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L'économie (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer ») est une discipline qui étudie l'économie en tant qu'activité humaine, qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services.

À partir du XVIIe siècle l'économie, la richesse économique, devient un élément de plus en plus important de la vie des États et des personnes. Aussi on va considérer qu'on ne peut plus s'en tenir à l'économie familiale, mais qu'il convient de s'intéresser au vaste champ qui s'étend au-delà qui va être appelé dans un premier temps économie politique. Toutefois le terme économie politique posant des problèmes du fait des rapports qu'il induit entre la politique et l'économique, la profession préfère opter à la suite d'Alfred Marshall[1],[2] pour le mot anglais economics. Sa traduction française, économique, n'aura pas de succès et la France, comme les pays latins, désignera longtemps la discipline économique de science économique pour bien insister sur le caractère scientifique. Ce terme, du fait de son insistance même, donne lieu à de multiples controverses.

Si l’économie (discipline) est le concept étudié par les sciences économiques, celles-ci prenant appui sur des théories économiques, et sur la gestion, son spectre est plus large et s'étend de la philosophie économique aux réflexions et études sur les politiques économiques. Elle commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels, et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres, avec l'ouvrage majeur de John Maynard Keynes, intitulé Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie[3],[4],[5].

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ce corpus a été étendu à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives, etc.) et de certains domaines : environnement, international, finance, développement des pays, marché du travail, culture, agriculture, etc.. Depuis le sommet de la terre de Rio en 1992, l'économie est confrontée aux défis du développement durable dont elle est un des trois piliers.

Histoire de la pensée économique[modifier | modifier le code]

Pour une histoire du développement de l'activité économique des hommes voir les articles, Chronologie des faits économiques, Histoire de l'économie et aussi Histoire économique.

Économie de l'Antiquité[modifier | modifier le code]

La pensée économique remonte aux civilisations mésopotamienne, grecque, romaine, indienne, chinoise (voir Qin Shi Huang), perse et arabe.

Civilisations mésopotamiennes[modifier | modifier le code]

À partir de la fin du VIe millénaire av. J.-C. les cités-États de Sumer ont développé leurs commerces et leurs économies à partir des marchés de matières premières. Les premiers codes de loi de Sumer pourraient être considérés comme les premiers écrits économiques, dont de nombreux attributs sont encore en usage dans la valorisation des prix d'aujourd'hui tels les montants codifiés d'échange d'argent lors des échanges commerciaux (taux d'intérêt), amendes, règles d'héritage, lois concernant la façon dont la propriété privée doit être imposée ou divisée, etc.[6]. Les Babyloniens et les Cités-États voisines développèrent le premier système économique utilisant une métrique de produits divers, tel que le « shekel », mesure basée sur le poids de l'orge, qui était fixée par un code juridique[7].

En Mésopotamie, de nombreuses tablettes trouvées notamment à Kanish, en Anatolie, ou à Assur démontrent une intense activité commerciale[N 1].

Monde grec[modifier | modifier le code]

Économique est un mot grec qui apparaît comme titre de deux traités, l'un de Xénophon, l'autre d'Aristote, dont l'objet est la connaissance et la formulation des lois (« nomos ») permettant d'optimiser l'utilisation des biens d'une maison (« oikos »), considérée comme unité collective de production d'une famille élargie ou d'un clan. La richesse est considérée du point de vue de l'abondance des biens produits et de leur utilité, non de l'accumulation de monnaie par l'usure ou le négoce dont les procédés font l'objet d'une autre discipline qu'Aristote appelle chrématistique (de khréma (la richesse) et -atos (degré superlatif)) et qu'il considère comme des activités stériles, voire déshonorantes dans l'Éthique à Nicomaque). L'Économique est explicitement distingué de la Politique, laquelle fait l'objet d'un autre traité d'Aristote et vise à établir l'harmonie et la justice entre les différentes classes de personnes et de familles qui constituent la cité.

Empire romain[modifier | modifier le code]

Selon Henry Charles Carey, l'empire romain est la répétition de l'empire d'Athènes sous une plus grande échelle. Autrement dit il y a centralisation et trafic, puis implosion. Ainsi, les villes se créent par une paupérisation due uniquement à la dette des contribuables[8]. Ainsi les empires s'autodétruisent par la centralisation de la monnaie n'enrichissant que ceux qui possèdent la création monétaire[9].

Inde[modifier | modifier le code]

Un auteur, L. K. Jha, voit dans la pensée du philosophe indien Chânakya (340-293 av. J.-C.), antérieure à celle d'Ibn Khaldoun d'un millénaire et demi, des aspects qu'on retrouve plus tard dans l'économie moderne[10]. Conseiller auprès du trône de l'empire Maurya de l'ancienne Inde, auteur prolifique, notamment en économie politique, son magnum opus est le Arthashastra (La Science des richesses et du bien-être)[11],[N 2].

Chine[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les penseurs économiques du Moyen Âge sont avant tout des théologiens. Parmi les écrivains notables de cette époque, nous pouvons citer Thomas d'Aquin et Ibn Khaldoun. Dans sa Somme théologique, Thomas d'Aquin examine de nombreuses questions de nature économique, dont la justification de la propriété privée, du commerce et du profit[réf. nécessaire].

Joseph Schumpeter a d'abord considéré les scolastiques de la fin du XIVe au XVIIe siècle comme les fondateurs les plus proches de la science économique. Raisonnant dans le cadre du droit naturel ils préfigurent l'économie moderne dans le domaine de la politique monétaire, de l'intérêt, et la théorie de la valeur dans le cadre du droit naturel[12]. Après avoir découvert le Muqaddima, Schumpeter vit en Ibn Khaldoun le plus proche précurseur de l'économie moderne[13], même si la plupart de ses théories économiques ne furent connues en Europe qu'à une époque relativement récente[14].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Débuts de l'économie moderne : le mercantilisme (1450-1750)[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Colbert
Jean-Baptiste Colbert, la grande figure du mercantilisme en France

Les historiens circonscrivent le mercantilisme à la période allant de 1450 jusque vers 1750[15]. Il naît au moment où émerge la notion d'État qui doit s'imposer sur deux fronts : à l'extérieur face au pouvoir papal, et à l'intérieur pour unifier le territoire[16]. Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant, comme l'avait identifié l'économiste italien Antonio Serra dès 1613.

L'État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en adoptant des politiques protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires et encourageant les exportations. Le mercantilisme est protectionniste à l'extérieur mais à l'intérieur, au contraire, il vise à l'unification du marché national. Cette doctrine économique connaît son apogée du XVIe au XVIIIe siècle, propagée par une littérature prolifique de pamphlets de commerçants ou d'États. Elle estime que la richesse d'une nation dépend de l'importance de sa population et de l'accumulation d'or et d'argent. Les nations qui n'ont pas accès aux mines peuvent obtenir l'or et l'argent en favorisant leur outil productif et en stimulant leurs exportations. Pour ce faire ils vont à la fois limiter les importations de produits finis et pousser aux importations de matières premières destinées à être manufacturées et exportées avec profit[17],[18].

En France, apparaissent les premiers ouvrages qui analysent le fonctionnement économique de l'État et proposent des actions au gouvernement pour améliorer son fonctionnement, en particulier le Traité d'économie politique[19], d'Antoine de Montchrestien (1615) ; Le Détail de la France, la cause de la diminution de ses biens et la facilité du remède en fournissant en un mois tout l’argent dont le Roi a besoin et enrichissant tout le monde, de Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1695) ; ou encore La Dîme royale, de Vauban en 1700.

Le mercantilisme est loin d'être un courant de pensée uniforme. On peut distinguer le bullionisme portugais ou espagnol, le mercantilisme industriel français dont Jean-Baptiste Colbert est la figure de proue, le mercantilisme commercial anglais et le caméralisme allemand qui se considère comme une science des choses de l'État[20]. Les mercantilistes accordent une place très forte à la monnaie et en particulier à la balance commerciale, ce que leur reprocheront plus tard David Hume et Adam Smith. Mais les penseurs économiques alors sont loin de s'intéresser uniquement aux caisses de l'État. Si William Petty anticipe sur des notions telles que la masse monétaire, ou la vitesse de circulation de la monnaie, il insiste aussi sur l'intérêt du plein emploi pour la richesse de tous[21]. Au Xxe siècle, beaucoup d'économistes sont revenus sur les critiques faites à l'encontre du mercantilisme et ont reconnu l'exactitude de certains points de leurs théories. Entre autres, John Maynard Keynes a soutenu certains principes mercantilistes[Lesquels ?].

Naissance de l'économie classique 1750-1776 : les physiocrates et Adam Smith[modifier | modifier le code]

Richesse des Nations par Adam Smith, édition Blanqui de 1843.

La publication par Adam Smith de Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations[22] en 1776, est souvent vue comme marquant la naissance de l'économie classique et la consacrant comme une discipline digne d'étude à part entière[23]. Cette publication propose une synthèse cohérente des connaissances économiques de cette époque. Si Adam Smith est aujourd’hui surtout connu en tant qu’économiste, il se considérait avant tout comme professeur de philosophie morale (qu’il avait enseignée à Glasgow). Ainsi, la Richesse des nations ne traite pas seulement d’économie (au sens moderne), mais aussi d’économie politique, de droit, de morale, de psychologie, de politique, d’histoire, ainsi que de l’interaction et de l’interdépendance entre toutes ces disciplines. L’ouvrage, centré sur la notion d’intérêt personnel, forme un ensemble avec la Théorie des sentiments moraux, où il avait exposé la sympathie inhérente à la nature humaine[N 3].

Les physiocrates constituent un groupe de penseurs français de la seconde moitié du XVIIIe siècle composé de personnalités tels que le docteur François Quesnay, le marquis Victor Riqueti de Mirabeau, l'abbé Nicolas Baudeau, l'avocat Guillaume-François Le Trosne, le juriste et intendant Pierre-Paul Lemercier de La Rivière et Pierre Samuel du Pont de Nemours. Adam Smith eut de nombreux échanges avec les physiocrates. À l'image des découvertes spectaculaires des lois de gravitation par Isaac Newton, les physiocrates s'attachent à la recherche des lois naturelles qui régissent les activités des hommes. Ils ont notamment schématisé l'économie comme un flux de revenus et de dépenses améliorant le modèle de Boisguilbert[24],[N 4]. En opposition aux idées mercantilistes, les physiocrates considèrent que la richesse d'un pays consiste en la richesse de tous ses habitants et non seulement celle de l'État. Inspirés en particulier par des ouvrages comme celui de Richard Cantillon[25], Essai sur la nature du commerce en général[26], 1755, les physiocrates considèrent que la seule activité réellement productive est l'agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Au bout du compte, la terre laisse un produit net ou surplus. L'industrie et le commerce sont considérés comme des activités stériles car elles se contentent de transformer les matières premières produites par l'agriculture. L'organisation politique de cette époque, où les nobles ne travaillent pas et sont les grands propriétaires terriens, est certainement un facteur expliquant cette aberration surestimant l'importance du travail de la terre. Ainsi ils préconisaient le remplacement administrativement coûteux du recouvrement fiscal par un impôt unique sur les revenus des propriétaires fonciers. Les variations d'un tel impôt foncier ont été ultérieurement reprises par certains économistes (y compris par Henry George un siècle plus tard) du fait de la relative faiblesse de distorsion de cette source de recettes fiscales. En réaction contre l'abondante réglementation du commerce par les politiques mercantilistes des États, les physiocrates préconisaient une politique de « laissez-faire », qui proposait l'intervention minimale du gouvernement dans l'économie[27].

Adam Smith reproche aux physiocrates leur dogmatisme sur l'agriculture qu'il explique par une réaction excessive à la politique mercantiliste de Colbert qui avait privilégié les activités industrielles des villes[N 5],[N 6]. En analysant l’origine de la prospérité récente de certains pays, comme l’Angleterre ou les Pays-Bas, Adam Smith développe des théories économiques sur la division du travail, le marché, la monnaie, la nature de la richesse, le « prix des marchandises en travail », les salaires, les profits et l’accumulation du capital. Il examine différents systèmes d’économie politique, en particulier le mercantilisme et la physiocratie. De l'analyse de ces systèmes économiques il développe le « système de la liberté naturelle »[28], qui privilégie l’intérêt individuel, le jeu de la libre entreprise, de la libre concurrence et de la liberté des échanges postulant que la liberté de ces activités contribuent efficacement à la richesse de la société de façon indirecte. Cette liberté ne peut exister qu'au sein d'un État souverain garant de la paix, de la justice et d'un service public[28]. Une autre expression célèbre d'Adam Smith, souvent utilisée pour illustrer sa pensée, est la notion de la main invisible[29]. Cette expression n'apparait qu'une fois dans le livre d'Adam Smith et s'applique non au marché mais à un individu qui, travaillant à faire fructifier son capital, défend indirectement les intérêts de la société à laquelle il appartient

Contrairement à une idée répandue, la formule de laissez-faire ne se trouve ni dans les écrits d'Adam Smith ni dans ceux de David Ricardo ou de Thomas Malthus[30]. Pour Keynes, ce sont celles des vulgarisateurs du XIXe siècle comme Harriet Martineau ou Mrs Marcet, des Easy Lessons for the Use of Young People (1850) ou encore de l'archevêque Whately qui fut le premier professeur d'économie à l'Université d'Oxford (1829). C'est par eux que le dogme est « devenu une maxime de cahier d'écolier »[31]. De même, la plupart des chercheurs ayant travaillé sur l'œuvre d'Adam Smith[Note 1] pensent que cette version ne traduit pas de façon correcte la pensée d'Adam Smith. Même si, entre eux, des différences existent, il est possible de dégager de grands points d'accords. D'une part, comme l'a montré Jacob Viner dans le système de la liberté naturelle de Smith, les pouvoirs publics interviennent beaucoup plus qu'on ne l'imagine usuellement. D'autre part, la main invisible ne signifie pas qu'il y ait automatiquement harmonisation des intérêts, mais que les actes ont des conséquences inattendues, parfois positives, parfois négatives[32]. Enfin, en lien avec la remarque que Smith faisait aux physiocrates, ils estiment que le libéralisme économique de Smith « prône le perfectionnement intentionnel d'un ordre suboptimal non intentionnel »[33].

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Économie politique classique, Malthus et Ricardo[modifier | modifier le code]

Thomas Malthus
Malthus préconisait un contrôle de la population car il craignait que les ressources naturelles ne soient infiniment exploitables.

Pour Adam Smith, augmentation de la population est synonyme d'augmentation de la richesse. Thomas Malthus, pasteur chargé de l'aide aux pauvres dans sa commune, est frappé par la misère engendrée par les mauvaises récoltes de 1794 à 1800. Il s'intéresse alors aux problématiques du progrès, de la croissance de la population et de la richesse. Son ouvrage principal, Essai sur le principe de population (1798-1803)[34], connait une grande popularité et conduit à un des premiers recensements de la Grande-Bretagne. Si ses thèses et pronostics se sont révélés en partie faux, ses problématiques restent d'actualité[35].

C'est la lecture du traité d'Adam Smith La richesse des nations qui décide de la vocation de Jean-Baptiste Say, industriel et économiste français, auteur du fameux Traité d'économie politique (1803). On lui attribue la « loi des débouchés ». Il est clairvoyant lorsqu'il affirme, dans son cours complet d'économie politique (1830) « Les vraies colonies d'un peuple commerçant, ce sont les peuples indépendants de toutes les parties du monde »[36]. Il est beaucoup moins clairvoyant lorsqu'il affirme dans le même cours que « Les richesses naturelles sont inépuisables, car, sans cela, nous ne les obtiendrions pas gratuitement ».

Jean-Baptiste Say a inspiré les tenants de l'industrialisme en France, avec deux courants : Charles Comte et Charles Dunoyer, fondateurs en 1814 du journal libéral Le Censeur, et Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon[37], dont l'idéologie a engendré après sa mort en 1825 le courant du saint-simonisme[38].

Avec la publication Des principes de l'économie politique et de l'impôt (1817)[39], l'économiste et philosophe britannique David Ricardo développe et enrichit les thèses de la valeur, du libre-échange popularisées par Adam Smith. Pour Daniel Villey, « les bases essentielles du système ricardien — la loi de la population, la loi des rendements décroissants, la théorie de la rente — viennent de Malthus »[40]. Pour Malthus[N 7], la population a tendance à augmenter géométriquement alors que la production de denrées alimentaires ne s'accroît que de manière arithmétique. Pour rétablir l'équilibre, la Nature dresse des obstacles efficaces (famines, épidémies etc.) mais inhumains[41]. Pour Malthus, un pasteur, il conviendrait plutôt de limiter la reproduction par des moyens artificiels[41]. Il y a chez lui un certain pessimisme sur les capacités d'augmenter la production du fait de la Loi des rendements décroissants. Malthus conteste également qu'une économie de marché conduise automatiquement au plein emploi comme le fera également Keynes plus tard.

Alors qu'Adam Smith s'intéressait à la production de revenus, David Ricardo[N 8] axe ses recherches sur la distribution des revenus entre les propriétaires fonciers qui perçoivent des rentes, les travailleurs qui reçoivent des salaires (qui sont liés au minimum nécessaire pour subsister et donc au prix du blé) et les capitalistes dont les revenus sont constitués par les profits[42]. Au centre de la problématique ricardienne se trouve le problème de la rente foncière (pour lui, la croissance de la population et des capitaux se heurte à une offre inchangée de terre qui pousse la rente foncière vers le haut et entraîne une baisse des salaires et des profits[43]. L'œuvre de Ricardo se situe dans le contexte de l'abolition des corn laws qui favorisent les propriétaires terriens et de la conversion de l'Angleterre au libre-échange dont Ricardo avec la loi des avantages comparatifs est l'un des grands théoriciens.

À la fin de la tradition classique, John Stuart Mill (1806-1873) se distingue des économistes antérieurs de cette école sur la question de la redistribution des revenus produits par le marché. Il attribue deux rôles au marché : une capacité à répartir des ressources et une capacité à répartir les revenus. Si le marché est efficace dans l'allocation des ressources, il l'est moins dans la distribution des revenus, ce qui oblige la société à intervenir[N 9].

La théorie de la valeur est un concept important dans la théorie classique. Adam Smith écrit que le prix réel de chaque chose est le labeur et la peine de l'acquérir sous influence de sa rareté. Il soutient que, avec les rentes et les profits, les frais autres que les salaires entrent aussi dans le prix d'un produit[44]. David Ricardo a systématisé et simplifié cet aspect de la pensée smithienne en élaborant ce qui a été appelé la « théorie de la valeur travail » qui a été plus tard reprise par Karl Marx alors que les néo-classiques lui ont substitué la théorie de l'utilité marginale.

Marxisme[modifier | modifier le code]

Karl Marx
Karl Marx reprend le problème des rendements décroissants du capitalisme.

L'économie vue par les marxistes résulte des travaux de Karl Marx (notamment des trois livres constituant Das Kapital, publiés en 1867, 1885 et 1894) et de Friedrich Engels. Sur un plan général, l'économie n'est pas dans cette optique une science complètement séparée de la sociologie, de l'histoire, ou de l'anthropologie[45]. Au contraire le matérialisme historique vise à unifier toutes les sciences sociales dans une science de la société[45]. Par ailleurs, trois points essentiels caractérisent ainsi l'économie du point de vue marxiste[46] : le travail salarié, l'exploitation du prolétariat et les crises liées à l'accumulation de capital.

Si Marx reprend la théorie de la valeur travail de Ricardo, il reproche à cet auteur de ne pas avoir analysé comment le système capitaliste avait émergé et comment cela avait donné aux capitalistes le pouvoir et la capacité d'exploiter les travailleurs qui n'ont que leur force de travail à vendre[46]. Les crises s'inscrivent dans le cadre des lois de l'évolution du mode de production capitaliste.

Au niveau global, selon l'approche marxiste de l'économie, il y aurait des lois de l'évolution du capitalisme[47] telles que : la propension des capitalistes à accumuler, la tendance à des révolutions technologiques constantes, la soif inextinguible des capitalistes pour la plus-value, la tendance à la concentration, la tendance du capital à devenir de plus en plus « organique » (c'est-à-dire à moins recourir au capital variable qu'est la force de travail), la tendance au déclin du taux de profit, la lutte des classes, la tendance à une polarisation sociale croissante, la tendance à ce que les salariés soient employés dans des entreprises de plus en plus grandes et enfin, l'inéluctabilité des crises dans le système capitaliste[48]. Les crises sont dans ce cadre toujours des crises de surproduction alors que les crises précapitalistes étaient des crises de sous-production. Les crises sont vues par les marxistes comme un moyen pour le capitalisme de se renouveler[49].

Révolution marginaliste[modifier | modifier le code]

La révolution marginaliste survient vers 1870-1871 quand Léon Walras, William Stanley Jevons et Carl Menger introduisent le concept d'utilité marginale centré sur la valeur pour le consommateur et récusent la valeur travail[50]. Toutefois, entre les trois fondateurs du marginalisme, il est possible de relever de fortes différences.

Léon Walras (1834-1910), qui a préparé le concours à l'École polytechnique, est marqué par le rationalisme français, ce qui le conduit à une approche hypothético-déductive et à un système d'équilibre général très abstrait. S'il est considéré comme le fondateur de l'école de Lausanne, il a de son temps peu d'influence en France où la discipline peine à prendre son autonomie vis-à-vis du droit. Une économie mathématisée commencera à s'imposer de façon cohérente dans ce pays lorsque Clément Colson deviendra, en 1918, professeur d'économie à l'École polytechnique. Toutefois, ce sont John Hicks et Paul Samuelson qui réellement contribueront à forger sa célébrité.

Stanley Jevons (1835-1882), tout comme Léon Walras, veut également mathématiser l'économie mais il est plus inductif, il veut partir de l'étude des faits, des réalités, en raisonnant dans un cadre qui reste utilitariste (raisonnement sur le plan du plaisir et de la peine ou des avantages et inconvénients). Cette démarche aura une forte influence sur l'économie notamment aux débuts du vingtième siècle et marque toute l'économie appliquée actuelle.

Carl Menger (1840-1921), le fondateur de l'école autrichienne, rejette l’usage des mathématiques et considère l’utilisation d’équations simultanées « à la Walras » comme incapable de mettre en lumière les relations causales ainsi que de rendre compte de la fugacité des échanges. Il trouve qu'il y a quelque chose de collectiviste chez le fondateur de l'école de Lausanne[51] ; ce que cherche Menger, c’est une science capable de rendre compte du comportement des agents, de saisir l’essence des phénomènes économiques[51].

Du XXe siècle à nos jours[modifier | modifier le code]

L'institutionnalisme[modifier | modifier le code]

Thorstein Veblen, le fondateur de l'institutionnalisme.

Thorstein Veblen publie en 1899 « Why is Economics not an Evolutionary Science? », le document fondateur de l'École institutionnaliste.

Il rejette de nombreux postulats de l'école néoclassique, comme l'hédonisme individuel justifiant la notion d'utilité marginale, ou l'existence d'un équilibre stable vers lequel l'économie converge naturellement.

L'École institutionnaliste comprend des héritages de l'École historique allemande. elle se développe principalement aux États-Unis, où ses représentants sont : Arthur R. Burns, Simon Kuznets, Robert Heilbroner, Gunnar Myrdal, John Kenneth Galbraith.

Simon Kuznets (1901-1985) est considéré comme l'un des contributeurs importants à la théorie de la croissance économique et comme l'un des « pères des comptes nationaux ». Il est connu pour être l'inventeur d'un agrégat fameux : le produit intérieur brut (PIB), créé à la suite de la Grande dépression.

Révolution keynésienne[modifier | modifier le code]

John Maynard Keynes montre l'importance de l'investissement public pour certaines nations.

Pour John Maynard Keynes (1883-1946), une économie de marché ne possède pas de mécanismes qui la conduisent de façon automatique vers le plein emploi de ses ressources, d'où la possibilité d'un chômage involontaire qui rend nécessaire une intervention extérieure au marché. Keynes raisonne d'emblée sous l'angle macroéconomique d'offre globale et de demande globale. Dans son cadre macroéconomique, la production, et donc l'emploi, dépend des dépenses. Si la demande n'est pas suffisante, les entreprises ne produiront pas assez et n'emploieront pas tous les salariés d'où la nécessité pour le gouvernement de conduire des politiques de soutien à la demande, c'est-à-dire de soutien à la consommation et/ou à l'investissement. Keynes insiste particulièrement sur l'investissement.

Au cœur de la révolution keynésienne se trouve la réfutation de la « loi dite des débouché » de Jean-Baptiste Say qui énonce que l'offre crée sa propre demande. Cette loi fonde ou plutôt exprime l'optimisme et aussi le naturalisme de l'économie classique qui veut qu'il ne puisse y avoir de crise de surproduction durable. Si Keynes insiste sur ce point, c'est parce qu'il a motivé les refus par les autorités de toutes ses propositions de politique économique durant les années 1920.

Le livre est postérieur à la crise de 1929 où, d'une certaine façon, les dirigeants ont fait du keynésianisme sans le savoir[52],[53].

Le keynésianisme de Keynes a eu trois successeurs. Les post-keynésiens, souvent associés à l'université de Cambridge et à Joan Robinson, mettent l'accent sur les rigidités macroéconomiques et d'ajustement[54]. Les keynésiens de la synthèse néoclassique ont dominé la période des Trente Glorieuses et de nos jours la nouvelle économie keynésienne met davantage l'accent sur les comportements humains et les imperfections des marchés. Au niveau des théories de la croissance, ils utilisent des modèles de croissance endogènes.

Courants hétérodoxes[modifier | modifier le code]

La première école qui s'est voulue hétérodoxe, ou plutôt dont certains membres comme Hale Walton Hamilton se sont revendiqué hétérodoxes, sont les institutionnalistes américains. Pourtant le cas n'est pas si évident que cela pour deux raisons. D'une part les économistes américains jusqu'à la Seconde Guerre mondiale étaient à la fois orthodoxes et hétérodoxes, d'autre part, les institutionnalistes américains ont été influents dans des think tanks aussi importants que le NBER ou la Brookings Institution ou encore à la London School of Economics. De manière analogue de nos jours la nouvelle économie institutionnelle, bien qu'hétérodoxe, a une profonde influence sur une grande part de l'orthodoxie constituée par l'école néoclassique. Quand on s'interroge sur ce qui différencie l'orthodoxie de l'hétérodoxie, en général, on considère que la première privilégie la trilogie équilibre-rationalité-individualisme tandis que la seconde est plus orientée sur la trilogie structure sociale-institutions-histoire[55].

Parmi les autres écoles hétérodoxes, les plus souvent citées sont l'école autrichienne (qui n'est pas sans avoir influencé les néoclassiques notamment dans les années 1980-2008), le marxisme, le post-keynésianisme, un des courants les plus influents, mais aussi les féministes[56], l'économie évolutionniste, la théorie de la dépendance, l'économie structuraliste, la théorie des systèmes mondiaux[57], ou encore l'école de la décroissance, et certains secteurs de l'altermondialiste.

L'économie hétérodoxe actuelle a une démarche théorique « empiriquement enracinée dans l'explication des modalités du processus social dans le contexte du capitalisme »[58]. Leur économie politique est basée sur l'éthique, sur la dignité humaine et tient plus compte des classes, des hiérarchies et des inégalités[56].

Économie néoclassique : des keynésiens à l'école de Chicago[modifier | modifier le code]

La London School of Economics un des grands centres de l'enseignement de l'économie mainstream.

L'école néoclassique représente le « mainstream » c'est-à-dire le corpus enseigné dans les grandes universités américaines et d'autres comme la London School of Economics ou, semble-t-il, en France l'école d'économie de Paris et l'école d'économie de Toulouse et mis en œuvre dans les grandes institutions économiques mondiales (banques centrales, FMI, Banque mondiale, OCDE etc.)

Si le premier à utiliser le mot néo-classique fut Thorstein Veblen en 1900 pour désigner l'économie marshallienne, son usage s'est imposé à travers la redécouverte de Walras par Hicks, un article de George Stigler de 1941 et surtout par l'emploi de ce terme par Samuelson dans son manuel d'économie qui était alors le plus répandu au monde[59]. Les historiens de la pensée économique se sont demandé pourquoi le courant keynésien majeur avait adopté cette appellation. Plusieurs raisons sont avancées[60] : recourir à des techniques d'expertise objectives permettait de satisfaire les patrons des universités qui recherchaient des économistes politiquement corrects, par ailleurs, le recours à des techniques sophistiquées faisaient que le débat était réservé aux insiders et de fait les débats économiques des années cinquante-soixante-technique tel que la controverse des deux Cambridge (en clair une opposition entre néo-keynésien et post-keynésien) est relativement ésotérique.

À partir des années 1970 et de travaux de Kenneth Arrow sur l'équilibre général, le néoclassicisme se fait plus libéral classique, d'autant que l'école de Chicago attaque les néo-keynésiens sur trois points : les changes fixes, la courbe de Phillips et l'intérêt de politiques budgétaires actives. Au contraire, ils vont montrer l'intérêt du contrôle de la masse monétaire pour limiter l'inflation. L'école néo-classique prend une tonalité plus libérale classique et subit également l'influence de Friedrich Hayek. Avec la crise économique de 2008-2010, elle semble redevenir plus keynésienne avec la nomination de certains de ses membres au FMI. L'économie néoclassique a recours de manière systématique au mécanisme d'offre et de demande pour déterminer les quantités et les prix à l'équilibre et pour étudier comment cela affecte la répartition de la production et la redistribution des revenus. Les marginalistes refusent la théorie de la valeur-travail héritée de l'économie classique et lui substituent l'utilité marginale[61].

Par la microéconomie, l'économie néoclassique présente les incitations et les coûts comme jouant un rôle omniprésent dans l'élaboration de la prise de décision. Par exemple, la théorie du consommateur et la demande individuelle isolent la façon dont les prix (les coûts) et le revenu touchent la quantité demandée. En macroéconomie, ceci se traduit par une rapide et durable synthèse néoclassique[62],[63].

L'économie moderne s'appuie beaucoup sur l'économie néoclassique, mais avec de nombreuses améliorations que ce soient des compléments, ou des généralisations de l'analyse antérieure, telles que par l'économétrie, la théorie des jeux, l'analyse des défaillances du marché et la concurrence imparfaite, et le modèle néoclassique de la croissance économique pour l'analyse des variables à long terme qui affectent le revenu national.

Actuellement l'école néoclassique s'intéresse aussi aux questions de développement durable, avec notamment les travaux de Nicholas Stern, qui ont donné lieu à la publication du rapport Stern en 2006.

Analyse économique[modifier | modifier le code]

Microéconomie[modifier | modifier le code]

Paul Anthony Samuelson, un des pères fondateurs de la microéconomie, l'auteur d'un des manuels les plus marquants de l'histoire L'économique (première édition 1948) avec les Principes d'économie politique de John Stuart Mill (première édition 1848) et les Principes d'économie politique d'Alfred Marshall (première édition 1890)

Pour Paul Krugman et Robin Wells, « l'un des thèmes majeurs de la microéconomie est la recherche de la validité de l'intuition d'Adam Smith, à savoir que des individus cherchant à satisfaire leurs intérêts propres contribuent souvent à promouvoir les intérêts de la société dans son ensemble »[64]. En effet, ce qui intéresse la microéconomie, c'est tout d'abord l'étude des choix des agents économiques, c’est-à-dire de la manière dont ils procèdent à des « arbitrages » entre différentes options possibles, en comparant leurs avantages et leurs inconvénients pour la poursuite de leurs objectifs ou la satisfaction de leurs intérêts, postulat utilitariste.

La microéconomie examine les interactions existant sur les marchés en fonction de la rareté de l'information et la réglementation gouvernementale. On distingue le marché d'un produit ou service, par exemple celui du maïs frais, des marchés des facteurs de production, capital et travail. La théorie compare les agrégats de la quantité globale demandée par les acheteurs et la quantité fournie par les vendeurs et détermine ainsi le prix. Elle bâtit des modèles pour décrire comment le marché peut atteindre l'équilibre en matière de prix et de quantité ou comment réagir aux changements du marché au fil du temps, c'est ce qu'on appelle le mécanisme de l'offre et de la demande. Les structures de marché, telles que la concurrence parfaite, le monopole ou l'oligopole, sont analysées en fonction des conséquences sur le plan du comportement et de l'efficacité économique. L'analyse d'un marché unique se fait à partir d'hypothèses simplificatrices : rationalité des agents, équilibre partiel (c'est-à-dire qu'on suppose les autres marchés ne sont pas affectés). Un raisonnement en équilibre général permet d'analyser les conséquences sur les autres marchés, et peut permettre de comprendre les interactions et les mécanismes qui peuvent ramener à l'équilibre[65].

Théorie microéconomique traditionnelle[modifier | modifier le code]

La théorie microéconomique standard suppose que les agents économiques, ménages ou entreprises, sont « rationnels[66] » c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de capacités cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une part, construire des critères de choix entre différentes actions possibles et identifier les contraintes pesant sur ces choix, contraintes tant « internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit d'entreprises, par exemple), qu'« externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement économique), et, d'autre part, maximiser leur satisfaction sous contraintes. C'est le paradigme de l'Homo œconomicus[67] qui n'implique pas a priori que les critères de choix des individus soient purement égoïstes, ces derniers pouvant parfaitement être « rationnellement » altruistes.

Cette théorie doit son existence à la synthèse opérée par l'économie mathématique néoclassique des années 1940 et 1950 entre les apports du courant marginaliste du XIXe siècle et la théorie de l'équilibre général de Walras[N 10] et de Pareto[N 11]. John Hicks et Paul Samuelson sont considérés comme « les pères » de la microéconomie traditionnelle actuelle[68]. Celle-ci s'organise autour de quatre volets :

  1. La théorie du consommateur, qui étudie le comportement de ménages devant effectuer des choix de consommation de biens sous contraintes budgétaires ;
  2. La théorie du producteur, qui étudie le comportement d'entreprises qui veulent maximiser leur profit sous contraintes technologiques ;
  3. La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être concurrentiels ou non concurrentiels ;
  4. La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept d'optimum de Pareto pour juger de l'efficacité économique collective des interactions entre agents au travers des échanges.

La théorie traditionnelle s'inscrit dans la perspective de l'équilibre général walrassien et a tendance « à assimiler le fonctionnement réel de la société à celui du modèle abstrait d'équilibre général »[69].

Marché et défaillances du marché[modifier | modifier le code]

Un marché traditionnel est un espace où les acheteurs et les vendeurs se rencontrent.

La poursuite de l'intérêt particulier conduit souvent à l'intérêt général mais pas toujours. Paul Krugman et Robin Wells notent ainsi que « la main invisible n'est pas toujours notre alliée »[64]. Cette thèse a été critiquée par les tenants de l’école historique allemande, les marxistes et même certains classiques comme Malthus, avec sa critique de la loi des débouchés. Karl Polanyi énonce également en 1944 dans son livre La Grande Transformation que « l'idée qu'un marché s'ajustant lui-même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l'homme et sans transformer son milieu en désert ».

Dès le début du XXe siècle et les travaux de Arthur Cecil Pigou, le concept de défaillance du marché s’est donc imposé dans la théorie économique orthodoxe. C’est un cas dans lequel le marché échoue dans l'allocation optimale des ressources économiques et des biens et services[N 12]. Si la théorie économique décrivait déjà des situations de monopole (ou d'un cartel), ce concept décrira également d’autres situations, comme celle où coexistent chômage et pénurie de main d'œuvre (logements vides et personnes sans logements, etc.), ou encore la présence de pollution.

Une défaillance de marché, qui concerne l'allocation économique, est une notion différente de celle plus financière d'anomalie de marché, au sens de non efficience du marché. Cette dernière concerne plutôt une anomalie du rendement financier (et une anomalie de prix[Note 2], puisque le rendement a pour dénominateur le prix) due à des phénomènes comportementaux. Les deux phénomènes peuvent toutefois être les causes ou la conséquence l'un de l'autre, ou résulter de causes communes.

La notion de défaillance est éminemment politique et donc matière à controverse, dans la mesure où elle sert à justifier des interventions politiques visant à « corriger », voire à supprimer, le marché. Toutefois, la plupart des économistes l'utilisent, mais plutôt par rapport à des cas où le fonctionnement réel d'un marché donné s'éloigne significativement du marché idéal, sous l'effet de trois principales séries de causes :

Depuis l'émergence de la théorie des choix publics, l'expression « défaillance de l'État[Note 4] » est apparue par symétrie avec « défaillance du marché »:

  • les interventions de l'État.

Nouvelles théories : une meilleure prise en compte de la concurrence imparfaite[modifier | modifier le code]

À partir des années 1970, le paradigme dominant de la microéconomie connaît une forte inflexion[72] de façon à mieux intégrer toutes les défaillances et imperfections du marché. Pour Pierre Cahuc « la nouvelle microéconomie s'est constituée progressivement, à partir de critiques éparses, souvent initialement isolées, du modèle walrasien »[69]. Plus généralement, pour l'économiste Anne Perrot, l'édifice théorique de la microéconomie traditionnelle laissait « désarmé l'économiste à la recherche d'une représentation positive du fonctionnement du marché »[73]. Ce changement est intervenu à un moment ou la macroéconomie cherche ses fondements microéconomiques, de sorte qu'une certaine convergence va avoir lieu entre ses deux champs.

Le cadre général de la nouvelle microéconomie est davantage réduit à l'analyse d'un seul marché et sa démarche scientifique est plus axée sur la recherche de constat jugé représentatif du fonctionnement de l'économie (constats appelés « faits stylisés »[73]). « Ces approches relèvent [...] certains des défis que l'économie hétérodoxe, « institutionnaliste », a longtemps adressés à la théorie néoclassique »[73].

John von Neumann un des pionniers de la théorie des jeux.

La nouvelle microéconomie met l'accent sur les problèmes d'incitations, d'information et sur la théorie des jeux. Par « incitation », on entend toute action d'un agent économique (qui peut être l'État) conduisant certains agents économiques à adopter tel ou tel type de comportement. Cette notion prend tout son sens si l'on considère que l'information disponible est inévitablement limitée pour un agent économique soucieux d'inciter d'autres agents à se comporter dans le sens de ses intérêts (lui donner les « bonnes » incitations de son point de vue). La théorie des jeux, quant-à-elle est une branche des mathématiques appliquées qui étudie les interactions stratégiques entre agents. Dans cette théorie les agents choisissent les stratégies qui maximiseront leurs bénéfices étant données les stratégies que les autres agents choisiront. Elle fournit une modélisation formelle des situations dans lesquelles ceux qui prennent des décisions interagissent avec d'autres agents[74]. La théorie des jeux généralise l'approche maximisatrice développée d'abord pour l'analyse des marchés, elle a été développée à partir du livre de 1944 Theory of Games and Economic Behavior, de John von Neumann et Oskar Morgenstern. La théorie des jeux est également employée dans de nombreux domaines non économiques : stratégie nucléaire, éthique, science politique et théorie évolutionniste[75].

L'extension de l'approche microéconomique a également conduit au développement de la « théorie des contrats ». Cette théorie conçoit les organisations, les institutions, les familles ou les entreprises, comme des ensembles de contrats (des « nœuds de contrats » dans le jargon économique)[N 13],[72]. Une entreprise est, par exemple, un nœud composé de contrats de travail, liant l'entreprise à ses salariés, de contrats la liant à ses clients et à ses fournisseurs, de contrats d'engagements bancaires et financiers, de contrats légaux la liant à son État ou ville de résidence en matières fiscale et règlementaire. Les marchés sont un autre cas particulier de tels nœuds de contrats, ici des contrats d'échange. Les États, au sens des organisations politiques gérant des espaces géographiques déterminés, sont un autre exemple de nœud contractuel, les Constitutions (ou les Chartes) se présentant comme des contrats généraux liant ces organisations aux peuples qu'ils gouvernent.

Un aspect important de ces contrats est d'être généralement « incomplets », c'est-à-dire incapables de spécifier entièrement les engagements des parties dans tous les cas possibles[N 14]. Le développement de cette théorie a naturellement entraîné un approfondissement des théories de la négociation et de la renégociation. En effet, son propos est non seulement d'expliquer comment et pourquoi se forment des contrats entre les agents, mais aussi les raisons pour lesquelles ils les remettent, ou pas, en cause au cours du temps.

La nouvelle microéconomique peut être utilisée par l'économie industrielle, l'économie du travail et l'économie publique du fait de son aptitude à se rapprocher des préoccupations pratiques des autorités de régulation et de certains industriels[73].

Macroéconomie[modifier | modifier le code]

Modélisation des relations macroéconomiques entre agrégats dans une économie.

La macroéconomie étudie l'économie dans son ensemble pour expliquer les grands agrégats (indicateurs économiques) et leurs interactions, en utilisant une forme simplifiée de l'équilibre général[76]. Ces agrégats comprennent le revenu national, la production, le taux de chômage, les prix, l'inflation et d'autres agrégats comme la consommation totale et les dépenses d'investissement et leurs composants. Elle étudie également les effets de la politique monétaire et de la politique budgétaire.

Depuis au moins les années 1960, la macroéconomie a été caractérisée par une recherche d'intégration dans les modèles du comportement de l'individu, y compris la rationalité des acteurs, l'utilisation efficace de l'information sur le marché et la concurrence imparfaite[77].

L'analyse macroéconomique traite également des facteurs affectant la croissance du revenu national sur le long terme. Ces facteurs comprennent l'accumulation de capital, le changement technologique et la croissance de la population active[63].

Croissance économique[modifier | modifier le code]

Taux de croissance cumulé du Produit intérieur brut (PIB) dans le monde.

Les théories explicatives de la croissance économique ont été systématisées relativement récemment dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories cherchent à expliquer pourquoi il y a croissance économique, c'est-à-dire augmentation de la production par habitant d'un pays sur une longue période ou encore pourquoi il existe des différences de PIB per capita (« par tête ») entre pays et pourquoi certains pays se développent plus rapidement que d'autres. En général, trois facteurs explicatifs sont utilisés : le travail c'est-à-dire la mobilisation de la main d'œuvre (d'où l'instance en France par les économistes proches du « mainstream » des effets du faible taux d'emploi de certaines tranches d'âges sur la croissance potentielle[78]), le capital et le progrès technique.

Le modèle de Harrod-Domar a ouvert la voie et a été suivi par le modèle de Solow[79]. Alors qu'Harrod Domar raisonne avec une fonction de production à coefficient fixe, c'est-à-dire où il ne peut y avoir substitution capital travail, l'approche de Solow met l'accent sur la substitution capital travail et sur le progrès technique. L'opposition entre les modèles sur la substitution capital-travail est à replacer dans le contexte des années 1950 et 1960 et de l'opposition entre deux courants keynésiens : les post-keynésiens pour qui l'économie est relativement « rigide » et les tenants de la synthèse néo-classique plus libéraux[Note 5]. Pour Robert Solow, c'est grâce au progrès technique que la production peut augmenter et qu'il y a croissance sur la longue période[80]. Toutefois, cette théorie explique mal d'où provient ce progrès qu'elle considère comme exogène[81],[79].

Les nouvelles théories de la croissance économique cherchent précisément à construire des modèles expliquant l'apparition de ce facteur, c'est-à-dire à l'endogéneïser[N 15]. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970, notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas[N 16] et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance crée par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle crée du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient[N 17].

L'indicateur de richesse le plus utilisé pour mesurer la croissance économique est le produit intérieur brut (PIB)

Cycle économique[modifier | modifier le code]

Exemple de cycle économique.

Généralement, on associe la naissance de la macroéconomie au cycle économique de la grande dépression[Note 6]. Il fallait donc expliquer le processus conduisant à une telle chute de l'activité économique. C'est ainsi que John Maynard Keynes a écrit un livre intitulé Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, expliquant ce phénomène qui à l'époque était resté sans éclaircissement convaincant[82]. Keynes a soutenu que la demande globale de biens pourrait être insuffisante en période de ralentissement économique ce qui conduirait à un chômage élevé lié à des baisses de la production (Keynes travaille implicitement dans un cadre de sous-emploi de l'appareil productif, les choses se passent autrement si l'appareil productif n'est pas à même de satisfaire la demande).

Il a donc préconisé des réponses politiques actives - mesures de politique monétaire par la banque centrale et de la politique budgétaire - de la part du secteur public par le gouvernement pour stabiliser la production au cours du cycle. Ainsi, une conclusion centrale du keynésianisme est que, dans certaines situations, le marché n'arrive pas automatiquement à résoudre le problème du sous-emploi ; il faut donc une intervention externe. Le modèle IS/LM constitue le cadre théorique par excellence qui a servi à étayer la théorie de Keynes[62].

Si la pensée keynésienne a dominé la scène durant les Trente Glorieuses, elle a aussi suscité une vive opposition[83]. Milton Friedman et le monétarisme ont soutenu que l'action de l'État notamment en matière monétaire est inutile, voire nuisible.

Au fil des ans, la compréhension du cycle économique s'est diversifiée dans plusieurs écoles, liées à ou opposées au keynésianisme. La jonction sera faite entre les deux principaux courants de l'époque au sein de ce que Paul Samuelson a qualifié de synthèse néo-classique. Cette synthèse indique que le keynésianisme est d'application à court terme, mais à long terme la théorie néoclassique explique aisément le cycle.

La nouvelle école classique, qui doit notamment aux critiques de Milton Friedman, est un courant de pensée économique qui s'est développé à partir des années 1970. Elle rejette le keynésianisme et se fonde entièrement sur des principes néoclassiques. Sa particularité est de reposer sur des fondations micro-économiques rigoureuses, et de déduire des modèles macroéconomiques à partir des actions des agents eux-mêmes modélisés par la micro-économie. Elle postule une rationalité des agents (qui cherchent à maximiser leur utilité), une anticipation rationnelle et qu'à chaque instant, l'économie possède un équilibre unique (avec plein emploi et pleine utilisation des capacités de production) et cet équilibre est atteint par un mécanisme d'ajustement des prix et des salaires[N 18].

La théorie des cycles réels, qui tente d'expliquer les fluctuations de court terme des économies comme le résultat de chocs fréquents et de faibles ampleur affectant les techniques de production constitue l'apport théorique majeur développée par ce courant[84].

À l'opposé de ces deux dernières écoles, la nouvelle économie keynésienne conserve l'hypothèse des anticipations rationnelles, mais intègre une série de défaillances du marché[85]. En particulier, les nouveaux keynésiens supposent une viscosité des prix et salaires, ce qui signifie qu'ils ne s'ajustent pas instantanément aux changements des conditions économiques[86]. Ils réhabilitent l'intervention de la puissance publique dans l'économie, sans pour autant, selon certains économistes français, reprendre totalement en compte ce qu'ils considèrent être les thèses de Keynes (le keynésianisme français est plus marqué que d'autres par le post-keynésianisme)[87].

Depuis la fin de la décennie 90, Goodfriend, M. et R. King[88] ont parlé d'une émergence d'une nouvelle synthèse néoclassique, qui en réalité fait la symbiose entre les courants néo-keynésien et celui de la nouvelle macroéconomie classique. À ce jour, on ne peut savoir si cette appellation va s’imposer ou si elle n’aura été qu’une passade. Mais il reste que, quelle que soit la terminologie en vigueur, un nouveau développement est à l’œuvre[89].

Politique monétaire et inflation[modifier | modifier le code]

hyperinflation
Timbre de 1000 marks du Reich allemand émis lors de l'hyperinflation des années 1930.

La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix (limiter l'inflation). Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifié de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur.

La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.

D'après la théorie économique moderne, le but de la banque centrale est de maximiser le bien-être économique des ménages (Mishkin). Ainsi, on attribue généralement deux objectifs principaux à la politique monétaire : la stabilisation des prix et la stabilisation de l'activité économique[N 19]. Ces deux objectifs sont étroitement liés, et non incompatibles comme on pourrait le penser, la stabilité des prix étant un préalable à une activité économique soutenue.

Cependant, conformément à la théorie quantitative de la monnaie, il n'existe pas d'arbitrage à long terme entre stabilité des prix et activité économique car la monnaie est, sur ce laps de temps, neutre (la « courbe de Phillips » de long terme est verticale)[N 20].

On distingue généralement à l'heure actuelle trois types de politiques monétaires : la fixité des taux de change, le ciblage de la croissance des agrégats monétaires et le ciblage de l'inflation.

Au demeurant, on note quatre niveaux au sein des dispositifs mis en place par les politiques monétaires : les objectifs finaux, les objectifs intermédiaires (agrégats de la monnaie ou les taux de change), les indicateurs (inflation, etc.) et les instruments (taux de facilité de prêt marginal, taux de facilité de dépôt, opérations d'open market [...]).

Politique budgétaire et fiscale[modifier | modifier le code]

La politique budgétaire consiste à utiliser les leviers de l'imposition et des dépenses publiques. Combinée à la politique monétaire, elle forme un policy-mix avec la politique budgétaire dans le cadre d'une politique conjoncturelle.

Dans la pratique, en cas de creux économique, de récession ou de dépression, il est surtout question de politique budgétaire de stimulation de l'activité. Elle peut prendre la forme d'une baisse de l'imposition ou d'une hausse de certaines dépenses. Dans tous les cas, cela conduit à une dégradation du solde public. À l'inverse, dans les périodes de croissance économique élevée (y compris en période de bulle spéculative), la discipline budgétaire doit permettre de réduire le déficit public, voire de constituer des excédents, qui seront mobilisables ultérieurement.

En anglais, le terme fiscal policy regroupe à la fois la politique budgétaire et la politique fiscale. Ce dernier terme désignant en français les modifications de l'imposition, la redistribution etc. de façon à modifier les comportements individuels (encouragement au retour à l'emploi par un impôt négatif, crédit d'impôt en faveur de la recherche etc.).

En raison de la difficulté d'anticiper la conjoncture économique, de la lenteur d'action de la politique budgétaire, les économistes comptent généralement sur les stabilisateurs automatiques[90]. L'idée est que quand la situation économique se dégrade, les recettes fiscales sont moins bonnes (l'État prélève donc moins) tandis que les dépenses augmentent (allocation chômage, etc.), de sorte que le déficit se creuse et soutient de façon automatique l'activité.

La nouvelle macroéconomie classique s'est opposée aux politiques budgétaires « discrétionnaires » qui à la fin des années 1970 et 1980 n'ont pas été couronnées de succès et ont contribué à accroître la dette publique[91]. Avec la crise économique de 2008-2009, des politiques budgétaires de soutien ont été pratiquées partout à travers le monde. Si elles ont permis d'éviter que la récession ne se transforme en dépression, elles ont aussi engendré une hausse de la dette publique qui pose aujourd'hui problème notamment dans la zone euro.

Théories et études empiriques[modifier | modifier le code]

William Petty, considéré par Schumpter comme un des précurseurs des études empiriques, plus spécifiquement l'économétrie

La méthodologie économique « mainstream » contemporaine, parfois appelée école néoclassique, pourrait se dénommer économie mathématique[92] tant il est vrai que, depuis la seconde-guerre mondiale, elle recourt à des instruments mathématisés : algèbre linéaire, statistiques, théorie des jeux, outils informatiques[93]. Les économistes professionnels sont censés posséder ces outils même si certains sont spécialisés dans des champs où on utilise moins les études quantitatives. De très grands économistes tels Adam Smith ou Joseph Schumpeter n'étaient pas des mathématiciens. Parmi les premiers à utiliser les mathématiques, figurent les ingénieurs économistes français (Jules Dupuit, Augustin Cournot etc.). De nos jours, les économistes hétérodoxes mettent moins l'accent sur les mathématiques.

Théories empiriques[modifier | modifier le code]

La théorie économique « mainstream » repose sur des modèles économiques quantitatifs a priori qui utilisent une large gamme de concepts. Une théorie repose généralement sur l'hypothèse « toutes choses égales d'ailleurs », qui suppose constantes les variables explicatives autres que celles sous études. Quand on bâtit une théorie, l'objectif est de trouver un modèle qui donne des prédictions plus précises et plus intéressantes que celles fournies par les théories antérieures[94], tout en utilisant le moins de variables explicatives possibles.

En microéconomie, les principaux concepts incluent : l'offre et demande, l'utilité marginale, la contrainte budgétaire (c'est-à-dire que les individus vont essayer de maximiser leur utilité sous contrainte budgétaire), la théorie du choix rationnel, la théorie de la firme. Les premiers modèles macroéconomiques se focalisaient sur les relations entre agrégats (on appelle ainsi la consommation des agents d'un pays, l'investissement d'un pays, les exportations, etc.). Toutefois, dans les années 1970, ces relations sont apparues changeantes, ce qui a poussé les macroéconomistes à s'intéresser aux fondements microéconomiques de la macroéconomie.

Souvent, pour exposer le raisonnement économique et illustrer les relations théoriques, les économistes utilisent des graphiques à deux dimensions. À un plus haut niveau de généralité, Paul Samuelson, dans son livre de 1947, Foundations of Economic Analysis utilise les mathématiques pour exposer la théorie, particulièrement celle du comportement maximisateur d'agents dans un cadre d'équilibre général. Le livre est centré sur des théorèmes pouvant être réfutés par des données empiriques[95].

Études empiriques[modifier | modifier le code]

Les théories économiques sont fréquemment testées empiriquement, à travers, notamment, le traitement statistique et économétrique des données économiques[96]. Les expériences sous contrôle, communes en physique, sont difficiles[Note 7] et rares en économie, qui préfère l'analyse de nombreuses données.

L'économétrie recouvre toute application des mathématiques et des statistiques à l'étude des phénomènes économiques. L'économétrie positive permet l'évaluation des grandeurs économiques non directement mesurables, des paramètres au contrôle empirique des modèles[N 21].

Les méthodes statistiques, telle que la régression statistique, sont très utilisées. Les praticiens s'en servent pour estimer la taille, la signification économique et la signification statistique d'une relation hypothétique entre variables, et à neutraliser le « bruit » d'autres variables. Par ce moyen, une hypothèse peut être acceptée, même s'il s'agit d'une acceptation plus probabiliste que certaines. L'acceptation dépend de la capacité qu'ont des hypothèses falsifiables à résister aux tests. L'utilisation de méthodes acceptées ne conduit pas nécessairement à une conclusion définitive ou à un consensus sur une question en raison du choix des tests, des données et des croyances.

En économie appliquée, à partir des années 1960, des modèles macroéconomiques comptant des centaines de variables et d'équations servent à analyser l'impact de certaines politiques économiques et à réaliser des prévisions économiques. Ils sont utilisés par les banques centrales, les grandes institutions économiques FMI, OCDE, ainsi que par certains ministères de l'économie et des finances.

À partir des années 1980 environ, l'économétrie structurelle a perdu un peu de son importance dans la recherche académique, au profit de nouvelles méthodes à l'esprit plus expérimental. Parce que ces nouveaux designs expérimentaux sont jugés plus fiables, on qualifie parfois la hausse de la fréquence des ces méthodes dans la recherche académique de révolution de crédibilité, terme controversé. Ces nouvelles méthodes ont parfois eu un impact important sur la théorie économique.

Ainsi, l'économie expérimentale a permis de tester des hypothèses qui étaient auparavant considérées comme des axiomes[97]. Cela a conduit à réduire la distance qui sépare l'économie des sciences naturelles. Dans certains cas, les axiomes se sont révélés partiellement incorrects ; c'est ainsi, par exemple, que le jeu ultime a révélé que les gens rejettent les offres inégales, c'est-à-dire qui leur sont trop défavorables.

En économie comportementale, les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky ont reçu le prix Nobel d'économie pour leur découverte empirique de plusieurs biais cognitifs et heuristiques[N 22]. Ils ont donné naissance à la théorie des perspectives qui elle-même est à la base de la finance comportementale.

Théorie des organisations[modifier | modifier le code]

Frederick Taylor reprend les idées d'Adam Smith pour les appliquer aux entreprises

La théorie des organisations (économie des organisations et sociologie des organisations) est un domaine d'analyse passerelle entre l'économie, la psychologie et la sociologie. Depuis l'antiquité, l'administration du patrimoine des organisations a été un sujet d'analyse économique. Platon idéalisait le fait d'organiser les fonctions des individus au sein de sa société par la division du travail[98]. Au XVIIIe siècle, Adam Smith[99] est un des premiers auteurs à réfléchir au fonctionnement de l'entreprise. Il met en valeur le fait que la division du travail par la spécialisation en fonction des compétences permet de dynamiser le marché (exemple de la manufacture d'épingle). Dans cette optique, l'entreprise et donc l'organisation reste une « boîte noire » dans la mesure où il n'analyse pas les phénomènes se produisant en son sein, mais simplement les motivations des individus et les conséquences sur le marché. L'individu simplifié ne recherche ici que la satisfaction de ses intérêts personnels (il est appelé « homo œconomicus »). Ce n'est que plus tard que l'organisation sera décomposée pour analyser les interactions permettant sa performance.

Dans une approche classique, vers la fin du XIXe siècle, Frederick Taylor[N 23] propose le concept d'organisation scientifique du travail tendant vers une « one best way ». Celle-ci repose sur la décomposition du travail en gestes élémentaires chronométrés et organisés rationnellement pour former une chaîne de production. Taylor désirait appliquer les principes généraux d'amélioration de la productivité par la division du travail à l'entreprise qu'Adam Smith[99] avait soulignée (avant lui Platon[98] au niveau de la société, c'est-à-dire l'amélioration de la performance par la spécialisation). Il partage aussi l'idée avec Henry Ford qu'une augmentation des rendements peut être obtenue en contrepartie de bons salaires[N 24].

Dans le cadre de l'approfondissement de la recherche sur les relations humaines pour l'organisation, des auteurs comme Elton Mayo[100], Kurt Lewin[101] ou Abraham Maslow[102] ont participé, dans les années 1960, à la prise en compte par l'économie de comportements contraires aux objectifs de productivité de l'école classique : absentéisme élevé[N 25], rotation importante du personnel, accidents du travail, etc.

À cette même époque, l'organisation va aussi être reconnue comme un système complexe[N 26], c'est-à-dire une démarche globale qui s'intéresse plus aux liaisons entre les différents éléments constitutifs d'une entité qu'aux caractéristiques propres de chaque élément. Elle peut ainsi être reconnue comme un lieu de décision et un processus de prise de décision sensible à la rationalité limitée de ses agents[N 27],[N 28].

Après ces divers courants de réflexion, et à la différence des écoles classiques, des auteurs réfléchissent aux prises de décisions satisfaisantes à des organisations spécifiques dans des contextes particuliers. Ainsi, l'organisation serait soumise à des facteurs de contingence, c'est-à-dire des caractéristiques évolutives qui influencent ses décisions et ses actions[N 29]. Une vision évolutionniste (basée sur des routines expliquant la nature de l'organisation) a enfin vu le jour dans les années 1980[N 30].


Économie appliquée réduite à la classification du Journal of Economic Literature[modifier | modifier le code]

L'économie appliquée peut être réduite à la classification du Journal of Economic Literature, afin de circonscrire l'analyse de sa mise en pratique. Celle-ci est la classification la plus reconnue en sciences économiques.

Économie appliquée à la firme[modifier | modifier le code]

Oliver Williamson qui a beaucoup travaillé sur les coûts de transaction et le rôle des organisations

La théorie de la firme cherche à répondre à quatre questions[103] :

  1. Pourquoi des firmes émergent-elles, pourquoi toutes les transactions ne passent-elles pas par le marché ?
  2. Pourquoi la frontière entre la firme et le marché se situe-t-elle exactement là à un moment donné ? Quelles transactions sont réalisées en interne et lesquelles passent par le marché ?
  3. Pourquoi les firmes sont-elles structurées de telle façon et non de telle autre ? Quel jeu entre relations formelles et informelles ?
  4. Qu'est-ce qui explique les différentes actions de la firme et ses performances ?

La période de la Première Guerre mondiale voit l'économie ne plus se cantonner au modèle de concurrence pure et parfaite. Il devient de plus en plus clair qu'il ne constitue pas le cadre le plus adéquat pour comprendre le comportement des firmes. Le besoin d'une nouvelle théorie de la firme a été également souligné par les études empiriques d'Adolf Berle et Gardiner Means. Dans un livre qui a fait date, ils ont montré, au début des années 1930, que les grandes sociétés américaines n'étaient plus dirigées par les propriétaires du capital mais par des managers[104]. Parallèlement, R.L. Hall et C.J. Hitch soutiennent que les cadres prennent plus généralement leurs décisions par la technique du « doigt mouillé » (par intuition du fait de leurs rationalités limitées[105],[106] qu'en se servant de l'approche marginaliste[107]).

Pour Ronald Coase[103], mais aussi pour Oliver Williamson[Note 8], la firme existe quand les coûts de coordination internes sont moins élevés que les coûts de transaction sur le marché, c'est-à-dire, par exemple, si pour produire un bien, il est moins cher d'engager des salariés et de les faire travailler que d'acheter le produit sur le marché.

Les économistes reconnaissent maintenant qu'il n'existe pas de distinction claire entre les relations intra-firmes et les relations inter-firmes, et que donc, il est utile de considérer les transactions survenant à l'intérieur de la firme comme représentant une relation contractuelle de marché[108]. Les coûts engagés dans de telles transactions, qu'elles se situent à l'intérieur de la firme ou à l'extérieur, sont des coûts de transactions.

Pour Richardson, il existe des formes intermédiaires entre la firme et le marché, telle, par exemple, la coopération entre entreprises à travers des partenariats[109].

henri fayol
Henri Fayol envisage toutes organisations par ses fonctions[Note 9].

La question de savoir si la firme constitue le royaume de la direction bureaucratique protégée du marché ou si la firme est simplement une « fiction légale », un nœud de relations contractuelles entre les individus, comme l'avancent la théorie de l'agence ainsi que Jensen et Meckling, dépend « de la complétude des marchés et de la capacité des forces du marché à pénétrer les relations intra-firme »[110].

La gestion est alors la mise en pratique de ces théories économiques par l'utilisation de méthodes et d'indicateurs spécifiques aux différentes fonctions représentées dans l'organisation. Il existe d'étroites relations entre la théorie économique et sa gestion. La différence tient dans le caractère plus appliqué et plus explicitement normatif de la gestion. Certains spécialistes des sciences de gestion réduisent l'objet de la gestion à l'entreprise, d'autres l'élargissent à toutes organisations humaines. Dans le sens de sciences et de techniques d'administration, la gestion s'est départementalisée en suivant le découpage en fonction dans les organisations (gestion commerciale : Commerce, gestion financière (analyse financière) : Finance, gestion de production : Production industrielle par exemple…)[111]. L'entreprise (voir le portail des entreprises) est une unité économique autonome combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des biens et des services, et distribuant des revenus en contrepartie de l'utilisation des facteurs. En ce sens, les organisations à activité marchande telles que les banques, les exploitations agricoles, les coopératives, constituent des entreprises. En revanche, les unités à caractère non marchand, tel un ministère, ne peuvent pas être des entreprises. Il s'agit, dans ce cas d'espèce, d'une administration publique.

Il existe plusieurs formes d'entreprise et divers critères de classification. Du point de vue juridique, il est possible de distinguer les entreprises publiques et les entreprises privées.

Économie appliquée à la puissance publique[modifier | modifier le code]

Edmund Phelps qui a travaillé dans le domaine de l'économie politique et publique.

L'économie politique combine économie, lois et science politique pour expliquer comment les institutions politiques et légales, l'environnement politique et le système économique (capitaliste, socialiste et mixte) interagissent. Elle étudie des questions relatives aux monopoles, aux comportements de recherche de rente et aux externalités qui influencent la politique des gouvernements, par exemple[112],[113]. Pour le prix Nobel d'économie Edmund Phelps, « L'économie politique est l'étude des structures alternatives de rémunérations entre lesquelles la société peut – et donc doit – choisir : comment les mécanismes d'un système donné, les impôts et les subventions, les obligations et les devoirs, etc., agissent-ils sur la nature des perspectives individuelles, et dans quelle mesure fonctionnent-ils bien ou mal »[114] ?

L'économie publique traite du secteur de production de biens publics et est souvent considérée comme la branche de l'économie dont l'objet est la fourniture des biens collectifs gratuits dont les coûts sont financés par les impôts et les emprunts publics. De manière plus large, l'économie publique intègre aussi la production de biens marchands par les entreprises publiques. Elle étudie ainsi les politiques que doit mener un État dans un but de développement économique et de bien-être de sa population, ainsi que les problématiques d'inégalités internes et de redistribution.

La finance publique est le champ de l'économie qui traite des revenus et des dépenses du secteur public. Elle procède à des analyses coût-bénéfices des programmes du gouvernement ou de l'État, et de l'incidence des impôts et taxes sur l'efficacité économique et la distribution des revenus.

L'économie du bien-être est une branche normative de l'économie (c'est-à-dire qui cherche à déterminer ce qui, d'après elle, devrait être). Elle utilise à cet effet les outils de la microéconomie pour déterminer l'efficacité allocative et la distribution des revenus qui lui est associée. Elle veut mesurer le bien-être en examinant les activités des individus qui composent la société[115].

L'analyse économique du droit (Economic Analysis of Law ou Law and Economics selon l’appellation américaine) est la discipline qui cherche à expliquer les phénomènes juridiques grâce aux méthodes et concepts de la science économique[116]. Entre la théorie juridique et la science économique, l’analyse économique du droit emprunte à ces deux disciplines pour expliquer d’une nouvelle façon les phénomènes juridiques.

Des critiques ont été émises concernant l'intervention publique. Pour les économistes de la théorie des choix publics, les politiques et les fonctionnaires ne cherchent pas d'abord l'intérêt général mais leurs intérêts propres. Les premiers cherchent d'abord à être réélus et les seconds à améliorer notamment leurs revenus ou leurs pouvoirs.

La recherche de rente, quant à elle, insiste sur le fait que les individus et les organisations cherchent le profit davantage en essayant de gagner une rente à travers la création de réglementations qui leur sont favorables que par une activité créant réellement un surplus de richesse. La plupart des études sur la recherche de rente insistent sur les efforts faits par certains pour s'assurer des positions de monopoles.

Économie appliquée à un domaine particulier[modifier | modifier le code]

Économie internationale[modifier | modifier le code]

L’économie internationale est la branche des sciences économiques qui s'intéresse aux relations commerciales et économiques entre pays. Charles Kindleberger soulignait que « le seul fait que des nations souveraines existent entraîne des complications qui nous obligent à modifier nos instruments habituels d'analyse économique, si nous voulons les appliquer aux questions économiques internationales »[117]. Paul Krugman au contraire estime que l'économie internationale recourt aux mêmes méthodes analytiques que les autres branches de l'économie. Toutefois, il insiste lui aussi sur le fait que « la matière de l'économie internationale porte sur les problèmes résultant des interactions entre États souverains »[118].

L'économie internationale traite d'abord des théories du commerce international : avantages comparatifs, modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson, les nouvelles théories du commerce international.

Puis, elle s'intéresse à la réalité, c'est-à-dire à ce que font réellement les États, c'est ce qu'on appelle les politiques commerciales. Dans son ouvrage cité précédemment, Charles Kindleberger, s'intéressait également à ce qu'il appelle l'économie politique des barrières commerciales, c'est-à-dire au jeu des groupes de pression et de ceux qui recherchent des rentes.

Autre point important de l'économie internationale : la monnaie vue sous l'angle du taux de change, de la balance des paiements et des prix relatifs. Puis viennent les problèmes de coordination au niveau international des politiques macro-économiques. Cette partie peut inclure les mouvements globaux de capitaux. Néanmoins, Kindleberger préférait les traiter à part dans ce qu'il appelait les mouvements des facteurs qui comprenaient, outre les flux financiers, les migrations de main d'œuvre.

Finance[modifier | modifier le code]

Salle de marchés
Salle de marchés à New York.

La finance désigne les méthodes et les institutions qui permettent aux entreprises et aux particuliers d'obtenir les capitaux nécessaires et aux épargnants de placer leurs capitaux. Les acteurs de la finance sont donc tous les agents économiques qui recherchent des capitaux ou qui souhaitent les placer.

La finance est devenue largement de nos jours un négoce d'instruments et de transfert d'anticipations de revenus et de risques dont les prix peuvent être négociés sur des marchés ou auprès d'institutions. Les risques, en particulier, peuvent être transférés à ceux qui sont disposés à les prendre (contre des revenus espérés), et les intermédiaires financiers peuvent pratiquer une compensation des risques inverses (par exemple, le risque de change d'un importateur est inverse de celui d'un exportateur, le risque de taux d'un prêteur est inverse de celui d'un emprunteur), la diversification des risques, etc.

La finance comprend plusieurs volets :

Économie du développement[modifier | modifier le code]

L’économie du développement est une branche de l'économie qui applique des techniques modernes de l’analyse macroéconomique et microéconomique à l’étude des problèmes économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels que rencontrent les pays dits en développement[119]. Elle s'intéresse aux déterminants de la pauvreté et du sous-développement ainsi qu'aux politiques à mettre en œuvre pour sortir les pays en développement de leur sous-développement.

L'origine de l'économie du développement moderne est liée à l'industrialisation de l'Europe de l'Est après la Seconde Guerre mondiale[120]. Parmi les auteurs importants, on compte notamment Paul Rosenstein-Rodan[N 31], Kurt Mandelbaum[N 32] Ragnar Nurkse[N 33], et Sir Hans Wolfgang Singer. À partir de cette même période d'autres auteurs vont s'intéresser à de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine dont certains sont créés à la suite du mouvement de décolonisation. Au cœur de ces études, on trouve des auteurs comme Simon Kuznets et W. Arthur Lewis[121] qui développent non seulement une stratégie de croissance économique mais aussi de changements structurels[Note 10].

Cette phase pionnière qui reflète les préoccupations des années 1950 sera suivie à partir des années 1980 par une approche plus orientée vers le marché, préconisée alors par la Banque mondiale. Depuis la fin des années 1990, certains économistes du développement (notamment Michael Kremer et Esther Duflo) ont développé des outils permettant d'appréhender les effets des politiques économiques au niveau microéconomique et ont mis l'accent sur l'analyse d'expériences de terrain. Ils ont développé la théorie de la randomisation, de l'évaluation aléatoire et insistent sur l'importance des micro-projets dans les stratégies du développement. Pour certains, la randomisation aurait revitalisé la discipline de l'économie du développement de sorte que parfois, on parle d'économie du micro-développement[122]. Toutefois, l'approche macroéconomique et institutionnaliste demeure dynamique avec des auteurs comme Daron Acemoglu, William Easterly, Douglass North ou Dani Rodrik.

Économie du travail[modifier | modifier le code]

L'économie du travail analyse le fonctionnement du marché du travail défini comme le lieu de rencontre des travailleurs et des employeurs.

Dans le cadre d'une économie capitaliste, les « offreurs » de force de travail sont les travailleurs et les demandeurs sont les employeurs. L'économie du travail cherche à analyser la fixation des salaires, le taux d'emploi et le chômage, et permet de déterminer les meilleures politiques de l'emploi à mettre en place.

Il y a deux approches possibles pour étudier le marché du travail. L'économie du travail peut être analysée à l'aide des techniques microéconomiques ou macroéconomiques. Les techniques macroéconomiques s'intéressent aux interactions entre le marché du travail et les autres marchés (bien, monnaie, commerce international). Il s'agit de savoir comment ces interactions influencent les variables macroéconomiques telles que le niveau de chômage, le taux de participation au marché du travail, le revenu agrégé et le produit intérieur brut.

Depuis les années 1970, l'économie du travail s'est profondément renouvelée en lien avec la nouvelle microéconomie. Elle s'est orientée vers la prise en compte des imperfections informationnelles, de la concurrence imparfaite, et elle a intégré des éléments appartenant au courant hétérodoxe : étude du syndicalisme, segmentation des marchés[123]. Elle a utilisé des théories plus récentes : la théorie des contrats implicites, la théorie du salaire d'efficience, la segmentation du marché du travail et la théorie des insiders-outsiders[N 34].

Économie de l'environnement[modifier | modifier le code]

La défaillance du marché est une notion centrale à l'économie de l'environnement. La défaillance du marché signifie que les marchés ne parviennent pas à allouer de manière efficiente les ressources[124]. Il existe donc un écart entre ce qu'une personne privée est prête à payer sur le marché pour l'environnement et ce que la société peut investir[N 35]. Les formes courantes de défaillance du marché incluent certaines externalités négatives[N 36] ou la gratuité apparente du capital naturel et des services écologiques[125].

Une externalité est la conséquence de l'interdépendance des agents économiques qui échappe au système d'appréciation du marché, par exemple les pollutions engendrées par certains qui entraînent des dépenses diverses de protection chez ceux qui en sont victimes. Naît donc un besoin de réglementation du marché qui analyse les productions humaines selon divers critères comme la non-rivalité et le niveau d'excludabilité (comme les biens publics)[126].

Développement durable
Le développement durable est une nouvelle conception du bien commun, appliquée à l'économie, la société et l'écologie

Le développement durable vise à instaurer des normes qui permettent de satisfaire les besoins humains tout en préservant l'environnement non seulement pour le présent mais également pour le futur. Le développement durable vise à instaurer des normes qui permettent de satisfaire les besoins humains, avec une triple préoccupation de protection de l'environnement, d'équité sociale, et de performance économique, non seulement pour le présent mais également pour le futur. Le terme a été utilisé par le rapport Brundtland (1987) qui lui a donné sa légitimité et sa signification de « développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures »[127].

C'est en 1992, au sommet de la Terre de Rio de Janeiro, qu'ont été définis les trois piliers du développement durable, ainsi que l'agenda 21 pour les collectivités territoriales, qui reprend la triple préoccupation économique, sociale, et environnementale. Les Nations unies ont défini en septembre 2015 dix-sept objectifs de développement durable qui, tout étant lié, cconcernent tous directement ou indirectement l'économie. Par exemple, l'objectif n° 12 vise à « établir des modes de consommation et de production durables », étant donné que « La consommation et la production mondiales — véritables moteurs de l’économie mondiale — reposent sur une utilisation de l’environnement et des ressources naturelles d’une manière qui continue à avoir des effets destructeurs sur la planète »[128].

Nicholas Stern (né en 1946), économiste britannique, ancien vice-président senior de la Banque mondiale de 2000 à 2003, est connu pour le rapport Stern sur l'« économie du changement climatique » publié le . Il a été en 2009 membre de la Commission Stiglitz, présidée par Joseph Stiglitz et chargée d'une « réflexion sur les moyens d'échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives » et d'élaborer de nouveaux indicateurs de richesse. En 2010, le Collège de France nomme Nicholas Stern, titulaire de la chaire « Développement durable – Environnement, Énergie et Société », pour l’année académique 2009/2010.

Économie de la culture[modifier | modifier le code]

Les frontières de l'économie de la culture sont floues. Où finit la sculpture et où commence le design ? Les logiques économiques des deux secteurs présentent de grandes similarités.

L'économie de la culture est une branche de l'économie s'intéressant aux aspects économiques de la création, de la distribution et de la consommation d'œuvres d'art. Longtemps cantonné aux beaux-arts, aux spectacles vivants et au patrimoine historique dans la tradition anglo-saxonne, son spectre s'est élargi depuis le début des années 1980 à l'étude des particularités des industries culturelles (cinéma, édition de livres ou de musique) ainsi qu'à l'économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques)[Note 11].

La délimitation de l'économie de la culture pose le même problème que la délimitation de la culture elle-même. Le cœur de l'économie de la culture, et historiquement son premier domaine, est donc l'étude des beaux-arts et des spectacles vivants (théâtre, opéra). Ces thèmes constituent encore une part importante des articles de recherche.

Toutefois, un fait saillant des XIXe et XXe siècles sont l'apparition de la culture de masse par le biais de biens à contenu culturel, mais produits selon des méthodes industrielles. La naissance de la grande industrie a eu des répercussions considérables sur les modes de pensée et d'action. L'apparition de l'objet de série, qui détrône la pièce unique autrefois sacralisée par l'art, va profondément modifier les comportements[129]. Les économistes de la culture ont fait valoir la difficulté à faire des distinctions dans ce domaine, qui relèvent le plus souvent de jugements de valeurs subjectifs. Ils ont également mis en avant des spécificités dans la sélection des produits, leur fabrication et leur demande qui permettaient de différencier les biens culturels. Ainsi, ces derniers ont pour trait commun d'incorporer un élément créatif dans leurs caractéristiques essentielles. Cependant, cette caractérisation est trop large. L'importance croissante du design fait que pour certains produits pouvant difficilement être considérés comme culturels (vêtements, baladeurs numériques), la dimension de créativité fait l'essentiel de la valeur[130].

C'est pourquoi les économistes du champ ont adopté le concept d'industries de contenu pour désigner l'ensemble du secteur produisant des biens dont l'essentiel de la valeur tient à leur contenu symbolique plutôt qu'à leurs caractéristiques physiques. Ainsi, un livre est un bien culturel, que le texte soit relié ou non, la couverture solide ou non, tandis qu'un baladeur numérique hors-service n'a plus de valeur malgré son design.

Économie appliquée à un secteur particulier[modifier | modifier le code]

Production industrielle
La production industrielle appelle à de possibles économies d'échelle.

Le terme secteur économique regroupe deux définitions :

  • celle de multiples domaines d’activité économique, et pour laquelle chaque « secteur économique » regroupe des familles de produits assez proches pour être commercialisés ensemble (par exemple, le « secteur des petits produits électroménagers ») ;
  • celle de la répartition de l’ensemble de l’activité économique en trois grands secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire).

En pratique, la production économique, à la suite de l'économiste écossais Colin Clark[Note 12], peut être répartie entre plusieurs secteurs :

Cette classification n'est pas rigide, l'agriculture par exemple ayant été à l'origine classée comme du secteur secondaire (le cultivateur transforme des graines en produits consommables), par opposition à la chasse et la simple cueillette.

De plus en plus, en outre, certains auteurs parlent d'un quatrième secteur, appelé quaternaire. Il y incluent en général les activités liées à la connaissance, comme la création, la recherche et développement, souvent l'enseignement, et parfois les administrations publiques.

Secteur primaire[modifier | modifier le code]

Moissonneuse-batteuse
Développement du machinisme agricole.

L’économie agricole est la partie de l’économie ou de la science économique qui concerne l’agriculture. L’économie agricole est donc la direction économique qui gère les différents aspects de l’agriculture et du milieu en général. Cette étude concernant l’utilisation optimale du sol s’avère être en corrélation avec les besoins humains. La croissance du surplus agricole est considérée par les économistes, soit comme la condition de base du développement économique, soit comme la conséquence de l'utilisation de techniques modernes industrielles, soit un moyen au même titre que l'industrie d'assurer le développement[N 37].

Secteur secondaire[modifier | modifier le code]

L'organisation industrielle ou économie industrielle est le champ de l'économie qui étudie le comportement stratégique des entreprises et plus généralement des organisations en fonction des structures des marchés. L'étude de l'organisation industrielle ajoute au modèle de concurrence pure et parfaite des « frictions » du monde réel tels que : une information limitée, les coûts de transaction, les coûts nécessaires aux changements de prix, l'action du gouvernement (en France de l'État) et les barrières à l'entrée mises à l'arrivée de nouveaux concurrents[131]. Peut-être le terme le plus approprié serai-ilt économie de concurrence imparfaite. L'émergence de l'organisation industrielle comme champ séparé doit beaucoup à Edward Chamberlin, Edward Mason et Joe Bain.

On distingue, en général, deux approches de l'organisation industrielle : la première est descriptive tandis que la seconde est fondée sur la théorie des prix et utilise la micro-économie pour expliquer le comportement des firmes en fonction des structures du marché[132].

Secteur tertiaire[modifier | modifier le code]

L'économie de la santé est l'application de la science économique au domaine de la santé. Cette discipline a connu un fort essor à la suite du développement des dépenses de santé dans les pays développés et aux problèmes qu'elles posent[N 38] aux comptes sociaux (comptes nationaux de la santé).

L'économie de l'éducation est une branche de l'économie qui traite de l'influence de l'éducation sur le développement économique des pays. La plupart des études économiques montrent que le niveau d'éducation a une influence positive sur le revenu :

  • au niveau individuel : plus un individu a un diplôme reconnu, plus la probabilité qu'il soit au chômage diminue, et plus le revenu moyen qu'il gagnera sera élevé.
  • au niveau collectif, des études (de l'OCDE par exemple[133]) ont montré que l'efficacité du système éducatif (adéquation des formations aux besoins économiques, etc.) avait un effet positif sur le revenu par habitant, tout comme le nombre d'années d'éducation. Ces effets se vérifient à la fois dans les pays développés et dans les pays en développement, où les rendements de l'éducation sont encore plus importants.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le lecteur pourra se rapporter aux ouvrages suivants : Fitzgibbons Athol, 1995, Adam Smith's System of Liberty, Wealth and Virtue: the moral and political foundations of the Wealth of Nations, Clarendon Press ; Jean Mathiot, Adam Smith philosophie et économie, PUF, 1990, de Michaël Biziou, Adam Smith et l'origine du libéralisme, PUF 2003, aux travaux de Daniel Diatkine et notamment à son introduction à la Richesse des nations dans la version GF-Flammarion de 1991, aux articles Jacob Viner de 1927, Adam Smith and Laissez Faire, Journal of Political Economics, avril, de Grampp William D., 2000, What Did Smith Mean by the Invisible Hand ?, Journal of Political Economy, vol. 108, no 3, juin, ou de F.U. Clavé, Smith face au système de l'optimisme de Leibniz, Revue de philosophie économique 2005, pour ne citer qu'eux.
  2. Voir Edward Chamberlin et de Joan Robinson, La théorie de la concurrence monopolistique, Paris, PUF, 1953, traduction depuis : (en) Theory of Monopolistic Competition, Cambridge, Harvard University Press, 1933
  3. Voir sur ce point, parmi d'autres (en) Mancur Olson, The Logic of collective action, 1966 et Daniel Kahneman, Toward a Positive Theory of Human Choice, 1980
  4. En anglais : government failure, et non state failure (qui désigne l'incapacité de l'État à réellement exister).
  5. Pour aller plus loin, le lecteur se rapportera aux articles modèle de Harrod-Domar, modèle de Solow
  6. L'analyse macroéconomique comme branche spécifique de l'analyse économique date de la publication de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes en 1936. Pour autant, la macroéconomie moderne, comme discipline qui s'attache à comprendre pourquoi l'économie connait des épisodes comme la Grande Dépression et pourquoi l'emploi et la production fluctuent au cours du temps, commence avec Keynes Joseph E. Stiglitz, Carl E.Walsh, Principes d'économie moderne, 2e édition, éd. de Boeck, 2004, p. 490
  7. Hugo A. Keuzenkamp, écrit dans son livre Probability, econometrics and truth : the methodology of econometrics publié en 2000 aux Cambridge University Press, p. 2 : in econometrics, controlled experiments are rare and reproductible controlled experiments even more so…
  8. Voir (en) Olivier Williamson, Market and Hierarchies : Analysis and Antitrust Implications, Free Press,
  9. Henri Fayol, Administration Industrielle et Générale, Dunod, 1918
  10. Voir(en) Bardhan, Pranab K. and Christopher Udry, Development Microeconomics, Oxford, 2000
  11. Voir (en) Ruth Towse, A Handbook of Cultural Economics, Edward Elgar, (ISBN 978-1840643381), 2003
  12. Voir Colin Clark, La Condition du progrès économique, 1951

Références[modifier | modifier le code]

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  27. Blaug 1997, p. 24-29 et 82-84.
  28. a et b Livre IV. Chapitre IX. page 338 « Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n’a que trois devoirs à remplir ; trois devoirs, à la vérité, d’une haute importance, mais clairs, simples et à la portée d’une intelligence ordinaire. Le premier, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part des autres sociétés indépendantes. Le second, c’est le devoir de protéger, autant qu’il est possible, chaque membre de la société contre l’injustice ou l’oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d’établir une administration exacte de la justice. Et le troisième, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n’en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu’à l’égard d’une grande société ce profit fasse beaucoup plus que rembourser les dépenses. ».
  29. http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Smith_-_Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations,_Blanqui,_1843,_II.djvu/47.
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  34. version originale sur wikisource
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  36. Jean-Baptiste Say (1767 - 1832) Un économiste clairvoyant, hérodote.net
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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

Histoire de la pensée économique
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  • Aristote, Éthique à Nicomaque 5.5 et Politique I, 8-10
  • Aristote, Économiques, texte établi par B. A. van Groningen, traduction par André Wartelle, Les Belles Lettres, 2002 (trois livres pas entièrement attribués à Aristote).
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Grands économistes
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  • Aristote, Éthique à Nicomaque 5.5, Politique I, 8-10 et Économiques (texte établi par B. A. van Groningen, traduction par André Wartelle, Les Belles Lettres, 2002, trois livres pas entièrement attribués à Aristote).
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Manuels d'économie[modifier | modifier le code]

Articles de revues universitaires[modifier | modifier le code]

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Encyclopédies et dictionnaires[modifier | modifier le code]

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  • (en) G.C. Harcourt, « Post-Keynesian Economics », The New Palgrave, vol. 3,‎
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  • (en) Hal Varian, « Microeconomics », The New Palgrave, vol. 3,‎
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  • (en) Roger E. Backhouse, « Marginal Revolution », The New Palgrave,‎ (lire en ligne)
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Encyclopédies généralistes
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Dictionnaires et lexiques
  • Bernard Guerrien, Dictionnaire de l'analyse économique, La Découverte,
  • Jean Moulin, Lexique de Gestion, Dalloz,

Florence De Méredieu, Lexique de Gestion, Larousse in extenso,

Articles et livres de vulgarisation[modifier | modifier le code]

Livres
  • Pierre Cahuc, La Nouvelle microéconomie, Paris, Repères La découverte,
  • Anne Perrot, Les Nouvelles Théories du Marché du Travail, Paris, Repère La découverte,
  • Stéphane Foucart, Comment l'économie est devenue religion, Folio,
Articles
  • Denis Clerc, « Nouveaux keynésiens, les chantres du salaire d'efficience », Alternatives économiques, no 168,‎ (résumé)
  • « Robert Solow », Alternatives économiques poche, no 21,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Quelques informations pour aller plus loin[modifier | modifier le code]

  1. Lire Cécile Michel, Correspondance des marchands de Kanish au début du IIe millénaire avant JC, éditions du Cerf, 2001
  2. Un auteur Sihag, B.S semble en faire un précurseur de nombreux concepts modernes. Le lecteur qui voudra se faire une idée sur la question pourra se reporter aux deux articles précédents et à son livre (en) B.S. Sihag, Kautilya on institutions, governance, knowledge, ethics and prosperity., Humanomics 23(1): 5–28, 2007
  3. La concomitance entre la période où Adam Smith écrit ses deux grandes œuvres la Théorie des sentiments moraux (1759) et les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations abrégées en Richesse des nations (1776) avec la période où les physiocrates sont actifs (1756-1777), voir Daniel Villey, 1985, p. 60 invite à les traiter ensemble de manière à mieux cerner les proximités et les divergences.
  4. François Quesnay, Tableau économique, 1759, voir gallica.bnf.fr.
  5. http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Smith_-_Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations,_Blanqui,_1843,_II.djvu/322.
  6. Il accuse Quesnay, médecin chef de file des physiocrates, de s'être fait la même idée du corps politique que celle du corps humain et de croire que le meilleur régime était « le régime exact de la parfaite liberté et de la parfaite justice ». Il lui reproche, ce faisant, de négliger les efforts faits par les hommes pour corriger et tirer le meilleur parti de systèmes imparfaits. (voir Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations).
  7. Thomas Robert Malthus, Principe d’économie politique, 1820
  8. David Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817, Traduit en français par MM. Constancio et Alcide Fonteyraud, en 1847, à partir de la 3e édition anglaise parue en 1821
  9. John Stuart Mill, Principes d’économie politique, 1848
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