Droit de vote des femmes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 8 septembre 2019 à 08:44 et modifiée en dernier par RobokoBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le droit de vote des femmes est le produit d'une longue histoire qui s'inscrit dans l'histoire moderne. Dans le monde, le droit de vote des femmes s'est répandu à partir du début du XXe siècle. Le droit d'éligibilité s'est développé en parallèle.

Droit des femmes à voter dans le monde (depuis décembre 2012) :
  • autorisé pleinement
  • autorisé mais seulement au niveau local (pas d'élections nationales)
  • interdit (Vatican)
Femmes votant au Bangladesh (2004).

Chronologie

Chronologie avant 1888

Avant le XXe siècle, quelques pays accordent partiellement ou provisoirement le droit de vote aux femmes :

  • la Suède, un droit de vote universel entre et , puis partiellement entre et [1] ;
  • la République de Corse entre et (gouvernement paoliste), qui accorde de manière définitive le droit de vote aux femmes (tous les citoyens de plus de 25 ans ont le droit de vote ; pour les femmes, il faut cependant qu'elles soient chefs de famille c'est-à-dire veuves[2]) mais la Corse deviendra française. La Corse est donc le premier pays indépendant à avoir donné le droit de vote à une partie des femmes sans avoir eu l'occasion de revenir sur cette décision[3] ;
  • le Royaume de France, un droit de vote restreint (Voir (voir infra)) pour les élections consulaires (gouvernements urbains) depuis le XIIe siècle selon les régions. Pour les États généraux depuis le XIVe siècle jusqu'en . Ces dispositions furent abolies définitivement en [réf. nécessaire] ;

Des entités territoriales, infra-nationales, non étatiques ou non reconnues, ont également précédé de nombreux pays :


Chronologie depuis 1893

Carte de l'Union française pour le suffrage des femmes de mai 1919 : en blanc les territoires européens où elles votaient déjà, en noir ceux où elles ne votaient pas encore, en pointillés ceux où elles espéraient voter bientôt.

Le droit de vote est progressivement accordé aux femmes dans la majorité des pays à partir du début du XXe siècle (liste non exhaustive après ) :

États précurseurs

Suffragettes menant un piquet le long des grilles de la Maison-Blanche, .
Manifestation pour le droit de vote des femmes à Göteborg (Suède) en juin 1918.

Après la Première Guerre mondiale

Louise Weiss et les suffragettes en 1935.

Après la Seconde Guerre mondiale

Décolonisations et derniers pays occidentaux

Derniers États

Deux pays sont dans des situations particulières :

  • Au Brunei, il n’y a pas d’élections nationales, et les femmes sont donc privées du droit de vote au même titre que les hommes. Elles disposent en revanche d'un droit de vote local tout comme leurs homologues masculins. C'est aussi le cas en Arabie Saoudite.
  • Au Vatican, l'accès au collège électoral (Conclave) est réservé aux cardinaux et comme l'église catholique romaine n'ordonne pas de femme, elles sont de facto privées du droit de vote.

On peut également citer une entité autonome grecque dans le cadre des situations particulières : la République monastique du Mont-Athos en Grèce étant interdite aux femmes (et « à toute créature femelle à l'exception des poules et des chattes », précise la règle de l’Abaton), de facto seuls les hommes y ont le droit de vote.

Initiatives internationales

En Arabie saoudite

Le droit de vote ne s'applique (aux hommes et aux femmes) en Arabie saoudite que pour les élections locales, le parlement n'étant pas élu mais désigné par le roi. En 2011, le roi accorde le droit de vote aux femmes et le droit d'éligibilité à celles titulaires d'un diplôme d'enseignement supérieur, avec pour date d'effet les élections municipales de décembre 2015. La mise en place de ce droit est difficile, les formulaires d'inscription sur les listes exigeant la production de justificatifs de domicile tels que factures d'électricité émises au nom de la future électrice, ce dont en général elles ne disposent pas[51]. Au 2 novembre 2015, sur 4,5 millions d'électrices potentielles, seules 132 000 sont inscrites[52].

La loi prévoit par ailleurs une stricte séparation des hommes et des femmes, aussi bien dans les salles de vote que lors de la campagne électorale : les hommes ne peuvent présenter leur programme aux femmes que par vidéo interposée, et réciproquement. Pour résoudre la question polémique de la possibilité de diffuser la photo d'une femme sur une affiche électorale, il est décidé que les photos seront interdites aux membres des deux sexes. 1 000 femmes se portent candidates, contre 6 428 hommes[52]. Une femme est élue dans la région de La Mecque le 12 décembre 2015, ce qui est une première dans ce pays[53]. Vingt femmes au total sont élues[54].

En 2015, le 12 décembre, les femmes d'Arabie saoudite ont pu voter, alors que c'était le dernier pays où elles ne le pouvaient pas. Les hommes, comme les femmes, y sont privés du droit de vote au niveau national (le pays étant une monarchie absolue avec un corps législatif nommé par le roi), mais les hommes pouvaient voter aux élections municipales. Ce droit, ainsi que le droit de se porter candidates aux municipales, a été accordé en 2011 et a été appliqué en décembre 2015[55],[56],[57].

À Brunei

À Brunei, monarchie absolue, ni les hommes ni les femmes n'ont le droit de vote aux élections nationales : ce droit (commun) ne s'applique qu'aux élections locales[56].

En Belgique

Une révision de la Constitution en octobre 1921 (elle a modifié l'art. 47 de la Constitution belge de 1831) a introduit le suffrage universel selon le principe "un homme, une voix". Cet art. 47 a permis aux veuves de la Première Guerre mondiale de voter elles aussi au niveau national[58]. L'introduction du vote des femmes avait déjà été mise à l'ordre du jour auparavant, par l'inclusion dans la constitution d'un article permettant qu’il fût approuvé par une loi spéciale (c'est-à-dire qu'il lui fallait une majorité des 2/3 pour passer)[105]. C'est ce qui s'est passé en mars 1948. En Belgique, le vote est obligatoire.

Aux États-Unis

Un fanion « Votes for Women ». Collection permanente du Children's Museum of Indianapolis.

L'État mormon du Deseret (1847-1850), qui deviendra l'Utah en 1850, en donnant le droit de vote aux femmes, fait exception pour l'époque[59]. Ce n'est qu'en 1848, lors de la Convention de Seneca Falls, que commenceront les débats qui marqueront l’acte de naissance du mouvement pour le droit des femmes aux États-Unis, convention à l'issue de laquelle sera votée une « Déclaration de sentiments » dans laquelle figurera la revendication du droit de vote des femmes. Défendue par un nombre encore limité de militantes, elle ne donne pas immédiatement lieu à la création d’organisations de défense spécifiques. À l’issue d’une campagne pétitionnaire qui a réuni la signature de plusieurs dizaines de milliers de personnes, Elizabeth Cady Stanton défend bien en 1854 devant le Congrès de l’État de New York une plate-forme revendicative dont le droit de vote des femmes est le pivot[60]. Mais c’est à l’issue de la guerre de Sécession, alors que la question de la définition de la citoyenneté s’impose dans le débat public, que se constituent les premières associations suffragistes.

Le front commun entre féministes et antiesclavagistes s’effrite progressivement pendant cette période. Alors que se profile l’adoption d’un XVe amendement qui consacrerait le droit de vote des Noirs de sexe masculin, une partie des féministes souhaiterait y voir associées les femmes, qu’elles estiment laissées pour compte par les leaders masculins du mouvement[61]. Deux organisations rivales naissent en 1869 des désaccords survenus au sein de l’American Equal Rights Association. En 1869, Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton constituent la National Woman's Suffrage Association qui milite pour un amendement à la Constitution qui garantirait le vote des femmes et qui soutiendra, aux élections présidentielles de 1872, la candidature de Victoria Woodhull[29]. Ses revendications qui dépassent le cadre des droits politiques s’inspirent du texte élaboré lors de la Convention de Seneca Falls. L’organisation rivale- l’American Woman Suffrage Association créée par Lucy Stone et son mari Henry Blackwell – est plus modérée et préfère concentrer son action sur le seul droit de vote, délaissant le niveau fédéral pour agir au niveau des États[62].

En 1890, les deux associations finissent par se regrouper dans la National American Woman Suffrage Association. Le débat n’en reste pas moins vif concernant la stratégie à adopter. La pression exercée sur le Congrès par la NAWSA a permis de soumettre au vote un amendement qui a été rejeté par le Sénat en . Même en cas de succès devant les représentants, cette procédure reste hasardeuse car elle implique, une fois l'amendement voté, une ratification État par État. L’action menée au niveau de chaque État n’a eu jusque-là qu’une efficacité limitée. Certes, elle a permis au mouvement d’étendre son influence et de quadriller le territoire en donnant à chacune de ses composantes locales un objectif bien délimité. Mais de 1870 à , à l’issue des 480 campagnes organisées pour obtenir l’organisation de référendum locaux, dix-sept se sont tenus dans les différents États américains dont deux seulement ont abouti à une victoire pour le droit de vote des femmes[63]. En 1908 est créé le Woman's Day[29].

Le passage au XXe siècle est le temps d'un constat sur les avancées dans les droits des femmes : la plupart des États accordent plus de droits aux femmes (vie publique, mariage, propriétés, éducation…) le droit de vote ne restant cependant effectif que dans une minorité d'États. L'élection présidentielle en est la première du genre : les femmes participent de manière importante aux campagnes et, pour la première fois, quatre millions de femmes votent dans neuf États de l'Ouest pour une élection présidentielle[64]. Le président Wilson lui-même reconnaissant l'aide de certaines militantes nomme un nombre important (pour l'époque) de femmes dans son administration[65]. L'arrivée de la Première Guerre mondiale va stopper quelque peu le mouvement de droit de vote des femmes, qui reprend pleinement dès , mené par Carrie Chapman Catt, présidente du NAWSA de à puis de à . Elle relance l'offensive avec une nouvelle stratégie : le « Winning Plan » (« Plan de la victoire »). Cette nouvelle stratégie vise à combattre sur deux front distincts : au niveau des États, et notamment dans le Sud, et au niveau du gouvernement fédéral. Cette nouvelle stratégie est adoptée par le NAWSA en . Afin de rassembler les électeurs, Carrie Catt abandonne plusieurs de ses valeurs : le pacifisme (au milieu de la Première Guerre mondiale pour le patriotisme), le combat pour l'égalité des droits entre blancs et Noirs (afin de gagner des voix dans le Sud) et les mouvements radicaux féministes comme le National Woman Party[66].

Le 30 septembre le Président Wilson s'adresse au Congrès lors du vote de l'amendement garantissant le droit de vote des femmes. Celui-ci est rejeté de deux voix. Finalement le 21 mai ce même amendement (appelé 19e amendement) est voté à la Chambre des représentants, et recueille les deux tiers des voix nécessaires, fruit du travail intense de Carrie Catt et de son Winning Plan. Il passe ensuite au Sénat et est approuvé le 4 juin 1919. S'ensuit un long processus de ratification, État par État, et le , après la ratification par l'État du Tennessee, le Secrétaire d'État Bainbridge Colby promulgue le 19e amendement de la Constitution américaine, garantissant le droit de vote aux femmes[67].

À noter pour le droit de vote des femmes issues des minorités : bien que le XVe amendement (1869) accorde formellement le droit de vote aux esclaves Afro-Américains affranchis (uniquement pour les hommes jusqu'à l'obtention du droit de vote pour les femmes), il faudra attendre le Voting Rights Act (1965) pour que celui-ci ne soit plus nulle part entravé. À noter également la loi d'exclusion des Chinois de 1882, abolie en 1943 pour les Sino-Américains.

En France

Carte d'électeur française de septembre 1945. Carte utilisée par une femme le 21 octobre 1945 pour le second vote des femmes lors des élections à l’Assemblée constituante.

En France, alors que les hommes obtiennent le droit de vote « universel » en 1848[68], les femmes devront attendre 1944 pour l'obtenir et 1945 pour l’exercer pour la première fois[69],[70].

De l'Ancien régime à la Révolution

Dès les premiers États généraux convoqués par Philippe le Bel en 1302, les femmes étaient convoquées[71]. Elles le furent pour tous les États généraux suivants (par exemple ceux de 1484 convoqués par Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, pendant la minorité de Charles VIII), jusqu'aux États généraux de 1789, où les femmes propriétaires de fiefs furent contraintes de se faire représenter par un homme (noble ou clergé)[71].

Selon l’historienne Régine Pernoud, lorsqu'il y avait vote au Moyen Âge (comme les états-généraux, ou certains conseils communaux), les femmes votaient autant que les hommes. Cependant, ce droit a été supprimé par un décret du Parlement en 1498[72][source insuffisante]. Une autre source[73][source insuffisante] nous donne un édit du Parlement de Paris datant de 1593.

D'une façon générale, jusqu'à la Révolution française, « Dans les assemblées urbaines ou les communes rurales, les femmes, lorsqu'elles sont chefs de famille, possèdent le droit de vote »[74] ; comme actuellement dans le cas des votations en Suisse, les femmes veuves (et ayant des enfants) devenaient chef de famille et exerçaient tous les activités professionnelles et droits politiques de leur mari défunt.

Sous la Révolution, à la suite du discours de l'abbé Sieyès du 20-, distinguant entre citoyens « actifs » et « passifs », les femmes furent classées dans cette seconde catégorie, comme les enfants, les domestiques et tous ceux ne pouvant s'acquitter d'un cens électoral,. Malgré l'appel de Condorcet, elles furent ainsi officiellement exclues du droit de vote par l'Assemblée nationale le , exclusion maintenue par la Constitution de 1791 puis par un vote de la Convention nationale le , quelques mois avant l'exécution d'Olympe de Gouges, auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791.

Du XIXe siècle à 1944

Chronologie

Manifestation des suffragettes, en présence de Séverine, en tête du cortège.
  • En , le club La Voix des femmes cherche à « rendre visible l'illogisme de la mise à l'écart des femmes dans le domaine politique »[75] en encourageant une candidature de George Sand aux élections législatives. Cette dernière se désolidarise de cette initiative. En , Jeanne Deroin mène campagne et tente de se présenter aux élections législatives. Elle réussit à rendre son combat public mais sa candidature n'est pas acceptée[76] ;
  • Hubertine Auclert fonde en le premier groupe suffragiste français : la société le Droit des femmes. Parmi ses revendications, on trouve celle d'une égalité politique entre les hommes et les femmes. Interventions publiques, tribunes dans les journaux, manifestations, pétitions, tentatives d'inscriptions sur les listes électorales donnent une audience à ce combat et font d'Hubertine Auclert une figure publique importante de l'époque. Son action est décriée mais elle fait figure de pionnière pour les féministes à venir ;
  • En décembre , Léonie Rouzade, affiliée au Cercle d'étude socialiste, se présente lors des élections municipales partielles dans le 12e arrondissement de Paris. Les autorités ne réagissent pas à sa candidature et n'interdisent pas le décompte des voix se portant sur son nom. Elle n'est toutefois pas élue. De à , d'autres campagnes suffragistes, soutenues notamment par la Fédération républicaine socialiste, aboutissent à la candidature de femmes à différentes élections municipales. Ce sont les campagnes de 1885 qui rencontrent le plus d'écho, avec notamment la candidature de Louise Barberousse à Paris (des personnalités à la plus grande notoriété, comme la journaliste Séverine, avaient été sollicitées mais sans succès)[77] ;
  • Lors du troisième Congrès féministe mondial, organisé à Paris en avril , les principales associations féministes françaises s'accordent pour la première fois sur l'opportunité d'accorder le droit de vote aux femmes. Le congrès catholique féminin de (qui refuse encore de se désigner comme féministe) se concentre quant à lui sur la question des droits civils et ne prend pas encore partie pour le droit de vote des femmes. Parallèlement, à cette période, un suffragisme plus modéré commence à émerger[78] ;
  • Lors de la première décennie du XXe siècle, l'idée suffragiste s'étend au sein de pans plus larges de la société française. Ainsi, en , le Conseil national des femmes françaises se rallie officiellement à cette doctrine. Il crée une section « suffrage » dont il donne la charge à Hubertine Auclert. Cette dernière poursuit un militantisme très actif au sein d'une nouvelle association créée en 1900, le Suffrage des femmes. Le féminisme catholique prend peu à peu partie, lui aussi, pour le vote des femmes. L'idée se popularise au-delà des milieux féministes et elle s'inscrit dans un vaste mouvement de démocratisation. Ces évolutions se traduisent au Parlement, principalement par la proposition de loi de Paul Dussaussoy en 1906, qui demande que les femmes puissent s'exprimer « dans les élections aux conseils municipaux, aux conseils d'arrondissement et aux conseils généraux ». Un droit de vote encore timide, limité aux élections locales. Après le décès de Paul Dussaussoy le 16 juillet 1909, le groupe pour la défense des droits des femmes prend la relève et la commission du suffrage universel dépose ensuite le rapport de Ferdinand Buisson, l'un des fondateurs de la Ligue des droits de l'Homme, favorable à la réforme. Mais le Sénat s'oppose à son adoption malgré des dépôts à chaque législature. Le sénat fera d'ailleurs systématiquement obstacle pendant des décennies[79]. La commission du suffrage universel de la Chambre des députés, dont le rapporteur est Ferdinand Buisson, donne un avis favorable à cette proposition en . Il faudra toutefois attendre pour qu'elle soit votée par la Chambre des députés[80].
  • En , le quotidien Le Journal organise un référendum auprès des femmes afin de mesurer leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables sont reçues face à une poignée d'avis défavorables.
  • Le , le pape Benoît XV se prononce officiellement pour le vote des femmes.

À plusieurs reprises, de 1919 à 1940, des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par la Chambre des députés, avant que le Sénat ne les rejette, soit en repoussant indéfiniment leur examen, soit en s'y opposant par le vote. Ces différentes propositions de loi visent selon les cas à octroyer le suffrage « intégral », pour toutes les élections, ou le suffrage « partiel », pour les seules élections locales.

  • 20 mai 1919 : vote en faveur d'une proposition de loi pour le suffrage intégral des femmes par 344 voix contre 97[81] ;
  • 21 novembre 1922 : Trois ans et demi après son vote à la Chambre, la proposition est rejetée au Sénat par 156 voix contre 134[82] ;
  • 7 avril 1925 : la Chambre des députés adopte par 390 voix contre 183 une proposition de loi en faveur du suffrage des femmes lors des élections municipales et cantonales[83] ;
  • 3 mai 1925, quelques jours après l'adoption de la proposition de loi, de nombreuses femmes sont élues aux élections municipales. En effet le Parti communiste français est le 1er parti français à présenter des femmes en position éligibles pour les municipales (second tour le 10 mai 1925)[84]. Leurs élections sont annulées par les préfets, et leurs recours sont rejetés par les conseils préfectoraux puis par le Conseil d'État, par arrêt du 29 janvier 1926 : « Vu la loi du 5 avril 1884 (...) aucune disposition ne déclare les femmes éligibles aux élections municipales », c'est-à-dire que la loi ne l'autorise pas explicitement. Le 5 février 1926 le Conseil d'État rappelle encore que « Vu les lois du 5 avril 1884 et du 29 juillet 1913 » lorsqu'un nom inéligible est inscrit sur un bulletin de vote lors d'un scrutin de liste, les votes restent valables pour la liste. Pourtant, le 12 février 1926, le Conseil d'Etat réaffirme le principe : « Absence de disposition législative l'interdisant » (lorsqu'un maire nomme son parent au bureau municipal, « aucune disposition de loi n'interdit aux parents ou alliés de siéger ensemble »), c'est-à-dire que tout ce qui n'est pas interdit est permis[85],[86]. Joséphine Pencalet est une des élues de 1925 ;
  • 12 juillet 1927 : résolution de la Chambre des députés « invitant le Gouvernement à hâter, devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux élections municipales » (396 voix contre 94)[87] ;
  • 13 décembre 1928 : nouvelle résolution de l'Assemblée nationale[83] ;
  • 19 juin 1928, 21 mars 1929, 26 juin 1931 : refus par trois fois du Sénat de mettre la question du vote des femmes à l'ordre du jour[88] ;
  •  : en juillet, la Chambre des députés se prononce à l'unanimité pour le suffrage des femmes (475 contre 0), mais le texte n'est jamais inscrit à l'ordre du jour du Sénat[89]. Le Front Populaire nomme trois femmes sous-secrétaires d’État : Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg[90].

Défiance des radicaux

Le Sénat constitue le principal point de blocage institutionnel à l'adoption de la mesure[91]. Traditionnellement plus conservateur que la Chambre des députés, il est dominé par le parti radical. Les radicaux du Sénat diffèrent cependant sensiblement de leurs homologues de la Chambre basse qui se prononcent en faveur de la proposition : plus âgés en moyenne, ils se recrutent principalement dans l'aile droite du parti. Le revirement de certains d'entre eux qui, passés de la Chambre au Sénat, se montrent défavorables à une mesure pour laquelle ils avaient voté quelques années plus tôt, laisse cependant planer le doute sur la volonté réelle des radicaux d'adopter la mesure[91]. Leur vote à la Chambre fournit à peu de frais un gage de bonne volonté aux féministes, dont plusieurs des dirigeantes, comme Cécile Brunschvicg, leur sont affiliées ; il n'engage cependant que faiblement le parti qui sait pouvoir compter sur l'opposition du Sénat pour bloquer la procédure[92]. Le refus des différents gouvernements de la période d'exercer un rappel à l'ordre aux sénateurs, et ce malgré les demandes répétées des partisans du vote des femmes, confirme le peu d'empressement du pouvoir politique de voir aboutir le processus législatif[92].

Si le parti radical rechigne à s'engager fermement en faveur du vote des femmes, c'est en raison des doutes qu'il émet sur leur autonomie vis-à-vis de l'Église, dont l'emprise ne manquera pas selon lui de faire pencher le vote féminin en faveur des candidats de la droite, voire en faveur des forces hostiles au régime[92]. L'anticléricalisme maçonnique, principal ciment d'une formation politique aux positions par ailleurs assez disparates[92], rejaillit ainsi indirectement sur les femmes, perçues comme des individus sous influence, et non comme des citoyens autonomes. Nourris des luttes fondatrices du régime, les radicaux agitent le spectre d'une République encore fragile, mise en danger par l'élargissement du corps électoral à une population dont la maturité politique et le dévouement républicain lui paraissent douteux.

Le soutien manifesté par le pape au vote des femmes à partir de 1919 renforce encore dans l'esprit des radicaux l'idée que l'Église catholique tente, par l'entremise des femmes, de regagner sur la société une influence en voie d'effritement. Si elle lance dans la campagne en faveur du vote plusieurs organisations féminines catholiques, l'annonce du pape joue en défaveur de la mesure au sein des élites laïques de la République[93]. L'argument d'un régime menacé trouve une force nouvelle dans la crise du 6 février 1934. En mettant au jour l'hostilité et les capacités d'action des ennemis de la République, elle éloigne encore un peu plus, dans l'esprit des radicaux, l'échéance du droit de vote des femmes[94].

Action des féministes

Organisé en plusieurs associations, de taille parfois importante, le mouvement « suffragiste » français n'atteint cependant pas les dimensions de son homologue britannique. Réticent à recourir à l'action directe, il n'adopte pas non plus les méthodes radicales qui ont fait la renommée des « suffragettes » outre-Manche.

Les deux principales organisations d'orientation réformiste qui mènent la lutte pour le droit de vote des femmes sont l'Union française pour le suffrage des femmes (U.F.S.F.), créée à Paris en 1909 et la Ligue française pour le droit des femmes, dirigée par Maria Vérone. Ces deux grandes fédérations féministes, composées pour l'essentiel de femmes issues de la bourgeoisie parisienne, cherchent à étendre le réseau de leurs soutiens au sein des organisations politiques masculines mais surtout en province où leur implantation est moins importante. Les meetings, organisés dans les mairies ou les écoles, sont le principal instrument de cette propagande qui touche en majorité les classes moyennes et supérieures, ainsi que notables locaux[95]. Les conférencières se recrutent pour l'essentiel parmi les avocates, déjà familières de la prise de parole en public. Les plus inexpérimentées se forment via des ateliers qui enseignent la technique de l'art oratoire et affinent la rhétorique suffragiste[96]. Certaines considèrent que ces modes d'action sont insuffisants pour toucher un public plus large, qui n'a pas accès aux « idées nouvelles » concernant les femmes. C'est ainsi que Marthe Bray organise en 1926 un tour de France suffragiste qui vise « le public des marchés, des fermes, des petits pays, des humbles en un mot »[96].

Les féministes réformistes cherchent à imposer le thème du vote des femmes sur l'agenda politique, cultivant les relations qu'elles ont pu nouer avec les hommes qui soutiennent leur cause dans les partis politiques. Les élections sont l'occasion de faire valoir leur point de vue. En 1919, elles réussissent à obtenir un accord de principe de l'ensemble des partis sur le suffrage féminin, à l'exception de l'Action française. Accord qui restera lettre morte. Certaines organisations, comme le Conseil National des Femmes Françaises en 1925, mènent campagne de manière fictive en présentant des candidates aux élections municipales. D'autres militantes, comme Jane Némo à Paris, utilisent des hommes de paille pour se présenter indirectement aux élections et prendre place dans les réunions électorales[97]. Les moyens dont disposent les grandes fédérations leur permettent de mener des campagnes de grande ampleur : pour les élections municipales de 1929, l'UFSF distribue ainsi deux millions de tracts et 50 000 affiches sur l'ensemble du territoire[97].

Les manifestations de rue ne sont envisagées qu'avec circonspection et n'atteignent jamais des proportions en mesure de troubler l'ordre public. Parfois, les militantes manifestent en voiture ou sur des chars, en brandissant des pancartes. Ces modes d'action déclenchent la réaction immédiate des autorités qui s'opposent à la tenue des manifestations et procèdent régulièrement à des arrestations[98]. Ces manifestations sont en outre vivement critiquées par les antiféministes comme Théodore Joran ou Marthe Borély.

L'immobilisme du Sénat provoque les réactions les plus audacieuses. Les troubles se multiplient pendant l'année 1928 où la chambre haute refuse d'examiner la proposition de loi votée par l'Assemblée nationale. Des militantes portant pancartes, dont le nombre excède cependant rarement la dizaine, font le pied de grue dans le jardin du Luxembourg à chaque nouvelle séance ; elles sont régulièrement arrêtées et conduites au poste de police[99]. En 1932, Jane Valbot interrompt à deux reprises, en janvier et en février, une séance du Sénat en lançant des tracts dans l'arène et en s'enchaînant à l'un des bancs. En 1934, la journaliste Louise Weiss tente de renouveler le répertoire d'action féministe en s'inspirant des suffragettes britanniques. Sa marque de fabrique est l'action d'éclat à destination de la presse, lors des grands événements sportifs ou des élections[100]. Mais son engagement est de courte durée : en juillet 1936, elle se retire de la « scène suffragiste »[101].

Les arguments universalistes, élaborés de longue date et déjà ressassés avant 1914, continuent de constituer le fond commun du discours suffragiste. Ils s'appuient sur la tradition républicaine et les droits de l'homme pour justifier l'avènement d'un suffrage « véritablement universel » qui n'exclurait pas la moitié de l'humanité des droits politiques. Les arguments de nature différentialiste gagnent toutefois du terrain pendant cette période. Est ainsi avancée l'idée que les femmes, en votant, seront en mesure de faire valoir leur point de vue et les qualités qui leur sont traditionnellement attribuées pour améliorer le fonctionnement des institutions, soit en les moralisant, soit en portant l'attention sur les « problèmes d'éducation, d'hygiène, de santé physique et morale, d'habitation… »[102].

La Seconde Guerre mondiale, la Résistance et le droit de vote des femmes en France

La Seconde Guerre mondiale constitue une accélération du débat sur le suffrage des femmes en France. C'est au sein de la Résistance française que se déroule, entre 1942 et 1944, un débat entre les différents représentants des mouvements, syndicats, associations et des partis clandestins qui la composent. Le coup d'envoi du débat est donné par le Général de Gaulle en 1942 lorsque, après avoir reçu à Londres pour la première fois un représentant des mouvements de la Résistance intérieure, il propose à ces-derniers une première ébauche de projet politique. Ce document, appelé Déclaration aux journaux clandestins contient la proposition de donner le droit de vote aux femmes mais la mesure reste floue. Y est affirmé en effet que : « dès l’ennemi chassé du territoire, les hommes et les femmes de chez nous éliront l’Assemblée Nationale qui décidera souverainement aux destinées de la Nation ».

Dans un second temps, les premières institutions résistantes entament le débat sur la proposition du chef de la France Libre. Au sein du Conseil national de la Résistance, l'opposition du représentant des radicaux résistants Paul Bastid empêche une prise de décision. Le CNR fonctionnait en effet sur la règle de l'unanimité de ses membres pour adopter une proposition. Dès lors que l'un des membres, en l’occurrence Bastid, menaçait de quitter l'organisation si le droit de vote des femmes était adopté, le CNR ne pouvait plus s'emparer de la question[103].

Dans les colonies, les femmes l'ont eu bien après 1944. Jusqu'en 1958, les femmes "autochtones" d'Algérie (c'est-à-dire les Algériennes qui étaient considérées comme ayant un statut de musulman ou les "Non-européennes") n'ont pas le droit de vote. Charles de Gaulle le leur accorde en juillet 1958 au moment du référendum qui institue le Ve République, en espérant que le vote des femmes en Algérie va faire basculer l'opinion alors que les nationalistes (le FLN) préconisent l'abstention[réf. nécessaire]. Il faut attendre la mise en place d'une institution, l'Assemblée consultative d'Alger, plus large dans sa composition et basée sur la règle majoritaire, pour voir de le droit de vote des femmes accordé[104].

Sur le moment même, l'obtention du droit de vote des femmes n'était pas considéré comme un événement. Dans le Canard enchaîné de cette époque[105], plusieurs caricatures étaient très anti-vote féminin. Il y avait toute une série de caricatures où les femmes étaient représentées en prostituées, qui disaient « viens, je vais te faire voir ma carte d'électeur », ou bien des femmes avec des curés disant « c'est là qu'on dévote ». Il n'y a pas du tout un accueil enthousiaste de cette nouvelle mesure. Dans la première assemblée de 1946, une partie des femmes élues l'ont été en tant que « femmes de » ou « veuves de », c'est-à-dire des femmes ou des veuves de résistants mais pas en tant qu'individu femme.

De la Libération à la Ve République

Ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération, 21 avril 1944. Archives nationales A//1902.
  • Dans son article 21[106], le projet de constitution du 30 janvier 1944 du maréchal Petain stipule que « sont électeurs aux assemblées nationales les Français et Françaises nés de père français », les femmes n'étant pas éligibles. Mais son article 22 instaure le vote familial : c'est le père qui exerce le droit de vote, et « éventuellement » la mère lorsqu'elle est chef de famille.
  • Le , le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance (après un amendement du communiste Fernand Grenier[107]) du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle depuis Alger. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n'est utilisé que le pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante[108].
  • Dès les premières élections, le Parti communiste français, conscient des enjeux que représentent les voix féminines, cherche à contrer l’influence des organisations catholiques en adoptant un discours nouveau en direction des femmes[109].
  • , trois mois avant les municipales, une femme Josette Guénin, 31 ans, est élue, le 21 janvier, maire de sa commune de Haute Marne (Villars-Montroyer) en remplacement de son mari, mort pour la France le 25 juillet 1944 (registre des délibérations de la commune de Villars-Montroyer). Elle devint ainsi, la première femme maire de France. Lors des élections municipales du 29 avril 1945, Odette Roux, 28 ans, de la liste d’Union pour la résistance antifasciste aux élections municipales, est élue maire des Sables-d'Olonne par le nouveau conseil municipal et devient la première femme à administrer une ville de cette importance en France. Mais dès cette première consultation, d'autres femmes deviennent maire de leur commune. Certaines étaient aussi très jeunes, beaucoup issues de la Résistance et du Parti communiste, comme Pierrette Petitot, maire de Villetaneuse, en région parisienne jusqu'en . Dans la petite commune d'Echigey (Côte-d'Or), la maire et tous les membres du conseil sont des femmes. Mais ces cas restent anecdotiques. On estime à 3 % le nombre de femmes conseillères municipales en 1945. Neuf font leur entrée au Conseil de Paris, sur 90 élus[110].

En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières législatives : 33 d'entre elles entrent à l'Assemblée, sur 586 députés

  •  : Germaine Poinso-Chapuis (MRP) devient la première femme nommée ministre de plein exercice (Ministre de la santé publique et de la famille).
  •  : Jeanne Moirod (1905-1997), résistante trotskiste[111], est nommée maire d'Oyonnax par délégation[112] de mars à mai 1953[113].
  • En , le droit de vote est accordé aux « femmes de statut civil local », en Algérie française (décret no 58-568 du 3 juillet 1958)[45],[46].
  •  : Arlette Laguiller (LO) est la première femme à se présenter à une élection présidentielle en France.
  •  : Catherine Trautmann (PS) devient la première femme maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, Strasbourg.
  •  : Édith Cresson (PS) devient la seule femme nommée Premier ministre, pour un an.
  •  : la constitution intègre le principe de parité, qui permet une loi sur l’égal accès aux fonctions politiques l’année suivante. La loi du 6 juin 2000 sur la parité prévoit une parité totale pour les scrutins de liste (par tranche de six pour les élections municipales) et des sanctions financières aux élections législatives si le nombre de candidats d’un sexe dépasse de 2 % celui de l’autre[114]. Ces pénalités sur la dotation publique aux partis équivalent, en pourcentage, à la moitié de l’écart constaté.
  •  : Lors des élections législatives, l’UMP est l’organisation la moins paritaire (19,7 % de femmes), ce qui lui vaut une diminution de 30,4 % de sa dotation, soit 4,264 millions d’euros en 2004. Pour l’UDF, ses 19,9 % de candidates lui valent une pénalité de 30 % soit 667 075 euros. Le PS et le PRG (dont l’association de financement est commune) ont alors 34,6 % de candidates et perdent donc 1,651 million d'euros (15,4 %). Avec 43,8 % de candidates, le PCF ne voit ses crédits amputés que de 124 139 euros, soit 6,4 %.
  • En , la France figure au 85e rang des pays pour la représentation des femmes au parlement (21e sur 25 en Europe).
  • En , Ségolène Royal (PS) devient la première femme à accéder au second tour de l'élection présidentielle française. Après les élections législatives de 2007, la France figure au 58e rang mondial et au 19e rang en Europe pour la représentation des femmes au parlement. Lors des élections sénatoriales de septembre 2008, le pourcentage de sénatrices a progressé de six points, passant de 16 % à 22 %. Le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) compte alors près de 20 % d'élues. À l’Assemblée, 107 femmes ont été élues ou réélues, soit 18,5 % du nombre total de députés (contre 12,3 % en 2002), dont 46 élues de droite (45 pour l’UMP, 1 pour le MPF) et 61 élues de gauche (dont 49 PS, 4 PC, 5 PRG, 1 Verte, 2 DVG). Selon un rapport de Marie-Jo Zimmermann, députée (UMP) de Moselle et présidente de la délégation de l’Assemblée aux droits des femmes, « L’UMP et l’UDF préfèrent payer des indemnités que changer leurs habitudes »[réf. nécessaire]. Elle souhaite introduire dans un premier temps des contraintes de parité dans les structures intercommunales[115].
  • En , le gouvernement de Jean-Marc Ayrault (PS), Premier ministre de François Hollande, est le premier à respecter intégralement la parité hommes-femmes. Désormais, la France figure au 34e rang mondial et au 9e rang européen des pays pour la représentation des femmes au parlement[réf. nécessaire]. En effet, depuis les élections législatives, l'Assemblée nationale compte 155 femmes députées, soit 27 % des élus, ce qui constitue un progrès par rapport aux législatures antérieures même si la parité n'est pas encore acquise. À la suite des dernières élections sénatoriales de septembre 2011, le pourcentage de sénatrices est en revanche demeuré le même que lors des élections de 2008, soit 22 %. Le Parlement (Assemblée nationale et Sénat regroupés) compte à présent 25 % d'élues.
  • En 2014, est votée la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes[116], dont le projet était porté par Najat Vallaud-Belkacem[117], initialement ministre des Droits des femmes au moment de la proposition de loi.

Au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, un mouvement pour le droit de vote des femmes se développe à partir de 1866, date du dépôt de la première pétition adressée au Parlement pour en faire la requête[118] ; le philosophe John Stuart Mill en est le principal relais dans l’enceinte parlementaire. À l’initiative de Barbara Bodichon et Emily Davies, un Women’s suffrage committee est constitué et rapidement décliné en de multiples comités locaux coordonnés nationalement à partir de 1867 par la National society for women’s suffrage[119]. Un mouvement de masse s’organise rapidement ; 1 500 lors de la pétition initiale de 1866, les féministes sont capables de réunir 250 000 signataires en 1894[120].

Proche d’aboutir à plusieurs reprises mais bloqué par la frange conservatrice du Parlement, le mouvement se radicalise en 1903 avec la création de la Women's Social and Political Union par Emmeline et Christabel Pankhurst. Ses militantes, désignées sous le nom de « suffragettes », optent pour de nouvelles formes d’action, parfois violentes et illégales (incendies volontaires, bris de vitres, grèves de la faim…)[121]. La popularité du mouvement s'accroît encore et en 1908 les organisations suffragistes réunissent 500 000 personnes lors d’une manifestation à Hyde Park[122]. Le 8 juin à Epsom, Emily Davison, suffragette meurt écrasée en voulant s'approcher du cheval du roi Georges durant la course du Derby d'Epsom. L'évènement attire l'attention des médias[123].

Le bras de fer engagé avec les autorités dure jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Pendant la guerre des négociations sont ouvertes par le gouvernement Asquith avec les représentantes de la National Union of Women's Suffrage Societies de Millicent Fawcett, qui présente une orientation plus modérée. Elles aboutissent au Representation of the People Act qui autorise en 1918 le vote des femmes de plus de trente ans[124]. En 1928, leur statut, aligné sur celui des hommes, leur permet de voter à l'âge de 21 ans.

En 1918, la comtesse Constance Markiewicz, nationaliste irlandaise alors en prison, est la première femme à être élue députée au Royaume-Uni. Elle n'occupera jamais son siège, et c'est Lady Nancy Astor, du Parti conservateur, qui est la première femme à siéger à la Chambre des Communes, en 1919. En 1929, la travailliste Margaret Bondfield est la première femme à diriger un ministère (celui du Travail)[125].

En Suisse

En Russie

En mars 1917, la révolution de Février installe le gouvernement provisoire dirigé par Gueorgui Lvov. D'abord rétif aux droits des femmes, il leur accorde tout de même le droit de vote après de nombreuses manifestations de femmes[126].

En novembre de la même année, le gouvernement provisoire est destitué et la bolchevik Alexandra Kollontaï, nommée commissaire du peuple à l'Assistance publique, devient la première femme de l'histoire contemporaine à être membre d'un gouvernement puis la première ambassadrice en pays étranger de l'histoire contemporaine.

Historique

  • À Rome, sous le pape Innocent IX (1519-1591), hommes et femmes de plus de 14 ans eurent le droit de vote[127].
  • En , Condorcet s’est prononcé pour le vote féminin en 1788 dans les Lettres d'un bourgeois de New Haven puis dans le Journal de la Société[128], et en 1790, dans De l’admission des femmes au droit de cité[129].
  • Le , le pape Benoît XV se prononce pour le vote des femmes[130].

Notes et références

  1. a b et c (sv) Åsa Karlsson-Sjögren: Männen, kvinnorna och rösträtten : medborgarskap och representation 1723–1866 (traduction littérale du titre : Les hommes, les femmes et le vote : citoyenneté et représentation).
  2. « Les grands mythes de l'histoire de France », Sciences humaines no 295, août-septembre 2017, page 43.
  3. Thierry Ottaviani, La Corse pour les Nuls, Editions Générales First, , 516 p. (ISBN 978-2754015462), p. 46.
  4. détails : Droit de vote aux États-Unis#Inclusion des femmes.
  5. « Droit de vote et d'éligibilité des Québécoises », sur Élections Québec (consulté le )
  6. ICI Radio-Canada Première- Radio-Canada.ca, « L'histoire du suffrage féminin au Québec : entrevue avec Denyse Baillargeon », sur Plus on est de fous, plus on lit! | Radio-Canada.ca Première (consulté le )
  7. (es) Olga Yanet Acuña Rodríguez, « A propósito de los cincuenta años del voto femenino. Construcción de ciudadanía en la mujer » (consulté le ), 15 janvier 2004 [PDF].
  8. (en) texte original en fac-similé : « An Act to Grant to the Women of Wyoming Territory the Right of Suffrage and to Hold Office », Library of Congress, (consulté le ).
  9. « Le droit de vote des femmes dans le monde » (consulté le ).
  10. (en) texte original en fac-similé : « An act to submit to the qualified electors of the State the question of extending the right of suffrage to women of lawful age, and otherwise qualified, according to the provisions of Article 7, Section 2, of the constitution of Colorado », Library of Congress, voté le , approuvé par référendum le (35 798 votes pour, 29 451 contre), ratifié par le gouverneur le (consulté le ).
  11. (en) "It’s been 120 years: women and the vote", Cook Islands News, 19 septembre 2013.
  12. (en) "Women MPs - Parliament's people", Ministère néo-zélandais de la Culture.
  13. a et b (en) "Finland's trailblazing path for women", BBC News, 1er juin 2006.
  14. a et b (en) "Australian women in politics", gouvernement australien.
  15. a b c d e f g et h Eleni Varikas, « Féminisme. Combat pour la défense d'un féminin pluriel », hors série Le Monde-La Vie, no 19, « L'atlas des utopies », 2017, pp. 68-69.
  16. Anonyme, « La convention anglaise sur les Nouvelles-Hébrides. », dans le Bulletin colonial, t. 17, no 7, p. 206, 10 avril 1906.
  17. (en) "History of the Finnish Parliament", Parlement de Finlande.
  18. (en) International Women's Day.
  19. dès , les femmes de plus de 25 ans payant des impôts peuvent voter.
  20. « Vote des femmes au Manitoba » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
  21. Claire Mouradian, L'Arménie, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 128 p. (ISBN 978-2130617778).
  22. Droit de vote des femmes au Canada, sur le site parl.gc.ca - consulté le 10 juillet 2012.
  23. Brochure de l'Union française pour le suffrage des femmes, Paris, mai 1919.
  24. (de) Verordnung über die Wahlen zur verfassunggebenden deutschen Nationalversammlung (Reichswahlgesetz, §2). (Règlement sur les élections à l'Assemblée nationale constituante allemande).
  25. (en) « Acte Constitutionnel de l’État Libre d'Irlande » (consulté le ) (avant : lois en vigueur au Royaume-Uni).
  26. a et b Florin Constantiniu, Marcel D. Popa, Nicolae C. Nicolescu, Gheorghe Radulescu Horia C. Matei et Andrei Otetea (coord.), Istoria lumii în date (« Histoire du monde par dates ») Ed. Enciclopedica, Bucarest 1972.
  27. « L’Espagne, une histoire politique au féminin ».
  28. (es) « la mujer y el voto en espana ».
  29. a b c d e f g h i et j Magazine Le Monde 2, 18-19 avril 2004, page 83.
  30. Voir article Plebiscito de Cerro Chato de 1927 (en) sur la version espagnole de Wikipédia.
  31. a et b Melvüt Bozdemir, La Marche turque vers l'Europe, Karthala éditions, , 296 p. (lire en ligne), p. 149.
  32. « 1929 : Les femmes obtiennent le droit de vote en Turquie », sur artsocial.centerblog.net, (consulté le ).
  33. mais première participation aux élections nationales en 1938 ; cf. Gerardo Caetano, “Ciudadanía Política e integración Social en el Uruguay 1900 – 1933”, Ciudadanía Política y Formación de las Naciones”, México, fondo de Cultura Económica, 1999, p. 420.
  34. Décret nº. 21.076 du 24 février 1932 ; il existe toutefois une discrimination : les électeurs âgés de plus de 60 ans et les femmes ne sont pas soumis à l’obligation de vote, au contraire des hommes entre 21 et 60 ans.
  35. « Obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le ).
  36. « Casgrain, Thérèse », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le ).
  37. a et b « Central & South America », Women Suffrage and Beyond.
  38. dès 1932 pour les municipales, d’application dès 1935, mais avec limitations liées à la propriété, l’emploi et la capacité de lire et écrire ; cf. Erika Maza Valenzuela y Anthony’s Collage, “Las Mujeres Chilenas y la ciudadanía electoral: de la Exclusión al Voto Municipal 1884 – 1934”. Legitimidad, representación y alternancia en España y América Latina: las reformas electorales (1880 – 1930), México, El Colegio de México, 2000, p. 180.
  39. James Pétion, « Femmes, législation et pouvoir: enjeux pour un véritable développement d'Haïti » : Conférence dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme, sur Le Nouvelliste, (consulté le ).
  40. (en) Dieter Nohlen, Florian Grotz et Christof Hartmann, Elections in Asia and the Pacific: A Data Handbook : Volume I: Middle East, Central Asia, and South Asia: Volume I: Middle East, Central Asia, and South Asia, OUP Oxford, , 174– (ISBN 978-0-19-153041-8, lire en ligne).
  41. 1945 pour les municipales, cf. Marta Irurozqui, “Sobre Leyes y Trasgresiones: Reformas electorales en Bolivia 1826 – 1952” ; Legitimidad, representación y alternancia en España y América Latina: las reformas electorales (1880 – 1930), México, El Colegio de México, 2000, p. 170.
  42. (es) Javier López Ocampo, Gustavo Rojas Pinilla, Bibliothèque Luis Ángel Arango.
  43. (es) Magdala Velásquez Toro, « Derechos de las mujeres : Voto femenino y reivindicaciones políticas », Revista Credential Historia no 119 (novembre 1999).
  44. « 55e anniversaire du droit de vote en Tunisie » (consulté le ).
  45. a et b Patrick Weil, « Le statut des musulmans en Algérie coloniale. Une nationalité française dénaturée. », in La Justice en Algérie 1830-1962, La Documentation française, Collection Histoire de la Justice, Paris, 2005, p. 95-109.
  46. a et b Daniel Lefeuvre, « 1945-1958 : un million et demi de citoyennes interdites de vote ! », Clio, numéro 1/1995, Résistances et Libérations France 1940-1945, mis en ligne le 26 mars 2003 (consulté le ).
  47. Pendant le règne de la reine Salote Tupou III. Cf. ‘Ofa Guttenbeil-Likiliki, « Advancing Women’s Representationin Tonga » (consulté le ).
  48. « les1000grues ».
  49. (en) « Freedom House » (consulté le ).
  50. « Arabie : le roi accorde le droit de vote aux femmes », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  51. On the campaign trail with Saudi Arabia First's Women candidates, sur le blog Foreignpolicy.com, 11 novembre 2015.
  52. a et b In Saudi Arabia, Where Women’s Suffrage Is a New Idea, sur nytimes.com, 2 novembre 2015.
  53. « Arabie saoudite : une candidate élue à La Mecque aux premières élections ouvertes aux femmes », sur France TV-info, .
  54. « Arabie : au moins 20 élues au premier scrutin ouvert aux femmes », 20minutes.fr, 14 décembre 2015.
  55. (en) "Saudi king gives women right to vote", Reuters, 25 septembre 2011.
  56. a et b (en) "Women's suffrage: 118 years on", New Statesman, .
  57. (en) "A timeline of women's right to vote - interactive", The Guardian, 6 juillet 2011.
  58. Verfassung (Grundgesetz) Belgiens vom 7. Februar 1831.
  59. Constitution de l'État du Deseret (Scan PDF d'un imprimé de 1849).
  60. Sara M. Evans, Les Américaines. Histoire des femmes aux États-Unis, Éditions Belin, 1991, p. 173.
  61. Fillard, Collomb-Boureau (2003), p. 37.
  62. Fillard, Collomb-Boureau (2003), p. 38.
  63. Eleanor Flexner, Century of Struggle : The Women’s Rights Movement in the United States, 1975, p. 222-231. Cité dans Evans (1991), p. 262.
  64. Proclamation par le Gouverneur de l'État du Colorado.
  65. Doris Weatherford, A History of the American Suffragist Movement, ABC-CLIO, 1998.
  66. Jean H. Baker, Votes for Women The Struggle for Suffrage Revisited, Oxford University Press, 2002.
  67. Elizabeth Frost and Kathryn Cullen-Dupont, Women's Suffrage in America An Eyewitness history, Facts on File New-York Oxford, 1992.
  68. Le suffrage universel masculin avait déjà été accordé de façon provisoire en 1792, puis entre 1799 et 1815, avant d'être définitivement adopté en 1848.
  69. Florence Montreynaud, L'aventure des femmes XXe-XXIe siècle, Nathan, (ISBN 9782092784235).
  70. Brigitte Rochelandet, Femme, tu te soumettras la condition féminine au fil du temps, Cêtre, (ISBN 978-2878232615, présentation en ligne).
  71. a et b (en) Steven C. Hause et Anne R. Kenney, Women's Suffrage and Social Politics in the French Third Republic, Princeton University Press, 1984, p. 3.
  72. Régine Pernould, La Femme au temps des cathédrales.
  73. La femme au temps des cathedrales sur le site sourine.over-blog.com.
  74. Jean Sévillia, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Saint-Amand-Montrond, 2003, p. 22.
  75. Anne-Sarah Bouglé-Moalic, Le Vote des françaises, cent ans de débats, 1848-1944, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 49.
  76. Bouglé-Moalic, 2012, p. 51-53.
  77. Bouglé-Moalic, 2012, p. 114-120.
  78. Bouglé-Moalic, 2012, p. 135-146.
  79. « BOULOGNE-SUR-MER : Ce député boulonnais précurseur du droit de vote des femmes », La Voix du Nord,‎ .
  80. Bouglé-Moalic, 2012, p. 159-179.
  81. Christine Bard, Les Filles de Marianne. Histoire des féminismes. 1914-1940, Fayard, 1995, p. 145.
  82. Bard (1995), p. 146.
  83. a et b Bard (1995), p. 147.
  84. http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/femmes/citoyennete_politique_chronologie.asp.
  85. Recueil du Conseil d'Etat.
  86. Article 5 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
  87. La Citoyenneté des femmes sur le site de l'Assemblée nationale.
  88. Bard (1995, p. 331.
  89. Bard (1995), p. 355.
  90. Une caricature de Sennep, parue dans Histoire de France 1918-1938, Éditions Mana, nous montre ces trois dames en robes courtes de petites filles en train de danser une ronde autour de Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des Loisirs, tout en chantant : « Et embrassez qui vous voudrez. ».
  91. a et b Bard (1995), p. 357.
  92. a b c et d Bard (1995), p. 358.
  93. Bard (1995), p. 359.
  94. Bard (1995), p. 356.
  95. Bard (1995), p. 149.
  96. a et b Bard (1995), p. 150.
  97. a et b Bard (1995), p. 152.
  98. Bard (1995), p. 153.
  99. Bard (1995), p. 158-160.
  100. Bard (1995), p. 134-139.
  101. Bard (1995), p. 341.
  102. Tract de la Société pour l'amélioration du sort des femmes, 1928. Cité dans Bard (1995), p. 165.
  103. Simon Dell'Asino, « Le suffrage des femmes et la Résistance. Retour sur un débat oublié », Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, no 45,‎ , p. 137–149 (ISSN 1276-8944, lire en ligne, consulté le ).
  104. William Guéraiche, « Le débat du 24 mars 1944 à l'Assemblée consultative d'Alger : « Les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. » », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 1,‎ (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.531, lire en ligne, consulté le ).
  105. http://clio.revues.org/532.
  106. "Projet de constitution du 30 janvier 1944, du maréchal Petain".
  107. Marie Kirschen, « Est-ce vraiment de Gaulle qui a donné le droit de vote aux femmes ? », liberation.fr, 29 avril 2015.
  108. Le vote et l'éligibilité des femmes..., sur le site assemblee-nationale.fr.
  109. Sandra Fayolle, « Réagir aux premiers votes des femmes. Le cas du Parti communiste français », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 94-95 | 2005, 223-239.
  110. « 29 avril 1945 : les Françaises aux urnes ! », Le Courrier de l'Ouest,‎ .
  111. « Les femmes de la Résistance : Lutte, victoire - oubli », sur reimaroltmanns.com, .
  112. Isabelle Fringuet et Boris Manenti, « Femmes maires de France », sur planet.fr, .
  113. « Liste des maires d'Oyonnax », sur francegenweb.org.
  114. « Article 11. Considérant qu'il résulte de l'article 9-1 nouveau que, lorsque, pour un parti ou groupement politique, l'écart entre le nombre de candidats de chaque sexe ayant déclaré se rattacher à ce parti ou groupement dépasse 2 % du nombre total desdits candidats, le montant de cette fraction " est diminué d'un pourcentage égal à la moitié de cet écart rapporté au nombre total de ces candidats " ».
  115. Marie-Jo Zimmermann, « Rapport d'information no 3554 », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  116. « LOI no 2014-873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  117. « Le Parlement a définitivement adopté le projet de loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », sur femmes.gouv.fr (consulté le ).
  118. Françoise Barret-Ducrocq, Le mouvement féministe anglais d’hier à aujourd’hui, Ellipses, Paris, 2000, p. 83.
  119. Barret-Ducrocq (2000), p. 84.
  120. Barret-Ducrocq (2000), p. 85.
  121. Barret-Ducrocq (2000), p. 90.
  122. Barret-Ducrocq (2000), p. 88.
  123. (en-GB) « Suffragette Emily Davison: The woman who would not be silenced », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  124. Barret-Ducrocq (2000), p. 91.
  125. (en) "Pioneering women in Parliamentary history", Parlement du Royaume-Uni.
  126. Eliane Gubin, Le siècle des féminismes, Editions de l'Atelier, (ISBN 9782708237292, lire en ligne).
  127. Dialogue pour le progrès, nos 200-213, 1978 p. 361 sur Google Livres.
  128. Article de 1789.
  129. Il réclamait également l’éligibilité des femmes.
  130. Véronique Helft-Malz et Paule Henriette Lévy, Les Femmes et la vie politique française, Paris, Presses Universitaires de France, , 127 p. (ISBN 978-2-13050-509-9, lire en ligne), p. 27.

Bibliographie

  • Éric Keslassy, Martine Véron, Tous égaux ! Sauf… : Les discriminations : un état des lieux, Éditions Le Cavalier Bleu, coll. Libertés Plurielles, 2006 (ISBN 978-2-8467-0147-1)
  • Anne-Sarah Bouglé-Moalic, Le vote des Françaises : Cent ans de débats 1848-1944, Presses universitaires de Rennes, 2012 (ISBN 978-2-7535-2083-7)

Filmographie

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes