »] sur ''[[Le Point]]'', 12 janvier 2014 </ref>{{,}}<ref>''LeHuffPost'', [http://www.huffingtonpost.fr/2014/01/12/nicolas-bedos-chronique-dieudonne_n_4584007.html « Quenelles-merguez: Nicolas Bedos s'adresse à Dieudonné dans une chronique sur France 2 »] sur ''[[Le Huffington Post]]'', 12 janvier 2014</ref>.

Le 24 janvier 2014, [[Roger Cukierman]], Président du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]], atténue à titre personnel la portée antisémite de la quenelle : ''Quand il est fait sur un lieu quelconque, qui n'a pas de spécificité juive, il me semble que c'est un geste de révolte un peu anarchique contre l'establishment qui ne mérite pas de sanctions sévères'',<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=WK_CF-ZCDac Le Figaro TV]</ref><ref>[http://www.lemondejuif.info/crif-pour-cukierman-la-quenelle-nest-pas-forcement-un-geste-antisemite/ CRIF : Pour Cukierman, la “quenelle” n’est pas forcément un geste antisémite]</ref>.

=== Autres engagements et prises de positions ; spectacles annoncés et projets ===

Le {{date|18|mai|2012}}, Dieudonné annonce qu'il est candidat aux [[Élections législatives françaises de 2012|législatives]] à [[Dreux]] dans la [[Deuxième circonscription d'Eure-et-Loir|{{2e}} circonscription d'Eure-et-Loir]], avec le soutien du [[Parti antisioniste]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/05/18/97001-20120518FILWWW00382-legislatives-dieudonne-candidat-a-dreux.php Législatives : Dieudonné candidat à Dreux], ''[[Le Figaro]]'', 18 mai 2012.</ref>. Il est éliminé au premier tour avec un peu plus d'un pour cent des suffrages exprimés (1,14 %)<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2012/028/02802.html Résultats officiels dans la {{2e}} circonscription d'Eure-et-Loir]</ref>. En février 2013, le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] le déclare inéligible pour une durée de trois ans, pour n'avoir pas respecté la date légale de dépôt de ses comptes de campagne<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/02/08/97001-20130208FILWWW00452-dieudonne-ineligible-pour-3-ans.php Dieudonné inéligible pour 3 ans], ''Le Figaro'', 8 février 2012</ref>.

Après ses diverses interventions contre le sionisme, la filmographie s'étoffe. Le film ''L'Antisémite'' tourné en France et développé en partenariat avec la société de production iranienne Haft Aseman<ref>[http://next.liberation.fr/cinema/2011/06/01/dieudonne-fait-financer-son-film-l-antisemite-en-iran_739908 Dieudonné fait financer son film ''L'Antisémite'' en Iran.]</ref> sort en 2011, en DVD et en téléchargement sur le site de l'artiste. Dans la continuité de ses actions pour promouvoir la cause des Noirs et la dénonciation de l'esclavage, il fait connaître son projet de film sur ''le Code Noir''. En 2012 sort le film ''Métastases'', également coproduit par Haft Aseman, qui raconte l'histoire de deux hommes confrontés à l'épreuve du cancer<ref>[http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=211661.html Métastases]</ref>. En novembre 2013 est créée sa pièce ''Mariage pour tous'' consacrée au mariage homosexuel. Lors d'un passage à Alger en février 2013 {{Citation|derrière le mariage gay il y a un projet sioniste}}<ref>[http://www.conspiracywatch.info/Dieudonne-le-mariage-pour-tous-est-un-projet-sioniste_a1007.html le mariage pour tous est un projet sioniste] site conspiracywatch.info ; [http://www.slate.fr/france/68991/dieudonne-mariage-pour-tous-sioniste Dieudonné mariage pour tous sioniste] sur le site Slate.fr</ref>.

== Démêlés judiciaires et réglementaires ==

=== Condamnations en justice ===
Dieudonné a été condamné par la justice à plusieurs reprises. Il a notamment été condamné pour chacun des délits réprimant l'expression d'opinions racistes prévus par la [[Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse|loi du 29 juillet 1881]] : injure envers les juifs, diffamation envers des juifs, provocation à la haine envers les juifs:
* En 2000, il est condamné pour injure envers l'animateur Patrick Sébastien<ref name="lefigaro20080626">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/06/26/01016-20080626ARTFIG00373-dieudonne-star-de-la-semaine-judiciaire.php ''Dieudonné, star de la semaine judiciaire''], [[Le Figaro]], 26 juin 2008</ref> ;
* En 2007, il est condamné pour diffamation envers l'animateur de télévision Arthur<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2007/09/20/18512-Dieudonne-renonce-a-faire-appel-de-sa-condamnation-pour-diffamation-envers-Arthur.html ''Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation pour diffamation envers Arthur''], [[La Dépêche du Midi]], 19 septembre 2007</ref> ;
* En février 2007, la cour de cassation réunie en assemblée plénière casse et annule de manière définitive sa relaxe pour injure antisémite et juge que ses propos, « Pour moi, les juifs, c’est une secte, une escroquerie.», tenus en février 2002 dans une interview pour le magazine Lyon Capitale, sont constitutifs du délit d'injure antisémite<ref>[http://www.slate.fr/story/4903/comment-dieudonn%C3%A9-est-devenu-antis%C3%A9mitisme-fn-soral ''Comment Dieudonné est devenu antisémite''] [[Slate (magazine)|Slate]]</ref> ;
* La cour d'appel le condamne le 15 novembre 2007 pour provocation à la haine envers les juifs à {{unité|5000|€}} d'amende pour avoir comparé en 2004 les juifs à des « négriers » et trafiquants d'esclaves<ref name="lefigaro20080626" /> ;
* La cour d'appel de Paris confirme le 26 juin 2008 sa condamnation à {{unité|7000|€}} d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la « pornographie mémorielle »<ref name="lefigaro20080626" /> ;
* Le 27 octobre 2009, il est condamné pour injures antisémites à {{unité|10000|€}} d'amende pour avoir fait acclamer Robert Faurisson par la salle lors d'une de ses représentations et lui avoir fait remettre le « prix de l'infréquentabilité » par un comédien grimé en prisonnier juif, portant l'étoile jaune, des camps. La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/dieudonne-condamne-en-appel-pour-un-spectacle-avec-le-negationniste-faurisson_973427.html « Dieudonné condamné en appel pour un spectacle avec le négationniste Faurisson »], ''L’Express'', 17 mars 2011.</ref>, et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012<ref>[http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/dieudonne-definitivement-condamne-pour-son-spectacle-avec-faurisson-17-10-2012-1517947_264.php Dieudonné définitivement condamné pour son spectacle avec Faurisson], Le Point en ligne, 19 octobre 2012</ref>. d'extermination nazis<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/27/dieudonne-condamne-a-10-000-euros-d-amende-pour-injures-antisemites_1259460_3224.html ''Dieudonné condamné à {{unité|10000|€}} d'amende pour injures antisémites''] Le Monde 27/10/2009, rappel des anciennes condamnations de 2007 et 2008, [http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-09-22/dieudonne-devant-la-justice-pour-injures-raciales/920/0/379219 "Dieudonné devant la justice pour injures raciales"] Le Point 22/9/2009, et [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-a-10-000-euros-d-amende_973379.html ''Dieudonné condamné à {{unité|10000|€}} d'amende''] L'Express, rappel des condamnations précédentes du 15 novembre 2007 et du 26 juin 2008 </ref> ;
* Le parquet de Paris a ouvert le 4 juin 2009 une enquête préliminaire à l'encontre de l'humoriste pour injure antisémite dans une vidéo sur Internet où il dénonce « le puissant lobby de youpins sionistes ». Une enquête de la justice le concernant, au motif d'antisémitisme, est également en cours en Belgique<ref>1) enquête en France, même référence, Le Monde 27/10/2009 et 2) en Belgique, Le Monde 29/3/2012 [http://www.lemonde.fr./europe/article/2012/03/29/antisemitisme-la-justice-belge-lance-une-enquete-sur-un-spectacle-de-dieudonne_1677521_3214.html]</ref> ;
* En 2009, il est condamné au Québec pour diffamation envers Patrick Bruel<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hl-1X9sBONlcMiqLEpysA0Dh4iSw ''Dieudonné condamné au Québec à payer {{unité|75000|dollars}} à Patrick Bruel''], [[Agence France-Presse]], 28 février 2009</ref> ;
* Il est condamné en 2009 à une amende de {{unité|3000|€}} pour diffamation envers la journaliste Elisabeth Schemla du site Proche-Orient.info, fermé depuis<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-condamne-pour-diffamation-26-03-2009-455870.php ''Dieudonné condamné pour diffamation''], Le Parisien, 26 mars 2009</ref> ;
* En 2010, il est condamné à une amende de {{unité|10000|€}} pour diffamation envers la LICRA qu'il avait qualifiée de {{citation|mafia}}<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-condamne-pour-diffamation-envers-la-licra-08-06-2010-956118.php ''Dieudonné condamné pour diffamation envers la Licra''], [[Le Parisien]], 8 juin 2010 ; [http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/dieudonne-condamne-pour-diffamation_749653.html] [[L'Express]] ; [http://www.lunion.presse.fr/article/region/dieudonne-encore-condamne-pour-diffamation] L'Union press</ref> ;
* En 2012 Dieudonné est condamné à {{unité|20000|€}} d'amende pour deux vidéos antisémites publiées sur Internet<ref name="express27112012">[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-condamne-pour-deux-videos-antisemites_1192417.html Dieudonné condamné pour deux vidéos antisémites] L'Express 27/11/2012</ref>.

=== Ennuis judiciaires ===

Sa popularité va croissant malgré un ''black-out'' des médias qui refusent de l'inviter. Ces spectacles font le plein. On parle de viralité de ses thèses. Il lance une pétition demandant la dissolution de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] qui recueille, en un peu moins de six mois, plus de {{Unité|130000|signatures}}<ref>{{Lien web |url=http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/27/sur-internet-la-dieudosphere-prospere-sans-s-inquieter_4340854_823448.html |titre=Sur Internet, la « dieudosphère » prospère sans s’inquiéter |jour=27 |mois=12 |année=2013 |site=[[Le Monde interactif|Le Monde.fr]] |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>.

Les scandales se multiplient.
Après la mort de [[Clément Méric]], militant anti-fasciste, pour lequel sont mis en examen des adhérents d'un groupe [[Nationalisme révolutionnaire|nationaliste-révolutionnaire]], [[Jeunesses nationalistes révolutionnaires]], dirigé par [[Serge Ayoub]], le groupe en question est dissout. Dieudonné invite Serge Ayoub et s'entretient avec lui dans une vidéo, ce qui fait scandale<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/915192-dieudonne-interviewe-serge-ayoub-faut-il-continuer-a-faire-comme-s-il-n-existait-pas.html Dieudonné interiewAyoub]</ref>.

Le 28 novembre 2013, il est condamné en appel à {{unité|28000|€}} d'amende « pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson dans deux vidéos diffusées sur internet »<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/11/28/97001-20131128FILWWW00392-dieudonne-condamne-a-28000-euros.php Dieudonné condamné à {{unité|28000|euros}}], Le Figaro, 28 novembre 2013</ref>. Un de ses avocats annonce qu'il va se pouvoir en cassation<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/28/dieudonne-condamne-a-28-000-euros-d-amende_3522332_3224.html Dieudonné condamné à {{unité|28000|€}} d'amende], Le Monde, 28 novembre 2013</ref>. Le ministère public rappelle à cette occasion que « Dieudonné avait déjà été condamné six fois pour les mêmes motifs et devait toujours régler {{unité|36000|€}} au titre des ses précédentes condamnations »<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/28/justice-condamne-dieudonne_n_4355651.html Dieudonné une nouvelle fois condamné par la justice, il écope de {{unité|28000|€}} d'amende], Huffington Post, 28 novembre 2013</ref>.

Associé à [[Robert Faurisson]] et [[Affaire du gang des barbares#Youssouf Fofana|Youssouf Fofana]], il dépose le 6 décembre 2013 devant le tribunal correctionnel de Paris une citation à comparaître à charge de la [[LICRA]] pour délit de diffamation et injure publique et réclame ensuite au tribunal la dissolution de la Licra pour ses « agissements criminels »<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131227.OBS0807/quand-dieudonne-s-allie-a-robert-faurisson-et-youssouf-fofana.html Quand Dieudonné s’allie à Robert Faurisson et Youssouf Fofana], Doan Bui, Le Nouvel Observateur, 27 décembre 2013</ref>. La Licra publie un communiqué rendant publics les termes de cette citation qu'elle qualifie de « délirante »<ref>[http://www.licra.org/fr/communique/citation-d%C3%A9lirante-d%C3%A9livr%C3%A9e-par-dieudonn%C3%A9-et-consorts-contre-pr%C3%A9sident-licra La citation délirante délivrée par Dieudonné et consorts contre le président de la Licra]</ref>.

Désormais Dieudonné est jugé trop extrême par Radio Courtoisie<ref>[http://www.lesinrocks.com/2013/11/26/actualite/dieudonne-juge-trop-extreme-radio-courtoisie-11447931/|Dieudonné trop extrême pour Radio Courtoisie|es Inrocks]</ref> et les plaintes contre lui se multiplient.

Alors que le journaliste [[Patrick Cohen]] avait qualifié en mars 2013 Dieudonné de « cerveau malade »<ref>http://www.liberation.fr/medias/2013/03/17/la-liste-de-patrick-cohen_889214 La liste de Patrick Cohen</ref>{{,}}<ref>[http://www.acrimed.org/article3760.html Liberté d’expression et service public : Frédéric Taddeï face à Patrick Cohen]</ref>{{,}}<ref>[http://www.causeur.fr/patrick-cohen-frederic-taddei,21726 Patrick Cohen, l’homme aux ciseaux entre les dents], Patrick Mandon, ''causeur.fr'', 19 mars 2013</ref>, ce dernier réplique à l'occasion d'une représentation donnée dans son théâtre et captée en caméra cachée dont un extrait est diffusée le 19 décembre 2013 dans l'émission [[complément d'enquête]] ; Dieudonné estimant qu'à l'encontre du journaliste [[Patrick Cohen]], il est dommage qu'il n'y ait plus de chambres à gaz. [[Radio France]] annonce porter plainte contre lui<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/12/20/dieudonne-et-patrick-cohen-radio-france-saisit-la-justice_4337997_3224.html Radio-France saisit la justice]</ref>. Le 30 décembre suivant, le parquet de Paris annonce ouvrir une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale »<ref>[http://www.atlantico.fr/pepites/dieudonne-parquet-paris-ouvre-enquete-preliminaire-pour-incitation-haine-raciale-939590.html Dieudonné : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale »], Atlantico.fr, 30 décembre 2013</ref>.

[[Bertrand Delanoë]], le maire de Paris ville où se produit régulièrement Dieudonné, rappelle les diverses infractions reprochées à Dieudonné (délinquance fiscale et amendes non honorées suite à des condamnations en justice) et considère que ses propos antisémites récidivés et condamnés de multiples fois font de lui un criminel qui ne devrait pas avoir le droit de poursuivre ses activités au théâtre<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/05/97001-20140105FILWWW00052-delanoe-ps-dieudonne-est-un-criminel.php|pour Delanoe Dieudonné est un criminel|AFP & Le Figaro 5/1/2010]</ref>.

Il est également question de la fermeture du théâtre de la Main d'or où Dieudonné se produit. Le ministre de la culture Aurélie Filipetti s'est exprimée à ce sujet. Les propriétaires du théâtre, privé, étudient la possible expulsion de Dieudonné<ref>[http://www.leparisien.fr/faits-divers/dieudonne-les-proprietaires-de-son-theatre-prets-a-le-deloger-07-01-2014-3470093.php|les propriétaires de son théâtre prêts à le déloger|Le Parisien 7/1/2014]</ref>.

Dieudonné va encore devoir rendre des comptes à la Justice du fait de plusieurs enquêtes en cours et plaintes contre lui. Une enquête a été ouverte en janvier 2014 sur les appels aux dons lancés sur internet par le polémiste, pour payer ses amendes, ce qui est un délit passible de six mois d'emprisonnement et de {{unité|45000|euros}} d'amende. Des plaintes pour « injures à personne représentant l'autorité», de la part du ministre de l'Intérieur, et pour « incitation à la haine raciale» de la LICRA parmi d'autres, sont également en cours<ref>[http://www.leparisien.fr/societe/enquete-sur-les-appels-aux-dons-lances-par-dieudonne-pour-ses-amendes-21-01-2014-3515591.php|enquête sur les appels aux dons par dieudonné pour ses amendes|Le Parisien 21/1/2014]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/07/blanchiment-dieudonne-a-envoye-plus-de-400-000-euros-au-cameroun-depuis-2009_4344202_3224.html Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun], Le Monde, 7 janvier 2014;</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/22/l-etau-financier-se-resserre-autour-de-dieudonne_4352317_3224.html Les enquêtes financières contre Dieudonné centralisées à Paris], Le Monde, 22 janvier 2014;</ref>.

Il est également accusé de violences envers un huissier et a été entendu en garde à vue, il nie même avoir été présent lors des faits tandis que la version de ses proches présents serait une violation de domicile par l'huissier<ref>[http://www.bfmtv.com/societe/plainte-dun-huissier-dieudonne-nouveau-garde-a-vue-692732.html Plainte d'un huissier, Dieudonné à nouveau en garde à vue], sur ''[[BFM TV]]''</ref> dans le même temps, il est attaqué en justice pour avoir traité de [[Manuel Valls]] de « Mussolini moitié trisomique » et contre-attaque auprès de la Cour de justice de la République en arguant d'avoir lui-même été insulté au préalable<ref>[http://www.larep.fr/loiret/actualite/2014/01/31/un-huissier-aurait-fait-le-mur-chez-dieudonne_1844156.html Un huissier aurait fait le mur chez Dieudonné !]</ref>.

=== Démêlés avec le fisc et enquêtes financières ===

==== Redressement fiscal ====
Le fisc réclame {{unité|887135|€}} à Dieudonné pour non paiement de {{citation|ses impôts sur le revenu entre 1997 et 2005, ses contributions sociales entre 1997 et 2003, ainsi que [de] sa taxe foncière entre 2008 et 2009}}<ref name="feuilleux">François Feuilleux, [http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/10/10/dieudonne-doit-887-000-aux-impots-1290796.html « Justice : Dieudonné doit {{unité|887000|€}} aux Impôts »], ''[[L'Écho républicain]]'', 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.</ref>. Il doit d'autre part {{formatnum:65290}} euros d'amendes, dont {{formatnum:38000}} après des condamnations définitives pour injures raciales et incitations à la haine<ref name="LeMonde 8janvier2014">[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/08/dieudonne-vise-par-une-enquete-pour-blanchiment_4344462_3224.html Dieudonné visé par une enquête pour blanchiment], sur ''[[Le Monde]]'' du 8 janvier 2014 (consulté le 4 février 2014).</ref>.

Le {{date|10|octobre|2012}}, le tribunal ordonne la vente aux enchères du bien, pour payer les sommes réclamées par le fisc<ref name="feuilleux"/>, qui atteint le montant de {{unité|501000|€}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/18/97001-20121018FILWWW00702-dieudonne-un-bien-vendu-a-501000-euros.php Le bien vendu {{unité|501000|€}}], dans Le Figaro</ref>. Un second acheteur ayant surenchéri de 10 %, une deuxième et dernière vente aux enchères aura lieu dans les deux mois<ref>[http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2012/10/31/prix-de-depart-551-100-qui-dit-mieux_1317289.html « Prix de départ {{unité|551100|€}}. Qui dit mieux ? »], sur ''[[L'Écho républicain]]'', 31 octobre 2012, {{p.|4}}</ref>.

Fin janvier [[2013]], Dieudonné, au travers d'un appel à l'aide sur Internet (il déclare qu'il s'agit d'un prêt qu'il remboursera après la tournée Foxtrot 2013), réunit les fonds nécessaires et fait racheter son propre bien par les ''Productions de la plume'', dirigées par sa compagne, pour la somme de {{unité|551000|€}}. La justice enquête sur l'origine de cet argent<ref>[http://www.franceinfo.fr/justice/exclu-la-justice-enquete-sur-les-appels-aux-dons-de-dieudonne-1277099-2014-01-10 EXCLU - La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné], sur ''France Info''</ref>.

==== Enquête préliminaire pour « blanchiment », « organisation d'insolvabilité » et « fraude fiscale » ====

En février 2013, le procureur de Chartres, a confié une enquête préliminaire sur Dieudonné M'bala M'bala au groupe d'intervention régional (GIR) et à la police judiciaire d'Orléans pour « blanchiment », « organisation d'insolvabilité » et « fraude fiscale »<ref name="LeMonde 7janvier2014">[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/07/blanchiment-dieudonne-a-envoye-plus-de-400-000-euros-au-cameroun-depuis-2009_4344202_3224.html Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun], sur ''[[Le Monde]]'' du 7 janvier 2014 (consulté le 4 février 2014).</ref>.

En janvier 2014, dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris pour « organisation frauduleuse d'insolvabilité, blanchiment et abus de biens sociaux », plus de {{formatnum:600000}} euros et {{formatnum:15000}} dollars en espèces sont saisis lors d'une perquisition au domicile de Dieudonné, dans sa propriété d'[[Eure-et-Loir]]. L'un de ses avocats, Me Jacques Verdier, assure que cet argent provient de la billetterie des derniers spectacles<ref>[http://fr.news.yahoo.com/plus-600-000-euros-en-liquide-saisis-au-132128157.html Plus de 600 000 euros saisis chez Dieudonné], Reuters sur Yahoo, 29 janvier 2014 </ref>.

Toujours dans le contexte des enquêtes actuellement ouvertes sur les finances du comédien, la police s'intéresse aux {{formatnum:400000}} euros envoyés par le comédien au [[Cameroun]] depuis 2009, alors que Dieudionné n'a toujours rien versé des 65 000 euros d'amendes qu'il doit au titre de diverses condamnations<ref>[http://www.20minutes.fr/societe/1282934-20140128-dieudonne-perquisitions-cours-a-domicile-theatre Dieudonné : Perquisitions à son domicile et au Théâtre de la Main d'Or], sur ''[[20 minutes]]'' (consulté le 4 février 2014).</ref>{{,}}<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/Societe/600-000-euros-en-liquide-saisis-chez-le-comedien-546200 600 000 euros en liquide saisis chez Dieudonné], sur ''[[Paris-Match]]'' (consulté le 7 février 2014).</ref>{{,}}<ref name="LeMonde 7janvier2014"/>.

=== Absence de licence autorisant l'exploitation du théâtre de la Main d’or ===
En janvier 2014, selon les affirmations de la [[Direction régionale des Affaires culturelles|DRAC]] rapportées par ''[[Le Monde]]'', {{citation|la société qui produit les spectacles de Dieudonné, les ''Productions de la plume'', dirigée par la compagne de l'humoriste, [[Noémie Montagne]], ne dispose pas de la licence de catégorie 1, obligatoire pour tout exploitant d'un lieu de spectacle<ref name="Monde20140117" />}}, tel que le [[théâtre de la Main d'or]]. La [[Direction régionale des Affaires culturelles]] (DRAC) confirme cette information le 17/01/2014, précisant que cette licence de catégorie 1, octroyée ''notamment sur justificatif d'avoir suivi une formation agréée sur la sécurité des spectacles''<ref>[http://www.europe1.fr/France/Dieudonne-n-a-pas-la-licence-pour-ses-spectacle-1775247/ Dieudonné n'a pas la licence pour ses spectacle]</ref> existait pour la société précédente : ''Bonnie production'' jusqu'en février 2012 mais aucune demande n'a jamais été faite par la [[gérant]]e de la [[société à responsabilité limitée|société]] actuelle ''Productions de la Plume'' : Noémie Montagne, sa compagne. Cette société de production dispose bien des licences de catégorie 2 et 3 ce qui autorise les spectacles mais ne concerne que l'exploitation du théâtre de La Main d'or.
[[Jean-Claude Elfassi]] se prétend à l'origine de cette situation en ayant enquêté sur le sujet ainsi que sur la validité du bail qui serait exclusivement au nom de ''Bonnie Production'' et suggérant une méthode d'expulsion de Dieudonné de la ''Main d'Or'' cette société étant dissoute depuis 2012<ref>[http://elfassiscoopblog.com/comment-jai-fait-perdre-le-theatre-de-la-main-dor-a-dieudonne-mballa-mballa-le-gourou-raciste-et-sodomite/ Comment j’ai fait perdre le Théâtre de la main d’or à Dieudonné M’Balla M’Balla le gourou raciste de la secte des sodomites à la quenelle], blog de Jean-Claude Elfassi</ref>.

Les risques pour la compagne de Dieudonné seraient une condamnation jusqu'à deux ans de prison et {{formatnum:30000}} euros d'amende en cas de contrôle, mais la DRAC indique que les régularisations sont possibles au cas par cas<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140117.AFP7803/dieudonne-la-societe-de-production-n-a-pas-la-licence-pour-la-main-d-or.html?xtor=RSS-138 Dieudonné: la société de production n'a pas la licence pour la Main d'Or]</ref>.

=== Affrontement avec le gouvernement en 2013-2014 ===
Fin 2013, le gouvernement décide de réagir. [[François Hollande]] sans jamais le citer dénonce : {{citation|le sarcasme de ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés}}. Le président de la République a assuré agir, « avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, pour que, sur Internet, nous puissions éviter la tranquillité de l'anonymat, qui permet de dire des choses innommables sans être retrouvé »<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1084943-hollande-defie-les-humoristes-antisemites-patentes-peut-il-en-finir-avec-dieudonne.html Hollande défie les humoristes « antisémites patentés » : peut-il en finir avec Dieudonné], Bruno Roger-Petit, Le Nouvel Observateur, 17 décembre 2013</ref>. [[Manuel Valls]] décide d'étudier « toutes les voies juridiques » pour interdire ses « réunions publiques », qui « n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public »<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/12/27/le-gouvernement-voudrait-interdir-les-reunions-publiques-de-dieudonne_4340714_3224.html Le gouvernement voudrait interdire les réunions publiques de Dieudonné]</ref>.

Le ministre de l'Intérieur dénonce les propos de Dieudonné les qualifiant de contraires à la loi, antisémite et offensants pour les victimes de la Shoah. Dans une circulaire aux Préfets que publie Le Monde, le ministre donne ses instructions afin que les spectacles de Dieudonné soient interdits là où cela semble nécessaire<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/06/la-circulaire-contre-les-spectacles-de-dieudonne-envoyee-aux-prefets_4343625_3224.html La circulaire contre les spectacles de Dieudonné envoyée aux Préfets], sur ''[[Le Monde]]'', 6 janvier 2014.</ref>.

Le ministère de l'Intérieur précise que la décision sera régionale et appartient aux Préfets<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131227.OBS0786/le-gouvernement-envisage-d-interdire-les-spectacles-de-dieudonne.html Interdiction des spectacles de Dieudonné], sur ''[[Le Nouvel Observateur]]''.</ref>.

Début janvier, [[Serge Klarsfeld|Serge]] et [[Beate Klarsfeld]], et leur fils [[Arno Klarsfeld|Arno]] au nom de l'association des [[Fils et filles de déportés juifs de France]] appellent à manifester contre la tenue du spectacle de Dieudonné<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/01/04/les-klarsfeld-appellent-a-manifester-contre-dieudonne_970566, Arno Klarsfeld: «les gens qui vont voir Dieudonné y vont pour entendre casser du juif»], sur ''[[Libération (journal)|Libération]]''.</ref>.

Le FN répond par la voix de [[Florian Philippot]], vice-président du [[Front national (parti français)|Front national]], qui déclare qu'il s'agit d'une {{Citation|dérive extrêmement préoccupante pour la [[liberté d'expression]] en France}}<ref>{{Lien web |auteur=Grégory Rozières |url=http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/27/dieudonne-spectacles-valls-interdire_n_4506986.html?utm_hp_ref=france |titre=Dieudonné : Valls cherche à interdire ses spectacles et « réunions publiques » |jour=27 |mois=12 |année=2013 |site=[[Le Huffington Post]] |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>.

Le PS à son tour s'exprime par la voix de son porte-parole Eduardo Rihan Cypel qui parle de Dieudonné comme « un professionnel de l'incitation à la haine raciale » et commente ainsi la réaction du FN {{citation|Je ne suis pas surpris que le FN, par la voix de Florian Philippot, n'ait pu s'empêcher de venir immédiatement en aide à Dieudonné, comme si, de manière mécanique, ils devaient se retrouver dans le même camp. C'est encore une fois les mêmes qui se soutiennent et on voit, encore une fois, que le FN n'a pas du tout changé}}<ref>[http://www.lepoint.fr/politique/dieudonne-ps-un-professionnel-de-l-incitation-a-la-haine-raciale-27-12-2013-1774846_20.php Position du PS par son porte-parole], sur ''[[Le Point]]''</ref>. L'UMP déclare par la voix de son président J-F Copé soutenir l'initiative du ministre de l'Intérieur<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/29/interdire-spectacles-dieudonne-hollande-cope-soutien-valls_n_4515243.html Spctacles Dieudonné, Hollande, Copé, soutien Valls], sur ''[[Le Huffington Post]]''</ref>.

Selon l'anthropologue [[Jean-Loup Amselle]], si Dieudonné représente bien le [[nouvel antisémitisme]], c'est aussi sa proximité avec des idées plus généralement racistes qui lui attire la sympathie de certains membres du FN : {{citation|Ce qui unit paradoxalement des idéologues comme Dieudonné et Kemi Seba à des essayistes comme Alain Soral ou à des leaders politiques comme Florian Philippot du Front national, c'est une même haine du mondialisme et la défense d'une sorte de développement séparé, visant à ériger des frontières entre les peuples noir, arabe et blanc.}}<ref>[http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/31/affaire-dieudonne-un-antisemitisme-postcolonial_4341645_3232.html « Dieudonné fait ressurgir un antisémitisme postcolonial »], Le Monde, 31 décembre 2013</ref>.

Albert Herszkowicz, président de ''Mémorial98'', analyse l'« emballement médiatique » autour de Dieudonné en décembre 2013, pour conclure que c'est à la société de réagir plutôt qu'au gouvernement<ref>[http://www.rue89.com/2013/12/30/contre-dieudonne-cest-a-societe-reagir-gouvernement-248670 Sur Dieudonné, c'est à la société de réagir, pas au gouvernement]</ref>.

Le Parti de gauche prend position et condamne clairement l'antisémitisme de Dieudonné. Le [[Parti de gauche (France)|PDG]] exige des autorités compétentes l'interdiction des diffusions des vidéos de Dieudonné sur internet<ref>[http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/communique-presse-affaire-dieudonne-m-bala-m-bala-non-au-business-l-antisemitisme-26423 Affaire Dieudonné M Bala M Bala : non au non au business de l'antisémitisme], communiqué de presse du Parti de Gauche, 7 janvier 2014</ref>.

Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, déclare à propos de Dieudonné: "On l'aura au porte-feuille comme Al Capone"<ref>
[http://www.midilibre.fr/2014/01/09/affaire-dieudonne-on-l-aura-au-porte-feuille-comme-al-capone-a-reagi-jean-marc-ayrault,806106.php Dieudonné : « On l'aura au porte-feuille comme Al Capone » avait déclaré Ayrault, MidiLibre, 9/1/2014]</ref>. Quelques semaines plus tard, la police saisit plus de 600 000 euros au domicile de Dieudonné<ref>[http://www.parismatch.com/Actu/Societe/600-000-euros-en-liquide-saisis-chez-le-comedien-546200 600 000 euros en liquide saisis chez Dieudonné, ParisMatch]</ref>.

Dans une vidéo sur sa chaîne Youtube<ref>[http://www.youtube.com/watch?v=7f_kHo-OL0g]</ref>, Dieudonné revient sur ces derniers évènements et remercie le ministre Manuel Valls (le qualifiant de « chou-fleur man », en référence à ses oreilles décollées) pour toutes les actions prises à son encontre, qui n'ont fait, selon Dieudonné, qu'accroître sa popularité.

==== Ordonnance du Conseil d'État du 9 janvier 2014 ====
{{article détaillé|Ordonnance Dieudonné du Conseil d'État du 9 janvier 2014}}
Le 9 janvier 2014, l'ordonnance du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]<ref name="ordonnance">[http://www.conseil-etat.fr/09012014_ordonnance_refere.pdf, Ordonnance {{n°|374508}} du 9 janvier 2014 du Conseil d'État en référé]</ref> annule une ordonnance de [[Référé-liberté en droit administratif français|référé-liberté]] du [[Tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de [[Nantes]] qui avait suspendu les effets d’un arrêté d’interdiction du spectacle de Dieudonné qui devait se tenir le soir même au [[Zénith de Nantes Métropole|Zénith de Nantes]], ce qui a pour conséquence d'interdire effectivement ledit spectacle.

Cette ordonnance donne lieu à des analyses favorables<ref>[http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-apporte-une-reponse-adaptee-a-une-situation-extraordinaire_4346331_3224.html "Une réponse adaptée à une situation extraordinaire"], ''Le Monde'', 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref name="rolin">[http://actu.dalloz-etudiant.fr/le-billet/article/lordonnance-dieudonne-du-conseil-detat-une-decision-logique-dans-le-contexte-contemporain-de//h/91ff9b4a2df7cd063b868833ed6b6c43.html Dalloz, le Billet, Fréderic Rolin, L'ordonnance Dieudonné du Conseil d'État : une décision logique dans le contexte contemporain de la liberté d'expression, 10 janvier 2014]</ref>{{,}}<ref>[[Michaël Prazan]], [http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/22/le-rire-et-l-outrance-caracterisent-la-tradition-francaise-de-l-antisemitisme_4352256_3232.html Le rire et l'outrance : la tradition française de l'antisémitisme], ''Le Monde'', 23 janvier 2014</ref> mais aussi défavorables, celles-ci faisant remarquer qu'elle infléchit la [[jurisprudence]] touchant à la [[Liberté d'expression#France|liberté d'expression en France]]<ref>[http://www.philippebilger.com/blog/2014/01/sous-dieudonn%C3%A9-la-libert%C3%A9-.html Sous Dieudonné, la liberté ?], Blog de Philippe Bilger, billet daté du 10 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140109.OBS1905/dieudonne-c-est-une-boite-de-pandore-qui-est-ouverte.html Dieudonné : "C'est une boîte de Pandore qui est ouverte"], entretien [[Maître Eolas]], nouvelobs.com, 9 janvier 2014</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/dieudonne-pourquoi-la-decision-du-conseil-d-etat-est-tres-contestable-11-01-2014-1779137_23.php "Dieudonné: pourquoi la décision du Conseil d'État est (très) contestable], article du ''Point'', 10 janvier 2014</ref>.

[[Nicolas Dupont-Aignan]], le président de [[Debout la République]] s'oppose quant à lui à l'interdiction des spectacles de Dieudonné, mais juge les paroles de Dieudonné « inacceptables »<ref>[http://www.debout-la-republique.fr/video/contre-l-interdiction-des-spectacles-de-dieudonne-radio-rcj Contre l'interdiction des spectacles de Dieudonné (radio RCJ).]</ref>.

Le 22 janvier, [[Bruno Solo]] ancien ami de Dieudonné le déclare antisémite mais se prononce contre le censure. Selon le comédien, il vaudrait mieux « inviter [Dieudonné] sur les plateaux pour pouvoir argumenter, contre-argumenter ces propos »<ref>Interview vidéo disponible sur [[Non Stop People]] : http://www.non-stop-people.com/actu/politique/dieudonne-bruno-solo-contre-la-censure-envers-le-polemiste-52557</ref>.

===Interdit d'entrée au Royaume-Uni===
Le 3 février 2014, le [[Home Office]] britannique confirme que Dieudonné est interdit d'entrée au [[Royaume-Uni]] car considéré comme prêcheur de haine et d'antisémitisme. Cette décision est prise de manière discrétionnaire par le Home Office dirigé par la ministre de l'Intérieur [[Theresa May]], suite aux déclarations de Dieudonné annonçant qu'il viendrait soutenir en personne son ami [[Nicolas Anelka]], joueur de [[West Bromwich Albion]], accusé d'antisémitisme pour une [[Dieudonné#Le geste de la « quenelle »|« quenelle »]] exécutée lors d'un match contre l'équipe de [[West Ham United Football Club|West Ham]]. Toute personne qui transporterait Dieudonné au Royaume-Uni est passible d'une amende de {{formatnum:10000}} [[Livre sterling|livres sterling]]<ref>[http://www.euronews.com/2014/02/03/controversial-french-comedian-dieudonne-banned-from-the-uk/ ''Controversial French comedian Dieudonné banned from the UK'']</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/02/03/dieudonne-interdit-d-entree-sur-le-territoire-britannique_977452 Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une « quenelle » à la reine]</ref>.

== Spectacles et films ==


=== Spectacles avec Élie Semoun ===
=== Spectacles avec Élie Semoun ===
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* [[2014]] : ''Asu Zoa''
* [[2014]] : ''Asu Zoa''


=== Filmographie ===
== Filmographie ==
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Marc et Sophie]]'' (TV) de [[Stéphane Barbier (scénariste)|Stéphane Barbier]] et [[Guy Gingembre]] : (apparition)
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Marc et Sophie]]'' (TV) de [[Stéphane Barbier (scénariste)|Stéphane Barbier]] et [[Guy Gingembre]] : (apparition)
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Vivement lundi !]]'' (TV) de [[Didier Albert]] et [[Claire Blangille]] : (apparition)
* [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[Vivement lundi !]]'' (TV) de [[Didier Albert]] et [[Claire Blangille]] : (apparition)
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* [[2013 au cinéma|2013]] : ''Métastases'' de lui-même
* [[2013 au cinéma|2013]] : ''Métastases'' de lui-même


=== Documentaires sur Dieudonné ===
== Documentaires sur Dieudonné ==


* [[2006]] : ''Dieudonné, La Bête Noire'', documentaire anonyme de promotion réalisé par Bonnie Productions société de production de Dieudonné, abordant le traitement médiatique du sketch sur France 3, présent sur le DVD 1905 et diffusé sur Internet<ref>[[Jean-Paul Gautier]], Michel Briganti, André Déchot, ''La galaxie Dieudonné : Pour en finir avec les impostures'', Syllepse, 2011, 191 p. {{isbn|978-2849502853}}, {{p.|191}}.</ref>.
* [[2006]] : ''Dieudonné, La Bête Noire'', documentaire de promotion (sans nom de réalisateur, crédité à Bonnie Productions, société de Dieudonné) abordant le traitement médiatique du sketch sur France 3, présent sur le DVD du spectacle ''1905'' et diffusé sur Internet<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=191}}</ref>.
* [[2009 à la télévision|2009]] : ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', documentaire de [[Francesco Condemi]] et [[Béatrice Pignède]], des proches de Dieudonné<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/03/01011-20090603FILWWW00350-un-film-sur-dieudonne-pas-projete.php Le Figaro.fr], ''Un film sur Dieudonné pas projeté''</ref>. Proche d'[[Alain Soral]] et d'[[Égalité et Réconciliation]]<ref>[[Jean-Paul Gautier]], Michel Briganti, André Déchot, ''La galaxie Dieudonné : Pour en finir avec les impostures'', Syllepse, 2011, 191 p. {{isbn|978-2849502853}}, {{p.|164}}, note 36.</ref>, Francesco Condemi, ancien militant de l'ultra-gauche dans la mouvance de [[La Vieille Taupe]], est candidat la même année sur la « Liste antisioniste » menée par Dieudonné. Ce documentaire fait notamment intervenir, outre [[Alain Soral]], l'universitaire [[Négation de la Shoah|négationniste]] [[María Poumier]]<ref>Jacques Leclercq, ''Droites conservatrices, nationales et ultras : Dictionnaire 2005-2010'', L'Harmattan, 2010, 225 p. {{isbn|978-2296082649}} {{epub}} emplacements 2616 et suiv. sur 3500.</ref>.
* [[2009]] : ''Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné'', documentaire réalisé par Francesco Condemi et [[Béatrice Pignède]], des proches de Dieudonné<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/03/01011-20090603FILWWW00350-un-film-sur-dieudonne-pas-projete.php Le Figaro.fr], ''Un film sur Dieudonné pas projeté''</ref>. Proche d'[[Alain Soral]] et d'[[Égalité et Réconciliation]]<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=164}}</ref>, Francesco Condemi, ancien militant de l'ultra-gauche dans la mouvance de [[La Vieille Taupe]], est candidat la même année sur la « Liste antisioniste » menée par Dieudonné. Ce documentaire fait notamment intervenir, outre [[Alain Soral]], l'universitaire [[Négation de la Shoah|négationniste]] [[María Poumier]]<ref>Jacques Leclercq, ''Droites conservatrices, nationales et ultras : Dictionnaire 2005-2010'', L'Harmattan, 2010, 225 p. {{isbn|978-2296082649}} {{epub}} emplacements 2616 et suiv. sur 3500.</ref>.
* 2009 : ''Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?'', documentaire d’[[Olivier Mukuna]]. Selon [[Jean-Paul Gautier]] et ses coauteurs, à propos de la « nébuleuse » Dieudonné dans les cercles intellectuels et politiques belges, dont il serait l'homme-clé, « de défenseur de Dieudonné avec son film documentaire ''Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?'', Olivier Mukuna en devient alors le propagandiste officiel, son meilleur agent de promotion. » Le film fait débattre Dieudonné avec six intellectuels belges : l'écrivain Jean Bofane, le cinéaste Jan Bucquoy, l'universitaire Souhail Chichah, le journaliste José Dessart, l'écrivain Antoine Tsintungu et le linguiste Dan Van Raemdonck<ref>[[Jean-Paul Gautier]], Michel Briganti, André Déchot, ''La galaxie Dieudonné : Pour en finir avec les impostures'', Syllepse, 2011, 191 p. {{isbn|978-2849502853}}, {{p.|134-135}}.</ref>. »
* 2009 : ''Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?'', documentaire d’[[Olivier Mukuna]]. Selon [[Jean-Paul Gautier]] et ses coauteurs, à propos de la « nébuleuse » Dieudonné dans les cercles intellectuels et politiques belges, dont il serait l'homme-clé, « de défenseur de Dieudonné avec son film documentaire ''Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?'', Olivier Mukuna en devient alors le propagandiste officiel, son meilleur agent de promotion. » Le film fait débattre Dieudonné avec six intellectuels belges : l'écrivain Jean Bofane, le cinéaste Jan Bucquoy, l'universitaire Souhail Chichah, le journaliste José Dessart, l'écrivain Antoine Tsintungu et le linguiste Dan Van Raemdonck<ref>{{harvsp|Briganti|Déchot|Gautier|2011|p=134-135}}</ref> »

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|group=Note|colonnes=2}}

=== Références ===
{{références|colonnes=2}}

== Publications ==
* ''Lettres d'insulte'', illustrations de [[Tignous]], [[Le Cherche midi]], 2002, {{ISBN|2862747971}}
* ''Peut-on tout dire ?'', entretiens réalisés par [[Philippe Gavi]] et [[Robert Ménard]], en parallèle avec [[Bruno Gaccio]] [[Éditions Mordicus]], 2010, {{ISBN|978-2-918414-00-1}}

== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===
{{Autorité}}

==== Témoignages ====


==Bibliographie==
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Anne-Sophie|nom1=Mercier|lien auteur1=Anne-Sophie Mercier|titre=La Vérité sur Dieudonné|éditeur=[[Plon]]|collection=|année=2005|isbn=}}
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Anne-Sophie|nom1=Mercier|lien auteur1=Anne-Sophie Mercier|titre=Dieudonné démasqué|éditeur=[[Seuil]]|collection=|année=2009|isbn=}} (réédition augmentée du précédent ouvrage)
* {{ouvrage|langue=|prénom1=Michel|nom1=Briganti|prénom2=André|nom2=Déchot|prénom3=Jean-Paul|nom3=Gautier|lien auteur1=|lien auteur2=|lien auteur3=|titre=La Galaxie Dieudonné|éditeur=[[Éditions Syllepse|Syllepse]]|collection=|année=2011|isbn=}}
* {{Ouvrage|prénom1=Valérie|nom1=Igounet|lien auteur1=Valérie Igounet|titre=Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste|éditeur=Denoël|année=2012|pages totales=464|isbn=978-2207259986|passage=365-395}}
* {{Ouvrage|prénom1=Pierre-André|nom1=Taguieff|lien auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=La judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial|éditeur=Odile Jacob|année=2008|pages totales=688|isbn=978-2738194909}}
* [[Olivier Mukuna]], ''Dieudonné. Entretien à cœur ouvert'', Éditions EPO, 2004, {{ISBN|2872622179}}
* [[Olivier Mukuna]], ''Dieudonné. Entretien à cœur ouvert'', Éditions EPO, 2004, {{ISBN|2872622179}}
* [[Olivier Mukuna]], ''Égalité zéro ! Enquête sur le procès médiatique de Dieudonné'', [[Éditions Blanche]], 2005, {{ISBN|2846281300}}
* [[Olivier Mukuna]], ''Égalité zéro ! Enquête sur le procès médiatique de Dieudonné'', [[Éditions Blanche]], 2005, {{ISBN|2846281300}}
* Dieudonné, ''Lettres d'insulte'', illustrations de [[Tignous]], [[Le Cherche midi]], 2002, {{ISBN|2862747971}}

* ''Peut-on tout dire ?'', entretiens avec Dieudonné et [[Bruno Gaccio]], réalisés par [[Philippe Gavi]] et [[Robert Ménard]] [[Éditions Mordicus]], 2010, {{ISBN|978-2-918414-00-1}}
==== Travaux ====
*Frédéric Haziza, ''Vol au-dessus d'un nid de fachos: Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres'', Fayard, 2014

* {{ouvrage|prénom1=Jean-Paul|nom1=Gautier|lien auteur1=Jean-Paul Gautier|prénom2=Michel|nom2=Briganti|lien auteur2=|prénom3=André|nom3=Déchot|lien auteur3=|titre=La galaxie Dieudonné : Pour en finir avec les impostures|éditeur=Syllepse|année=2011|pages totales=191|isbn=978-2849502853}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Valérie|nom1=Igounet|lien auteur1=Valérie Igounet|titre=Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste|éditeur=Denoël|année=2012|pages totales=464|isbn=978-2207259986|passage=365-395}}
* [[Anne-Sophie Mercier]], ''La vérité sur Dieudonné'', [[Plon]], 2005, 191 p. {{ISBN|978-2259203197}}
* {{Ouvrage|prénom1=Pierre-André|nom1=Taguieff|lien auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=La judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial|éditeur=Odile Jacob|année=2008|pages totales=688|isbn=978-2738194909}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Antisémitisme]]]
* Idéologie : [[Antisionisme]], [[Antisémitisme en France]].
*[[Antisémitisme en France]]
* Critique : [[Concurrence des victimes]].
*[[Antisionisme]]
* Vie personnelle et professionnelle : [[Élie et Dieudonné]], [[Ordonnance Dieudonné du Conseil d'État du 9 janvier 2014]].
*[[Nouvel antisémitisme]]

*[[Concurrence des victimes]]
*[[Élie et Dieudonné]]
=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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* {{Site officiel|http://www.dieudosphere.com}} de Dieudonné.
* {{Site officiel|http://www.dieudosphere.com}} de Dieudonné.
* {{imdb nom|id=0226386}}
* {{imdb nom|id=0226386}}
== Notes et références ==
=== Références ===
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=== Notes ===
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Version du 5 février 2014 à 03:36

Dieudonné
Description de cette image, également commentée ci-après
Dieudonné, en 2009.
Nom de naissance Dieudonné M'bala M'bala
Alias
Dieudo
Naissance (58 ans)
Fontenay-aux-Roses, France
Nationalité Drapeau de la France Français
Profession
Humoriste, acteur, producteur de spectacles, gérant de théâtre
Autres activités
Militant politique, réalisateur

Dieudonné M'bala M'bala, dit Dieudonné, est un humoriste, acteur et militant politique français né le à Fontenay-aux-Roses.

Il se fait d'abord connaître en formant, avec Élie Semoun, le duo comique Élie et Dieudonné, puis se produit en solo. Parallèlement, il s'engage en politique à partir de la fin des années 1990. Dieudonné est d'abord marqué à gauche, mais son image publique se modifie à compter du début des années 2000 : plusieurs de ses déclarations lui valent des premières accusations d'antisémitisme et déclenchent de vives polémiques, qui vont croissant dans les années suivantes. Progressivement marginalisé au sein des milieux du spectacle, il se rapproche du Front national qu'il avait auparavant combattu et, plus largement, de l'extrême droite. Il multiplie les provocations publiques, allant jusqu'à côtoyer les milieux négationnistes, et connaît de nombreux procès et plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale.

Dieudonné est, dans les années 2010, considéré par l'essentiel des médias, des politologues et de la classe politique française, comme un militant antisémite, et plus particulièrement comme un représentant du nouvel antisémitisme ; lui-même se présente comme « antisioniste » et « antisystème ». Malgré les polémiques qui l'entourent, l'humoriste continue d'être soutenu par un public à la composition hétéroclite.

Biographie

Dieudonné naît en 1966 d'une union entre Josiane Grué, sociologue française originaire de Bretagne, et Dieudonné Joseph M'Bala, expert-comptable camerounais originaire du village Ollama et de l'ethnie Ewondo. Il grandit en banlieue parisienne et habite successivement à Antony, Bagneux et Verrières-le-Buisson[1],[2],[3],[4],[5].

Dieudonné passe sa jeunesse au sein d'une famille plutôt sympathisante de gauche. Sorti du lycée sans diplôme, il ne fait pas d'études supérieures et commence à travailler comme commercial polyvalent. Lui-même décrit ses débuts dans la vie active en ces termes : « Six mois dans chaque boîte, pas plus. Juste ce qu'il faut pour toucher les Assedic ». Durant ses périodes de chômage, il s'essaie à l'écriture de sketches comiques[2],[6].

Débuts avec Élie Semoun

Dieudonné fait ses débuts sur scène dans des café-théâtres, où il se produit avec Élie Semoun, un ami qu'il a rencontré en terminale. En 1991, une participation à une « scène ouverte » au café de la gare leur permet de se faire remarquer. Dans les années 1990, le duo Élie et Dieudonné accède rapidement à la notoriété, notamment grâce à ses passages à la télévision. Les deux partenaires tournent volontiers en dérision leurs propres origines et les tensions entre communautés, notamment dans des sketchs mettant en scène « Cohen », interprété par Élie, et « Bokassa », interprété par Dieudonné[2],[7],[8] : Élie et Dieudonné apparaissent comme un duo comique antiraciste, ayant pour habitude de reprendre au second degré les discours et les attitudes racistes comme les diverses intolérances, pour mieux les parodier et les dénoncer[9]. Leurs spectacles, Élie et Dieudonné, puis Élie et Dieudonné en garde à vue, rencontrent d'importants succès publics[8].

Dieudonné crée en 1993 avec Élie Semoun la société Bonnie productions ; l'essentiel du capital en est cependant détenu par Dieudonné et son frère. L'humoriste crée par la suite plusieurs autres sociétés de production et d'édition[4]. Dieudonné assure le management du duo, et se montre de plus en plus pointilleux sur le plan professionnel, qu'il s'agisse des aspects financiers - exigeant qu'ils soient rémunérés pour se produire dans des émissions auxquelles, à leurs débuts, ils participaient gratuitement - ou du contenu artistique - il refuse ainsi d'interpréter une caricature d'Africain dans l'émission Coucou c'est nous !. Dieudonné acquiert ainsi dans les années 1990, dans les milieux du spectacle, une réputation de personne intransigeante, voire d'« emmerdeur »[2].

En 1994, le duo remporte un franc succès en interprétant sur France 2 une émission spéciale, L'Avis des bêtes : une certaine idée de la France, pour laquelle la chaîne leur avait donné carte blanche. Ils y interprètent divers sketches, et partagent la vedette avec d'autres artistes comme Franck Dubosc, Dany Boon et Tom Novembre[10]. La même année, Dieudonné apparaît dans le clip du titre Ça fait partie de mon passé de Fabe. C'est également en 1994 qu'il s'installe en Eure-et-Loir avec sa femme et ses enfants, à Saint-Lubin-de-la-Haye, dans une ferme qui sert également de lieu de travail aux permanents de sa société de production ; Dieudonné utilise la ferme pour loger un collectif artistique informel, et produire du spectacle vivant[2]. Il acquiert également au Mesnil-Simon une demeure, qui devient ensuite son domicile principal et le siège de sa société[11],[12].

Élie Semoun forme jusqu'en 1997 avec Dieudonné le duo Élie et Dieudonné.

En 1995, Dieudonné interprète en solo un single, J’m’en cure le zen. Il sort l'année suivante Le chant du muet, recueil de poèmes et de chansons humoristiques. Dans le même temps, ses relations avec Élie Semoun se détériorent ; le fait que Dieudonné assure la gestion financière du duo finit par entraîner une brouille avec son partenaire ; en 1997, peu après le tournage du film Le Clone, premier et dernier long-métrage à mettre le duo en vedette, les deux compères se séparent. Élie Semoun dénonce par la suite l'attitude en affaires de Dieudonné, à qui il reproche d'être « un vendeur de bagnoles, totalement obnubilé par l'argent »[2],[10],[9] et d'avoir réparti les revenus du duo de manière inéquitable[13].

Carrière en solo

En 1997, peu après la séparation du duo, Dieudonné interprète son premier spectacle en solo, Dieudonné tout seul[2]. Ce one-man-show ambitieux a pour thème un faits divers criminel raconté par divers témoins, chacun ayant sa propre version de l'histoire : il bénéficie dans la presse française d'un accueil très positif, parfois même dithyrambique, certains chroniqueurs saluant en Dieudonné un comique « social », voire « intello »[14]. En 1998, Dieudonné participe à la chanson Je crois que ça va pas être possible de l’album Essence ordinaire du groupe Zebda[15]. Il continue également d'investir dans des projets artistiques en Eure-et-Loir : en 1999, il achète la ferme de la Moufle à Vert-en-Drouais pour la transformer en plate-forme culturelle et accueillir des jeunes, notamment issus des cités, dans « un endroit un peu roots » ; ce projet suscite une polémique locale, et n'aboutit finalement pas, semble-t-il faute d'implication sérieuse de la part de Dieudonné. Le maire du village, qui avait soutenu le projet malgré l'opposition d'une partie des riverains, accuse par la suite Dieudonné de n'avoir cherché qu'à entretenir sa propre publicité[2],[16],[17]. A partir de 1999, Dieudonné loue à Paris le théâtre de la Main d'or, où il se produit régulièrement lui-même, tout en accueillant, produisant et mettant en scène des représentations d'autres artistes[4].

Au début des années 2000, Dieudonné écrit et interprète à intervalles réguliers des one-man-shows qui lui valent une réputation d'humoriste talentueux, doué notamment pour la provocation et capable d'aborder des thèmes ambitieux. En 2001, son deuxième spectacle en solo, Pardon Judas, a pour sujet les religions monothéistes, auxquelles l'humoriste réserve un traitement particulièrement critique, adressant notamment des piques féroces à l'islam[18]. La Dépêche du Midi parle à l'époque du « phénomène Dieudonné », capable d'amuser comme de déranger, et qui « a une façon de passer les bornes qui rappelle le Charlie Hebdo de la première heure »[19]. Revenant en 2014 sur la carrière de Dieudonné, Le Figaro juge que ce dernier, avant son évolution politique, a « peut-être été le meilleur » des humoristes français, et cite en exemple son one-man-show de 2003, Le Divorce de Patrick, « un spectacle culte, drôle et méchant »[20]. Dressant un bilan similaire, L'Express juge également que Dieudonné était « un des meilleurs comiques de sa génération, avant de basculer dans une autre dimension »[21].

Dieudonné continue en parallèle d'apparaître au cinéma ; il tient des rôles dans diverses comédies, comme Le Derrière, réalisé par Valérie Lemercier, ou Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, réalisé par Alain Chabat. Il multiplie les collaborations artistiques, comme en 2000 un duo avec Gad Elmaleh dans une chanson rap intitulée J’ai la haine, ou des participations à des albums d'artistes comme La Brigade, Saïan Supa Crew, Tom Novembre, Oxmo Puccino ou Disiz La Peste[22],[10].

Premiers engagements en politique

Dieudonné, qui dit n'avoir, dans sa jeunesse, « jamais vraiment souffert » du racisme, commence à s'intéresser à la politique en 1995, à l'occasion de l'affaire Ibrahim Ali : sa rencontre avec les parents de ce jeune d'origine comorienne, tué par un militant du Front national, est pour lui « comme un déclic », qui le pousse à prendre position contre l'extrême droite. Son installation non loin de Dreux, terre d'élection traditionnelle du Front national, l'amène notamment à s'engager contre ce parti qu’il dit alors considérer comme un « cancer »[2],[23]. Dieudonné lance une formation politique, le « parti des utopistes » et, lors des législatives de 1997, il se porte candidat dans la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir, à Dreux, pour s'opposer à Marie-France Stirbois, représentante locale du FN. Dieudonné s'adresse presque exclusivement, durant sa campagne, aux jeunes des cités, à qui il promet des stages sportifs et des projets culturels. Selon divers témoignages, Dieudonné mène à l'époque une campagne très superficielle, sans permanence de campagne ni réelle présence sur le terrain, se semble essentiellement avoir voulu « apporter sa popularité » en se basant sur son succès auprès de la jeunesse locale. Il obtient 7,74% des suffrages[24],[2],[25].,[26]. Le combat de Dieudonné contre Marie-France Stirbois, alors personnalité très en vue du Front national, permet à l'humoriste d'être encensé par une certaine gauche : Noël Mamère le rencontre et fait son éloge, l'humoriste Marc Jolivet, proche des Verts, lui présente Daniel Cohn-Bendit. Parmi les autres humoristes, Guy Bedos fait part à l'époque de son admiration pour Dieudonné et Édouard Baer, qui fait sa connaissance à cette occasion, pense un temps monter avec lui un projet de film sur l'Afrique[27].

Dieudonné revendique le sérieux de ses engagements, ce qui contraste avec son image de comique et surprend parfois les médias[2]; il prend notamment position en faveur de la régularisation des sans-papiers et du droit de vote des immigrés, ainsi que du droit au logement, pour lequel il soutient activement le DAL[28]. En 1998, il est candidat aux élections régionales dans le Centre, à la tête de la liste divers gauche Les Utopistes ; il déclare à l'époque : « Mon obligation de résultat, c'est de participer à faire barrage au Front national »[29]. Sa liste obtient 4,77 % des suffrages[30]. En 1999, il participe, avec la romancière Calixthe Beyala, au collectif Égalité, qui contribue à lancer en France le débat sur la discrimination positive, les quotas de minorités, et la visibilité des personnes de couleur dans les médias[31]. En 2000, il rejoint un collectif d’humoristes européens anti-Haider[32]. La même année, il reçoit de l'ONU le titre honorifique d'« homme de bonne volonté dans sa lutte contre le racisme »[33]. Lors des élections municipales de 2001, il soutient la liste des Motivé-e-s à Toulouse[34].

Le , il annonce son intention d'être le candidat des Utopistes à l'élection présidentielle de 2002[35]. Il échoue finalement à réunir les parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Dans le cadre de cette candidature, Dieudonné se revendique de la « troisième gauche verte ». Il présente par ailleurs l’esclavage comme la « tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité » et met en garde contre « un deux poids deux mesures » dans l’indemnisation des descendants des victimes de crimes historiques[36].

Après sa candidature présidentielle avortée, il se présente aux législatives dans la huitième circonscription du Val-d'Oise - avec comme suppléante la chanteuse Joby Valente, vice-présidente du Collectif des Filles et Fils d'Africains Déportés, COFFAD — pour affronter le député PS sortant, Dominique Strauss-Kahn[37]. Il vise alors l'électorat de la communauté afro-antillaise. Accusé de communautarisme, il réplique en renvoyant Dominique Strauss-Kahn « à son propre communautarisme » et en ajoutant « Il a été ministre des Finances, mais j'aurais aussi aimé qu'il apporte une aide au peuple palestinien qui subit des humiliations terribles ». Durant sa campagne, il déclare également « Je me défie de tout communautarisme, contrairement à DSK, qui soutient les intérêts d'Israël »[38],[39]. Dieudonné revendique par ailleurs à cette occasion le soutien que lui apporte le Parti des musulmans de France. Il recueille finalement 2,18 % des suffrages[40],[41],[42]. Dans la première moitié des années 2000, Dieudonné semble notamment viser à unifier, par son action politique, les différentes communautés noires de France[43] : il attire autour de lui différentes associations et personnalités, notamment antillaises, qui voient en lui un porte-parole médiatique. Ses partisans s'expriment sur internet, notamment via le site Les Ogres (« Ouvertures géographique religieuse ethnique sociale »). Le parallélisme entre la traité négrière et la Shoah tient une place importante dans le discours du COFFAD, qui fait partie du « noyau dur » de l'entourage de Dieudonné[44],[Note 1].

De 2000 à 2003 : premiers propos controversés

En 2000, Dieudonné projette de se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un film sur l'histoire de la traite négrière, centré autour du Code noir. A la même époque, il commence à se rapprocher de certains mouvements noirs radicaux, notamment la Nation of Islam américaine qui tente alors de s'implanter en France. Dieudonné permet à l'aile française de la NOI d'organiser un meeting au théâtre de la Main d'or. Il croise à cette occasion Kémi Seba, alors âgé de 18 ans[45],[46]. Le 21 mars 2000, Dieudonné accorde à France-Soir une interview dans laquelle il déclare : « Les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d'expression : le sport et l'humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités car les Noirs ne sont que des grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste, le capitaliste puissant ; il n'y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir [...] Le Béké (le "Gros Blanc") est fini... La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa déchéance [...] Lutter contre la discrimination raciale, c'est aussi demander au garant de cette soi-disant morale, le pape Jean-Paul II, de démissionner ; car il n'est pas l'envoyé de Dieu, c'est un homme comme les autres ; l'Église catholique cautionne l'argent, la différence et le racisme ; après avoir demandé pardon à Dieu, le pape aurait dû dire à l'humanité : “vous êtes libres”, car aujourd'hui, les hommes n'ont plus besoin de leader. » Ces propos lui valent un procès pour « diffamation raciale et religieuse » de la part de l'AGRIF - une association proche du Front national[47]. - qui accuse l'humoriste de racisme anti-blanc et anti-catholique. Condamné en première instance, Dieudonné est finalement relaxé en appel en mars 2002[48],[49].

Dieudonné demande pour son film sur le Code noir une aide à l'écriture au CNC ; celle-ci lui est finalement refusée en janvier 2002[50]. Dieudonné reviendra à plusieurs reprises sur ce refus, accusant « les sionistes du CNC » de pratiquer un « deux poids, deux mesures », comparant le mauvais sort mémoriel fait selon lui à la traite des Noirs par rapport à la Shoah. Ces propos de Dieudonné seront perçus comme de l'antisémitisme par des associations antiracistes telles l'UEJF, la LICRA, la LDH[51]. Ce refus du CNC est selon Dieudonné le déclencheur de ses prises de position ultérieures[52].

Le 29 janvier 2002, alors qu'il tente de se porter candidat à l'élection présidentielle, Dieudonné accorde une interview à Lyon Capitale dans laquelle il déclare  : « Le racisme a été inventé par Abraham. “Le peuple élu”, c’est le début du racisme. Les musulmans aujourd’hui renvoient la réponse du berger à la bergère. Juifs et musulmans pour moi, ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe pas parce que juif n’existe pas. Ce sont deux notions aussi stupides l’une que l’autre. Personne n’est juif ou alors tout le monde. Je ne comprends rien à cette histoire. Pour moi, les juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première. Certains musulmans prennent la même voie en ranimant des concepts comme “la guerre sainte”[53]. » Des associations de lutte contre l'antisémitisme (UEJF, LICRA) et le Consistoire décident de porter plainte pour injure raciale. Élie Semoun, de son côté, l'accuse de devenir une « sorte de Le Pen de gauche[54] ». L'humoriste est initialement relaxé, puis cette relaxe est confirmée par la cour d'appel de Paris en février 2006, et finalement un pourvoi aboutit à la cassation en assemblée plénière de cette relaxe en février 2007, la cour lui reprochant l'expression « les juifs, c'est une secte, une escroquerie. C'est une des plus graves parce que c'est la première » qui constituerait une « injure visant un groupe de personnes en raison de son origine »[55].

En février 2002, interviewé par L'Écho des savanes, il déclare « Ben Laden restera dans l'histoire, sa notoriété est internationale et indiscutable. Pour moi, c'est le personnage le plus important de l'histoire contemporaine. Il a réussi à changer les rapports de force. Il est seul contre la plus grande puissance du monde. Donc forcément cela impose le respect. » ; ces propos provoquent une nouvelle controverse[56] et lui valent d'être poursuivi par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme ». Il est définitivement relaxé en juin 2004[57].

En octobre 2002, dans un entretien accordé au site internet blackmap et qui passe inaperçu dans un premier temps, Dieudonné parle des Juifs comme d'un « peuple qui a bradé l'holocauste, qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de l'argent ». Interrogé sur « l'amélioration de la visibilité des Noirs en France, que ce soit dans le domaine artistique ou dans d'autres domaines », il se plaint ainsi de la situation  : « Non, je pense que les Noirs font toujours peur. Il existe toujours un lobby très puissant qui a le monopole de la souffrance humaine et qui ne nous reconnaît absolument aucune existence ! [...] le lobby juif déteste les Noirs, vraiment ! Étant donné que le Noir, dans l'inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c'est leur business ! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance[58]. »

Intervention sur France 3 en 2003

La polémique médiatique reprend lorsque, le , sur le plateau de l’émission On ne peut pas plaire à tout le monde, Dieudonné interprète au cours d’un sketch un activiste extrémiste sioniste, portant un "chapeau de Juif" orthodoxe à papillotes, une cagoule et un treillis militaire, qualifiant d’acte antisémite la présence de Jamel Debbouze sur le plateau[59], avant de lancer un appel aux jeunes des cités : « Convertissez-vous comme moi. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste, qui vous offrira beaucoup de débouchés[60] ». Le personnage interprété par Dieudonné conclut son discours par un cri, que la plupart des médias retranscrivent par « Isra-heil ! »[61],[62],[63], et par une parodie de salut nazi. Ce sketch, qui avait fait rire Jamel Debbouze et le public[64], est condamné par diverses personnalités politiques[65] et entraîne un avertissement du CSA à France 3[66], ainsi qu’une plainte de la LICRA, de l’UEJF et du Consistoire pour diffamation raciale pour laquelle Dieudonné est relaxé une première fois par le tribunal de première instance, puis également par la cour d’appel en septembre 2005[67]. Dieudonné affirmera devant la justice avoir simplement crié « Israël ! ». La justice française estime finalement que l’expression est inaudible, mais n'est « en toute hypothèse pas Israheil » (selon le compte-rendu du jugement) et que le geste est trop mal exécuté pour être assimilé à un vrai salut nazi, déboutant ainsi les plaignants[68],[69]. Dans une interview à la suite de la plainte de l’UEJF, Dieudonné reprend pourtant à son compte l’expression « Isra-heil ! » et qualifie son geste de « salut fasciste, plus impérialiste dans [son] esprit que fasciste »[70]. Ce sketch et les réactions qu’il a suscitées sont à l’origine du spectacle « Mes excuses », que Dieudonné avait initialement prévu d’intituler « Mes excuses, dans ton cul », et qu’il a renommé dans « un souci d’apaisement »[71]. Suite à l’épisode du sketch sur France 3, la polémique enfle, alimentée par de nouveaux propos controversés[72],[73].

Cet épisode marque le début d'un tournant dans l'image publique de Dieudonné. Ses opposants lui reprochent dès lors, non seulement de pratiquer le communautarisme en mettant en concurrence les mémoires, mais également de mêler son discours d'antisémitisme. Pierre-André Taguieff juge en 2004 que le discours de l'humoriste relève des « thèmes récurrents qui structurent l’imaginaire antijuif moderne[74] ». Ses partisans avancent pour leur part son « anticommunautarisme » et son « antisionisme » revendiqués. Dieudonné, lui, affirme qu’après le succès en 2003 de son sketch La fine équipe du 11 dans lequel il se moquait des terroristes islamistes, il souhaitait également faire ce sketch chez Fogiel et se moquer de certains Juifs pour montrer qu’il n’avait pas de parti pris anti-musulman[75]. Il se défend des accusations d'antisémitisme et[76] porte plainte contre Marc-Olivier Fogiel pour la diffusion d'un SMS écrit par un assistant de l'émission et qui réagissait à son sketch en disant (« Dieudo, ça te ferait rire si on faisait des sketches sur les odeurs des blacks ? ». L'animateur est finalement condamné en 2005 pour « injure à caractère racial »[77].

Nouvelles controverses et radicalisation politique en 2004-2005

En janvier 2004, Dieudonné accorde au magazine The Source une interview dans laquelle il accuse l’animateur Arthur de « financer de manière très active [avec sa société de production] l’armée israélienne qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens ». Arthur porte plainte, et la justice, reprochant à Dieudonné de lier l’animateur à « un lobby très puissant ayant fait main basse sur les médias », le condamne en juin 2006 pour diffamation envers l’animateur[78].

En février 2004, Dieudonné joue à la Bourse du Travail de Lyon. Une manifestation[79], regroupant des membres du Consistoire, de l’UEJF et de la Fédération sioniste de France, est organisée en opposition à l’humoriste devant le théâtre ; d’abord pacifique, elle tourne mal lorsque des manifestants entrent dans le théâtre et perturbent la représentation. Quelqu'un allume une mèche dans une bouteille contenant de l'acide, ce qui diffuse de la fumée dans la salle. Deux personnes sont légèrement blessées lors des échauffourées dans le public. Le lendemain, l’UEJF condamne ces incidents[80],[81],[82],[83].

Quelques jours plus tard, Dieudonné donne une interview au Journal du dimanche[84] et revient sur la manifestation et l’agression lors du spectacle. À une question d’un journaliste qui lui demandait comment il avait vécu les manifestations avant son spectacle, il répond : « Les ligues juives insultaient les spectateurs, ils m’insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le CRIF ne condamne pas et excuse même ! Un homme a été arrêté, qui fait partie de ces mouvements d’extrême droite sionistes, racistes et xénophobes. « Sale nègre », « les Juifs auront ta peau », voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon. Ceux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage. Ils m’accusent d’être antisémite. Ça n’a aucun sens, personne dans ma famille n’a servi dans la Wehrmacht. Mais c’est Israël qui a financé l’Apartheid et ses projets de solution finale. » Ses propos relancent la polémique et valent par la suite à Dieudonné d'être condamné, en novembre 2007, pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse »[85],[86].

À la suite de l'incident de Lyon, le spectacle qu'il devait donner à l'Olympia est annulé[87],[88],[89]. Dans le courant de l'année 2004, Dieudonné en butte à l'hostilité de divers militants juifs, notamment ceux de la Fédération sioniste de France qui réussit à faire annuler plusieurs de ses représentations en menant des actions parfois violentes[90]. Dieudonné prétend avoir, dès cette époque, fait l'objet d'un « lynchage » médiatique. La journaliste Anne-Sophie Mercier, qui a rédigé un livre d'enquête sur lui, souligne au contraire qu'en 2004, l'humoriste faisait encore l'objet, de la part d'une grande partie des médias et du monde du spectacle, d'une « étonnante mansuétude ». En effet, si ses invitations dans les médias se raréfient durant quelques mois à la suite de ses propos, elles reprennent ensuite dans le courant de l'année ; Thierry Ardisson le reçoit à deux reprises dans ses émissions sur France 2. Des personnalités comme Édouard Baer, Gérard Miller ou Ariel Wizman s'éloignent de lui dès cette époque, mais d'autres, comme Laurent Ruquier, Bruno Gaccio, Christophe Alévêque ou Guy Bedos, lui conservent leur soutien. Noël Mamère, l'homme politique dont il est alors le plus proche, reconnaît qu'il a « totalement déraillé » dans son sketch, mais lui trouve à l'époque des circonstances atténuantes. Les attaques dont Dieudonné fait l'objet ont en outre pour effet de le mettre dans la position de la victime, et lui valent des soutiens au nom de la liberté d'expression. L'Union juive française pour la paix dénonce à l'époque les menaces qu'une « frange d'extrémistes » fait peser sur Dieudonné[89].

A partir d'avril 2004, Dieudonné interprète un nouveau one-man-show, ironiquement intitulé Mes excuses : il y expose de manière récurrente une vision du monde où les Juifs règnent sur la pensée et le discours. Des acolytes, déguisés en militaires, incarnent une « police de l'esprit », qui vient régulièrement le rappeler à l'ordre durant le spectacle. On lui interdit notamment de prononcer le mot « Palestinien » et on lui rappelle que « lécher le cul du CRIF est recommandé ». Dieudonné présente durant le spectacle ses « excuses » au « peuple élu », mais enchaîne ensuite sur un bras d'honneur[91].

Toujours en 2004, le rabbin Haïm Korsia, conseiller du grand-rabbin de France Joseph Sitruk, souhaite emmener l’humoriste à Auschwitz[92],[93]. Ce projet est annulé la même année, à la suite notamment de réactions négatives du Grand-rabbinat et de la commission Shoah du Consistoire[94],[95]. Dieudonné se rend par la suite seul à Auschwitz, à titre privé[96].

En février 2004, l'association Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient, organisation à la fois pro-palestinienne mais également radicalement anti-israélienne, apporte son soutien à Dieudonné, dénonçant le fait que celui-ci soit privé de sa liberté d'expression « parce qu'il ose brocarder la politique d'Israël et le communautarisme juif »[97]. Il figure sur la liste EuroPalestine, présentée par l’association aux élections européennes de juin, dans la circonscription Île-de-France ; il n’est pas élu, la liste ayant obtenu 1,83 % des suffrages exprimés (50 037 voix) dans les huit départements de la circonscription[98]. Après cet échec, Dieudonné s’éloigne en octobre de ses anciens colistiers, estimant que « le projet, ponctuel au départ, se transforme en mouvement politique[99] ». L’association justifie, quant à elle, la rupture par le fait que l'humoriste suive « une pente très glissante » en fréquentant des personnalités comme Alain Soral, habitué des « propos antisémites » et Ginette Skandrani, « antisémite et négationniste connue »[100],[Note 2].

Il cofonde ensuite l’association Les OGRES Utopistes Concrets (leur site internet[101] est mentionné dans un rapport de Jean-Yves Camus sur l’antisémitisme en France comme étant le « plus virulent » en la matière[102]). Le MRAP porte plainte contre le site, parlant de la diffusion de « propos infâmes qui rappellent les pires heures de l’occupation nazie et de l’antisémitisme français »[103]. Dieudonné parraine dans le même temps l’association La Banlieue s’exprime : ce groupement qui prétend, via son site internet éponyme, apporter une réponse aux « révoltes » de 2005, mais fonctionne dans les faits comme une caisse de résonance des positions de Dieudonné[104][105],[106].

Après l'aventure de la liste EuroPalestine, Dieudonné s'efforce de se présenter comme un porte-parole des revendications, non seulement des Noirs, mais également des Arabes. Son succès auprès de la communauté arabo-musulmane est cependant nettement plus mitigé qu'auprès des Afro-antillais[107].

Le 11 novembre 2004, Dieudonné organise au théâtre de la Main d'Or une rencontre avec quatre rabbins de Neturei Karta (groupe marginal[108] de Juifs ultra-orthodoxes antisionistes) venus à Paris prier pour le dirigeant palestinien Yasser Arafat, alors hospitalisé[109]. Jean-Yves Camus voit à l'époque dans cette rencontre « la preuve tangible de la radicalisation de Dieudonné »[110].

Le 29 décembre 2004, Dieudonné donne au Zénith de Paris la dernière représentation de la tournée de Mes Excuses, en présence de plusieurs de ses soutiens comme Jamel Debbouze, Daniel Prévost, Djamel Bouras, Guy Bedos et Noël Mamère. Jouant devant cinq mille spectateurs, Dieudonné fait huer par la salle diverses personnalités juives du show-business et des médias ; Anne-Sophie Mercier voit dans cette représentation « le plus grand meeting antisémite qu'on ait vu en France depuis soixante ans », animé par « un homme de gauche, longtemps proche des Verts, héros de l'antiracisme ». Les médias français réagissent assez peu sur le moment ; ce n'est que le 3 février 2005 que la polémique rebondit vraiment quand Bernard-Henri Lévy, l'une des personnalités visées durant le spectacle, signe dans Le Point une tribune qui dénonce en Dieudonné un « fils de Le Pen »[111],[112]. Jean-François Kahn dénonce à son tour, dans Marianne, l’« immonde rhétorique de Dieudonné » et parle de « jamais vu depuis 60 ans : une salle de 5 000 personnes a fait une standing ovation à des propos répétitivement et ouvertement antisémites »[113]. Claude Askolovitch, dans Le Nouvel Observateur, résume à la même époque le parcours de Dieudonné comme celui d'un homme passé « de la cause noire à la haine des juifs »[114],[115].

Le 16 février 2005, lors d’une conférence de presse à Alger, Dieudonné qualifie la commémoration de la Shoah de « pornographie mémorielle »[116],[117]. Ces propos entraînent une nouvelle polémique et un procès. Dans un même temps, il s’en prend au « lobby sioniste, qui cultive l’unicité de la souffrance » et se plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des « autorités sionistes »[118] qui dominent, selon lui, le CNC. Lors de cette même conférence de presse, Dieudonné s'en prend également au CRIF et au Premier ministre d’alors, Jean-Pierre Raffarin, à qui il reproche d'avoir condamné les artistes qui cherchent à « faire applaudir la haine » au cours d’un discours prononcé lors du dîner du CRIF : « Il y a le CRIF, cet organe d'inquisition qui est là – il y avait dix-sept ministres de la République et Raffarin en personne qui étaient au CRIF le week-end dernier – qui m'accuse maintenant parce que, évidemment, le CRIF, faut toujours leur lécher le cul, à cette équipe de malfrats, cette mafia qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile, s'ils continuent à faire ça[119]. » Dieudonné est finalement condamné, en 2008, à 7 000 euros d’amende pour diffamation publique à caractère racial[118]. Dieudonné prétend à l'époque avoir emprunté l'expression « pornographie mémorielle » à une historienne israélienne, Idith Zertal ; Pierre-André Taguieff souligne que celle-ci n'a jamais employé ce terme, qui lui a été attribué par un militant d'extrême-gauche « antisioniste », dans un texte diffusé sur internet qui est probablement la source consultée par Dieudonné[120].

En mars 2005, peu après la polémique sur ses propos tenus à Alger, Dieudonné se rend en Martinique pour y donner une représentation de Mes excuses. Immédiatement après son arrivée, il est agressé et frappé par quatre Juifs d'extrême droite, tous proches de la Ligue de défense juive. Ceux-ci expliqueront ensuite avoir reconnu fortuitement Dieudonné à l'aéroport et avoir décidé de lui « donner une leçon »[121],[122]. L'affaire fait grand bruit en Martinique, où Dieudonné reçoit le soutien de plusieurs élus indépendantistes comme Garcin Malsa, et profite notamment de ses contacts au sein de l'extrême gauche locale. Le 4 mars, alors que les agresseurs sont jugés en comparution immédiate, une manifestation de soutien a lieu devant le tribunal de Fort-de-France. Les manifestants scandent « Dieudonné est mon frère, Dieudonné est mon sang » ; certaines personnes crient « Mort aux Juifs ! » Lors du procès, Dieudonné assure que les ancêtres de ses agresseurs auraient acheté des esclaves noirs, et présente les quatre hommes comme un « commando d'élite de l'armée israélienne ». Les agresseurs sont condamnés à un mois de prison ferme[121],[123]. Le lendemain du procès, l'écrivain martiniquais Aimé Césaire reçoit Dieudonné ; il déclare « il est jeune, il va à l'essentiel, il a mon soutien », et désigne ensuite l'humoriste par ces mots : « la jeunesse, l'avenir et cela me réconforte[124] ». Des proches d'Aimé Césaire dénoncent par la suite l'instrumentalisation de ce dernier par Dieudonné, et affirment que Césaire, alors âgé de 92 ans, ignorait tout de l'humoriste[125]. L'historien Pap Ndiaye va jusqu'à parler de « captation d'héritage »[126] et de « détournement de vieillard[127] ».

Le 28 mars, Dieudonné est interrogé à l’antenne de la radio Beur FM ; l'essentiel de ses propos tourne autour du « complot sioniste ». Pierre-André Taguieff, analysant son discours, juge qu'il se fonde sur « une vision conspirationniste du monde, où ceux qu'il appelle "les sionistes", incarnation du Mal, tiennent le rôle principal »[128]. Durant l'émission, Dieudonné revient notamment sur le grand profit qu’auraient tiré certains Juifs de la traite négrière, et plus globalement sur le rôle de la communauté juive : « Il y a eu des Juifs négriers qui s’en sont foutu plein les fouilles avec le commerce des Noirs. […] C’est une communauté qui a particulièrement bien gagné sa vie mais ça n’est pas la seule, les protestants, les chrétiens ont bien gagné leur vie. La communauté juive avait, aux États-Unis, quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux. […] Le premier article du Code noir, c’est : Nous interdisons le commerce aux Juifs. Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est-à-dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça[129]. » Il déclare également : « dans le livre de classe de mes enfants, j'ai arraché les pages sur la Shoah. Je le ferai tant que notre douleur ne sera pas reconnue »[130]. Les propos de Dieudonné, outre le fait d'imputer aux Juifs un comportement génocidaire à l'égard des Noirs, sont historiquement faux, les Juifs n'ayant bénéficié d'aucun monopole dans le commerce de l'esclavage[131]. Interviewé trois jours plus tard sur Méditerranée FM, il déclare : « La vérité, c'est qu'effectivement, ce peuple juif qui se dit persécuté de toujours a aussi participé à des persécutions ignobles. Il faut aussi qu'il assume »[132]. Dans les jours qui suivent son interview sur Beur FM, Dieudonné diffuse sur internet un appel à lutter contre le « racisme anti-goy »[128].

Le politologue Pascal Boniface, qui avait jusque-là défendu le droit de l'humoriste à la liberté d'expression, se souvient avoir constaté, en 2005, que les références aux juifs devenaient « systématiques » dans ses spectacles. Il date de cette période la radicalisation de Dieudonné, jugeant que le « déferlement hostile » que ce dernier a subi et « l’interdiction de fait de sa présence dans les médias » l'ont amené à une « radicalisation extrême », notamment en faisant évoluer son entourage politique. Pour Pascal Boniface, l'humoriste a fini par donner « raison a posteriori à ses contradicteurs »[133]. Le contenu politique est de plus en plus présent dans les sketches de Dieudonné. La critique d'Israël, du sionisme, de l’impérialisme américain et du colonialisme, ainsi que le thème, repris à Alain Soral, d'un « système mondial » soutenu par des complots, sont au centre de nombre de ses sketches. Pierre-André Taguieff voit dans l'affaire Dieudonné « l'un des symptômes d'une politisation dangereuse des haines intercommunautaires » ; le politologue souligne à cet égard la tactique de Dieudonné qui consiste à employer systématiquement le terme « sioniste » pour éviter celui de « juif », jugeant cependant que si cette « ruse lexicale » a protégé Dieudonné de sanctions judiciaires, elle n'a « pas trompé ceux qui connaissent les tours et détours de la rhétorique anti-juive dans la période post-nazie »[134].

Le 8 mai 2005, Dieudonné participe à une manifestation organisée par les Indigènes de la République, dont l'appel contre le « colonialisme » contemporain qui sévirait dans les Banlieues françaises correspond à sa stratégie intracommunautaire. Sa participation au défilé ne fait cependant pas l'unanimité : Francine Bavay et Gilles Manceron quittent la manifestation en découvrant la présence de Dieudonné[107].

Dans le courant de 2005, divers soutiens de Dieudonné dans les milieux du spectacle se désolidarisent progressivement de lui. Jamel Debbouze dit avoir réalisé l'évolution de Dieudonné en le voyant, lors de son spectacle au Zénith en décembre 2004, s'en prendre à des personnalités juives, et alimenter « le fantasme d'une France livrée aux "sionistes" »[135],[136]. Thierry Ardisson décide de « siffler la fin de la récréation » et de cesser de l'inviter, commentant : « Dieudonné est a priori plus sympathique que Marcel Déat mais s'il parle comme lui, il n'a pas sa place chez moi ». Dieudonné accuse de son côté Ardisson de s'être « couché devant les Juifs »[89]. En décembre 2005, différentes personnalités, parmi lesquelles des historiens et des sociologues, cosignent une tribune dans Le Monde pour souligner que « lutter contre les séquelles du colonialisme n’autorise pas les discours antisémites » ; les auteurs jugent que dans les « discours inacceptables » de Dieudonné - qui dérivent en partie des certaines théories antisémites colportées notamment aux États-Unis par Louis Farrakhan - la « matrice antisémite » est là, « avec son centre paranoïaque »[137].

Le , Diéudonné annonce être candidat à l’élection présidentielle de 2007[138] ; il présente comme « anticommunautariste »[139] et se réclame du projet de « république sociale universelle » du président vénézuelien Hugo Chávez, affirmant souhaiter que la France devienne « le Vénézuela de l'Europe » en rejoignant « le camp des nations résistantes au Nouvel ordre mondial »[140]. En octobre 2006, il annonce renoncer faute de moyens à sa candidature présidentielle[141].

Évolution de son entourage

Au milieu des années 2000, l'entourage de Dieudonné évolue sensiblement. Pascal Boniface juge que les polémiques autour de Dieudonné, sa « visibilité » sur un « sujet sensible » n'ont « pas attiré autour de lui que des défenseurs de la liberté d’expression, mais également des gens qui avaient un agenda politique bien arrêté et ouvertement raciste et antisémite[142]. »

L'écrivain Alain Soral devient en 2004 un proche de Dieudonné.

Dans son ouvrage Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002 avant la polémique du sketch de France 3, Alain Soral s'en était pris vivement à Dieudonné, à qui il reprochait alors de fustiger « l'esclavagisme blanc ». Qualifiant l'humoriste d'« inculte et désormais pas drôle », Soral écrivait : « Si Dieudonné s'énerve sur le populo français, celui-là même qui en fait une vedette dans notre beau pays si peu raciste, c'est peut-être parce qu'il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d'une plus juste représentation des “minorités visibles” ? Une “communauté invisible” certes sur-représentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo[143]. » Ayant pris connaissance de ces écrits, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. Courant 2004, les deux hommes font connaissance ; ils deviennent finalement amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, à propos de « l’antisionisme et du lobby juif[144] ».

Alain Soral participe dès lors à des meetings de la liste Euro-Palestine, au cours desquels il fait huer des personnalités juives : ces incidents contribuent à la rupture entre Dieudonné et CAPJPO-EuroPalestine, dont les responsables refusent également que les rabbins de Neturei Karta prennent la parole lors d'une de leurs réunions[145]. Soral demeure par la suite un très proche allié de Dieudonné, dont il fait figure d'« éminence grise »[146],[147].

D'autres personnalités controversées rejoignent bientôt l'entourage de Dieudonné, parmi lesquelles Ginette Skandrani (militante politique cofondatrice des Verts, régulièrement accusée d'antisémitisme et de négationnisme, et admiratrice de Kadhafi[148],[149]), Pierre Panet (co-animateur du site Les Ogres, ancien syndicaliste retraité devenu un partisan de Thierry Meyssan et des théories du complot sur le 11 septembre) qui interprète en 2005 un one-man-show produit et mis en scène par Dieudonné[148], ou encore Israël Shamir (écrivain, lui aussi objet d'accusations d'antisémitisme[148]).

Dieudonné qui, au temps de son spectacle Pardon Judas, fustigeait tous les monothéismes, se rapproche désormais de certaines personnalités et organisations associées à l'islam conservateur ou radical. En mars 2005, il fait sur son site internet l'éloge de Tariq Ramadan. Le mois suivant, il fait une apparition discrète au meeting annuel de l'Union des organisations islamiques de France[150]. Il fait huer lors d'un de ses spectacles l'association anti-islamiste Ni putes ni soumises, et apporte son soutien à une collégienne musulmane qui refusait d'enlever son voile en cours[151]. Il défend par ailleurs Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, lorsque celle-ci est interdite d'émettre sur le territoire français[152]. Dans les années qui suivent, les fréquentations de Dieudonné comptent diverses personnes et organisations liées à l'islam radical, qu'il soit sunnite ou chiite ; lors de sa campagne pour la présidentielle de 2007, son bureau de campagne compte parmi ses membres l'imam Abdelhakim Sefrioui, responsable du « Collectif Cheikh Yassine », un groupe se réclamant du Hamas palestinien. Dieudonné est également en relation avec les diverses associations chiites dirigées par Yahia Gouasmi et liées à l'Iran, dont le Parti antisioniste est la vitrine politique[153]

Dieudonné en 2005, à la conférence Axis For Peace organisée par le Réseau Voltaire.

Les 17 et 18 novembre 2005, Dieudonné participe à la conférence Axis For Peace organisée à Bruxelles par le Réseau Voltaire et son dirigeant Thierry Meyssan ; il en signe la déclaration finale qui dénonce la politique néo-conservatrice américaine colonialiste axée sur le contrôle des ressources énergétiques. Il y déclare qu'Internet peut être utilisé comme un vecteur d'information et de mobilisation propalestinien, au contraire des médias traditionnels qu'il accuse de diffuser message sioniste et raciste[154].

Plusieurs personnes qui avaient jusque-là soutenu Dieudonné s'inquiètent, dès 2005, de l'évolution de son entourage : Noël Mamère croit l'humoriste victime de sa propre volonté d'être reconnu comme politique, mais également de son « inculture » en la matière, qui lui ferait méconnaître Ginette Skandrani et sous-estimer la « dangerosité » de l'UOIF. Pascal Boniface partage cette analyse et souligne la « naïveté » de Dieudonné[155].

Si Calixthe Beyala, après avoir vivement soutenu Dieudonné, prend ses distances avec lui ; l'humoriste côtoie désormais des personnalités plus radicales. Le Parti kémite, un groupuscule noir radical, tient des réunions au théâtre de la Main d'or et assure occasionnellement la sécurité de Dieudonné ; la tribu Ka, une scission du Parti kémite dirigée par Kémi Séba (et dissoute en 2006 par le gouvernement pour antisémitisme), soutient également l'humoriste[156]. Tout en tenant un discours étroitement communautariste à l'attention d'une partie de ses alliés, et en fréquentant des groupes radicaux, voire racialistes, Dieudonné continue de se présenter comme « universaliste » et opposé au communautarisme. Il fait notamment l'apologie du métissage, dont il se félicite d'être lui-même issus[157].

Dieudonné commence, à la même époque, à se rapprocher du Front national, qu'il avait combattu durant la décennie précédente. Il prend ainsi la défense de Bruno Gollnisch après les propos controversés tenus par ce dernier en 2004, et déclare : « J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées [à celles de M. Gollnisch], mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch : retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus[158] ». En 2005, avant même que le rapprochement entre Dieudonné et le Front national ne soit officiel, Anne-Sophie Mercier trouve « saisissante » la convergence entre les discours de l'humoriste et de Jean-Marie Le Pen, notamment quand il s'agit d'employer « une rhétorique datant d'avant-guerre quand il s'agit d'évoquer la puissance supposée des Juifs »[159]. En avril 2006, Dieudonné accorde une interview au premier numéro de la nouvelle formule du journal d'extrême droite Le Choc du mois : il s'y présente comme « la vraie gauche », tandis que Jean-Marie Le Pen serait, lui, le champion de « la vraie droite »[160]. Parmi les membres de l'entourage de Dieudonné, Alain Soral officialise fin 2006 son engagement au Front national, rejoignant l'équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen ; Marc George, coordinateur de la campagne présidentielle avortée de Dieudonné et coresponsable d'Égalité et Réconciliation, l'association d'Alain Soral, est lui-même un ancien militant du FN. Dieudonné et Soral fréquentent également l'homme d'affaires Frédéric Chatillon, ancien chef du GUD. Ils accompagnent Chatillon à l'été 2006 lors d'un voyage au Liban et en Syrie, où ce dernier a de nombreux contacts haut placés[161].

Le , Dieudonné se rend à la Fête des Bleu-blanc-rouge du FN au Bourget et y rencontre Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch[162],[163]. La visite de l'humoriste à la fête du FN est notamment organisée par Alain Soral et d'autres relations de l'humoriste comme le conseiller régional FN Farid Smahi et Frédéric Chatillon. Le Canard enchaîné souligne qu'il s'agit là de l'aboutissement d'un long processus de rapprochement entre Dieudonné et une partie de l'état-major du FN[164]. Dieudonné s’exprime ensuite à plusieurs reprises sur cette visite ; il assure s’inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à « la main tendue [par Jean-Marie Le Pen] aux Français d’origines étrangères et plus particulièrement aux Français d’origine africaine »[165],[166]. Alain Soral et Marc George, deux proches collaborateurs de Dieudonné, deviennent par la suite tous deux membres du comité central du Front national[167]. Ahmed Moualek, le responsable de La Banlieue s'exprime, approuve également le rapprochement entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, et publie une longue interview de ce dernier sur son site internet[104],[168],[169]

En mars 2007, Dieudonné accompagne Jany Le Pen, épouse de Jean-Marie Le Pen et présidente d'une association humanitaire, pour voyage au Cameroun destiné à alerter l'opinion sur le sort des Pygmées menacés par la déforestation[170],[171]. En septembre 2007, il assiste à l’université d’été d'Égalité et Réconciliation, le club politique dirigé par Alain Soral[172].

En juillet 2008, Dieudonné fait baptiser sa fille par l’abbé traditionaliste Philippe Laguérie, avec pour parrain Jean-Marie Le Pen[173],[174],[175]. Apprenant cette nouvelle, Élie Semoun déclare qu’il coupe définitivement les ponts avec Dieudonné et exclut toute reformation de leur duo[176]. Dieudonné déclare que ce parrainage comme un « coup de pub » en introduction de son dernier spectacle J'ai fait l’con, et assure avoir voulu se moquer des médias français et de la « censure » ou « boycott » dont il se dit victime[177]. Les auteurs du livre La Galaxie Dieudonné voient dans ce rapprochement une opération conjointe de Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, l'un cherchant à faire parler de lui, et l'autre à démontrer que son parti n'est pas racistes[178]. Le politologue Jean-Yves Camus y voit également la traduction d'une volonté commune de « dynamiter le système[179] », ce que semblent illustrer les propos de Dieudonné lui-même : « Il y a quelques années nous nous sommes beaucoup battus avec Jean-Marie Le Pen. On ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires. Je pense qu’un jour la périphérie et les extrêmes se rejoindront contre le centre. Les gens de l’extrême sont très attachés à la justice. Ma rencontre avec Le Pen est un débat sur le colonialisme, l’indépendance des pays africains, le nationalisme. Je préfère que les gens débattent et ne soient pas d’accord[180] ».

Le FN loue également, pour une somme de 60 000 euros, le théâtre de la Main d’or, pour les besoins d'une session de formation à la recherche des 500 signatures d'élus pour l’élection présidentielle de 2007[181],[182]. Par ailleurs, en décembre 2008, le théâtre de la Main d’Or devient officiellement et ouvertement le QG d’Égalité et Réconciliation[183].

Lors du scrutin présidentiel, Dieudonné appelle à voter José Bové au premier tour et Ségolène Royal au deuxième[184]. José Bové annonce pour sa part qu’il refusait le soutien de Dieudonné[185]. Dieudonné ajoute cependant qu'en cas d’affrontement entre Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy au second tour, il déclare pouvoir voter pour Le Pen « sans problème », ajoutant que celui-ci n’ayant pas de majorité à l’assemblée, il ne pourrait gouverner, ceci dans une volonté de créer une situation révolutionnaire[186].

Lors des élections législatives, Dieudonné se déplace à Reims pour soutenir Patrick Bourson, candidat du Front national, considérant important que les « hommes de bonne volonté se réunissent[187] ».

En septembre 2007, Dieudonné met en scène et accueille au théâtre de la Main d'Or un one-man-show de Kémi Séba, intitulé Sarkophobie[188].

Dieudonné bénéficie par ailleurs, notamment via les relations d'Alain Soral, de réseaux politiques en Belgique et en Suisse. Le journaliste Olivier Mukuna, auteur d'un livre et d'un documentaire prenant la défense de Dieudonné, devient son principal propagandiste en Belgique, où l'humoriste est soutenu par personnalités comme Michel Collon et Jean Bricmont[189].

Bien que moins présent dans les médias français, Dieudonné continue encore de bénéficier de certaines invitations : le 7 octobre 2008, il figure parmi les invités de l'émission Ce soir (ou jamais !), présentée par Frédéric Taddeï, sur le thème Humour et politique. A l'animateur qui lui demande si le baptême de sa fille avec Le Pen pour parrain est « de l'humour ou de la politique »[190], Dieudonné met l'accent sur sa volonté de provocation en déclarant « moi, rejoindre Le Pen au hit parade des enculés, vous imaginez pour un humoriste ? » Anne-Sophie Mercier met pour sa part nettement en doute le fait que la démarche de Dieudonné ait un quelconque caractère humoristique et souligne, en 2009, le caractère dangereux de l'humoriste, qui libère « la parole antisémite, pardon, antisioniste »[191].

A la fin des années 2000, la nouvelle compagne de Dieudonné, Noémie Montagne - qu'il rencontre en 2006 ou 2007 - acquiert un rôle déterminant dans l'entourage professionnel de l'humoriste, dont elle gère les affaires et produit les spectacles via sa société Les Productions de la Plume (qui succède à Bonnie production, finalement radiée en 2013)[192],[193],[194].

Relations avec les milieux négationnistes

Dans la seconde moitié des années 2000, Dieudonné se rapproche de la mouvance négationniste, d'abord de manière allusive. En mai 2006, le magazine [L'Arche]] relève sur le site de campagne de Dieudonné un article signé « Serge Noith » et suggérant que l'assassinat d'Ilan Halimi relèverait d'une manipulation de « la droite hypersioniste » ; L'Arche reconnaît en « Serge Noith » Serge Thion, militant négationniste connu[195]. Le 18 décembre 2006, Dieudonné se produit au Zénith de Paris dans son nouveau one-man-show, Dépôt de bilan[Note 3]. Dans un sketch de ce spectacle, Dieudonné imagine un dialogue avec le négationniste Robert Faurisson, auquel il déclare : « Ne revenez jamais ! J'essaye de remonter dans le show-biz. Vous dites des choses insensées. Vous êtes en Isra... Vous êtes en France ! ». Il raconte ensuite une « blague de Toto » contestant l'existence des « chambres à air »[196].

L'essayiste Paul-Éric Blanrue, soutien de Robert Faurisson, suscite finalement une rencontre entre ce dernier et Dieudonné[197]. Le vendredi , lors de la dernière représentation au Zénith de Paris de son spectacle J’ai fait l’con, et en présence de nombreuses personnalités, dont Kémi Séba, Jean-Marie Le Pen[198] et d’autres membres du Front national[199],[200], Dieudonné organise une apparition surprise de Robert Faurisson sur scène. Après que le négationniste soit arrivé par les coulisses à l'insu de la direction du Zénith, Dieudonné annonce la venue d'un homme qui est « un scandale à lui tout seul », invite la salle à saluer ce dernier par un « tonnerre d'applaudissements » et lui fait remettre un « Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence[201] ». Le comédien Jacky Sigaux, par ailleurs régisseur du théâtre de la main d'or, vêtu d'un costume de déporté juif (pyjama rayé et étoile jaune) remet à Faurisson le « trophée », en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes. Faurisson, lui, s'abstient de faire allusion à ses propres thèses, mais prédit à Dieudonné qu'il risque d'encourir des poursuites. L'humoriste répond « Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi. C'est même la plus grosse connerie que j'ai faite mais la vie est trop courte. Déconnons et désobéissons le plus vite possible ! » Il invite ensuite la salle à crier « Vive la Palestine ! ». La vidéo de la brève rencontre entre Dieudonné et Faurisson - qui ne reste sur scène que quelques minutes - circule bientôt sur internet, notamment mise en ligne par La Banlieue s'exprime[202],[203],[204].

Dieudonné déclare par la suite : « Je ne suis pas d’accord avec toutes les thèses de Faurisson. Il nie par exemple la traite des esclaves organisée depuis l’île de Gorée, au large de Dakar. Mais pour moi, c’est la liberté d’expression qui compte[205],[206]. »

Le ministère public et plusieurs associations (MRAP, LDH, SOS Racisme, UEJF…) considèrent que Dieudonné, en appelant avec insistance les applaudissements du public et en faisant remettre un prix au principal négationniste français par un technicien déguisé en déporté juif, a commis un délit d’injure raciale. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) estime de surcroît que le discours prononcé par Faurisson constitue une « apologie de négationnisme » et demande l’application de la loi en la matière[207]. Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, se montre plus dubitatif, aucun propos explicitement négationniste n'ayant été tenu au Zénith[208].

Sur le plan médiatique, cette affaire provoque un tollé[209], de nombreux partis politiques, du Parti communiste à l’UMP, condamnent l'initiative de Dieudonné. De son côté, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, suivant les décisions d’annulation de spectacles de Dieudonné, que ce soit à Montpellier[210], Besançon ou Belfort, a fait savoir, lors de ses vœux à la presse, qu’il interdirait aux théâtres publics de la capitale d’accueillir le spectacle de l’humoriste[211].

Dieudonné interprète ensuite un sketch avec Robert Faurisson — ce dernier jouant une « parodie » de Serge Klarsfeld — pour les besoins d’une vidéo figurant dans les bonus du DVD de J’ai fait l’con[212],[213].

Alors que Robert Faurisson, également poursuivi, est relaxé, Dieudonné est condamné le 27 octobre 2009 à 10 000 euros d’amende par la XVIIe chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris pour ses propos tenus sur la scène du Zénith lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité » à Faurisson. À cette occasion, le magazine Reflexes relève dans un article du 30 septembre 2009 que de nombreuses personnalités négationnistes sont venues marquer leur soutien à Dieudonné et Faurisson[214]. Le tribunal a estimé qu’il avait proféré : « des injures commises à l’encontre d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en l’espèce des injures antisémites[215] ». La condamnation est confirmée par la Cour d’appel de Paris le 17 mars 2011[216], et le pourvoi en cassation introduit par Dieudonné est rejeté en octobre 2012[217]. Peu après sa condamnation en première instance, Dieudonné diffuse sur internet une vidéo dans laquelle il qualifie l'apparition de Faurisson de « performance artistique historique », et lance un appel aux dons à ses partisans. Il interprète ensuite, accompagné de Jacky Sigaux qui porte son costume de déporté, la chanson « Shoananas », sur l'air de Chaud Cacao par Annie Cordy[218].

Valérie Igounet, analysant la position politique de Robert Faurisson, juge que ce dernier, un temps marginalisé, se trouve désormais au centre d'une « nébuleuse » dont les figures principales sont Dieudonné et Paul-Éric Blanrue, et dont le « point de ralliement [...] est un « antisionisme » radical paravent d'un antisémitisme déguisé, qui trouve aujourd'hui son aboutissement discursif dans le négationnisme ». L'historienne ajoute que « La dénonciation du « complot américano-sioniste », l'axe du mal, figure au centre de cette rhétorique ». Dieudonné et Blanrue apparaissent désormais comme les principaux diffuseurs des idées de Faurisson[219]. Interrogé sur sa proximité avec des négationnistes, Dieudonné se déclare en 2010 « pas très au fait » du négationnisme ; il assure ne pas pouvoir comprendre qu'on puisse contester l'existence de la Shoah, mais dit préférer le débat avec les négationnistes plutôt que leur criminalisation[220]. Les auteurs du livre La Galaxie Dieudonné jugent au contraire que Dieudonné « patauge (...) allègrement dans la fange négationniste »[221].

Outre Ginette Skandrani et Serge Thion - dont il dit ignorer les opinions négationnistes[220] - Dieudonné compte également dans son entourage l'universitaire María Poumier, proche de Roger Garaudy et traductrice d'Israël Shamir, auteure en 2009 d'un livre hagiographique consacré à Robert Faurisson. Pierre Panet signe quant à lui un texte intitulé « Faurisson, un humaniste »[222].[223]. En juin 2012, Dieudonné assiste avec Ginette Skandrani aux obsèques de Roger Garaudy[224].

Liste antisioniste aux élections européennes de 2009

La liste « antisioniste » pour les élections européennes de 2009 est montée du fait d'une conjonction d'intérêts entre les différents membres de l'entourage de Dieudonné. Alain Soral ayant quitté le FN après avoir échoué à obtenir la tête de liste en Île-de-France, Égalité et Réconciliation doit trouver une autre stratégie électorale. De son côté, Yahia Gouasmi - responsable du Centre Zahra pro-iranien, de la Fédération des chiites de France et du Parti antisioniste - approche Dieudonné pour monter une projet politique commun[225]. Le 21 mars 2009, Dieudonné annonce, lors d’une conférence de presse[226] organisée au théâtre de la Main d'Or, qu’il entend conduire, pour les élections du 7 juin, une liste de 26 noms dans la circonscription Île-de-France[227] ; il met l’accent sur le caractère « anticommunautariste », mais surtout antisioniste de sa candidature, accusant les « esclavagistes » du « système sioniste » de dominer la métropole tout comme le feraient les Békés en Martinique[228]. Alain Soral répond à la proposition de Dieudonné. Kémi Séba, sollicité, décline, de même que le syndicaliste guadeloupéen Élie Domota, qui présente à Dieudonné une fin de non-recevoir[229].

La Liste antisioniste[230], que Dieudonné a définie, lors de sa conférence de presse, comme un rassemblement de « tous les insoumis de ce système » « tous les infréquentables », prend des allures d'objet politique hétéroclite. Dieudonne, tête de liste, y côtoie Alain Soral, Yahia Gouasmi, ainsi que d'autres membres de son entourage comme Ginette Skandrani, María Poumier, Pierre Panet ou Ahmed Moualek. Thierry Meyssan, un temps annoncé sur la liste, n'y figure pas, sa domiciliation au Liban le rendant inéligible au parlement européen. Dieudonné figure sur les affiches électorales en compagnie d'Alain Soral, de Yahia Gouasmi, et d'un personnage habillé en rabbin : ce dernier est Shmiel Mordche Borreman, un Belge (non membre de Neturei Karta) converti à la fois à une forme hétérodoxe de judaïsme et à l'antisionisme radical, et très proche de Gouasmi[231],[232],[233],[234],[235],[236].

En réaction, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) accuse Dieudonné de « recycler les pires thèmes de l’extrême-droite » en développant des théories qui « rappellent celles des conspirationnistes et des antisémites de toujours »[237]. Houria Bouteldja, du Mouvement des indigènes de la république, accuse Dieudonné de s’allier avec l’extrême droite et de faire ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre[238]. L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) proteste vivement en se disant « choquée » par cette candidature visant à « réunir sur une même liste le maximum de personnes condamnées pour incitation à la haine raciale » et portée par un « vaste programme politique haineux »[239],[240]. Elle s’étonne en outre que « bien qu’ayant été condamné à plusieurs reprises, Dieudonné puisse encore se présenter aux élections européennes[Note 4] ». Le 3 mai 2009, le secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant déclare sur Radio J, à propos des listes « anti-sionistes » de Dieudonné, que « les pouvoirs publics sont en train de voir si ces initiatives tombent sous le coup de la loi. Je ne suis pas sûr que nous parvenions à les interdire, nous ne pouvons interdire que ce que le droit permet d’interdire[241] ». Le terroriste Carlos, en détention à la prison de Poissy, adresse à la liste de Dieudonné un courrier l'assurant de son soutien et de son « vote symbolique[242] ».

Le 7 juin 2009, la Liste antisioniste obtient 1,30 % des suffrages en Île-de-France, avec une pointe à 2,83 % en Seine-Saint-Denis. Son meilleur score est atteint à Gennevilliers où elle obtient 6,35 % des voix[243],[244]. La liste connaît des pointes à deux chiffres dans certains bureaux de vote de quartiers populaires, notamment 25,39% au bureau 20 de Gennevilliers[réf. nécessaire]. Jean-Yves Camus constate que la liste antisioniste a échoué à mordre sur l'électoral traditionnel du Front national, peu sensible à son « aspect black-blanc-beur » ; les politologues restent prudents quant à la structuration en France d'un « vote ethnique » dont aurait pu bénéficier la liste[245]. Une controverse se fait par ailleurs jour sur le financement de la liste, que l'on dit venir de l'Iran : Alain Soral déclare à l'époque que « l'argent n'est pas venu d'Iran, mais de la communauté chiite française et de son leader Yahia Gouasmi ». La polémique est néanmoins relancée par la suite, notamment en 2013 par Ahmed Moualek qui, désormais brouillé avec Soral, publie sur internet une vidéo dans laquelle ce dernier évoque un financement iranien[246],[247].

Prises de position internationales

S'agissant des questions internationales, Dieudonné se veut en premier lieu antisioniste[248] et dénonce la politique d’occupation et de colonisation de la Palestine par Israël. Sa solidarité avec les Palestiniens demeure néanmoins à un niveau verbal ; il n'entretient aucun contact avec des organisations palestiniennes. Sa présence, lors des européennes 2004, sur la liste EuroPalestine et sa dénonciation, à cette occasion, de l'axe « glouton » américano-sioniste, n'ont pas été du goût de Leïla Shahid, alors représentante en France de l'Autorité Palestinienne, qui a préféré prendre ses distances. La majorité des associations pro-palestiniennes ont également préféré garder leurs distances vis-à-vis de Dieudonné[249].

En janvier 2006, il adresse ses félicitations au Hamas lors de sa victoire électorale dans les territoires palestiniens[250]. Du 27 au , peu après le conflit israélo-libanais, il participe, à l'initiative de Thierry Meyssan, à un voyage au Liban et en Syrie ; outre Meyssan et Dieudonné, la délégation comprend Alain Soral, Ahmed Moualek, Marc George et Frédéric Chatillon[Note 5]. Cette délégation rencontre le président libanais Émile Lahoud, des représentants du Hezbollah et le Michel Aoun, opposant chrétien libanais allié au Hezbollah. Lors de son passage à Damas, le groupe rencontre le président du Venezuela Hugo Chávez. À cette occasion, Dieudonné salue en dernier de « chef de la résistance mondiale à l’impérialisme américain »[251],[252].

Dans la deuxième moitié des années 2000, Dieudonné développe des liens avec le régime islamique iranien. Il se rend en Iran à plusieurs reprises, à la suite de l’invitation du ministère de la Culture[253] : du 14 au , à l’occasion d’une conférence d’État sur la Palestine[254], puis en février 2007, où il rencontre Mohammad Honardoost, alors vice-président de l’Islamic Republic of Iran Broadcasting (IRIB)[255],[256].

Le , grâce à Yahia Gouasmi, Dieudonné est reçu par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad[257],[258]. Lors d'une conférence de presse, Dieudonné déclare avoir reçu des fonds en Iran pour son « combat culturel » contre le sionisme : « Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films[Note 6] à la hauteur de ceux d'Hollywood qui est le bras armé de la culture sioniste[259]. ». Dieudonné et Gouasmi déclarent également avoir voulu intervenir pour la libération de l'étudiante française Clotilde Reiss, alors détenue en Iran. Ils assurent que l'ambassade de France en Iran les a empêchés de la rencontrer[260]. Mais Dieudonné ajoute que « Si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran »[261],[259].

Le , Dieudonné se rend à nouveau Téhéran pour demander au gouvernement iranien la clémence pour Sakineh Mohammadi Ashtiani[262], condamnée à mort pour « adultère et complicité de meurtre contre son mari ». À son retour en France après avoir consulté le dossier, il indique avoir appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu'aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la révolution islamique[263]. Il estime également que le dossier contient « des preuves irréfutables, des preuves matérielles » de la culpabilité de l'accusée. Bien que rappelant son opposition au principe de la peine de mort, il regrette que ce dossier ait été, selon lui, instrumentalisé en France[264].

Dieudonné met ensuite en scène son « amitié » avec le président Ahmadinejad dans le spectacle Mahmoud. Il s'exprime également à plusieurs reprises dans des médias iraniens. Interviewé par le quotidien pro-gouvernemental en langue anglaise Tehran Times, il se plaint de « l'impossibilité d'aborder le thème de l'holocauste en France » et de l'annulation de « 200 » de ses spectacles à cause du « lobby sioniste ». En 2011, interrogé sur Sahar TV, il fait l'éloge de la révolution islamique iranienne et, plus généralement, des valeurs de l'islam, déclarant notamment : « [Les chrétiens français] doivent comprendre que Jésus était prophète de l’islam. Il a annoncé la venue du messager Mohammed. Il l’a anticipée. Il est très important que les chrétiens arrivent naturellement dans l’islam. C’est le chemin naturel de la révolution qui est en train de s’organiser. Les valeurs de l’islam, c’est les valeurs du Christ ! »[265],[266].

En mars 2011, dans le contexte de la guerre civile libyenne, Dieudonné se rend en Libye, accompagné de María Poumier et Ginette Hess-Skandrani « pour rencontrer le colonel Kadhafi, afin de protester contre « l'agression occidentale »[267]. Il déclare à cette occasion que « Kadhafi est bien plus honnête que Nicolas Sarkozy », affirmant que ce dernier agit sous l'influence de Bernard-Henri Lévy, représentant du « lobby juif français, [du] lobby sioniste, [du] lobby américain »[267]. Sur place, il poste sur son blog une photo devant une affiche du « guide » à Tripoli et répond aux journalistes. À son retour, il déclare être allé « pour dénoncer les frappes de l'impérialisme colonisateur […], pas pour soutenir Kadhafi », précisant ne pas avoir rencontré ce dernier. Il déclare cependant : « Les Libyens, il faut le savoir, aiment leur président »[268], et affirme, lors d'une conférence tenue le 1er avril dans son théâtre, que Kadhafi a versé 4 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy[269].

Durant la guerre civile syrienne, Dieudonné proclame son soutien à Bachar al-Assad[270].

Autres controverses de 2009 à 2013

Le théâtre de la Main d'or, à Paris.

En 2009, Francesco Condemi, membre du bureau de campagne de la liste « antisioniste» et son associée Béatrice Pignède réalisent Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné, film documentaire explorant les projets et motivations politiques de Dieudonné et de plusieurs personnalités proches de l'humoriste. Y sont interviewés Ahmed Moualek, Marc George, Abdelhakim Sefrioui, Ginette Skandrani et Alain Soral[271]. Prévue le 3 juin, la projection du film au cinéma parisien l'Entrepôt est finalement annulée[272]. Un jour auparavant, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, avait fait connaître sa « totale désapprobation[273],[274] » à l'exploitant de la salle et avait fait rappeler par son porte-parole que le cinéma recevait une subvention de la ville. Le maire du XIVe arrondissement avait également demandé au responsable de la salle d'annuler la projection[275]. À la suite de cette affaire, le producteur du film l'a rendu disponible sur le site de vidéo DailyMotion[276].

En 2011, Dieudonné réalise le long-métrage L'Antisémite, dont il tient également le rôle principal. Le film, co-écrit par Dieudonné avec l'humoriste Olivier Sauton, est co-produit par une société iranienne. Jacky Sigaux, Ahmed Moualek, María Poumier, Alain Soral et Robert Faurisson y font tous des apparitions. Dieudonné présente son film en « avant-première » en janvier 2012, lors d'une projection au théâtre de la Main d'or ; L'Antisémite, dont la LICRA tente en vain d'obtenir l'interdiction, n'est finalement pas distribué en salles, mais uniquement aux abonnés de Dieudosphere, le site commercial de Dieudonné[277],[278],[279]. La société de production iranienne tente ensuite, lors du festival de Cannes 2012, d'organiser au marché du film une projection de L'Antisémite, mais celle-ci est annulée à la demande des responsables du marché[280].

Fin 2012, le fisc réclame 887 000  à Dieudonné pour non paiement de « ses impôts sur le revenu entre 1997 et 2005, ses contributions sociales entre 1997 et 2003, ainsi que [de] sa taxe foncière entre 2008 et 2009 »[281],[282]. Dieudonné lui-même conteste la somme[283]. Le , le tribunal ordonne la vente aux enchères de son ensemble immobilier de Saint-Lubin-de-la-Haye, pour payer les sommes réclamées par le fisc[281], qui atteint le montant de 501 000 [284]. Fin janvier 2013, Dieudonné, grâce à un appel aux dons sur Internet (il déclare qu'il s'agit d'un prêt qu'il remboursera après la tournée Foxtrot 2013), réunit les fonds nécessaires et fait racheter son propre bien par les Productions de la plume, dirigées par sa compagne, pour la somme de 551 000 . La justice enquête sur l'origine de cet argent[285],[286].

En 2013, Dieudonné réalise une tournée de son one-man-show Foxtrot, dont la chanson Shoananas constitue l'un des clous. Il est accompagné de divers faire-valoirs, dont Jacky Sigaux qui reprend régulièrement son rôle de déporté juif[287]. En février, Dieudonné donne en marge de sa tournée une interview dans laquelle il s'exprime sur les polémiques alors en cours autour de la loi sur le mariage homosexuel, qualifiant projet de loi sur le mariage homosexuel de « projet sioniste qui vise à diviser les gens »[288].

En juillet 2013, dans le cadre de l'affaire Clément Méric, Dieudonné diffuse sur sa chaîne YouTube une longue interview de Serge Ayoub, qui prend la défense de l'assassin présumé ; Dieudonné y approuve les propos de son interlocuteur, et dénonce dans l'affaire un « complot sioniste »[289].

En novembre 2012, Dieudonné est condamné en première instance à 20000 euros d'amende pour « diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale » pour son interprétation de la chanson Shoananas. La condamnation est confirmée en appel en novembre 2013, mais l'amende réduite à 8000 euros. La justice ordonne le retrait de la vidéo de YouTube[290],[291],[292].

Malgré les polémiques qui l'entourent et bien qu'il soit désormais exclu des grands médias, Dieudonné continue de faire salle comble lors de ses spectacles, qu'il s'agisse de ses représentations au théâtre de la Main d'or ou lors de ses tournées[293]. Ses sketches évitent, au-delà du discours antisioniste, d'attaquer les Juifs dans leur ensemble, mais il s'en prend très fréquemment à des personnalités juives, séduisant un public acquis à sa cause en revendiquant l'auto-dérision ; il affirme cependant sur son blog le sérieux de son message politique, écrivant que sa mission est d'« éveiller les consciences »[294]. Le public de Dieudonné le suit également beaucoup via internet et les réseaux sociaux. Les vidéos qu'il poste sur ses comptes internet, et qui incluent aussi bien des sketches que des règlements de compte avec ses différents adversaires, sont très suivies : certaines totalisent plusieurs millions de clics[295],[296],[297].

Public de Dieudonné

Dieudonné fidélise et fédère autour de lui un public à la fois nombreux et très hétéroclite. L'Express, étudiant en 2009 le public d'une représentation au théâtre de la Main d'or, note une assistance « cosmopolite mêlant habitants du quartier et lointains banlieusards, jeunes couples enlacés, Blacks-Blancs-Beurs en survêt, copines sur leur trente et un, retraités en keffieh et crânes rasés en bombers »[298]. Rue89 note également la variété du public, au sein duquel certains adhèrent entièrement au discours du comique et le croient victime du « lobby juif » tandis que d'autres viennent apprécier l'artiste et gardent leur distance vis-à-vis du discours politique, exprimant parfois leur gêne sur certains points[299].

Slate, en 2013, revient sur la variété du public, où se côtoient militants d'extrême droite (qui ne représentent pas la majorité), jeunes musulmans, mais aussi « tout un petit peuple de rastas blancs, qu'on imaginerait plutôt dans un festival reggae ou une free party » et « une frange de l’extrême gauche altermondialiste, qu’on reconnaîtra facilement au port du tee-shirt à l’effigie d’Hugo Chavez ou au total look joueur de diabolo à Rennes », soit une jeunesse « plutôt arrivée là par le biais de la critique radicale des médias, de l'oligarchie et du «nouvel ordre mondial» que par le prisme du conflit israélo-palestinien, encore que les deux logiques aient tendance à s'entrecroiser ». Le journal en ligne s'interroge à cette occasion sur le processus de « dieudonnisation des esprits » qui serait à l'oeuvre via la diffusion des idées et des thématiques de l'humoriste[300].

Jean-Paul Gautier, historien et auteur du livre La Galaxie Dieudonné, estime que Dieudonné s’adresse d'une part aux jeunes de banlieue : « Ils sont issus de l'immigration, ils ne sont pas riches, ils n'ont pas forcément fait de longues études, ils peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi… Ce sont des personnes qui se sentent lésées par la société, qui ont du mal à se faire une place. En résumé, il leur dit : « Regardez, pendant que vous galérez, les juifs s'en mettent plein les poches ! » Et cela marche » ; puis plus largement aux conspirationnistes, aux négationnistes, aux personnes ancrées à l'extrême droite depuis longtemps, ou encore des fondamentalistes musulmans qui se sont tournés vers lui avec le conflit israélo-palestinien[301].

Le Monde, en janvier 2014, revient sur le caractère très composite du public du théâtre de la Main d'or, que Dieudonné compare lui-même à « une boîte à crayons de couleurs » : « il est peu de salles en France dans lesquelles on retrouve – côte à côte et riant des mêmes blagues – des Arabes, des Noirs, des Blancs, des jeunes de cités, des électeurs de gauche, d’extrême gauche, d’extrême droite, des racistes, des antiracistes, des antisémites et des antisionistes ». Le quotidien note la présence, dans son public, de spectateurs politiquement modérés, opposés à l'antisémitisme, et qui continuent d'apprécier l'humoriste tout en explicitant sa démarche et en trouvant des circonstances atténuantes à sa radicalisation[302].

Jean-Yves Camus estime que Dieudonné, situé « à la lisière entre la politique, le show-business et tout simplement le mercantilisme », se comporte comme le « gourou » d'un groupement sectaire qui a ses codes et ses lieux de rassemblement[303]. Le politologue affirme que le comédien est en réalité un commerçant de l'idéologie antijuive qu'il propage[304].

Michel Wieviorka souligne que Dieudonné est avant tout une figure du nouvel antisémitisme qui se développe parmi les pro-palestiniens et les musulmans en voie de radicalisation, a réussi paradoxalement à plaire à la fois « à l'extrême droite nationaliste autant qu'aux populations issues de l'immigration récente (maghrébine, subsaharienne), sans parler des Antillais – qui ne constituent pas spécialement le fonds de commerce du FN ». Sa spécificité, selon Wieviorka, tient à sa capacité à rassembler « trois publics, l’un issu de l’extrême droite, un autre de l’immigration, un troisième composé de jeunes rebelles au système » Ce paradoxe se résout « grâce à l'antisémitisme, qui subsume les différences et rapproche des personnes que tout sépare par ailleurs. » Le sociologue insiste sur le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux, qui ont offert à Dieudonné un important public virtuel « antisystème »[305],[306].

L'anthropologue Jean-Loup Amselle juge quant à lui que si Dieudonné représente bien le nouvel antisémitisme, c'est aussi parce que sa proximité avec des idées plus généralement racistes lui attire la sympathie de certains membres du FN : « Ce qui unit paradoxalement des idéologues comme Dieudonné et Kemi Séba à des essayistes comme Alain Soral ou à des leaders politiques comme Florian Philippot du Front national, c'est une même haine du mondialisme et la défense d'une sorte de développement séparé, visant à ériger des frontières entre les peuples noir, arabe et blanc. »[307].

Contournant les grands médias grâce à son usage habile de l'internet, Dieudonné réussit à constituer autour de lui une sorte de « contre-culture » ; il fidélise via le web un public important, qui contribue à diffuser, de manière virale, ses vidéos, ses leitmotiv et divers signes de reconnaissance ou messages codés, dont le plus connu est celui de la « quenelle »[308],[309],[310],[311].

Le geste de la « quenelle » et autres signes de ralliement

Graffiti à Bruxelles, de Dieudonné faisant le geste de la « quenelle ».

Le geste dit de la « quenelle » est le signe de ralliement le plus connu utilisé par Dieudonné et ses fans. Consistant à tendre un bras vers le bas tout en posant la main de l'autre bras sur l'épaule, il est comparé alternativement à une variante de bras d'honneur ou de fist-fucking, la signification du geste étant de sodomiser symboliquement quelqu'un mimant le fait de lui enfoncer le bras dans l'anus[312],[313]. Dieudonné utilise pour la première fois ce geste dans un sketch en 2005, dans un sketch de son spectacle 1905, pour accompagner la phrase « il va nous la foutre jusque-là ». Dieudonné aurait choisi le nom de quenelle à cause de la forme de ce plat, qui lui rappelait un suppositoire. Le geste, d'abord dénué de toute signification politique, devient récurrent dans les sketches de Dieudonné[314],[315]. L'expression est en effet progressivement utilisée par Dieudonné pour viser ses adversaires, dont il indique volontiers qu'il va « leur glisser une quenelle ». A l'époque de la Liste antisioniste, il déclare : « l'idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher »[316]. Il présente le geste comme représentant avant tout une forme de défi à l'adversaire : « c’est une sorte de bras d’honneur au système avec une dimension, heu … dans le cul, quoi ; carotte dans le cul »[317].

Le geste est peu connu du grand public jusqu'en 2009, date à laquelle Dieudonné l'utilise sur les affiches de la Liste antisioniste. Il acquiert alors une portée politique[318],[319]. Le président de la LICRA le compare en 2013 à un « salut nazi inversé »[320],[321]. Slate juge la ressemblance avec une esquisse de salut nazi « évidemment volontaire »[322]Les partisans de Dieudonné nient que ce geste « antisystème » ait une portée antisémite, mais la quenelle, alors qu'elle gagne en notoriété, est progressivement associée dans l'opinion au contenu des discours de Dieudonné. Jean-Yves Camus analyse la quenelle comme un « geste antisystème tout court et aussi un geste antisystème contre le complot juif », ce qui en fait un geste antisémite qui, s'il n'a rien à voir avec le néonazisme, « risque de devenir un signe de ralliement, une forme juridiquement acceptable de certains préjugés »[323]. Il commente également : « difficile de dire que tous aient conscience de la portée de ce geste, mais leur vision du monde est celle d’un ordre mondial dominé par l’axe Washington–Tel-Aviv. Il y a la conviction qu’au fond, ce sont les Juifs qui tirent les ficelles » [324].

La reprise de la quenelle devient un jeu pratiqué par les fans de Dieudonné, qui s'emploient à la reproduire sur le web dans des photos ou des vidéos, sur les réseaux sociaux, voire dans les médias lors d'émission de télévision. Le geste, dont la signification reste jusqu'en 2013 peu connue, acquiert rapidement, en tant que contenu viral, une certaine popularité : il est repris par des sportifs ou des candidats d'émission de télévision qui n'en connaissent pas forcément le lien ave Dieudonné. Une cérémonie des « Quenelles d'or » est organisée régulièrement par Dieudonné pour distinguer les personnalités s'étant opposées à Israël, au « sionisme », ou bien tout simplement au « système »[325],[326],[327]. Des célébrités sont « piégées » par des personnes qui se font photographier avec elles en exécutant des quenelles ou en leur demandant de reproduire le geste. Dieudonné se fait lui-même photographier avec des sportifs comme Tony Parker ou Yannick Noah tandis qu'ils reproduisent des quenelles ou d'autres signes de ralliement[328] ; Tony Parker est ainsi contraint en 2013 de s'excuser, expliquant qu'il avait exécuté le geste quatre ans plus tôt alors qu'il ignorait tout de sa signification[329]. Dieudonné lui-même encourage ses fans à diffuser le geste, en déclarant « Aujourd'hui, cette formule magique ne m'appartient plus. Elle appartient à la révolution. Soyez subversifs, glissez des quenelles, désobéissez ! »[330]. Noémie Montagne, compagne de l'humoriste, a par ailleurs déposé les marques « Quenelle » et « Quenelle + » à l'INPI, pour en tirer d'éventuels produits dérivés[331].

En septembre 2013, le ministre des armées Jean-Yves Le Drian réagit à l'image diffusée sur internet de deux militaires photographiés en faisant ce geste devant une synagogue et l'armée envisage des sanctions déclarant ne pouvoir tolérer une éventuelle « apologie de doctrine interdite »[324]. En octobre 2013, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch sont photographiés faisant le geste de la quenelle[332]. Fin décembre 2013, Nicolas Anelka effectue une quenelle après un but durant le championnat anglais ; le footballeur explique ensuite avoir voulu, non seulement célébrer son but, mais également rendre hommage à Dieudonné[333]. À cette occasion la presse anglaise parle pour la première fois de cette affaire en France en désignant le geste comme un « Nazi Salute »[334], ou « Nazi Gesture »[335].

Dieudonné lance d'autres mèmes issus de ses divers sketches, et qui deviennent autant de signes de ralliement : l'expression « au-dessus, c’est le soleil », accompagnée d'un doigt levé et d'une mimique caractéristique, censée exprimer sur le ton de la dérision, que l'on aborde la chose la plus haute et la plus sacrée possible (soit, selon le contexte, la Shoah, Bernard-Henri Lévy, Mahmoud Ahmadinejad, ou tout autre sujet) ; ou encore la chanson « Shoananas », sur l'air du Chaud Cacao d'Annie Cordy, voire tout simplement un ananas qui peut suffire à évoquer la chanson[336].

Bras de fer avec les autorités en 2013-2014

Dieudonné en novembre 2013, durant une représentation de son spectacle Le Mur, au théâtre de la Main d'or.

Fin 2013, le gouvernement décide alors de réagir. François Hollande sans jamais citer Dieudonné, dénonce : « le sarcasme de ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés ». Le président de la République assure agir, « avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, pour que, sur Internet, nous puissions éviter la tranquillité de l'anonymat, qui permet de dire des choses innommables sans être retrouvé »[337].

Au même moment, Dieudonné se produit dans un nouveau one-man-show, intitulé Le Mur. Aucune information ne filtre tout d'abord sur le contenu du spectacle, mais, le 19 décembre, des journalistes de Complément d'enquête, sur France 2, filment le spectacle en caméra cachée. Les images d'un one-man-show dont les Juifs sont la cible principale, montrent notamment Dieudonné s'en prendre à Patrick Cohen, animateur de France Inter qui l'avait dénoncé quelque temps auparavant. L'humoriste déclare : « Tu vois lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire ses valises. Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage ! ». Radio France dépose aussitôt plainte[338].

Dieudonné partant en tournée avec Le Mur, le ministre de l'intérieur Manuel Valls annonce son intention d'étudier « toutes les voies juridiques » pour interdire les « réunions publiques » de l'humoriste, dont ils jugent qu'elles « n'appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent (...) à accroître les risques de troubles à l'ordre public »[339]. Manuel Valls dénonce les propos de Dieudonné les qualifiant de contraires à la loi, antisémites et offensants pour les victimes de la Shoah. Dans une circulaire aux Préfets, le ministre donne ses instructions afin que les spectacles de Dieudonné soient interdits là où cela semble nécessaire[340]. Le ministère de l'Intérieur précise que la décision sera régionale et qu'il appartiendra aux Préfets d'évaluer les risques de troubles à l'ordre public[341].

Début janvier, Serge et Beate Klarsfeld, et leur fils Arno au nom de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France appellent à manifester contre la tenue du spectacle de Dieudonné à Nantes[342]. Le FN répond par la voix de son vice-président Florian Philippot qu'il s'agit d'une « dérive extrêmement préoccupante pour la liberté d'expression en France »[343]. A l'exception du Front national, qui ne soutient cependant pas explicitement ses propos[Note 7], Dieudonné est condamné par l'ensemble du monde politique français[344].

Le 9 janvier 2014, alors que Dieudonné doit se produire au Zénith de Nantes, le bras de fer de l'humoriste avec le gouvernement atteint son paroxysme. A 14h20, le tribunal administratif de Nantes annule l'arrêté préfectoral interdisant le spectacle de Dieudonné, jugeant que « le spectacle ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine. Par ailleurs, le risque de trouble public causé par cette manifestation […] ne pouvait fonder une mesure aussi radicale que l’interdiction de ce spectacle ». Manuel Valls saisit immédiatement en appel le Conseil d'État. A 18h40, alors que les spectateurs commençaient à se rassembler autour du Zénith, le Conseil d'État annule la décision du tribunal administratif, estimant qu'« au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles (...) relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine »[345],[346],[347].

Cette ordonnance donne lieu à des analyses favorables[348],[349],[350] mais aussi défavorables, celles-ci faisant notamment remarquer qu'elle infléchit la jurisprudence touchant à la liberté d'expression en France[351],[352],[353].

Le lendemain de la décision du Conseil d'État, Dieudonné donne une conférence de presse annonçant qu'il interrompt définitivement sa tournée et renonce à son spectacle, tout en assurant vouloir « continuer à déranger beaucoup de monde par le rire »[354]. Il annonce son intention d'enchaîner sur nouveau spectacle, intitulé Asu Zoa ; celui-ci, donné peu après au théâtre de la Main d'or, s'avère en définitive avoir un contenu quasiment identique à celui du Mur, mais expurgé de ses charges ouvertement antisémites[355].

Élie Semoun choisit de répondre à son ancien compère par le biais d'un sketch, qu'il décrit comme étant « presque la lettre d'un ami trahi et trompé ». Il conclut : « Quand on a débuté avec Dieudonné, on était le symbole même de l'antiracisme, à tel point que j'avais oublié que j'étais Noir et qu'il était Juif ! On s'en foutait à l'époque de tout ça, maintenant c'est un problème pour tout le monde... Dommage, moi j'aimais bien être Noir. »[356]. L'humoriste Nicolas Bedos réalise quant à lui une chronique télévisuelle tournant en dérision l'humour de Dieudonné, et durant laquelle il arbore successivement une barbe islamique et la moustache d'Hitler, faisant enfin un salut nazi. A la suite de cette chronique, Nicolas Bedos dit avoir été menacé de mort par la « véritable secte » que forment les fans de Dieudonné[357].

Alors même que se déroule son affrontement avec le gouvernement, Dieudonné est la cible de la justice française, qui le soupçonne d'avoir organisé frauduleusement son insolvabilité[358], notamment pour éviter de payer ses amendes, dont aucune n'a été réglée. L'humoriste, en effet, ne possède officiellement rien en propre, tous ses biens et ses sociétés étant au nom de Noémie Montagne, ou le cas échéant d'autres membres de sa famille[359]. Le 7 janvier 2014, Le Monde révèle que l'humoriste, qui doit encore 887 135 euros au Trésor public, aurait expédié depuis 2009 plus de 400 000 euros au Cameroun, où il possède une société, Ewondo Corp Sarl, gérée par l'un de ses fils. L'argent aurait notamment transité par un compte de la première épouse de Dieudonné[360],[361],[362].. Selon Le Canard enchaîné, Jean-Marc Ayrault aurait annoncé à ses ministres son intention d'avoir Dieudonné « au portefeuille », « comme les Américains ont fait tomber Al Capone »[363]. Une enquête est en cours, portant sur des soupçons de « blanchiment », d'« organisation d’insolvabilité » et de « fraude fiscale »[364].

Le paparazzi Jean-Claude Elfassi révèle en outre sur son blog que les propriétaires du théâtre de la Main d'or, juifs, souhaiteraient se débarrasser de leur locataire[365]. Jean-Claude Elfassi diffuse également l'information, confirmée par la DRAC, selon laquelle la société Les Productions de la plume, dirigée par la compagne de l'humoriste et gérant le théâtre de la Main d'or, ne dispose pas de la licence de catégorie 1, obligatoire pour tout exploitant d'un lieu de spectacle. La licence était détenue par une autre société de Dieudonné, Bonnie production, aujourd'hui dissoute, et la situation n'avait pas été régularisée par les Productions de la Plume[366].

Fin janvier 2014, lors d'une perquisition au domicile de Dieudonné, environ 650 000 euros et 15 000 dollars en liquide sont saisis[367].

Le 3 février 2014, le Home Office britannique confirme que Dieudonné est interdit d'entrée au Royaume-Uni car considéré comme prêcheur de haine et d'antisémitisme. Cette décision est prise de manière discrétionnaire par le Home Office, après que Dieudonné ait annoncé qu'il viendrait soutenir en personne son ami Nicolas Anelka après l'affaire de la « quenelle » effectuée par ce dernier. Toute personne qui transporterait Dieudonné au Royaume-Uni est passible d'une amende de 10 000 livres sterling[368],[369].

Vie privée

Dieudonné a quatre enfants, issus d'un premier mariage avec Marine Lutinier. Le couple s'est séparé dans les années 2000. L'humoriste a ensuite refait sa vie avec Noémie Montagne, qui est également sa productrice, et avec qui il a eu trois autres enfants[370],[371],[372]. Le couple formé par Dieudonné et Noémie Montagne - qui fait très peu d'apparitions publiques - laisse filtrer peu d'éléments sur sa vie privée, comme sur son statut légal. En 2012, les conjoints ont diffusé des images de leur mariage religieux, sans que l'on sache si cette cérémonie était authentique ou non[373],[374].

Spectacles

Spectacles avec Élie Semoun

  • 1991 ~ 1993 : Élie et Dieudonné
  • 1993 ~ : L'avis des bêtes - Une certaine idée de la France
  • 1996 : Élie et Dieudonné en garde à vue

Spectacles en solo

  • 1997 : Tout seul
  • 2000 : Pardon Judas
  • 2002 : Cocorico !
  • 2003 : Le Divorce de Patrick
  • 2004 : Mes excuses
  • 2005 : 1905
  • 2006 : Dépôt de bilan
  • 2007 : Best-of 1 : le meilleur de Dieudo
  • 2008 : Best-of 2 : le meilleur de Dieudo
  • 2008 : J'ai fait l'con
  • 2009 : Sandrine
  • 2010 : Mahmoud
  • 2011 : Rendez-nous Jésus
  • 2012 : Foxtrot
  • 2013 : Le Mur
  • 2014 : Asu Zoa

Filmographie

Documentaires sur Dieudonné

  • 2006 : Dieudonné, La Bête Noire, documentaire de promotion (sans nom de réalisateur, crédité à Bonnie Productions, société de Dieudonné) abordant le traitement médiatique du sketch sur France 3, présent sur le DVD du spectacle 1905 et diffusé sur Internet[375].
  • 2009 : Sans forme de politesse : regard sur la mouvance Dieudonné, documentaire réalisé par Francesco Condemi et Béatrice Pignède, des proches de Dieudonné[376]. Proche d'Alain Soral et d'Égalité et Réconciliation[377], Francesco Condemi, ancien militant de l'ultra-gauche dans la mouvance de La Vieille Taupe, est candidat la même année sur la « Liste antisioniste » menée par Dieudonné. Ce documentaire fait notamment intervenir, outre Alain Soral, l'universitaire négationniste María Poumier[378].
  • 2009 : Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?, documentaire d’Olivier Mukuna. Selon Jean-Paul Gautier et ses coauteurs, à propos de la « nébuleuse » Dieudonné dans les cercles intellectuels et politiques belges, dont il serait l'homme-clé, « de défenseur de Dieudonné avec son film documentaire Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?, Olivier Mukuna en devient alors le propagandiste officiel, son meilleur agent de promotion. » Le film fait débattre Dieudonné avec six intellectuels belges : l'écrivain Jean Bofane, le cinéaste Jan Bucquoy, l'universitaire Souhail Chichah, le journaliste José Dessart, l'écrivain Antoine Tsintungu et le linguiste Dan Van Raemdonck[379] »

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Références

  1. Dieudonné joue son nouveau spectacle "Asu Zoa" lundi soir à Paris, Le Point, 13 janvier 2014
  2. a b c d e f g h i j et k Nom de Dreux : Dieudonné, 33 ans, à l'affiche au cinéma et à l'Olympia. Installé dans l'Eure-et-Loir, le comique s'y est fait beaucoup d'ennemis, Libération, 23 avril 1999
  3. Dieudonné, le possédé de l'« antisionisme », Le Point, 7 mai 2009
  4. a b et c Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise, Paris Match, 14 janvier 2014
  5. « Les Hauts-de-Seine c'est toute mon enfance » DIEUDONNÉ, demain soir à la salle des fêtes, Le Parisien, 7 décembre 2000
  6. LAUGHIN’ TO ME ?, Technikart, 14 février 2009
  7. Dieudonné : avant les quenelles l'humour, Métro, 2 janvier 2014
  8. a et b Elie et Dieudonné, Premiere.fr, 1er mars 2012
  9. a et b Dieudonné, histoire d'une dérive, BFM TV, 8 janvier 2014
  10. a b et c Dieudonné, Premiere.fr, 30 août 2012
  11. « Justice : Dieudonné doit 887,000  aux Impôts », François Feuilleux, L'Écho républicain, 10 octobre 2012, consulté le 10 octobre 2012.
  12. Dieudonné, un si discret voisin, 20 Minutes, 9 janvier 2014
  13. Témoignage d'Élie Semoun dans l'émission La parenthèse inattendue, France 2, 14 novembre 2012
  14. Mercier 2005, p. 133-134
  15. Francofolies : Zeba, "Au taquet, comme toujours", Sud-Ouest, 16 juillet 2012
  16. Volée de racistes sur le bar de Dieudonné, Libération, 22 févier 1999
  17. Mercier 2005, p. 121-123
  18. Mercier 2005, p. 85-86
  19. Le phénomène Dieudonné, La Dépêche du Midi, 19 janvier 2001
  20. Dieudonné étrangle le rire, Le Figaro, 24 janvier 2014
  21. Dieudonné était drôle, mais ça c'était avant, L'Express, 10 janvier 2014
  22. Dix ans de provocations, Le Parisien, 28 décembre 2013
  23. Dieudonné, côté obscur, Libération, 2 janvier 2009
  24. Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique, Le Journal du dimanche, 11 janvier 2014
  25. Mercier 2005, p. 119-121
  26. Résultats de l'élection 1997
  27. Mercier 2005, p. 135-136
  28. « Un métisse pas maté », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  29. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 149
  30. Résultats des élections régionales sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  31. Mercier 2005, p. 73-74
  32. Collectif des humoristes européens, FIDH.org
  33. Mercier 2005, p. 82
  34. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 150
  35. « Dieudonné. Pas de quoi rire », Le Nouvel Observateur, no 1920, semaine du .
  36. Programme des Utopistes - Élection 2002, archive lesutopistes.com, 2002, « Si la France a décidé d’indemniser les descendants des déportés, il doit en être de même pour les descendants d’esclaves, il ne peut y avoir deux poids deux mesures. »
  37. Grand témoin : Joby Valente, blog « fxgpariscaraibe », 1er mars 2007
  38. Le Point - brèves d'actualité politique, 7 juin 2002
  39. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 152
  40. Dieudonné : « J'ai choisi Sarcelles pour ses communautés », Le Parisien, 18 mai 2002
  41. L'étrange campagne de Dieudonné, Le Parisien, 6 juin 2002
  42. Résultats des élections législatives sur le site du Ministère de l'Intérieur.
  43. Mercier 2005, p. 48-50
  44. La nébuleuse Dieudonné, Libération, 10 novembre 2005
  45. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 98
  46. Taguieff 2008, p. 466
  47. Erwan Lecoeur (dir), Dictionnaire de l'extrême droite, Paris, Éditions Larousse, coll. À présent, 2007 (ISBN 978-2-03-582622-0).
  48. Quand Dieudonné dérape et récidive, L'Express, 29 décembre 2008
  49. Décision de la Cour de cassation du 25 mars 2003 rejetant le pourvoi de l'AGRIF et reprenant les motifs de la relaxe prononcée par la cour d'appel.
  50. Dieudonné, chronique d'un tête-à-queue politique, Le Journal du Dimanche, 11 janvier 2014
  51. « La LDH n’a pas signé l’appel “nous sommes les indigènes de la République” », site de la LDH-Toulon, 22 février 2005.
  52. « Dieudonné, la Shoah et “les neuf sionistes” du CNC », L’Arche, no 573, janvier 2006.
  53. Interview pour Lyon Capitale, no 360 du 23 janvier 2002 au 29 janvier 2002, « Entretien : Dieudonné, humoriste et candidat aux présidentielles. Dieudonné existe-t-il ? »
  54. Le Monde, 22 février 2002.
  55. Décision de la Cour de cassation réunie en assemblée plénière de casser la relaxe de Dieudonné
  56. « Dieudonné pète les plombs », L'Humanité, 19 février 2002.
  57. "Charisme" de ben Laden : Dieudonné relaxé en appel, Le Nouvel Observateur, 7 juin 2004
  58. « Moment ! Dieudonné ! », blackmap par archives.org, Oman D./K2C, 22 octobre 2002
  59. Soutiendieudo.free.fr
  60. Voir le sketch sur Wideo.fr.
  61. Là où la blague blesse., Libération, 20 février 2004
  62. Dieudonné s’empêtre dans l’antisémitisme au nom des Noirs, Le Monde, 21 février 2005.
  63. L’exclamation a également été retranscrite, de manière erronée, comme « Heil Israël ». Cf. « L’indifférence », point de vue de Yonathan Arfi, président de l’UEJF, publié dans Le Monde, 7 janvier 2004. Voir aussi « Comment Dieudonné s'est rapproché de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009.
  64. Voir la vidéo en ligne, sur le site de France 3.
  65. « Prison avec sursis requise contre Dieudonné pour son sketch sur France 3 », Pipole.net, 11 mai 2005.
  66. « La justice confirme la relaxe de Dieudonné poursuivi pour diffamation raciale » : article du journal Le Monde du .
  67. Décision de la Cour de cassation rejetant le pourvoi des parties civiles
  68. Cf. « Accusé Dieudonné, levez-vous ! », Le Nouvel Observateur, 4 avril 2004.
  69. Décision de la Cour de cassation, 3 avril 2007.
  70. Interview
  71. « Interview de Dieudonné » lors de l’émission Tout le monde en parle diffusée le au Québec.
  72. Le spectacle « Mes excuses », en raison du premier sketch se terminant par un bras d’honneur adressé au « peuple élu » Interview d’Anne-Sophie Mercier par Laurent Chickly, sur le site Debriefing.org, 23 décembre 2005.
  73. Des propos rapportés dans « Dieudonné saisit la justice dans son différend avec Marc-Olivier Fogiel » (Le Monde, 8 janvier 2004) feront l’objet d’une plainte conduisant à une relaxe Rejet du pourvoi par la Cour de cassation.
  74. « Sources antisémites du “racisme juif” », 25 novembre 2004.
  75. [vidéo] Dieudonné dans l’émission Arrêt sur images sur YouTube.
  76. Là où la blague blesse., Libération, 20 février 2004
  77. MM. Fogiel et Tessier condamnés pour "injure à caractère racial" après une plainte de Dieudonné, Le Monde, 29 septembre 2005
  78. « Dieudonné condamné à 3 000 euros d’amende pour avoir diffamé Arthur », Le Monde, 13 juin 2006 : « Dieudonné a porté atteinte à son honneur et à sa considération en raison de son appartenance à la religion juive, a considéré le tribunal » ; « Dieudonné renonce à faire appel de sa condamnation envers Arthur », AFP, 19 septembre 2007.
  79. Échauffourées à Lyon lors d'un spectacle de Dieudonné sur ina.fr
  80. Dieudonné pris à parti, Le Parisien, 6 février 2004
  81. Dieudonné chahuté à Lyon, Libération, 7 février 2004
  82. 19.20 France 3 Lyon, 6 février 2004, lien sur ina.fr
  83. « Le spectacle de Dieudonné perturbé par un incident chimique », Le Nouvel Observateur, 6 février 2004.
  84. Édition du 8 février 2004, page 27.
  85. « Dieudonné condamné en appel à 5 000 euros d’amende », Le Nouvel Observateur, 15 novembre 2007.
  86. « Dieudonné antisémite : c’est confirmé », communiqué de presse, LICRA, « attendus du jugement ».
  87. Là où la blague blesse., Libération, 20 février 2004
  88. Soir 3, 19 février 2004.
  89. a b et c Mercier 2005, p. 140-152
  90. Mercier 2005, p. 22-23
  91. Mercier 2005, p. 24-25
  92. « Dieudonné à Auschwitz », crif.org, 28 septembre 2004.
  93. « Un antisémite à Auschwitz : Dieudonné tel qu’en lui-même », upjf.org, 28 septembre 2004.
  94. « Haïm Korsia renonce à inviter l’humoriste Dieudonné », crif.org, 4 octobre 2004.
  95. Soulagement : Dieudonné n'est plus invité à Auschwitz , site de l'Union des Patrons et professionnels juifs de France, 4 octobre 2004
  96. Documentaire La Bête noire, présent sur le DVD du spectacle 1905.
  97. Taguieff 2008, p. 427
  98. « Élections européennes 2004 », sur le site France-politique.fr
  99. Site de Dieudonné
  100. « Dieudonné sur une pente très glissante », communiqué Euro-Palestine/CAPJPO, .
  101. Statuts de l’association Les OGRES Utopistes Concrets, Biographie Dieudonné
  102. lesogres.org est décrit par Jean-Yves Camus comme un site publiant des propos antisionistes, des théories de complots et des discours anti-Juifs : (en) Rapport annuel 2007 du Stephen Roth Institute sur l’antisémitisme en France. Voir également : « La Propagandastaffel des Ogres continue à émettre ! », Guy Birenbaum, 30 mars 2006 ; « Antisémitisme dieudonnesque », Sylvain Attal, 27 mars 2006, « Liste de Juifs dans les medias bis repetita », Tristan Mendès France, 10 juin 2007.
  103. « Le MRAP porte plainte contre le site « Les Ogres » pour antisémitisme », 6 novembre 2008.
  104. a et b Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 167-168
  105. « Opération La Banlieue S’exprime ! », lesogres.org, 24 janvier 2006.
  106. « La Rance en Action », 6 août 2007, « Le Pen n’est ni raciste ni idiot. » « Les beurs lepénistes », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 12 avril 2007. « Voyage au cœur de l’électorat frontiste », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 22 février 2007.
  107. a et b Mercier 2005, p. 96-97
  108. Sophie Bélaïch, « Les Neturei Karta, une position marginale », dans Les Cahiers de L'Orient n°96,
  109. « Dieudonné n'est pas antisémite : il aime les Juifs intégristes », ProChoix, 24 novembre 2004.
  110. « Les juifs ultra-orthodoxes et antisionistes de Neturei Karta récupérés par Dieudonné », Jean-Yves Camus, Proche Orient Infos, novembre 2004.
  111. Mercier 2005, p. 147-156
  112. Bernard-Henri Lévy, Dieudonné, fils de Le Pen, Le Point, 3 février 2005
  113. « La double défaite des antiracistes », Marianne, 19 février 2005. L’article critique également l’attitude du CRIF dans cette affaire.
  114. Claude Askolovitch, De la cause noire à la haine des juifs. Dieudonné : Enquête sur un antisémite, Le Nouvel observateur, 24 février 2005.
  115. Antisémitisme: de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme?, Jolpress, janvier 2014, compte-rendu d'un entretien avec Pierre-André Taguieff
  116. [vidéo] extraits de la conférence de presse sur Dailymotion
  117. Le Nouvel Observateur, article du 22 février 2005, et Le Monde dans plusieurs articles des 18 et 19 février 2005.
  118. a et b « Propos sur la mémoire de la Shoah : condamnation de Dieudonné confirmée en appel », dépêche AFP, 26 juin 2008.
  119. [vidéo] Conférence de presse de Dieudonné à Alger le 17 février 2005 sur Dailymotion. Transcription
  120. Taguieff 2008, p. 432
  121. a et b Mercier 2009, p. 38-40
  122. agression de Dieudonné à Fort-de-France Le Monde 2/3/05, « Dieudonné, le possédé de l'“antisionisme” » Le Point, 7 mai 2009.
  123. Journal télévisé France Ô, édition jeudi 3 mars 2005.
  124. Francis Carole, « La Martinique et Dieudonné. Résister à la campagne de manipulation et maintenir le cap de la dignité », Africamaat, mars 2005.
  125. Patrick Girard, « Non, Dieudonné ne nous représente pas », Marianne, 19 mars 2005.
  126. Mercier 2005, p. 78
  127. « L’auteur de “La vérité sur Dieudonné”, interviewée par L. Chickly (Primo-Europe) », debriefing.org, 23 décembre 2005.
  128. a et b Taguieff 2008, p. 429-430
  129. [vidéo] Dieudonné sur BeurFM 2/4 sur Dailymotion, au micro de Beur FM le 28 mars 2005 (Propos retranscrits dans Dieudonné : Dans les livres de classe de mes enfants, j’ai arraché les pages sur la Shoah, L’Arche no 565, mai 2005.
  130. harvsp|Mercier|2005|p=33}}
  131. Mercier 2005, p. 29
  132. « Propos antisémites : Méditerranée FM mise en demeure », 6 septembre 2005.
  133. Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité, Le Nouvel Observateur, 9 janvier 2014
  134. Taguieff 2008, p. 427
  135. Djamel Debbouze se désolidarise de Dieudonné, Le Figaro, 13 février 2005
  136. Des artistes démentent soutenir Dieudonné, Le Nouvel Observateur, 9 novembre 2005
  137. « Démons français », Le Monde, 5 décembre 2005, par près de vingt auteurs dont : Salah Amokrane, Nicolas Bancel, Benjamin Stora, Christiane Taubira, Pierre Vidal-Naquet, Michel Wieviorka, Laurent Mucchielli, Pap Ndiaye.
  138. « Dieudonné candidat à la présidentielle de 2007 », LCI, .
  139. Nouvel Obs.com
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  141. [http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20061011.OBS5301/dieudonne-renonce-a-etre-candidat.html Dieudonné renonce à être candidat], Le Nouvel Observateur, 12 octobre 2006
  142. Dieudonné, passé de comique à antisémite en 10 ans : les raisons de sa popularité, Le Nouvel Observateur, 9 janvier 2014.
  143. Édition de 2002, p. 102-104.
  144. Azzeddine Ahmed-Chaouch, « Comment Dieudonné s’est rapproché de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009
  145. Mercier 2005, p. 94-95
  146. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 55
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  148. a b et c Mercier 2005, p. 33-36
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  155. Mercier 2005, p. 106-107
  156. Mercier 2009, p. 74-75
  157. Mercier 2005, p. 115-116
  158. « Un homme interpelé après avoir agressé verbalement Dieudonné à Orly », AFP, 6 mars 2005, « Je me suis battu politiquement contre l’extrême droite en France, à Dreux. J’ai des positions politiques qui sont radicalement opposées, mais quand je vois ce qui se passe aussi avec M. Gollnisch, retirer son travail à quelqu’un sans que la justice ait pu se prononcer. On est dans un État de droit, sous la pression d’un lobby qui se croit tout permis dans ce pays… ce n’est pas pour défendre les opinions politiques (de Bruno Gollnisch), mais je trouve ça incroyable. C’est ce qu’on me fait à moi, on m’interdit de jouer dans des salles simplement parce que je déplais à un petit groupe d’individus. »
  159. Mercier 2005, p. 162
  160. Dieudonné dans le Choc du mois, prochoix, 25 avril 2006
  161. Les étranges amitiés de Dieudonné, Le Monde, 24 février 2009
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  164. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 84-85
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  166. Interview sur Radio courtoisie (29 novembre 2006) au micro de laquelle il revient sur les actions qu’il a menées contre le Front national dans les années 1990.
  167. Les étranges amitiés de Dieudonné, Le Monde, 24 février 2009
  168. « Opération La Banlieue S’exprime ! », lesogres.org, 24 janvier 2006.
  169. « La Rance en Action », 6 août 2007, « Le Pen n’est ni raciste ni idiot. » « Les beurs lepénistes », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 12 avril 2007. « Voyage au cœur de l’électorat frontiste », Claude Askolovitch, Le Nouvel Observateur, 22 février 2007.
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  175. « La fille de Dieudonné a bien été baptisée par un prêtre traditionaliste », libebordeaux.fr, 15 septembre 2008.
  176. « Là je crois que ça suffit maintenant ! Cette fois c’est fini et bien fini avec Dieudonné. Certains évoquaient la reformation de notre duo, mais je dois vous dire que c’est clairement hors de question ! C’est fini… », déclaration sur RTL, 17 juillet 2008.
  177. [vidéo] Dieudonné à Ce soir ou jamais sur Dailymotion, octobre 2008.
  178. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 87
  179. « Une volonté de transgression très forte », Libération, 20 décembre 2006.
  180. « Comédie. Dieudonné confesse : J’ai fait l’con »
  181. « Le généreux coup de pouce de Le Pen à Dieudonné », Le Parisien, 16 septembre 2008.
  182. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 85
  183. « [E&R] Partenariat E&R/Théâtre de la Main d’Or : Grande soirée d’inauguration samedi 6 décembre. Le théâtre de la Main d’Or deviendra officiellement samedi 6 décembre le point de ralliement d’Égalité et Réconciliation à Paris et pour la France. À cette occasion, ce partenariat sera inauguré en présence d’Alain Soral et de Dieudonné à partir de 19h. » Communiqué publié sur le site d'Égalité et Réconciliation, 6 décembre 2008.
  184. « Interview de Dieudonné : Le Pen, Bové, Royal et Charléty… (exclusif pour tous les sites OGRES et les autres non marchands) », LesOgres.info, .
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  286. EXCLU | La justice enquête sur les appels aux dons de Dieudonné
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  293. La tournée Foxtrot de Dieudonné fait le plein de spectateurs malgré la polémique, France TV Info, 30 mai 2013
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  296. Michel Wieviorka, Derrière l'affaire Dieudonné, l'essor d'un public « antisystème », Le Monde, 31 décembre 2013
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  309. La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas, Slate, 27 juin 2013
  310. Quenelle : le bras armé de Dieudonné, Les Inrockuptibles, 4 décembre 2013
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  312. Quenelle collective (et hommage à Dieudonné) de l'Équipe de France de basket à l'Élysée ?, Slate, 24 septembre 2013
  313. Cour d'appel de Paris, 17 mars 2011 : « joignant par deux fois le geste à la parole, remontant sa main droite le long de son bras gauche jusqu'à l'épaule, M. Dieudonné M'Bala M'Bala explique au public qu'il s'agit de « leur glisser une quenelle », une expression imagée évoquant à l'évidence la sodomie : « si ça glisse, c'est plus souple, c'est plus agréable qu'une gifle » a-t-il déclaré devant la cour ». Passage cité dans arrêt cour de cassation, chambre criminelle du 16/10/2012
  314. Dieudonné: Aux origines de la quenelle, 20 minutes, 30 décembre 2013
  315. D'où vient la «quenelle» de Dieudonné, Le Figaro, 30 décembre 2013
  316. Dieudonné fait parader sa troupe «antisioniste», Libération, 9 mai 2009
  317. Dieudonné : « Je veux aller en prison », Femmes de chambre, 31 décembre 2013
  318. Dieudonné: Aux origines de la quenelle, 20 minutes, 30 décembre 2013
  319. D'où vient la «quenelle» de Dieudonné, Le Figaro, 30 décembre 2013
  320. Quenelle : le bras armé de Dieudonné, Les Inrockuptibles, 4 décembre 2013
  321. Définition de la "quenelle": Dieudonné porte plainte pour diffamation, BFMT TV, 26 décembre 2013
  322. La dieudonnisation des esprits, une (grosse) quenelle qui vient d’en bas, Slate, 27 juin 2013
  323. Que signifie vraiment la quenelle ?, L'Express, 29 novembre 2013
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  337. Hollande défie les humoristes « antisémites patentés » : peut-il en finir avec Dieudonné, Bruno Roger-Petit, Le Nouvel Observateur, 17 décembre 2013
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  351. Sous Dieudonné, la liberté ?, Blog de Philippe Bilger, billet daté du 10 janvier 2014
  352. Dieudonné : "C'est une boîte de Pandore qui est ouverte", entretien Maître Eolas, nouvelobs.com, 9 janvier 2014
  353. "Dieudonné: pourquoi la décision du Conseil d'État est (très) contestable, article du Point, 10 janvier 2014
  354. Dieudonné renonce définitivement à son spectacle «Le mur», Le Figaro, 11 janvier 2014
  355. Dieudonné rejoue le même spectacle, expurgé des charges antisémites, Obsession Nouvel Obs, 15 janvier 2014
  356. Élie Semoun répond à Dieudonné, Sud-Ouest, 11 janvier 2014
  357. Nicolas Bedos après sa chronique sur Dieudonné: "J'ai reçu des menaces de mort", L'Express, 21 janvier 2014
  358. La justice soupçonne Dieudonné d'avoir orchestré son insolvabilité, L'Express, 8 janvier 2014
  359. Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème, Le Canard enchaîné, 8 janvier 2014
  360. Dieudonné soupçonné de blanchiment pour avoir envoyé de l'argent au Cameroun, Le Monde, 7 janvier 2014
  361. La justice soupçonne Dieudonné d'avoir orchestré son insolvabilité, L'Express, 8 janvier 2014
  362. La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné, France24.com, 8 janvier 2014
  363. Anne-Sophie Mercier et Christophe Nobili, Le Prospère système de Dieudonné l'antisystème, Le Canard enchaîné, 8 janvier 2014
  364. La justice française scrute les combines fiscales de Dieudonné, France24.com, 8 janvier 2014
  365. Les propriétaires du Théâtre de la Main d'Or souhaitent expulser Dieudonné, Le Figaro, 7 janvier 2014
  366. Dieudonné n'a pas de licence pour ses spectacles à la Main d'Or, Le Figaro, 17 janvier 2014
  367. Plus de 650 000 euros en liquide saisis au domicile de Dieudonné, Le Monde, 29 janvier 2014
  368. Controversial French comedian Dieudonné banned from the UK, Euronews, 3 février 2014
  369. Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une « quenelle » à la reine, Libération, 3 février 2014
  370. Dieudonné, sa petite entreprise ne connaît pas la crise, Paris Match, 15 janvier 2014
  371. Qui est Noémie Montagne, la femme de Dieudonné ?, Métro, 9 janvier 2014
  372. Dieudonné vit en toute discrétion dans une imposante propriété du Mesnil-Simon, L'écho républicain, 9 janvier 2014
  373. Noémie Montagne : vraie ou fausse épouse de Dieudonné ?, L'Internaute, 23 janvier 2014
  374. Dans l'ombre de Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne gère les affaires, France TV Info, 9 janvier 2014
  375. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 191
  376. Le Figaro.fr, Un film sur Dieudonné pas projeté
  377. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 164
  378. Jacques Leclercq, Droites conservatrices, nationales et ultras : Dictionnaire 2005-2010, L'Harmattan, 2010, 225 p. (ISBN 978-2296082649) [EPUB] emplacements 2616 et suiv. sur 3500.
  379. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 134-135

Notes

  1. Le COFFAD s'est également illustré en participant, avec le soutien de Dieudonné, aux attaques contre l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau sous prétexte que celui-ci considère que la traite négrière ne relève pas du génocide, et parle par ailleurs dans ses travaux de la traite intra-africaine. Joby Valente, qui déclare en 2005 « en symbiose » être avec Dieudonné, affirme qu'il est « faux » que des Noirs aient participé à la traite et qu'écrire cela relève d'une « volonté de [diviser les Noirs] » ; elle considère également que l'ensemble des calamités, politiques, économiques et naturelles, dont sont victimes les Noirs, relèvent d'un « vaste plan ». Cf Mercier 2005, p. 66-70
  2. Ginette Hess-Skandrani, cofondatrice des Verts, a depuis été exclue en 2005 de ce parti pour sa participation aux activités d'un « un groupe de révisionnistes et d'antisémites avérés »
  3. Sont présents comme invités Alain Soral, Bruno Gollnisch, Frédéric Chatillon et Thierry Meyssan
  4. Dieudonné avait déjà été plusieurs fois été condamné à des peines d'amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse », mais la justice ne lui avait pas infligé de peine entraînant son inéligibilité.
  5. A noter que Frédéric Chatillon affirmera avoir rencontré ses compagnons de voyage de manière fortuite
  6. Dieudonné mentionne à cette occasion deux films, l'un sur le Code noir et l'autre sur la guerre d'Algérie.
  7. Seul Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du FN, soutient plus franchement l'humoriste, dont il juge qu'il incite avant tout « à la rigolade », cf Pour Jean-Marie Le Pen, "Dieudonné incite à la rigolade", BFM TV, 16 janvier 2014