Méchant (fiction)

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Stéréotype du méchant dans la littérature et la fiction depuis les années 1980.

Un méchant est un personnage, majoritairement antagoniste, incarnant le Mal ou agissant comme tel[1]. Il apparaît généralement dans la fiction et la littérature et s'oppose en général au protagoniste, appelé par opposition, le « gentil ». Lorsque dans une œuvre la division des personnages se fait de manière assez nette entre les « gentils » et les méchants, il s'agit d'une acception manichéenne. Un méchant particulièrement important par rapport aux autres est couramment appelé pire ennemi.

Dans une œuvre non manichéenne, un héros peut ne pas être un parangon de vertu, il s'agit alors d'un anti-héros. Par exemple, le personnage principal du roman de science-fiction, Nicolas Eymerich, inquisiteur (Valerio Evangelisti, 1998), est manipulateur, violent et dénué de remords, même s'il est persuadé d'œuvrer pour le bien. Cet argument est également valable pour le méchant - il n'est réellement méchant que du point de vue du protagoniste ; ceci est particulièrement visible dans les films de guerre par exemple, où le camp ennemi n'est pas celui du personnage principal.

De la même manière qu'il existe différents types de héros (des héros intègres, des antihéros, des héros avec un caractère « méchant »...) il existe différents types de méchants dont le rôle est, entre autres, de mettre en valeur par contraste les actions du héros qui prennent leur sens dans un contexte de lutte et d'opposition. Le méchant est bien souvent le moteur scénaristique de l'action. Sans lui le héros vit une vie paisible et ordonnée, insouciante ; le méchant perturbe cet équilibre, et c'est dans ce sens qu'il est le moteur de l'action. Ceci apparaît en particulier dans les comics américains, dans lesquels les super-héros affrontent des super-méchants, souvent récurrents et qui donnent une raison d'être au super-héros[2].

Les comics fournissent les exemples les plus extrêmes, presque caricaturaux, de héros (Superman) et de méchants (pensons notamment au Bouffon Vert et à Magnéto qui s'opposent respectivement à Spider-Man et aux X-Men). Un autre exemple flagrant est celui des films d'horreur, où, bien souvent, les méchants peuvent davantage être considérés comme les héros que les « gentils » eux-mêmes.

La scission bien / mal équivalente à l'opposition gentil / méchant n'est pas un concept nouveau. Par contre, certaines œuvres naviguent entre les deux, comme dans le film Heat où le méchant, incarné par Robert De Niro, semble paradoxalement posséder plus de bons sentiments que le gentil, incarné par Al Pacino.

Classification

Persistance

Dans le cadre d'une série ou d'une saga, le premier critère de distinction des méchants est leur réutilisation : comme l'explique Gotlib dans ses Trucs-en-vrac, il ne faut jamais tuer un ennemi mortel, il suffit que le héros le croie mort (le lecteur pouvant pour sa part savoir ou non à la fin de l'épisode que sa mort n'est pas certaine).

Cette blague de Gotlib n'est pas vraie dans toutes les séries. En fait, on peut distinguer :

  • Les héros qui combattent un méchant différent à chaque épisode (par exemple Sherlock Holmes ou Tom Ward dans la série de livres Épouvanteur).
  • Les héros qui n'ont qu'un seul adversaire, jamais tout à fait neutralisé (Blake et Mortimer s'en approchent avec Olrik).

La plupart des séries sont quelque part entre ces deux extrêmes (par exemple Les Aventures de Tintin). Une autre possibilité est de mêler les deux : les Power Rangers par exemple, détruisent définitivement dans chaque épisode un méchant, mais seulement un serviteur créé pour l'occasion par les méchants principaux qui eux, ne se risquent pas au combat. Un autre exemple, récurrent dans les comics, est lorsque l'identité du méchant est reprise par un autre après sa mort : ainsi, dans The Amazing Spider-Man, après la mort apparente de Norman Osborn, le premier Bouffon Vert, plusieurs personnages, dont son fils Harry, se sont succédé dans le costume du Bouffon. De même, le masque de Ghostface a été porté par plusieurs personnes successives dans la série de films Scream.

La capacité de certains méchants à réapparaître alors qu'ils étaient supposés morts est même devenue un sujet de plaisanterie interne dans certaines séries, par exemple Magnéto dans la série X-Men.

Types

Les méchants se classent également selon leur statut, chef ou suiveur. Les idéaux types majeurs sont :

  • Le Génie du Mal : personnage extrêmement intelligent et ambitieux, il use de son intelligence pour organiser des plans complexes destinés souvent à manipuler le héros ou à réussir un grand crime (classiquement conquérir le monde). Fantômas et le Professeur Moriarty figurent parmi les exemples les plus célèbres. Opale Koboï des romans Artemis Fowl peut également être cité.
  • Le savant maléfique : fou ou ambitieux, il emploie ses inventions à des fins criminelles. Dans cette catégorie sont inclus Lex Luthor, Tarentula et le Docteur Eggman/Robotnik, l'ennemi de Sonic. Cette catégorie est souvent mêlée à celle de Génie du Mal, certains étant les deux à la fois, comme Fantômas et le Docteur Fatalis. Il existe toutefois quelques exceptions, comme le Dr Doofenschmirtz dans Phinéas et Ferb, qui entrerait plutôt dans la catégorie « bête-et-méchant ».
  • Le déchu : il s'agit d'un ancien puissant gentil tourné vers le mal, non pas comme traître mais ayant succombé (ce qui inclut la possibilité qu'il se rachète par la suite). Dark Vador est un parfait exemple, ayant été perverti par Palpatine. William Dunbar a été possédé par XANA ; les personnages d'Archaon dans Warhammer et de Horus dans Warhammer 40,000 ont été corrompus par les Dieux du Chaos ; Murtagh a été soumis de force par Galbatorix dans le cycle de L'Héritage (ce dernier a lui-même perdu la raison à la suite de la mort de son premier dragon) ; Double-Face dans Batman a été rendu fou par sa défiguration ; Herbert de Vaucanson (dans la bande dessinée Donjon) a été habité par « l'Entité Noire », qui a changé un personnage sympathique en dictateur sinistre. De même, Sarah Kerrigan dans l'univers de fiction StarCraft est devenue maléfique à la suite de son infestation par les zergs (alors qu'elle était plus scrupuleuse avant), et n'a donc pas trahi les siens. Ou encore Arthas dans Warcraft III puisqu'il trahit sont peuple en rejoignant le fléau, mais en étant corrompu par Ner'zhul.
  • Le traître : contrairement au précédent, celui-là fut un gentil mais a choisi le Mal par pure ambition personnelle. Dans cette catégorie sont inclus Brutaka dans Bionicle, Vaati dans The Legend of Zelda et Sinestro dans Green Lantern. Le traître est souvent un méchant secondaire qui se rallie à la cause du méchant principal (Aizen dans Bleach), retournant sa veste par peur de représailles (Saroumane dans Le Seigneur des anneaux, Cypher, qui défend la cause des machines, dans Matrix, ou Corso dans Titan A.E.). De même, Orochimaru dans le manga et la série animée Naruto a été banni de son village pour ses recherches interdites, perdant ainsi sa renommée de ninja. Il incarne par ailleurs parfaitement l'exemple du méchant pouvant relever de plusieurs catégories, étant aussi bien un savant fou qu'un traître. Attention, les personnages qui trahissent sous la contrainte ou parce qu'ils sont manipulés ne sont pas considérés comme des méchants et d'ailleurs, ils retournent souvent une dernière fois leur veste au profit des héros.
  • Bien intentionné : défend un idéal tel qu'il se trouve dans la zone grise plutôt que dans un classement « noir et blanc ». Magnéto, du comics X-Men par exemple, se bat pour conquérir le monde parce qu'il pense que seul un gouvernement mutant pourra empêcher un génocide semblable à la Shoah de se reproduire (il est un survivant d'Auschwitz) envers les mutants. Or certaines menaces que combattent les héros semblent lui donner raison, tout comme certains futurs parallèles. C'est aussi le cas de Light Yagami alias Kira, qui use de son « Death Note » dans le manga éponyme pour tuer tous les criminels et créer un monde parfait dont il serait le dieu. Ce dernier peut être également perçu comme un génie du Mal en raison de sa grande intelligence, selon le point de vue adopté. De même, Zhuqiaomon, dans Digimon Tamers, veut détruire les Humains parce qu'il croit qu'ils sont une menace pour les Digimons, et que leur destruction peut faciliter celle du D-Reaper. Dans Les Sorciers de Waverly Place, Stevie fomente une révolution pour qu'il n'y ait plus de compétition de sorciers et ainsi qu'ils puissent garder leurs pouvoirs. Raoh, dans Hokuto no Ken, pense qu'en dominant le monde d'une main de fer, il ramènera l'ordre sur terre, ce qui convainc certaines personnes qu'il est le sauveur du monde. Obito Uchiwa dans Naruto veut enfermer tous les ninjas dans une gigantesque illusion pour créer un monde sans guerre ni haine.
  • Le « bête-et-méchant » : à la fois maladroit, mesquin, souvent teigneux et surtout sans aucun charisme, ses intentions délétères ratent tout autant du fait de l'intervention du gentil que par la bêtise dont il a fait preuve en élaborant son plan. Un cas typique est celui des Dalton (surtout Joe) dans Lucky Luke, mais également Vil Coyote, qui convoite Bip Bip dans les Looney Tunes, Sylvestre le chat qui désire engloutir le canari Titi, Iznogoud dans la série du même nom (bien qu'il en soit le « héros »). Un autre exemple intéressant est le trio de la Team Rocket dans Pokémon. Le capitaine Harris dans Police Academy est aussi un bon exemple de « bête-et-méchant ». Rastapopoulos, dans Les Aventures de Tintin, entre dans cette catégorie dans l'album Vol 714 pour Sydney alors que dans les autres albums, il est plutôt considéré comme un génie du Mal.
  • L'intelligence artificielle : création humaine ou autre, cette machine s'est rebellée contre son créateur, soit à cause d'un dysfonctionnement, soit pour des raisons inconnues, soit parce qu'elle a atteint un niveau d'intelligence tel qu'elle estime ne plus devoir obéir à quiconque. Il s'agit en général d'un personnage sans vrai corps, qui n'agit que rarement lui-même, mais qui possède une très haute intelligence. Dans cette liste sont inclus HAL 9000 (2001, l'Odyssée de l'espace), Skynet (Terminator), XANA (Code Lyoko), GLaDOS (Portal), VIKI (I, Robot), le MCP (Tron), C.A.B.A.L (Command and Conquer : Soleil de Tiberium), Auto (WALL-E) ou encore les Geths dans le premier opus de la série Mass Effect.
  • Vindicatif : victime ou se croyant victime de quelqu'un (très souvent du héros de l'histoire), il désire absolument se venger, ce qui l'amène parfois à être monstrueux. C'est souvent uniquement le désir de vengeance qui fait de ce genre de personnage un méchant. Dans cette liste sont inclus Venom et Harry Osborn (alias le deuxième Bouffon Vert) dans Spider-man, Deathstroke (dans Teen Titans), Kevin 11 (dans Ben 10), Cronos (série de romans Percy Jackson), Vlad Plasmius et Valérie Gray (dans Danny Fantôme) ou l'Épouvantail (dans Batman). Il arrive aussi que certains personnages déjà méchants au départ pour une autre raison continuent de pourchasser le héros pour se venger, comme Lord Cédric dans W.I.T.C.H.. Cela dit, que ce soit un seigneur, un génie du Mal, un bien attentionné, où ce qui suit, les méchants sont quasiment tous des vindicatifs. Par exemple, Magnéto, un bien attentionné, a perdu sa mère, et Lazslo Mahnovski dans Chuck est un savant fou qui se sentait surveillé par la CIA.
  • Le double maléfique : personnage possédant de nombreux points communs avec le héros, que ce soit en termes de pouvoirs ou de personnalité, ce qui fait de lui un véritable double du héros, si ce n'est qu'il est mauvais. Il peut avoir un caractère similaire à celui du héros, mais en détourné, ou au contraire une personnalité totalement opposée. Ainsi, Venom (cité précédemment) est une véritable version maléfique de Spider-man ; Kevin 11, au cours de l'épisode où il acquiert les mêmes pouvoirs que Ben 10, est également un bon exemple ; Sinister Mask est un exemple encore plus typique, dans le sens où il est carrément une version alternative du héros Myster Mask, venu d'une réalité où tout est inversé. Killer Moth se veut un « anti-Batman », Dark Danny est un double mauvais du futur de Danny Fantôme, Wario est un sosie mauvais de Mario, Dark Link est un boss récurrent dans The Legend of Zelda. Il y a aussi Nega-Scott, clone de Scott Pilgrim formé par son vice, ou Liquid Snake, frère jumeau de Solid Snake dans Metal Gear Solid. Mais l'archétype de cette catégorie est bien sûr Mister Hyde du docteur Jekyll.
  • Le fou-furieux : devenu fou ou psychopathe à la suite d'un accident ou pour des raisons inconnues, il se contente le plus souvent de tuer et de détruire tout sur son chemin sans réfléchir, y prenant un plaisir cruel. Néanmoins, ce n'est pas le cas de tous les méchants de cette catégorie : par exemple, Kira Yoshikage, dans la quatrième partie de JoJo's Bizarre Adventure est un tueur en série, mais il ne tue que quand c'est nécessaire pour assouvir ses pulsions meurtrières ou conserver son identité secrète. Ce genre de personnage, dont font partie les tueurs de films d'horreur et slashers, comprend Rampage (Animutants), le Joker (Batman), Carnage, Freddy Krueger, Norman Bates, Jason Voorhees ou encore Jack Torrance. On peut aussi y classer Goeffrey et Cercei dans Le Trône de fer. Autre exemple, le lieutenant Coffey (Michael Biehn) dans Abyss, devient mauvais à cause d'une mauvaise décompression dans la salle prévue à cet effet et croit qu'il doit continuer sa mission suicide, même si pour cela, il condamne les héros du film. Leatherface diffère des autres fous : naturellement handicapé mental, il est poussé par sa famille à commettre des meurtres et est plutôt considéré comme une sorte d'animal qui défend son territoire que comme un être capable de constituer des plans et des projets.
  • Celui qui est condamné par sa nature : les Yirks, ennemis des Animorphs, sont des parasites au sens biologique du terme. Ils ne sont donc pas volontairement méchants, mais leur nature les oblige à se développer au détriment d'autres espèces. De même, les Xénomorhes ne sont peut-être pas vraiment mauvais, mais doivent tuer pour se reproduire, puisque leurs embryons se développent à l'intérieur d'organismes d'autres espèces. Les Wraith dans la série Stargate Atlantis peuvent être inclus, car ils ôtent la vie de millions d'humains dans la galaxie de Pégase, mais y sont « obligés » car c'est leur source de nourriture. Dans le film Incassable, Elijah Price, victime d'une ostéogenèse imparfaite, recherche un homme qui est son opposé génétique : un homme « incassable » ; pour cela, il commet des attentats en espérant trouver un survivant miraculeusement indemne. C'est également le cas de Sylar dans la série Heroes qui éprouve, à cause de sa mutation génétique, le besoin de se nourrir des capacités des autres.
  • Le serviteur fidèle : méchant secondaire, il sert loyalement et fidèlement le méchant principal, obéissant scrupuleusement à ses ordres. Parfois, c'est par peur de son maître et du châtiment encouru en cas de désobéissance (Le Chevalier de l'Horreur est dans cette position face à Pariah Dark), ou bien le serviteur est sincèrement loyal à son maître, les raisons pouvant être multiples. Le serviteur suit les idéaux de son maître, ou bien le maître lui a rendu un service par le passé et le serviteur lui est redevable, ou bien le serviteur est ambitieux et veut profiter du pouvoir du maître. Teru Mikami, du manga Death Note, fidèle serviteur de Light Yagami est un bon exemple. Le Deceptican Lugnut est un autre bon exemple dans Transformers: Animated, de par sa dévotion excessive envers Mégatron.
  • L'égoïste : un type de méchant très classique, particulièrement chez les super-vilains. Ce méchant possède en principe des pouvoirs ou un autre don hors du commun mais, à l'opposé du héros, il considère que, étant l'un des seuls à posséder de telles capacités, il devrait utiliser ses pouvoirs dans son propre intérêt plutôt que celui des autres. Mike Morningstar est un exemple typique. On peut également citer Red X dans la série Teen Titans, ou le Shocker, adversaire de Spider-man.
  • Le « politiquement opposé » : un autre type, moins courant, est le méchant uniquement parce que ses idéologies politiques sont incorrectes et changeantes. Il change donc régulièrement de supérieur, déteste les gentils, mais reste dans des idéologies politiques de gauche si les héros sont à droite et vice-versa, voire d'extrême-droite. Il est capable de commettre les pires sabotages et finit par passer dans les prisons de plusieurs pays. L'exemple le plus marquant pour ce type de méchant est le colonel Olrik de la série Blake et Mortimer ou Damon Salvatore de Vampire Diaries.
  • L'adversaire mystérieux : il fait une fixation sur le ou les protagonistes de l'histoire pour une raison qu'il est le seul à connaître. Le lecteur (ou le téléspectateur) lui-même ne peut que spéculer sur la raison de son comportement. Il arrive que cet ennemi soit identifié comme Les Oiseaux d'Hitchcock, mais il se peut aussi que l'on ne sache rien de lui, comme le chauffeur du camion du téléfilm Duel ou la — supposée — sorcière du Projet Blair Witch.

Mort des méchants

Les méchants, quand ils périssent, sont souvent victimes d'un certain type de mort, qui peut dépendre de leur nature ou de leurs méfaits :

  • Tué par le héros après un combat épique : la plus connue car très souvent utilisée. Elle symbolise la victoire du Bien sur le Mal.
  • Tué par un de ses complices qu'il a trahi : c'est ce qui arrive le plus souvent aux traîtres, qui se retrouvent ainsi victimes de leurs propres actes, mais parfois aussi aux héros déchus, comme Dark Vador qui tue l'Empereur pour sauver son fils, Luke Skywalker, dans Star Wars. Dans le cas type, on voit le complice trahi, blessé à mort, trouver juste la force pour se relever et lui tirer dans le dos. C'est ce qui arrive à L'Aigle, un des nombreux adversaires de Zorro dans la série éponyme. Ou encore, après avoir attribué à ses subordonnés tous les méfaits dont il est l'unique auteur, les complices floués veulent se venger. C'est ce qui arrive à Scar dans Le Roi lion. Dans Le Seigneur des anneaux, Saroumane sera tué par son esclave Grimma.
  • Tué par un autre méchant qui a des projets différents : cette méthode permet souvent au héros l'économie du meurtre — et donc de rester fidèle à ses principes — ou montre la faiblesse du Mal, qui ne peut engendrer que le chaos et la destruction. Par exemple, dans Le Juif errant d'Eugène Sue, le père Rodin, après avoir éliminé tous les héros, est tué par un de ses rivaux pour le contrôle de la Compagnie de Jésus.
  • Tué par justice d'État ou la justice populaire : le méchant, après avoir été arrêté, est condamné à mort par la justice ou lynché par ses anciennes victimes. Comme pour le cas précédent, cela sauve la morale du ou des héros, qui peuvent même regretter un tel débordement de violence. Ainsi, l'assassin de M le maudit échappe à un lynchage pour finalement être exécuté légalement.
  • Mort par le feu : le feu renvoyant à l'enfer ou à la purification suprême, il est donc fréquent de faire mourir un personnage malfaisant dans les flammes ou des suites d'une explosion. Cette méthode revient souvent dans les films où l'ennemi est une créature monstrueuse comme Alien ou The Thing. À noter que l'eau — elle aussi associée à la destruction purificatrice — peut jouer un rôle similaire, comme pour William Stryker dans le film X-Men 2 ou Smaug dans Le Hobbit.
  • Mort par erreur : il peut aussi arriver que le méchant provoque sa propre mort. Ce scénario se trouve surtout dans les œuvres fantastiques mettant en jeu un artefact magique et sous-entend que le Mal ne peut de toute façon pas triompher de par sa nature. Ayant récupéré l'objet qui, pense-t-il, va lui donner le pouvoir suprême, le personnage l'active et, soit en raison d'une erreur, soit parce que l'artefact se refuse à lui, celui-ci provoque sa mort. La plupart des méchants combattus par Indiana Jones connaissent ce destin.

Lorsque le méchant a la certitude que sa fin est imminente, sa réaction est souvent stéréotypée. Il peut se montrer lâche devant la mort (Le Juif Süss[Lequel ?]), ce qui est une manière d'exorciser la peur ou l'horreur qu'il suscitait du temps de sa grandeur. Il arrive aussi qu'il jette ses dernières forces pour tenter de se battre ou de cracher sa haine (La Nuit des enfants rois), ce qui le retranche de l'Humanité en montrant qu'il n'appartient qu'au Mal. Plus rarement, il peut avoir droit à une fin plus digne, souvent lorsqu'il est fidèle à ses principes, comme certains méchants luttant contre Albator.

Exemples notables

Mythe du grand méchant loup et du croquemitaine

L'apparition vedette du grand méchant loup, personnage récurrent des contes, est celle du « Petit Chaperon rouge ». Ce type de personnage cruel est retrouvé à la poursuite de l'enfant sans défense, avec l'ogre ou le croquemitaine, dans le but d'éveiller la méfiance des enfants ou de les rendre plus dociles. Le Père Fouettard, antithèse du Père Noël, en est un autre exemple.

Par la suite dans des contes modernes, comme la tétralogie d'Alien (au moins le premier Alien — Le huitième passager) ou la série des Dents de la mer (initiée par Steven Spielberg en 1975), le méchant est un être terrifiant, et la peur qu'il engendre vient de son caractère monstrueux et bestial. Le spectateur de ces films adopte le point de vue d'un enfant désarmé que les évènements dépassent, face à un ennemi physiquement plus grand et plus fort que lui.

Du point de vue scénaristique, la substitution du personnage méchant par un monstre bestial ne se traduit pas par l'absence d'un traître dans les rangs mêmes des dits bons : la série Alien en est symptomatique avec les rôles du médecin de bord ("synthé") et du conseiller de la Compagnie dans les deux premiers films. Par sa trahison potentielle, le méchant s'avère plus dangereux que les monstres antagonistes aux héros.

Tueur des slasher movies

Les méchants de films comme Vendredi 13 ou Scream sont des assassins, souvent masqués et qui tuent leurs victimes à l'arme blanche. En réalité ces personnages ne sont pas vraiment des méchants à la personnalité très consistante ; dans les slashers, c'est l'ambiance qui contribue à distiller un sentiment d'angoisse chez les spectateurs, pas la personnalité du tueur.

D'ailleurs, certains des tueurs de ce type de film ne sont pas en eux-mêmes des méchants comme dans, par exemple, "Massacre à la tronçonneuse" dans lequel Thomas Hewitt est maltraité et influencé par sa famille. Thomas Hewitt ne fait qu'obéir aveuglement à sa famille. Particulièrement à son oncle: le shérif Hoyte. À l'inverse, il y a des méchant tuant sans se salir les mains, en se servant d'autre chose : exemple :Death Note, Light[Lequel ?] se sert du Death note

Gritche et Terminator

Dans le roman de science-fiction Hypérion (Dan Simmons, 1989-1990) le Gritche est un monstre mécanique à la poursuite des personnages principaux. Ses pouvoirs lui permettent de se déplacer dans le temps et dans l'espace, ce qui en fait un ennemi redoutable. Rien ne semble capable de le détruire, il semble fait d'une armure indestructible. Remarquons l'analogie qui peut être faite avec le personnage incarné par Arnold Schwarzenegger, dans la série des quatre films Terminator (initiée en 1984 par James Cameron) : un monstre mécanique venant du futur et qui devient un protecteur du héros dans les suites. Il s'agit donc, dans ces deux cas, d'un « gentil méchant » : un être méchant dont la nature évolue avec le temps.

Le Joker

Le Joker est le premier des ennemis de Batman, le héros de comics ; il apparaît dans plusieurs épisodes des aventures de Batman écrites par des auteurs différents qui lui donnent des origines ne coïncidant pas toujours. Le personnage avoue lui-même dans The Killing Joke d'Alan Moore qu'il se souvient de tellement de versions de son passé qu'il ne sait plus discerner la vraie.

Dans le film Batman de Tim Burton (1989), c'est Batman lui-même qui est à l'origine de la chute du bandit Jack Napier dans une cuve de produits chimiques, chute conjuguée à un coup de feu dans le visage qui le défigurent totalement. C'est à partir de cette chute que Jack Napier devient le Joker, c'est-à-dire que le méchant du film devient super-méchant. Batman est donc en quelque sorte responsable du mal que fait le Joker par la suite. Mais en parallèle, on apprend vers le milieu du film que le Joker est responsable de la mort des parents de Bruce Wayne. Or, cet évènement est l'acte fondateur de la transformation de Bruce Wayne, celui qui le pousse à revêtir un costume de justicier dans les rues de Gotham City. Il s'agit donc d'une création réciproque entre le gentil (le super-héros) et le méchant. Bien que le Joker, excentrique, habillé de couleurs vives, pervers, fourbe et machiavélique soit l'antithèse totale de Batman, le héros intègre habillé de noir, animé d'un profond sentiment de justice, les deux personnages se sont créés l'un l'autre, ce qui ne manque pas d'ironie.

Dans The Dark Knight de Christopher Nolan, Batman (Christian Bale) est confronté au Joker interprété par Heath Ledger. Dans cette nouvelle adaptation de Batman, le Joker est un petit criminel sans identité, sans passé, inconnu, qui arnaque même les plus grands criminels. Passé maître dans l'art de la manipulation, le Joker, un psychopathe mythomane possédant une grande intelligence, parvient à pénétrer à l'intérieur d'un conseil de bandes réunissant les plus grands criminels de Gotham. Leur faisant réaliser que Batman est leur véritable problème, le Joker leur propose d'éliminer Batman à leur place. En échange, il désire la moitié de leur fortune... Loin de faire l'unanimité, le Joker parvient néanmoins à vaincre l'opposition... Devenu maître chanteur, mais homme de parole, le Joker promet de tuer une personne par jour jusqu'à ce que Batman dévoile sa véritable identité. Face au dilemme, Bruce Wayne, qui espère sauver d'innocentes victimes, mais aussi de pouvoir mener une vie normale, pense se dévoiler et se rendre aux autorités (on l'accuse d'être un hors la loi, même s'il aide la police). Des trois prochaines victimes que se propose de tuer le Joker, il y a une juge, le commissaire de police et Gotham et le procureur Harvey Dent (Aaron Eckhart). Il arrivera à persuader ce dernier que le commissaire Gordon est responsable de la mort de sa petite amie Rachel et de sa semi-défiguration. Il se met alors en tête de prouver que tout le monde est aussi fou que lui et installe des bombes sur deux ferries et confie le détonateur de chaque ferry à l'autre. Mais son plan échouera et il sera arrêté par Batman et confié à l'asile d'Arkham.

Parmi les objectifs du Joker dans le film, on retrouve aussi le fait qu'il cherche à prouver que l'homme à l'état de presque nature est mauvais, donc à son image, et qu'il tente simplement de cacher ce "mal" grâce à la civilisation. En instaurant un règne de Terreur dans Gotham City, il veut inciter les citoyens à revenir à leur "véritable nature" et déchainer le chaos. Cet objectif a souvent été simplifié au fait qu'il voudrait montrer que le monde est aussi fou que lui-même. Un autre intérêt de cette nouvelle version de Joker est qu'il représente à la fois le mal absolu et qu'il se prétend nécessaire à l'équilibre de Gotham City. En effet, il n'apparait qu'après les premiers exploits de Batman. Là où dans la version de Tim Burton le Joker est créé par accident en même temps de l'apparition du Batman, le Joker de Nolan est un méchant théâtral ne suivant pas les règles habituelles, car il existe un héros théâtral ne respectant pas les lois. Il avoue même lors de la célèbre scène de l'interrogatoire qu'il n'a aucune envie de tuer Batman, cela romprait l'équilibre. Cette vision est inspirée du Dark Knight Returns de Frank Miller. Une autre particularité de ce personnage très complexe est qu'il garde ses origines secrètes en dévoilant plusieurs fausses pistes. Il raconte ainsi deux histoires différentes dans le film et s'apprêtait aussi à en inventer une autre. Cela souligne le fait qu'il représente le mal suprême, qui peut naitre à chaque instant n'importe où. Le Joker se présente ainsi non plus comme "un" méchant mais comme l'incarnation de tous les types de méchant.

Dans Batman (série télévisée d'animation, 1992), le Joker est explicitement représenté comme le déclencheur de l'action, et même le metteur en scène. Il s'adresse très souvent directement à une caméra, en piratant la télévision, et en regardant le spectateur extrafictionnel lui-même. Cette version du Joker semble avoir pour but de stimuler Batman à travers ses plans criminels complexes et sa multitude invraisemblable de gadgets. Il est par ailleurs le principal ressort comique de la série, multiplie les calembours, porte des costumes différents en accord avec le thème de ses gadgets, et dispose de son propre thème musical, lui aussi comique, apportant à la série un dynamisme que ne saurait en aucun cas apporter le héros. Enfin, dans l'épisode nommé "The Man Who Killed Batman", le Joker, convaincu de la mort de Batman, perd le sens du spectacle, renonce à emporter le butin lors d'un casse ne voyant pas le justicier s'interposer, et tente enfin de venger la mort de son ennemi préféré. Ce comportement coïncide avec celui du Joker de Batman: Dark Knight. Selon ces interprétations, le Joker semble s'identifier corps et âmes au rôle du méchant, qui n'a pas de sens sans le rôle du gentil, s'érigeant ainsi en emblème de la structure manichéenne qui domine dans les comics.

James Bond

Les nombreux films réalisés autour du célèbre personnage de Ian Fleming nommé James Bond reposent pour la plupart sur des schémas narratifs très codifiés : un des ressorts récurrents est la présence d'un méchant généralement très riche, fou, inquiétant et mégalomane, qui menace le monde entier grâce à l'utilisation de technologies de pointe. Il est souvent dit d'un film de James Bond que sa qualité est mesurable à celle de son méchant (déformation d'une citation attribuée à Alfred Hitchcock). Celui-ci est généralement secondé par des hommes de main brutaux ou tout autant inquiétants et il est souvent en relation avec de belles femmes qui finissent par se laisser séduire par James Bond — trahison qui cause l'échec final et la perte du méchant.

Voir également l'article : Liste des méchants de James Bond.

Au cinéma

Avant l'apparition du cinéma sonore, les personnages méchants se devaient de pouvoir être reconnus à leur seule apparence, ce qui explique la création de personnages au faciès et à l'allure stéréotypés pour représenter le mal. Les caractéristiques des méchants de cinéma sont devenues traditionnelles : vêtements noirs (chapeau, cape...), visage mal rasé, traits accusés et dénotant souvent une certaine colère. Le code Hays qui gouverne le cinéma hollywoodien jusqu'en 1968, impose même de pouvoir discerner clairement les personnages bons des méchants, afin que les spectateurs puissent aisément savoir sur quel personnage prendre exemple. Les cow-boys des westerns portent donc des chapeaux blancs ou des chapeaux noirs, selon qu'ils sont bons ou méchants (devenus bruns lorsque certains gentils ont commencé à emprunter des traits aux méchants (Clint Eastwood bien que gentil, est souvent impitoyable, dur et intéressé).

Acteurs et rôles

De nombreux acteurs de renom ont joué, de manière plus ou moins récurrente, des rôles de méchants : citons entre autres pour le cinéma américain : Jack Nicholson, John Carradine, Lee Van Cleef, Basil Rathbone, James Mason, Anthony Hopkins, Gene Hackman, Peter Lorre, Vincent Price, Ernest Borgnine, Max von Sydow, Klaus Kinski, Donald Pleasance, Christopher Lee, Christopher Walken, Michael Ironside, David Warner, Malcolm McDowell, Alan Rickman, John Malkovitch, Gary Oldman, Kevin Bacon, Jason Isaacs, Kevin Spacey, Ralph Fiennes, Dakota Fanning.

Dans le cinéma français, un des plus notoires était André Pousse et, au théâtre et cinéma britannique, Lyn Harding, notamment pour son interprétation du professeur Moriarty dans les "Sherlock Holmes" The Triumph of Sherlock Holmes (1935) et Silver Blaze (1937).

Changement de tempérament

Dans certains films où dessins animés, un des gentils au début que l'on pense parfois même pouvoir qualifier de héros devient méchant, cruel, voir psychopathe au début où vers la fin du film, voici quelques exemples :

Méchants notables


Le rôle du méchant peut aussi être tenu par des animaux, par exemple dans les films de monstre(s), ou dans les films mettant en scène une catastrophe naturelle.

Exemples

Le méchant peut très bien être un personnage ayant réellement existé.

Exemple

Références

  1. « Définition », sur Mediadico (consulté le )
  2. Exemple notable - Incassable

Articles connexes