Campagne Hô-Chi-Minh

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Campagne Hô-Chi-Minh
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Carte du Sud-Viêt Nam.
Informations générales
Date 13 décembre 1974-
Lieu Sud-Viêt Nam
Issue Victoire du Nord-Viêt Nam
Belligérants
Nord-Viêt Nam
Việt Cộng
Sud-Viêt Nam
Commandants
Van Tien Dung
Le Trong Tan
Hoang Minh Thao
Trần Văn Trà
Nguyen Minh Chau
Nguyễn Văn Thiệu
Ngo Quang Truong
Pham Van Phu
Du Quoc Dong
Nguyen Van Toan
Nguyen Khoa Nam
Tran Quang Khoi
Forces en présence
1 000 000 soldats 1 351 000 soldats
Pertes
20 000 tués et blessés 90 000 tués et blessés
1 100 000 capturés
155 000 réfugiés civils tués ou enlevés[1]

Guerre du Viêt Nam

Batailles

La campagne Hô-Chi-Minh (en vietnamien : Chiến dịch Hồ Chí Minh) est un ensemble d'opérations militaires, essentiellement des offensives, menées conjointement par l'Armée populaire vietnamienne et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (Viêt Cong), entre le et le , qui s'achevèrent par la chute de Saïgon et la victoire du Nord-Viêt Nam, réunifiant le Vietnam.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Buôn Ma Thuột[modifier | modifier le code]

En mars 1975, le 4e Corps de l'Armée populaire vietnamienne lance une offensive pour capturer les hauts-plateaux centraux du Viêt Nam, jusque-là alors tenus par l'ARVN. En dix jours, les Nord-Vietnamiens détruisent la plupart des formations de l'ARVN. Celles-ci, se retranchant dans les quartiers généraux de la 23e division d'infanterie de l'ARVN et dans l'aéroport Hoa Binh, parviennent à mener une contre-attaque mais manquent de coordination, leurs commandants (les colonels Nguyen Trong Luat et Vu The Quang) ayant été capturés dès les premières heures de la bataille le 3 mars par les Nord-Vietnamiens et malgré l'ordre du président Nguyen Van Thieu de ne pas reculer d'un seul pas et de défendre les hauts-plateaux centraux coûte que coûte.

Cette défaite est désastreuse pour le Sud-Viêt Nam, laissant libre l'accès le sud du pays aux communistes. La majorité des troupes sud-vietnamiennes ne purent pas être évacuées et furent capturées par les Nord-Vietnamiens.

HuéDa Nang[modifier | modifier le code]

Le , la ville de Hué est reprise par les forces de l'Armée populaire vietnamienne.

Xuân Lộc[modifier | modifier le code]

Pendant 12 jours (du 9 au 21 avril), la 18e division d'infanterie sud-vietnamienne tenta d'empêcher 3 divisions nord-vietnamiennes d'envahir la ville. Pour les soldats sud-vietnamiens, dirigés par le major-général Lê Minh Đảo, cette bataille a prouvé qu'ils étaient déterminés à combattre, en contradiction avec les médias occidentaux qui les décrivaient comme des lâches.

Compte tenu de leur large infériorité numérique, les Sud-Vietnamiens perdirent la bataille, malgré des combats féroces et héroïques contre les unités de l'APV. Le gouvernement nord-vietnamien qualifiera plus tard les combats à Xuân Lộc comme étant « cruels ».

La prise de Xuân Lộc permit d'ouvrir les portes menant à Saïgon et de commencer l'assaut final sur le Sud-Viêt Nam, qui se déroulera le , jour de la chute de la capitale sud-vietnamienne.

Saïgon[modifier | modifier le code]

L'assaut final sur la ville débute le à 6 heures du matin après une journée de bombardements. Les troupes sud-vietnamiennes continuent de se battre sans relâche dans la ville en ruines bien qu'en large infériorité numérique tandis que les derniers personnels américains encore présents évacuent très rapidement. C'est l'opération Frequent Wind. Beaucoup de membres importants du gouvernement sud-vietnamien et de civils sont évacués par les Marines vers les États-Unis à partir entre autres de l'ancien QG du Military Assistance Command, Vietnam. Au total plus de 7 000 personnes seront évacuées en quelques jours (dont 1 373 Américains et 5 595 Sud-Vietnamiens).

Dans les premières heures du , la 324e division nord-vietnamienne est la première à entrer dans la ville en ruines. À 10 h 24, le président du Sud-Viêt Nam annonce la capitulation du pays et demande à toutes les forces sud-vietnamiennes de cesser immédiatement les hostilités. À 11 h 30, des chars nord-vietnamiens détruisent les portes du palais présidentiel. Le drapeau du Việt Cộng est hissé sur le toit du palais.

Le colonel nord-vietnamien, Bui Tin, alors l'officier du rang le plus élevé à pénétrer dans le palais présidentiel de Saigon, reçoit la reddition du Président Dương Văn Minh. À 15 h 30, le dernier président de la République du Viêt Nam annonce à la radio : « Je déclare que le gouvernement de Saïgon... est complètement dissous à tous les niveaux ». Ses paroles marquent ainsi la dissolution du Sud-Viêt Nam et la fin de la guerre du Viêt Nam, un conflit qui aura duré plus de 15 ans.

Cet ultime épisode entame le processus de réunification, achevé le .

Annexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Wiesner, Louis, Victims and Survivors: Displaced Persons and Other War Victims in Viet-Nam, 1954–1975 (Greenwood Press, 1988), pp. 318–9.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • (en) Dougan, Clark, Edward Doyle, Samuel Lipsman., Thomas Maitland, Stephen Weiss, et al. The False Peace. Boston: Boston Publishing Company, 1983.
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Liens externes[modifier | modifier le code]