Hohle Fels

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hohle Fels
Entrée de la grotte
Localisation
Coordonnées
Pays
Allemagne
Land
Arrondissement
Massif
Vallée
Aach
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
534[1]
Période de formation
Température
°C à 10 °C[2]
Cours d'eau
Occupation humaine
Patrimonialité
Localisation sur la carte d’Allemagne
voir sur la carte d’Allemagne
Localisation sur la carte du Bade-Wurtemberg
voir sur la carte du Bade-Wurtemberg

Hohle Fels (« roche creuse » en souabe[4]) est une grotte et un site préhistorique du Paléolithique supérieur, situé dans le Jura souabe, une région du Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Vestiges archéologiques[modifier | modifier le code]

Le préhistorien américain Nicholas J. Conard a notamment découvert dans la grotte de Hohle Fels en la statuette paléolithique dite vénus de Hohle Fels[4], ainsi qu'une série de flutes en os de vautour, de cygne ou en ivoire de mammouth.

Comme la vénus, les flutes sont datées d'environ 35 000 ans avant le présent (AP), ce qui les place parmi les plus vieux instruments de musique connus au monde[5]. La flûte de Divje Babe, trouvée en 1995 en Slovénie et datée d'environ 43 000 ans AP, reste controversée. Pour certains chercheurs, ses trous seraient dus à la morsure d'un carnivore[6]. Pour d'autres, il s'agit bien d'une flute fabriquée par l'Homme[7],[8]. Homo sapiens est en effet présent en Europe depuis au moins 45 000 ans AP. Mais comme le site a aussi été occupé par les néandertaliens, il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un instrument de Homo neanderthalensis, puisque le sens artistique est aujourd'hui avéré chez cette espèce humaine[7],[8].

Le niveau gravettien du site a également livré un phallus en siltite polie et gravée, de 19,2 cm de long sur 3,6 cm de large et 2,8 cm d'épaisseur. Il est daté d'environ 28 000 à 27 000 ans AP[9],[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Bolus 2015] (en) Michael Bolus, « History of research and the aurignacian of the sites in the Swabian Jura », dans Nuria Sanz (éd.), Human origin sites and the World Heritage Convention in Eurasia, vol. 41 (partie 2 : « The Swabian Jura »), publications de l'UNESCO, , 166 p. (lire en ligne [PDF] sur whc.unesco.org), p. 32-49.
  • [Conard & Floss 1999] Nicholas J. Conard et Harald Floss, « Une pierre peinte du Hohle Fels (Baden-Württemberg, Allemagne) et la question de l'art pariétal paléolithique en Europe centrale », Paléo, no 11,‎ , p. 167-176 (DOI 10.3406/pal.1999.1252, lire en ligne [sur persee]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Conard & Floss 2001] Nicholas J. Conard et Harald Floss, « Une statuette en ivoire de 30 000 ans B.P. trouvée au Hohle Fels près de Schelklingen (Baden-Württemberg, Allemagne) », Paléo, no 13,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté en ).
  • [Insoll 2017] (en) Timothy Insoll (éd.), The Oxford handbook of prehistoric figurines, Oxford University Press, , sur books.google.com (lire en ligne).
  • [Taller, Bolus & Conard 2014] (en) Andreas Taller, Michael Bolus et Nicholas J. Conard, « The Magdalenian of Hohle Fels Cave and the Resettlement of the Swabian Jura after the LGM », dans Marcel Otte et Foni Le Brun-Ricalens (éd.), Modes de contacts et de déplacements au Paléolithique eurasiatique (Actes du Colloque international de la commission 8 (Paléolithique supérieur) de l'UISPP, université de Liège, 28–), coll. « Eraul (no 140) et Archéologiques », , sur academia.edu (ISBN 978-2-87985-305-5, lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Conard et Floss 1999, p. 168.
  2. (de) « Nähere Informationen zum Hohlen Fels », sur Musée de Schelklingen (consulté le ).
  3. « Grottes et l’art de la période glaciaire dans le Jura souabe : Description », sur le site officiel de l'UNESCO, (consulté le ).
  4. a et b Jean-Paul Demoule, « Hohle Fels, vénus de », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. Jean-Luc Goudet, « Une flûte de 35.000 ans : le plus vieil instrument de musique du monde ! », sur Futura Sciences (consulté le )
  6. [Soressi & D'Errico 2007] Marie Soressi et Francesco D’Errico, « Pigments, gravures, parures : les comportements symboliques controversés des Néandertaliens », dans Les Néandertaliens. Biologie et cultures, Paris, Éditions du CTHS, coll. « Documents préhistoriques » (no 23), , sur researchgate.net (lire en ligne), p. 297-309, p. 300-301. Photo et dessin de l'os percé de Divje Babe p. 301, fig. 6.e.
  7. a et b [Tuniz et al. 2012] (en) Claudio Tuniz, Frederico Bernardini, Ivan Turk, L. Dimkaroski, Lucia Mancini et Diego Dreossi, « Did neanderthals play music? X-ray computed micro-tomography of the divje babe “flute” », Archaeometry, vol. 54, no 3,‎ , p. 581–590 (DOI 10.1111/j.1475-4754.2011.00630.x).
  8. a et b [Turk, Turj & Otte 2020] Matija Turk, Ivan Turk et Marcel Otte, « The Neanderthal Musical Instrument from Divje Babe I Cave (Slovenia): A Critical Review of the Discussion », Applied Science, vol. 10, no 4 « Musical Instruments: Acoustics and Vibration »,‎ (lire en ligne [sur mdpi.com], consulté en ).
  9. [Conard & Kieselbach 2006] (en) Nicholas J. Conard et P. Kieselbach, « A phallus-shaped stone tool from Gravettian deposits at the Hohle Fels cave and the interpretation of paleolithic sexual imagery », Archäologisches Korrespondenzblatt, vol. 36, no 4,‎ , p. 455-472  (lire en ligne, consulté le ).
  10. [Azéma & Brasier 2016] Marc Azéma et Laurent Brasier, « La représentation du sexe », dans Marc Azéma et Laurent Brasier (préf. Jean Guilaine), Le beau livre de la préhistoire : De Toumaï à Lascaux 4, Dunod, , 420 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 151.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]